Pilote Officer. KIRBY RUSSELL GEORGE

Né le 18 mai 1923 à Nottingham, Nottinghamshire, England. Il est mort en mission le 02 mai 1944.

Evadé. Rapport d'interrogatoire en date du 07 septembre 1943 à Gibraltar.

Kirby

Rapport de la perte d'un avion en opération, par le P/O Kirby.

 

Le mécanicien de bord, n'était pas un membre permanent de cet équipage, il participait à sa septième opération. C'était la troisième opération pour le pilote. Pour tous les autres membres de l'équipage c'était notre première opération.

 

Le Stirling a décollé de Newmarket à 22 h 53 heures en emportant 3 mines pour les larguer dans l'estuaire de la Gironde, près de Bordeaux. C'était la pleine lune et la nuit était très claire. Conformément aux instructions, le Stirling grimpait jusqu'à 4000 feet (1219.2 mt) au dessus de la Manche, et traversait le littoral de la France en un piqué raide un peu à l'Est de la péninsule de Cherbourg. Vers le littoral le tir antiaérien montait de la droite et de la gauche, mais à aucun moment cela nous avait donné raison de nous inquiéter.

 

Bientôt après être arrivé au dessus de La France, le navigateur nous a dit que le "Gee set "(est un système de navigation radio britannique utilisés par la Royal Air Force) ne fonctionnait plus. Pour le reste du voyage il devrait compter sur la position des astres et les petits points visuels pour vérifier la position de l'avion.

 

Le Stirling volait tout droit et horizontalement à peu près 500 feet (152.4 mt) jusqu'à la Loire lorsque la route était changé pour positionner l'avion au dessus de la mer. En même temps le pilote a commencé à prendre de l'altitude.

 

Le P/O Kirby pense que son avion était désorienté un peu au nord de sa route et ils sont arrivés au dessus des Sables d'Olonne, où il y avait beaucoup de tir antiaérien léger. L'avion était a 4000 feet et a piqué un peu pour gagner un peu de vitesse afin de traverser le littoral.

Le P/O Kirby était dans la tourelle avant de l'avion, il a reçu plusieurs tirs et il a ressenti trois grands impacts dans l'arrière de l'avion. Le mécanicien, mitrailleur supérieur a crié que les coups de feu ont détruit un gros morceau du gouvernail de direction et le pilote a répondu qu'il avait peu de contrôle et il nous a donné les ordres, larguer les mines tout de suite. Le bombardier l'a fait aussi vite que possible et les mines étaient largués de 1000 feet (304.8 mt) vers 3 ou 4 miles (3 à 6 km) de la côte.

 

Puis le Stirling a obliqué vers le nord pour rentré sur l'Angleterre. L'ingénieur de bord a suggéré qu'il faut voler très bas, comme ils ont fait en venant, mais le pilote a dit que cela était trop dangereux à cause de l'état de l'avion et il a monté jusqu'a 9000 feet (2790 mt). Aussi il nous a demandé le nom de l'aéroport le plus proche en Angleterre où il pourrait faire atterrir l'avion. Le P/O Kirby pense qu'à ce moment là le navigateur n'était pas très sûr de leur position. Aussi il a entendu le capitaine dire qu'il trouvait beaucoup de difficulté à maintenir comme il faut les évolutions des moteurs de l'avion.

 

Le Stirling était à peu près 15 miles (25 km) au sud-est de Rennes a 9000 feet (2790 mt) lorsque le mitrailleur arrière nous a dit que l'avion était sur le point d'être attaqué par un avion de chasse, venant de la direction de tribord. Il a conseillé au pilote d'effectuer une manœuvre d'échappement et tout de suite l'avion de chasse a tiré et le P/O Kirby a vu une balle traçante blanche qui passait au dessous sa tourelle. Il ne crois pas qu'il y avait un tir réussi la première fois, mais comme il n'a rien entendu du mitrailleur arrière et celui de devant, ni même l'ingénieur de bord, qui était un des trois membres de l'équipage qui pouvait voir l'avion allemand. Il n'est pas certain des détails du combat. Il parait que l'interphone était endommagé pendant la première attaque, bien que le P/O Kirby soit resté en contact avec le pilote et le navigateur jusqu'a la fin.

 

L'avion de chasse a été attaqué encore deux fois d'une position supérieur et le pilote se faufilait doucement, ce qui était la seule chose qu'il pouvait faire pour échapper à son ennemi, cela à cause de l'état du Stirling. Le P/O/Kirby ne sait pas s'il y avait d'autres dégâts, mais après la troisième attaque le pilote a crié,''Nous sommes finis ! Abandonnez l'avion.''

