CHAPITRE I - DE L'HUMANISTE CHRÉTIEN À LA MYTHOLOGIE GRECQUE, DANS L'ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE - LE FRONTISPICE RENAISSANCE DE LÉGLISE DE BAIS - LÉGLISE SAINT-MARC DE BAIS - MAGISTER JOANNES LEVESQUE
CHAPITRE II - LES SIX NICHES DE STYLE GOTHIQUE - LES DEUX MAGNIFIQUES ET MAGISTRALES PORTES DATÉES DE 1566
CHAPITRE III - DES PORTAILS DE STYLE RENAISSANCE
CHAPITRE IV - LE PORCHE DIT AUX MALADES
CHAPITRE V - LE CONTREFORT DE LA FAÇADE DU PORCHE SUD
CHAPITRE VI - A PROPOS DES RUNES - UN ROMAN HISTORIQUE
BIBLIOGRAPHIE - SOURCE DOCUMENTS
Voici la page, de la série sur lhistoire de Bais. Le frontispice renaissance de léglise de Bais et son porche. Les recherches sur ce frontispice renaissance, ont débutées au mois daoût 2019, Madame le maire ayant demandé après la restauration de notre église paroissiale, de réaliser quelques panneaux explicatifs, un historique de léglise Saint Marse. Avec le concours lors de la première réunion en la mairie, de M. Jean Claude Meuret, Archéologue et historien. De Dominique Taburet, membre du C E R A P A R. (Centre de Recherches Archéologiques du Pays de Rennes).
Vous allez trouver en préface, ce que lAbbé Grasset, avait appelé monographie de Bais, des publications de lhistoire de Bais, daprès un précédent travail de labbé Guet. Cette grande monographie sera publiée et réunie dans deux livres, dont la première édition, le n° 1, est paru en juillet 1911, le rédacteur en chef fut labbé Grasset. Ce dernier a repris les recherches sur le frontispice renaissance, des recherches de labbé Guet et corrigé les quelques erreurs de ce dernier. Cette préface intégrale avec les recherches est importante car elle nous en donne les grandes lignes de ce que les anciens en connaissait sur lhistoire de ce magnifique frontispice, né de lépoque de la renaissance. Il y a eu en fin de compte très peu de personnes à avoir étudié ce frontispice et porche, dabord labbé Marie Brune, Joseph, qui fut lun des fondateurs de la Société darchéologie dIlle-et-Vilaine. Il publia de nombreux articles, mais celui sur létude du frontispice, ne sera pas publié dans le Bulletin et mémoires de la Société archéologique dÎlle-et-Vilaine. Mais son étude restera dans les archives de la paroisse de Bais. Mais en 1924, le successeur de labbé Marie Brune, Henri Bourde de La Rogerie, le président de la Société archéologique dIlle-et-Vilaine. Fera un déplacement à Bais avec ses adhérents et va en publier ses résultats. Paru dans le bulletin, une étude de la Société Archéologique sur les églises, DArbrissel, Bais, Domalain, La Guerche, Louvigné de Bais, Moutiers, Piré et de Rannée.
A notre grand dommage, il na pas été retrouvé darchives de la paroisse concernant les registres de la fabrique. Si nous prenons exemple de la paroisse de Louvigné de Bais, il a été dépouillé 50 cahiers, soit 800 pages. Et comme léglise de Louvigné a été construite à la même période, ici à Bais, il nexiste rien, même à lépoque où les recteurs, comme Guet et Crublet ont été présents. Le mystère demeure concernant la disparition du fond, à moins que celle ci se trouve déposées aux archives diocésaines, mais sincèrement jen doute, car je me répète, les anciens curés en aurait fait usage. Il a donc fallut plusieurs mois de recherches pour faire parler ce frontispice renaissance, il sagit dune grande aventure, une riche aventure dans le temps et lhistoire. Bais possède un patrimoine unique en France sur ses portes. Et nous allons terminer par le porche très particulier et notamment sur contrefort au sud, il se trouve le pinacle avec des éléments inédits en Bretagne.
Un diagnostic réalisé en 2011 par Christophe AMIOT, Architecte en Chef des Monuments Historiques a relevé les dégradations importantes de la maçonnerie et de la charpente qui mettent en péril lensemble de lédifice. Au vu de cet inquiétant état des lieux, la mairie de Bais a engagé dimportants travaux validés par lArchitecte des Bâtiments de France et la DRAC Bretagne, travaux répartis sur 3 tranches. Près dun million deuros sont nécessaires pour financer ces travaux. Le maître doeuvre : M. Olivier WEETS, Architecte en Chef des Monuments Historiques / Mme Anne FAUCHEUX, Architecte du Patrimoine. La première tranche des travaux a couru de 2015 à 2017. Pour commencer, la restauration du porche du XVIème siècle, suivi des bas-côtés et de la nef, intérieur et extérieur, charpente et menuiseries comprises et du clocher. Toute lélectricité a été refaite. Un nouvel éclairage à Led a été posé. La troisième et dernière tranche des travaux se déroulèrent jusquau printemps 2018.
Au cours ses 100 dernières années, il y a eu quelques écrits, tentant dapporter des réponses sur cette uvre architecturale, mais cela na jamais été approfondit, ou le si peu dinformations que nous trouvons, nous apporte des . Bêtises dans linterprétation de ce travail du XVIème siècle. Nous allons nous concentrer dans cette partie de cette étude, uniquement à lhistoire de ce que lon appelle, le frontispice Renaissance ou sa façade de léglise de Bais, une uvre architecturale magnifique. Un voyage au XVIème siècle. Ce travail fut long et fastidieux, des recherches de plusieurs mois à identifier chacune des sculptures. Nous navons pas la prétention dêtre au plus exact de la vérité historique, car il bien entendu très difficile de se mettre à place de lauteur de cette uvre architecturale dans son intégralité. Les recherches ont été menées avec de très sérieuses références, mais il y aura quand même une petite part de fiction dans ce travail.
DE
L'HUMANISTE CHRÉTIEN À LA MYTHOLOGIE GRECQUE, DANS
L'ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE
Vers la table des matières
Nous devons la première mention de Bais dans une charte dAlain, évêque de Rennes, datant de 1152. Celle-ci énumère les possessions des monis de labbaye Saint Melaine de Rennes, parmi lesquelles on trouve une chapelle Saint Pierre située à Bais (capella Sancti Petri de Bedesio). La chapelle Saint Pierre était située au Bourg dit Saint-Pair, sans doute pour son évangélisation par Saint Paterne, évêque dAvranches au XIème siècle (1). La première mention de léglise de Bais se trouve dans le cartulaire de labbaye de Saint Sulpice, une bulle de dEugène III en 1161, qui promet protection et accorde les mêmes privilèges à Saint Sulpice. Parmi les possessions de labbaye de Saint Sulpice, cette dernière possédait la gestion dau moins de trente-trois établissements constituent son réseau monastique. Pour le diocèse de Rennes. Lecclesiam Sancti Marci de Baysco avec toutes ses dépendances. Soit en majorité des prieurés et pour les autres des cures, comme pour Bais.
En 1164, un nommé Guillaume, fils de Harmon, donna une partie des dîmes de Bais aux Religieuses de Saint-Sulpice-des-Bois. « Quil soit connu de tous hommes, présents et futurs que moi, Robert de Vitré, je me trouvai en léglise Notre-Dame de Vitré, quand Alain, fils de Brient ; Guillaume et Olivier, fils de Juhel (fils dHamon) ; et Guillaume, fils de dHamon, en perpétuelle aumône, pour eux et leurs ancêtres, ont donné et concédé à léglise de Saint-Sulpice (des Bois, ou la Forêt) en la main de Ninne, abbesse, et dHervé, alors prieur, deux parties de dîmes de Bais et un terrain pour bâtir une maison. Les Religieuses en profitèrent pour établir, un prieuré-cure ou prieuré paroissial, qui était situé près de léglise paroissial. Les seigneurs de Leberte, la seigneurie de la motte de Leberte, les propriétaires des terres du bourg de Bais, font donc un don à labbaye de Saint Sulpice dun terrain situé près de son église paroissial, pour y construire une maison paroissiale pour y accueillir les frères condonats. A Bais il ny a jamais eu de prieurés, en comptant la chapelle Saint Pierre, mais bien érigé en cure.
Serait qui pourrait tout à fait être logique, comme nous le savons, selon le cartulaire de Saint Sulpice, Bais était érigé en cure, la paroisse de Sancti Marci. Comme il est raconté dans les archives de la paroisse, de la vie de Saint Mars, il ne fut trouvé aucun écrit qui relate la vie de ce dernier, on le dit ermite, et qui fut baptisé par Saint Melaine. En effet nous trouvons le nom dun Saint Mars dans la vie de Saint Melaine, qui fut son diacre, mais après la mort de Saint Melaine, il nexiste aucune trace écrite du dit Saint Mars. Nous le retrouvons seulement à partir de 1427.
Ce nest que vers lan 1520, près dun siècle après son transfert, quon découvre par hasard, dans la tour Saint-Laurent, du château de Vitré, le coffret qui contient les reliques de « saint Mars ». Dans un manuscrit en vélin du XVIIIème siècle, le curé Pierre Chedmail à Bais de 1738 - 1755. Ce bon curé Chedmail avait retranscrit de cette façon lhistoire de saint mars. Lauteur de poursuivre : La tradition orale, de la vie de saint mars de Bais, est une tradition orale, qui se serait transmise de père en fils, elle nous apprend à son sujet une foule de traits qui ne sont pas assez authentiques pour que nous osions tous les rapporter (2).
Lhistoire nous laisse, un ermite, celui qui aurait vécu très probablement avec Saint Melaine, mort au village de Marcé, mais peut être connu sous le nom de Marcus. Selon le cadastre napoléonien, nous trouvons, 12 parcelles qui sont nommées Saint Marc, ou Marcé et aucune sous le nom de Saint Mars. Dans la Section du bourg-H2, nous trouvons 31 parcelles portant le nom de Marcé ainsi que les 7 autres dans la Section du bourg-H1. La seule preuve écrite, nous lavons avec la charte de 1161, avec la cure de Bais, et son église Sancti Marci. De quoi plus normal, que de placer dans la niche juste à gauche, avant de pénétrer par la porte réservée aux paroissiens. Une statue à leffigie de Saint Marc, puisquil est censé être à cette époque le saint patron de la cure de Bais.
Préface de labbé Maurice Grasset
Le frontispice, qui, au dire de M. Brune, « est le plus beau frontispice de la Renaissance » que nous puissions citer dans le diocèse. « Aux deux extrémités de la façade, dit-il, deux belles colonnes supportent un large fronton triangulaire, au centre duquel on voit un buste imité de lantique, et qui, sans contrarier les idées du temps, pourrait bien être celui de Sénèque». (1). Selon labbé Grasset, il remet en question les écrits de M. Guet, qui disait, il fait une observation et dit quà son humble avis cest tout simplement le buste « de Guillaume Caud, recteur-prieur de Bais».
M. Guet fait ici une observation inexacte, car le buste dont il veut parler nest pas du tout le même que celui auquel M. Brune fait allusion, M. Brune parle en effet de celui qui se trouve au centre du grand triangle tout à fart au haut du frontispice. M. Grasset, mais il y a dautres bustes, et lun deux, au-dessus de la grande porte, mais bien plus bas, est celui que M. Guet signale comme buste du prieur-recteur de Bais. Ce buste est en effet couronné dune barrette, comme en portent les prêtres de nos jours, et il se trouve placé au centre dun petit triangle. Nous ne voyons pas de difficulté à admettre que le buste du grand triangle soit celui de Sénèque ; nous admettons aussi que celui du petit triangle soit celui du prieur-recteur, sans doute alors Frère Jehan Levesque. Voici ce que dit encore M. Brune : Dans la frise, se trouvent pêle-mêle des triglyphes, des fleurons, des masques humains. Le milieu du frontispice est percé de deux ouvertures cintrées que couronne un double entablement avec fronton et porté encore par délégantes colonnes (1) (3).
Les chambranles des portes sont ornés de niches et de dais qui rappellent encore un peu les formes du style gothique. Dans le tympan des deux petits « frontons et sur la frise inférieure existent des bas-reliefs un peu frustes, mais où lon reconnaît encore des scènes mythologiques ou pastorales (par exemple Bacchus et son bouc) ; tous les chapiteaux se composent de feuillages délicatement sculptés au milieu desquels de charmantes figures, de petits génies se détachent ou se glissent avec grâce. Il faut dire pourtant que cette délicieuse ornementation na nullement le caractère religieux qui convient à un temple chrétien. Au-dessus de la grande porte, disons plutôt des deux grandes portes de notre église, nous voyons des dessins et portraits intéressants, et qui peuvent nous donner une indication, du moins probable, de la date, où les travaux ont été faits (1) (3).
Sur lune des portes, du côté de la place ; deux têtes sur le même plan. Les savants nous disent que cest dun côté François 1er et de lautre, Diane de Poitiers, (femme très célèbre.) Sur lautre porte dun côté un cavalier sur un cheval blanc, allusion possible au roi batailleur quétait Français 1er ; de lautre une salamandre, qui, nous disent les érudits rappelée encore ce même roi. (La salamandre était un animal amphibie auquel on attribuait faussement la faculté de vivre dans le feu.) La salamandre est un emblème familial dont François Ier quil hérite de son grand-père, Jean dAngoulême. À Chambord, la Salamandre est surmontée dune couronne portant la devise Nutrisco et Extinguo, qui signifie « Je me nourris du bon feu, jéteins le mauvais.Ces renseignements ne nous permettent-ils pas de pouvoir affirmer que cette partie de notre église a été construite au temps où vivaient François 1er et Diane de Poitiers. Les savants se basent ordinairement sur la forme des couronnes représentées au-dessus des anciennes chaires de nos églises pour fixer la date probable de leur construction. Il nous semble aussi juste de penser que le frontispice de notre église a été construit pendant la vie de François 1er.
Or, détail très curieux, cest précisément entre les deux dates placées, lune au-dessus de la porte Saint Marse, et lautre sur le bois même de cette porte, 1545 et 1548, que François 1er est mort, puisquil décéda en 1547. A cette époque, il nétait pas encore mention de Monsieur Caud, et le recteur sappelait bel et bien frère Jehan Levesque, lequel ne mourut quen 1555 comme nous layons dit. Ce nest pas tout. En examinant les pierres blanches qui se trouvent des deux côtés de la grande porte, en y regardant de près, nous pouvons apercevoir de chnque côté, des caractères, les mêmes, et à la même hauteur ; il ny a de variante que dans la manière de placer les lettres ; dun côté I V S IL, de lautre IV SIL. Quelle peut bien être lexplication de ces lettres ? Il faut dire que ces lettres ne nous paraissent avoir été mentionnées par aucun auteur, et que nous ne pouvons sur ce point rien affirmer avec certitude. Cependant, ce que nous cherchions, en examinant le porche, cétait le nom de son auteur, et peut-être allons-nous y trouver une indication sérieuse, du moins raisonnable.
Voici donc notre opinion. Le recteur de la paroisse a voulu dabord inscrire le monogramme du Christ. Le plus souvent employé est celui que tous vous avez pu remarquer, inscrit eu nos églises, et sur nos calvaires, I. H. S, ce qui veut dire : JÉSUS, SAUVEUR DES HOMMES. Dans lhistoire des reliques de saint Marse nous trouvons, croyons-nous, un monogramme du Christ, monogramme un peu différent I H V S, ce qui veut dire : JÉSUS, SAUVEUR DES HOMMES VIVANTS. Le monogramme que nous signalons sur les murs de notre église serait à peu près semblable, puisque I V S veut dire : Jésus, Sauveur des Vivants (1). Enfin les deux dernières lettres nous semblent être les initiales du recteur de Bais, et elles concordent dailleurs dune manière absolument juste avec le nom de frère Jehan Levesque. Car (vous le savez, depuis la nouvelle prononciation) en latin, il ny a pas de j, mais seulement des i : L voudrait donc dire : Joannes Levesque.
Ainsi que vous le voyez, ce bon recteur était un rude ouvrier, il fit ou fit faire de bien beaux travaux. Avant de dire quelques mots de deux grandes portes qui ne sont plus du travail de frère Jehan Levesque, puis quelles portent leur date, un peu plus tardive, 1566, parlons encore un peu de ce frontispice, qui, au dire de M. Brune, « est le plus beau frontispice de la Renaissance « que nous puissions citer dans le diocèse». Ce même auteur nous en parle, dailleurs en des termes très intéressants, et nous navons quà les citer, quittes à faire les remarques utiles. « Aux deux extrémités de la façade, dit-il, deux belles « colonnes supportent un large fronton triangulaire, au « centre duquel on voit un buste imité de lantique, et qui, « sans contrarier les idées du temps, pourrait bien être « celui de Sénèque». A ce propos M. Guet fait une observation et dit quà son humble avis cest tout simplement le buste « de Guillaume Caud, recteur-prieur de Bais ».
Lenfer serait représenté par deux personnages sculptés dans la pierre ; dun côté, un pauvre malheureux, dont la tête est passée dans un carcan ; de lautre, un condamné dont la tête est aussi emprisonnée, ainsi que les deux mains : allusion possible au damné jeté dans les ténèbres extérieures, les pieds et les mains liés. Sur la colonne du milieu, il y a deux burettes, deux aspersoirs ; allusion possible à la sainte messe et aux services offerts pour les défunts, car au-dessus il y a un buste humain, orné de deux ailes, qui pourrait alors ne pas représenter un ange, niais plutôt une âme humaine, délivrée des flammes du purgatoire par la vertu du saint sacrifice. Sur la colonne de droite, il y a, en dessous, une figurine un peu abîmée : cest celle dun enfant, et qui pourrait nous rappeler lInnocence. Au milieu, un ange, habitant du ciel. Au-dessus, une figure un peu grimaçant et sévère, indice peut-être du repentir. Le nombre des pécheurs est, si grand quau ciel doivent dominer les âmes repentantes. Etant donné que les deux autres colonnes semblent assez bien nous rappeler lenfer et le purgatoire, il semble assez naturel de penser que sur cette troisième nous retrouvions lidée du ciel.Du moins, que les visiteurs de notre église se rappellent tous ces grandes vérités si importantes et si salutaires.
Nous avons énuméré les divers travaux accomplis sous le ministère de Frère Jehan Levesque. LEglise se trouvait ainsi magnifiquement restaurée et embellie. Comme nous lavons dit plus haut, ce travail de restauration se termina par létablissement de deux immenses portes placées tout près lune de lautre et qui font encore ladmiration de tons les visiteurs. M. Brune na garde de les oublier, et voici ce quil en dit : « Lon est tout surpris de lire, sur les battants des portes, des passages de lEcriture sainte, qui rappellent, par un contraste frappant, la sévérité de lEvangile et le respect avec lequel il faut aborder le lieu saint ».
« Sur la porte du côté droit on lit : Custodi praecepta unca et, vives, in custodiendis illis retributio multa. Non est hic aliud nisi domus Dei et porta caedi ; cest-à-dire : Gardez mes commandements et vous vivrez : ceux qui les observent seront généreusement récompensés. Cest ici la maison de Dieu et la porte du ciel. « Au haut de la porte se trouve la date de 1566 ».
« Sur la seconde porte on lit : Lex Dornini immaculata, convertens animas. Testimonium fidèle Domini, sapientiam praestans parvulis. Aperise portas ut ingrediatur gens justa, custodiens veritatem : vetus error abiit. La loi du Seigneur est immaculée et convertit les âmes. La parole de Dieu ne trompe point et donne la sagesse aux humbles. Ouvrez les portes et laissez entrer la nation juste, gardienne de la vérité : lantique erreur a disparu ». M. labbé Guet fait une remarque très juste, et que vous ferez facilement avec lui : « Monsieur Brune, dit-il, oublie dajouter que ces portes très finement fouillées et dont malheureusement les sculptures seffacent sous la dent du temps, portent au milieu deux tableaux représentant les tables de la loi et sur lesquels sont graves les dix commandements de Dieu ». Ces deux tableaux sont excessivement curieux, et ils sont certainement une des choses les plus remarquables de ces deux grandes portes dont nous parlons (1).
Suite à la lecture approfondie du petit ouvrage
paru en 1990, fac-similé de son édition de
1884, de l'histoire de Bais, selon les écrits de
l'abbé Guet. Nous pouvons apporter quelques
précisions. L'abbé Guet signalant la
description du frontispice, de cette délicieuse
ornementation qui n'a nullement un caractère
religieux qui convient à un temple religieux, et on
l'on n'est tout surpris de lire, sur les battants des
portes, des passages de l'écriture Sainte qui
rappellent, par un contraste frappant la
sévérité de l'Évangile et le
respect avec lequel il faut aborder le lieu saint.
L'abbé Guet dit, « Monsieur Brune, dit-il,
oublie dajouter que ces portes très finement
fouillées et dont malheureusement les sculptures
seffacent sous la dent du temps, portent au milieu
deux tableaux représentant les tables de la loi et
sur lesquels sont graves les dix commandements de Dieu
». Ces deux tableaux sont excessivement curieux, et ils
sont certainement une des choses les plus remarquables de
ces deux grandes portes dont nous parlons.
Qu'il me permette d'ajouter à son
appréciation ce qu'il a lui-même écrit
en parlant des stalles de la Guerche. « Pourquoi
laisse-t-on les soi-disant décorateurs de nos
églises empâter au moyen d'épaisses
couches de couleur nos sculptures les plus exquises, et en
faire disparaître tout leur effet de relief, sous
prétexte de les restaurer et de leur donner un air de
nouveauté précisément opposé
à leur caractère ? ». Le comte de
Montalembert, dans ses mélanges d'Art et de
littérature, assigne une place de choix à
certains membres du clergé parmi ceux qu'il a si bien
nommés les Vandales restaurateurs. Monsieur Chumier a
bien mérité le triste honneur d'être
rangé dans cette catégorie en faisant couvrir
d'une ignoble couche de badigeon à la chaux le
merveilleux morceau d'architecture que M. Brune
dépeignait tout à l'heure.
Visiblement le curé Chumier est celui qui a
appliqué le badigeon sur les tables, les portes
voulant effacer le contenu du dit décalogue et des
passages de l'écriture Sainte qui rappellent, par un
contraste frappant la sévérité de
l'Évangile.
Visiblement le curé Chumier avait eu les
connaissances nécessaires, contrairement à
l'abbé Guet qu'il ne parle à aucun moment que
ce décalogue fut protestant et ses citations
bibliques en latin sont reliées à la mise en
place d'un simultaneum. Le curé Jean Chumier,
après avoir réalisé de brillantes
études, devint bachelier en 1811, entre au Grand
Séminaire de Rennes et fut nommé vicaire, il
est arrivé à la cure de Bais en 1826.
Sur le premier, à gauche, nous trouvons les commandements qui indiquent au chrétien ses devoirs envers Dieu ; sur le second, à droite, les commandements divins qui nous indiquent nos devoirs envers le prochain. Ces deux portes nous donnent ainsi le double précepte indiqué par Nôtre-Seigneur lui-même comme le résuma de toute loi : Aimer Dieu ; aimer le prochain. Un détail très curieux. Sur la première table de la loi, nous voyons des numéros dordre, qui indiquent une distinction entre les divers préceptes divins. Or, tandis que lEglise catholique dans lénoncé des commandements qui nous disent nos devoirs envers Dieu, ne nous donne que trois préceptes différents sous ce rapport :
1° Un seul Dieu tu adoreras etc.
2° Dieu en vain tu ne jureras etc.
3° Les dimanches tu garderas etc.
Nous voyons que les auteurs des inscriptions placées sur ces portes indiquent quatre préceptes différents concernant nos devoirs envers Dieu. Pour cela ils divisent le premier commandement en deux, comme le font encore du reste les protestants. Nous ignorons la raison pour laquelle la-table de la loi a été écrite «de cette manière sur les portes dont nous parlons. Est-ce une des conséquences du protestantisme qui faisait alors des ravages en France, et même dans nos pays ? A dire vrai, les divers manuscrits, ou papiers, ou livres que nous avons pu consulter, ne nous ont donné aucun renseignement sur le protestantisme à Bais. La seule chose que nous ayons pu découvrir à ce sujet, cest quà ce moment-là, en 1566, la Vicomtesse de Bais était protestante, et peut-être est-ce à son instigation que les portes ont été chargées de textes sévères, et de tables de la loi qui semblent sentir le protestantisme. Les deux grandes portes sont encore solides, et, à moins de malheur imprévu, bien des générations et de très nombreux visiteurs pourront encore les admirer. Il est juste même de remarquer que le bois semble avoir eu jusquici un peu plus de résistance que le fer. Les montures en métal ont dû être renouvelées en partie ; et nous pouvons, auprès de là serrure, lire le nom de louvrier (mort depuis quelques années seulement), Jean-Marie Le Marchand, du Rourg, qui les a réparées.
Le côté sud, du côté de la place, est un peu plus récent que la tour et le bas de léglise, au témoignage, du moins, des érudits qui ont écrit sur cette question. Comme nous lavons vu, le frontispice de Bais est de la première moitié du XVIème siècle, et il est très probablement loeuvre do Frère Jehan Levêqne, et les deux grandes portes sont, elles, loeuvre de Maistre Guillaume Caud. Leur successeur, Maître Jean Huet, voulul lui aussi laisser un témoignage de son activité ; et il suffit de considérer le petit clocheton qui termine le porche pour nous rendre compte que ce porche lui-même fut probablement son uvre. Cest ce qui semble indiquer la date de 1583 que nous y pouvons lire très distinctement. Ce clocheton est très curieux. Nous avons vu que M. Brune parlait « de figures debout sur la pointe dune pyramide », cest surtout sur ce clocheton que nous trouvons les figures ainsi mentionnées. Il y en a pour le moins trois, en cet endroit, cest précisément entre deux de ces figurines que se trouve la date ci-dessus citée : 1583 (1).
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Magister Joannes Levesque, Recteur de Baysco (1502-1555) »
Nous allons commencer par le personnage important qui se trouve lié à la construction de léglise, telle que nous la connaissons actuellement, il sagit plus dun agrandissement. Selon labbé Guet, que la construction fut réalisée du temps du recteur Guilbaud, ou Guillaume Caud, de 1545 à 1560. Ce qui fut repris par la suite par M. le chanoine Guillotin de Corson, dans son Pouillé historique et par M. labbé Brune, dans son archéologie religieuse. Les auteurs puisent là où se trouve les informations, mais il fallait compter sur la vigilance du vicaire Maurice Grasset pour corriger par la suite les erreurs de labbé Guet.
M. labbé Guet ajoute que M. Caud était dune riche famille, et avait été nommé tout jeune à lâge de 17 ans, prieur-recteur de Bais. Sa situation de fortune et un peu son âge expliqueraient ainsi son ardeur à faire ces travaux qui font encore notre admiration, car tout le bas de léglise et le porche lui-même seraient daprès lui, et daprès les deux archéologues plus haut cités, loeuvre de ce jeune et vaillant recteur. Et le curé Grasset de dire : Loin de nous la pensée de diminuer la gloire qui rejaillit sur M. Caud dans la circonstance, mais nous devons à la vérité de rectifier plusieurs des assertions de MM. Brune. Guillotin de Corson et Guet. Ils ont été matériellement trompés. Et comme il faut rendre à César ce qui est à César, nous disons et nous prouverons quune tres grande partie des travaux attribués à M. labbé Caud, prieur-recteur de Bais, est assurément et indubitablement loeuvre de son prédécesseur.
Que M. Gaud ait en une belle, fortune, cest possible. Nous relevons dans la liste des familles qui possédaient alors des terres nobles à Bais, le nom de la famille Gaud. Son bien était alors à la Rougerie. M. Guet ajoute que les Gaud étaient de bas état, mais il ne le prouve point M. Gaud eut une de ses surs mariée avec M. Babin du Préameneu ; son neveu Jacques Babin devint un de ses successeurs, et une de ses petites nièces, Jeanne Babin, épousa Noble homme Antoine Bigot, originaire de Visseiche. De là est sortie la famille bien connue des Bigot de Préameneu. M. Gaud était natif de Bais. Nous trouvons signalé le décès de son granrd-père Guillaume Caud, le 7 septembre 1527, celui de sa grand-mère, Jeanne Prodhomme, le 28 août 1527 ; celui de sa mère Olive Montart, le 25 août 1546. Nous avons du reste été assez heureux pour trouver son acte de naissance ainsi formulé : « Guitte, fils dAndré Caud et dOlive Montart, sa femme, fut baptisé le 24 de ce mois (janvier 1548 vieux style). Parrains : Dom Guitte Gaud et Julien Paraige et Marie Marays ». Cet acte est signé de M. J. Nouail, ou Noël, comme nous dirions maintenant. Ce M. Noël était lui aussi originaire de Bais.
Les grands travaux faits à léglise vers 1545 et 1548, travaux qui comportent tout le bas de léglise, et y compris sans doute le frontispice, ne sont pas, disions-nous, loeuvre de M. Guillaume Gaud, mais bien de frère Jehan Levesque, son prédécesseur. Ce bon moine était probablement lui aussi originaire de Bais. Le nom de Levesque y était alors bien commun, et la grande partie des prêtres et moines de lépoque étaient des paroissiens de Bais par leur naissance, et les recteurs tout particulièrement. En réalité, il nous est moralement impossible de savoir le lieu de sa naissance, car son acte de décès ne le mentionne pas. Quant à son acte de naissance, inutile de le chercher, puisque les premiers registres de Bais en 1507 nous le signalent déjà comme prieur-recteur de la paroisse. Cest un poste quil occupa bien près de 50 ans, sinon plus (1).
Frère Jehan Levesque avait lâme poétique, et cest peut-être une des raisons pour lesquelles il donna à son église son air particulier, surtout à lextérieur le porche dont les dessins et figurines sentent une âme empreinte de poésie. De Frère Levesque nous avons quelques vers écrits en 1542. 11 y avait peut-être bien 40 ans déjà quil était recteur de Bais, et il se faisait déjà vieux. Si sa poésie nest pas merveilleuse, elle est au moins intéressante. Il commença par mettre son nom pour bien indiquer quil est lauteur de la dite poésie. « Magister Joannes Levesque, Recteur de Baysco », ce qui veut dire : Maître Jean Levesque, recteur de Bais. Malheureusement pour lui, et pour ceux qui se sont confiés à son écriture, ce bon prêtre qui inscrivit la remarque précédente vis-à-vis lacte de naissance du jeune Caud sest tout simplement trompé, et en se trompant, il a trompé lui-même tous nos savants. Pour son excuse, il avait sans doute, dans sa jeunesse, entendu dire que M. Caud avait été nommé très jeune comme recteur de Bais, 17 ou 27 ans. En tout cas il fit une erreur de 10 ans pendant lesquels frère Jehan Levesque put entreprendre (entreprit de magnifiques et solides travaux qui doivent servir a sa gloire, plus même que sa poésie. Il nest pas exact que M. Caud ait été nommé prieur-recteur de Bais en 1545, comme on la écrit. II ne fut appelé à ce poste que dix ans plus tard, en 1555.
Merci à la clairvoyance de labbé Grasset. Nous avons découvert que les archives, les registres de la paroisse datent de 1507. Mais nous allons découvrir que notre recteur Jean Levesque, ce grand homme était déjà recteur de Bais, en 1502. Comme va écrire labbé Grasset : Si sa poésie nest pas merveilleuse, elle est au moins intéressante. Nous allons découvrir la seule poésie qui est restée dans les archives, mais je pense, ayant appris beaucoup de choses de ce grand homme, quil a très certainement écrit beaucoup plus. Jean Levesque, Magister Joannes Levesque, dont il signe sa poésie, il est en fin de compte un maître en la matière, il obtiendra une License ès Arts et ensuite son master ou Maître ès Arts. Nous allons découvrir le curriculum vitæ de celui qui est très certainement né à Bais, comme étant Jean Levesque, devenu moine, sous le nom de frère Jehan Levesque. en devenant un frère condonat de labbaye Notre-Dame-du-Nid-au-Merle ou abbaye de Saint-Sulpice des Bois (4). Nous le trouvons sous le statut de prieur recteur de la cure de Sancti Marci à Bais, où il est déjà signalé présent en 1502.
Puis en intégrant le collège de Navarre pour obtenir le diplôme de Maître ès Arts, il est devenu Joannes, le Jean en latin.
« Labbaye Notre-Dame-du-Nid-au-Merle ou abbaye de Saint-Sulpice des Bois »
Raoul de La Futaie, ancien compagnon de Robert dArbrissel, est à la tête dune communauté déjà établie dans la forêt lorsquil crée le monastère en 1112. Elle était rattachée à lancienne abbaye dinspiration bénédictine, siège de lordre de Fontevraud. Fondée en 1101 par Robert dArbrissel et située à Fontevraud, près de Saumur en Anjou (5). La vie de ses moines était très stricts dans labbaye, certains étaient envoyés dans des cures et les bénéfices qui en découlaient, ses frères en rendaient compte des revenus à labbesse et lui remettaient, à la fin de lannée. Avec le temps les lois fondées par Robert dArbrissel furent assouplis à priori dans les siècles suivants. Nous avons déjà découvert lhistoire de Notre Dame du Nid au Merle ou de Saint Sulpice des Bois avec ses chartes authentiques depuis le XIIème siècle avec les hommes, les moines bénédictins et frères condonats. Ils étaient des Laïcs consacrés qui travaillaient pour les religieuses et exploitaient leurs terres. Et les moniales qui assurent le temporel, tandis que les moines assurent la direction spirituelle et les offices. Les prêtres nentrent jamais dans lespace de vie des moniales. Sauf que nous avons découvert que cela était faux, puisque notre recteur fut envoyé en mission dans un couvent, peut-être une exception pour lextérieur.
