Lundi 7 décembre 1942

Langonnet

"Moulin du Bois"

Wellington Mk. III BJ 657

Codé KW -G

 

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Commémoration à Langonnet le 7 mai 2016

 

Le 7 décembre 1942 : un avion s'écrase au Moulin du Bois

OUEST France - Langonnet - 06 Mai 2013

Les témoins du crash, Lili Gren, qui avait 6 ans à l'époque, Christian Blanchard, Max Martin, Bébert Ricard, Robert Le Naour, en compagnie d'André Loyer, qui a effectué des recherches sur cet événement lié à la Seconde Guerre mondiale.

 

L'histoire

 

Mercredi 8 mai, chaque commune de France célébrera la Victoire de 1945. André Loyer, féru d'histoire, a effectué des recherches jusqu'aux archives départementales et auprès des témoins du crash d'un Halifax, le 7 décembre 1942. Il raconte.

 

Le crash

 

Dimanche 6 décembre 1942, au soir, un bal se déroule à la gare du Saint, située à Langonnet, malgré l'interdiction. De nombreux jeunes y assistent, dont deux Saintois, aujourd'hui disparus : Yvon Ricart et Louis Guyader.

Au même moment, quelque part en Angleterre, un avion décolle. Objectif : peut-être bombarder Lorient. Les gens du secteur sont habitués et assistent régulièrement au spectacle. Au vrombissement des avions, succèdent les lueurs des bombes larguées et les explosions font trembler le sol. C'est encore le cas ce soir-là, et une fois le bal terminé, chacun rentre chez soi, comme nos deux Saintois qui, enfourchant leurs vélos, entendent au-dessus de leurs têtes un avion qui semble en difficulté.

Quelques instants plus tard, alors qu'ils descendent vers Toul-Trink, ils entendent une explosion suivie d'une vive lueur. C'est en passant au niveau du Moulin du Bois, qu'ils aperçoivent, dans le champ en contrebas de la route, la carcasse de cet avion. Mais les jeunes gens ne s'attardent pas et rentrent au Saint.

Le lendemain

 

Il est environ 1 h 30 du matin, ce lundi 7 décembre. Le maire de Langonnet, Charles Michel, est avisé par les habitants dès le lever du jour, mais doit attendre 9 h, à l'ouverture de la cabine téléphonique, pour alerter la brigade de gendarmerie de Gourin, qui sera présente à 10 h sur les lieux, la feldgendarmerie arrive sur place à 14 h, suivie à 16 h de techniciens allemands qui reconnaissent un bombardier anglais, (de type Halifax d'après les gendarmes Français).

 

Les trouvailles

 

L'appareil, qui n'est plus qu'un amas de ferraille, est tombé dans un trou. Une partie d'un moteur achève de se consumer près de la carcasse. Aucune trace, cependant des cinq membres d'équipage. Ils ont sans doute pu sauter en parachute et les réseaux de l'époque ont probablement réussi à les exfiltrer vers l'Angleterre. Avant l'arrivée de la gendarmerie, de nombreux curieux s'étaient déplacés pour voir l'avion. Parmi eux, Bébert Ricard et Christian Blanchard, du Saint, qui sont revenus dans le bourg avec des cartouches de mitrailleuses en guise de trophées. Robert Le Naour, qui habitait à l'époque au Moulin du Duc, a trouvé sur place, un gant épais avec de la peau de mouton à l'intérieur, mais il ne l'a pas gardé car il n'y en avait qu'un.

Le mystère

 

Les autorités, elles, ont trouvé à bord un plan de la ville de (1)Mannheim, en Allemagne, ainsi que des tracts, laissant à penser que ce bombardier revenait de cette destination. S'était-il alors égaré en rentrant à sa base ? Dans cette hypothèse, revenait-il de Lorient ou d'une autre destination ? Le mystère reste entier et à ce jour, André Loyer, qui a effectué ces recherches sur cet événement lié à la Seconde Guerre mondiale, dont on s'apprête à célébrer la Victoire, n'a pu le lever. | 

 

