François-Xavier-Victor Hervé du Penhoat est né le 18 janvier 1920, à Cléder, dans le Finistère. Il voit le jour au château familial de Tronjoly, qui appartient à sa famille depuis plusieurs générations. François est l'aîné de neuf enfants. Son père meurt peu avant la guerre de 1939, alors qu'il est maire de Cléder. François fait ses études à l'école libre de Cléder, puis au collège Bon-Secours de Brest où il passe la première partie de son baccalauréat. Passionné par l'aviation, François s'inscrit en 1938, à l'aéro-club de Guipavas, dans la Section d'Aviation Populaire. Il y obtient le brevet 1er degré (n° 12547) le 10 octobre 1938. En mars 1939, il s'engage dans l'armée de l'Air pour une durée de cinq ans. Il rejoint l'Ecole de Pilotage d'Angers comme: " Candidat admis à l'école en qualité d'élève-pilote à la suite du concours des 13 et 14 octobre 1938 ". " Candidat civil, François Hervé du Penhoat (Cléder Fre) sera affecté au Bataillon de l'Air n° 109. Le candidat devra se présenter à sa formation le 20 mars 1939 ". Dès la signature de l'armistice, François Hervé du Penhoat passe en zone libre. A plusieurs reprises, il va essayer de passer par l'Espagne pour rejoindre l'Afrique du Nord. Arrêté par les Allemands, il ne peut mettre son projet à exécution. Libéré en mars 1943, il regagne sa Bretagne natale. Ne supportant pas de rester inactif, et désireux de prendre part à la lutte pour la libération de son pays, il repart le 25 juillet de la même année, et reprend le même trajet qui doit l'amener vers le Maroc. Après bien des péripéties, il est à nouveau capturé et emprisonné en Espagne, au camp de Miranda. Durant son internement, François réussit à faire parvenir à sa famille quelques lettres, où il dit en phrases camouflées, son désir et sa confiance de pouvoir bientôt rejoindre le Maroc et les FAFL. Par chance, un de ses frères, Jean, avait déjà eu quelques mois plus tôt, l'occasion de s'évader par l'Espagne et avait des relations à Madrid. Grâce à lui, François réussit à quitter sa prison au bout de quatre mois, et parvient enfin à gagner l'Afrique du Nord. Son frère Jean se fera tuer au combat, comme aspirant goumier le 9 septembre 1944, au col de Marandol, dans les Alpes. Avant leur départ de France, les deux frères s'étaient donnés rendez-vous au Maroc. Dès son arrivée à Casablanca, François se porte volontaire pour le groupe " Normandie " qui combat en Russie. Pour cette constance dans la volonté de servir, pour sa volonté du devoir et du sacrifice, François se voit décerner une belle lettre de félicitations par le général Giraud. Dès qu'il le peut, François reprend l'entraînement afin de pouvoir utiliser à fond les nouveaux avions de chasse et se joindre à ses camarades de combat. Malheureusement, c'est au moment où il va pouvoir enfin combattre les envahisseurs, qu'il est victime d'un accident aérien durant un exercice. Alors que Jean se trouvait à Cherchell (Algérie), suivant un stage d'entraînement, une triste nouvelle lui parvient: son frère François venait de trouver la mort. C'était le 21 février 1944. Ce jour-là, François terminait un stage de pilote de chasse et volait à bord d'un biplan léger comme passager, avec un camarade, le sergent Cossigni. L'appareil avait décollé de Kasba-Tadla, leur terrain habituel. Un certain vent soufflait et balayait la plaine. François du Penhoat était à bord, chargé de surveiller les cieux; de nombreux avions volant ce jour-là. François avait demandé à faire partie du vol, Cossigni étant un de ses amis. Au cours d'un virage pris en perte de vitesse à 300 mètres d'altitude, l'avion décrocha et s'écrasa au sol, face à une quinzaine de pilotes consternés. Les sergents Cossigni et du Penhoat furent tués sur le coup. Une garde d'honneur va veiller la dépouille du sergent François du Penhoat, qui sera enterré le lendemain 22 février 1944, à 18 heures, au cimetière de Kasba-Tadla. Sa tombe portera le n° 353. Un avion du groupe ira chercher son frère, l'aspirant Jean du Penhoat, qui était à Cherchell, pour assister aux obsèques. Le commandant de l'école de pilotage, le commandant Gautrain prononçera un dicours d'adieu. Le 24 février 1949, le corps de François Hervé du Penhoat sera ramené au pays et transporté au château de Tronjoly. Une garde d'honneur sera assurée par des anciens combattants. Les obsèques seront célébrées le lendemain, en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires. |