Labbesse est la supérieure de ladite abbaye. Nous avons aussi découvert quun premier bachelier, sans doute un recteur de Bais, fut envoyé au collège de Navarre en 1384. Durant la période qui nous intéresse, labbaye était dirigée par labbesse, Andrée de Belloneau, (1498-1529). Dabord prieure de Locmaria, près de Quimper, elle fut élue abbesse en 1498. Elle mourut, 5 février 1529, après avoir résigné dès 1526 de son abbaye en faveur de sa nièce, Alizon du Pontbellanger (1529-1546). Nous ne savons pas réellement si à Bais, des moines bénédictins bâtisseurs, participèrent à la reconstruction de léglise. Nous savons que le recteur Joannes Levesque, religieux de Saint Sulpice et prieur de Bais était déjà présent en 1502. Il était à cette époque, un religieux de Saint Sulpice et prieur de Bais, il fut chargé de faire une enquête sur des incidents déplorables qui sétaient produits au couvent de Sainte Madelaine de la Fougereuse (canton dArgenton-le-Château dans les Deux-Sèvres). Le 7 août 1502, une moniale, Pérette Leroux, âgée de 35 ans, lui déclara quon récitait ou chantait toutes les heures auxquelles prenaient régulièrement part les religieuses, excepté la prieure, quand elle obéissait aux caprices de son tempérament dévergondé ..........(4).
Nous le retrouvons un peu plus tard dans une nouvelle enquête. Le 15 août 1502, nous sommes au prieuré de la Fougereuse et nous y rencontrons Jehan Levesque, prieur de Bais et religieux de Saint Sulpice, auquel son abbesse, Andrée de Belloneau, a donné une mission, toute de confiance et de délicatesse .....Nous nous apercevons que bien recteur de Bais, labbesse de Saint Sulpice, envoie Jehan Levesque dans une enquête, loin de Bais pour lépoque, Jehan Levesque devait alors bénéficié dun certain statut, dune aptitude intellectuelle à la hauteur (4).
Il se trouve quand même étonnant que cette abbesse Andrée de Belloneau, envoi le recteur dans un couvent, alors que la règle qui primait à Saint Sulpice des Bois, était très stricte, dun coté il y avait les soeurs et de lautre coté les frères avec interdiction de rencontre, même pour les enterrements (4) .
Nous allons reprendre le grand parcours du recteur Joannes Levesque. Il ne devait pas forcément être jeune quand il va intégrer le collège de Navarre. Il sagit dune déduction de ma part. Mais nous verrons plus loin que je ne suis certainement pas loin de la vérité.
Le collège de Navarre, a été fondé en 1304, par Jeanne Ière de Navarre. Elle était lépouse du roi Philippe IV le Bel, elle lègue son hôtel de la rue Saint-André-des-Arts pour établir rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, un collège destiné à recevoir des étudiants de sa province. Le collège appelé dabord, collège de Champagne, sa construction sétale entre 1309 et 1314. La fondation du dit collège est réservé aux jeunes gens pauvres accueillis comme boursiers et internes. Selon les dispositions du testament royal, il pouvait accueillir 70 boursiers, 20 pour la grammaire, 30 pour la logique et la philosophie et 20 pour la théologie.Il y aussi sur Paris, un peu léquivalent pour les études, le collège du Cardinal-Lemoine, les étudiants boursiers étudient, la grammaire antique notamment, puis létude de la rhétorique et dialectique, létude des langues anciennes, etc... Un des professeurs des plus célèbres sera, Lefèvre dÉtaples. Puis les élèves qui deviendront célèbres : Charles de Bovelles (1479-1566), philosophe et mathématicien, Guillaume Budé (1467-1540), humaniste, Guillaume Farel (1489-1565), réformateur et Jacques Amyot (1513-1593), prélat (6).Dans ce collège de Navarre nous trouvons un premier bachelier de Bais, de lannée 1384, un certain Joannes de Bais. Bachelier dans la section artiste. Les cours étaient divisés en trois sections, grammaire, artiste et théologie (6).
Le « Magistère » de lÉglise catholique, est un ensemble de ceux qui détiennent lautorité au nom du Christ et ont la charge dinterpréter justement la doctrine révélée. La foi chrétienne nous vient de la Parole de Dieu, Ancien et Nouveau Testament. La Bible est la mise par écrit des Traditions prophétique puis évangélique qui lont précédée. Elle est interprétée dans la Tradition des Pères de lÉglise, des saints et des successeurs des apôtres, les évêques. Il y a continuité entre notre foi et lÉvangile prêché par les apôtres après la Pentecôte : « Je crois en lÉglise catholique et apostolique» » (7). Nous devons une grande partie des informations sur le parcours des études de Joannes Levesque. dans louvrage de Jean de Launoy, (1603-1678), il est un prêtre catholique français du XVIIème siècle, historien ecclésiastique, théologien et canoniste.
Il se consacra à lenseignement au collège de Navarre. Les uvres de Jean de Launoy, furent publiées par labbé François Granet. Le volume dans lequel jai trouvé les informations est le 4ème tome, on y trouve une biographie de lauteur et lhistoire de ses travaux sous le titre Launoiana (8). Les archives du collège de Navarre ont été détruites à la révolution, Jean de Launoy, explique dans son ouvrage que chaque élève qui rentrait au dit collège avait son pedigree, aujourdhui nous dirions une fiche signalétique sur son origine, parents, etc... Dommage, mais bon, nous avons les éléments essentiels à sa présence et la remise de son diplôme en 1515.
Nous retrouvons Joannes Levesque en 1515, diplômé dans la spécialité de grammatici et artistae, decretistae, medici, theologi. Grammaire et théologie. Cétait le seul collège de Paris où il y eût exercice complet, cest-à-dire où lon enseignât la théologie, la philosophie (6). Le collège recevait en principe vingt boursiers pour la grammaire et trente pour la philosophie et aussi vingt pour la théologie. la tête de chaque division était affecté un maître. Le maître de théologie avait le titre de «grand-maître». Létude de la théologie était ainsi découpée : six années pour se former à la prédiction dans les paroisses, la septième année, est consacrée aux cours décriture sainte et la dixième à lexplication du Livre des Sentences. Il y avait des conférences, des thèses à soutenir ainsi que des sermons à donner. Léchec était synonyme dexclusion. La licence obtenue marquait la fin des études et de son séjour au collège. Le licencié pouvait aussi passer au doctorat.
Nous avons déjà fait connaissance du Magister Joannes Levesque, diplômé en 1515, dans la spécialité de grammatici et artistae, decretistae, theologi. Grammaire et arts et théologie. Sur les dix huit hommes reçus cette année là, trois bacheliers possèdent en face de leur nom, le mot Hofpes, un mot latin qui signifie invité, hôte. Mais que signifie ce terme dinvité. Nous avons la chance de retrouver une explication dans un ouvrage ancien de 1761 de Durand de Maillane. Il y avait à lépoque deux principaux collèges destinés à létude de la théologie, celui de la Sorbonne et celui de Navarre. Ces deux collèges formaient deux Sociétés, dont chacune possède, ses Docteurs et ses Ecoliers, ses usages et ses intérêts particuliers, mais elles se réunissent et ne composent quun corps toutes les fois quil est question davoir des intérêts communs.
Ce que lauteur veut dire, cest quavec cette faculté de Théologie, elle était est composée de Docteurs qui étaient divisés en quatre classes, ceux la Maison et société de Sorbonne, et ceux de la Maison de Navarre, cest-à-dire, les Docteurs Religieux & les autres qui ne sont pas des Religieux, et ceux qui ne sont attachés à aucune des deux maisons. Leur profession de Foi étant de sopposer fortement a ceux qui ont voulu altérer la pureté de la Religion et de sa Doctrine. Les Rois très Chrétiens, gardant bien précieusement ce Corps de Faculté, ou voici la bonne explication est comment utiliser lhistoire du droit et de philosophie politique Moyen Âge ou la théologie politique de lépoque. Il existait dautres Sociétés, reconnues par la Faculté, comme le Collège dHarcourt, et celui du Cardinal-Lemoine. De Lizieux à Paris, des Cholets à Paris & celle de Laon, Sainte Barbe à Paris, celui de Montaigu à Paris aussi. Collège de la Marche à Paris. Elles possèdent leurs bacheliers, leurs licenciés et leurs Docteurs, ses Sociétés ou Maisons fournissent une partie des frais des études de ses élèves, mais se sont les seules avantages à priori que les licenciés auront espérer avoir obtenu après leur diplôme. Mais dans les Sociétés comme celles de Navarre et de la Sorbonne, les Bacheliers, les boursiers, bénéficient du logement, mais les Docteurs peuvent par leur travail et leur mérite obtenir de la part de leurs collègues des places avantageuses et très honorables. Ses Sociétés accueillant sans distinction des sujets de tous pays. Mais à Navarre les études étaient moins onéreuses et exigeaient moins de formalités pour y être admis. La Sorbonne et Navarre accueillant les Religieux, contrairement au Collège du Cardinal-Lemoine (7). Dans cette période de lHumanisme de la Renaissance, il était enseigné les langues, les littératures et les cultures latines dites classiques et grecques. Létude de lhébreu biblique pour lire la Bible avec son texte original.
Le Bachelier en Théologie (8), quand il se présente pour obtenir son magister ou master en théologie, il possède déjà le degré de bachelier, il faut être Maître ès Arts, avoir sa licence ès arts. Le mot arts était synonyme de lettres dans lorganisation primitive des universités.
Le grade de maître ès arts était dabord conféré par le recteur à la suite d une thèse de philosophie. (Grammaire, rhétorique, la logique, soit avec loeuvre dAristote, celle traduite par Gérard de Crémone). Le maître, il sagit tout simplement dun degré supplémentaire après la licence, la maîtrise ès arts. Le candidat devait être âgé dau moins vingt ans. Il pouvait recevoir le grade de maître quau moins six mois après avoir obtenu la licence. Et après avoir étudié trois ans en Théologie, sous les professeurs de la Sorbonne ou bien de Navarre (9). De cette acquisition en qualité de Bachelier, il devait présenter lors de sa présence publiquement devant lAssemblée, de ce quil avait acquis au cours de ses quatre années, cest-à-dire, il devait expliquer quelques livres de la Bible (9). Il est aussi question de présenter publiquement les « Quatre Livres des Sentences » (10). Cest un traité de théologie composé vers 1146. Il sagit de lun des livres les plus importants du Moyen Âge. Étude faite sur deux années, ce qui ouvrait le droit à parvenir au degré de la License.
Il faut donc avoir soutenu deux examens, lun sur la Philosophie, & lautre sur la première partie de la somme de saint Thomas, (La Somme théologique (Summa theologica), ou Somme de théologie (Summa theologiae), il est un traité théologique et philosophique en trois parties du docteur de lÉglise saint Thomas dAquin.), qui comprend les traités de Dieu, & des divins attributs de la Trinité, & des anges. Ces deux examens doivent se faire à un mois lun de lautre, devant quatre docteurs de la faculté de Théologie, tirés au sort, avec droit de suffrage. Pour rentrer à la Sorbonne, il faut soutenir une thèse, appelés les Bacheliers du premier Ordre, cela avant de soutenir leur dernière grande thèse de License.
Sont admis du moins nous en avons la note de cet auteur tiré de lancien ouvrage, ils sont des Bacheliers admis à la Maison des Hofpites (hospites, hôtes), cest-à-dire ceux qui sont logés pendant un certain temps, mais ne sont pas admis comme ceux de la Maison & Société, ses derniers ayant une voix délibérative et le droit de demeurer dans la dite Maison à perpétuité.Ce terme de Hofpes, est seulement là pour différencier le Bachelier, qui est invité dans le collège pendant un certain temps seulement, il doit néanmoins y soutenir une thèse, puis être reçu à pluralité des suffrages dans trois scrutins différents. Sinon le terme suivant, le niveau au-dessus est Socius, en exemple pour la Sorbonne, il faut passer deux autres scrutins et avoir professé un cours gratuit de Philosophie dans un Collège de lUniversité. Ce qui ouvre le droit à des postes privilégiés comme celui de Proviseur, puis de seconde place pour le Prieur. Pour la Maison de Navarre est admis pour étudier la, grammaire, pour la section artiste, sans doute lié à la poésie, et la Théologie, plusieurs Rois de France y furent admis, comme François 1er. Elle est nommée en latin, la Regia Societas. Elle a donné à léglise une foule dhommes illustres (8).
« Magister Joannes Levesque, Recteur de Baysco (1502-1555) »
Joannes Levesque avec son diplôme de magister en poche en 1515, va de toute évidence enseigner dans sa discipline, à quoi bon obtenir son diplôme de magistère, mot qui vient du latin magisterium, qui désigne la qualité du magister, « celui qui enseigne, le maître ». Nous savons maintenant la signification du mot Hofpes, des Bacheliers admis à la Maison des Hofpites, est un élève invité pendant un certain temps dans le collège, une fois son diplôme en main il va exercer ailleurs. Le choix ne parait pas simple pour savoir où Joannes Levesque est allez enseigner. De 1515 à 1545, date du début de la construction du frontispice, soit trente années, il est peut être revenu comme recteur entre temps, le temps de prendre en main la dernière partie de la construction de léglise.
Cette date de 1542, me semble pas anodine dans la vie de Joannes Levesque. Comme la écrit labbé Grasset, ces vers curieux se trouvèrent autrefois ! à la mairie, au début du registre de 1542. Nous savons que les registres de létat civil ont été versés aux archives départementales et ce papier ne se trouve plus dans le fond. Mais ce poème a été reproduit et en voici son contenu.
« Je suis nommé le papier(1)
Du baptistère(2) des enfants
Au temple(3) de Bays baptisés.
Lisez-moi, petiz et grands,
Comptez et recomptez, sans
Y faillir, et vous trouverez
Combien ung chacun aura dans(4)
Si lon ne faut (manque) à rapporter.
Je suys et appartiens pour vray(5)
Au sieur de Bays(6) et ses curés.
Ils peuvent être en émoi
Sil advenait à mesgarer,
Et auleunement(7) me trouverait(8)
Cheu on tombé en aulcun lieu,
Rendez-moi, vous serez saulvez
Et eu(9) paradis voyrez Dieu.
Létude de ce poème a été confié à Jean-Claude Meuret (11).
(1) - Papier désigne ici le registre, le livre des baptêmes dont ces 16 octosyllabes constituent lintroduction, ou une sorte de Titre didentité.
(2) - Le terme baptistère apparaît en France dès 1100 sous la forme « baptisterie » et un peu plus tard, sous la forme « baptestire » au XIIème siècle, dans le Roman de Rou, (12). On ne peut donc y voir un terme spécifiquement protestant.
(3) - Aujourdhui le terme temple porte une forte connotation protestante. Mais attention de ne pas commettre danachronisme. Le site CNRTL date la première mention des « protestants de France « en 1546 ». Cependant, il semble employé plus tôt en Allemagne selon FEW, vol. 9, 477, a note 10.
(4) - « Combien ung chacun aura dans» = lâge de chacun (ce qui est un des buts des registres paroissiaux).
(5) - « vray » : erreur de transcription car il doit rimer avec émoi. Ce ne peut être que « vroy », forme de vrai en ancien français.
(6) - Que désigne la formule « le Sieur de Bays » ? Sieur me gêne un peu car il signifie le seigneur et les curés sont rarement ainsi nommés. Les noms des curés sont alors plutôt précédés du mot « Missire ». Or, ici, il est coordonné par et au mot curé. Comme en cette époque deux mots coordonnés par et étaient presque toujours des synonymes et non des mots de sens très différent, Sieur rendrait la formule assez peu cohérente. Alors, est-ce que la transcription Sieur est bonne ? A moins que le curé nait retenu ce terme pour respecter les huit pieds de son octosyllabe, ce qui ne serait plus le cas avec Missire. En tout cas, jaimerais voir la photo du document.
Personnellement jai retrouvé une solution au mot sieur. (13) Au 17ème et 18ème siècle, on constate que le prêtre, lors des baptêmes et mariages emploie Sieur pour lécuyer, les marchands et artisans mais nutilise pas de « Sieur » pour les gens simples (journaliers, travailleurs, paysans).En résumé, Le mot Sieur révèle un rang social élevé mais na pas de relation systématique avec Seigneur qui reste un terme juridique lié à la noblesse ; cela dit tout est à nuancer selon les époques et les régions.
mauvaise lecture. Ce doit plutôt être aulcunement.
(8) - « trouverait » : erreur de transcription car ce mot devrait rimer avec saulvez. Ce doit donc être « trouverez ».
(9) - « eu » na pas de sens dans la phrase. Là aussi, jaimerais voir loriginal. Je mattends peut-être à « au » ou plus probablement à « en ».
Pour conclure : Je répète que cette assez curieuse introduction contient des mots et des formules qui peuvent être interprétés comme le signe que Jean Levesque était gagné par le mouvement de la pensée humaniste de la pré-Réforme protestante. Pour autant ce nen est pas une preuve absolue. En revanche cest bien la démonstration que cet homme était un lettré amateur de rimes et de poésie. En étudiant ce poème de notre recteur Joannes Levesque, cela va peut être nous apporter des réponses dans ses études littéraires du XVIème siècle, un retour aux sources des poètes de lAntiquité ou ceux de la Renaissance. Comme le décrit Jean Claude Meuret dans létude de ce poème, son introduction, est une sorte de Titre didentité, il est formé de 16 octosyllabes. Un octosyllabe est un vers composé de huit syllabes.
Voici une petite étude de Sandrine Bédouret-Larraburu. Loctosyllabe a son point démergence dans les genres littéraires du Xème au XVIème siècle. Dans Le Doctrinal des princesses de Marot, ce sont des vers de douze syllabes combinés à ses multiples. Dans ce XVIème siècle, reste encore reste très usité, loctosyllabe traverse ainsi tout le Moyen Âge (14). Nous allons avoir loccasion de développer très largement la personnalité du recteur Joannes Levesque et de son oeuvre.
En août 1539, François Ier signe au château royal de Villers-Cotterêts cette « ordonnance générale sur le fait de la justice ». Nous voulons d'oresnavant que tous arrests, ensemble toutes autres procédures, [ ] soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel françois et non autrement.
Le roi François Ier signe une ordonnance entre le 10 et le 15 août 1539 (note), de 192 articles dans son château de Villers-Cotterêts. Cette ordonnance très importante institue en premier lieu ce qui deviendra l'état civil avec l'obligation faite aux curés d'enregistrer sur les registre les naissances, les mariages et les décès.
En réalité quand Joannes Levesque laisse son poème dans le registre de l'état civil de la mairie de Bais pour l'année 1542 à son retour à la cure il applique la loi de François Ier, l'ordonnance de 1539. Le premier ver de Joannes Levesque est explicite : « Je suis nommé le papier ».
Le livre des baptêmes dont ces 16 octosyllabes constituent lintroduction, ou une sorte de Titre didentité.
1542, est elle une date importante
Dans lun des six tomes de Labbé Guillotin de Corson, ce dernier cite les noms des recteurs de Bais, en fin de compte, nous avons très peu de choses de retenu par larchevêché, sur le Frère Johannes Lévêque, dès 1507, frère Condonat, il fonda vers 1542 deux messes unies dans la Chapelle de Saint Armel, en la cathédrale de Rennes, et les dota de 12 livres de rente (15). Cette date de 1542, semble importante pour le recteur.
Joannes Levesque avec son diplôme de magister en poche en 1515, va de toute évidence enseigner dans sa discipline, à quoi bon obtenir son diplôme de magistère, mot qui vient du latin magisterium, qui désigne la qualité du magister, « celui qui enseigne, le maître ». Nous savons maintenant la signification du mot Hofpes, des Bacheliers admis à la Maison des Hofpites, est un élève invité pendant un certain temps dans le collège, une fois son diplôme en main il va exercer ailleurs. Le choix ne parait pas simple pour savoir où Joannes Levesque est allez enseigner. De 1515 à 1545, date du début de la construction du frontispice, soit trente années, il est peut être revenu comme recteur entre temps, le temps de prendre en main la première partie de la construction de léglise. Je pense que mon intuition est la bonne, concernant une interruption dans la présence du recteur Levesque à la cure Bais. Les archives de la paroisse en donne une liste, en 1510, le recteur était Dom Jamet Gillet. Puis en 1528, il était remplacé par Guillaume Nouaille. En 1534, Eustache Marion. Et en 1542, nous retrouvons notre Jean Levesque. 1510 son départ sur Paris pour les études, son diplôme en 1515 et il enseigne ensuite pendant vint sept années, avant son retour dans sa paroisse. Joannes Levesque, navait aucun intérêt une fois diplômé de revenir à Bais.
Cette grande réforme de lÉglise et du clergé était réclamée depuis des années par les humanistes et certains membres du clergé. Il y a eu le 5ème concile de Latran et son échec en 1517. Selon cette étude, au XVIème siècle, les prêtres incultes, paillard, ivrognes représentent le plus grand scandale aux yeux des évêques. La formation est alors très inégale et non obligatoire, il nexiste pas encore de séminaire, (16). Dans ce XVIème siècle, aucun évêque nayant le courage de créer un séminaire dans leur Diocèse (17). Les seules institutions qui sont capables dapporter une éducation, hormis celle de base, sont les universités, car la majorité des écoliers de ce temps se destinent sans doute à létat ecclésiastique. Mais ses élèves ne restent que très peu de temps, environ une ou deux années, le temps de se former aux arts libéraux. En fin de compte rare sont ses personnes qui poussent plus loin dans leurs études en intégrant une faculté spécialisée et encore plus rare sont ceux qui choisissent la théologie et pas le droit.
Il faut attendre la montée en puissance de la Réforme pour que Charles Quint, demande la réunion dun nouveau concile. Cest le pape Paul III, qui lance une première convocation en 1536, mais il faut attendre le concile suivant, soit celui de Trente en 1545, pour cette Contre-réforme soit mise en place. Il y a déjà plusieurs années que le Protestantisme se trouve déjà bien installé en France et en Europe, (18). Un tel homme comme notre Joannes Levesque, armé de sa licence ès arts et de son master Maître ès Arts, diplômé en théologie, na pas le choix que de rester sur la capitale, ou bien dintégrer une grande paroisse dans une grande ville. A quoi bon rentrer dans sa paroisse de campagne pour former les prêtres ou les curés.
Nous avons vu que, Joannes Levesque, fonda vers 1542 deux messes dans la Chapelle de Saint Armel, en la cathédrale de Rennes, et les dota de 12 livres de rente. Fonder une messe, est lobjet dattribuer des fonds pour la rétribution du prêtre qui dira, à certaines dates, une messe à une intention déterminée. Soit que ces messes étaient données à lintention des ancêtres du fondateur ou bien dans un cas spécial. La messe fondée permet de sassurer que la communauté célébrera lEucharistie de façon régulière et prolongée lintention dun être cher, après son décès. Pourquoi avoir choisi la chapelle de Saint Armel en la cathédrale de Rennes. Selon labbé Duine, ce Saint Armel était présent dans la liturgie rennaise depuis le XVème siècle et cela jusquau XIXème. Il était fêté au 16 août. La cathédrale de Rennes(**), pendant que le portail et les tours de léglise se construisaient, dans ce XVIème siècle, les autres parties du grand édifice commençait déjà à se lézarder et la menace était grande quil tombe en ruine. Lentière démolition de léglise ne fut achevée quen 1768, après cinq siècles dexistence. La reconstruction débuta en 1787 et pris le nom de la Cathédrale Saint-Pierre de Rennes. Il y avait plusieurs chapelles dites absidiales dans cette cathédrale, celle qui nous concerne, de Saint Armel était située vers sud, côté de lépître, était dédiée à saint Armel et sappelait aussi chapelle de lAnnonciation.
Construit dans le mur de la chapelle de saint Armel, ce trouvait le tombeau de Messire Michel Guibé. Il fut un dabord, Évêque de Léon, (14771478) (19), puis lévêque de Dol, (14781482) puis de Rennes de 1482 à 1502. Cest lui qui couronne Anne de Bretagne duchesse, le 10 février 1489 en la cathédrale de Rennes et qui la marie le 19 décembre 1490 avec Maximilien, roi des Romains. Faut il voir dans cette chapelle dédiée à la Vierge Marie avec lépisode de lAnnonciation au cours duquel lange Gabriel lui annonce quelle sera mère du Christ. Ou bien des messes qui furent dites à lintention de lévêque Michel Guibé. Il est décédé en 1502, à cette date nous le savons, Joannes Levesque était déjà recteur de Bais. Il fut peut être ordonné recteur ou selon certains abbé par cet évêque de Rennes. Nous verrons par la suite avec le grand travail du recteur Joannes Levesque, avec les sculptures du frontispice, cette lecture, liée à lAnnonciation. Nous allons maintenant attaquer le grand travail du recteur Joannes Levesque, du frontispice né de la Renaissance, un magnifique livre dhistoire, le travail dun poète, nous allons découvrir ce qui fut appelé, lhumaniste de la Renaissance et plus particulièrement pour Bais, lhumanisme chrétien du recteur Joannes Levesque. Une porte ouverte sur la Pré-Réforme, mais ce dernier ne sera jamais un luthérien ou un calviniste, nous allons découvrir néanmoins du protestantisme sur notre frontispice, mais il sagira dune seconde période ou intervention dune tierce personne. Un beau programme à découvrir.
La façade est divisée en deux portails ou frontispice, de sa façade ouest est sculptée de style renaissance. Ce frontispice, qui, au dire du Chanoine Marie Brune, professeur darchéologie au Grand séminaire de Rennes. Il fut lun des membres fondateurs de la Société archéologique dIlle-et-Vilaine. « Il dit ainsi ; il est le plus beau frontispice de la Renaissance « que nous puissions citer dans le diocèse ». Le terme exact serait plus juste en disant, il est le plus beau frontispice, né de lhumaniste Chrétien, pendant la période de la Renaissance. Henri Bourde de La Rogerie, président de la Société archéologique dIlle-et-Vilaine. Dans le bulletin de lannée 1924, dans une étude de la Société Archéologique sur les églises, DArbrissel, Bais, Domalain, La Guerche, Louvigné de Bais, Moutiers, Piré et de Rannée. Donc une bonne étude des églises Romanes et des églises gothiques du secteur. Létude de ce frontispice va nous emmener dans une quête aux énigmes, en faisant un bond de 500 ans en arrière. Le portail central comporte deux portes, en plein-cintre, surmontées dun entablement et dun double fronton légèrement surbaissé, que supportent trois belles colonnes. Les ébrasures des baies sont ornées de niches, chaque niche est personnalisée, elles devaient abriter chacune, une statue dun personnage en rapport avec la religion. Deux autres niches ont été construites à droite et à gauche des colonnes. La partie centrale et principale du portail est encadrée par un ouvrage formé des mêmes éléments deux colonnes composées dun fût, dont la section est en cercle. Dune base et dun chapiteau portant un entablement et un fronton. Le gros uvre, les colonnes, les montants des haies jusquau tiers de leur hauteur, les architraves, les corniches et les frontons sont en granit.
« Le grand portail dans le grand fronton »
Vers la table des matières
Les arcs des baies, écoinçons, niches, chapiteaux et frises ont été réalisé en tuffeau. Lensemble de louvrage est orné dune multitude de sculptures. Chaque piédestal en forme de dé supportant les colonnes sont sculptées avec différents modèles de rosaces. Chaque modèle se référant à une symbolique bien particulière de son maître doeuvre.
En arrière des colonnes, il y a un bandeau avec des motifs originaux de fleurs qui se trouvent sculpté. Les fûts des colonnes, la partie qui se situe entre sa base et son chapiteau, sont décorés avec des têtes danges, dhommes, de femmes, de morts. Les chapiteaux, du portique, sont ornés ainsi que les bases et les dais des niches dune quantité de petites figures. Selon Henri Bourde de La Rogerie, lornementation est dune abondance qui na rien de commun avec lart classique, mais elle est disposée avec goût. La Rogerie, dit : il arrive que la maladroite générosité des sculpteurs de Basse-Bretagne qui couvraient de sculptures médiocres tous les moellons apparents des monuments. Mais de dire que les corniches du fronton supérieur sont également demeurées inachevées et la frise nest formée que dun alignement de figures diverses qui paraissent être le résidu dun atelier bucranes, masques, rosaces, fleurons, etc.
Pour lui il ne trouve pas de copie sur des monuments existants de loeuvre réalisée à Bais, il sagit dun travail réalisé par un artiste de valeur, un architecte ou un sculpteur, voir quil combine les deux professions en cette période de la renaissance. Il cite des noms mais sans en trouver des liens. Jean II le Juste, de Tours. A Laval Jean Garnier, Pierre et Jean Guillot, mais ses hommes daprès Bourde, navaient la fantaisie hardie et savante distingue loeuvre de larchitecte de Bais. Nous allons commencer par le centre du tympan supérieur, le buste dun homme passe, on ne sait pourquoi, pour représenter Sénèque, écrit Henri Bourde de La Rogerie. Aujourdhui avec nos recherches, nous connaissons les raisons de cette sculpture. Pourquoi ce personnage selon les dires de quelques anciens, dans les écrits de la paroisse, il serait le buste de Sénèque, un homme du 1er siècle, serait représenté sur une façade, que nous savons que cela est rattaché à la Réforme du XVIème siècle.
Sénèque était un philosophe de lécole stoïcienne, un dramaturge et un homme dÉtat romain du Ier siècle. Sénèque a laissé une uvre de moraliste qui a exercé une influence profonde sur la pensée occidentale. A Rome, à lécole, il découvre les philosophes, il suit les cours de Sotion, il est un doxographe et grammairien dAlexandrie. Puis ceux dAttale, le philosophe stoïcien. Le stoïcisme est un courant philosophique occidental ayant pour finalité le bonheur de lexistence humaine obtenu grâce à une acceptation rationnelle de lordre du monde et de son évolution (20). En 55-56, Sénèque écrit son fameux De Clementia, après que Néron soit devenu empereur. Son traité à une fonction parénétique destiné à guider Néron sur la voie du bon gouvernement en le convaincant de pratiquer la clémence, élevée au rang de vertu cardinale.
Nous allons aussi découvrir un autre personnage, celui dÉrasme en fin de récit, Sénèque aurait été un auteur recommandé par lui et par les autres humanistes pour léducation de la jeunesse, Calvin et Luther et autres hommes en prit bonne mesure.Voici peut-être pourquoi le buste de Sénèque pouvait se trouver au sommet de ce porche. Pour Érasme Sénèque est largement considéré dans ses écrits, comme dans sa Lettre dÉrasme à Dorpius de mai 1515. Et dans la seconde édition des uvres de Sénèque, en 1529 (21).
Nous avons découvert le cursus de Sénèque, (22) Érasme sera un personnage important pour les humanistes, mais ici nous allons découvrir un personnage qui est Aristote. Nous nous apercevons une différence très nette entre les deux portraits, celui de Sénèque à gauche et celui dAristote à droite. Il existe des tas de portraits dAristote, jeune vieux, mais nous nallons pas retrouver le portrait, un buste pilepoil pour y faire une comparaison entre celui de notre façade et un portrait connu de ce personnage. Mais nous retrouvons bien dans lexpression de la bouche, entre les deux portraits, une même expression faciale dans la forme de sa bouche, de ses lèvres. Dailleurs, la physiognomonie, fut une méthode utilisée par Aristote. Nous balayions donc la piste de Sénèque, plusieurs fois mentionnée dans les écritures, selon la tradition rapportée ici à Bais, comme celle de labbé Grasset, Bourde de la Rogerie, etc... Nous allons avoir loccasion de parfaire le lien, entre ce grand personnage qui est Aristote et le portrait dun autre théologien que nous trouvons sur notre façade, et bien dautres personnages. Aristote, était un philosophe grec de lAntiquité. Avec Platon, dont il fut le disciple à lAcadémie. Tellement le cursus de ce grand homme est immense quil est difficile de citer ses savoirs et uvres. Labiologie, physique, métaphysique, logique, poétique, politique, rhétorique et de façon ponctuelle léconomie. Formé à lAcadémie de Platon. Sa majeure partie est létude de la philosophie occidentale, islamique et juive. Lanthropologie chrétienne doit beaucoup aux écrits dAristote. Du stoïcisme chrétien à lhumanisme chrétien.
Une réflexion d'un des prêtres à propos du personnage "Sénèque" dans la grand fronton, le personnage semble bien seul à trôner dans ce grand triangle. Aristote est le grand patron de ce frontispice, seul au milieu, comme placé dans un gran vide. Et si cela était voulu par Joannes Levesque. Attribuée à Aristote, philosophe et scientifique grec, la phrase tirée du livre IV de Physique d'Aristote ou Leçons sur les principes généraux de la nature, "la nature a horreur du vide" a traversé les siècles.
« Une métope ou frise dorique ou une fausse frise dorique »
Nous venons de découvrir que dans le grand fronton, nous avions le portrait dAristote, cest la poétique, la naissance de la poésie. Il se trouve tout en haut au sommet du grand portail, il est sans doute pour le recteur, larchitecte, son maître à penser. Nous allons poursuivre létude notre façade avec une grande frise, il a fallut plusieurs semaines voir des mois pour en trouver une lecture cohérente, identifier les personnages, partant avec de fausses bases. Il sagit bien ici aussi dune frise dite à la manière de celles des hiéroglyphes dits dHorapolle. Horapollon, en grec ancien. Il était un philosophe alexandrin de la deuxième moitié du Vème siècle. Nous y trouvons ici dans notre frise les symboles assez courant comme le bucrane, le serpent et les portraits. Selon les Egyptiens, la représentation des deux têtes, lune de lhomme qui regarde en dedans, lautre de la femme qui regarde en dehors, sont le symbole de la protection.
Daprès de La Rogerie, il dit : en parlant de la frise située au-dessus des tympans. Il est formé que dun alignement de figures diverses, des triglyphes, des rosaces marguerite, un bucrane, des masques ou mascarons, des fleurons, etc... un tout qui paraissent être le résidu dun atelier. Là M. de La Rogerie exagère un peu, voir même beaucoup. Avec toutes ses sculptures, nous le savons aujourdhui, il sagit dun travail, une mise en scène bien précise, réalisé par ce maître doeuvre.
De gauche à droite dans cette frise. Nous avions trois portraits à identifier, et une courte frise intercalée entre le portrait dune jeune fille et celui dun homme. Nous allons vous en donner tous les détails. Il ne peut être que celui de Jeanne dAlbret, qui sera la fille unique du couple royal, qui va suivre. Ce buste est celui dune jeune personne. Au Musée du Louvre, se trouve un portrait ovale de Jeanne, la seule représentation de Jeanne jeune. Ce portrait est placé dans la grande frise entre deux rosaces une à 8 pétales et la seconde à 7, un total de 15, pouvons-nous y voir un portrait dadolescentes, soit 15 ans !
