L'évasion puis la capture du lieutenant Pete Edris

Le lieutenant Pete Edris sauta par la porte avant de l'avion, immédiatement après le bombardier et le navigateur. Il ne restait dans l'appareil que le pilote. Pete Edris atterrit dans la cour d'une ferme. Son parachute resta accroché à un arbre. Les paysans vinrent l'aider. Cependant des Allemands arrivèrent. Pete Edris fut aussitôt caché dans une porcherie. Quand les Allemands eurent fini de fouiller la ferme, il fut caché dans un poulailler abandonné. Il y resta jusqu'au crépuscule.

Il fut ensuite conduit jusqu'à une ferme et changea de vêtements. Là, il fut présenté à un homme avec lequel il gagna à pieds Saint-Brieuc, après environ 50 kilomètres de marche. Arrivés dans cette ville, juste après l'aube le 9 mars, il y dormit toute la journée dans un appartement. Le soir même, il fut conduit à travers Saint-Brieuc chez une autre famille qui le cacha 3 jours dans un grenier. Après ces 3 jours, un autre homme vint le chercher. Ils gagnèrent en vélo Languédias. Il y resta deux semaines , caché chez un prêtre.

Après ces deux semaines à Languédias, un autre prêtre arriva. Il se rendirent tous deux en vélo, le 27 mars, jusqu'à Dinan où Pete Edris passa une nuit chez une famille. Il y rencontra un docteur d'origine haïtienne qui habitait Paris.

Le lendemain, Pete Edris et le docteur gagnèrent Paris par le train. Le docteur le fit passer pour un sourd muet. Pete Edris resta caché environ six semaines dans l'appartement du docteur et de son épouse. Cependant la gestapo vient l'arrêter le 15 mai 1943 à l'appartement. Le docteur, son épouse et la bonne furent également arrêtés. Ils furent tous quatre conduits à la prison de Fresnes.

 

Pete Edris resta 77 jours enfermé à Fresnes puis fut remis le 29 juillet à la Luftwaffe. Conduit dans un camp de transit, il y resta 5 jours avant d'être transféré au Stalag Luft III où il arriva vers le 05 août 1943.

Il resta au Stalag Luft III jusqu'au 27 janvier 1945, lorsque les 10.000 officiers aviateurs américains et britanniques qui y étaient enfermés, furent forcés de marcher vers l'Ouest, en raison de l'arrivée des Russes. Ils marchèrent environ 80 kilomètres en 3 jours et nuits dans des températures glaciales. Ils furent ensuite embarqués dans des trains de marchandises et conduits dans le Sud de l'Allemagne. Le trajet fut abominable. Ils l'achevèrent à Moosburg, où ils furent libérés le 29 avril 1945, par des soldats de la 3ème Armée du général Patton.

Pete Edris fut un des rares militaires de la seconde guerre mondiale déclarés morts au combat alors qu'ils avaient survécu.

La "Purple Heart" lui fut ainsi attribuée à titre posthume et fut remise à sa mère avant de lui être retirée quand il s'avéra qu'il était vivant.

 

Récit de M. MESSAGER