Dimanche 29 avril 1944

Le Vieux Bourg

Fw-190 G-3 - (WNr. 160609)

Jaune 6


Afficher Le 29 avril 1944 sur une carte plus grande

 

 

LE VIEUX BOURG. Canton de QUINTIN.

Dimanche 30 avril 1944. Chute d'un chasseur Allemand Focke-Wulf 190 G-3. (WNr. 160 609), tombé près du Village de "Le Guernio", à la limite des communes de Le Vieux Bourg et de Saint Gildas. L'avion était piloté par l'Oberfeldwebel (adjudant chef) Lüders Hans Rudolph. Matricule 255. Âgé de 28 ans, il né le 4 septembre 1916 à Nortorf (Schleswig Holstein) nord de l'Allemagne. A 19 ans, il fut admis à l'école de formation des pilotes Flieger Ausbildung Régiment 33 d'Ingolstadt en Bavière, puis le III Gruppe du Kampfgeschwader 51. En octobre 1943, ce III./KG51 est reformé pour créer la Stab I./SKG10 et les trois Stafelnn suivantes : 1./SKG10, 2./SKG10 et 3./SKG10.

L'Ofw. Lüders Hans Rudolph était dans la 3 Staffel, du Schnellkampfgeschwader (escadrille de combat rapide) impliqué dans l'Opération Steinbock. Opération de bombardements nocturnes, de grande envergure prenant pour cibles les villes et les ports du sud de l'Angleterre. Sous le commandement du Général Major Dietrich Peltz ce fut une des dernières grandes offensives de la Luftwaffe. Il fallait empêcher le futur débarquement allié, que les Allemands prévoyaient imminent sur la côte Nord du Pas de Calais. L'opération Steinbock fut un échec malgré les 2000 tonnes de bombes larguées et qui malheureusement firent 1500 victimes parmi la population Anglaise. L'aviation Allemande dès janvier 1944, avait engagé 474 bombardiers de tous types dans ces attaques. A la fin de l'opération, 329 appareils étaient tombés en cours de mission, entraînant souvent la mort des équipages. Cette situation de faiblesse de la Luftwaffe mettra en position de force extrême l'aviation alliée lors de l'opération Overlord, l'ennemi ne pouvant , dans ces moments, opposer une résistance aérienne suffisante.

En cette fin avril 1944, le SKG10, fort de 20 chasseurs Focke Wulff s'était déplacé à l'ouest venant de Rosières dans le Nord de la France, occupant tour à tour les aérodromes de Dreux, Tours et selon toute vraisemblance, vu les recherches, de l'aérodrome de Meucon près de Vannes.

En cette nuit du 29 au 30 avril 1944, plusieurs missions ont pour objectif les villes portuaires du Sud de la Grande Bretagne. L'Ofw. Lüders pilote un Focke Wulff 190 G-3, sous sa carlingue est fixée une bombe SC de 500 kilos. Son objectif est Plymouth, port stratégique dans le Devon. Pour son autonomie en carburant, l'avion à reçu deux réservoirs supplémentaires largables qui ont été fixés sous les ailes, pour une contenance de 300 litres chacun, en plus du réservoir fixe. Il avait décollé peu après minuit vraisemblablement de l'aérodrome de Vannes-Meucon. Très vite des problèmes techniques étaient apparus. Problème avec son moteur ?. Le rapport d' archive ne précise pas mais note une cause accidentelle pour le décès du pilote. Au dessus de Le Vieux Bourg près de Quintin, il avait dû s'éjecter dans l'obscurité. Abandonnant son avion, il avait dû s'extraire et sauter hors de son cockpit. Hélas le parachute qu'il portait sur lui ne s'ouvrira pas. Son corps sera retrouvé le dimanche matin vers 11 heures, dans un champ, près du village de "Kerstéphan", ce dernier toujours attaché aux cordelettes de son parachute qui ne s'était pas ouvert.

 

Réservoir de 300 litres supplémentaire

 

L'avion sans son pilote continuera sa trajectoire pendant 5 kilomètres et viendra s'écraser dans un champ de blé près du village de "Le Guernio".