La sculpture suivante, qualifiée de frisette qui se trouve bien difficile à interpréter. Il doit sagir dune rosace avec la première petite sculpture et une croix, qui pourrait être celles de Mathilde de Bohême, qui paracheva lattribution à lAbbaye royale de Fontevraud. Ses armes étant dor à la croix pattée de gueules. La seconde figure, le lion de Saint Marc. Dune seconde rosace avec une croix là aussi et la dernière, il est très difficile dinterpréter, une croix avec une tête au sommet une figure non identifiable. Il pourrait sagir de la représentation dune crosse dévêque, celle de Sulpice le Pieux. Les Armoiries des abbesses de Saint-Sulpice-la-Forêt en 1698. Dazur à une crosse dor accostée des deux lettres S. S. de même. Sancti Sulpitii. La dernière figure représente une feuille dacanthe, qui repprésente la poésie.
Il y avait ce premier portrait, sous la forme dun mascaron à identifier dans la frise. La sculpture suivante est le portrait dHenri II dAlbret (1503-1555). De lhéritage de son père Jean dAlbret, mort en 1516 : comte de Périgord, vicomte de Limoges. De lhéritage de sa mère Catherine de Navarre, morte en 1517 : roi de Navarre, vicomte souverain de Béarn, comte de Foix, comte de Bigorre, coprince dAndorre. A coté du portrait dHenri II dAlbret, nous y voyons la sculpture dun serpent en forme de S, ce serpent semble regarder Henri II, pourquoi. Nous retrouvons ce serpent sur des jetons de la famille dHenri II de Navarre. Mais ce jeton est dessiné dun grand S, et bien avec la forme du serpent, mais il est daté de 1600. Dont la devise est IMPERSVASIBILIS. Traduit par « Ne peut être perverti ». Cette figure du serpent, symbole de prudence, font allusion à la résistance que Catherine opposait aux entreprises de ceux qui auraient voulu la faire abjurer la religion protestante (24).
Nous sommes là en 1600, mais existe un autre jeton daprès une étude réalisée daprès Longpérier. Cette légende se retrouve sur un autre jeton de Catherine frappé en 1595 où le serpent se retrouve dans un champ, à côté dun personnage féminin tenant une lyre ou une muse ?. (Feuardent). Daprès Feuardent, le serpent replié en forme dS « doit avoir trait au comte de Soissons dont Catherine avait toujours été très éprise » (25). Donc un symbole qui traîne depuis longtemps dans cette famille.Mais aussi selon Horapolle, le serpent désigne la bouche ; parce que toute la force de cet animal est dans la gueule. Ou bien selon les Egyptiens, il est le serpent qui veille. Cétait pour marquer quun roi devait être le gardien de tout bon ordre, de veiller toujours.
Dans ans cette frise, nous avons cette sculpture, celle dun bucrane qui se trouve représenté entre une rosace marguerite et le faux triglyphe. On retrouve la représentation du bucrane dans les ornements de frises dans les ordres grecs, en architecture, il sagit dun ensemble qui détermine les proportions, les formes et lornementation qui sy trouve ainsi réalisé. Sa signification est censée rappeler les victimes offertes en sacrifice.
Ce buste de femme est celui de Marguerite de Navarre, Marguerite dAngoulême ou encore appelée aussi Marguerite de Valois-Angoulême, elle est née en 1492, et décédée en décembre 1549. Il existe une multitude de portraits de cette grande dame Marguerite, jeune et moins jeune. Elle est bien placée dans cette fresque, jouant son emplacement historique. Marguerite est entourée de rosaces marguerite ! Sans doute fait-on là une allusion à ses poésies rassemblées sous le titre « Les Marguerites de la Marguerite des princesses », son uvre publiée en 1547. Elle est la soeur de François Ier. Mariée à 15 ans pour la première fois en 1507 avec Charles, duc dAlençon, en 1507, elle devient alors la Duchesse dAlençon. Elle tombe veuve en 1525, et elle se remarie en 1527 avec Henri dAlbret, le roi de Navarre. Le couple donne naissance à Jeanne dAlbret, qui sera la future reine de Navarre en 1555, et elle sera la mère dHenri de Bourbon, le futur Henri IV, roi de France et de Navarre. Marguerite jouera un rôle primordial au cours de la première partie du XVIème siècle. Elle exercera une influence certaine dans la diplomatie et possède un grand intérêt pour les idées nouvelles, elle encourage les artistes tant à la Cour de France, en les protégeant quelques écrivains humanistes de cette période de la Renaissance.
La peinture pourrait être par son artiste de cour Jean Clouet, qui dépeint le roi sur un fond de brocart rouge à motifs similaires avec une corniche verte contrastée (Louvre, Paris). La broche cupide portée par Marguerite sur son chapeau et l'anneau bien en vue suggèrent que le portrait aurait pu être peint pour célébrer son mariage avec le roi de Navarre en 1527. La signification du perroquet est incertaine. Il pourrait symboliser la chasteté conjugale, mais il peut aussi avoir une signification familiale; un perroquet similaire a été inclus dans un portrait antérieur de son frère par Clouet. D'autres allusions symboliques se trouvent dans les nuds dorés décoratifs sur sa tête qui ressemblent à des marguerites en français.
JEAN CLOUET. Portrait de Marguerite de Navarre (Portrait de dame au perroquet / Portrait de Marguerite d'Angoulême, duchesse d'Angoulême, reine de Navarre / Portrait de Marguerite de Valois / Portrait de dame florentine). Date/Période : Vers 1527. Peinture. Huile sur chêne. Hauteur : 59,8 cm (23,5 po) ; Largeur : 51,4 cm.
Elle est aussi connue pour être grande femme de lettres, son uvre littéraire, son célèbre LHeptaméron, la poésie et le théâtre. Entre 1521 à 1524, Marguerite va échanger des courriers avec lévêque de Meaux, Guillaume Briçonnet, il joue un rôle important en France dans les débuts de la Réforme.
Elle commence à accepter, ce nouveau courant de la « dévotion moderne », sans pour autant se détacher du cénacle de Meaux ou cercle de Meaux, qui fut fondé en 1521 par lévêque Briçonnet, sans oublier le vicaire et son ami Jacques Lefèvre dÉtaples, dont nous en navons parlé plus haut.Nous reprenons létude de cette fresque avec le portrait qui se trouve à la gauche de Marguerite dAngoulême. Il pourrait sagir dHenri II dAlbret, son second mari, Henri 24 ans, Marguerite est de 11 ans son aîné, mariés en 1527. De cette union, naîtra Jeanne, Jeanne III, dite Jeanne dAlbret, elle va voir le jour au château de Saint-Germain-en-Laye, le 16 novembre 1528. Deux ans plus tard naîtra Jean de Navarre, mais ce dernier décédera six mois après sa naissance.
Nous allons nous apercevoir que limplantation des sept rosaces marguerite dans la frise, ne se trouve pas être le fruit du hasard, nous allons découvrir le travail du bon recteur Joannes Lesvesque. Nous avons sept rosaces sculptées, la première possède huit pétales, puis une à sept, mais mise en mouvement vers la gauche, une autre à huit, une troisième avec huit pétales en mouvement vers la gauche aussi, et une autre à sept, et la seule rosace à douze pétales, et une dernière à sept pétales. Des rosaces marguerite pour la reine-marguerite de la Renaissance, Marguerite dAngoulême. Que devons-nous en tirer mathématiquement des rosaces et leur nombre en pétales. La plupart des roses sont à sept pétales. Sept est un symbole de lintégration, de la compréhension universelle et de lordre. Nous allons découvrir, plus bas dans le portrait de Marguerite dAngoulême, son roman lHeptaméron, un recueil dont le récit se déroule sur sept journées, le huitième reste inachevé. Du grec ancien heptá « sept » (28).
Huit est un octogone, dans lart de la Renaissance, une rose à huit pétales est un message de renaissance et de renouveau. Le huit est aussi nombre symbole de la perfection divine. A douze pétales, elle est un dodécagone. En règle générale dans les grandes cathédrales les rosaces comportent douze pétales, douze étant est le nombre symbolique de lincarnation de Dieu fait homme. Douze est le produit de trois (symbole de la trinité). Les douze apôtres. Comme il a été écrit en début de ce paragraphe, le recteur Joannes Lesvesque na rien laissé au hasard dans létablissement de cette frise avec les rosaces, à moins quil sagisse dune coïncidence, mais quand même. Trois rosaces à 8 pétales = 24, ce chiffre correspond à lâge de son second mari, Henri II dAlbret, au moment de son mariage et Marguerite en avait 33 ans.
Marguerite décède le 21 décembre 1549. Nous allons procéder à de petits calculs. Nous avons trois rosaces à 7 pétales, cela nous donne un total de 21. Nous avons aussi une seule rosace à 12 pétales. En additionnant dans les rosaces leur nombre en pétales, huit pétales fois trois, plus sept pétales, fois trois et la dernière à douze, nous obtenons un total de 57 pétales. 57, Marguerite avait 57 ans, au moment de son décès, hasard ou pas hasard !
Marguerite dAngoulême fut lune des princesses les plus aimées. Elle est considérée comme la reine-marguerite de la Renaissance. Marguerite dAngoulême, femme de lettres, au centre de la vie culturelle et spirituelle de son temps, encourage les idées nouvelles. Elle protège de nombreux protestants et elle les accueille à sa cour. Dès 1517, elle se lie avec Lefèvre dÉtaples et Briçonnet, évêque de Meaux. Comme eux, elle se rapproche de la Réforme, sans pour autant rompre avec lÉglise. Voici des explications à propos, des fleurs de la reine marguerite, des décorations réalisées par Marguerite dAngoulême (29).
Sur lÉglise Saint-Vincent, Bagnères-de-Bigorre, larchitecte des Monuments historiques, Bernard Voinchet en donne des explications sur les décorations. « Tout porte à croire que Marguerite dAngoulême est pour quelque chose dans lélaboration de ce portail si délicatement décoré. Une de ses occupations préférées était dembellir les lieux de culte pour honorer le Dieu quelle aimait tant, et souvent elle payait les artisans avec son argent personnel ». Les fines figures taillées dans le roc sont typiques des années de son règne et de la Renaissance (30).
Encore plus parlante est la salamandre, lemblème de son frère ! Sur la clef de voûtes de larcade de cette Église Saint-Vincent, il y a cette sculpture, une pâquerette, une reine-marguerite et cest la reine-marguerite quelle a choisie comme emblème. « La fleur qui regarde à ce grand soleil qui est Dieu ». Il est aussi question de fleur de souci comme étant son emblème. Les huguenots réfugiés aux Amériques adoptèrent en lhonneur de Marguerite dAngoulême une marguerite comme symbole, cest-à-dire huit pétales en étoile, réminiscence des huit béatitudes du martyre évoquées dans le Sermon sur la Montagne (30).
Dans cette frise il y a une sculpture, celle dun bucrane qui se trouve représenté entre une rosace marguerite et un triglyphe. On retrouve la représentation du bucrane dans les ornements de frises dans les ordres grecs, en architecture, il sagit dun ensemble qui détermine les proportions, les formes et lornementation qui sy trouve ainsi réalisé. Sa signification est censée rappeler les victimes offertes en sacrifice (31).
Daprès le texte de lépoque du curé Brune. Lemblématique, langage symbolique très à la mode dans les milieux intellectuels à lépoque de la Renaissance, se retrouve dans le décor sculpté. Rosaces marguerite et des triglyphes. Le décor reprend des motifs antiques comme le bucrane. Le symbole du bucrane une tête de taureau décharné, est présent sur lAra Pacis dAuguste à Rome ou des masques de théâtre. La frise dorique se caractérise par ses triglyphes et ses métopes.Une métope est un panneau architectural de forme rectangulaire, le plus souvent décoré de reliefs. Le triglyphe est un ornement en relief de larchitecture antique qui sépare les métopes dans la frise dorique et qui se compose de deux canaux entiers appelés, des glyphes et de deux demi-canaux, donc trois glyphes (32).
Un vrai triglyphe, à deux glyphes et deux demi glyphes
Nous allons donc parler de notre frise dorique ou métope. Une métope est un panneau architectural de forme rectangulaire, il se trouve décoré de reliefs. Cette dernière est située au-dessus de larchitrave ou épistyle, cest une partie de lentablement qui porte horizontalement sur les colonnes, dans larchitecture antique. Cette métope respecte un ordre ou une composition bien définie, cest à dire, elle est composée de triglyphes, la métope comme toujours par un triglyphe, sauf que dans notre frise, elle débute avec une rosace. Mais nous verrons plus tard que cette méthode appliquée par Vitruve ne fut pas respectée avec un architecte du XVème. La métope est composée avec des figures géométriques et parfois ornée avec des sculptures. Il y ici 19 motifs au total qui compose notre frise. Des glyphes groupés par deux, ils se nomment des diglyphes, par trois, des triglyphes et si plus des polyglyphes. Nous sommes donc ici avec quatre glyphes, soit la représentation de polyglyphes. Avec un exemple. Il existe sur plusieurs bâtiments avec des polyglyphes, en France comme en Belgique.
Mais nous avons un souci, car notre sculpture ne représente pas un triglyphe, pas moins à mon avis un polyglyphe. Nous avons sept de ses sculptures. Dans un triglyphe nous avons en principe à sa base un motif de gouttes. Voir la page précédente. Ici dans notre frise, cette sculpture est posée sur la corniche. Après avoir étudié des tas de figures avec des modèles de triglyphes, nous retrouvons aucun modèle similaire à celui de Bais. Il y dans notre modèle, une corniche en entête et à lintérieur une barre horizontale et avec ce modèle, il ne représente pas à mon avis un triglyphe ou polyglyphe. Nous reviendrons plus tard en étudiant létonnante architecture des portails. Notre recteur a-t-il voulu nous représenter, une façade dun temple ou sagit-il dun autre motif, comme des orbevoies du XVème siècle.
« La symbolique des lettres grecques archaïques »
Vers la table des matières
Jai nommé cette frise, un rébus isopséphie. Lisopséphie est lattribution dune valeur numérique aux mots selon les lettres qui les composent. Les lettres grecques faisant office de chiffres. Lisopséphie est le nom grecque pour la gématrie. Branche de la cabale juive, qui soccupe dinterpréter sur une base mathématique les données chiffrées du texte hébreu de la Bible. Placé sous la forme dun tétragramme YHWH il pourrait être lié au théonyme de la divinité dIsraël, composé des lettres y (), h (), ww (), h (), et retranscrit YHWH en français. Certaines traductions chrétiennes de la Bible lont parfois transcrit par « Yahvé », « Yahweh », « Jéhovah » ou « Jéhova » (33). Érasme aussi bien que Philippe Melanchthon, le Docteur en théologie, associent la question de lallégorie biblique à celle des hiéroglyphes, mais dans deux directions opposées. Et de dire que la culture hiéroglyphique de la Renaissance sappuie elle-même, on le sait, sur la tradition des symboles pythagoriciens. (34).
Voici une corniche moulurée, ornée de quatre bandes avec chacune un dessin particulier. Dans la première ligne on dirait une lettre de lalphabet phénicien, la lettre nun. Nous allons donc découvrir que ce symbole gravé est dune importance capitale dans cette frise. Nun, noun, il est le père de Josué (en hébreu (Yhshúa), qui signifie « YHWH a sauvé »), Josué fils de Noun. Josué est le successeur de Moïse dans la conduite du peuple hébreu vers la Terre promise. Il mène la conquête du pays de Canaan puis y installe les tribus d'Israël.
Selon Dominique Hernandez, ce mot noun ou nun parle du temps, de notre temps, du temps où nous sommes dans le passage ininterrompu du temps. Nun signifie maintenant. « Ainsi, selon quil se réfère, quil se tourne vers le passé ou vers lavenir, le présent de nun évoque en fait toute une histoire». (35). Ce noun est la quatorzième lettre de lalphabet phénicien et de lhébreu. Noun est un mot qui représente le poisson ou le serpent en araméen et cest également la première lettre du mot serpent en hébreu Nahash. Ce mot nahash, tiré de lhébreu, qui désigne comme nous le savons le serpent, nous le trouvons dans la bible, le serpent de la Genèse, celui qui entraîna la chute dAdam et Ève. Nahash est aussi cité dans le Livre de lExode où il sagit de la transformation du bâton de Moïse en serpent. Nun est plusieurs fois cité dans la bible, il indique une réalité ou une hypothèse réalisable. Dans les Épîtres de Paul ou Épîtres pauliniennes, ce mot nun est encore plus important. La valeur numérique de noun étant de 50, mais il est difficile de pourvoir en définir combien de fois le mot se trouve inscrit, compte tenu du temps passé, avec la dégradation de la pierre.
Nous devons avoir environ 40 à 47 noun, ce qui nous donnerait une date approximative de 2350 av J.C. Nous sommes dans la période dites des dynasties archaïques, soit 3500-2350 av J.C. Dans ce territoire de la Mésopotamie, il est dit quil sagit du berceau pour linvention de lécriture. cunéiforme (36). Lautre système décriture est lécriture hiéroglyphe. Mais parallèlement naît lalphabet protosinaïtique. Un dialecte qui serait proche de celui de lHébreu (37). Puis par dérivations successives, naît entre autre lalphabet phénicien. Puis lalphabet araméen et Grec, Arabe. Dans anciennes traditions écrites en grec et hébreu, les lettres servaient de chiffres (38). Avec les alphabets phénicien, araméen ou hébreu, puis les alphabets grecs, ils ont été emprunté aux alphabets des pays des langues sémitiques, cités plus haut (39).
Il y a 2500 ans, cest Hérodote, qui a permis lintroduction de lalphabet en Grèce. Mais dans lhistoire de la genèse enseignée à Héliopolis, cité de la plus ancienne théorie sur la naissance du monde il y avait tout au sommet Noun, puis Rê, etc.. Au commencement était le Noun..... Platon à séjourné à Héliopolis dÉgypte pour sy initier aux doctrines aux doctrines religieuses (40). La Grèce et sa culture elle a doit à lÉgypte. LÉgypte ancienne serait le berceau insoupçonné du christianisme. Pour les théologiens de la Renaissance létude de légyptomanie, lenseignement des cultures antiques et des religions anciennes devait être intégré dans leur enseignement normal.
Voici une photo dun linteau de Laxtunic, au Guatemala, daté de lan 783. Stephen Houston « Vie et mort de lécriture », publié dans la revue Terrains n°70, automne 2018, p. 141. Tiré du blog de François Jacquesson. Guerre des lettres et des chiffres.
Position alphabétique du samekh phénicien. Les types utilisant une lettre dédiée pour /ks/, celle-ci prend des formes très diverses, selon les villes de la Confédération ionienne, Cnide en Asie mineure et à Corinthe et Argos dans le nord-est du Péloponnèse.
Sur cette photo nous apercevons notre frise au rébus, la lettre noun ne se trouve même plus réellement lisible depuis sa restauration, quand nous sommes depuis le porche
Ce rébus est étonnant, car il sagirait à priori dun langage kabbalistique. La kabbale est liée à la mystique juive, qui permettait de sapprocher de Dieu par létude symbolique des textes sacrés. La kabbale était la Loi orale et secrète, qui donnée par YHWH, cest à dire Dieu à Moïse sur le mont Sinaï, en même temps que la Loi écrite et publique, appelée la Torah. Dans la symbolique des lettres hébraïques, nous y retrouvons quelques lettres de cet alphabet, comme celles gravées dans notre architrave. Si nous lisons bien notre frise, nous y trouvons cinq lettres de lalphabet hébraïque. Selon lécrivain et philosophe français Daniel Beresniak, ses principaux sujets étant lhistoire des idées, la symbolisme, et surtout la Franc-maçonnerie, la psychanalyse, létude de la kabbale, sa laïcité, et lésotérisme. Selon ce dernier « Pour un kabbaliste, un texte, même clair, est obscur et doit être décrypté ». Pour un kabbaliste, la langue hébraïque est donc la matière même du monde (36).
« Tout élément dun texte, chacune de ses lettres, chaque élément de la forme dune lettre, les espaces entre les mots et entre les lettres, doivent être compris et décryptés: aucun élément nest dû au hasard, chaque élément a un sens et une place dans la cohérence de lensemble ». Si nous suivons les idées de Daniel Beresniak, nous devons y trouver les ingrédients dans notre frise.
Dans la seconde moulure, le second symbole de la ligne suivante fut plus compliqué à résoudre. Dans la partie de la bande au-dessus de la partie moulurée. Une espèce dempreinte, se terminant en arrondi. Voir le symbole de la lettre Het est la septième lettre de lalphabet phénicien et hébreu. La lettre phénicienne donna lêta de lalphabet grec. Sa valeur numérique est de 8. Nous en avons 13 X 8 = 104. th = Cette lettre pourrait représenter le symbole dun vase. Pourrait signifier lobstacle, le péché. Mais y aussi le côté positif de la lettre Hêth : Hésed, la Miséricorde. Ou de Houmach, cest létude de la Tora. th dans lalphabet phénicien signifie mur. 13 X 8 = 104. Hymne à Aton dans le psaume 104. « Yhwh mon Dieu, tu es si grand ». Ce qui pourrait nous lier à la bible, au psaume 104 : il est un éloge de la Création divine qui sachève par une évocation poétique et une louange de la Création divine. « Le poète rappelle que toute la Création est mue par Dieu, que chaque créature et les montagnes elles-mêmes ne peuvent être et vivre que par laction du Créateur ».
En dessous, un symbole, une espèce de H avec un trait au milieu, accolé avec un second symbole qui est un rond bombé. Lalphabet grec dérive directement de lalphabet phénicien, mais là nous tombons dans lalphabet grec archaïque, appelé aussi alphabet épichorique. Une des nombreuses variantes de lalphabet grec ancien, utilisé dans la Grèce antique. Dans les alphabets archaïques, les alphabets épichoriques sont divisés en quatre types majeurs. Nous nallons pas parler de tous les types utilisés mais de celui où se trouve notre il est rattaché à la ville dArgos (41/42). Et xi est est la 14ème lettre de lalphabet grec, dérivée de la lettre samech, de lalphabet phénicien et de lhébreu. Devenue en grec moderne, la lettre xi, dans le système de numération grecque, xi vaut 60.
Il y a 22 lettres samekh, 22 X 60 = 1320, serait elle une date, celle de 1320, cest lhumanisme le nouveau courant de pensée qui naît en Italie. La première uvre, la Comédie ou la Divine Comédie, est un poème de Dante Alighieri, décédé en 1321, écrit en tercets enchaînés dhendécasyllabes en langue vulgaire florentine. Dante Alighieri, où il parle de la neuvième sphère au centre même de la Terre où se trouve Lucifer.
Au dernier chant du Paradis, Dante, maintenant poète et protagoniste tout à la fois, résume la merveille de la vision béatifique en faisant référence à Neptune au moment de l« ammirar lombra dArgos » (Par. 33, 96). En comparant son ultime vision avec le légendaire premier voyage marin de lArgos, Dante achève la narration de sa navigation jusquà sa vision de Dieu. Il montre que le voyage marin offre des merveilles comme dans lexemple de la comparaison de la vision du Tout-puissant avec la merveille de Neptune en témoignant le voyage de lArgos.
Voici une explication possible de cette lettre xi en grec moderne. Mais nous savons que sa graphie descend de lalphabet protosinaïtique, En grec moderne, la lettre xi représente une double consonne, ks : une consonne occlusive vélaire sourde, k, suivie dune consonne fricative alvéolaire sourde, s (43). Ou lenfer, le purgatoire et le paradis ! Selon la critique, il sagit : du voyage parmi les morts, tableau politique de lItalie, de lAntiquité au XIVème siècle, manuel de théologie, réquisitoire contre la corruption des puissants et la décadence des papes. Dante, Pétrarque et Boccace, imposèrent le toscan comme langue littéraire. Boccace sest son uvre, Le Décaméron. Juste au-dessus vous avez découvert LHeptaméron, de la belle Marguerite, son recueil se rapprocherait des modèles de Boccace et de Philippe de Vigneulles, qui était un commerçant et chroniqueur de Metz (44).
Nous avons notre première lettre noun, puis heth et samekh, le grand rond intercalé entre la lettre samekh, est elle loméga. Il est difficile de différencier ce rond, il se trouve en fin de compte de la même taille que notre samekh. Ce qui voudrait confirmer que ce rond soit la lettre ayin. Soit lomicron qui est la 15ème lettre de lalphabet grec, précédée par xi et suivie par pi. Dérivée de la lettre eyn, qui est dérivé de lalphabet phénicien et hébreu. Ayin, qui signifie « il ». Dans le système de numération grecque, omicron vaut 70. 70 X 22 = 1540. Cette date de 1540, qui dans son libellé ne semble pas anodine du tout. Serait-elle le début de létude pour la construction de la façade.
Ou bien sagit il de la lettre oméga, il est dit que cette lettre a été inventée au Moyen Âge, (ce qui est en fin de compte faux, car nous trouvons loméga entre 300 et 500 av. J.-C) . Lettre qui veut dire (« grand o », « o long »), pour la distinguer de la lettre de lomicron (« petit o », « o court »). Ce grand « × » ne signifie rien de particulier en grec (le mot cependant existe, subjonctif de µ¼¯ « je suis » ou particule accompagnant le vocatif) (45). Nous revenons à la lettre gravée et identifiée comme étant la lettre xi, cette dernière ne se trouve pas dans le langage de la kabbale sous cette ancienne forme. Nous la trouvons sous le nom de samekh (appui, tuteur). Entre les deux versions nous savons quil sagit dune même source. Et nous devons trouver pourquoi le recteur a employé ce samekh. La dernière ligne nous y voyons une série de six petits ronds, soit 11 fois 6, plus deux en fin de ligne. La valeur numérique de lomicron étant de 70. 11 X 6 = 66. Donc 66 + 2 = 68. Ce résultat serait il lâge du recteur au moment de la conception de son uvre, de la façade. Nous avons la date de 1540, moins 68, cela nous donne une date, celle de 1472, date possible de sa naissance. Décédé en 1555, soit à lâge de 83 ans, ce qui se trouve être fort pertinent comme raisonnement. Nous avons quil était recteur de la cure de Bais en 1502, il avait donc 30 ans. Diplômé en 1515, soit à lâge de 43 ans.
Noun, nun. La lettre noun représente le poisson mais aussi le serpent. « La Gardienne du Grand uvre ». Ce signe est le symbole de la Connaissance primordiale oubliée. Il possède de nombreuses significations. Le noun peut revenir plusieurs dans la façon où il se trouve inséré dans une phrase, ici pas de problème, il est seul sur une ligne. Ce mot a deux formes : une forme fermée quand la lettre est au milieu dun mot et une forme ouverte quand elle clôt le mot. Noun associé à la lettre « Het » signifie le repos. Samekh = nom signifierait « appui », qui descendrai de lalphabet protocananéen, ayant sans doute une origine plus ancienne, celle des hiéroglyphes égyptiens. Donc limage du squelette du poisson, la charpente, doù celui qui soutient ou bien des dérivations comme les mots : appuyer, soutenir, mais aussi le verbe réconforter. (Voir le tableau). Ayin = Ayin signifie oeil. En hébreu Ayin, désigne une source. Ainsi, lidéogramme symbolise la vision de la source ou de la source de la vision.
Nous retrouvons notre glyphe samekh dans la région dArgos, suite à des découvertes archéologiques sur une plaque en bronze portant un décret de procuration pour Gnostas dOinous, de lArgora Agive. Une pierre tombale gravée du Kerameikos athénien pour les alliés dArgive tombés à Tanagra. Sur une partie dun acier portant une liste de noms du Larisa. Puis sur une dernière source. Le Décret dArgos relatif à un pacte entre Knossos (1948) (46). Noun, Samech, évoquent chacune des éléments féminins. Tantôt maternelle et rassurante Mem ou bien inquiétante Nun, à linstar des Lilith, Melusine et autres Vouivres & les lettres de lalphabet hébreu sinscrivent toutes dans une succession douvertures et de fermetures. Horace, Plutarque et les Muses. Les prophéties ou aux oracles dApollon Pythien à Argos. Les Neuf Muses de la mythologie grecque. Les muses sont les filles que Zeus a eues avec Mnémosyne, la déesse de la mémoire. Les neuf Muses et les arts. Nous allons en découvrir une sur notre façade, Thalie, la muse de la comédie. Les Muses sont souvent représentées accompagnées dApollon. La Pythie, loracle de Delphes. Lieu sacré. Le philosophe grec Aristote écrivit, en se référant aux oracles de Delphes : « Il est difficile de croire, mais encore plus difficile de démentir ». Gnothi seauton. Connais-toi toi-même. Il fait partie des trois préceptes inscrits sur fronton du temple de Delphes, mot-clé de lhumanisme socratique assignant à lhomme le devoir de prendre conscience de sa propre mesure sans tenter de rivaliser avec les dieux.
Dans son traité du Sage de Charles de Bovelles, il apporte lallégorie de la Sagesse se contemple dans un miroir, Spéculum Sapientiae. Lauteur raconte alors que la tradition emblématique de la renaissance a développé de nombreuses variations sur le rapport entre sagesse et conscience de soi. Comme dailleurs Socrate tenant un miroir, soit pour sy contempler soit pour le tourner vers le spectateur, avec ou sans la devise « connais-toi toi-même » (GNÔTHI SEAUTON) (47). Ayin, loeil de Dieu ou la Source dans le livre dÉrasme, son Éloge de la folie, imprimé en 1511, dans le paragraphe V, « Nul besoin de vous le dire ; je me révèle, comme on dit, au front et aux yeux, et si quelquun voulait me prendre pour Minerve ou pour la Sagesse, je le détromperais sans parler, par un seul regard, le miroir de lâme le moins menteur » (48).
Dans le livre de Marguerite de Navarre, Le Miroir de lâme pécheresse elle écrit en 1531 : elle y déclare lÉcriture seule autorité, seule vérité, la foi don gratuit de Dieu, seule justifiante ; elle dit aussi linutilité des uvres, lhypocrisie des pratiques ; elle ninvoque pas les saints et ne considère Marie que comme le modèle des élus (49).
Il était un humanisme (néoplatonicien). Théologie, métaphysique, esthétique, magie, astrologie, occultisme. Marsile Ficin écrivait en 1492 : « Ce siècle, comme un âge dor, a restauré la lumière des arts libéraux qui avaient presque disparu : grammaire, poésie, rhétorique, peinture, sculpture, architecture, musique. Ce siècle semble être celui qui a permis à lastrologie davoir droit de cité ». Il a notamment influencé par ses travaux Pic de la Mirandole.
Jean Pic de la Mirandole, était un philosophe et théologien humaniste italien. Il était à la recherche de la théologie première exposée par les Anciens. Il étudia les différentes doctrines philosophiques et religieuses de son époque. La théorie des Formes, théorie des Idées ou théorie des formes intelligibles est la doctrine de Platon. Et la doctrine dérivée des uvres dAristote, laristotélisme. Et la scolastique, qui est létude de la philosophie développée et enseignée au Moyen Âge dans les universités. Cest lapport de la philosophie grecque. Il est le fondateur de la kabbale chrétienne, ou de la Kabbale de la Renaissance ou Kabbale philosophique. Ce qui consiste à adapter les techniques dinterprétation kabbalistique au christianisme en général et au Nouveau Testament en particulier (50). La liste des uvres sont assez longues. Comme De la dignité de lhomme. Que pouvons-nous trouver dans la kabbale chrétienne de la Mirandole et den retirer un enseignement avec notre frise. Il pourrait sagir dune guématria, une sorte de géométrie mystique qui est destinée à mesurer les noms divins.
Le philosophe et théologien allemand, Jean Reuchlin, va attribuer une valeur numérique à chaque lettre comme celles que nous connaissons déjà. Ce qui définit à donner une valeur à chaque mot. Lanalyse finale portant sur létude des mots ou des groupes des mots de valeurs identiques, ce qui consiste en tirer un enseignement philosophique (51). Sans oublier les autres moyens, les auxiliaires comme le notarikon, dont les différentes lettres dun mot deviennent les initiales de mots formant une phrase. La témoura, est une autre méthode qui se forme sur la permutation des lettres. Il va de soi que nous navons pas tout raconté à propos de ce rébus. La kabbale, est un moyen de confectionner un rébus à base de lécriture hébraïque. En guise de conclusion : Larchitecte humaniste recommande lécriture égyptienne pour conserver une mémoire éternelle, au titre des monuments et des inscriptions quils peuvent recevoir, contre les risques de loubli et de leffacement du message que comporte lécriture alphabétique, sujette à la disparition des langues.
Après avoir cherché très longtemps à identifier la représentation de ce qui devait être un triglyphe, nous avons quatre piliers, sont ils une référence aux sept arts libéraux, qui se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium (52). Nous avons bien sept rosaces, les trois premières voies appelées trivium, qui se rattache à lenseignement de la grammaire, la rhétorique et dialectique. Les quatre autres voies ou quadrivium, larithmétique, la géométrie, la musique et lastronomie, ce « quadrivium », se rattachant au pouvoir des nombres. Nous avons eu un aperçu avec nos rosaces avec les savants calculs avec leurs pétales. Dieu ayant intimé à Josué fils de Nun de suivre un rituel reposant sur le chiffre symbolique 7 : six jours de procession par sept sacrificateurs avec lArche dalliance autour des murailles au terme desquels, le septième jour, les sept terribles trompettes font abattre lenceinte pourtant indestructible. « Les trompettes de Jéricho ». La construction du temple de Salomon en sept ans......
« Les Sept Arts et Aristote »
On dit quAristote est le Père de la logique et de la métaphysique. On parle de la rhétorique dAristote (53). Cest avec Aristote, que prend naissance lart poétique « le moment où lart se constitue est celui où limprovisation naturelle se dépasse en production réfléchie » (54).
Nous avons donc sept rosaces et nos sept faux triglyphes. Les 7 uvres dAristote : La métaphysique, La physique, La poétique, La politique, Traité du Ciel, De lâme, Les catégories. Nous avons fait connaissance plus haut de Marguerite de Valois, dAngoulême, dAlençon ou de Navarre, son oeuvre maîtresse de recueil de contes inachevé : lHeptaméron, qui fut publié après sa mort. A lépoque de la Renaissance, la reine Marguerite de Navarre, aurait été à la tête de rénovation philosophique dans propagation du platonisme en France. Comme dailleurs, Lefèvre dEtaples, qui fut promoteur du platonisme moderne avec Marsile Ficin, qui se verront faire revivre la véritable pensée dAristote dans leurs corrections littéraires à la Renaissance (55).
