À LA MÉMOIRE DU PILOT OFFICER. MOFFAT-WILSON, DONALD

MORT LE 12 JUIN 1944 À MAROUÉ

Spitfire LF IX MK471, codé SK-N

No. 165 Squadron RAF

 

 

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Supermarine Spitfire IX in 165 Squadron

 

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Biography by Richard Nairn

Le 12 juin 1944. MAROUÉ. Côtes du Nord. Crash du Spitifire de DONALD MOFFAT WILSON, pilote de la ROYAL AIR FORCE.

 

Vers 9 heures plusieurs appareils décollent de l’aérodrome de PREDANNACK en Cornouaille Anglaise. Ces pilotes appartiennent au 165 ème Squadron de la RAF, leur mission aujourd’hui sera de détruire tout avion ou groupe ennemi sur le sol Français. Nous sommes six jours après le débarquement de Normandie et les allemands cherchent a renforcer leur front de défense ce qui entraîne de nombreux mouvements de troupe vers cette région. Les aviateurs volent sur une merveille le fameux Spitfire Mark IX (cracheur de feu en Français).

Il est équipé de deux canons de 20 mm et de quatre mitrailleuses Browning de 7,65 mm. La puissance de feu est énorme souvent comparé à l’adversaire. La formation après avoir survolé la Manche part en recherche de l’ennemi sur la partie Est du département des Côtes Du Nord à l’époque. Vers 11 heures elle aborde la région de Lamballe (très surveillée du fait du passage de la voie ferrée Paris-Brest) par le nord. Quand soudain au sud ouest elle repère une longue colonne allemande qui, contrairement à ce que l’on pourrait penser fait mouvement d’est en ouest. Quelle en est la raison ? Impossible de le savoir. Une chose est sure c'est qu’elle voyage depuis plusieurs heures, car signalée en différents endroits. Elle est composée de plusieurs attelages hippomobiles et de très nombreux soldats, biens armés. La colonne allemande s’étire dans les méandres de la route qui traverse la rivière de la "Truite" en direction de Saint Brieuc. Les éléments avancés sont déjà au haut de la côte près du lieu dit "Le Pélican". Le leader du groupe donne l’ordre d’attaque. L’un d’eux est un jeune pilote de 21 ans, Donald Moffat Wilson, Irlandais, originaire de Dublin, il se lance à son tour dans ce pilonnage. Il vole trop bas et ne voit pas la ligne électrique qui se dresse en travers de sa route. Un témoin rapporte que la queue de son avion accrocha les fils électriques, ces derniers ne s’en sont pas rompus, l’arrière heurta le poteau le détruisant au sommet (poteau en bois). Déséquilibré l’avion a continué de voler mais s’en était fini car l’aviateur a tenté de repartir en augmentant la puissance de son moteur. Rien y fait . Il est déséquilibré à nouveau. La puissance ne peut empêcher le crash car il vient heurter les faîtières du toit de la ferme située dans la vallée (aujourd’hui détruite pour laisser place à la quatre voies), ensuite tout va très vite. Le pilote ne maîtrise plus rien. L’avion continue sa course folle traverse la route de Maroué ensuite plonge toujours à une très grande vitesse dans un petit champ, creusant un trou de deux mètres de profondeur. (Trou rebouché il y a quelques années par l’agriculteur qui ne comprenait pas pourquoi il était là).