Témoignage de monsieur Le Pelletier Victor âgé de 13 ans à l'époque : Au printemps de 1944, en mars ou avril, une nuit de samedi à dimanche, je ne peu préciser la date, un avion Allemand était venu s'écraser près de la ferme de mes parents au village de "Le Guernio" en Saint Gildas. Nous avions été réveillés en sursaut par une terrible explosion. Mon père se leva aussitôt pour voir ce qui s'était passé. Le toit de notre maison avait vibré de toute part, le souffle ayant été très puissant. On pensait que notre toiture était détruite. Ce fût terrifiant. Mon père ouvrit les volets aussitôt, et par la fenêtre, on vu un grand incendie dans le champ d'en face, champ qui était en pente et ou cette année la poussait du blé. Très vite mon père compris qu'il s'agissait de la chute d'un avion. Vu l'intensité des flammes, les balles explosaient dans le brasier. L'incendie dura une partie de la nuit. Un voisin d'un village aux alentours ayant entendu ce bruit violent se rendit immédiatement chez nous pensant que cet incendie était dans notre ferme. Dieu merci il n'en était rien. Le jour levé on apercevait les restes encore fumants. On voyait un cratère d'une dizaine de mètres de diamètre, très profond dans le sol. De nombreux débris métalliques couvraient le champ. Mon père et moi, nous nous étions rendus sur les lieux en début de matinée. Ce qui était surprenant c'est que la terre expulsée du cratère, formait une grande croix. Je n'ai jamais su pourquoi.

 

GO

Site du crash du Fw-190 G-3

 

Les allemands n'arrivèrent sur les lieux qu'en début d'après midi ce même dimanche. Mon père n'avait jamais autant servit de bolées de cidre que ce jour là. Il y avait beaucoup de monde à se rendre sur les lieux. Après l'arrivée des soldats allemands, le champ ne fût plus accessible. Dans les jours qui suivirent, mon père fut réquisitionné et mis dans l'obligation par les allemands de venir avec une charrette et un de nos chevaux pour transporter les débris de l'avion du lieu où il était tombé jusqu'à la route où ces pièces étaient placées dans des véhicules pour être emmenées. On sût plus tard que le pilote avait été tué. Son parachute s'était mis en torche. Il fut retrouvé au village de "Kerstéphan". Témoignage de monsieur Le Hegarat Jean. Je me souviens de cet avion Allemand tombé près de chez nous au village de "Le Guernio". Ce devait être en mars ou Avril 1944. Le dimanche matin, mon père sorti de notre maison pour aller à ses occupations, quand dans la cour de notre ferme régnait une odeur de fumée âcre inhabituelle. Cette fumée venait d'un champ voisin ,a environ 500 mètres de notre habitation. Mon père se rendit sur les lieux et vu qu'un avion était tombé pendant la nuit. J'avais 11 ans et comme beaucoup d'enfants des environs, j'avais envie d'aller voir ce qui s'était passé. Mon père me rappela l'heure de la grand messe à 10 heures. Office religieux que nous ne devions pas manquer car nous devions faire notre communion solennelle l'année suivante. Donc je ne pus aller voir, pas même l'après midi car nous devions aller aux vêpres. Ce n'est que le lendemain que je pus me rendre dans le chemin bordant ce champ et ou je pus apercevoir ce grand trou ou l'avion était tombé. Il y avait dans les parages des soldats armés qui gardaient les lieux. Le champ était semé de blé qui à ce moment la ne faisait pas plus de 15 centimètres.

Un drame fut évité de justesse car cet avion chargé de carburant et armé tomba à 300 mètres de la ferme la plus proche.

L'Oberfeldwebel Lüders fut inhumé à Saint-Brieuc puis après guerre fut transféré au Deutscher Soldaten Friedhof-Cimetière militaire Allemand de Ploudaniel - Lesneven. Finistère. (Bloc 11-Rangée 7- Tombe 136).

 

 

GO 

 
Focke-Wulf 190 G-3

Moteur BMW 801D-2

Puissance unitaire de 1 730 ch

Envergure

10,51 m

Longueur

9,00 m

Hauteur

3,95 m

Surface alaire

18,30 m2

Poids à vide

3 470 kg

Poids maximal

4 900 kg

Vitesse maximale

657 km/h

Plafond

10 300 m

Vitesse ascensionnelle

950 m/min

Rayon d'action

1125 km - Rüstsätze applicables: /R5 réservoir de 300 litres supplémentaires

Armement interne

2 mitrailleuses MG 131 de 13 mm. 4 canons MG 151/20 de 20 mm.

Armement externe

Roquettes anti-aérienne WGr.21. Bombes de 250 ou 500 kg. Roquettes anti-aérienne R4M 

 Jean Michel Martin. Janvier 2013 - Dahiot Daniel ABSA 39-45

Remerciements : M. Le Pelletier Victor, M. Le Hegarat Jean, pour leur témoignage et leur accueil. Claude Archambault, PV de gendarmerie.

Chris Goss, NVM, compte rendu de la perte