Lundi 28 août 1944

Près du camp d'aviation de Rennes

Actuellement dans la zone industrielle de Chartres-de-Bretagne

Noorduyn UC-64A Norseman - 43-35396

Rapport d’accident : (p3) Description de l’accident

Bref compte-rendu de l’accident comprenant la déclaration de responsabilité et les recommandations pour éviter que ce genre d’accident ne se reproduise.

Au sol, le moteur a été vérifié (pas de problèmes signalés). Peu de temps après le décollage, la pression du carburant a baissé et le moteur s’est éteint. Le pilote a actionné la pompe (wobble) et le moteur est reparti pendant quelques secondes. Le moteur s’est de nouveau arrêté et le pilote a essayé d’atterrir dans un petit champ ; il s’est encastré dans les arbres au bout du champ et l’avion a brûlé. Etant donné que cet accident a été causé par une défaillance totale du moteur, à basse altitude, due à la pompe de carburant et peut être à un mauvais fonctionnement de l’alimentation en carburant, ce conseil estime à 100% la responsabilité d’une défaillance technique.

(p4) Déclaration du Major Robert A. Patterson

Le 28 août à 14h00 je décollais de A-27 à UC-64. J’ai roulé sur la piste ; j’ai fait une vérification préalable des instruments, magnéto ; tout fonctionnait. Comme aucun des réservoirs latéraux n’étaient complètement pleins, j’ai décollé avec le réservoir frontal qui était complètement plein. L’avion était bien chargé mais pas trop et il a fallu un certain temps pour arriver en bout de piste. Juste après avoir franchi le bout de la piste, à environ 200 pieds, le moteur a eu des ratés et le voyant lumineux de la pression du carburant s’est allumé alors que j’avais la main posée sur l’accélérateur pour réduire la puissance. J’ai remis les gaz et j’ai tapé sur la pompe. Le moteur s’est remis en marche un instant mais ne parvenait pas à donner assez de puissance pour poursuivre le vol. Etant donné la faible altitude et le fait que la pompe et les commandes des réservoirs se trouvent à gauche, je n’ai pas pu changer de réservoir et continuer à pomper en même temps. Comme j’étais incapable de retourner vers la piste à cause de la panne de courant j’ai atterri dans le champ le plus adéquat après avoir tourné à gauche à 100 ° en espérant retrouver le champ. J’ai atterri dans ce champ court en contrôlant l’appareil et je me suis encastré dans une brèche étroite dans une rangée d’arbres à l’extrémité du champ. L’avion s’est tourné sur le côté droit et s’est immobilisé dans une sorte de chenal. Peu de temps après avoir évacué l’appareil, il a explosé et s’est enflammé pendant que les sauveteurs évacuaient certains débris.

Robert A. Patterson

(p5) Après avoir monté à environ 300 pieds suite au décollage, j’ai remarqué que le voyant de la pression du carburant s’allumait plusieurs fois. Pour que le moteur continue à tourner, le pilote, le Major Patterson a actionné la pompe puis il s‘est dirigé vers le champ d’aviation pour atterrir. Par la suite, le moteur a eu des ratés, ce qui nous a obligé à faire un atterrissage forcé. Le major Patterson a bien atterri sur un petit champ non clôturé mais il n’a pas réussi à arrêter l’avion à temps. L’avion a heurté des arbres qui se trouvaient à l’extrémité du champ ; il a perdu une aile et s’est immobilisé dans une petite mare. Ensuite l’avion a pris feu et il a été entièrement détruit ; le pilote, les autres passagers et moi-même avons été blessés.

(p7) Déposition du Caporal John W. Johnson

Je me trouvais sur la piste A-27 le 28 août à destination de notre future piste dans un avion au A-49 (Beillé-Sarthe), piloté par le Major Patterson pour un décollage à 14h00. Nous nous sommes dirigés vers la piste et le Major Patterson s’est préparé pour le décollage. L’avion était plutôt chargé et il a fallu rouler pas mal de temps. Quand on a atteint une altitude d’environ 200 pieds le moteur a commencé à avoir des ratés. J’ai vérifié pour voir ce qui se passait et j’ai vu que la gauge du carburant clignotait. Le Major Patterson actionnait la pompe pour essayer de dégripper le moteur mais ça n’a servi à rien alors, il a viré sur la gauche, à mon avis pour que l’avion retourne sur la piste mais il s’est rendu compte que ce n’était pas possible ; alors il s’est posé entre deux arbres afin de freiner la course. A part ça, tout ce dont je me souviens, c’est d’être à l’hôpital.

Rapport d'accident 45-8-28-523 - Josh Fennell - Mai 2014

Traduction du rapport : Véronique Le Sergent Veyrié - ABSA 39-45