BON Maurice

GO

 

 

 

Maurice-Yves Bon est né le 10 février 1920 à Elliant (Finistère).

Il est le fils de René Bon et de Marie-Jeanne Pelleter. Tout jeune encore, il vient habiter route de Douarnenez à Quimper, et fréquente l'école primaire Saint-Joseph jusqu'à son Certificat d'Etudes Primaires. Il entre ensuite au collège jésuite du Likès à Quimper, où il passe brillamment son Brevet. Avide d'action et de dévouement, Maurice entre dans ce beau mouvement de jeunesse qu'est le scoutisme. Il est un des membres les plus marquants de la 3ème troupe de Quimper et une page du palmarès de 1936, nous le montre avec ses camarades, entourant l'abbé Kerbrat, sympathique aumônier, capitaine de réserve, qui, après avoir milité dans la Résistance, va disparaître, immolé par la Gestapo, la veille de la Libération. Dans ce milieu d'élite, Maurice apprend la beauté de l'idéal proposé aux jeunes. Une seule devise " Servir " sera l'étoile qui guidera les pas du jeune homme.

En 1937, à Pluguffan, près de Quimper, vient de se créer une section d'Aviation populaire, l'aéro-club de Cornouaille. Maurice est un des premiers à s'y inscrire. Il effectue son premier vol le 20 juin 1937. Il obtient son brevet 1er degré le 28 décembre 1937. Il passe avec succès le 2ème degré le 10 juin 1938, sur un Caudron Luciole, et obtient ainsi son brevet de pilote de tourisme.

 

 

En décembre 1938, totalisant déjà 96 heures de vol, il effectue sa préparation militaire.

Il s'engage dans l'armée de l'Air le 31 janvier 1939, et est incorporé au Bataillon de l'Air n° 109 de Tours. Détaché au Centre de préparation du personnel navigant d'Angers en qualité d'élève pilote à compter du 23 février 1939, il obtient son brevet de pilote militaire le 21 avril 1939.

Dirigé sur le Bataillon de l'Air n° 103 de Chateauroux le 1er septembre 1939, il est nommé caporal-chef deux jours plus tard. Il est promu sergent le 1er novembre 1939.

Il passe ensuite par la base d'Avord, puis par le Centre d'instruction de la chasse de Montpellier, où il se trouve lors de l'armistice. Il vole sur Morane 230, Dewoitine 500, North American NAA-57, Bloch 151, ou encore sur Morane 406.

Maurice Bon assiste impuissant aux progrès des armées allemandes qui envahissent peu à peu le territoire national. Le 28 avril 1940, il écrit à ses parents : " Je ne suis pas encore parti au front. J'enrage. Ici on se demande si l'on est vraiment en guerre. J'arrive à souhaiter qu'un petit bombardement vienne nous le rappeler et provoquer le décollage des quelques Morane 406 qui nous restent. Hélas rien. Toujours rien ".

A la fin de son entraînement, il rejoint le groupe de chasse II/1 basé au Luc en Provence, le 26 juillet 1940. Il est démobilisé le 31 août suivant. Le lendemain, 1er septembre 1940, il est dirigé sur la base d'Orange. Il rejoint ensuite un camp de " Jeunesse et Montagne " à Chamonix.

Réintégré dans l'armée de l'Air le 9 mai 1941, il retrouve le G.C.II/1, sous les ordres du commandant Robillon. Affecté à la 3ème escadrille, commandée par le capitaine Nodet, il vole sur Bloch 152 et Potez 25 TOE. Volontaire pour l'Afrique-occidentale française, Maurice Bon quitte Le Luc par bateau pour Dakar, où il passe un mois et où il se trouve à Noël 1941.

