Tanguy-Georges-Pierre-Marie de Penfentenyo de Kervéréguen est né le 5 novembre 1919, à Larcan en Haute-Garonne. Il voit le jour au château de Montpezat, cette propriété faisant partie des biens du côté maternel. La famille de Penfentenyo est une très vieille famille bretonne, originaire du Léon. Le berceau familial serait le manoir de Penfenteniou situé sur le versant d'un petit vallon de Sibiril, à l'ouest de Saint-Pol-de-Léon. Mais ce manoir a depuis longtemps disparu. Les parents de Tanguy, mariés le 22 août 1903, auront quatorze enfants. Tanguy est le neuvième. Son père Hervé, né à Brest en 1879, fera ses études chez les Jésuites puis ira à Jersey préparer l'Ecole Navale où il entrera en 1897. Au début de la guerre en septembre 1914, il est capitaine de corvette. Il embarquera sur le " Bretagne " et commandera ensuite le " Panthère " puis le " Somalie ". Après la guerre, on le voit à Toulon, à Brest, puis à Casablanca où il commande la Marine au Maroc. Mais c'est à Lorient où il est Préfet Maritime et Vice-amiral d'escadre qu'il est surpris par la guerre. Au cours du " Combat des cinq chemins " où il lutte contre les colonnes blindées allemandes, il est fait prisonnier. Emmené à Koenigstein, forteresse où sont prisonniers tous les officiers généraux, il est libéré en juin 1940. Mais en février 1943, la Gestapo l'arrête et le fait juger avant de l'enfermer à Torgau et de nouveau à Koenigstein jusqu'à l'arrivée des troupes russes en juin 1945. Nommé Grand-Croix de la Légion d'Honneur en 1955, l'Amiral de Penfentenyo décédera à Versailles le 18 avril 1970. Le jeune Tanguy fait ses études à Toulon, Versailles, Casablanca, suivant le lieu d'affectation de son père. On le retrouve ensuite chez les Jésuites à Vannes en 1933, puis à Versailles de 1937 à 1939. Il passe son Baccalauréat complet, puis prépare l'Ecole de l'Air et l'Ecole Navale. En 1939, il est reçu à l'Ecole de l'Air. En juin 1940, il se trouve dans les Pyrénées-Orientales. Il gagne ensuite Casablanca au Maroc. En janvier 1942, il revient en France. L'année suivante, il réussit à passer en Angleterre. Il sera affecté au groupe de chasse " Alsace ". Au cours d'un décollage de nuit, son Spitfire a une panne de moteur et Tanguy est grièvement blessé. Il va rester longtemps à l'hôpital. Le buste entier enfermé dans un carcan de plâtre, il ne cesse de se démener auprès du commandement anglais, afin d'obtenir l'autorisation de reprendre sa place dans l'escadrille. Il faut assister à ses départs: incapable de lever les jambes et de mouvoir son buste, des camarades le hissent et l'attachent dans son avion. Là, seulement, il se sent à l'aise. Il fait ainsi tout son entraînement de pilote de chasse. Enfin, on enleve son plâtre mais il est très faible. L'interdiction de vol à son encontre n'y fera rien. Tanguy sait que l'Allemagne ne va pas tarder à capituler et il veut absolument participer à son anéantissement. Il obtient du commandement français le droit de participer au combat. Le 8 mars 1945, à Turnhouse (Ecosse), une escadrille dirigée par le capitaine Victor Tanguy (originaire de Plougastel-Daoulas, il terminera sa carrière comme général), procède à des essais de bombardements en piqués. Le chef du groupe plonge vers le sol, suivi de ses trois équipiers dont le dernier est le lieutenant de Penfentenyo. C'est là un de ses premiers exercices depuis sa reprise après son accident. Il porte d'ailleurs encore une minerve car il a tenu a reprendre la lutte avant sa guérison complète. Arrivé au bas du piqué, l'appareil de Tanguy de Penfentenyo se brise en deux et déviant de sa trajectoire, vient s'écraser au sol. Le malheureux pilote est projeté au loin, et tué sur le coup. Le corps du lieutenant Tanguy de Penfentenyo de Kervéréguen a été rapatrié à Poitiers le 15 avril 1945. Il repose désormais au cimetière des Gonards, à Versailles. ? |