(Source unique : archives de la gendarmerie nationale à Maison-Alfort (région parisienne), brigade de gendarmerie de Gourin). Auprès des habitants du secteur, je n'ai pu obtenir en effet que peu d'indications, si ce n'est le lieu du crash. Voici donc ce que j'ai intégralement copié aux archives de Maison-Alfort : Il s'agit d'un avion anglais qui s'est écrasé vers 1 h du matin dans la nuit du 6 au 7 janvier 1942 à environ 400 m du lieu-dit "Moulin du Bois" dans la commune de Langonnet, entre la Gare du Saint et la route nationale 169. Les gendarmes évoquent un amas de ferraille dans un trou de 1m50 de profondeur et de 6 m de diamètre avec la carlingue enfoncée en partie. Ils relèvent (2)des débris de toile jonchent le champ et perchent dans les arbres environnants. Une partie d'un moteur achève de se consumer à 6 m de la carcasse. L'explosion a eu lieu au moment du contact avec le sol. Il n'y a pas eu de dégâts "collatéraux". Le sort des aviateurs est ignoré. Le service d'ordre a été assuré par la brigade de gendarmerie jusqu'à l'arrivée des Allemands à 14h. D'après un technicien de l'armée d'occupation, il s'agirait d'un (3)bombardier bimoteur anglais.

 

PV de la gendarmerie : Pierre Palaric et André Loyer

 
Région Bretagne

Cabinet du Préfet Régional

 

Rennes, le 8 décembre 1942,

 

Le Préfet Régional de Bretagne à Monsieur l'Intendant de Police à Rennes.

 

 

Le Chef de la Police Allemande (Feldgendarmerie) et du S.D (Sicherheitspolizei, Police de sûreté), abrégée Sipo), vient de m'informer qu'un avion britannique s'était abattu le 7 décembre courant à 0 h 45 entre Langonnet et Le Saint (Morbihan).

A bord se seraient trouvés notamment un plan de la ville de Mannheim et des tracts de propagande en langue allemande, ce qui laisse penser que cet avion provenait d'un raid sur l'Allemagne ; comme il n'y avait plus d'essence à bord, on suppose que l'équipage, qui doit se monter à 5 membres, a quitté l'avion par parachute peu avant la chute de celui-ci.

Le Chef de la Police Allemande et du S.D. demande que des ordres soient donnés à la Police pour rechercher ces cinq aviateurs.

Copie transmise pour information à M. le Préfet du Morbihan (Cabinet).

Le Chef de la Police Allemande et du S.D n'ayant fait remarquer que la chute de cet avion n'avait pas été signalée par le population civile alors que de nombreux civils seraient allés sur l'emplacement de la chute, demande que soient rappelés les termes de l'ordonnance du Commandant Militaire en France relative à la découverte d'armes ou d'engins ennemis.

Je vous laisse le soin de faire le nécessaire.

Rennes, le 8 décembre 1942, Le Préfet Régional.

 

Document très important transmis par André Loyer suite à ses recherches entreprises aux archives départementales

 

Dossier des recherches sur ce mystérieux crash d'un avion bimoteur anglais survenu dans la nuit du 6 au 7 décembre 1942, dossier ouvert en mars 2015 par l'ABSA.

Questions posées sur Rafcommnds. Achat d'ORB sur les missions du jour.

Selon le livre de Martin Middlebrook et Chris Everitt - The Bomber Command War Diaries, 272 bombardiers attaquent Mannheim. 10 avions disparus lors de l'opération sur Mannheim - 5 Wellington, 3 Halifaxes, 1 Lancaster et 1 Stirling. 14 Lancaster et Wellington sont allés pour une mission gardening pour les îles de la Frise, sans aucune perte.

Selon les ORB du Bomber Command, 1 Wellington du 305ème Squadron a abandonné sa mission en mer au large de Littlehampton, plus 4 autres Wellington, (1) du 300 Sqdn, (2) du 115 Sqdn et (1) du 425 Sqdn.

 

Pour le 76 Sqdn. Halifax BB242, 3 prisonniers, 2 évadés, 2 tués. Pilote Pilot Officer HILLIER, WILLIAM CHARLES. (Lieu du crash à Courouvre est une commune française située dans le département de la Meuse en région Lorraine).

Le 102 Sqdn. Halifax W7911, 7 tués. Pilote Sergeant GRANT, PETER ANTHONY JAMES. Tout son équipage est inhumé à ABBEVILLE COMMUNAL CEMETERY.

Le 158 Sqdn. Halifax DT544, a abandonné sa mission sur l'Angleterre, aucun blessé. Pilote Flying Officer Reynolds H.K.

Le 158 Sqdn. Halifax DG223. Quelques minutes après son décollage du terrain de Rufforth, le pilote le sergeant Bartlett a appelé pour dire qu'il revenait avec son train d'atterrissage bloqué en position basse. L'Halifax DG223 se crache à l'atterrissage, bilan : 5 blessés, 2 tués.