Le 17 mars 1942, il est affecté aux Formations aériennes de Madagascar, à Tananarive-Ivato. Il vole assez fréquemment sur Morane 406. Le 5 mai 1942, suite à une panne de moteur, il doit atterrir en pleine brousse. En octobre, quelques missions de guerre le font se déplacer sur différents aérodromes de l'île. Il effectue 10 h 40 de vol de guerre. Le 18 janvier 1943, Maurice Bon signe un engagement dans les FAFL (Mle n° 31530), à la base aérienne d'Ivato. Il se porte alors volontaire pour faire partie des renforts destinés au " Normandie ". Il quitte Madagascar le 14 avril 1943, à bord d'un Lockheed 18, à destination du Caire. Il est promu aspirant le 4 mai 1943, et rejoint le " Normandie " en Russie le 15 mai 1943.

Après un entraînement très rapide sur Yak 7, il prend sa place comme pilote à l'escadrille. Il participe activement à la dure bataille d'Orel.

Maurice Bon inaugure son palmarès le 19 juillet 1943, en abattant un Junkers Ju 88 dans la région de Znamenskaïa. Le 30 août, c'est un Ju 87 qui succombe à ses assauts. Le lendemain, c'est au tour d'un Heinkel He 111 d'être sa victime, mais cette victoire n'est pas homologuée. Poursuivant ses efforts, du 4 septembre au 7 octobre 1943, dans le ciel d'Iélna et de Smolensk, il ajoute 4 nouvelles victoires à son palmarès.

Le 13 octobre 1943, Maurice Bon en est à sa 72ème mission de guerre. Ce jour-là, à midi, une mission à douze Yak 9 part sur le secteur de Lénino-Baievo. Un gros engagement a lieu avec plusieurs Focke-Wulf Fw 190. Alors qu'il attaque un chasseur ennemi, Maurice Bon est lui-même touché par l'arrière par un autre Fw 190. Son avion percute le sol, où le moteur s'enfonce de trois mètres.

Le corps de Maurice Bon est identifié et inhumé par les autorités soviétiques, sur place à Gorodetz, à une quinzaine de kilomètres au nord de Gorki.

Le 17 octobre, des pilotes russes du 20ème Régiment de la Garde, revenant du front confirment la mort de l'aspirant Bon, et ses papiers sont rapportés le 26 octobre.

Son chef, le commandant Pouyade, rendra un vibrant hommage à ce valeureux pilote : " En le perdant, c'est un excellent Français, un combattant talentueux et un ami fidèle que nous perdons. Aussi, son nom, de même que son souvenir resteront gravés dans nos coeurs, comme ils sont inscrits d'une manière ineffaçable au livre d'or de l'Aviation française ".

Déclaré " Mort pour la France " en opération aérienne, crédité de 6 victoires aériennes homologuées et 1 probable, ayant effectué 58 h 35 de vol de guerre, l'aspirant Maurice Bon est titulaire de la Médaille militaire et la Croix de guerre 39-45 (avec 4 palmes). L'Ordre de la Guerre pour le salut de la Patrie lui a été attribué à titre posthume.

Bien que le lieu de sa sépulture fut identifié, et malgré tous les efforts déployés par sa famille après la guerre, le corps de Maurice Bon n'a pu être restitué à celle-ci.

A gauche de l'entrée de l'aéroport de Quimper-Pluguffan, a été érigée, le 20 septembre 1953, une stèle en pur granit breton ornée de l'insigne des FAFL, qui perpétue le souvenir de Maurice Bon, jeune pilote quimpérois mort pour la liberté à 23 ans :

 

" Cet Aéroport a été baptisé du nom de

Maurice BON

de l'Escadrille Normandie-Niémen

Tombé pour la France

dans le ciel de Russie

le 13 octobre 1943 "

 

Chaque année, le 13 octobre, la mémoire de Maurice Bon est honorée devant cette stèle, par les autorités civiles et militaires.

 

 

 

 

Médaille Militaire

Croix de Guerre 39-45 avec quatre palmes

Ordre de la Guerre pour la Patrie

Avec l'aimable autorisation de publication pour l'ABSA 39-45 - Biographie copyright Yves Donjon

Médailles commémoratives Wikipédia