Ce contact avec le sol freine peu l’avion qui vient percuter les arbres du petit bois appelé le bois vert, rentrant dans ce bosquet il arrache tout sur son passage. La vitesse d’inertie détache le moteur et le propulse dans un champ voisin sachant qu’après ce bois il traversa la route de Meslin. Le malheureux pilote meurt dans le crash de son avion. Les allemands accourent rapidement sur les lieux et interdisent à la population d’éteindre le feu qui par ailleurs pouvait s’étendre à tout le bois. Il n’en fut rien. Un témoin rapporte l’immense panache de fumée s’élevant dans le ciel. Les restes du pilote à la demande des occupants furent enterrés dans la ferme voisine au village de "Bellevue" tout près du puits. Le recteur de Maroué l’abbé Blanchard, organisa une cérémonie mortuaire auquel participa la population voisine. Tous les jours suivants des fleurs étaient déposées sur la tombe et chaque jours les allemands venaient les enlever et les jeter sur le tas de fumier de la ferme. Agacés ils menacèrent si cela recommençait. Après une inhumation d’un an environ en ce lieu Moffat Wilson fut transféré au cimetière militaire de Bayeux dans le Calvados.

Curieusement sa tombe est située à l’extrême sud ouest dans l’angle comme tournée vers la Bretagne. Il faut rapporter la suite de cette attaque qui fut particulièrement meurtrière. De nombreux allemands y laissèrent la vie. Un Français âgé de 68 ans qui rentrait d’une cérémonie familiale à Rennes qui fatigué par une longue marche demanda aux allemands la possibilité de s’asseoir a l’arrière d’une des charrettes. Bien mal lui en prit car il mourut sur le champ. Cet homme se rendait a Binic. De nombreux chevaux furent tués. Les allemands demandèrent de l’aide à la population pour les enterrer dans une carrière proche. Un témoin rapporte une anecdote, sur la butte du "Pélican", en haut de la côte, un menuisier au début de la guerre avait laissé dans un champ un diable c’est-à-dire un système de transport de tronc d’arbre que des chevaux tractaient. Vus du ciel nos pilotes prenaient l’ensemble pour un canon et à chaque passage envoyaient une rafale. A la fin il finit par s’écrouler. Au début de cette recherche le pilote était désigné comme Canadien. Il s’est avéré au cours de ces investigations que ce terme de canadien allait à tous les pilotes alliés dans le langage de la population. Un témoin rapporte aussi que cette colonne traumatisée par cette attaque mis trois jours a se ressaisir. Ce crash est chiffrable en distance. Il est étalé sur environ 900 mt. Merci à toute les personnes qui on apporté leur témoignage pour que perdure le sacrifice de Donald MOFFAT WILSON, mort comme beaucoup d’autre pour la démocratie et notre chère LIBERTÉ.

Jean Michel MARTIN et Pascal LEBIGOT. Association Bretonne du Souvenir Aérien 1939-1945. (Rédaction du 26 novembre 2008).
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Notez le parcours du Spit, depuis la perte d'une aile après avoir accroché les faitières du toit de la maison.

Après avoir touché le sol, il a réalisé un vol plané de presque 1 km 5 sur le ventre.
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Voici l'impact de l'aile sur un pin sur le talus en bordure du BOIS VERT en Maroué, 64 ans après la crash.
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Première photo : perspective du crash.
Deuxième photo, le trou rebouché avec une différence de couleur.
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Troisième photo : vue de l'intérieur du bois le V dans le talus provoqué par le passage du moteur, la traversée de la route de Meslin et la chute dans le champ à 70 mètres plus bas.

L'endroit rebouché avec la différence de couleur.
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Un impact sur un nouvel arbre.
Le nouvel impact sur un second arbre.

De gauche à droite on voit Patrick ensuite les deux petites jumelles Elizabeth et Margareth ensuite la sœur Joan et Donald qui avait 8 ans au moment de la prise de cette photo

 

 

Patrick, Donald et Joan

Donald Moffat Wilson est né le 14 février 1923, il était le dernier enfant d'une fratrie de cinq enfants, Patrick son frère est né en 1916, ses sœurs, Joan, née en 1917, et Margaret et Elizabeth sœurs jumelles.

Elizabeth (Beth), Edith, Donald

La famille Wilson est une vielle famille d'origine Irlandaise, le grand père, marié à Edith Prenter étaient des fermiers installés dans le Nord de l'Irlande à Groomsport.