 

Selon l'ORB du 115 (R.A.F.) Sqdn. Deux pertes. Le Wellington III VJB513. Pilot : Flying Officer. DIXON, MAXWELL WINTRINGHAM. Buried : MONTCORNET MILITARY CEMETERY. (Montcornet est une commune située à 38 kilometres au nord-ouest de Rethel).

Le Wellington III CBJ898 : Pilot : Flying Officer. LARKINS, HARRY WILLIAM. Buried : RHEINBERG WAR CEMETERY. (La ville de Rheinberg se situe dans l'ouest de l'Allemagne environ 85 kms au nord de Cologne).

 

L'ORB du 300 Sqdn. Le Wellington IV O1401, codé BH-O, a été abattu par la flak près de Boulogne sur le retour de Mannheim. L'ensemble de l'équipage a été tué. Pilote Sergent Furmaniak. F/O Cichowicz, Sgt Kozakiewicz, Sgt Derulski, Sgt Sapko. Le Wellington IV Z1407, abandonne la mission peu après le décollage dut à un problème de moteur. Un second Wellington dès son décollage.

Sept Wellington sont envoyés sur Mannheim entre 16h56 et 17h15. Retour entre 00h05 et 00h23.

 

Selon l'ORB du 425 (R.C.A.F.) "Je te plumerai". Une seule perte, celle du Wellington III BJ657. Pilot : Pilot Officer. CRONK, GEORGE EDWARD. RUNNYMEDE MEMORIAL. Tout l'équipage est porté disparu durant cette nuit là.

Compte rendu de l'enquête de l'ABSA : Selon le PV de la gendarmerie de l'époque il s'agit bombardier bimoteur anglais, autre indice : des débris de toile dans les arbres, le Vickers Wellington, est un bombardier bimoteur britannique.

Selon la page de Wikipédia : Le Wellington emploie une structure géodésique unique conçue par le célèbre Barnes Wallis pour le bombardier monomoteur Vickers Wellesley. Le fuselage est construit à partir de poutres à rainures, faites en alliage d'aluminium (duralumin) et qui forment un grand lacis. On fixe des baguettes en bois à la surface de l'alu que l'on recouvre de "textile irlandais".

Autre information primordiale selon les témoins de l'époque : Les autorités, ont trouvé à bord un plan de la ville de Mannheim, en Allemagne. Par contre il est pas question de largage de tracts dans l'ORB du 425 Sqdn. Selon l'ORB du 115 Squadron, deux Wellington sur six larguent des tracts sur Mannheim.

 

Selon la traduction du rapport de mission de l'ORB du 425 (R.C.A.F.). Neuf Wellington sont envoyés sur Mannheim. Le premier Wellington du No. 425 (Allouette) Squadron, décolle du terrain de la Royal Air Force Station Dishforth, situé dans le conté du Yorkshire.

Wellington III BK539. Pilote P/O Hudson J. 16h54, 01h15 à la RAF Boscombe Down (Salisbury, Wiltshire). Douteux si Mannheim a été bombardé. L'IFF a échoué. (En matière de télécommunication, l'identification, friend or foe (IFF) (identification ami ou ennemi) est un système d'identification crypté mis au point pour le commandement et le contrôle. C'est un système qui permet aux radars d'approche civils ou militaires de reconnaitre des avions « amis » et de déterminer leur cap ainsi que leur distance). W/T coincée. (Semble être "W/T" Wireless Telegraphy). Atterri à à la RAF Boscombe Down.

Wellington III Z1729. Pilote W/O Stutt R.A. 16h56, 01h15 à la RAF Woodhall Spa (north de Coningsby, Lincolnshire). Nous avons passé environ 15 minutes d'attente pour trouver les fusées PFF (Pathfinder Force), mais nous avons vu aucune position pour bombarder la cible.

Wellington BK337. Pilote Sgt. Spooner G.L. 16h55, 21h54, problème vitesse moteur, bombes larguées pour son retour.

Wellington BK401. Pilote S/L. Roy G.A. 16h58, 22h19. L'avion a décollé tardivement et il a été incapable de rattraper le temps so capitaine décide le retour. Bombes larguées pour son retour.

Wellington III BJ657. Pilote Sgt. Cronk G.E. 16h59, disparu en mission.

Wellington III X3354. Pilote Sgt. Delisle J.E.H. 17h01, 01h30 à la RAF Bradwell Bay (15.3 km à l'Est de Maldon, Essex). A bombardé sur la position de la ville estimée à partir de deux lignes de fusées et de la position des quatre feux factices connus et estimé tel. A atterri à Bradwell Bay.