Croquis dune des rosaces et dun faux triglyphe, (56)
Nos sept faux triglyphes sont visiblement la représentation dune façade dune temple, mais lequel, le Temple de Salomon ? Sauf que la façade du Temple de Salomon possède une porte, mais le sanctuaire était divisé avec des « zones » pour la prière, le parvis des femmes, celui des hommes et des prêtres, et cest éventuellement face à ce parvis réservé aux prêtres, que nous pourrions avoir la représentation de cette face.
Marguerite de Navarre dans son livre : Le Miroir de lâme pécheresse, cette dernière elle en tire les références bibliques quelle réincorpore à son expérience personnelle. Comme cité dans Luc 15 ; comme la mère dans le Jugement de Salomon, elle a mal soigné son enfant.
« De même lâme retrouve Jésus et repose auprès de lui dans lextase mystique ». Pour décrire sa position de soeur de Dieu, Marguerite qui était à la recherche du sens spirituel de la Bible, elle explique le fragment du Nombres 12, les murmures de Marie, la soeur de Moïse et de Aaron, parlèrent contre Moïse au sujet de la femme éthiopienne quil avait prise, car il avait pris une femme éthiopienne. Ils dirent : est-ce seulement par Moïse que lÉternel parle ? Nest-ce pas aussi par nous quil parle ?
Sur ce dessin nous distinguons parfaitement, le Temple est ses accès réservés au parvis des païens, au parvis des hommes, le parvis des femmes et le dernier, le parvis des prêtres. Ce dernier n'est il pas la représentation de notre faux triglyphe ? Quoi de plus normal que de représenter ce parvis des prêtres. Pouvons nous imaginer que le recteur Joannes Levesque ai pu aller ce recueillir en ce lieu.
« Le tympan dans le fronton de la porte gauche »
Vers la table des matières
Nous allons poursuivre notre étude de notre frontispice avec ce qui suit naturellement dans lordre, avec le tympan dans le fronton de la porte gauche. Au-dessus dans larc en plein cintre de la porte de droite. Un beau cartouche orné de volutes. Comment pouvons-nous linterpréter. Nous sommes toujours dans les idées du recteur Joannes Levesque avec sa passion pour la poésie, le classique des humanistes de ce XVIème siècle. Il ma fallut un peu plus de temps pour élucider le sens donné à ce cartouche avec cette sculpture. Nous avons des acanthes tout simplement, avec une espèce de fenêtre et en cherchant bien, la réponse est arrivée.
Larchitecte romain Vitruve, nous en donne une explication légendaire aux chapiteaux corinthiens dotés de feuilles dacanthe : « Une jeune fille de Corinthe, fut atteinte dune maladie qui lemporta ; après sa mort, de petits vases, furent recueillis par sa nourrice, arrangés dans une corbeille et déposés sur sa tombe, et elle les recouvrit dune tuile. Cette corbeille avait été par hasard placée sur une racine dacanthe. Cette racine poussa vers le printemps des tiges et des feuilles. Le sculpteur Callimaque, passant auprès de ce tombeau, il aperçut ce panier. Charmé de cette forme nouvelle, il ladopta pour les colonnes quil éleva à Corinthe. Ce fut daprès ce modèle quil établit et régla les proportions de lordre corinthien (57). Dans le livre le Songe de Poliphile, il y a ce passage sur Callimaque et de sa découverte. Il ne vit sur le tombeau de la vierge de Corinthe, lacanthe double former sur la corbeille un plus bel ornement. Ensuite nous avons la description du chapiteau orné de leurs tailloirs et décorés de leurs fleurs.
Le vase du chapiteau corinthien, était garni à perfection, de deux rangs de huit feuilles dacanthe, au dehors des feuilles sortaient des volutes qui se rassemblant vers le milieu du vase (58). Ce cartouche serait à notre avis la représentation du panier dacanthes, recouvert dune tuile posée sur la racine, que voyons-nous sur ce cartouche, un bouquet de feuilles dacanthes avec ses huit feuilles. Ce rond pourrait être la représentation dun vase. Callimachus, était un architecte, mais aussi un sculpteur grec, on lui attribue les Nikes sur la frise du temple dAthéna Nike sur lAcropole dAthènes.
Comme nous avons pu le constater tout au long de cette recherche sur la façade renaissance de notre église de Bais, nous avons des feuilles dacanthes. Dans la frise dorique, dans le grand cartouche du fronton gauche. Dans lagrafe dans le cintre du claveau de la porte Saint Marc. Pour lacanthe, il sagit de la variété (Acanthus mollis), elles sont présentes un peu partout dans sculptures. Nous les retrouvons dans les chapiteaux de lordre corinthien, en règle générale dans lart gothique et ensuite dans lart roman. Dans la mythologie grecque, Acanthe ou Akantha était une nymphe. Apollon était le dieu qui représente, le chant, de la musique et des Arts, de la poésie...
Il voulut enlever Akantha et cette dernière le griffa au visage. Pour se venger, Apollon, la métamorphosa en une plante épineuse qui aime le soleil, et qui porte depuis son nom. Dans le langage des fleurs, acanthe signifie « Amour de lart. Elle est le symbole de lamour éternel, rien ne pourra nous séparer ». Ainsi que lélévation de notre âme vers le divin. Plus sa feuille se déploie, souvre, plus les épreuves seront vaincues et transformées en gloire. Lacanthe symbolise les beaux-arts. Dans la tradition chrétienne, les épines dacanthe représentent le péché et la douleur associée à la punition du péché. Lacanthe était surtout utilisée dans larchitecture funéraire pour indiquer que les épreuves de la vie et de la mort, symbolisées par les piquants de la plante, étaient victorieusement surmontées.
Noublions pas que nous avons découvert juste au dessus de ce tympan, la frise que nous avons appelé, la frise aux hiéroglyphes. Nous avons forcément un lien entre ce cartouche et cette frise. Ce cartouche nous fait penser à une représentation très à la mode de cette époque de la Renaissance, celle du « Festina lente », cétait un adage latin ou locution latine signifiant « Hâte-toi lentement » (58). Cet adage, nous le trouvons sur plusieurs façades de maisons de cette époque Renaissance. Voir la maison Festina lente à Cracovie. Cet adage nous le trouvons pas gravé sur notre tympan, mais cest dans la sculpture de ce cartouche, nous pouvons y trouver une ressemblance. Le coté poétique de cette sculpture. Pour cela il faut juste remonter à Érasme, pour un simple clin dil apporté à son uvre densemble, qui ce dernier commente cette expression dans ses Adages, un recueil dadages grecs et latins, compilés ce grand humaniste, parue pour la première fois en 1500.
Mais nous allons faire un pas en arrière et parler du roman, le Songe de Poliphile, qui fut rédigé en 1467 et imprimé à Venise en 1499, plusieurs auteurs se partagèrent le texte, Aldo Manuzio, à Léon Battista Alberti, Pic de la Mirandole, et Lorenzo de Médicis. Il fut un roman illustré italien écrit en un mélange de grec, de latin et ditalien dialectal. Nous découvrons que roman nommé « Combat damour en songe » eut une grande influence sur la « République des Lettres » au XVIème siècle et au XVIIème siècle, dans sa patrie en Italie, puis en France, nous le retrouvons donc en architecture et dans lart des jardins. Il sagit dun héritage des romans à la manière de Boccace et des romans allégoriques de la fin du Moyen Âge, comme le Roman de la Rose, de Guillaume de Lorris et de quelques autres poètes de cette période, dont Clément Marot.
Le Songe de Poliphile, de louvrage de 1545, présente une nouveauté dans la typographique, lenchevêtrement décritures aussi diverses que le grec, lhébreu et larabe. Le texte est accompagné de gravures, ce qui fait toute lidentité de son ouvrage. Un peu plus tard, il y a eu cette traduction en français, LHypnerotomachia Poliphili, de Colonna, Francesco, mais aussi une version revue et corrigée par Jean Martin puis publiée par Jacques Kerver à Paris en 1546. Ce qui pourrait être un manifeste darchitecture moderne. Pour les schémas géométriques. Selon des auteurs, ce sont deux Romans, où lon voit la description de plusieurs Edifices somptueux & biens entendus, bâtis suivant la doctrine de Vitruve, & où lon peut apprendre quantité de belles particularitez & se former de grandes idées pour lArchitecture ».
Le Songe de Poliphile, nous en retrouvons donc les traits essentiels dans notre Architecture de la Renaissance, dans les sculptures, les caractères grecs et plus anciens, comme dans cette frise et aussi ce cartouche avec ses feuilles dacanthes que nous relions à la poésie. Selon un auteur, le Songe de Poliphile est une imitation tout à la fois servile et exagérée de la Vie nouvelle et des trois cantiques de Dante Alighieri (60).
Les recherches sur internet peuvent nous amener parfois très loin, chercher, comparer les exemples et en trouver des similitudes entre ce que nous avons ici à Bais et ailleurs, ce que lhistoire aurait pu nous laisser en commun. En voici un bel exemple. Ce cartouche nest pas bien loin davoir des similitudes avec le notre, notamment avec ses volutes et dans le suivant les feuilles dacanthes. Sur le blog concernant le patrimoine Lorrain à Toul. Au numéro 14 de la rue Michatel, un hôtel particulier attire immédiatement le regard en raison de son importance et de ses décors renaissance ; il sagit de la Maison Bossuet, construite en 1550, et qui a appartenu au père du célèbre Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704) (61). De cet ouvrage, Hypnerotomachia Poliphili, en français, Songe de Poliphile, est né, La République des Lettres, en voici les grandes lignes. Cela est désigné depuis la Renaissance, par un espace virtuel qui transcende les entités territoriales et réunit les lettrés européens à travers des traces écrites et des rencontres autour de valeurs partagées, rendues possibles grâce à une langue européenne commune, le latin. Les humanistes sont ainsi en contact constant par le biais des lettres et des voyages.
Lorigine de ce nouveau courant, lEurope des Lumières, serait née au XIVème siècle avec la création du Collège de Navarre et les échanges épistolaires entre les clercs des chancelleries française et italienne. Il sagit alors des échanges entre les grands intellectuels de leur temps, les théologiens, rhétoriciens, latinistes, des personnages comme Jacques Amyot, Guillaume Budé, et bien dautres que nous connaissons. Jacques-Bénigne Bossuet en fut un des leurs qui a étudié au Collège de Navarre. Dans louvrage De Francesco Colonna, il raconte les fabuleux décors réalisés dans les temples, comme les remarquables colonnes avec leurs bases en airain aux tores décorés de feuilles de chênes, agrémentés de rubans strictement enroulés autour (58). Sans oublier lhistoire de Callimaque et de son tombeau et de lacanthe poussant à son pied. Ce qui donna par la suite comme nous lavons découvert, la présence dans lart Antique, de la décoration des chapiteaux chacun avec des feuilles dacanthes, formant des caulicoles. Le tout agrémenté de volutes, rubans etc.
« Lentablement du fronton de la porte gauche - Lentablement vide de sculptures »
Vers la table des matières
Nous avons découvert de notre recteur, quil avait lâme poétique, son court poème, comme la raconté labbé Grasset, sa poésie nétait pas si merveilleuse, mais elle est au moins intéressante. Il a pu en son époque laisser une série de poèmes aujourdhui disparu à jamais, mais nous lui devons beaucoup de son âme de poète dans cette façade. La frise qui devait orner lun des entablements na pas été exécuté. Selon ce que devait dire Bourde de la Rogerie. Nous nous trouvons là en face dune énigme, ou pas en fin de compte. Il est fort étonnant que son maître doeuvre a laissé cet entablement non sculpté. Un travail inachevé de son sculpteur, laisser un vide aussi important. Je ne suis pas tombé dans le piège, malgré que des personnes de Bais, des anciens étaient persuadés ayant retenus lécrit de Bourde de la Rogerie. Un travail inachevé, non concevable pour moi dès le début de létude de cette façade. Ou bien il sagit dun travail né de limagination de lartiste, de ce maître en théologie. Sagit dune vision celle dun poète en mal dinspiration, de la page blanche, nous ne pourrons répondre.
Nous allons découvrir que ce maître doeuvre, cet architecte du XVIème siècle, à été un artiste hors pair à Bais, il a laissé dans cette magnifique façade une uvre unique dans le département. Tout a été conçu et réalisé dans une symbolique bien déterminée, de lhumanisme, de la pré-réforme. Et si la réponse était avec ce symbole du blanc typographique dans la poésie. En regardant bien cet entablement, que voyons-nous, une belle bande blanche, et en cherchant sur internet, nous y trouvons une signification, tout à fait plausible. Le rôle du blanc typographique dans la poésie moderne. Le trait blanc en rapport avec la poésie, nous y sommes en fin de compte ici.
Le blanc typographique en écriture poétique. Il sagit dune étude et dun constat à lépoque moderne sur la valorisation symbolique du blanc typographique, considéré comme léquivalent visuel du silence, apparaît souvent dans les écrits poétiques et théoriques depuis la fin du XIXème siècle. Le blanc de fin de vers suggère une pause orale quelle soit prise en compte ou non par la diction.
Mais nous pouvons remonter à la Renaissance et les explications dans la composition des poèmes, des textes avec les sonnets ou autres formes. A lexemple des recueils de nouvelles de la Renaissance comme celui de lHeptaméron de Marguerite de Navarre, qui est élaboré dans un cadre narratif au minimal (62). Mais à comparer avec la Vita Nuova de Dante, qui lui quand il raconte ses poèmes, il les intègre dans une prose narrative interstitielle. En plaçant des blancs typographiques entre deux poèmes, cela va créer alors une ouverture dans le tissu du recueil.
« Le rôle du blanc typographique dans la poésie moderne »
Une strophe est un groupe de vers séparé des autres groupes par un blanc typographie. Le blanc typographique est le « décrochement » du vers manifestent ce silence. Selon cette étude Ronsardienne. Cest sous linfluence de la topique aristotélicienne et du lullisme (du philosophe, poète, théologien, Raymond Lulle, auteur de la perfection littéraire et de gigantisme mystique), à la fin du XVème siècle quil est question du sens de la marge et du blanc typographique comme étant un élément du texte et de son graphisme figuratif. Cette bande blanche serait aussi une ligne de démarcation entre deux sujets, la page de la poésie étant écrite sur cette partie de la façade avant de passer par la suite dans une autre lecture avec les sculptures suivantes (63). Un temps de pose. Ce qui se trouve en fin de compte tout à fait logique, vous avez découvert avec les sculptures précédentes, la poésie de notre recteur intégrée dans le rébus et ce cartouche aux acanthes. Nous allons basculer avec les sculptures suivantes avec le coté religieux.
« Larchivolte de la porte gauche »
« Jonas et le kikajon »
Mais qui est Jonas, pour un chrétien de lépoque ? Un homme qui a été avalé par une baleine et qui en est réchappé : autrement dit une anticipation, dans lAncien Testament, de la Mort et de la Résurrection de Jésus. Au-dessus dans larc en plein cintre de la porte de gauche, une sculpture symbolisée par le ricin aux courges ou kikajon, qui rappelle la résurrection du christ ou bien il symbolise le pardon. Dans lantiquité le Lagenaria (64) en hébreu : qiqayôn désignait la plante que Yahvé fit pousser miraculeusement pour le prophète Yona en attendant le résultat de sa prophétie contre Ninive. Il semble que cette plante nommée qiqayôn a provoqué bien des débats. Elle était soit qiqayôn au ricin, cet arbuste se présente sous la forme dune plante herbacée ou arborescente. Après avoir soulevé pas mal de débat, cette kikajon citée dans la bible, les différents hommes de léglise se querellèrent plus dune fois, à qui aurait raison, qui avait tort. Le kikajon était selon certains, un ricin, un lierre, un autre une courge (65).
Cette plante aurait eu selon la légende poussa en une nuit et protégea Jonas contre la terrible ardeur du soleil de Ninive, mais sa fin fut aussi rapide que sa croissance. Notre maître en théologie va la représenter avec deux courges, il ne sagit pas de savoir qui était la bonne plante, mais bien didentifier la symbolique cette sculpture. Le personnage semblant sortir du milieu de la sculpture, est-elle humaine ou est-elle supposée représenter le Jonas, recraché de la gueule dun poisson. Alors le Seigneur Dieu fit quil y eut un ricin qui grandit au-dessus de Jonas, afin de donner de lombre à sa tête et de le délivrer ainsi de son mal. Jonas éprouva une grande joie à cause du ricin. Mais, à la pointe de laube, le lendemain, Dieu fit quil y eut un ver qui piqua le ricin, celui-ci sécha.
Au XVIème siècle, poètes catholiques mais surtout protestants, Théodore de Bèze, Salluste du Bartas ou encore Agrippa dAubigné et Clément Marot, sappuient sur la tradition et voient en Jonas un symbole et une figure du salut. Dans la poésie protestante du XVIème siècle est déjà en germe une figure de Jonas envisagée pour elle-même, comme individu soumis à lépreuve. Jonas, ce peut être tout homme, avançant dans une nuit dangoisse où il doit retrouver son chemin.
« Le tympan dans le fronton de la porte de droite »
Jacques Lefèvre dÉtaples (1450-1537)
Vers la table des matières
Dans ce nouveau tympan, celui du petit fronton, au-dessus de la porte principale, il nous montre la tête dun homme coiffé dun bonnet carré, probablement un prêtre écrit M. Bourde. Un curé de Bais, comme Guillaume Caud ou du recteur Joannes Levesque. Non il ne sagit pas dun prêtre de Bais, mais de Jacques Lefèvre dÉtaples, il est représenté coiffé du bonnet carré du docteur. Il est un théologien, il est le fondateur du Cénacle de Meaux et le premier traducteur de la Bible en français. Il écrit des Commentaires sur les Épîtres de Saint-Paul en 1512 qui influencent Luther, et des Commentaires sur les quatre Évangiles en 1521. Il est le second personnage le plus important dans lordre de la construction de ce portail dans lesprit donc de son architecte (66).
Dès 1486, Jacques Lefèvre dÉtaples, se trouve à Padoue où après avoir fait ses études de médecine, il enseigne la philosophie. Il édite ses premiers ouvrages concernent la philosophie dAristote. Puis vers 1508, Jacques se consacre à la théologie et surtout à létude de la Bible, dont il en retire en 1509, un psautier en cinq langues. Cette étude est particulière dans son étude, avec lidée grecque de lhomme, zoon logon echon (67). En 1512, il poursuit son étude sur les Épîtres de Paul, ce quil lui apportera le fondement de la Réforme. A Florence il côtoie des adeptes de Platon, comme Pic de la Mirandole et Marsile Ficin. A son retour en France, à Paris il va enseigner la philosophie dAristote au Collège Cardinal Lemoine. Un collège similaire pour ses études à celui du collège de Navarre, que nous allons découvrir un peu plus tard. Il y étudiera, le grand humaniste Guillaume Budé (1467-1540), le philosophe et mathématicien, Charles de Bovelles (1479-1566), et le réformateur Guillaume Farel (1489-1565). Nous retrouvons Jacques Lefèvre DÉtaples, du moins son buste au milieu de ceux de plusieurs docteurs, à labbaye de Solesmes. Il est représenté dans une alcôve en tant que Cardinal Docteur. Il est représenté assez âgé (68).
Portrait de gauche de Jacques Lefèvre dÉtaples de la sculpture du tympan. Portrait de droite, Jacques Lefèvre dÉtaples à un moment de sa vie. La ressemblance est frappante entre ses deux portraits (72).
Jacques Lefèvre dÉtaples se trouve encadré par deux personnages, qui tiennent à deux mains, une corde, qui passe dernière sa tête. Les deux personnages sont représentés avec une corde à la taille et les manches retroussées. Nous nous retrouvons encore une fois de plus en face dun langage symbolique, dune allégorie, la métaphore chère à notre maître en théologie. En 1524, Lefèvre dEtaples, qui vient de publier sa traduction en français du Nouveau Testament, est très violemment attaqué par la faculté de théologie de Paris et le Parlement (73).
Puis en 1525, il fait publier en français et enrichie de commentaires, de ses Epîtres et Évangiles pour les cinquante et deux semaines de lan, ce qui lui attire les foudres de la Sorbonne. Il devient au même titre que le moine allemand Martin Luther, un nouveau réformateur, un suppôt, un malfaisant (74). Lefèvre dEtaples, doit sa protection à celle du roi, malgré tout il doit « sexiler » à Strasbourg pour commencer et il part enseigner en Suisse, banni de France, il reviendra en fin de compte, un peu plus tard (75). Les deux personnages représentés un droite et à gauche, ne sont pas des moines Cordeliers, avec qui il avait eu des soucis, mais des « civils », qui tiennent une corde passant derrière Lefèvre dÉtaples. Sagit il des personnages de Noël Bédier dit Beda et de Pierre Sutor, les deux inquisiteurs de la Sorbonne. Il y avait aussi le maître Guillaume Duchesne, un théologien proviseur du collège dHarcourt (76), qui lui occasionna des problèmes.
« Guillaume Briçonnet, (1470-1534) »
Guillaume Briçonnet, est un ecclésiastique français, qui joua un rôle important dans les débuts de la Réforme. Il est né en 1470 à Paris, son père est le cardinal Guillaume Briçonnet, évêque de Saint-Malo puis archevêque de Reims. Il deviendra laumônier dAnne de Bretagne en 1496. Il connaît Lefèvre dEtaples depuis 1505, qui fut son vicaire et dont il a suivi ses cours au collège de Navarre à Paris (73). Guillaume Briçonnet, va créer sa propre imprimerie à Meaux, dans laquelle, il va faire publier, plusieurs ouvrages, de Lefèvre dÉtaples ; les Commentaires des quatre évangiles (en latin) en 1522, puis le fameux Ancien Testament, en français, les Homélies et Épîtres, les Évangiles, et Actes des Apôtres (1523), et Psaumes (1524).
A lorigine de la création du Cénacle de Meaux, il y a quelques hommes, qui composeront ce groupe. Le théologien, Michel DArande, Pierre Caroli, Docteur en théologie du collège de la Sorbonne de lUniversité de Paris (74). Il a été attiré par les idées de la Réforme protestante. Guillaume Farel, Pierre Vatable et Gérard Roussel, qui était un ecclésiastique, mais peu de temps après, en 1525, Guillaume Briçonnet le chassa, pour ses idées hétérodoxes. Rapidement Briçonnet, va se trouver accusé par les Cordeliers de Meaux, ceux-ci sont mécontents dêtre recalés, mis de coté par les hommes du Cénacle.
Ses moines Cordeliers de la ville de Meaux, sont de bons prédicateurs et quêteurs attitrés des paroisses, ils voient dans ce jeune évêque un homme un peu trop zélé, la jalousie les emportant, les moines le dénonce à la faculté de théologie de la Sorbonne, les hommes de la Sorbonne.
Les moines obtiennent gain de cause devant le parlement. Guillaume Briçonnet, lévêque de Meaux est interrogé par deux commissaires. Les moines cordeliers seront lobjet de satires dans lHeptaméron de Marguerite de Navarre. Nous retrouvons un article dans le document de Nicole Cazauran, dans létude LHeptaméron de Marguerite de Navarre, à propos des moins Cordeliers.
Du coté du point de vue littéraire et de la part de Marguerite de Navarre cela sexplique, selon lauteure, Nicole Cazauran, par le fait, que ses moines, inspiraient dédain et méfiance, on voyait en eux des vagabonds profiteurs (75). Dans la version de Clément Marot, du célèbre, Roman de la rose, et les cordeliers. Marot reprend le sermon de Faux Semblant, sur les faux religieux. Cet ordre des Cordeliers de lordre monastique des Franciscains qui étaient à cette époque les plus décriés. Doù cette satire à leur encontre avec Marguerite de Navarre (76). Nicole Cazauran : Voici ce que Marguerite montre dans son Heptaméron. « Comme lenvers de sa propre foi, lincarnation de ce quelle refuse face à ce qui inspire et règle sa dévotion » (77). En faite elle se soucie peu quils soient paresseux, gourmands ou cupides ; elle dénonce leur hypocrisie. « Les moines représentés dans lHeptaméron sont certes méchants, fous et malicieux dans leurs appétits, mais ils sont surtout dangereux par le masque quils portent, et les contes « de cordeliers », quils soient comiques ou tragiques, visent semblablement à les démasquer. Les religieux ne sont donc pas épargnés et on exige pour eux les plus sévères châtiments. Lerreur envers ces moines et cordeliers est de se fier à eux comme si on se fiait à Dieu. Ils ne sont pas fidèles à leur foi.
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Lentablement du fronton de la porte de droite »
La frise, le cortège pour le futur mariage dAriadne et de Dionysos
Vers la table des matières
Voici une superbe frise, labbé Brune en écrivait quelques mots : Dans le tympan des deux petits « frontons et sur la frise inférieure existent des bas-reliefs un peu frustes, mais où lon reconnaît encore des « scènes mythologiques ou pastorales (par exemple Bacchus et son bouc) ; tous les chapiteaux se composent de « feuillages délicatement sculptés au milieu desquels de « charmantes figures, de petits génies se détachent ou se « glissent avec grâce. Il faut dire pourtant que cette délicieuse ornementation na nullement le caractère religieux qui convient à un temple chrétien».
Nous avions eu une description de Bourde de la Rogerie, à propos de cette même frise de lentablement de droite représente une femme sur un char que conduisent des amours, Silène monté sur un bouc, cest le triomphe dAphrodite. Les deux descriptions faite par ses personnes, ma permit de résoudre cette bande dessinée du recteur. Cette fresque fait suite aux précédentes avec la mythologie et sa poésie.
Lhistoire de cette frise de linterprétation faite au cours des siècles, la légende est tirée de louvrage dOvide, celui de LArt daimer et de ses Métamorphoses, qui racontent comment Dionysos avait fait connaissance dAriadne, abandonnée sur lîle de Naxos par Thésée, (un grand roi mythique dAthènes, et vénéré par les Ioniens). Après coup, Dionysos en fit son épouse. Il y a tellement à dire dans les rites dionysiaques (78). Le premier des rites est la fête dédiée au dieu Dionysos, la fête du vin qui honorait le dieu Dionysos du retour du monde des morts. Donnant droit à trois jours de fêtes, des fêtes qui dévièrent parfois dans des orgies, mais ici notre frise est restée soft. Nous y voyons assise dans le char triomphal de Bacchus, un personnage féminin, habillée dune belle robe, à la belle chevelure, elle est Ariadne, ou Ariane, fille du roi de Crète Minos, qui était le fils de Zeus et dEurope et de sa mère Pasiphaé, fille dHélios, (le dieu du soleil). Ariadne tenant à la main le flambeau nuptial (79).
Ce char qui est conduit, par un personnage, celui debout, cest un amour ailé ou éphèbe, un paranymphus, le garçon dhonneur ! Il est guidé lui-même par un lion attelé. Ce personnage Le second personnage est sans doute un silène ivre, tenant à la main une coupe, il est monté sur un bouc. Dans la mythologie grecque, le Silène, il est un satyre, le père adoptif et précepteur du dieu Dionysos, qui laccompagne sans cesse. Il est en outre le dieu personnifiant livresse. Cette frise représente le triomphe dAphrodite qui était la déesse de lAmour. Cette frise raconte Ariadne qui va rejoindre son futur époux. Ariadne portant le flambeau nuptial, cest une tradition dans la Grèce Antique, les mariages se faisaient le soir à la clarté des flambeaux ; il y avait un flambeau plus gros que les autres quon nommait le flambeau nuptial (80).
Loutre était aussi utilisée comme un jeu, les Grecs sy adonnaient durant les Dionysies rurales attiques, le second jour des fêtes de Dionysos (81). Ce personnage est très certainement représenté sous les traits dÉros, ce dernier était le dieu de lamour et loie qui sabreuve dans un canthare (82) ou bien une pithoigia, une jarre pour le vin nouveau. Ce qui incite à interpréter la déesse comme une Aphrodite. Le dernier personnage est représenté par Staphylos qui donna à ce fruit le nom de son découvreur. Staphylos, « grappe de raisin » en grec. Selon la légende elle fait de Staphylos (83) un fils de Silène, lami de Dionysos. Les légendes grecques étant bien compliquée, Staphylos serait aussi considéré comme avoir été le fils des amours de Dionysos et dAriane.
Voir même selon une autre légende, il aurait été le fils de Thésée lui-même. Ce Staphylos était dans la frise du convoi nuptial, ne pourrait être à priori le fils dAriadne ! La dernière sculpture représente un canthare, cétait un vase profond pour boire du vin utilisé dans la Grèce antique. Loeuvre dOvide, est une étude classique pour les poètes du XVIème siècle. Ovide, le poète latin du Ier siècle, raconte dans les Métamorphoses et les Héroïdes labandon dAriane sur lîle de Naxos par Thésée.
Le théâtre de Dionysos est un des théâtres de la Grèce antique, il est considéré comme le berceau du théâtre grec antique et de la tragédie. Nous ne devons pas oublier la poésie dionysiaque, la poésie et le vin était une tradition antique. Aristote que nous connaissons déjà en parle dans sa Poétique un pouvoir de purification, sa valeur morale de la Katharsis, se sont les rituels de purification. Pour les Grecs anciens, il y avait un dieu unique, Dionysos, est à lorigine de la vigne et du théâtre, nous sommes donc pas surpris de nous trouver en face de cette frise dédiée au culte de Dionysos (84).
La tragédie prend naissance en Grèce au Vème siècle avant J.-C, jouée sous sa forme littéraire, diffusé par les trois grands poètes qui sont Eschyle, Sophocle et Euripide. A lexemple du drame satyrique, le Cyclope dEuripide. Il y avait aussi les Bacchantes qui étaient des fêtes religieuses célébrées dans lAntiquité. Les fêtes grecques célébrées à Athènes et en Ionie. LIonie est une région historique dont nous avons déjà fait connaissance avec notre frise plus haut. Liées aux mystères dionysiaques, elles se tenaient en lhonneur de Bacchus en grec Dionysos, dieu romain de la fureur, de livresse et des débordements, notamment sexuels. Les muses dApollon du temple de Delphes. La Poétique dAristote, la Poétique et la Rhétorique, la comédie, la tragédie, la poésie.
Il va de soi, nous connaissons les penchants de notre recteur pour la poésie, que notre frise est en rapport avec les arts. Il y a cet historien grec Denys dHalicarnasse (54 av. J.-C.- 8 ap. J.-C.), ce dernier aurait reproduit intégralement lOde à Aphrodite. Sapphô était est une poétesse grecque de lAntiquité (85). Elle a écrit une prière adressée par Sappho à la déesse Aphrodite pour que la jeune fille quelle désire réponde à son amour. LOde à Aphrodite, le texte de Sappho, un poème sur la composition stylistique qui se trouve être de la rhétorique. Voici mots du célèbre poème lyrique de lOde à Aphrodite. Toi dont le trône étincelle, ô immortelle Aphrodite, fille de Zeus, ourdisseuse de trames, je timplore : ne laisse pas, ô souveraine, dégoûts ou chagrins affliger mon âme (86). Mais viens ici, si jamais autrefois entendant de loin ma voix, tu mas écoutée, quand, quittant la demeure dorée de ton père tu venais, Après avoir attelé ton char. Quand on passe de lOlympe homérique au culte dionysiaque, on est à moitié chemin du christianisme......
A la Renaissance, la poésie a jouée son rôle de se nouveau mouvement réservé aux hommes ayant un rôle social élevé, ses lettrées, des intermédiaires avec Dieu. Ce nouveau courant littéraire cher aux humanistes. Un héritage, un retour aux sources des poètes antiques, comme son architecture en fin de compte. Noublions pas ce qui fut lénorme succès du grand Boccace, son recueil de nouvelles le Décaméron, ce qui donnera naissance à LHeptaméron de la belle Marguerite, un chef doeuvre de la littérature française.
Le vin est très présent dans la Bible. Il en est fait mention 173 fois dans lAncien Testament et 41 fois dans le Nouveau. Après le déluge, Noé fut le premier à planter une vigne et à senivrer. Il y a la consécration du pain et du vin, fait par le Christ au cours de la Cène, il en nest question dans le Nouveau Testament, de la transformation de leau en vin lors des Noces de Cana. Le premier miracle de Jésus, le changement de leau en vin. Voici juste quelques lignes sur le vin, une façon de légitimer cette frise comme étant une frise pouvant être interprété comme des bacchanales, les fêtes religieuses célébrées dans lAntiquité. Une vielle tradition qui perdure à la Renaissance, ou la vigne et le théâtre, la poésie (87).
« Écoinçon de la porte de gauche »
François Ier (1494 - 1547)
Vers la table des matières
Dans lécoinçon gauche de la baie on reconnaît à gauche la salamandre de François Ier. La salamandre est un emblème familial dont François Ier, il en hérite de son grand-père, Jean dAngoulême. À Chambord, la Salamandre est surmontée dune couronne portant la devise Nutrisco et Extinguo, qui signifie « Je me nourris du bon feu, jéteins le mauvais » (88). Nous retrouvons son emblème au château de Blois. Ici à Bais, elle est représentée de profil, le cou et la tête tournée vers la gauche, (il doit être un symbole, celui qui doit se rapporter au passé) la gueule crachant du feu ; alors que celles du château de Blois se trouvent orientée vers la droite.
La salamandre semble être revêtue d'un caparaçon d'apparat comme celui qui était sur le cheval de François Ier. A droite nous voyons une branche, une grande branche qui serait celle d'un prunier avec des prunes. Merci à l'ami Dominique. Le reine-claude ou prunier d'Italie est un cultivar de prunier. Le reine-claude a été obtenu en France à la suite de la découverte d'un prunier importé d'Asie produisant des prunes de couleur verte. Ce prunier fut apporté à François Ier par l'ambassadeur du royaume de France auprès de la Sublime Porte, de la part de Soliman le Magnifique. Il lui fut donné l'appellation « reine-claude » en l'honneur de Claude de France (1499-1524), femme de François Ier surnommée La bonne reine.
Placé sur laile droite, quant à elle, est surmontée de la salamandre, emblème de François Ier « nutrisco & extinguo » (je men nourris et je léteins).
Sur la façade de lhôtel Groslot à Orléans, dans un médaillon dune des douze lucarnes se trouve dessiné la salamandre avec la tête à gauche (89). Sur une porte, du Château de Chambord, nous trouvons cette la tête tournée vers la gauche. La couronne royale est posée au-dessus de sa tête, comme la majorité des représentations de Salamandre de François Ier. Il y a un autre élément étrange dans cette salamandre, elle semble entourée par des flammes. Ce qui correspondrait à cette information puisée dans Commentaria symbolica dAntonio Ricciardi « La salamandre reposant dans les flammes, symbole du roi de France François, signifie que le roi détruit les méchants et nourrit les bons». A sa droite y figurent délégants rinceaux de feuillages (90).