 

Le P/O Kirby a quitté sa tourelle et a mis son parachute pendant que le navigateur ouvrait la porte de sortie. Puis il a quitté le Stirling, les pieds d'abord avec son dos vers la tourelle et avec son casque sur sa tête. Il a tiré sur la poignée d'ouverture tout de suite, et pendant la descente il était éclairé pendant 30 secondes par un projecteur qui après, était éteint. Il a atterri confortablement dans un champ près du village de La Haye, vers 10 miles du sud de Rennes. (Il dit dans son rapport, le village de la Haye, commune de Bais. Il va frappé en pleine nuit à la porte de la ferme de la "Tanduère" en Marcillé Robert. Personne ne va lui ouvrir. Il prends ensuite la direction de Visseiche, puis le lendemain du village de Marcillé Robert).

Après que le P/O Kirby est quitté l'avion il n'a rien vu de son avion jusqu'au moment ou il a entendu une explosion très forte et il a vu l'avion explosé en feu par terre. Il croit très fort qu'avant ce moment là, il n y avait pas le feu dans le Stirling.

Une fois à terre il a appris que quatre des membres de l'équipage ont été fait prisonniers de guerre et que le cinquième a échappé dans les environs du village. Il croit que le dernier était le Sgt Sansoucy, un Canadien Français, qui pourrait se faire passer pour un Français. Le corps du dernier membre de l'équipage était trouvé un peu plus loin de son avion avec son parachute qui ne c'était pas ouvert. Le Stirling a brûlé pendant quatre heures et il était complètement détruit. Les Allemands ont pris tout ce qui restait des moteurs et quand le P/O Kirby a vu l'avion à peu près trois semaines plus tard, il ne trouvait rien que des petits morceaux de plexiglas et quelques cartes.

 

Le rapport d'interrogatoire n°2 du P/O Russell George Kirby 75 Squadron Bomber Command, R.A.F. 1943.

 

J'étais un membre de l'équipage de l'avion, un Stirling qui a décollé de Newmarket pour Bordeaux. Aux environs de 23 heures, le 14 juin pour larguer, 3 mines près de Bordeaux.

Les autres membres de l'équipage étaient :

F/O Edwards. Pilote [sort/destin inconnu]

Sgt. Dunnet. RNZAF, navigateur [je le crois prisonnier de guerre]

Sgt Rawlinson. RNZAF radio de bord [je le crois prisonnier de guerre]

Sgt. Maxwell. Mitrailleur arrière.[Destin inconnu]

Sgt.Jones Mid[?]Mitrailleur supérieure [Destin inconnu]

Un Canadien Français, son nom est inconnu. Ingénieur/Mécanicien de vol, (je crois qu'il est hors de danger et se tiens caché).

On m'a dit plus tard qu'un membre de l'équipage a été trouvé avec un parachute qu'il ne s'est pas ouvert, et que deux autres ont été capturés par les Allemands, mais ces informations n'étaient peut être qu'une rumeur.

Dans l'avion, le système d'aide à la navigation ne fonctionnait pas correctement et après avoir volé pendant plusieurs moments parmi les nuages très bas nous sommes arrivés au dessus des Sables d'Olonne, nous avons subis les tirs de canons antiaérien, la queue de notre bombardier fut touché. Nous avons piqué du nez, pour larguer nos mines vers 4 miles à l'ouest de la ville. Nous avions peu de contrôle de l'avion et avons essayé de grimper jusqu'au 2790 mt et ensuite obliqués vers le nord.

Vers 01 h 30 heure, quand nous étions au dessus Marcillé Robert, a peu près à 15 miles au sud est de Rennes, nous avons été attaqué par un avion de chasse. La première attaque fut infructueuse et puis l'interphone ne marchait plus. Après avoir encore subit deux autres attaques, le pilote nous a donné l'ordre d'abandonner l'avion. J'étais le premier à sauter et tombait quelque part à l'est de Moulins.

J'ai caché mon parachute et puis j'ai marché vers notre avion où il était tombé (non, puisqu'il prends la route de Visseiche, située au sud-est du crash). En route je me suis arrêté à une ferme et on m'a donné quelque chose à manger et du cidre. Je me suis caché dans un bois aux environs de Visseiche (le bois de la montagne) jusqu'à l'après midi du lendemain. Ensuite je me suis présenté à une autre ferme tout près (la ferme de la montagne, famille Peltier). On m'a donné à manger caché jusqu'a 18 heures, lorsque je me suis mis en route tout seul.

 

Quand je suis arrivé à un village, il y avait deux ou trois personnes dans la rue. Ils m'ont arrêté et m'ont amené dans une maison. Je leur ai raconté mon histoire et un parmi eux a pris mon uniforme et il m'a dit qu'il allait le détruire (famille de François Le Thomas à Marcillé Robert). Il m'a donné un costume civil, des chaussures, une carte de rationnement, et, en utilisant une de mes photos de la RAF, il m'a fait une carte d'identité. Je parle très peu le français, alors sur la carte d'identité il a marqué ''Difficulté de parler après une méningite.'' Aussi il a marqué mon age a 18 ans. Le soir on m'a amené a Marcillé Robert où je fut caché. Je suis resté ici pendant un mois. Ici j'étais très bien soigné et mes premiers assistants souvent m'ont apporté des cartons pleins de nourriture.

