Le 1er Lieutenant Otto Buddenbaum. Mort le 8 mars 1943 au Village d’Avaleuc en Plémy. (22).

Témoignage de Monsieur Ferdinand Cadoux agriculteur en retraite.

Je me souviens de ce triste événement survenu dans mon enfance. Cela me revient de temps en temps dans mes pensées. Mes parents exploitaient la ferme agricole d’Avaleuc en Plémy. Ferme que j’ai repris par la suite et qui aujourd’hui est à mon fils. C’était un après midi. J’étais en compagnie de mon père et nous venions d’arriver dans les champs du haut. Un chemin creux bordé de pins nous y conduisait. Tout autour c’était aussi la lande à cette époque. De nos jours ce sont des champs où poussent le maïs et le blé. Soudain nous avons entendu un vacarme dans le ciel. Le temps était dégagé. Un combat aérien se déroulait au loin, très haut dans le ciel. Les avions mitraillaient sans arrêt. Cela faisait peur. Tout à coup nous avons vu un avion énorme qui était en feu puis plusieurs points blancs s’en sont échappés. Puis nous ne l’avons plus vu. Quelques minutes plus tard il nous est de nouveau apparu, venant de la direction du bourg de Plouguenast avec un feu qui avait prit de l’importance. Il décrivait un grand cercle. Il passa pas très loin de nous, très bas. C’est la que nous avons vu quelque chose tomber de cet avion. Nous avons attendu avant de nous diriger vers ce point pour voir ce qui était tombé. Heureusement car très vite plusieurs soldats Allemands sont arrivés sur les lieux. Ils connaissaient bien ces terrains car souvent ils y manœuvraient, interdisant à mon père de venir y travailler. Parfois les gens tout autour étaient prévenus car ils tiraient à balle réelle sur une butte. Puis nous sommes rentrés chez nous et, le soir, mon père voulut savoir ce qu’il en était. Il décida de rejoindre l’endroit par le petit chemin creux bordé de pins. Je fus autorisé à l’accompagner. Arrivés proche de l’endroit nous avons découvert qu’une sentinelle faisait les cent pas tout au long du champ. Le soldat était seul. Nous avons attendu un moment, dissimulé par les broussailles, puis l’allemand ne voyant rien d’anormal décida de rester au bord de la route nationale qui va de Moncontour à Plouguenast, il était à environ à 150 mètres de nous quand nous avons décidé de chercher dans ce petit chemin. C’est la que nous avons vu le corps de ce malheureux aviateur gisant sous les arbres. Quelques branchages étaient sur lui. Je pense qu’il les avaient heurté dan sa chute fatale. Cela nous bouleversa. Il s’était tué juste après avoir quitté son avion. Son parachute ne s’étant pas ouvert. Après quelques instants passé près de lui, nous sommes rentrés toujours prudemment pour éviter d’être repérés par l’Allemand . Des voisins racontèrent que les Allemands emportèrent le corps le lendemain matin. C’était bien triste pour ce jeune homme et sa famille. Mon père en parlait aussi tout au long de sa vie. Cet événement dramatique l’avait marqué.

 

Merci à Monsieur Cadoux pour son témoignage.

Jean Michel Martin. Le 20 juin 2011.