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Écoinçon de Écoinçon de droite droite »
François Ier (1494 - 1547)
Vers la table des matières
Dans cet écoinçon de la porte de droite il y a un personnage sur un cheval représenté dans un cartouche. Il sagit bien dune représentation de François Ier sur son cheval. Il a fallut un peu de temps pour comprendre le sens donné à cette sculpture. Le cavalier monte a cru, rien dans la tenue de son cavalier nous donne sa description quil est représenté sous le panache de François Ier. Nous apercevons sur le cartouche à gauche et à droite du cheval des initiales bien mystérieuses, PA et à droite LE. Comme nous naviguons sans cesse dans les sculptures avec un langage symbolique, lallégorie, la métaphore, il faut sans doute y voir ici un assemblage de son prénom PA U LE.
Le prénom de François Ier , lui vient du nom de saint François de Paule. Saint François de Paule est né à Paule (en italien Paola), en Calabre (Italie)(91). Il était un religieux ermite italien, thaumaturge, fondateur de lordre des Minimes François de Paule va rester un quart de siècle à la cour de France, où il est protégé par Charles VIII et Louis XII (92). Le cheval est représenté, au moins avec ses pattes avant reposant sur un monticule ? Lors de son entrée royale dans Paris le 15 février 1515, ce jour là correspond au rite politique majeur au cours duquel il accorde des grâces (comme dans notre temps, la tradition des grâces présidentielles !) (93). Ce jour là François Ier est vêtu dun costume en toile dargent incrusté de joyaux, il fait cabrer son cheval et jette des pièces de monnaie à la foule (94). Donc pour résumer PA le U avec le cheval, François Ier le jeune et déjà fougueux cavalier et LE.
« Écoinçon de la porte de droite - Écoinçon à gauche »
Clément Marot (1496 - 1544)
Nous connaissons déjà Clément Marot, le célèbre poète français de ce XVIème siècle, Clément Marot, qui mettra en vers des psaumes de la Bible qui seront chantés dans toute la France. Il a de fortes sympathies pour la Réforme et sa grande liberté desprit lui vaut bien des fois des ennuis.
En 1526, il aurait été dénoncé et détenu dans les geôles du Châtelet. De nouveau arrêté en 1527 à la Conciergerie, c'est là que Clément racontera l'épisode avec esprit dans son épître « Marot prisonnier écrit au Roi pour sa délivrance ».
Clément Marot est à son apogée dans ses publications entre 1530 et 1532. C'est Rabelais qui s'occupera à Lyon de la publication de ses uvres. De sa première édition en 1532 : de L'Adolescence clémentine, La Suite de l'Adolescence clémentine (fin 1533). Puis en 1534, la traduction du premier livre des Métamorphoses d'Ovide. Son premier exil à Ferrare et Venise. Le retour en France, 1541, il publia Trente Psaumes de David, mis en françoys par Clément Marot. En 1542, François Ier fait la chasse aux luthériens, Marot se trouve dans son second exil, à Genève, Savoie et Piémont. Sa traduction des Psaumes fut censurée par la Sorbonne.
En 1543, il s'installe à Chambéry, capitale des États de Savoie, où ce dernier ne craint pas pour ses opinions pour les réformés. Il meurt à Turin en 1544.
Son ouvre littéraire est immense, Clément Marot à tout essayé en poésie, poèmes didactiques amour, humour, politique, religion, négociation, séduction de ses bienfaiteurs ou des dames, épitaphes, rhétoriqueur, épîtres. Rondeaux et ballades.
Nous voyons dans cette sculpture Clément Marot âgé portant la grande barbe qui caractérise sont portrait, tenant à la main une sphère, un globe terrestre. Dans son poème l'Enfer, Clément quittant son Quercy natal, c'est un peu Adam chassé de son paradis terrestre. Bien que nous retrouvons à nouveau ce paradis terrestre cité par Clément, dans le Roman de la Rose, de Guillaume de Lorris entre 1230 et 1245. Une oeuvre remaniée par Clément Marot où n'y retrouve le thème de la contemplation, de l'admiration émerveillée devant le beauté des formes : "Et sachez que je cuidrai estre / Pour voir en paradis terrestre / Tant estoit li leus delitables". Ce paradis terrestre est abordé maintes fois par Clément Marot dans ses nombreux poèmes.
En 1521, Jean et Clément Marot, le père et le fils, concoururent au puy de Rouen : Nous voici conduits à la forêt-jardin de la ballade XIII, qui est tour à tour le Paradis céleste et le Paradis terrestre, comme lindiquent les expressions : « Le Pélican de la forêt célique » et « La grand forêt de Paradis terrestre » (vers 1 et 7). Or la quatrième Bucolique de Virgile est couramment interprétée, tout au long du Moyen Âge et à la Renaissance, comme une prophétie de la venue de Jésus-Christ sur la terre.
Son portrait est entouré de branches d'acanthe, un symbole fort lié à la poésie pour Johannes Lévêque. A sa droite se trouve le portrait de sa protectrice Marguerite de Navarre. La reine de Navarre, le recueil de ses poésies est connu sous le nom de Marguerites (perles) de la Marguerite des Princesses.
Mais que voyons nous avec les six sculptures situées à gauche de la tête de Clément Marot, en fin de compte, à peu près les mêmes que nous verrons plus bas avec la sculpture en face de celle de Clément Marot dans « l'écoinçon de la porte de droite - Écoinçon à droite » dédié à Marguerite de Valois-Angoulême.
Et si ses cinq étranges sculptures, situées à gauche du portrait étaient des éléments d'une écriture hébraïque ! Après avoir étudié le parcours de Clément Marot nous découvrons ce traducteur de psaumes, notamment mis en rime francoise par Clément Marot. Nous allons nous pencher sur les Psaumes de David. Une poésie laïque annonce le succès de cette traduction religieuse dont les formes métriques sont basées sur ses Chansons, déjà si populaires.
La traduction de ses Psaumes de David, Clément aurait été influencé par Marguerite de Navarre et par ses affinités avec l'humanisme et la Réforme. Il s'agit de 150 psaumes hébreux, Clément Marot décédé en 1544, Théodore de Bèze terminera de parachever cette grande oeuvre.
Cette grande oeuvre exprime le « soupir de la pensée transpercée », « la harpe chanteresse » de David, « lâpre saison » des persécutions ou « la douceur très humaine » du Seigneur pour son peuple, sa fidélité à lÉcriture Sainte.
Le premier groupe de sculptures situées à la gauche de sa tête serait des lettres de l'alphabet hébraïque, sous la forme stylisée de ses trois étranges petites sculptures. Parallèlement à la tête. Elle serait la lettre Shin. Selon le point sur la branche du haut, elle se prenonce alors Sin.
Cette lettre shin, est la vingt et unième lettre de lalphabet hébraïque. Sous cette forme dun trident, fourche à trois dents, symbolisant la Trinité. Elle forme un tétragramme, en son centre la lettre Shin, YHSHWH permet de le lire le nom yéshoua ou Josué. Dans le livre de la genèse, cette lettre Shin initie également un des noms de Dieu ; El Shaddaï : « Dieu Tout-Puissant ». Il est le « Dieu puissant de Jacob » (Genèse, les Psaumes de David, mis en vers par Clément Marot). Lui que le ciel révère, que la terre préfère, et tout l'univers le vénère. D'où sans doute le symbole de Clément Marot teant dans ses mains ce globe terrestre. Dans la traduction des spaumes de Clément Marot, Psaume 94. Dieu tout-puissant, Dieu des vengeances. Prières contre les méchants et les hypocrites. Ce "Dieu tout puissant ", Clément Marot le placera maintes fois dans ses spaumes et Epistres.
Une citation de Clément Marot :
Dieu tout-puissant te doint pour t'etrenner,
Les quatre coins du monde à gouverner,
Tout pour le bien de la ronde machine
Que pour autant que sur tous en es digne.
Il existe une variation dans l'écriture du shin ou sin comme la graphie au dessus. Elle était utilisée pour rendre deux sons, quon distingua par la suite grâce à un signe diacritique. Cette lettre se prononce s dur si elle a un point placé en haut à gauche, et sh si le point est placé en haut à droite.
Johannes Lévêque va jusqu'au bout dans ses sculptures comme toujours en employant les allégories. Nous voyons très bien sur la photo en dessous, dans la ce shin, cette lettre a la forme d'un trident ou d'un tricorne, sur la tête de la première dent nous trouvons un point.
Dans le carré nous voyons ce dernier élément de sculpture semble être attaché, lié par une lanière à partir du cou ou de l'épaule de Clément Marot. L'histoire de ce noeud que nous trouverons aussi lié à Marguerite de Navarre plus bas. Autour de son cou cette sorte de lanière et comme si cet ensemble formant un fardeau sur son dos, pour lui ce noeud semblant être fixé à la pierre. Voir la symbolique du noeud avec l'étude de ce noeud avec la sculpture de Marguerite de Navarre plus bas.
Il s'agirait selon des tephillin, (judéo-araméen) en hébreu : tefilla, aussi appelés phylactères (en grec ancien) « talisman, amulette ») dans les sources chrétiennes, ils sont des objets de culte propres au judaïsme. Dans notre époque éctuelle, ce Tephillin du bras et de la tête onstitués de deux petits boîtiers cubiques contenant quatre passages bibliques et attachés au bras et à la tête par des lanières de cuir, ils sont portés lors de la lecture du shema et de la prière matinale des jours profanes par les hommes ayant atteint leur majorité religieuse.
Ce noeud des Tefillins de la main et de la tête, est conforme à la loi hebraïque (Halakha) reçue par Moshé sur Le Mont Sinaï. Sur les tefillins de la tête il est fait d'une grande boucle pour tenir sur celci, ce noeud sous forme de la lettre "dalet". Daleth signifie « porte » en hébreu. Elle est la lettre qui symbolise un point de passage décisif, une porte qui ouvre sur un nouveau monde : le « Royaume », la Terre promise.
Sur le tefillin du bras il a une boucle plus petite pour quon lajuste sur le haut du bras, ce noeud est sous forme de la lettre " ; yod. La lettre Yod, la Main de Dieu. Yod est la signature de Dieu dans la création. Ces deux lettres ensemble avec la lettre "shin" qui est collée sur les Tefillins de la tête, forment le mot "Shadai".
EL-SHADDAÏ: « Dieu Tout-Puissant », le « Dieu puissant de Jacob » (Genèse 49.24, Psaumes 132.2, 5).
EL = il est le terme générique pour désigner Dieu. Shaddaï en hébreu, est formé des lettres shin, dalet et yod (lecture de droite à gauche).
Les deux lesttres, Dalet et Yod
Il reste deux autres petites sculptures situées à la gauche, qui semblent définir uune seule lettre. Peut être le lettre Tzadi ou Tsadi. Tzadi dans le Zohar est la lettre qui cache le secret de la Torah. Cest la lettre qui cache le secret du chemin. Cette lettre dans cette version a la particularité de changer de forme, quand elle est en fin de mot. Tsadi est un mot qui définit que la personne est sur le bon chemin.
Tsadi-Alef = Naissance = Sortie (Pessa'h) = Assistance de l'Instructeur / Extériorisation du Potentiel. Shadaï : Force de la Pensée de l'Énergie. Ce terme est inscrit sur les (mezouzot ou mezouzah) apposées à l'entrée d'une maison et d'une pièce afin de se rappeler à chaque déplacement la présence du Créateur. Source : Le pouvoir et la protection de l'étude de la Torah.
La mezouzah (hébreu : « linteau » ; plur. mezouzot) désigne par métonymie un objet de culte juif apposé au chambranle de lentrée dune demeure.
« Écoinçon de la porte de droite - Écoinçon à droite »
Diane de Poitiers (1500 - 1566) ?
De notoriété içi à Bais, les anciens prêtres ou historiens disent volontiers qu'il s'agit du portrait de Diane de Poitiers la femme célèbre à cette époque là. Ce second portrait, serait donc celui de Diane de Poitiers, elle était comtesse de Saint-Vallier, duchesse de Valentinois, Diane de Poitiers fut la favorite ou maîtresse du roi Henri II. Passionnément catholique, elle sappuie sur les Montmorency et les Guise et encourage les persécutions contre les protestants (97.
Et si cette sculpture n'était pas celle de cette dame Diane, mais le portrait d'une autre femme. Le roi fut marié en première noce avec Claude de France (1499-1524), elle est la fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, devient duchesse de Bretagne en 1514 et reine de France en 1515. Le couple ont eu six enfants. Sa seconde épouse était Éléonore de Habsbourg (1498-1558). François 1er a eu de nombreuses maitresses, voici les plus connues durant son règne. Sa première maitresse était Françoise de Foix, la comtesse de Châteaubriant (1495-1537). La seconde, Mary Boleyn (1499-1543). Anne de Pisseleu, la maîtresse de François 1er.
La duchesse d'Étampes, Anne de Pisseleu, elle est de grande culture et ainsi que la passion des arts comme François. Elle est appelé « la plus belle des savantes ». Entre le moment de l'élaboration du frontispice, le retour de Jehan Levesque et la construction de la porte Saint Marc en 1545.
La mise en scène, le travail du maître d'oeuvre a demandé du temps, de la réflexion, François 1er décède en 1547, depuis 1527, que Anne de Pisseleu (1508-1580) est officiellement la favorite du roi. De Anne de Pisseleu, ont l'a dit d'elle qu'elle est une femme politique. Cette dernière a une grande influence sur le roi. Elle est une diplomate en puissance, elle est adhérente aux idées de la Réforme, elle est soutenue par les protestants, religion quelle prendra par la suite.
La duchesse dÉtampes entretient de très bonnes relations avec Marguerite de Navarre, cette dernière va lui dédier son poème La Coche (1541-1542). Anne de Pisseleu, est comparée à « un soleil au milieu des estoilles ». Elle se trouve en conflit avec Anne de Montmorency depuis plusieurs années. Très cultivée, la duchesse protège les écrivains et les artistes, Rabelais et Jean Goujon et notamment Clément Marot.
Nous avons tous ses portraits sous les yeux, il est difficile de retrouver une ressemblace avec celui de la sculpture, de tous ses portraits de femmes de l'époque, selon les artistes et les différents années des reproductions nous pouvons avoir énormément de différences entre les mêmes portraits.
Diane de Poitiers est mariée à 15 ans avec Louis de Brézé (1463-1531), grand sénéchal de Normandie de trente-six ans son aîné. Elle est la dame dhonneur de la reine Claude de France, de la mère de François 1er , Louise de Savoie. En ce temps selon des protestants, Diane aurait été la maitresse de François 1er, mais les preuves manquent aujourd'hui à cette rumeur. Veuve en 1531, elle prend le titre de feu son mari "sénéchale de Normandie", elle rentre alors à la cour du prince Henri d'Orléans, le futur roi de France Henri II, ce dernier convole en juste noce en 1533 avec Catherine de Médicis. Diane est la préceptrice du jeune prince, âgée de vingt ans de plus, cette dernière devient sa maîtresse et conseillère à partir de 1537-1538.
Il faut attendre le courrement du jeune Henri II en 1547 au décès de son père. Diane reçoit en cadeau les bijoux de la couronne, la comtesse de Saint-Vallier, se voit attribuer les titres de duchesse de Valentinois, puis celui d'Étampes. Le château de Chenonceau devient le cadeau, la demeure de Diane de Poitiers.
Nous connaissons aujourd'hui le chateau de Chenonceau, comme étant un chef d'oeuvre de l'architecturale de la Renaissance. Il est trouvé des monagrammes étranges dans le chateau, des deux demi-cercles entourant le H majuscule peuvent s'interpréter comme des C ou des D.
Nous retrouvons un autre joyau de la Renaissance française, le château d'Anet, le roi Henri II, fait construire pour sa maîtresse Diane en 1548, celui qui deviendra "le château de Diane de Poitiers". Bien que Louis de Brézé, le mari de Diane, le grand sénéchal de Normandie, avait hérité de la propriété d'Anet en 1494.
Un autre château mérite notre attention, c'est celui d'Écouen, il faut construit à partir de 1538 par le connétable de France, Anne de Montmorency, qui fut au service de François Ier. Il est envoyé en disgrâge par Anne de Pisseleu. Puis il sera réabilité sous le règne d'Henri II. Diane et Anne deux rivales, à la mort de son père, Henri II, la dépouilla Diane de son duché dÉtampes au profit de sa propre maîtresse.
Selon l'histoire, Diane savait user de son intelligence et de son charme pour séduire le jeune Henri, et nignorait pas les moyens de parvenir à ses fins. Leur amour naquit dune rencontre entre deux esprits. Ils devinrent amants en fin dannée 1536 ou début 1537, certainement au château dEcouen, résidence favorite dAnne de Montmorency. Au matin de leur première nuit, Diane écrivit un petit poème et ladressa à Henri :
Au matin de leur première nuit, Diane écrivit un petit poème et ladressa à Henri :
« Voici vraiment quAmour, un beau matin,
Sen vint moffrir fleurettes très gentilles
Car, voyez-vous, fleurettes si gentilles
Etaient garçon, frais, dispos et jeunet.
Ainsi tremblotante et détournant les yeux,
« Nenni » disais-je. « Ah ! Ne soyez déçue ! »
Reprit lAmour et soudain à ma vue
Va présentant un laurier merveilleux.
« Mieux vaut » lui dis-je, « être sage que reine ».
Ainsi me sentis et frémir et trembler,
Diane faillit et comprenez sans peine
Duquel matin je prétends reparler
Ainsi commençait lune des liaisons royales les plus constantes et les plus inattendues de lhistoire de France. Le beau cadeau d'Henri. Construit en 1548 pour Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II, le château dAnet est un véritable joyau de la Renaissance française.
Ses châteaux de la Renaissance seront les oeuvres de prestigieux architectes, sculptures etc... Philibert Delorme, Jean Bullant, Jean Goujon, Bernard Palissy, Jean Cousin, Jules Hardouin-Mansart.
L'histoire raconte que cest dans ce château en 1533, que Diane et Henri seraient devenus amants, alors quils étaient invités par leur ami commun, Anne de Montmorency.
Il y a de fortes chances qu'à cette époque de la pleine renaissance, tous ses artistes, poètes, etc... devaient au courant des potins de l'époque, des aventures des rois et reines, des maîtresses, de la politique. Notre Johannes Lévêque, ce magister, théologien, le passionné par la poésie, qui avait sans doute exercé son métier dans la région de Paris, revenu à la cure en 1542, nous rapporte sa vie sur ce frontispice.
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Écoinçon de la porte de droite - Écoinçon à droite »
Marguerite de Valois-Angoulême (1492 - 1549)
Marguerite de Valois-Angoulême ou Marguerite de Navarre tenant dans sa main gauche un objet, peut être cassé ?, celui d'un miroir ? Sur les cotés de la tête est dressé deux espèces d'oreilles ?, comportant deux fleurs des marguerites, plus cette troisième sur le sommet de son crâne. Et si notre recteur en faisant réaliser cette sculpture dédiée à la belle Marguerite avait laissé un rébus.
L'uvre littéraire de la Marguerite des Marguerites est très importante. Le Dialogue en forme de vision nocturne, paru en 1524. Le Miroir de lâme pécheresse, paru en 1527/1529. Les Marguerites de la Marguerite des princesses, publication entre 1531 et 1533. Les Chansons spirituelles : La Comédie de la nativité de notre seigneur Jésus-Christ (vers 1530). La Comédie de ladoration des trois rois (vers 1530). La Comédie des innocents (vers 1530). La Comédie du désert (vers 1530). Ses récits ont été publiés après 1547 d'après cette étude de (Félix Roque Atance. Les comédies profanes de Marguerite de Navarre : aspects de la satire religieuse en France au XVIème siècle). Voir ce résumé de La polémique religieuse dans le théâtre de Marguerite de Navarre de Olga Anna Duhl.
Le Malade, farce écrite en 1535-1536. La Coche (1541). La Comédie des Quatre Femmes (février 1542). Trop, Prou, Peu, Moins, farce écrite en 1544. Le Navire, écrite à Tusson en 1547. La Comédie sur le trépas du roi date de fin 1547. La Comédie de Mont-de-Marsan, datée du Mardi-Gras 1548. Et la dernière parution, publiée à titre postume par Claude Gruget en 1559 ; LHeptaméron, recueil de 72 nouvelles, bien qu'il est possible d'avoir des nouvelles publiées avant 1547.
Ce qui nous concerne ici avec les sculptures du frontispice, celles liées à Clément Marot et Marguerite d'Angoulême, c'est l'hommage rendu par le passionné par la poésie, le magister Johannes Lévêque. Il a d'un coté un Clément Marot, il est sans conteste le poète le plus important de la cour de François Ier et de son époque dans cette grande Renaissance. Et une Marguerite de Navarre, nommée la dixième muse du Parnasse. Une femme plus que engagé pour l'époque.
Ce travail pour ce frontispice par Johannes Lévêque, commencé très certainement vers 1540 comme nous avons deux dates qui le confirme. 1548 étant la date de la porte du coté nord. Bien que dans frise dorique ou une fausse frise dorique, sujet vu plus haut. Cette frise a put être remaniée pour en reporter la date de décès de Marguerite en 1549, allusion au 57 pétales, donnant son âge 57 ans en 1549. Hasard ?
Ce qui nous cherchons c'est un lien pour faire parler cette dernière sculpture liée à Marguerite. Johannes Lévêque, sans doute initié à l'école de chez André Alciat en ce temps, il nous a laissé un rébus avec ses petites sculptures dans la grande. A gauche une branche de prunier en souvenir de la Reine Claude, cette branche est positionnée vers la gauche, symbole d'un passé. Marguerite tient à la main un objet, celui du miroir de l'âme pécheresse ? Ou bien une bible. Derrière sa tête un boudin/couronne qui nous renvoi à la sculpture du dais dédiée à Saint Jean lÉvangéliste. Mais ici ce boudin/courrone est orné de Marguerites, comme sur le portrait réalisé par Jean Clouet.
Cette sculpture prise sous un autre angle de vue nous apporte des précisions, que voyons nous, à gauche un espèce de noeud rattacher à une courroie ? qui semble s'accrocher à son épaule gauche avec une sangle qui passe sous sa robe, comme pour Clément Marot, nous trouvons ce même type sculpture. Photo de droite, que dire de ses deux étranges petites sculptures, celle de gauche semble monter en hauteur et la seconde qui semble parallèle à la première et tourner vers la gauche.
Cette sculpture pourrait se rattacher, à établir le lien entre Marguerite de Navarre et Guillaume Briçonnet, aumônier d'Anne de Bretagne en 1496 et François Ier, l'envoie à Rome, dans les années 1516-17. Il est abbé de Saint-Germain-des-Prés, il fait un grand ménage, éradiquer les abus, mettre fin aux désordres et revivifier la ferveur, la spiritualité, la règle et la vie monastiques. Il connait depuis 1505, Jacques Lefèvre dÉtaples. François Ier lui obtient lélection au diocèse de Meaux. En 1521, il devient le directeur spirituel de la sur du roi de France, Marguerite, reine de Navarre.
Guillaume Briçonnet va s'entourer de nombreaux théologiens et prédicateurs comme Jacques Lefèvre dÉtaples, Guillaume Farel, Gérard Roussel, François Vatable et les autres qui formeront lécole ou le cénacle de Meaux, foyer de réflexion et de réforme de lÉglise de Meaux.
Ce qui nous intéresse est ce lien créé entre Marguerite et son directeur spirituel Guillaume Briçonnet. Il en résultera une grande correspondance qui sera échangée de juin 1521 à novembre 1524 entre Marguerite dAngoulême, duchesse dAlençon et future reine de Navarre, et Guillaume Briçonnet, évêque de Meaux et tête du mouvement évangélique français. Entre Préréforme et mysticisme.
Que retenir de cette correspondance entre les deux personnes, les courriers de Marguerite seraient des lettres de confession, adhérante à la philosophie augustinienne. Guillaume Briçonnet, va participer à l'emploi de l'Écriture sainte, les Psaumes, et abondamment recours à Saint Jean, soit 230 mentions pour son l'Évangile dans ses traductions et interprétations essentiellement spirituelles. Il est le publicateur du travail de Jacques Lefèvre dÉtaples, rendu célèbre par sa traduction commentée du Nouveau Testament en 1523 et de lAncien Testament en 1528.
Lefèvre maîtrise mal le grec et encore moins l'hébreu. En 1517, Erasme édite le premier Nouveau Testament grec, tandis que paraît la première Bible hébraïque imprimée. Quand à Jacques Lefèvre, il se contente de traduire la Vulgate de saint Jérôme. Dès 1523, il fait paraître à Paris un Nouveau Testament en deux volumes.
Marguerite apprend, le latin, le grec, lhébreu, mais aussi litalien et lespagnol. Les petites sculptures situées à la droite de son portrait pourrait être une symbolique, une série de lettres de l'alphabet hébraïque. Formant ainsi une phrase. Marguerite de Navarre restitue ainsi ce que sa foi lui promet écriture esquisse la vision delle-même que lui offre sa croyance inébranlable en Dieu et à laquelle elle aspire tant. Comme en exemple dans lEpître de Paul aux Hébreux 11, 1.
Et si cette étrange sculpture, située à droite de l'épaule était un élément d'une écriture hébraïque ! Cette lettre pourait être la lettre Ayin. Ce mot hébreu Ayin signifie « il ». C'est le symbole de : vision, perception, point de vue, révélation, théorie, réflexion de l'âme, passage de l'invisible au visible. Nous aperçevons sur la branche de gauche des ornements, il s'agirait d'un tag, elle est une ornementation qui peut décorer certaines lettres de lalphabet hébreu. Elle est constituée dun petit trait vertical surmonté dun point.
Nous le voyons bien sur cette sculpture plus haut sur la photo, cette couronne dite de 3 taguim. Il s'agit d'une écriture ashouri, une méthode d'écriture de l'hébreu qui semble avoir été adoptée par les Juifs.
En 1531 était édité à Alençon, chez maistre Simon du Bois, Le miroir de l'âme pécherresse, pour Marguerite de Navarre, il était son premier poème mystique imprimé en vernaculaire français. Ce poème est nourri de sa correspondance avec Guillaume Briçonnet. Alors que lévêque marie les idées novatrices de lévangélisme aux fleurs de la doxa misogyne, lautrice revisite la question de linfériorité féminine. Larticle, révélant un débat implicite entre eux sur les représentations de la femme, met en évidence un traitement inédit de la question féminine qui place Le Miroir en précurseur inattendu de LHeptaméron.
Ce Miroir de l'âme pécheresse. Entre discord de l'esprit et de la chair. Oraison de l'âme fidèle. Oraison à Jésus Christ. Cette lettre hébraïque que l'on dit être « l'organe qui permet la perception du monde et qui est le « miroir de l'âme ».
Cette grande dame Marguerite, la poétesse, surnommée la dixième muse du Parnasse, très chère dame au yeux du Magister Joannes Levesque. Ce lieu, mont Parnasse, cette montagne du centre de la Grèce, qui surplombe la cité de Delphes où on parlait l'oracle d'Apollon à travers sa prophétesse, la Pythie. Le temple dApollon, lieu du culte de Dionysos. Parnasse consacré à la fois au dieu Apollon et aux neuf Muses. Des neuf muses olympiennes, nous en connaissons au moins une dans l'oeuvre de notre Joannes Levesque, Thalie, qui présidait à la Comédie. Calliope était la Muse de la Poésie épique, que nous devons avoir à défaut de l'avoir identifiée sans doute. Clio, la muse de l'histoire. Érato, la poésie lyrique et érotique, à voir ! sur ce frontispice. Euterpe, la muse qui présidait à la musique. Melpomène, la muse du Chant, de l'Harmonie musicale et de la Tragédie quand elle est associée à Dionysos. Polhymnie, la muse de la Rhétorique, de l'éloquence. Terpsichore, est la muse de la danse.
« Un cartouche dans larchivolte de la porte de droite »
« Jonas est fils dAmittaï : qui veut dire « Dieu est Vérité »
Vers la table des matières
Il est difficile de dire ce que représente cette sculpture, ce que son auteur veut en donner, une symbolique à laccoutumé de son maître en théologie. Sur la gauche, à la vertical une bête, on dirait le corps dun agneau sans tête, ou bien un veau, le sacrifice de lanimal, mais la tête de cet animal, qui semble représenter la tête dune créature étrange qui se trouve placée à la verticale de lautre animal, une tête, de poisson ? Cest Jonas qui, par prophétie et par le Saint-Esprit a dit en voyant Jésus : « voici lAgneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (101). Cette étrange tête semble être accrochée en pendentif, sortant de la gueule dun autre monstre ayant plus haut un cou assez fin mais en allant plus en hauteur avec le cou plus volumineux. Cette espèce de serpent passant par un trou en haut du cartouche. Dans le reste du cartouche sont gravées des feuilles. A droite dans le bord du cartouche deux choses bizarres qui semblent pendent dans un bouquet de feuilles dacanthes. Que pouvons comprendre dans tous ses symboles. Létrange animal sortant du trou du cartouche pourrait bien être un serpent. Lespèce grosseur dans ce qui semble être le cou de lanimal serait une proie. Le symbole du serpent. Dans lévangile de Jésus-Christ de Luc 11:1-20, or, quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent à la place dun poisson (102).
« Le poisson de Jonas »
Il existe dans la bible lhistoire, donné dabord sous le nom de vectis, nom qui été aurait dabord attribué à une espèce de serpent, puis une sorte de poisson dont il est parlé dans Isaïe, chapitre 27.1 (103). La baratelle, connue dans les auteurs grecs sous le nom de zygoena. Il était connu depuis longtemps dans lantiquité (104), un drôle de poisson, il na la tête ni ronde, ni haute, ni plate, ni en pointe, mais élargie des deux cotés, et étendue transversalement, comme une barre. Comme certain auteur le signale, il a été souvent commis des erreurs entre plusieurs espèces de poissons dans lantiquité ou chez les grecs, le même poisson pouvait avoir une appellation différente. Nous avons daprès la légende que le prophète Jonas fut avalé par une baleine, mais des auteurs parlent du squalus carcharias de Linnæus ou autrement dit le grand requin blanc. Vulgairement nommé poisson de jonas, qui est le galeus omium màximus de Barrere (105). Il y a une grande similitude entre la tête du poisson sculptée plus dans le cartouche et cette photo du requin carcharias.
Que devons-nous donc comprendre dans ce second cartouche, une suite de Jonas. Des feuilles de ricin un serpent est enroulé... évocation des tentations de Jonas de se rebeller contre Dieu ? Nous voyons au milieu du cartouche comme deux pattes dun oiseau, sagit-il dune colombe. Jonas était prophète reconnu, Dieu lappelle et lui demande daller chez les païens...(106). Tout simple, il discute avec Dieu, et décide de se défiler en partant le plus loin possible vers lOuest...(107). Pourquoi parler de Jonas ? Parce que Yona en hébreu = colombe (108).
Le serpent peut être un symbole de résurrection chez les premiers chrétiens. Le serpent, il est celui du thérapeute, le double serpent du caducée, et le symbole du Christ, comme on la vu longtemps sur des images ou des sculptures religieuses. Mais il est nécessaire à lhomme de monter dun cran pour le voir, de redevenir simple, uni, intègre, comme la colombe (109).
En guise de conclusion, nous trouvons Jonas au dessus de la porte de gauche qui symbolise les enfers et au centre le purgatoire et à droite le pardon, le repentir. Jonas se trouve dans le ventre, dans les entrailles du grand poisson, cest lenfer. Durant trois jours et trois nuits, Jonas resta dans le ventre du poisson, le temps dun passage dans le purgatoire. Le livre de Jonas est aussi unique, tout entier il est consacré à la valeur du repentir.
« Le chapiteau de gauche et ses trois faces »
« La muse Thalie »
Sur le chapiteau de la colonne de gauche, se trouve orné de la muse Thalie nue, portant le masque de la comique et la houlette. « Thalie devint facilement, avec le temps, la Muse de la comédie, qui avait eu son origine dans les Dionysies champêtres. Au lierre bachique qui orne sa tête, à son costume, quelle porte de la main droite, au masque quelle tient de la gauche on la reconnaît facilement pour la Muse du genre comique » (110). Sur cette même colonne nous avons une tête, un masque dans un médaillon ou autre forme. A lorigine la muse Thalie faisait partie de la troupe folâtre des compagnons de Dionysos. Il y aurait autant de masques que de personnages dans la Grèce Antique. Quelquefois elle figure avec Melpomène dans les pompes triomphales de Dionysos (111). Sur les deux autres faces nous voyons un ange ailé, sagit-il de Hypnos. Et le second pourrait être Thanatos, le frère jumeau dHypnos. Thánatos est la personnification de la mort.
« Au milieu de la colonne de gauche, deux sculptures »
« Le masque Prosôpon ou le Père, le Fils et dEsprit »
Vers la table des matières
Sur cette colonne nous avons un médaillon avec
un masque. Il pourrait sagir dune
représentation de Prosôpon, il est peu
employé dans le Nouveau Testament, et désigne
le visage plus que le concept moderne de personne. La notion
de « personne » en philosophie et christianisme ;
retour à lÉvangile. Sa signification de
masque de théâtre, de personne au sens de
personnage, ce qui laisserait entendre que la Trinité
est une seule chose, mais qui prend des masques de
Père, de Fils et dEsprit.
Prosopon, il est traduit par « personne »
mais en réalité, sa signification originale
est « visage » ou « masque ». Ils sont
connus comme les masques « Tragedie & de la Comedie
» du nom des deux anciennes muses grecques, à
savoir Melpomène, la muse de la tragédie et
Thalie, la muse de la comédie (112).
Il existe une étude sur la diffusion dun type
de masque entre la Grèce et lInde et le Japon.
Par François Pannier. Cette étude comprend 16
pages, nous allons juste y apporter un complément qui
savère rejoindre ce que nous avons
déjà parlé plus haut à propos du
dieu Dionysos.
