CALORGUEN. Chute d’un avion Allemand Focke Wulf 190A-4

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L'avion s'écrase en flammes près du bourg de Calorguen, le pilote saute en parachute et tombe près du manoir de "Bauvais", commune de Lanvallay. Les soldats allemands croyant qu'il s'agissait d'un aviateur américain, tirèrent sur le parachutiste, blessé à une jambe par les tirs des deux soldats allemands. Le lendemain il revient sur les lieux du crash, et se dit commandant. Les deux soldats allemands étaient complètement ivres ce jour, ils seront fusillés 2 jours plus tard, pour l'exemple sur la place de la ville de Dinan.

 

CALORGUEN. Le 29 mai 1943.

Chute d’un avion Allemand Focke Wulf 190A-4. Werk numer.(Numéro de fabrication) 5731.

Témoignages recueillis auprès de Monsieur Foustel ancien maire et de Monsieur Bazy. C’était un jeudi à cette époque les écoliers n’avaient pas cours le jeudi. A Calorguen comme ailleurs hélas nos parents et nous subissions l’occupation allemande avec toutes les restrictions imposées par nos ennemis. Notre instituteur Monsieur René Quéré reçu un ordre des allemands indiquant qu’avec ses élèves, il devrait se rendre ce même jeudi dans un champ de pommes de terre dont le lieu lui avait été précisé pour y recueillir le maximum de doryphores en vue de leur destruction et protéger ainsi cette culture qui leur était destinée. En effet à cette époque le seul moyen d’éviter une mauvaise récolte était le prélèvement à la main de ce petit insecte qui se cachaient sous les feuilles. En début d’après midi nous nous sommes donc tous rendus à l’école (nous étions une trentaine), d’où nous sommes parti à pied vers ce champ qui se situait sur le plateau qui surplombe l’église et le bourg à une distance d’environ 800 mètres. L’armée allemande avait du mal à se fournir pour nourrir ses soldats c’est pourquoi ces derniers ne se gênaient pas pour se servir chez les gens, souvent de manière autoritaire et sans aucun scrupule. Nous étions arrivés dans ce champ vers 14 heures. A l’époque il s’appelait le champ de "La Marre". Le coin était fait de parcelles bocagées, de nos jours il n’y reste que peu de talus, sauf celui qui nous protégeât ce jour là. Depuis ce jour nous ne connaissons cette parcelle que sous le nom de "Le Champ de l’avion".

 

Champ où est tombé le Focke Wulf

 

Aussitôt arrivés, notre instituteur nous demanda de commencer à ramasser les fameux doryphores. Nous longions tranquillement les sillons en capturant le plus possible de bestioles. Nous devions ensuite toutes les détruire. Nous étions tous très occupés, baissés vers les plants, quand soudain l’un d’entre nous cria, un avion vient vers nous. Venant de la direction de Saint-Solen - Tressaint un avion en feu se dirigeait vers nous. Tout se passa très vite. Nous n’avions guère le temps de fuir. Notre instituteur nous cria "couchez vous !" "couchez vous sur le sol , vite !" Monsieur Foustel raconte. J’étais juste à côté d’Émile Buchon disparu malheureusement il y a peu. Nous avions fait un bon pour nous coucher sous un pommier proche. Émile juste avant de s’allonger eut son béret transpercé par un morceau de métal provenant de l’avion. En effet il venait de s’écraser juste derrière le talus à environ 150 mètres de nous. Il y eut un bruit terrible. L’incendie se propageait dans toute la carlingue. Rapidement Monsieur Quéré nous regroupa et nous partîmes en courant pour nous réfugier à la ferme de "Couacave" distante de 500 mètres. Personne ne fût touché heureusement. Nous avions évité un drame terrible. Le béret d’Émile était coupé sur toute sa partie haute, carrément en lambeaux. Après un temps de repos dans une grange de cette ferme, l’instituteur aidé de plusieurs adultes organisa notre retour. Nous avions tous étés raccompagnés par des gens qui racontèrent à nos parents ce qui venait d’arriver. Il est bien évident qu’un tel événement n’est jamais disparu de notre mémoire.

 

Jean Michel Martin, juin 2011