Pilot Officer Obs. BROWN LESLIE CHARLES

Le Pilot Officer Nav. BROWN LESLIE CHARLES est né le 2 août 1921. Il était originaire de Beverley, comté East Yorkshire.

Les informations qui suivent est la transcription par Vernon OLIVER le père de Sydney des propos recueillis 3 mois après le crash quand le survivant Lesley Brown est venu lui rendre visite. Tout au début de sa lettre il dit : "l'avion s'appelait H comme Harry ".

Entretien avec Les (Leslie). Le 11 novembre 1943

L’avion était désigné par la lettre H comme Harry. L’équipage de Syd (Sydney) n’aurait pas dû participer à ce raid mais la nuit précédente un pilote appartenant à un autre équipage qui avait reçu des instructions en vue de ce raid, s’était foulé la cheville et deux heures avant le début du raid l’équipage de Syd a reçu des instructions pour prendre sa place. Ceci eut lieu à l’heure du déjeuner et ils ont décollé à 2h45. En survolant la côte Wally (Walter) a eu des problèmes d’alimentation en carburant et alors qu’ils envisageaient de rebrousser chemin, l’alimentation s’est rétablie et ils ont poursuivi. Les dit qu’ils étaient le dernier avion en mission et pour éviter toute explosion due aux bombes qui avaient été larguées par les avions précédents, ils devaient effectuer le bombardement à 2000 pieds. Ils se dirigeaient sur la cible à une vitesse de 260 miles heure et à environ 1 mile de la cible, Syd annonça par radio que l’avion avait pris feu et leur demanda d’essayer de descendre car la situation était vraiment sans issue. Ensuite Wally a dit : « préparez-vous à abandonner l’appareil ». Bien sûr à ce moment-là ils avaient déjà largué leurs bombes sur la cible. Les ouvrit la trappe (la trappe est située dans le nez de l'avion, appelée trappe d'accès pour l'observateur) et se préparait à sortir quand soudain l’avion piqua violemment en avant, il fut éjecté et atterrit derrière une haie à 4 miles de la cible. Pendant sa chute il aperçut l’avion pendant environ une seconde et vit que le moteur et l’aile avant étaient en flammes et il dit avoir vu la trappe de Wally se détacher de l’avion. Il ne peut pas dire ce qui est arrivé à Wally et Syd dans l’avion et il dit qu’il n’arrive pas à comprendre pourquoi Syd n’est pas sorti mais nous avons essayé d’imaginer ce qui leur est bel et bien arrivé et d’après Les, Wally a dû être touché et a dû perdre connaissance quand l’avion a piqué en avant et en même temps Syd a dû recevoir un choc qui lui a fait perdre connaissance. Ce n’est qu’une hypothèse. Il semble également probable que Syd attendait un autre ordre et que cet ordre n’est jamais venu. D’autre part, Syd était peut-être en train de se diriger vers sa trappe quand l’avion a piqué et il est tombé à la renverse et a perdu connaissance sous le coup. La trappe de Syd ne se trouvait pas juste sous son siège mais à la queue de l’avion et il lui aurait fallu ramper un peu pour s’y rendre.

Les fut recueilli et emmené à un village des environs où il est resté 7 jours et demi et cinq personnes différentes lui ont dit que les Allemands avaient saccagé l’avion et découvert deux corps dans les restes qui n’avaient pu être identifiés. Ces corps avaient été emmenés à la mairie du village par les Allemands qui interdirent aux Français de déposer des fleurs ; on lui dit aussi que pendant la nuit (cela devait être la nuit du dimanche) les Français avaient pris les corps pour les enterrer et avaient placé des fleurs sur la tombe. D’abord Les dit qu’il n’avait pas cru à l’histoire mais le jeudi qui suivit les événements, un homme âgé d’environ 45 ans vint le voir et confirma l’histoire qui fut plus tard confirmée par une fille digne de confiance. Le Français voulut également connaître le nom de Syd et Wally et Les lui donna le renseignement.

Les dit que pour une raison inconnue Wally et Syd ne portaient jamais leurs plaques d’identité fournies par la R.F.A mais j’imagine bien que Syd la portait au poignet.

Le nom du village où vraisemblablement Wally et Syd sont enterrés est la Chapelle des Fougerets . Il se trouve à environ 4 miles au nord (et un peu à l’ouest) de Rennes.

Apparemment la Française dont Les disait qu’il pouvait lui faire confiance, lui a dit qu’elle a vu Les sortir de l’avion et qu’à peine disparu de sa vue, l’avion s’été écrasé en flammes.

Les a déclaré qu’il n’est pas allé vers l’avion ou voir l’endroit où Wally et Syd sont censés être enterrés.

SECRET DEFENSE

M.I.9/S/P.G. (-) 1535

CAPTURE EVADÉ EN FRANCE

 

L'information contenue dans ce rapport doit être considérée comme SECRET DEFENSE

DECLARATION FAITE PAR 147136 P/O Leslie Charles BROWN, 88 SQUADRON Tactical Air Force, R.A.F.

 

Départ : GIBRALTAR, 6 novembre 1943. Arrivée : WHITCHURCH, 7 novembre 1943

Date de naissance : 2 août 1921, profession en temps de paix : employé de bureau

R.A.F. Service : depuis février 1941, adresse privée : 71 Watergate, BEVERLEY, EAST YORK

O.T.U. N°.17 0.T.U. (UPWOOD)

Poste équipage : Observateur

Autres membres de l'équipage (deux sont considérés décédés)

P/O ANGUS (Pilote) et le P/O OLIVER (opérateur sans fil -bombardier)

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8 août 1943. Nous avons décollés dans un Boston Mark. III de Swanton Morley (Comté du Norfolk), environ pour 14 heures 45, le 8 août 1943, afin d'aller bombarder un magasin naval à Rennes à deux miles avant la cible, nous avons été touchés par les canons antiaériens. Le moteur de tribord et l'aile ont pris feu, et après que nous ayons quitté l'objectif, le pilote nous a ordonné de préparer l'abandon de l'avion. Alors que j'étais assis près du sas de secours ouvert en train de manipuler ma courroie du dinghy, l'avion a vacillé et j'ai sauté en parachute à travers l'ouverture.