Dionysos et Artémis, sur les origines du
théâtre. Il y a eu des masques, des mascarades,
des confréries à masque et à
déguisement, il y en a eu certainement en
Grèce, spécialement dans le culte
dArtémis. On les appelle masques
scéniques ou rituels. Il y a aussi
lutilisation, des masques et cette relation de
Dionysos avec le monde des morts, lors des fêtes des
Anthestéries, qui sont une fête de la fin de
lhiver et une fête des morts
célébrée dans la Grèce antique.
Selon François Pannier : Cétait
loccasion pour les âmes des morts de revenir,
accompagnées des porteurs dinfluences
maléfiques, miasmes de lau-delà que les
Grecs appelaient Kères. Ses Kères étant
les filles de Nyx, la déesse de la nuit, les
surs de Thanatos (113).
Certaines sociétés font revêtir un
masque dinfamie à ceux quelle veut
discréditer, comme une sorte de peine afflictive et
infamante, au même titre que le pilori. Nous allons
cette mise au pilori avec la sculpture suivante.
Le frontispice renaissance de léglise de
Bais
« Au milieu de la colonne de gauche, deux sculptures »
« Un personnage dans un pilori ou carcan »
Juste en dessous de la précédente sculpture, nous avons une étrange représentation, celle dun personnage emprisonné dans un carcan, ou dun pilori. Nous pensons que ce personnage se trouve assis sur une selle de cheval. Donc vraisemblablement une représentation dun chevalier. Le pilori était un signe de haute justice. Le carcan était un collier métallique servant à attacher un condamné en lexposant à linfamie dune humiliation publique. Cest en 1523 que fut mis au gibet Jean Vallière, un ermite augustin de communauté de Livry près de Pressy (114). Puis il fut brûlé pour « pour les blasphèmes et énormes paroles par lui dites à lencontre de notre créateur Jésus et sa digne mère la Vierge Marie ».
Ce Jean Vallière avait dit on subit linfluence du mouvement de Meaux, comme Lefèvre dÉtaples. Il avait son abbé, Jean Mauburnus qui correspondait avec Érasme, puis comme dès 1520, les écrits de Martin Luther se propageaient très rapidement chez les lettrés. Il faut attendre 1526 pour y consulter les premières traductions en français et 1530, pour la traduction de la Bible en français de Lefèvre dÉtaples. Mais avant ça il y avait eu lexécution du jeune clerc de lévêché de Meaux Jacques de Pavannes. Il avait eu le malheur de traduire des textes de Luther. Il fut exécuté en 1525 (115). Il faut aussi y déplorer deux autres exécutions, les trois premières victimes de la réforme à Paris. Malgré Théodore de Bèze, lhumaniste et théologien protestant, le traducteur de la Bible, professeur, ambassadeur et poète. Il fut le porte-parole de la Réforme en France au colloque de Poissy, puis pendant les guerres de religion. Les bourreaux ne chômeront pas encore dans Paris, avec plusieurs exécutions de protestants, comme pour la potence « La croix du Trahoir » et « Le pilori des Halles » (116). Il y eu beaucoup dautres condamnations pour luthéranisme en France. Lhomme ou la femme était condamné à la langue perforée et resté exposé une heure au pilori. Ou bien passés par lépée, les soupçonnés dhérésie seront marqués au fer chaud en forme de croix et auront loeil crevé ou le poing coupé. Les supplices ne manquaient pas en ce temps-là.
« Le chevalier Louis de Berquin, (1490 - 1529) »
Pour cette sculpture, que nous avons découvert en page précédente, ce personnage au pilori, il pourrait sagir de la représentation de Louis de Berquin, né vers 1490, il était un gentilhomme flamand, un brillant humanisme. Docteur en théologie et conseiller du roi. Un traducteur dÉrasme et chevalier. Nous pensons quil fut un personnage important pour notre recteur, le mettant à lhonneur sur ce frontispice. En 1525 il publiait Declamation des louenges de mariage. Louis de Berquin, va être sauvé par le roi François 1er une première fois. Dénoncé, accusé dhérésie les professeurs de théologie de la Sorbonne. Il est finalement déchu de tous ses titres. Il sera à nouveau incarcéré en 1529. Il est sommé dabjurer ses erreurs. Il refuse. Ce qui lemmena en fin compte sur le bûcher. On brûlera tous ses papiers et ses livres devant lui, ensuite il fut mis au pilori, on lui perça la langue avec un fer rouge, on lui imprima sur le front limage dune fleur de lis. Pensant que François 1er allait une fois de plus le sortir de cette mauvaise situation, mais François, nen fit rien, sans doute fut-il une négligence de sa part (117). Le 16 avril 1529, Louis de Berquin est placé sur le bûché de la place Maubert, elle était située dans les quartiers de la Sorbonne. On dit que Louis de Berquin aurait peut-être le Martin Luther français.
Il avait pourtant eu le secours de la sur du roi, Marguerite de Valois-Angoulême, qui était duchesse dAlençon en 1509, puis devenu reine de Navarre en 1527. Elle était passionnée de littérature et elle demeurait souvent à la Cour du roi, elle côtoie Jacques Lefèvre dEtaples et Guillaume Briçonnet, il est même dit quelle échangée avec lui, une correspondance intellectuelle entre les années 1521 et 1524. Il y avait à cette époque aussi son valet de chambre, Clément Marot en 1513, qui était au service de la reine Claude, la première épouse du roi. Sans oublier Guillaume Farel du groupe des réformateurs (118). En 1526, le maître cardeur, Le Clerc, qui brisant une statue de la Vierge, na fait, dit-il, quobéir aux injonctions de lécriture, linterdiction des « images taillées ». Le bourreau lui arrache le nez avec des tenailles ardentes et lui coupe la main droite et tandis que le feu monte autour de lui, il chante haut et fort le psaume CXV, « de quoi, dit la chronique, mille personnes furent émerveillées » (119).
Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, survient l'affaire des Placards, l'énorme scandale qui va toucher de plein fouet François 1er, le roi s'emporte, il s'agit d'un crime de lèse-majesté. Il s'agit en réalité d'un placardage clandestin d'un texte anticatholique sur les murs des lieux publics à Paris et dans plusieurs villes de province.
François 1er, qui menait jusque là une politique de conciliation en faveur des réformés et des calvinistes et des luthériens, Martin Luther ayant publié ses 95 thèses en 1517 à Wittemberg. Des arrestations ne se firent pas attendre, un certain Étienne de La Forge, riche marchand et ami de Jean Calvin, fut au nombre des six condamnés au bûcher en janvier 1535. Antoine Augereau, accusé d'avoir imprimé les placards, fut pendu et brûlé.
Des calvinistes comme Jean Calvin prirent le chemin de l'exil.
« Le chapiteau central et ses trois faces »
« La sculpture aux deux chiens - La déesse Hécate - Zeus - Astéria »
Vers la table des matières
Photo de gauche, face du coté gauche. A droite face de droite.
Sur la colonne centrale en dessous du chapiteau se trouve, une sculpture centrale, celle dune jeune fille, à la gauche se trouve un personnage barbu, les bras étendus, à la droite une femme, cheveux au vent, les deux personnages regardant de trois quart le personnage central. En dessous se trouve les têtes de deux chiens reliés ensemble par leurs langues et formant un nud et collier, il est difficile dinterpréter lensemble. Le personnage de gauche pourrait être représenté sous les traits Persès (Titan). La femme pourrait être, Astéria, qui serait la mère dHécate (120). Elle fut aimée de Zeus, face trois, le portrait du barbu), qui la poursuivit. Mais elle était en couple avec Persès fils dHélios, dans la mythologie grecque, il est difficile de se retrouver. Leur fille étant Hécate, la déesse canine des enfers. Hécate ou surnom de Phylax, la gardienne ou de Propylaia, la gardienne des portes, et ses chiens (121). Elle est considérée comme la messagère des démons et des fantômes, on dit quelle rôde autour des tombeaux et quelle appelle les spectres du monde inférieur afin de terroriser les humains. Elle serait aussi la conductrice des âmes qui emporte la tempête avec ses chiens. Cette colonne centrale est très importante dans cette façade.
Il est raconté que cette divinité grecque, ne nourrit daucun mythe, elle se contente juste dassister aux chemins que chaque humain se doit demprunter au cours de sa vie terrestre. Celle de sa naissance, du mariage, de la procréation et pour finir, la mort. Hécate est donc là pour veiller que ces chemins soient bien effectués sans dommage, elle gère donc cette vie terrestre et elle nhésite pas à faire aboyer ses chiens si une mort est annoncée prématurée (122). Hécate est la déesse de la frontière entre lhumain et le divin. Mais aussi la gardienne des portes, qui font passer dun monde à lautre. La gardienne des portes des enfers, parce quelle relierait les enfers, la terre et le ciel (123). Ici ses deux chiens sont reliés attachés par leurs langues, pour les empêcher daboyer. Sans doute pour le libre arbitre, chacun étant libre de mourir, une simple hypothèse.
« La colonne centrale - Larchange aux deux burettes et son aspersoir »
« Larchange Michaël, Mickaël ou Michel »
Toute cette délicieuse ornementation na nullement le caractère religieux qui convient à un temple chrétien », écrit le chanoine Brune, mais Bourde de la Rogerie dit : ce dernier navait pas remarqué le cartouche aux burettes. Il semble dailleurs que ce cartouche sculpté a été jugé insuffisant par ce denier, et quon a voulu protester dune façon plus formelle et plus apparente contre le paganisme de toutes ces sculptures lorsquon a gravé, en 1566, sur les vantaux des maximes pieuses (1) Selon la description de Bourde de la Rogerie en 1924 ; un cartouche et une tablette sculptés sur les faces latérales du dé de la colonne médiane portaient probablement une inscription et une date qui ont disparu.
Un très curieux motif sculpté en un endroit moins, exposé, à mi-hauteur du fût de la même colonne, a été épargné une charmante figure ailée ange, génie ou amour surgit à mi-corps de la gaine de pierre qui retient encore les épaules et les avant-bras les mains ont réussi à se dégager et tiennent un ruban auquel est suspendu un cartouche circulaire et au milieu dune couronne de feuillage sont figurées deux burettes et son aspersoir ou goupillon. Le chanoine Russon, en 1961, décrit les portails dans son livret, La Paroisse de Bais. Sur la colonne centrale, se trouve un sylvain aux bras passés dans lécusson qui nomme comme flexible. Ce quil nomme comme un Sylvanus (ou Sylvain), il était est un dieu de la Rome antique, tutélaire des forêts. Là à priori cela ne semble pas très dactualité dans cette représentation. Même si le chanoine Russon raconte quil y a sur les colonnes et même derrière celles-ci, des motifs dornementation comme des fruits, feuilles de laurier ou dolivier (124). Selon labbé Grasset, diverses explications ont été données qui ne paraissent pas déraisonnables. Sont-elles absolument justes, cest ce quil y a de plus difficile à prouver. Voici donc ce qui a été dit : Le sculpteur aurait eu la pensée de nous rappeler les grandes pensées du ciel, du purgatoire et de lenfer (125).
Lenfer serait représenté par deux personnages sculptés dans la pierre ; dun côté, un pauvre malheureux, dont la tête est passée dans un carcan, ainsi que les deux mains : allusion possible au damné jeté dans les ténèbres extérieures, les pieds et les mains liés (126). Sur la colonne du milieu, il y a deux burettes, et deux aspersoirs ; allusion possible à la sainte messe et aux services offerts pour les défunts, car au-dessus il y a un buste humain, orné de deux ailes, qui pourrait alors ne pas représenter un ange, niais plutôt une âme humaine, délivrée des flammes du purgatoire par la vertu du saint sacrifice. Sur la colonne de droite, il y a, en dessous, une figurine un peu abîmée : cest celle dun enfant, et qui pourrait nous rappeler lInnocence. Au milieu, un ange, habitant du ciel. Au-dessus, une figure un peu grimaçante et sévère, indice peut-être du repentir.
Le nombre des pécheurs est, si grand quau ciel doivent dominer les âmes repentantes. Etant donné que les deux autres colonnes semblent assez bien nous rappeler lenfer et le purgatoire, il semble assez naturel de penser que sur cette troisième nous retrouvions lidée du ciel. Du moins, que les visiteurs de notre église se rappellent tous ces grandes vérités si importantes et si salutaires. Nous allons répondre aux écrits de labbé Grasset, nous savons maintenant que le personnage au carcan est la représentation de Louis de Berquin. Puis il propose pour la colonne du milieu, les deux burettes, et deux aspersoirs. A priori il y a une erreur, sur une carte postale du début du siècle, nous voyons bien le plateau avec les deux burettes et un aspersoir et aussi un vase, la sculpture étant endommagé depuis.
Les deux burettes : sont deux les flacons utilisés pour la célébration de lEucharistie dans la liturgie catholique. Généralement placés sur un plateau, lun contient le vin qui servira durant la consécration, et lautre de leau. Il y avait aussi le bénitier portatif en forme de vase et son goupillon. Donc un seul aspersoir qui sert à asperger deau bénite. Ce buste humain, orné de deux ailes, nous avons la réponse plus haute. « Comme Bourde le décrit, notre charmante figure ailée ange, génie ou amour qui surgit de la gaine de pierre, serait lArchange Michael».
LArchange Michael est lun des Archanges les plus connus, les plus aimés et les plus invoqués ! Son nom signifie, Celui qui est comme Dieu. Lange Michael est celui qui donne accès au Paradis (127). Nous trouvons partout dans léglise catholique que LArchange Saint Michel, venu comme lAnge porteur et serviteur et le grand gardien de la sainte Eucharistie. Vous découvrez dans le portrait et les études du recteur Joannes Levesque, qui après avoir obtenu sa License ès Arts pour obtenir à la suite son master ou Maître ès Arts, il va étudier les traités de Dieu, & des divins attributs de la Trinité, & des anges. Avec son travail dhumaniste sur cette façade et des sa pré-réforme, la porte du protestantisme, la question se pose, les protestants croient ils aux anges et notamment aux archanges comme Michel et Gabriel ?
La foi chrétienne, et en particulier celle des protestants, repose sur le témoignage de la Bible. Il y a de nombreux récits danges du premier au dernier livre qui la compose. Dans la Genèse 16 et 22, dans lApocalypse (128). Dans lévangile selon saint Luc 1,19 et 26, avec le récit de lannonciation, lange qui visite Marie porte dailleurs le nom de Gabriel . Larchange Saint-Michel, est représenté ici comme émergeant dune sorte denveloppe, nous y voyons Saint Michel, à priori émergeant des limbes selon la tradition. Car avant larchange Saint Michel, pris son épée et dit, je men vais de la part du Père tout puissant descendre dans les limbes, et enchaîner Satan au fond des abîmes.
Et si tout simplement, encore une fois de plus nous tombons sur La Divine comédie de Dante. Cest pour Dante, Lenfer, le Purgatoire et le Paradis (128). Pour Dante, le Purgatoire est une montagne le long de laquelle court une corniche que gravissent les pénitents qui purgent dans ce trajet les sept péchés capitaux. Les âmes qui y résident finiront, forcément, au Paradis, et le Purgatoire disparaîtra dailleurs lors du Jugement dernier. Les deux poètes Dante et Virgile sont transportés sur la rive opposée par la barque de Phlégias, quatrième gardien de lEnfer. Là se dresse la cité de Dité (sixième cercle), dans laquelle sont punis les pécheurs conscients de leur péché. Devant la porte fermée de la ville, les deux amis sont bloqués par les démons et les Érinyes ; ils nentreront que grâce à lintervention de larchange Michel et verront alors comme sont châtiés ceux « che lanima col corpo morta fanno » (« qui font mourir lâme avec le corps »), cest-à-dire les épicuriens et les hérétiques parmi lesquels ils rencontrent Farinata degli Uberti, lun des personnages de lEnfer dantesque les plus fameux. Dans La Divine Comédie, Dante parle de deux sortes de nuages, les représentants comme métaphore, les « vrais nuages » et les « nuages troubles » (129).
« Caché derrière les colonnes, centrale et de droite, les anges de la Sainte Trinité »
Vers la table des matières
Photo de gauche, nous avons un ange de sculpté dernière la grande colonne de gauche. Le second est sculpté derrière la petite colonne à gauche de la porte de droite. Quand à celui-ci, il est trop abîmé par le temps. Mais quand nous le regardons de près, il sagit dun ange. Le troisième est sculpté derrière la colonne de la porte de droite. Pour ses trois sculptures. Sont-ils, les anges de la Trinité. Je vais prendre exemple sur la description dun texte en rapport avec la paroisse du diocèse de Nancy qui se trouve être dédiée à la Sainte Trinité. Des trois anges, à partir dun icône, lange de gauche représente le Père : lui est droit, alors que les deux autres personnages sont inclinés vers lui. Ici à Bais, lange derrière la colonne centrale, des deux portes, il est représenté en position droit. Tandis que celui de la grande colonne à gauche est penché vers la droite et celui derrière la colonne à droite est penché vers la gauche. Tous deux regardant bien le Dieu le Père. Daprès lauteur de Nancy. Le personnage central serait Dieu, les deux autres anges, seraient, un le Fils bien aimé. Le second est lEsprit du Père et du Fils (130).
Dans le Nouveau Testament, Michaël ou Michel est celui qui combattra dans le ciel lors de lApocalypse. Larchange Gabriel dans le récit de lannonciation, est lange qui visite Marie. En colonne centrale des deux portes, nous le connaissons, larchange Michaël, il est lange du Père. Les deux autres sous les noms de Gabriel du Fils, et Raphaël du Saint-Esprit. La foi chrétienne, de même que celle des protestants, se base sur le témoignage de la Bible. Les récits des anges sont présents du premier au dernier livre qui la compose la bible.
« Le paganisme de labbé Grasset »
Daprès labbé Grasset, le chanoine Brune, reconnaît dans les ornementations, avec les sculptures de notre façade, que tout cela na nullement le caractère religieux qui convient à un temple chrétien. Labbé Grasset, répond, « Il semble dailleurs ce cartouche a été jugé insuffisant », sans doute voulant parler dune représentation plus chrétienne dans la sculpture de ce cartouche aux deux burettes et son aspersoir. Avec ce cartouche, il sagit de la représentation dun plateau et ses accessoires pour la célébration de leucharistie. Si nous résumons bien, la réflexion de labbé Grasset, est tout à fait censée, dun coté nous avons une façade sculptée qui relèverait dun caractère pas très chrétien, notamment avec les tables de la loi, qui nous le verrons plus loin, sont 100 % protestantes, et ses fameuses maximes pieuses sur les portes, qui en donnerait une version plus que chrétienne.
En réalité comme nous lavons déjà constaté, loeuvre de notre recteur, est celle dun visionnaire, dun humaniste chrétien, un héritage de lhumanisme de la Renaissance, qui se trouve être un humanisme et avant tout chrétien. La redécouverte du savoir antique. Les récits de la mythologie grecque. Donc nous trouvons donc tout cela normal et ce fameux paganisme, est en fin de compte un jugement mal interprété.
Comme notre inventaire de notre frontispice se déroule selon l'implantation des sculptures, au nombre de 64. Nous verrons dernière une colonne que nous avons la représentation de la Sainte Cène pour les protestants, mais bien caché derrière la colonne, comme pour dissimuler le coté protestant de la communion. Lensemble étant comme nous le verrons, sculpté dans un oblique, le recteur a-t-il voulut nous dire quil avait un penchant vers la sainte cène des protestants, mais en fin de compte il garde la tradition des chrétiens. Il reste bien un humaniste dans lâme, nous le constaterons encore plus loin. Ou bien s'agit il de la signature d'une autre personne que nous allons découvir plus tard.
Sur cette colonne entre le haut avec la déesse symbolisant Hécate qui était la déesse des enfers, parce quelle relierait les enfers, la terre et le ciel. Cet ange ailé sortant dune enveloppe mystérieuse et son plateau avec ses deux burettes et son goupillon. Il pourrait être aussi lange Thanatos, ou lange de la mort, il a mission de passeur dâme et Hécate la déesse des enfers ou la gardienne des portes, en muselant ses chiens, est là pour laisser les défunts à leur libre choix vers la mort. Le pavot symbolise le repos éternel. Nous lavons sur notre façade.
Le pavot est attribué à Morphée, le dieu des Songes dans la mythologie grecque, il est le fils dHypnos, dieu du Sommeil. Hypnos, Thanatos et Nyx, la déesse de la Nuit, ils portaient des couronnes de pavots. Vivent dans le monde souterrain, obscur et brumeux, qui était traversé par le fleuve de loubli, le Léthé.
Le premier des scandales que dénonce Luther est labus qui est fait des indulgences, autrement les aumônes. Le clergé catholique ayant pris lhabitude de récolter contre la promesse dun allègement des peines qui attendaient les pécheurs au Purgatoire, antichambre du Paradis (131). Cela serait une invention du dogme léglise catholique, faite durant le Moyen Âge, mais sa doctrine est appliquée tardivement entre le XVème et XVIème siècle. Mais dans lAncien Testament, dans IIème livre des Machabées, les juifs de lAncienne Alliance priaient pour les morts. Ici nous nallons pas nous battre dans des démonstrations, qui avait raison, les catholiques ou les protestants, nous devons simplement répondre à ce que nous avons avec nos sculptures (132).
Les Églises chrétiennes issues de la Réforme, luthérienne et calviniste, puis ensuite les Evangéliques, et léglise anglicane, refusent lexistence du purgatoire, car cela nétait pas écrit nominativement dans la Bible. En 1515, Érasme décide de proposer une nouvelle édition du Nouveau Testament à lEurope chrétienne de son temps. Jacques Lefèvre dEtaples est le premier à traduire la Bible en français à partir de la Vulgate latine, puis du Nouveau Testament en 1524 (133). Elle suscite la formation de petits groupes qui se réunissent pour lire la Bible en y puisant un nouvel élan de foi. Lefèvre dEtaples, voulait sortir lÉglise de sa décadence intellectuelle et morale de lépoque, la réformer de lintérieur ; il ne rompit jamais avec Rome. Il fut le précurseur didées nouvelles et, surtout, permit à la génération suivante une connaissance directe des textes bibliques. Erasme ne place dopinion théologique précise à propos des indulgences qui sont applicables aux âmes du purgatoire.
Le maître Joannes Lesvesque, va donc sinspirer des textes du nouveau testament pour réaliser ses sculptures et ses fresques. Comme vous le verrez plus bas dans le chapitre consacré aux tables de la loi, le recteur, est un humaniste chrétien, donc un réformé. Mais ce dernier est resté un chrétien comme Lefèvre dEtaples. Il est décédé depuis onze ans, quand ce décalogue, qui est authentifié comme étant 100 % protestant, dont les portes de léglise sont posées en 1566. Il faut se rendre à lévidence que notre recteur qui avait prit en compte lexistence du purgatoire pour en faire une représentation sur nos colonnes. Avec son ange qui semble sortir dune enveloppe à partir de cette colonne. Cet ange sortant de son enveloppe, pourrait être Thanatos, aussi est appelé également la Mort, il a pour frère jumeau hypnos, qui se trouve jamais bien de lui (134).
Nous pourrions très certainement en avoir sa représentation derrière la troisième colonne. Il est le dieu du sommeil et des rêves. Thanatos avait pour mission de transmettre par les rêves la peur de la mort aux humains et Hypnos la douceur de la vie. Nous pourrions aussi avoir un ascenseur direct, sans passer par le purgatoire, un allez simple vers le paradis. Ce fameux paradis présent toujours dans la mythologie grecque, sous le nom des champs Élysées, champs Élyséens, ou tout simplement lÉlysée, sont les lieux des Enfers où les héros et les gens vertueux goûtent le repos après leur mort (135). Comme nous devons respecter une certaine hiérarchie dans létude de notre façade et de ses sculptures, parfois comme ici, nous entamons un sujet, mais en fin de compte, ses discussions vont se retrouver dans les réécits qui vont suivent. Car nous pouvons y apporter de nouvelles pistes avec des sculptures comme celles des pavots que nous trouvons nombreux sur cette façade. Une nouvelle piste va souvrir avec nos portes ! Pourquoi avons nous deux portes, certainement prévue dans larchitecture de notre recteur, bien que cela entraîne une contradiction dans linstallation du décalogue protestant. Mais cela pourrait être aussi l'effet du hasard, quelques années plus tard.
Nous verrons plus loin, « les portes des songes » comme précédemment avec le pavot qui se trouve associé au dieu Hypnos et à son frère Thanatos. Les deux frères passaient par deux portes, lune faite de corne pour les rêves véridiques, lautre divoire pour les rêves mensongers.
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Le chapiteau de la troisième petite colonne et ses trois faces »
Il est difficile dinterpréter la sculpture sur cette face gauche de la dernière des trois petites colonnes. Il pourrait sagir dun monogramme. La face principale, second cliché, est ornée de feuilles dacanthes, mais le sens donné à la sculpture de gauche reste inexpliquée.
Sur cette dernière face, il pourrait sagir du portrait de Clément Marot, sur cette sculpture nous voyons quil semble parler ou tirer la langue. Il existe des tas de portrait de cet homme et en voici un qui lui ressemble. Buste de Clément Marot, fontaine à Cahors
« Haut de la troisième petite colonne de droite »
« Un lion Phénicien »
La représentation du lion est attribué à Saint Marc, dans la bible. Lexplication usuelle veut quune des premières phrases de son évangile soit : « une voix crie dans le désert ». Cette « Vox clamantis in deserto » est celle de Saint Jean-Baptiste ; on lassimile au rugissement du lion (137). Lorsque Samson arriva aux vignes de cette ville, voici quun jeune lion rugissant vint à sa rencontre. (, AC.) Dans le symbolisme biblique, le lion sert à représenter la justice ainsi que le courage (Ézéch. 1:10 ; Rév. 4:6, 7 ; 5:5). Au Moyen Age le lion était considéré comme un symbole de force et de courage.
Ici le lion ne se trouve pas ailé, nous voyons dans la représentation dun lion Phénicien. Il serait le lion pour lhistoire de Clément Marot, il fut lun des premiers poètes français moderne, il est né en 1496, et mort en 1544. Il fut le poète officiel de la cour de François Ier. Il avait en ce temps-là, la protection de Marguerite de Navarre, née Marguerite dAngoulême, la duchesse dAlençon, la sur du roi de France François Ier. Ayant de fortes pensées pour la Réforme ainsi que pour Martin Luther, cela lui valut de faire de la prison, puis lexil en Suisse et en Italie. En 1532, Clément Marot, lors de son enferment à la prison du Châtelet, écrit Epître à son ami Lion. Lépître, est dun genre littéraire particulier, il na pas de forme fixe, tiré dun poème dHorace. Il est question que ce poème est destiné à un personnage fictif ou bien réel, une fable mêlant des sujets variés. Clément Marot va écrire pour son ami Léon Jamet et a pour objet la demande du poète daide pour sortir de prison (138).
La vie de Clément Marot est un long parcours, il va laisser derrière lui une uvre diversifiée, poète, traducteur des Psaumes, etc... Jean de La Fontaine, qui apprécia beaucoup Marot sen est inspiré de son épître, pour rédiger sa fable, le Lion et le Rat, soit sa onzième fable. Doù cette lexpression. « On a souvent besoin dun plus petit que soi ».
« Au milieu e la troisième petite colonne de droite »
« Portrait dune femme en buste, de trois quarts vers la gauche »
Celle qui se trouve représentée dans la sculpture de droite, elle est un buste de femme, de trois quarts vers la gauche, il doit sagir du buste de Marguerite de Navarre. Elle pourrait être représentée sous une forme de protection, étant symbolisée ici avec son châle relevé, donnant une impression davoir une paire dailes. Comme sur la photo de gauche, elle porte un châle. Nous alors voir à la page suivante la courte biographie de Clément Marot. Photo une, Marguerite de Valois. Statue du jardin du Luxembourg.
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Au bas de la colonne de droite »
« Un cartouche avec un personnage »
Clément Marot (1496 - 1544)
Le personnage qui se trouve sculpté dans ce cartouche est usé par le temps, est-il la représentation de Clément Marot. Il a été relevé par Bourde de la Rogerie ou avec le chanoine Brune, que ce portrait avec la détérioration que nous connaissons aujourdhui, quau début du XXème siècle, dans le cartouche, il était encore visible le visage dun jeune garçon. Le lien est assez facile à réaliser entre ses trois sculptures sur cette dernière petite colonne. Clément Marot était le fils de Jean des Marets dit Marot, anciennement marchand, il devint poète, pas trop mauvais, car un jour, on le présenta à la reine Anne de Bretagne, qui en fit son poète attitré. Le jeune Clément après avoir été étudiant à la Sorbonne, et très jeune pris le chemin de son père et devint à son tour un poète. En 1513, Clément a 17 ans et devient lhomme de chambre au service de Marguerite dAngoulême, qui en ce temps est la duchesse dAlençon. Le jeune Clément, le poète est pris sous la protection de la belle Marguerite, celle que lon surnommera la « dixième des muses ». On dit que la belle Marguerite qui protégea aussi longtemps quelle put, le chevalier Berquin et Etienne Dolet, mais ses derniers finirent par être condamnés au bûcher à la place Maubert (140). Cette colonne pourrait représenter pour Clement Marot le paradis à un certain monment de sa vie. Contrairement à son paradis dans ses épitres. "Jamais je n'entre en paradis".
« Le chapiteau de la première grande colonne et ses deux faces »
Malheureusement nous nallons pas vous apporter pour une fois des réponses dans lidentification des sculptures sur ce chapiteau de la grande colonne de gauche
Le frontispice renaissance de
léglise de Bais
« Caché derrière la grande colonne de gauche »
Caché, sculpté derrière cette colonne, voici la photo, à priori, il sagit dun calice au premier plan, coiffé dune pale liturgique, le linge carré qui est posé sur le calice. Sagit-il du calice recevant le vin de messe. Placé au-dessous un autre calice, celui des hosties à priori, surmonté dun étrange assemblage, on dirait un sac, un sac à farine ? Dans lequel se trouve un personnage, nous notons un bras sur le côté, la tête dune personne est placée contre la colonne. Sur la tête il a un bonnet, le sculpteur a même représenté le cordon du bonnet, une finesse de lartiste.
Si nous tentons de retrouver la symbolique apporté à cette sculpture, nous devons chercher dans le symbole de la communion, mais devons nous y voir un lien avec un culte de léglise réformée. La communion pour les protestants est la Cène, qui signifie « repas », ou bien le terme cène, ou sainte cène, mais on parle aussi de leucharistie, de communion, de repas du Seigneur.
La Cène est le nom donné au repas communautaire établi par Jésus-Christ, le soir précédant sa mort, qui dit : « faites ceci en mémoire de moi ». Le partage du pain et du vin, le repas est célébré par la communauté pendant le culte. Tout bon chrétien est invité à la Sainte Cène (141). Le pain et le vin, corps et sang du Christ au moment du partage, redeviennent pain et vin après la Cène. Pour les luthériens, ils ont rejetés la transsubstantiation, il est remplacé par la consubstantiation, ce qui se trouve définit, que le pain et le vin restaient pleinement pain et vin tout en étant pleinement chair et sang de Jésus Christ. Pour les Calvinismes, donc ceux des églises réformés, qui croient à la théologie chrétienne selon laquelle Jésus-Christ est personnellement présent dans leucharistie. La transsubstantiation pour les catholiques, étant un phénomène surnaturel, qui signifie littéralement la conversion dune substance en une autre. Calvin ne soutient donc pas cette dernière doctrine, dite magique. Pour les catholiques, le pain et le vin équivalent au corps et au sang du Christ alors que les Protestants ny voient quun symbole (142).
« Une coupe de communion et une patène à pied, un pain »
Dans ce court exposé sur les objets sculptés derrière cette colonne, pouvons avoir la confirmation que cet ensemble est bien lié au culte de léglise réformée. La première sculpture est bien celle représentant, non pas un calice, le terme usité chez les protestants serait une, « coupe » ou de « coupe de communion ». La forme du calice est proche de celle des objets catholiques, une coupe montée sur une tige et un pied (143). Et la différence entre un calice chrétien résiderait dans sa décoration, sans fioritures. Comme il se trouve raconté dans un inventaire de lAssociation pour la conservation du patrimoine religieux en Alsace, le culte doit être beau par la prière, et non par le décorum. Quand au second « calice », il sagit dune patène à pied, nous le reconnaissons parfaitement sur la sculpture. La patène est montée sur un pied. Son plateau peut être plus ou moins grand, car les Réformés utilisent volontiers du pain au levain, ce qui nécessite un plateau plus grand que pour les hosties en usage chez les Luthériens.
Nous apercevons donc que la sainte coupe est censée recevoir le sang du Christ, elle est obturée par un ensemble non définit comme un morceau de pâte à pain ? A la manière de la pale chez les catholiques. Ce qui place lautre accessoire, la patène avec ce qui semble être un personnage, symbolisé par un pain au levain. Dans beaucoup de temples protestants, il existe une grande variété de pratiques quant au type de pain utilisé, mais en règle générale les hosties nétaient pas utilisées, quoique Calvin ninterdisait pas lemploi de lhostie. Lusage le plus utilisé chez les réformés était le pain levé (144). Doù sans doute cette symbolique que nous retrouvons avec se pain personnalisé avec un personnage. Le mystère demeure quand à cet ensemble représenté sculpté à loblique, nous avons aussi différents ornements qui composent lensemble, nous naurons les réponses à tout ! Notre recteur avait il un penchant pour la Sainte-Cène, qui désignait la communion pour les protestants, mais avec des divergences entre Luther et Calvin pour la pratique. Cette sculpture se trouve bien à labri des regards. Ou bien sagit il de la signature de Jean Goujon, larchitecte, sculpteur protestant. Jean Goujon que nous retrouverons dans le chapitre III.
La coupe dans la bible peut symboliser le jugement de Dieu (Jérémie 25.15 ; Matthieu 26.39 ; Apocalypse 14.10, 16.2ss), jugement qui est venu sur Jésus-Christ, qui a pris le jugement des péchés sur lui, se substituant ainsi à ceux qui placeront leur foi en lui pour leur salut, ce que nous célébrons lors de la Sainte-Cène (ou Eucharistie). Peut-être que le personnage est ainsi trempé dans la coupe, dans le sang de Christ, bénéficiant ainsi de sa purification en sidentifiant à la mort de Christ et à sa résurrection en sortant de la coupe (cf. Apoc 7.14).
Si le personnage est un boulanger, il est possible que la symbolique renvoie aussi au pain (ou lhostie) qui est trempé dans la coupe selon plusieurs traditions (catholique (intinction), orthodoxe et certains protestants). On voit un mélange des métaphores dans cette Icône.
