Le 18 juin 1940

Pléneuf

"Les Landes de Bel Orient"

Ju 88 A-1 du 9/LG 1

Le 18 juin 1940, 3 semaines avant l'arrivée des troupes allemandes à Pléneuf, un avion allemand. L'appareil était un Ju 88 A-1 du 9/LG 1. Il fut victime d'une panne moteur au retour d'une mission de bombardement de navires sur Brest. L'avion se posa en catastrophe en perdant une porte. Le fuselage endommagé, les réservoirs en feu, il dut chercher un terrain propice à un atterrissage d'urgence. Il survola le village de Pléneuf, laissant derrière lui un panache de fumée noire. Il se posa violemment dans un champ faisant partie des "Landes de Bel Orient" en Pléneuf.

Plusieurs témoins apercurent l'avion avant qu'l ne touche le sol. Il arrivait du côté mer, à basse altitude, passa au-dessus du village du Temple en Pléneuf, en limite de St Alban, amorca alors un virage vers la chapelle St Guillaume dans cette dernière commune et peu avant de franchir la vallée de la Flora, il perdit une porte au dessus de la maison des Baudries. Arrivé au niveau de la ferme de Bel-Orient en Pléneuf, l'équipage semble avoir posé l'avion en catastrophe. Celui-ci termina sa trajectoire dans le champ situé en bordure, côté droit du chemin de Bel-Orient en venant de la route de Pléneuf à la chapelle St Jacques. (Parcelle C3-617). C'est alors que les premiers plénuviens accoururent (Francis Olivry et Paul Huet)

Le jeune R. Le Prpvost, âgé de 12 ans, habitant à 300 m du lieu du crash, se précipita pour voir le spectacle, en entendant les balles des avions de chasse siffler autour de lui. Il vit 2 aviateurs allemands assis sur le bord d'un talus, sous un chêne, attendant les secours. Le chêne est toujours là. Un des officiers allemands le braqua avec son arme mais se mit à rire quand il vit qu'il s'agissait d'un gamin. L'avion brûlait encore et le feu se propagea au tas de paille. Peu de temps après, des gens et les pompiers accoururent et éteignirent le feu à l'aide de battes.

Puis arriva un homme qui les menaça avec un fusil de chasse et leur cracha au visage, suivi d'un 2ème homme. Les gendarmes de St Brieuc prirent les aviateurs en charge et les transportèrent à St Brieuc pour y être soignés car l'un d'entre d'eux semblait avoir une jambe fracturée. 3 semaines plus tard, ces mêmes aviateurs revenus sur place avec l'armée d'occupation identifièrent les 2 français qui les avaient maltraités et ces derniers furent traduits devant la justice militaire. On pouvait craindre le pire ! Mais en ce début d'occupation, les allemands firent preuve de clémence et ces deux hommes furent condamnés à seulement (!) 6 à 12 mois de prison.

L'avion ne fut enlevé que quelques temps plus tard. La carlingue avait fondu sous l'effet du feu mais on trouve encore aujourd'hui quelques restes (ferraille fondue et difforme ...). Depuis cette époque, le champ où s'est posé cet avion s'appelle "le clos de l'avion". Si cela s'avère intéressant, je peux joindre des photos du champ où s'est crashé l'avion, du fameux chêne et des débris que l'on trouve encore.

Les deux occupants de l'appareil allemand étaient le Geschwaderkommodore de la LG1, l'Oberstleutnant Alfred Bülowius ainsi que Staffelkapitän, pilote, l'Oberleutnant Friedrich Wilhelm Schauman.

Un historien digne de foi prétend que le lieuteant colonel était le petit fils de l'archiduc d'Autriche !

Alfred Bülowius est né le 14 janvier 1892 à Königsberg.

Prisonnier le 18, libéré le 20 juin. En raison de ses blessures subies il est resté jusqu'à la mi-octobre 1940 encore à l'hôpital. Là, il a été décoré le 4 juillet 1940 de la croix de chevalier et de la Croix de Fer.