C'est là qu'est né Guy Bargo Wilson, le père de famille ; Patrick le 14 mai 1916 et Joan (1917), y naissent à Groomsport.

Quelques années plus tard, le grand père s'installe à Dublin et y tiens une agence de change, le grand-père demande à son fils Guy de venir l'aidé, Guy et Edith aménagent à Dublin en 1919.

En 1924 le père de Donald change son nom ou du moins ajoute le prénom de son père Moffat, il y avait trop de Wilson dans le monde des affaires à Dublin en c'est temps là.

Le grand-père Moffat était un champion d'échec, classé cinquième en Irlande.

Donald fut lycéen dans une école privée (public school) à Sherborne School dans le Dorset, Angleterre. Son frère, Pat, a été également lycéen, mais dans une autre école privée en Angleterre. Sans doute, la fortune familiale fut affectée lors du 'crash' de 1929, et la famille a dut déménager en Angleterre en 1940.

 

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Donald Moffat Wilson à 15 ans, il vient de recevoir son insigne de scout que l'on voit sur son bras gauche

 

Joan était mariée à Robert Bonsall Pike, cela, en 1937 ou 1938. A ce moment, Guy s'est enregistré comme soldat dans l'armée anglaise, tandis que Donald était probablement à Sandhurst, à s'entrainer comme pilote. Malheureusement, il nous manque tous ses certificats de ce temps-là.

Guy le père meurt le 6 juin 1944, à 55 ans d'un problème cardiaque. Il était comme réserviste à soutenir l'effort de guerre en Angleterre, au grade de private dans Royal Army Service Corps. Il est inhumé au Ipswich Cemetery en Angleterre.

 

Donald avait obtenu une permission pour assister aux funérailles de son père. C'était au retour de celle-ci qu'il fut envoyé pour son dernier vol - à un moment ou il a du être très fatigué et bouleversé par la mort de son père.

Patrick le second fils, lui aussi Pilot Officer, se tue lors d'un exercice en Angleterre le 3 décembre 1944, soit six mois après son frère, il avait 28 ans. Il repose au WOLVERHAMPTON BOROUGH CEMETERY.

En 1946 Edith, la mère, reviens vivre en Irlande avec ses jumelles, Margaret et Elizabeth.

Margaret est la dernière de la famille Moffat Wilson encore en vie, elle est vie avec son mari George dans une maison de retraite à Dublin.

Cette biographie nous la devons aux neveux et nièces de Donald, après presque deux années de recherche pour retrouver la famille Moffat-Wilson en Irlande, une réponse est arrivée durant le mois de mai, Michael fils de Margaret a finalement trouvé nos messages sur internet.

 

 

 

Voici un très beau cliché où on n'y voit Donald dans son Spitfire Mark IX, notez l'emblème, Pégase, s'agit il d'un dessin personnel de Donald.  

 

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Patrick Moffat-Wilson

 

Plusieurs enfants et petits-enfants sont nés des trois filles Moffat-Wilson, certains vivent en Irlande, Angleterre, Nouvelle-Zélande et le Canada.

Je tiens à les remercier pour nous avoir ouvert leur fond d'archive familial, ce qui nous permet de rendre un dernier hommage à notre aviateur Donald mort à Maroué, sans oublier le frère et leur père, famille durement touchée par la guerre.

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Extrait du DAILY TELEGRAPH et du MORNING POST en date du mercredi 5 juillet 1944. DISPARU. MOFFAT WILSON.

Disparu récemment au cours d'une opération aérienne au dessus du territoire ennemi. Le Pilote officier donald MOFFAT WILSON. Royal Air Force, agé de 21 ans. Le plus jeune fils de Monsieur Guy B MOFFAT WILSON et de Madame MOFFAT WILSON. ALBYN.NORTH CHIRCH. HERTS.

Notre reconnaissance pour toute information.

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Tombe de MOFFAT-WILSON, DONALD

BAYEUX WAR CEMETERY. Grave XVIII. F. 4.

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Revue de presse