La coupe (voir image jointe, ou encore ici : là (Christ dans la coupe) et là ) est ainsi devenue le symbole de la nouvelle alliance de grâce en Jésus-Christ (Luc 22.20 ; 1 Corinthiens 11.25), ce qui vient contrebalancer lancienne alliance mosaïque (les deux tables) qui apportait la condamnation (cf. 2 Corinthiens 3.6-8 ; Hébreux 9 et 10).
Comme cet espace devant les portes était destiné à lenseignement, il y aurait plein de choses à dire à partir de cette sculpture dune coupe avec un homme dedans.
Pasteur Benoît Baslé, Église Protestante Évangélique De Vitré
« Le chapiteau de la deuxième grande colonne et ses trois faces »
Idem comme pour le chapiteau de la première grande colonne, nous navons pas les réponses dans lidentification des sculptures sur ce chapiteau de la grande colonne de droite. Le personnage sur la face de gauche, pourrait ressembler au portrait dAristote. Derrière cette grande colonne, nous avons lange qui penche la tête vers la gauche ! Nous terminons ici létude notre frontispice avec ses ses portails, du moins pour ses frontons et ses cinq colonnes. Nous en avons pas encore terminé avec notre frontispice.
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Les deux magnifiques et magistrales portes datées de 1566 »
Vers la table des matières
Il sagit de deux portes de grandes dimensions du portail dentrée ouest, M. Brune, va écrire, on na garde de les oublier, et voici ce quil en dit : « Lon est tout surpris de lire, sur les battants des portes, des passages de lEcriture sainte, qui rappellent, par un contraste frappant, la sévérité de lEvangile et le respect avec lequel il faut aborder le lieu saint. « Sur la porte de gauche on lit : Lex Dornini immaculata, convertens animas. Testimonium fidèle Domini, sapientiam praestans parvulis. Aperise portas ut ingrediatur gens justa, custodiens veritatem : vetus error abiit. La loi du Seigneur est immaculée et convertit les âmes. La parole de Dieu ne trompe point et donne la sagesse aux humbles. Ouvrez les portes et laissez entrer la nation juste, gardienne de la vérité : lantique erreur a disparu».
« Sur la porte du côté droit, « Au haut de la porte se trouve la date de 1566 » On lit : Custodi praecepta unca et, vives, in custodiendis illis retributio multa. Non est hic aliud nisi domus Dei et porta caedi ; cest-à-dire : Gardez mes commandements et vous vivrez : ceux qui les observent seront généreusement récompensés. Cest ici la maison de Dieu et la porte du ciel.
Portes construites en deux vantaux, chaque porte mesurant, pour lintérieur de léglise, 4,20 mt par 2, 10 mt et en façade 4,10 mt par 2,10 mt. Lensemble des portes furent classées à linventaire des monuments historiques par arrêté ministériel du 26 octobre 1910. Il ny a pas grand chose dofficiel, suite au classement des portes. Ce portail de style renaissant est exceptionnel, il mêle une iconographie profane, frise du cortège de Bacchus et des sentences bibliques en latin et en français. Cette iconographie dinspiration luthérienne a pu être suggéré par lintervention de Renée de Rieux, femme de Guy XVIII de Laval, convertie au protestantisme.
Comme pour le portail occidental à deux baies jumelées porte les inscriptions : J.V.S. (JESUS VIVENTIUM SALVATOR) ET I.V. (INITIALES DE JEAN LEVEQUE, MORT EN 1545). Le porche monumental qui le protège dit porche des malades est daté 1582. La porte du collatéral nord, dite porte sainte Marse, est également datée 1545 et 1548 sur le vantail. Ce texte comporte de nombreuses erreurs. Nous en parlerons par la suite (145).
Photo des deux portes magnifiquement restaurées en 2016, par lentreprise des ateliers Perrault, du Maine et Loire
Le frontispice renaissance de
léglise de Bais
« Le décalogue ou tables de la Loi »
Vers la table des matières
La première table de la loi relative à
Dieu La seconde table de la loi relative au
prochain
Les commandements tels que le protestantisme le proposent sur les portes de léglise de Bais en 1566. Les Tables sont écrites en lettres dor sur fond azur, ce sont les couleurs du blason royal des Valois (146).
PREMIER COMMANDEMENT
Ecoute
Israël je suis le Seigneur, ton Dieu, qui
tai tiré hors de la terre dÉgypte,
de la maison de servitude
Tu nauras point dautres dieux devant moi
II - DEUXIÈME COMMANDEMENT
Tu ne te feras didole taillée, ni
semblance quelconque qui soit au ciel la dessus, sur la
terre en bas, ni des choses qui sont dans les eaux dessous
la terre ; tu ne les adoreras point, ni les honoreras, car
je suis le Seigneur, ton Dieu, fort, jaloux, visitant
liniquité des pères sur les enfants
jusquà la 3ème et 4ème
génération de ceux qui me haïssent, et
faisant miséricorde à mille
générations à ceux qui maiment et
gardent mes commandements
III - TROISIÈME COMMANDEMENT
Tu ne prendras point le nom du Seigneur, ton Dieu, en
vain, car le Seigneur ne tiendra point pour innocent celui
qui aura pris le nom du Seigneur, ton Dieu, en vain
IV - QUATRIÈME COMMANDEMENT
Aie souvenance de sanctifier le jour du sabbat : 6
jours tu travailleras et feras toutes tes uvres, mais
le 7ème jour est le repos du Seigneur, ton
Dieu ; tu ne feras aucune oeuvre en lui, toi, ni ton fils,
ni ta fille, ton serviteur, ni ta servante, ton
bétail, ni létranger qui est dedans tes
portes, car en six jours Dieu fit le ciel et la terre et la
mer et toutes choses qui sont en eux, et se reposa le
septième jour ; et pourtant le Seigneur a béni
le jour du repos et la sanctifié
V - CINQUIÈME COMMANDEMENT
Honore ton père et ta mère afin que tu
vives longtemps sur la terre, laquelle le Seigneur, ton
Dieu, te donnera
VI - SIXIÈME COMMANDEMENT
Tu ne tueras point
VII - SEPTIÈME COMMANDEMENT
Tu ne paillarderas point
VIII - HUITIÈME COMMANDEMENT
Tu ne déroberas point
IX - NEUVIÈME COMMANDEMENT
Tu ne diras point faux témoignage contre le
prochain
X - DIXIÈME COMMANDEMENT
Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain, tu
ne prendras pas la femme de lui, ni son serviteur, ni sa
servante, ni son buf, ni son âne, ni aucunes
choses qui soient à lui
Le sommaire de toute la loi
Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton
cur, et de toute ton âme, et de tout ton
entendement : cest le premier et grand commandement ;
et le 2, semblable à lui, est : tu aimeras ton
prochain comme toi-même
De ces 2 commandements dépendent toute la loi
et les prophètes
La fin des commandements est charité
Cest la voie : cheminez en elle
Le frontispice renaissance de léglise de Bais »
Nous arrivons à un moment où nous devons apporter dans ce travail des informations sur les recherches. Comme il a été écrit dans lintroduction, il y a eu en fin de compte très peu de personnes à avoir étudié ce frontispice et porche, depuis sa construction. La rumeur ou les rumeurs qui circulent à Bais ou dans la région daprès certaines personnes, la construction de ce frontispice, aurait été réalisé par deux équipes, en deux temps à vrai dire, une première phase où il aurait été tenté de réaliser un frontispice dans lart de la renaissance, mais en fin de compte, un travail de basse facture, des sculptures disposées un peu nimporte comment, un travail inachevé avec le bandeau comme nous lavons découvert.
Bien évidemment il faut y retenir ce M. Henri Bourde de La Rogerie, avait noté dans son étude, pour que cette rumeur soit diffusée et prise en considération par quelques personnes. Mais aujourdhui à ce stade des recherches, nous savons que ses informations sont infondées. Une seconde équipe aurait terminé ce frontispice en y mettant un langage lié au protestantisme. Il est vrai quau gré des rencontres avec des personnes, comme le jour des journées du patrimoine où on vous dit, ce frontispice ou porche est protestant.
Vous vous engager dans les recherches avec des à priori, pendant des semaines, vous tournez en rond dans vos recherches, puis en cherchant à identifier les tables de la loi qui se trouvent sur les portes, vous trouver sur internet, une copie presque conforme des vôtres, et vous penser que celles de Bais furent copiées à lépoque sur ce modèle. Un tour aux centre des archives de ville de Vitré nous apportant pas grand chose de plus sur le fait que le l´intervention de Renée de Rieux, la femme de Guy XVIII de Laval, qui fut convertie au protestantisme, à Vitré, aurait laissé son empreinte ici à Bais.
Cette façade que lon dit protestante et qui vous pose des soucis à identifier, il faut donc contacter directement les protestants. Il existe un musée protestant de la Fondation Bersier sur internet où je dépose , le 16 septembre 2019, un premier message à lintention des savants, des théologiens afin didentifier nos sculptures et tables de la loi. Le 20 octobre, je reçois un mail en réponse. Le 24, la directrice de la rédaction, du journal de la Réforme, me réponds que mon message a été passé dans leur journal.
Le 4 novembre, un abonné du journal de la réforme, me propose son aide pour identifier notre frontispice, étant un architecte du patrimoine, mais à priori ayant donné les premières informations, mais cette architecture, le sujet, ce travail était trop lourd, étant en activité et bien occupé. Me donnant des pistes comme la DRAC et des adresses, mais dans la foulée je recevais un mail de la Présidente de la Société de lHistoire du Protestantisme Français, Mme Isabelle Sabatier, et me conseille de contacter, le Pasteur Paul Lienhardt. Membre de la Société de lHistoire du Protestantisme Français, il est un expert reconnu des Tables de la Loi dans les temples des premiers temps de la Réforme. Il est très intéressé et prêt à entrer en contact avec vous. Mais il na pas de messagerie électronique.
Fin octobre un contact avait été établit avec le Pasteur Noé Walter qui était avec le Pasteur Paul Lienhardt, tous les deux officiants à lÉglise Protestante Unie de Melun. Le Pasteur Paul Lienhardt, me demandant de lui envoyer par courrier des photos et le texte des tables, mais ce dernier me mettait en garde par lintermédiaire du Pasteur Noé Walter, que beaucoup des décalogues de cette période étaient des décalogues de léglise catholique, car il nexistait en France que les tables connues, les plus anciennes de France, étant celles de e la chapelle du château de Chamerolles (Loiret).
Début décembre je reçois un appel sur mon portable, le Pasteur Paul Lienhardt me disant sur ma messagerie que je lavais choqué, après avoir reçu mes photos et son texte, il a été choqué car le décalogue de Bais était daprès lui des tables 100 % de conception protestantes et comme nos portes portent la date de 1566, ses tables se trouvent alors pour lexpert Paul Lienhardt, les tables les plus anciennes de France, posées au XVIème siècle et encore en place. Après un contact au téléphone avec le pasteur Lienhardt, en lui donnant le maximum des informations sur nos sculptures, ce dernier à tout de suite compris leurs significations, sur le travail réalisé par le recteur Joannes Levesque. dans une période appelé de la renaissance, de lhumanisme chrétien. Un frontispice né de cet humanisme chrétien, par ce recteur Joannes Levesque. Mais dont ce décalogue protestant ne fut pas posé en 1566 dans le cadre dun temple protestant.
Ce qui fut confirmé entre temps par le pasteur Denis Vatinel, ce dernier ayant été prévenu par le pasteur Paul Lienhardt, tout de suite après mavoir connu. Jai reçu un appel téléphonique de M. Denis Vatinel, me disant quil était rouge de honte de découvrir si près de chez lui, des éléments non connus et liés aux protestants, car beaucoup darchives et déléments historiques ayant été détruits. Le plus des cadeaux que je pouvais lui faire en début du mois de novembre 2019, était de lui envoyer les photos de notre frontispice. Ce dernier sest ensuite plongé dans lexamen des documents et jai eu des réponses. Une première époque de style gothique avec les niches votives qui devaient contenir des statues. Ensuite il a été plaqué sur cette façade le décor de style Renaissance avec les colonnes et cette très originales et très mystérieuses sculptures qui fait penser à un enseignement ésotérique.
La relecture de la mythologie gréco-latine dans un but philosophique est connue depuis lAntiquité. Les citations bibliques sur les portes sont en latin et rappelle que depuis le XIIIème siècle la lecture de la Bible est interdite aux laïcs et réservée au clergé. Le peuple ne sachant pas le latin ne pouvait pas comprendre ce qui était écrit pas plus quil ne comprenait loffice religieux tout entier dans la même langue. Une version protestante du XVIème siècle pour les tables, elle est en français. On trouve des décalogues provenant de temples du XVIIème siècle dans des églises catholiques comme à Pont-Audemer en Normandie. Elles se retrouvent dans les églises et non à lextérieur comme chez vous à Bais. Car ce moment là, le pasteur Denis Vatinel, que ses tables dataient de la fin du XVIIème siècle : ce qui mapparaît comme un trophée, une prise de guerre, lapposition des tables de la Loi en Français sur les portes. Mais le pasteur Paul Lienhardt, me contactant dès le lundi pour me dire que le pasteur Vatinel se trompait et que nos tables étaient à 100 % du XVIème. Les portes à Bais qui donnent sur le porche, se être un narthex, à la fois faisant partie de léglise et en dehors de léglise.
Il nous restait donc à poursuivre notre enquête pour y obtenir un plan global, une lecture appropriée, résoudre lhistoire de notre frontispice et de son porche. Nous allons reprendre les derniers éléments de nos phrases en latin et leu traduction par le pasteur Denis Vatinel.
« Le décalogue protestant »
Comme on le voit, à la suite des commandements, ci-dessus, marqués selon le texte de la Bible, on a écrit, ici, un sommaire de la Loi, tel quil fut donné par Jésus-Christ aux Pharisiens qui linterrogeaient sur le plus important des commandements. Lavant -dernière ligne est une parole de Saint Paul, et la dernière un mot du prophète Isaïe. « Sur la première porte de gauche on lit : Lex Dornini immaculata, convertens animas. Testimonium fidèle Domini, sapientiam praestans parvulis. Aperise portas ut ingrediatur gens justa, custodiens veritatem : vetus error abiit.
La loi du Seigneur est immaculée et convertit les âmes. La parole de Dieu ne trompe point et donne la sagesse aux humbles. Ouvrez les portes et laissez entrer la nation juste, gardienne de la vérité : lantique erreur a disparu». Esaïe 26 verset 2. Ouvrez les portes. Laissez entrer la nation juste et fidèle. Aperite portas et ingrediatur gens juxta custodiem veritatem. Verset 3: la vieille erreur sen est allée, vetus error abiit.
Tiré du psaume 19 verset 8 (texte latin de la Vulgate de Saint-Jerôme). La Loi du Seigneur est parfaite, elle restaure lâme. Lex Domini immaculata convertens animas. La charte du Seigneur est véridique, sagesse du simple. Testimonium Domini fidele sapientiam praestans parvulis.
Au haut de la porte de droite, se trouve la date de 1566 et on lit : Custodi praecepta unca et, vives, in custodiendis illis retributio multa. Non est hic aliud nisi domus Dei et porta caedi ; cest-à-dire : Gardez mes commandements et vous vivrez : ceux qui les observent seront généreusement récompensés. Cest ici la maison de Dieu et la porte du ciel. Cest ici la maison de Dieu, Cest ici la porte des cieux. Citation de la vision de Jacob : Genèse 28 verset 17 (147).
Cette citation de la vision de Jacob : Genèse 28 verset 17. Et cela a une grande importance pour lhistoire, car selon le pasteur Paul Lienhardt, cette phrase est très bien connue et elle fut utilisée dans le cas du simultaneum (148). Le simultaneum consiste dans lusage simultané dun bâtiment ecclésial par deux ou plusieurs communautés religieuses. En pratique en Alsace, il sagit avant tout de catholiques et de luthériens et parfois de réformés qui associent les trois confessions. Le simultaneum a toujours été installé dans des églises protestantes.
Les églises catholiques nont jamais été touchées. A priori le simultaneum fut un régime mis en place en 1563, instauré par lordonnance de 1564 (149). Nous verrons par la suite, que ses tables furent mises en place, non par notre recteur, mais par le suivant avec laide de la baronne de Vitré, Guyonne la Folle.
« Les différentes bibles »
Les tables sont 100 % protestantes, selon lexpert le Pasteur Paul Lienhardt, mais il faut retrouver à partir de quelle bible furent tirés les phrases en des deux tables de la loi. Selon le Pasteur Vatinel, ici à Bais, les tables sont en français et non en latin, il était interdit dans le catholicisme de communiquer au peuple le texte sacré en langue vulgaire.
Les tables de la loi sont inscrites les dix commandements, ou appelé le décalogue, reçus de Dieu au mont Sinaï par Moïse et apportés par lui au peuple israélite errant dans le désert après sa sortie dÉgypte au XIIIème siècle avant Jésus Christ. Les dix commandements sont précédés ou suivis des deux commandements du Sommaire de la Loi, tiré de lÉvangile (150). Les seules tables encore en place, sont celles de la chapelle du château de Chamerolles (Loiret). Le texte du décalogue est celui de la Bible de Genève de 1588. Ici à Bais, nos tables sont elles davant ou dau moins 1555, date du décès du recteur Joannes Levesque, puisquil était le maître doeuvre de cette façade, même si les portes furent posées en 1566, le recteur avait peut être eu le temps de prévoir ses textes.
Le magistère en théologie avait les connaissances suffisantes pour traduire les textes en français à partir dune bible. Une traduction à partir dune bible en Hébreux peut être pas, ou bien à partir de la Vulgate, la bible latine. Ou bien selon Paul Lienhardt, des commandements pris à partir des extraits des prières publiques. Ou encore des sermons comme ceux de Jean Calvin sur les dix commandements. Nous allons à la recherche de la bonne version de ladite bible, mais comme le dit le Pasteur Paul Lienhardt, il y a eu tellement de traductions, de versions de la bible, quil sera difficile de retrouver la version qui colle avec nos tables de Bais. Il y a une autre possibilité, celle dun mixage fait par le recteur de Bais, ou de son successeur. La différence entre les tables catholiques et protestantes diffère avec quelques éléments bien précis pour les réformés. Les dix commandements juifs ne sont pas numérotés. Mais selon lordre des Protestants. Il y a la première table de la loi relative à Dieu. La seconde table de la loi relative au prochain.
Ce décalogue a été écrit en moyen français, il était une variété historique du français qui était parlé à la fin du Moyen Âge et à lépoque de la Renaissance. Il a été constaté que les tables ont été relativement bien protégées, son texte, car il est possible quelles ont subies une protection, un badigeon pour cacher ce texte prohibé au moment du conflit de la grande ligue (151). En cette fin dannée 2019, le pasteur Paul Lienhardt, un grand érudit, ce dernier était encore plein dentrain, il avait le projet dallez consulter les archives du fond protestant à Paris.
Mais des impératifs familiaux, un problème de santé survenu en début de lannée 2020, et puis ce covid 19, a tout remis en question, il était alors âgé de 92 ans. Jai longuement communiqué avec lui et encore en ce début 2021, étant toujours aussi précis et passionné, un grand historien. Mais à priori il ne semble pas avoir de relève précise qui puisse le remplacer comme expert. Le pasteur Vatniel, lui aussi âgé ne se déplaçant plus sur Paris, jai donc personnellement entrepris les recherches sur internet en épluchant, téléchargeant les nombreuses versions des bibles.
Entre 1473 et 1474, fut la première impression dune bible abrégée en français. En 1516, la première édition de la « Novum Instrumentum » dErasme (152). 1523, la première traduction du Nouveau Testament traduit par Jacques Lefebvre dEtaples. Puis plusieurs éditions du Nouveau Testament, soit par Luther ou Erasme. En 1528, lAncien Testament, par Jacques Lefebvre dEtaples à Envers. 1533, la Bible de Jacques Lefebvre dEtaples à Envers (153). En 1534, est publié la Bible allemande du moine Martin Luther à partir de lédition du Nouveau Testament dÉrasme, ce fut est un succès éditorial considérable, et connaît 85 éditions de 1522 à 1533. En 1535, se fut la traduction de la Bible en français dite « Bible dOlivetan ». Cette bible à subit différentes versions, en 1540, la Bible à lépée. En 1546, les révisions de Jean Calvin (154).
La Saincte Bible par Nicolas de Leuze. En 1553, une édition de limprimeur Robert Estienne, sous la marque de lOlivier. En 1555, traduite par Sébastien Castillon. En 1560, révision de la Bible de Genève. Puis en 1562, la Bible de Genève, du psautier Clément Marot et Théodore de Bèze. 1566, la Saincte Bible par René Benoist. 1578, première édition de la Bible française de Louvain. En 1588, des révisions de Théodore de Bèze (155/156). Une des premières références pour une bible latine, est celle de Vatable. François Vatable, Vateblé ou Watebled, né en 1495, un Picard. Philosophe, professeur et théologien. Il a eu pour directeur de thèse, Jacques Lefèvre dÉtaples. Ce professeur dhébreu, a édité des textes hébraïques de la Bible, celle de 1539-1544, publiés par Robert Estienne (157). Robert Estienne, né en 1503 à Paris, était un imprimeur, éditeur, et un érudit classique. Il y aurait une polémique concernant lédition faite à partir de lAncien Testament, par Robert Estienne en 1545, que cette nouvelle édition de la nouvelle Bible latine, aurait tirée de celle de Léon de Juda. Mais aussi des textes empruntés à dautres auteurs, comme Caléon, à Munster, et à Fagius et autres protestants français et allemands et copiés quelquefois mot pour mot.
Cette bible quon appelle Bible de Vatable contient la version latine, dite de la Vulgate, elle est celle de Léon de Juda. Les protestants publièrent plusieurs bibles à partir des originaux comme celles de Munster, de Zuinglien, de Castalio ou Chastillon, et de Trémellius (158).
La bible de Didier Érasme
Mais en 1516, Érasme décide de proposer une nouvelle édition du Nouveau Testament à lEurope chrétienne de son temps. Il préfère sinspirer du théologien Origène qui, au IIIème siècle, qui sinspira des hexaples, il est un terme désignant une Bible polyglotte réunissant six versions différentes. Il désigne en particulier lédition exégétique de lAncien Testament réalisée par Origène avant 245. Donc à partir dun alphabet en hébreu, des caractères en grecs, et les quatre autres étant le travail de traducteurs de bibles, en grec, via de lhébreu. Érasme va donc présenter une nouvelle version que de corriger la Vulgate. « Novum Instrumentum omne », elle est la première édition imprimée du Nouveau Testament en grec. Bible imprimée à Bâle par Johann Froben. Il y aura cinq éditions du Novum Instrumentum omne, qui ont été publiées en 1516, 1519, 1522, 1527 et 1536.
Martin Luther utilisera la seconde version. La troisième version, sera utilisée par les protestants pour la Bible de Genève, (1560). La Vulgate était à lorigine, une traduction latine de la Bible achevée par Saint Jérôme au début du Vème siècle. Cette édition dÉrasme originale en 1516, est en grec (152). Ce Nouveau Testament grec édité par Érasme deviendra le texte de référence pour les Humanistes et les Réformateurs. Puis il va imprimer une autre corrigée en latin. Novum Testamentum toujours par limprimeur Froben Johann, en 1522. Sa version suscitera bien des critiques de la part de théologiens. Il faut attendre entre 1520 avec Lefèvre dÉtaples, avec la traduction des Évangiles non pas en latin, mais en français et de sa lecture dans léglise de Meaux. Puis en 1523, une version française des Évangiles en deux volumes au format de poche. Traduction est faite à partir du Nouveau Testament à partir de la Vulgate (en latin) mais avec quelques modifications effectuées daprès le texte grec. En 1524, il va achever la traduction des Écritures grecques, ce que lon appelle le Nouveau Testament. Puis une version en français des Psaumes afin que les croyants « puissent plus dévotement et par meilleure affection prier Dieu.
En 1530, sa traduction de lintégralité de la Bible a été imprimée hors de France, à Anvers (Belgique), avec lapprobation de lempereur Charles Quint. Mais la seconde, la réédition de la Bible de Lefebvre dEtaples en 1534 est interdite par Charles Quint. Mais ce dernier aura de nombreux ennuis de la part des docteurs de la Sorbonne, qui feront interdire la publication en français de 1526. La raison est simple, tant que les textes originaux étaient soit en hébreux, grecs ou en latin, cela ne touchait que très peu de personnes, dès que les textes furent traduits en français, cela rendit vénérable les hauts dignitaires de léglise catholique.
Il existe un ouvrage ancien intitulé : Au livre de Monsieur le Cardinal de Richelieu. Réponse sommaire au livre de monsieur le cardinal de Richelieu, intitulé traité pour convertir ceux qui se sont séparez de lEglise. Par le sieur R. de la Ruelle. Avec une petite préface de M. Samuel Des Marets (159). Car à lévidence il nest pas facile de retrouver la bonne bible à partir des commandements qui soient chrétien ou léglise réformée, il y a quelques différences quand même, mais il y a eu plusieurs traductions sur quelques années. Nous allons partir sur ce deuxième commandement : Tu ne te feras didole taillée, ni semblance quelconque, ce qui pourrait nous amener à bonne bible, Tu ne te feras didole taillée, ce simple mot idole est très important. Le cardinal de Richelieu se révèle à lépoque être un théologien expérimenté, dégagé de lappareil scolastique et il a fait appel aux seuls témoignages des Ecritures et surtout de lexpérience, pour contribuer à cette reconstitution de lunité chrétienne qui fut un de ses grands desseins et de ses controverses entre catholiques et protestants. (Brunet IV, 1292). Nous nous trouvons donc dans la discussion entre le cardinal de Richelieu, qui raconte dans son livre, les écritures qui se trouvent falsifiés par les prétendus réformés. « Le cardinal de Richelieu » : Les plus anciennes bibles de nos adversaires font entièrement conformes aux nôtres au passage de lExode qui défend lusage et du culte des idoles.
Les unes et les autres portent, Tu nauras point dautres Dieux devant la face. Tu ne feras point didole taillée (Exode chapitre 20). Cependant les prétendus réformés ont mis le mot image, au lieu du mot idole, dans leurs nouvelles impressions, pour avoir le prétexte apparemment de condamner lusage et le culte des images (160). Voici la réponse de lauteur de lépoque. Toute la différence quil y a entre ces deux mots idole & image, ce mot signifie la même chose. Idole étant le terme avec la traduction en grec du mot qui signifie « fantôme, image conçue dans lesprit », et qui est traduit à partir des mots en hébreux tsêlêm (« image taillée ») ou encore pêsêl « statue ». Cela est dû aux traducteurs qui ont fait le choix, et il ne faut pas y voir entre les deux mots une autre signification qui apporterait un prétendu prétexte pour condamner lusage et le culte des images (161). Il y aurait même dans une version de la Bible de Port Royal, publiées par les Messieurs de Port-Royal entre 1665, une publication du Psautier et 1696, publication déditions de la Bible complète en plusieurs tomes. Il aurait publié : vous ne ferez point didole ni dimage taillée, ni aucune figure pour les adorer. Lauteur de dire que ce si grand homme que fut le cardinal de Richelieu avait pu se laisser surprendre par les missionnaires ou les ignorants ou autres malicieux.
Cette phrase du second commandement que nous connaissons : Tu ne te feras didole taillée, ni semblance quelconque qui soit au ciel là-dessus, sur la terre en bas, ni des choses qui sont dans les eaux dessous la terre. Serait daprès De Theodore Maimbourg, ce commandement serait la version du texte en entier de Louvain, autrement dit, la Bible de Louvain, est une traduction de la Bible produite à partir des textes en hébreu, araméen et grec publiée en français en 1550 chez Nicolas de Leuze, se fondant sur les travaux de Jacques Lefèvre dÉtaples et Pierre Robert Olivétan, ainsi que sur lédition latine de la Vulgate par Henten (1547), elle est ainsi traduite dans lédition française publiée en 1550. Les deux traductions sont toutes les deux imprimées chez Barthélemy de Grave à Louvain. De Theodore Maimbourg a sans doute fait une erreur car nous trouvons ce passage dans la bible de Louvain, du passage entier consacré à Tu ne feras point didole taillée ?
Il existe cette peinture conservé au Musée Calvin à Noyon. Moïse en haut à gauche présente les tables de la loi. Aaron, le frère de Moïse, est représenté à droite en habit sacerdotal. Il tient le bâton de Moïse. Les commandements semblent bien correspondent à nos deux tables. Moïse et le prêtre Aaron présentent les deux tables de la Loi, que le premier dicte avec lindex pointé sur le commandement « Honore ton père et ta mère ». Les dix commandements sont inscrits en lettres dorées. Le caractère des premiers mots de chaque commandement est dune taille plus importante que le reste du texte. La numérotation des commandements est erronée : le commandement « Honore ton père...» nest pas numéroté car il apparaîtrait que le nombre des commandements tels quils sont inscrits sur les tables sélèverait à 11. Les numéros 2 et 3 constituent en réalité le premier commandement du Décalogue. Ce tableau fut échangé par le musée du Louvre pour le musée Calvin de Noyon en 1957. Une restauration du tableau fut subventionnée par lEtat en 1957. Le texte des commandements est celui du Décalogue du Livre de lExode (20,2 - 20,17) de lAncien Testament. Merci à madame Eva WALLE, Assistante de conservation des musées de Noyon. Musée Jean Calvin.
Un autre tableau « Moïse présentant les tables de la Loi », image de gauche, il est conservé au musée dAmiens qui le conserve, depuis 1922, cette toile attribuée à Philippe de Champaigne, une huile sur bois, de la fin du XVIème siècle ou début du XVIIème. Mais à priori quand nous lisons les commandements, ou du moins un, vous ne ferez point didole ny dimage taillée, ce commandement nous revoie à la bible citée plus haut, la Bible de Port Royal. (160). La Société de lHistoire du Protestantisme Français à Paris conserve un tableau comparable à celui du musée Bargoin. Une représentation de « Tableau - Moïse et Aaron devant les tables de la Loi ». Les tables sur ce tableau sont avec une écriture plus moderne, mais les commandements sont les mêmes que le tableau du musée Calvin.
Les commandements du musée Jean Calvin de Noyon, La Saincte Bible de Lefèvre dÉtaples, la Bible de Louvain de Nicolas de Leuz. La Saincte Bible nouvellement translatée de latin en françois, selon lédition latine, dernièrement imprimée à Louvain. En guise de conclusion pour les tables de Bais. Nos tables pourraient provenir dune traduction réalisée à partir du Nouveau Testament, mais à priori, nous pourrions nous orienter vers des tables issues de lancien Testament. Des tables rédigées à partir dune des bibles chrétiennes, car il a été conservé le mot pour idole, comme dans celles de Bais.
Ce mot fait en fin de compte toute la différence avec les nouvelles traductions du XVIème siècle. Nous avons déjà découvert la discussion du Cardinal de Richelieu à propos de son livre : Traité qui contient la méthode la plus facile et la plus assurée pour convertir ceux qui se sont séparez de léglise. Et de la partie consacrée aux images taillées. « Les plus anciennes Bibles de nos adversaires font entièrement conformes au nôtres, au passage de lExode qui défend lusage & le culte des idoles. Les unes & les autres portent, Tu nauras point dautres Dieux devant ma face. Tu ne feras point didole taillée. Cependant les Prétendus Réformateurs ont mis le mot Image, au lieu du mot Idole, dans leurs nouvelles impressions, pour avoir un prétexte apparent de condamner lusage & le culte des Images ». Le Cardinal cite les noms de bibles dans lesquelles se trouve le mot idole, bibles des réformées et des catholiques. Une bible imprimée en 1554 à Genève, celle de Jean Calvin, (nous la connaissons et le mot idole est remplacé par limage taillée). Mais après avoir étudié une autre bible. La bible en François selon Guillaume Rouillé & Thibaut Payen en 1548 (162). Elle fut imprimée à Lyon par Guillaume Rouillé & Thibaut Payen en 1548. Cette bible, qui relate de tout ce qui était de la sainte écriture, comme il est précisé dans le titre, tiré du vieux testament et du nouveau, le recensement fidèle revu et fidèlement corrigé selon lHébreu, le Grec et le Latin.
Cette bible est tout à fait intéressante, en effet nous trouvons pour la première fois, le mot idole taillée. Le début du premier commandement ne semble ne pas commencer par « Alors Dieu parla toutes ses paroles je suis, mais par Seigneur (il y a un astérisque qui renvoi à une annotation en marge, en précisant que ce mot Seigneur est présent dans le Deutéronome volume 5, acte II, sans doute une traduction à partir du grec de la Septante). Ton Dieu, qui tai tiré hors de la terre dÉgypte ». Quand nous arrivons à notre idole taillée, il se trouve précisé en marge ou image, que nous le trouvons dans le psaume 80, 80c et dans la Lévitique du chapitre 21.1. En quelque sorte en voici son passage. « Vous ne vous ferez pas didoles, vous ne dresserez chez vous ni statue ni stèle, vous ne mettrez pas dans votre pays des pierres sculptées pour vous prosterner devant elles : je suis le Seigneur votre Dieu ». Il y a un autre mot qui est mis en marge pour le second commandement avec ceci : visitant liniquité des pères ses fils, le mot « visitant » serait « punissant », selon le livre de Baruch 6.1. III. Dans le livre dOsée, 10. Dans le quatrième commandement dans nos tables, nous avons « Aie souvenance de sanctifier le jour du sabbat », dans la bible de Guillaume Rouillé & Thibaut Payen, un renvoi en marge pour indiquer : institution du Sabbat. Il se trouve noté dans Lépître aux Hébreux, chapitre 4. Le mot sabbat était dans lAncien Testament et fut révisé dans le Nouveau et il a finalement manqué dimportance dans les nouvelles coutumes de léglise catholique.
