Le 08 septembre 1944

Saint-Nic - P-51D - #44-13562

Lanvéoc - P-51D - #42-106618

 

354th Fighter Group/356th Fighter Squadron

Captain. Ned Whitman. (RTD)

Lt. John Douglas Wiglesworth. (RTD)

Légende photo : Le Major Edward B. Whitman Jr., alors au sein du 355th Fighter Squadron vu sur l'aile de son P-51. On notera les trois Kyokujitsuki ou drapeaux au soleil levant - assez insolites - peints sous le cockpit qui indiquent trois victoires aériennes sur le théâtre d'opération du Pacifique.

 

 

Source photo : Buck Whitman, fils du pilote.

 

Texte ci-dessous tiré de "The Pioneer Mustang Group - The 354th Fighter Group in WWII, Steve Blake" et du Escape and Evasion Report du Lt. Wiglesworth.

 

La première des missions du 8 septembre 1944, une attaque des positions d'artillerie sur la presqu'ile de Crozon, s'avère être couteuse pour le 356th Fighter Squadron. Deux de ses pilotes doivent quitter en parachute leur P-51 après que leurs appareils aient été touchés par la Flak. Edward "Ned" B. Whitman Jr., officier adjoint des opérations du groupe, se pose près d'une zone de bivouac du 35th Engineer Combat Battalion, à quelques kilomètres au nord de Saint-Nic et sera bientôt de retour à Gaël, l'aérodrome du 354th Fighter Group à ce moment-là. Il est légèrement blessé, ce qui lui vaut une deuxième Purple Heart. Le capitaine Whitman, originaire du Maryland, venait d'arriver au groupe, transféré du 496th Fighter Training Group le mois précédent. Il avait auparavant effectué un tour d'opérations dans le Pacifique. Alors qu'il volait sur P-39 Airacobra au sein du 347th Fighter group il avait abattu un Zero japonais et avait été décoré de la Distinguished Flying Cross.

 

Atteint également par la Flak, le 1st Lt. John D. Wiglesworth, de Birmingham, Alabama, atterrit quant à lui dans une zone sous contrôle ennemi et il est porté temporairement disparu au combat. Le Captain Arthur E. Sortore Jr. mentionne dans son rapport : "J'ai vu son avion commencer à tournoyer à environ 5,000 pieds. Son appareil dégageait une fumée noire, perdait du liquide de refroidissement et des morceaux de son aile droite se détachaient. Il semblait avoir été atteint par plusieurs obus de 2cm Flak. Il a sauté à faible altitude mais a réussi à ouvrir son parachute. Il s'est posé près de son appareil". Bien que le pilote ait été capturé par les Allemands, Wiglesworth parvient assez rapidement à leur fausser compagnie [lire ci-dessous]. Il est lui aussi de retour au sein du Fighter Group quelques jours plus tard, mais il est muté vers une autre unité peu de temps après.

 

Tiré du rapport du 1st Lt. John D. Wiglesworth : J'ai été abattu par la Flak après avoir bombardé mon objectif, une position d'artillerie près d'un terrain d'aviation sur la presqu'île de Crozon, près du Fret le 8 septembre. J'ai touché le sol sur la plage, mais étourdi par le choc [note : le pilote s'était assommé en traversant la verrière lorsqu'il avait quitté précipitamment l'avion; il avait des coupures au visages et le nez cassé] j'ai erré jusqu'à 17h00 environ. Je pense que je n'étais pas conscient pendant un temps. Je perdais du sang à cause de mes coupures et mon œil droit était clos. J'ai trouvé un canot sur la plage et j'ai pensé tenter une traversée à la rame pour rejoindre nos positions mais l'embarcation était trop lourde pour que je la mette à l'eau tout seul. J'ai alors quitté la plage, évité deux sentinelles mais j'ai été attrapé par une troisième.

Le soldat m'a conduit jusqu'à son commandant, un colonel d'artillerie, qui m'a emmené au mess des officiers situé à proximité. Là, j'ai été interrogé dans un parfait anglais par un major qui avait été en Afrique. Il m'a parlé des États-Unis et s'est montré très amical. Après cela, j'ai été conduit vers un dispensaire au Fret, où l'on a remis mon nez en place et pansé mes plaies. On m'a ensuite emmené vers un camp de prisonniers près du Fret [note: Frontstalag 284, Rostellec]. Je suis resté deux jours au dispensaire, puis dans le camp en lui-même avec des officiers alliés. Beaucoup d'entre eux préparaient des tentatives d'évasion. Mon bras était toujours en écharpe et mon état de santé n'était pas des meilleurs, je n'ai donc pas pu faire grand-chose au début. La garde des sentinelles était assez lâche et nous aurions pu nous évader très facilement. La nourriture était médiocre, mais c'était aussi celle que les Allemands mangeaient.

Le 12 septembre, mon bras n'étant plus en écharpe, je me suis arrangé pour prendre la place du Lieut.-Col. Edmund M. Fry Jr. [note : du 12th Engineers Combat Battalion], qui était retenu à Brest par les Allemands et qui ne pouvait de ce fait pas prendre part à l'évasion. Les officiers et un sergent ont été aidés par un barbier français du camp. Il avait pris contact avec deux pêcheurs et s'était arrangé pour qu'ils nous transportent à la rame vers la presqu'île de Plougastel. Dans la nuit du 12 au 13, nous nous sommes donc faufilés à travers les sentinelles de garde et nous avons retrouvé les pêcheurs à 22h30.

Nous avons contourné le port et nous sommes arrivés dans une petite crique près de Plougastel. Des soldats du génie stationnés là nous avaient repérés et nous suivaient avec leurs mitrailleuses, mais ils n'ont heureusement pas ouvert le feu. Nous les avons rejoint après avoir débarqué et nous avons été emmenés au quartier général de la Task Force. Plus tard, j'ai été conduit à l'hôpital car j'étais fiévreux. Le lendemain, j'ai été emmené à Rennes avant de revenir à mon unité à Gaël, qui m'a renvoyé à Paris afin d'y être interrogé par l'Intelligence Service 9 - les services de renseignements.

Biographie : Fréderic Henoff - ABSA 39-45 - 19 mai 2023

 

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