Saut en parachute à La Chapelle-des-Fougeretz. Je suis tombé environ à quatre miles de Rennes à côté du village de La Chapelle-des-Fougeretz (France 1 :100,000, carte 14, carré 02) soit environ vers 17 heures 15. J'ai traversé un champ avec deux fermes toutes proches. J'ai récupéré mon parachute et j'ai couru à dans un fossé, où j'ai caché le parachute dans la fougère. J'ai alors entendu des gens qui approchaient et je me suis recouvert d'herbe et de fougères. Les personnes semblaient être des paysans, qui m'ont dit de rester là où j'étais et qu'il n'y avait aucun Allemand dans les alentours. Environ une heure plus tard, les paysans sont revenus avec de la nourriture et du vin, et lorsque la nuit est tombée, ils m'ont apporté des vêtements civils, que j'ai revêtu aussitôt. Les paysans m'ont alors dit de partir.

Le 9 août .J'ai marché avec ma boussole pendant deux heures et je me suis reposé près de maisons. Je me suis endormi, et lorsque je me suis réveillé, il faisait plein soleil et des soldats Allemands travaillaient sur un côté du le champ à côté. Je suis resté dans un fossé toute la journée (9 août) et, à la nuit tombée, j'ai marché vers le nord le long d'une voie ferrée de Rennes. Après 3 ou 4 kilomètres, j'ai tourné vers l'Est. J'ai trouvé de la nourriture dans une ferme isolée, puisqu'un agriculteur m'a emmené à son domicile dans les environs de Rennes, où j'ai dormi une nuit.

Rennes le 10 août. Le matin suivant (10 août), l'agriculteur m'a accompagné jusqu'à un terrain de sport situé derrière sa maison. J'ai été photographié à cet endroit cet après-midi là. Dans la soirée, un homme âgé m'a accompagné chez lui, et c'est là que j'ai dormi. Le 11 août, le photographe m'a conduit jusqu'à ses terres, et je suis resté là les deux jours suivants dans une cabane à outils.

Du 13 août au 20 septembre à Bédé. Le 13 août, j'ai été emmené en autobus jusqu'à Bédé, au nord ouest de Rennes (voir la carte carré n°02) où je me suis caché pour cinq semaines et demi (jusqu'au 20 septembre).

Du 20 septembre au 1er octobre à Rennes, j'ai été reconduit à Rennes, car une personne avait eu avait eu connaissance de ma présence. Le 1er octobre, j'ai été remis à un réseau organisé. Le reste de mon périple a été arrangé pour moi.

 

SI LA CIRCULATION DE CETTE INFORMATION EST FAITE,

IL EST IMPORTANT QUE CETTE SOURCE NE SOIT PAS DIVULGUÉE.

NOM DE L'EVADÉ, etc. 147136 P/O BROWXN, L.C.,

88 Squadron, Air Force Tactique, R.A.F.

DATE DE L'ENTRETIEN : 8 novembre 1943

 

Durant la période du 13 août au 20 septembre 1943, j'ai été caché par M. Jouan, boulanger à Bédé, au nord ouest de Rennes. Le 20 septembre, j'ai été envoyé à Rennes, où j'ai été hébergé chez Madame Jestin, 10 rue de Bertrand. A Bédé, j'ai reçu la visite trois fois de Paul (la dernière fois fut le 23 août), qui affirmait qu'il appartenait aux services secrets britanniques. Il travaillait dans la région de Rennes et m'a dit que nous partirions tous les deux pour l'Angleteree par avion entre le 8 et le 15 septembre. Mais ce projet a échoué. Paul apparemment est parti après le 23 août. Il parlait un anglais parfait. J'ai eu l'impression qu'il était, en fait, anglais.

 

Le 27 septembre, j'ai reçu une lettre de Paul qui m'informait que je partirai de Rennes le 1er octobre. Mais je n'ai vu personne le 1er octobre. Cependant, le 4 octobre, une vieille dame est venu me chercher et m'a accompagné le 6 octobre via Paris jusqu'à Lyon, où je suis resté une semaine (pas de nom ni d'adresse).

 

A Lyon, une autre femme (pas de nom) m'a conduit via Narbonne jusqu'à Perpignan où nous sommes arrivés le 14 octobre. Ce soir là, je suis sorti en compagnie de deux hommes, l'un anglais, l'autre hollandais (pas de nom) et de deux guides espagnols. Après de nombreux changements de guides, nous sommes arrivés en Espagne le 15 octobre. Nous avons été cachés dans une porcherie proche de la frontière pendant cinq jours. Le 20 octobre, nous avons été emmenés en autobus jusqu'à Blanes, puis nous sommes partis le 21 octobre en train jusqu'à Barcelone avec deux guides. Je pense que c'est une organisation d'origine française qui a fait la logistique de mon voyage.

E.A. HUGHES S/O. For Major, I.O.

I.S. 9 (W), 13 novembre 1943

Traduction des rapports d'évasion, merci à Annette Mahé - ABSA 39-45

Rapports d'évasion merci à Keith du site Conscript Heroes pour les documents

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