 

Le thomas

M. Le Thomas Yves, devant la l'abri de jardin qui a servi à cacher Russell Kirby pendant un mois, en juin 1943.

Russell Kirby, appellé "Jean" par la famille Le François va passé le second mois dans la maison familliale.

 

Pendant ma dernière semaine a Marcillé Robert j'ai rencontré un homme qui était caché au village depuis quelques temps pour éviter d'être obligé de travailler pour les Allemands. Il m'a dit que peut être il pourrait m'aider. Et à 8h30, le 20 juillet, nous sommes partis pour Retiers où nous avons pris le train pour Châteaubriant.

Avant de quitter Marcillé Robert, mon assistant a retiré 25,000 francs de la banque. Ici nous nous sommes arrêtés pour manger et après nous avons continués vers Nantes où nous sommes arrivés tôt le soir. La ville était pleine de personnel de service, des soldats, des troupes, et nous avons passé la nuit dans l'entrée de la gare.

A 2 h nous avons pris le rapide pour Bordeaux et arrivés vers 10 heures. Je ne me sentais pas très bien et nous sommes allés dans un hôtel où je me suis reposé pendant l'après midi.

Le soir a 17 h, nous avons pris le train pour Toulouse. Il y avait un contrôle des cartes d'identités dans le train et l'employé n'était pas très satisfait avec la mienne qui était tamponné 1941 à la place de 1943. Il nous a dit qu'il allait revenir mais heureusement nous l'avons pas revu.

Nous sommes arrivés le soir et avons passé la nuit là bas. Le lendemain dans l'après midi, le 23 juillet, nous avons pris le train pour Auch. Nous sommes allés dans un petit hôtel et je me suis couché, me sentant très malade. Mon assistant a appelé un médecin qui me disait que je soufrais de la jaunisse. Je suis resté au lit pendant 10 jours. Mon copain c'est arrangé pour soudoyer quelqu'un dans un village proche, pour changer le tampon de ma carte d'identité avec 1943. Ainsi il a obtenu des tickets, valables pour la nourriture pour le mois d'août. Nous avons quitté Auch vers la fin de la première semaine d'août ou le début de la deuxième semaine et pendant le temps que nous étions a Auch mon assistant a continué de chercher les moyens de me faire passer en Espagne.

Vers 11 h, nous avons pris le bus d'Auch à Tarbes et après, le train jusqu'à Lourdes. Nous sommes restés dans un hôtel pendant à peu près 4 jours. Nous avons appris que nous étions dans une zone contrôlée par les allemands et c'était tout a fait impossible pour quelqu'un qui a plus de 18 ans ou moins de 60 ans de passer au sud de Lourdes. Pour cette raison nous avons décidé de partir vers le nord et un après midi nous avons pris un train pour Orthez. Il y eu un contrôle d'identité en route et j'étais la seule personne dans le wagon a qui on a demandé sa carte d'identité. Il y eu un autre contrôle à l'entrée de la gare, et réalisant que la ville était pleine d'Allemands nous avons pris un autre train pour Le Puy.

Arrivés là bas nous avons changé de train et sommes partis pour Auteville. En arrivant nous avons marché jusqu'a Sauveterre. Nous avons passé la nuit. Et le lendemain vers 7 h 30 nous avons pris un bus jusqu'a St Palais. Nous avons passé qu'une nuit ici et le lendemain nous avons pris un autre bus pour Bayonne. Nous avons trouvé que tous les hôtels étaient réquisitionnés et la ville était pleins d' Allemands. On nous a dit aussi que tous les cartes d'identités devraient être déposées au patron de l'hôtel pour la nuit. Donc nous avons décidé de ne pas rester parce que c'était trop dangereux. Donc l'après midi nous avons pris un bus pour Hasparren. Là bas nous avons trouvé des chambres dans une pension. Le deuxième jour à Hasparren, nous avons rencontré quelqu'un qui nous a arrangé notre voyage suivant.

Diplôme remis pas le gouvernement français à M. Le Thomas François.

Le Thomas François était un membre de la résistance.

Diplôme remis pas le gouvernement des USA et Anglais à M. Le Thomas François.

Voici deux tableaux réalisés par William Blamire, peintre décorateur anglais, ami de la famille Kirby venu à Marcillé Robert.

GO

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Je tiens à remercier vivement Kathleen pour la tracduction des rapports d'évasions du Pilot Officier Russell Kirby et du Sergent Joseph Sansoucy.

Sans oublier Jonathan Ives pour la documentation.

Jean Paul Favrais et Claude Archambault pour les PV et rapport de gendarmerie.

M. François Le Thomas (fils)