Wellington III K3872. Pilote W/O Murrell, S.L. Il décolle à 17h08. Retourné tôt à 18h10. Atterrissage à la RAF Topliffe. Bombes ramenés.

Wellington III BK332. Pilote F/S. Causley D.F. 17h14, 19h00. En raison de l'arrêt du moteur tribord lorsque la surcharge a été mis en service, le pilote a décidé de revenir en arrière. Bombes ramenés.

Wellington III X3648. Pilote P/O Doucette T.A. 17h26, 23h09. Problèmes avec le régime moteur, le capitaine décide le retour. Bombes ramenés.

 

Rapport de mission du Wellington III BJ657. Pilote Sgt. Cronk. 6 décembre 1942. Météo : nuageux avec des périodes de luminosité, mais la visibilité est détériorée. Le temps deviendra très doux. Lumière et vent. Vent ouest devenant léger. Sud -Est et plus tard sud-ouest à 20-25 Miles/Heure. Vol A : 2 avions préparés pour les territoires lointains du Nord et un avion annulé. Vol B : aucun vol. Opérations de nuit 9 avions réquisitionnés et 5 avions DNCO ("Duty Not Carried Out"). 1 avion manque et 3 avions DCO (Duty Carried Out).

Le Wellington III BJ657 "G " du Sergent CRONK et son équipage lance un S.O.S - Q.D.M. 0060X à 00h20. (QDM = what is the magnetic course to steer with zero wind to reach you (from plane). (QDM = quel est le cap magnétique pour me diriger avec un vent nul pour vous rejoindre (de l'avion).

 

A gauche debout ; David Urquhart, John Cachia. John Rodger, George Cronk. Photo de droite : Ronald Hayes.

 

(Pilot) Pilot Officer. CRONK, GEORGE EDWARD.

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Pilot Officer (Nav.). HAYES, RONALD.

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Warrant Officer Class II. (W.Op./Air Gnr.). CACHIA, JOHN.

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Pilot Officer (Bomb Aimer). RODGER, JOHN DAVID JAMES.

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Flight Sergeant (Air Gnr.). URQUHART, DAVID SMITH.

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 Traduction ORB 425 Sqdn. Annette Mahé ABSA 39-45, août 2015

 

 

 
Vickers Wellington III

Constructeur :

Vickers

Type :

Bombardier

Variantes :

Mise en vol le :

En 1938

Equipage :

6/5

Moteur :

2 moteurs Bristol Hercules

Puissance :

XI de 1 500 ch

Envergure :

26, 26 m

Longueur :

19, 68 m

Hauteur :

5,00 m

Poids à vide :

8,605 kg

En charge :

15,422 kg

Vitesse maximale :

411 km/h

Plafond :

5,790 m

Rayon d'action :

2,478 km

Armement :

Une tourelle arrière quadritube (au lieu d'une bitube) - 2 x 7.7 mm mitrailleuses en tourelle de nez. 4 x 7.7 mm mitrailleuses en tourelle de queue. 2 x 7.7 mm mitrailleuses dans des positions de faisceau. 1.8144 kg de bombes.

Source : Le guide de l'amateur, avions & pilotes. Editions Atlas

Wikipédia, les avions militaires de la Seconde Guerre mondiale.

 

Notez le parts number 5c719, ce qui correspond  au terminal du Type F-2 voies, pour les câbles de démarrage du moteur, sans cosses. 5c est l'équipements électriques standard sur chaque avion.

Notez après le nettoyage des pièces dans l'acide oxalique la peinture Olive Drab.

Pour l'indicateur du réglage de vitesse de moteur (R.P.M revolutions par minute) du réglage du pas d'hélice).

6a/776 du modèle MK I à V nous le trouvons trouver sur le panneau du tableau de bord des pilotes dans les Wellington.

Pièce avec le marquage : 15 4237 BY3

423 étant un Vickers Wellington Mk. III de type 423, c'est à dire modifié pour recevoir la bombe de 4000 ib HC bomb "cookie "

Pièce avec le marquage : 4237 3W CA
Le moyeux de l'hélice
©ABSA 39-45 Août 2015 - Quelques pièces retrouvées il y a plusieurs dans le talus

 

Article du journal Ouest France du 19 aôut 2015

Merci à Jonathan Ives pour les recherches en Angleterre et au Canada, Shirley Stone Library and Archives Canada, in Ottawa, Ontario