« La bible en François selon Guillaume Rouillé & Thibaut Payen en 1548 »
En réalité la question dobserver le jour du sabbat ne fut pas en fin de compte un sujet à controverse dans léglise, comme à linstar le mot idole. Pas de guéguerre entre les Chrétiens juifs et les non-juifs et par la suite les réformés. Comme ce sabbat ayant revêtu toutes sortes de coutumes, il perdit de son origine et les chrétiens vénèrent le dimanche comme étant le jour du Seigneur et non pas le jour du sabbat, samedi. Pour terminer dans le dernier commandement de nos tables, il y a : Tu ne convoiteras point la femme de lui, cet ensemble de mots nous le trouvons dans aucune des bibles présentées ci-dessus, sauf dans la bible de Guillaume Rouillé. Le reste des commandements est pratiquement similaire à nous tables de tables, sauf le second mot le plus important, celui du sabbat, qui se trouve remplacé par le mot repos. Toujours renvoyé dans une annotation en marge, ce mot sabbat était présent dans le commandement de lexode, chap 20 et du Deutéronome, chap 5. Et la dernière phrase que nous trouvons dans cette bible de Guillaume Rouillé et dans nulle autre bible jusquà présent est cette phrase formulée bizarrement dans notre table : tu ne convoiteras point la femme de lui. Cette phrase est la copie conforme de la notre.
Une seconde bible pour Lyon, imprimée par Balthazar Arnoullet en 1550, (il est noté avec un astérisque dans la marge, la possibilité dutiliser le mot image). Cette bible ne correspond pas à nos tables. La dernière pour Lyon par Jean de Tournes, 1554. Richelieu dit que le mot idole était présent dans La Septante était la traduction de la Bible hébraïque en koinè grecque. Il va donc de soi que nos tables sont catholiques dans les commandements, normal car si cela est loeuvre de notre recteur, il était un humaniste chrétien, mais aussi un réformé, il a respecté les textes de lancien testament, mais les tables ont été écrites dans un langage et avec un montage 100 % protestant comme nous le savons. La bible qui a servit au montage de celles de Bais pourrait être une traduction originale faite à partir de la version traduite par Érasme, de lédition imprimée du Nouveau Testament en grec. Mais le mystère demeure quand même, à savoir si Érasme a conservé le mot idole dans sa traduction, sinon notre recteur Joannes Levesque semble avoir eu des connaissances de la langue grecque, puisquil a réalisé une frise avec des symboles grecs.
Ce Nouveau Testament grec édité par Érasme deviendra le texte de référence pour les Humanistes et les Réformateurs. Puis il y a eu sa bible traduite en latin. Novum Testamentum toujours par limprimeur Froben Johann, en 1522. Pourquoi pas une traduction faite à partir de cette version. Mais notre recteur Joannes Levesque était décédé depuis onze années, ce décalogue fut il loeuvre du curé Guillaume Caud ou bien du travail dun pasteur du temple protestant de Vitré par lintermédiaire de la baronne de Vitré, Guyonne de Laval. De la maison Arnoullet il y a eu la librairie et imprimerie à Lyon durant deux siècles. Avec Olivier en 1531-1535, La Bible en Françoys. Sensuyt la Bible diligemment translatee de latin en francoys. Au plus pres du vray texte. Pour les gens qui nentendent latin. 1545, Le Nouveau Testament, édité en association avec Guillaume Rouillé. Puis en 1545, Testamenti Novi edit. Vulgata. Donc il y avait donc matière à puiser à lépoque dans les différentes versions pour composer les tables de Bais. Balthazar, il était proche des Réformés (163).
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« La chapelle protestante du château de Chamerolles (Loiret) »
Pourquoi parler de chapelle protestante du château de Chamerolles (Loiret), quels sont liens avec Bais, les tables sont de la même forme, texte dor sur un fond bleu azur. Les tables de Chamerolles nont rien de comparable avec celles de Bais, elles sont bien plus grandes et accompagnées de tout un ensemble, cest à dire : en haut la représentation médiévale de Dieu le père, du Prologue accompagné des blasons de la famille Dulac et Coligny. Le cur symbolisant la loi comme don de lamour de Dieu pour lhumanité. Le Décalogue que nous connaissons, les 10 commandements que Dieu a donné à Moïse sur le mont Sinaï, serait une version de la Bible de Genève de 1588. Donc des tables bien différentes de celles de Bais, placées en 1566 et les 10 commandements dune bible bien plus ancienne. Selon le Pasteur de lÉglise réformée de France, Denis Vatinel. Les phrases en latin sur les deux portes seraient une version possible de la bible latine du XVIème siècle dite de Vatable (164).
Les derniers tableaux sont : lOraison dominicale, le nôtre père et le dernier, le Credo qui est la phrase finale de la doxologie, « la Sainte Église Universelle », qui fait référence à la signature huguenote, lÉglise Réformée du Credo. Le Décalogue ou Tables de la Loi - Musée protestant - Le texte du décalogue, est celui de la Bible de Genève de 1588. Qui fut expertisé par le Pasteur Paul Lienhardt, en 1981 (165).
Les Tables de la Loi de Moïse, lOraison dominicale (le Notre Père) et le Symbole des Apôtres (le Credo). Et lAssomption de la vierge Marie (165).
Lancelot du Lac, fut en 1498 nommé Gouverneur dAuxerre et échanson du Roi, puis en 1504 il obtient la charge de Gouverneur dOrléans et Chambellan du roi. En 1515, François Ier succède à Louis XII et Lancelot du Lac, resté chambellan, devient bailli dOrléans à la suite de Guillaume de Montmorency. Il sunit en 1519 en secondes noces avec Louise de Châtillon-Coligny, elle est la fille de Jean III de Coligny, le seigneur de Coligny et de Éléonore de Courcelles sa mère. Son frère est Gaspard I de Coligny-Chatillon et sa femme Louise de Montmorency.
Andelot et Châtillon-sur-Loing, et de Léonore de Courcelles sur de Gaspard de Châtillon-Coligny, veuve de Louis de La Ferté, seigneur dUsseau-sur-Marne). Une chapelle fut construite au château par Lancelot Du Lac, ce dernier a eu un fils, Claude du Lac, sa grand-mère, Louise de Coligny était la soeur du maréchal de Châtillon Coligny, et père de lamiral Gaspard II de Coligny. Lancelot II Du Lac, il fut capitaine dans la compagnie personnelle de lamiral, son cousin par alliance. Si Claude son père resta fidèle à la foi catholique, ce dernier se convertit à la religion réformée et cette chapelle construite par son grand-père fut convertie en temple protestant en 1560. Le décor du temple réformé, se trouve être le plus ancien connu en France : il date du début de la seconde moitié du XVIème siècle. Le texte du décalogue est celui de la Bible de Genève de 1588. Il est écrit en lettres dor sur fond azur aux couleurs de lécusson royal. Puis il se retrouve aux côtés dHenri de Navarre dans les Flandres en 1585. Henri III confie la garde du château de Chamerolles au « Sieur de Dampierre, capitaine de cinquante hommes darmes ». Il est le Seigneur de Chamerolles et Chilleurs, le Roi Henri III confie la garde du château de Chamerolles au sieur de Dampierre avec 50 hommes darmes). Nous allons revenir sur ce Lancelot Du Lac, dans les pages suivantes.
« Dom Guillaume Caud ou Gaud (1529 - 1578) »
Étude de labbé Grasset (1). M. Gaud était natif de Bais. Nous trouvons signalé le décès de son grand-père Guillaume Caud, le 7 septembre 1527, celui de sa grand-mère, Jeanne Prodhomme, le 28 août 1527 ; celui de sa mère Olive Montart, le 25 août 1546. M. Gaud ait en une belle, fortune, cest possible. Nous relevons dans la liste des familles qui possédaient alors des terres nobles à Bais, le nom de la famille Gaud. Son bien était alors à la Rougerie. M. Guet ajoute que les Gaud étaient de bas état, mais il ne le prouve point M. Gaud eut une de ses surs mariées avec M. Babin du Préameneu ; son neveu Jacques Babin devint un de ses successeurs, et une de ses petites nièces, Jeanne Babin, épousa Noble homme Antoine Bigot, originaire de Visseiche. De là est sortie la famille bien connue des Bigot de Préameneu. Plus dun mois après la mort de frère Jehan Levesque, labbé Grasset fait plusieurs constatations curieuses. Les registres le donne prieur-recteur quau 6 août 1555, plus dun mois après la mort de frère Jehan Levesque. Jusque-là M. Gaud écrivait son nom Cault avec un paraphe tout particulier ; à partir du 6 août jusquen septembre il fait une dizaine de baptêmes, mais il change sa signature et son écriture et son paraphe : il sappelle maintenant Caud, et écrit son nom en caractères gothiques.
Après septembre 1555 nous ne voyons plus son nom, ni sa signature pendant très longtemps, jusquen août 1558 : II écrit alors son nom. Comme jadis Cault et se sert de caractères ordinaires. Cette manière dagir, à partir daoût 1555 est assez intéressante ; elle est lindice dun changement dans sa vie. Est-ce lui qui a transcrit les premiers actes de son rectorat ? Il est probable que non ; eu tout cas le scribe a bien soin de mettre à trois fois différentes, que les baptêmes signés de M. Caud ont été faits « par Maître Guillaume Caud prieur-recteur de Bays ». Jusque-là il navait été question à chaque fois que de « Dom Guillaume Cault » ; un changement sest opéré. Que si M. Caud avait été nommé plus tôt prieur-recteur, non registres nous lauraient fait savoir.
Pour la conclusion finale, nous savons que les commandements pour les tables de la loi sont issus dune bible ou autre document dune origine ancienne. Soit que le travail a été réalisé par un pasteur de la première heure ou tout simplement par notre recteur, il en avait toutes les capacités par son enseignement de théologien, il pouvait faire ce cadeau à notre fortunée, marquise, comtesse de Bais. Mais aussi le recteur Guillaume Caud, le successeur Joannes Levesque, souvenons nous des quelques constatations curieuses, faites par labbé Grasset, concernant Dom Guillaume Caud ou Gaud, le prieur-recteur qui à partir du 6 août 1555, plus dun mois après la mort de frère Jehan Levesque, signe les registres. Puis il change lorthographe de son mon par Caud. Après le mois de septembre 1555, son nom se trouve totalement absent des registres paroissiaux, en août 1558 il signe par Cault, cette manière dagir, selon labbé Grasset à partir daoût 1555 est assez intéressante ; elle est lindice dun changement dans sa vie. Est-ce lui qui avait transcrit les premiers actes de son rectorat. Il signe Maître Guillaume Caud prieur-recteur de Bays et non Dom Guillaume Cault. Ce changement serait il dû, à une évolution, il semble absent pendant trois années, le temps de passer son diplôme de maître, un master, comme pour son prédécesseur, le recteur Joannes Levesque. Nous avons cherché dans les diplômés du collège de Navarre et nous navons rien trouvé, sans doute fut il inscrit dans une autre école. Selon ce diplôme, Guillaume Caud aurait été habilité à faire réaliser les tables de la loi.
« Des fleurs, des fleurs »
Vers la table des matières
Sur les socles, les dés, des fûts des colonnes nous avons des dessins de fleurs. La base des colonnes dordre toscan est formée dun filet, dun tore et dune plinthe. Plusieurs différentes représentations, mais avec un modèle de base pour cette fleur. Une fleur à quatre pétales et en son centre une étamine. La seule fleur identifiée comme pouvant être la bonne fleur, serait un pavot. Nous avons cette fleur de base, elle est représentée dans une multitude de disposition, fleur simple, dans un rond, fleur double et voir en triple. Elle se trouve partout dans les sculptures, les niches. Le pavot était consacré au dieu Hypnos présidant au sommeil. Le pavot symbolise le repos éternel. On le rencontre souvent, accompagné du lierre et du laurier, comme motif ornemental dans larchitecture funéraire. Il est aussi une image du cycle de la vie avec ses phases successives : la naissance (germination des graines) ; la maturité (fleur) ; la décrépitude et la mort (mort de la fleur qui annonce par les nombreuses graines de la capsule une résurrection assurée). (166).
Dans la mythologie grecque Hypnos, il est le dieu du sommeil. Il est le fils de Nyx (la nuit), épouse dÉrèbe (les Ténèbres) et le frère jumeau de Thanatos, qui est la personnification de la Mort. Il est aussi le père de Morphée, dieu des rêves. Hypnos, le dieu du sommeil. Dans la mythologie grecque, un dieu important est bien Hypnos que nous avons découvert, et cette phrase semble importante : Hypnos habitait un immense palais silencieux, en sombre marbre lisse et noir où les rayons du soleil ne pénétraient jamais : il y était toujours minuit. Il poussait cependant, dans les calmes jardins qui lentouraient, de très nombreuses fleurs, des pavots, ces grands coquelicots gris dont on tire de puissants somnifères (167).
Hypnos habitait un immense palais silencieux, ce palais avait deux portes, lune divoire, lautre de corne. Lorsquun songe devait se réaliser, Morphée le dirigeait vers la porte de corne. Mais les plus beaux rêves, ceux qui ne se réalisent jamais, passaient par la porte divoire... Mais nous verrons que ses fleurs nous les retrouvons à Rochefort-en-Terre au château et dans le village. « Est-ce le fruit du hasard » en fin de compte.
« Les deux portes, font elles références aux deux portes du songe »
Vers la table des matières
La porte de corne et la porte divoire sont des lieux de la mythologie grecque issus à partir dune image poétique, la première trace écrite se trouve dans lOdyssée (168). Ce sont les portes quempruntent les rêves pour rendre visite aux mortels pendant leur sommeil. La porte de corne livre passage aux rêves véridiques, notamment les rêves prémonitoires, tandis que la porte divoire livre passage à des rêves trompeurs. Il y a eu plusieurs écrivains grecs et philosophes qui ont introduit dans leurs écrits, lhistoire des portes, notamment Platon, il y a aussi le poète Nonnos de Panopolis qui en fait référence dans son épopée les Dionysiaques (169). Nous avons découvert la frise, les bacchanales. Il en a été de même la littérature latine avec le poète Virgile, qui relate limage homérique dans son épopée lÉnéide, lorsquÉnée visite les Enfers guidé par la Sibylle de Cumes (170). En empruntant la porte de corne pour la demeure du sommeil, et Énée empruntant la porte divoire, un voyage direct vers lenfer.
Le poète Stace dans la Rome antique, dans son poème les Silves, il écrit un poème aux regrets liés à la mort de son père et ce dernier souhaite que son père lui rende visite à loccasion dun rêve véridique, en passant par la fameuse porte de corne (171). Macrobe est un écrivain, philosophe et philologue latin, auteur des Saturnales, et du Commentaire au Songe de Scipion (172). Il est né vers 370. Il y fait mention des deux portes du songe, celle de corne par laquelle se glissent les songes vrais. Et celle divoire, réservée aux rêves mensongers. A la Renaissance, avec François Rabelais, le songe était un élément important, qui a été traité dans des textes, qui font état des deux portes du songe, qui renvoie au mythe homérique et réactualisé sous Virgile (173). Celle de la porte de corne en y voyant la transparence, et celle divoire pour lopacité, alors que dans lantiquité, notamment avec les textes dHomère, le sujet ne fut pas développé sous ses aspects.
Notre bon recteur en construisant ses deux portes, a-t-il voulut nous en apporter une version des portes du songe. Pourquoi construire deux portes dans la façade et non une seule après tout. Deux portes, une porte pour la transparence de la vérité et la seconde relevant du mensonge.
« Les six niches de style gothique, deux en façades et les quatre situées dans les ébrasures des deux baies »
Vers la table des matières
Nous allons maintenant aborder et tenter didentifier les six niches de style gothique, deux en façades et les quatre situées dans les ébrasures des deux baies. Les six niches devaient être destinées à recevoir, dans le cas de lart religieux, celle dun saint. On parle alors dans ce cas de niches votives. Elles sont de conception semi-circulaires, pas vraiment en cul-de-four, cest à dire, ayant est une voûte en forme de quart de sphère. Chaque niche est personnalisée. De gauche à droite pour la décoration des dais des sphères. La première niche est décorée dune superbe coquille Saint-Jacques. La suivante représente celle dune clef de voûte, dite clef de voûte pendante et saillante et décorées de cinq fleurs à quatre pétales et ornée en son centre aussi. La troisième niche est ornée dune coquille Saint-Jacques. La quatrième dune clef de voûte aussi, mais la décoration avec les fleurs sont différentes. La cinquième niche est aussi avec une clef de voûte, et la dernière avec une coquille.
Maintenant attaquons nous à lidentification des niches, six niches, donc celles-ci devaient abriter six statues en principe. Ce travail sannonçait long et fastidieux en principe. Commencer par la décoration des dites niches. Plusieurs personnes me posant la même question, comme le pasteur Vatinel et le pasteur Paul Lienhardt, savez vous quelles étaient les statues dans les niches. Voici une bonne question. Pouvons nous y répondre.
La coquille Saint Jacques des armoiries nest pas la même, que celles de nos dais, elles sont présentées en vue de lintérieur. Ceux quon voit représentés dans les uvres de lart antique affectent la forme dune valve plus ou moins bombée, ordinairement marquée de côtes ou de stries, telles que sont les coquilles notamment des cardiacées et des camacées (174). La référence aux cardiacées, ainsi nommés parce que leur coquille rappelle un coeur, elle est bien faite pour rappeler que cette conque, liée dans limagerie antique à la naissance dAphrodite ou Vénus, évoque à la fois lorgane de la génération et lamour. Vénus à la coquille. Aphrodite peut être associée sous un autre nom dans le cas dune invocation au Saint-Esprit dans les liturgies chrétiennes afin dévoquer sa puissance créatrice. Elle pourrait être invoquée sous le nom dAkraia, la protectrice des acropoles et des lieux élevés (175). Nous retrouvons les coquilles au Château de Blois, avec son escalier monumental, de type vis hors-uvre, octogonal. Il y a trois statues dans leurs alcôves, le sculpteur est Jean Goujon, les déesses de la mythologie grecque. Celle de lamitié sous les traits de la déesse Philotès, de la paix Eiréné, et de la jeunesse est Hébé (176). Les trois niches possèdent à leurs têtes une coquille, la même que celles de nos trois niches pour le portail de Bais.
« La première niche est dédiée à Saint Marc »
La première des niches, le sommet du dais possède un fronton gothique décoré dornements, puis dun fronton certains autres dais. A la gauche dans larrondi du dais, se trouve dans des feuilles dacanthes, un personnage abîmé, mais à lopposé nous y voyons ce qui pourrait être la déesse Hécate avec ses deux chiens. Toujours sur la gauche, un triangle à lintérieur ? En dessous une tête de lion. Le triangle représente à la fois lunion et lharmonie, mais aussi la puissance et la divinité. Dans la religion chrétienne il sapparente à la Sainte Trinité (le père, le fils et le saint esprit) (177). Dans certains documents religieux un triangle suspendu au-dessus du Christ, symbole de lomniscience du divin. Ce triangle avec un personnage à lintérieur, nous le trouvons sur le sixième dais. Il serait « loeil de la Providence » ou « loeil omniscient ». Il pourrait être interprété comme la représentation de « loeil de Dieu » exerçant sa surveillance sur lHumanité (178).
Lomniscience est la capacité de tout savoir infiniment, ou de manière plus restrictive, tout ce qui peut être connu sur un sujet quelconque, et notamment dans le cas dune personne de connaître intégralement ses pensées et sentiments. Cette omniscience ou les deux représentations de Dieu. Nous avons vu la première définition et la seconde est représentée par lInconnu, présente un Dieu qui a renoncé à ses qualités divines au profit des hommes, afin quils demeurent libres. Une puissance qui ne serait pas propre au Dieu des chrétiens, on la retrouve dans les récits mythiques des plus grandes civilisations, comme chez Zeus à la période grecque classique. Ce qui deviendrait cohérent avec la représentation dans le triangle, une tête, celle de Zeus. Personnage dont nous en avons fait connaissance sur la colonne centrale (179).
En théologie chrétienne, à propos de lomniscience on ne cesse de sinterroger sur la puissance divine : quelle est sa nature, de quelle manière sexerce-t-elle ? On dit quil y a eu cette opposition entre lomniscience et lomnipotence divine, dune part, et le libre arbitre humain dautre part, avait préoccupé deux esprits aussi foncièrement différents lun de lautre, Luther et Erasme. A droite du dit triangle se trouve un personnage qui semble être attaché sur une croix. Il sagit sans doute dun des douze apôtres, puis un personnage de chaque coté, puis il semblerait que nous avons un autre à coté du triangle. Saint André, a été crucifié en Grèce, sur une croix en forme dx. Après avoir été sauvagement battu par 7 soldats, il a été attaché sur la croix par des cordes, afin de mieux prolonger son agonie. Lintérieur de ce dais est coiffé dune coquille.
Mais il est peu probable que cette niche soit réservée à Saint André. André était le frère de saint Pierre ou Simon-Pierre. André fut le premier des apôtres à connaître Jésus-Christ. André et son frère Simon-Pierre tous les deux pêcheurs, sur les bords du lac de Tibériade.
André était un des disciples de Jean le Baptiste, et lorsque ce dernier désigna Jésus-Christ en disant : « Voici lAgneau de Dieu », « lAgneau de Dieu qui lemporte sur les péchés du monde », André suivit Jésus et ne le quitta plus. Il fut ainsi le premier disciple appelé par Jésus-Christ. La tradition ecclésiastique lui donne le titre de Protoclet ou « Premier appelé », par le Seigneur (180). Surnommé Marcus, il a pour véritable prénom Jean. Jean surnommé Marc » ou « Jean-Marc » et présenté comme proche des apôtres Pierre et Paul. Il est lauteur de « lÉvangile selon Marc » situé au cur du Nouveau Testament et considéré comme le plus vieux des quatre évangiles « synoptiques ».
Nous le retrouvons comme étant le disciple et compagnon, secrétaire, de Simon Pierre. Son collaborateur joue le rôle de traducteur. Lattribut de saint Marc est le lion parce que son évangile commence par la prédication de saint Jean-Baptiste dans le désert et que le lion est lanimal du désert (181/182).
La tête de lion en dessous pourrait nous permettre de penser que cette niche soit réservée au culte de Saint Marc, lévangéliste et le Saint Marc, le patron de la cure de Bais. Marc est un des premiers convertis au christianisme et à lévangélisation de lEmpire romain par lapôtre Pierre. Lévangile selon saint Marc est sans doute dont sa rédaction est la plus ancienne. Il y a le triangle de la Sainte Trinité et en bas sur la gauche et droite du triangle, nous apercevons comme un serpent qui passant par un trou ressortirait par les second. Dans la Bible et en particulier dans lÉvangile selon Saint Matthieu, le serpent est associé au péché et à la mort. Alors que choisir comme propriétaire de cette première niche, Saint Marc, ou bien Saint André. Saint Marc, lévangéliste pour le Christ au tétramorphe bien sûr.
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« La seconde niche est dédiée à Saint Luc »
La seconde niche possède en son sommet, un ciborium ou baldaquin avec un dais architecturé avec une clef de voûte gothique. Ce dais est aussi particulièrement sculpté, avec quatre colonnes de style corinthien, où nous apercevons sur les chapiteaux des personnages, sans doute les mêmes, voir une copie conforme, que nous trouvons sur nos cinq colonnes. Dans la première travée, le temps ayant fait son uvre, il est difficile de déchiffrer les dessins. Dans la seconde travée, il y a deux animaux, sans têtes. Nous retrouvons ce qui pourrait être les deux mêmes bêtes sur le dais n°5. Mais en entier. Serions-nous dans une définition du symbole du sacrifice dans la Sainte Bible, dans la travée du milieu, il pourrait sagir de lautel des holocaustes, servant au sacrifice des animaux (183).
Le taureau, fut souvent associé à lidée de sacrifice, cet animal traverse la Bible de Lancien au Nouveau Testament. Il y a eu dautres animaux offerts en holocauste, il y a eu des béliers, bufs, veaux, brebis et des boucs. Il se trouve bien difficile didentifier les deux animaux sur ce dais, veaux, moutons, toujours est il que nous avons la représentation de cet autel des holocaustes (184). Du sacrifice du taureau au sacrifice christique. Comme il est écrit dans cet article, un « tétramorphe », il est un terme signifiant à quatre têtes de lApocalypse de saint Jean. Il faut remonter à lAncien Testament, avec le prophète Ézéchiel, qui dans lune de ses visions avait identifié la forme de quatre Vivants. Puis les quatre saints évangélistes, se verront pour trois attribuer un animal, pour Saint Luc, cela sera le veau.
Le veau est attribué à Luc, car cest lui qui commence par relater dans son évangile le sacrifice de Zacharie. Dans le Nouveau Testament, Zacharie était choisi pour conclure lun des services sacrificiels matinaux. Dans les traditions chrétiennes, Zacharie est le père de Jean le Baptiste, il est lépoux dÉlisabeth, parente ou cousine de la Vierge Marie. Zacharie prophète de Jésus Christ, il est celui qui prophétise le plus sur la personne de Jésus-Christ. Zacharie tenait devant lautel des parfums, en prière, quand lange Gabriel lui apparut pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste.
Concernant la mort de Zacharie, il y aurait plus ou moins une polémique, Zacharie aurait été assassiné entre le Temple et lautel, selon lévangile de Matthieu , 23, 35, ou bien sagirait il dun autre homonyme (185). En dessous le buste dun personnage, et dans les trois ronds, on dirait le personnage de Zeus. Cette niche est donc réservée à Saint Luc.
« La troisième niche est dédiée à la Vierge Marie »
Cette troisième niche possède deux frontons gothiques. Sur le dais architecturé on dirait une couronne. La tête de ce dais est étrange, car il semble y manquer une partie, la sculpture devait normalement allez juste dans lembrasure de la porte. Mais non, il ne semble pas que la sculpture du dais devait couvrir lembrasure de la porte. Dans les deux travées, nous pensions y voir deux des douze apôtres. Le premier personnage à gauche, il est plus petit que le second. Il a des cheveux longs, on dirait un visage féminin, au dessus de sa tête lauréole des saintes. Les deux personnages ont tous les deux les jambes croisés. Le premier portrait pourrait être de la Sainte Vierge nimbée avec un diadème à trois fleurons, située en dessous. Elle semble tenir dans ses bras quelque chose, elle tiendrait les deux pièces essentielles, de lhabit de lordre, le scapulaire blanc et la chape noire (186). Cela pourrait être en adéquation avec la fondation de la Collégiale Notre-Dame de la Tronchaye, avec un collège de chapelains ou de chanoines, des Cordeliers de Bodelio, qui fut fondé en 1442, par Jean IV de Rieux à Malenssac.
Il faut savoir que Catherine de Laval, lépouse de Claude Ier de Rieux, fils Jean IV, elle fut inhumée dans le choeur de N.-D. de la Tronchaye. Un petit rappel, elle était la mère de Renée de Rieux. Il est donc pas étonnant de trouver ici à Bais, une dévotion à la Vierge Marie de la Tronchaye.
Le second personnage semble avoir au dessus de sa tête, un nimbe en ovale, serait la représentation de Saint Jean lEvangéliste (187). Jean fut dabord un disciple de Jean Baptiste, il a passé une vingtaine dannées seul avec la Vierge Marie. Puis pendant, ses 40 autres prochaines années, Jean va enseigner oralement lévangile avant de recevoir la grande révélation de lApocalypse. Jean est considéré comme lapôtre préféré du Christ. Jean lapôtre ne fera pas parti des saints du martyrologe (188).
« La quatrième niche est dédiée à Jésus-Christ »
La quatrième niche, possède en son sommet, un ciborium ou baldaquin avec un dais architecturé et coiffé dune clef de voûte gothique. Il y a plusieurs personnages, six perchés sur socles, les deux premiers, un lui manque sa tête, idem pour le second qui semble la tenir sur sa droite. Il y a les saints céphalophores comme ceux de Saint Denis. Pour les six personnages perchés sur des piédestaux pourraient être six des douze Apôtres.
La tradition chrétienne lui attribue la rédaction de lÉvangile synoptique qui porte son nom dans le Nouveau Testament et a ajouté plusieurs récits concernant sa vie. Un évangile synoptique Synoptique vient dun terme grec qui signifie « voir ensemble ». Les trois évangiles de Matthieu, Marc, et Luc ont une narration très semblable qui permet de les « voir ensemble » et de les comparer. Saint Marc devint le saint patron de Venise avec son lion comme symbole de la ville. Pourquoi avons six des douze apôtres que nous trouvons sur ce dais. Selon lévangile selon Jean du chapitre 1: 45-47, cela faisait un an et demi que Jean le Baptiste, après avoir présenté Jésus à ses six disciples : dit en parlant de lui, « Voici lAgneau de Dieu ». Il nen faut pas plus pour que ces ceux-là quittent leur maître pour suivre Jésus. De ses hommes qui devinrent les six premiers disciples de Jésus, il y avait parmi eux : André, Simon Pierre, Jean, Jacques, Philippe, Barthélémy (189). Il est dit que Jésus se rend sur une montagne non loin de Capharnaüm avec ses premiers disciples. Il passe toute la nuit à prier et demander la bénédiction de Dieu. Jésus est fin prêt pour choisir le reste de ses apôtres. Des six premiers choisis, il récupère, Matthieu le collecteur dimpôt, puis cinq autres rejoignent le groupe, Judas ou Thaddée, Simon le Cananéen ou le Zélote, Thomas, Jacques fils dAlphée et Judas Iscariote (180). Ce dais représente en fin de compte le début de la vie de Jésus, juste avant après son choix de ses six nouveaux apôtres très certainement.
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« La quatrième niche est dédiée à Jésus-Christ »
« Les douze Apôtres »
Saint Pierre Simon-Pierre : le portier du paradis, il porte une clé sur lui. Une barque. Un coq. Les chaînes. Une croix renversée ou la croix à triple croisillon.
Saint André, frère de Pierre : il porte habituellement une croix sur laquelle il a été écartelé.
Saint Jacques le Majeur : il porte la coquille Saint Jacques, celle du pèlerin. Un rouleau, celui de la nouvelle loi. Et une épée, celle de sa décapitation.
Saint Jean, frère de Jacques le majeur : il est parfois accompagné dun chaudron deau bouillante pour son supplice. Portant un calice doù sort une tête de serpent, en référence à un miracle selon lequel à Ephèse Aristodème laurait sommé de boire une coupe empoisonnée.
Saint Philippe : il porte la croix à double ou triple traverse pour son martyre, ou une croix renversée, car comme Pierre il fut crucifié la tête en bas. Une pierre pour sa lapidation.
Saint Barthélemy : il est représenté parfois dépouillé de sa peau ou bien portant sa dépouille sur son bras en rapport avec son supplice, comme aussi avec un grand couteau.
Saint Thomas : avec un doigt fiché dans la plaie du Christ. Une équerre darchitecte. Et la lance linstrument de son martyre.
Saint Matthieu : une bourse ou bien une balance pour le pesage de lor. Une lance ou lépée linstrument de son supplice. Il est aussi parfois représenté avec une hache.
Saint Jacques le Mineur : il est coiffé dune mitre, il fut le premier évêque de Jérusalem. Il porte aussi une crosse en forme de massue à cause de son crâne fracassé avec celle-ci.
Saint Jude ou Thaddée : est représenté avec une massue, linstrument de son supplice.
Saint Simon le Cananéen ou le Zélote : selon une autre tradition, coupé en deux doù lattribut dune scie, ce que nous pouvons voir sur cette représentation.
Saint Judas lIscariote, celui qui a trahit Jésus ». Il est représenté pendu pour son suicide, ou une bourse à la main et donnant un baiser à Jésus pour sa trahison.
Saint Matthias : il fut tiré au sort pour remplacer Judas. Représenté avec une épée pour sa décapitation ou bien la hache, les instruments de son supplice.
Le frontispice renaissance de
léglise de Bais
« Cette quatrième niche dédiée à Jésus-Christ
« Des inscriptions à la base des deux niches, dans lembrasure des portes de droite »
Vers la table des matières
Nous sommes désolés, mais le temps ayant uvré et nous apercevons tout juste les inscriptions sur le socle de la colonne de lembrasure de la porte le socle de la seconde colonne. Voici une réponse de labbé Grasset. Sur les pierres blanches qui se trouvent des deux côtés de la grande porte, en y regardant de près, nous pouvons apercevoir de chaque côté, des caractères, les mêmes, et à la même hauteur ; il ny a de variante que dans la manière de placer les lettres ; dun côté IV SIL, (socle gauche), IV S IL, (socle droit). Et daprès M. de La Rogerie, en 1924. A la base de deux niches on lit les lettres IV SIL, inscription, à notre avis, inexplicable dit-il.
Quelle peut bien être lexplication de ces lettres ? Il faut dire que ces lettres ne nous paraissent avoir été mentionnées par aucun auteur, et que nous ne pouvons sur ce point rien affirmer avec certitude. Cependant, ce que nous cherchions, en examinant le porche, cétait le nom de son auteur, et peut-être allons-nous-y trouver une indication sérieuse, du moins raisonnable. Labbé Grasset : voici donc mon opinion. Le recteur de la paroisse a voulu dabord inscrire le monogramme du Christ. Le plus souvent employé est celui que tous vous avez pu remarquer, inscrit eu nos églises, et sur nos calvaires, I. H. S, ce qui veut dire : JÉSUS, SAUVEUR DES HOMMES. Par contre pour moi, ce H ne se trouve pas présent dans ce monogramme.
Labbé Grasset : ce monogramme est un peu différent de I H V S, ce qui veut sans doute dire : JÉSUS, SAUVEUR DES HOMMES VIVANTS. Le monogramme que nous signalons sur les murs de notre église serait à peu près semblable, puisque I V S veut dire : Jésus, Sauveur des Vivants. Oui bien Sauveur vivant. Jésus Christ est Vivant. Il est Ressuscité. Dans lévangile, (191), il est écrit : Je suis vivant, Jésus le seul sauveur. Le monogramme IHS ou parfois JHS.
Enfin les deux dernières lettres nous semblent être les initiales du recteur de Bais, et elles concordent dailleurs dune manière absolument juste avec le nom de frère Jehan Levesque. Car (vous le savez, depuis la nouvelle prononciation) en latin, il ny a pas de j, mais seulement des i : L voudrait donc dire : Joannes Levesque. Mais le recteur dans son poème en 1542, écrivait bien son nom comme étant Joannes Levesque.
« Cette quatrième niche dédiée à Jésus-Christ »
IV SIL
Intron Varia Salver Iesus Lavaret
Vers la table des matières
Mais personnellement nétant pas du tout satisfait du résultat rapporté par labbé Grasset concernant le monogramme ou christogramme. IV SIL ou IV S IL, il ne correspondant pas du tout à un mot comme I H V S. Et pour quelle raison le recteur Joannes Levesque nous aurait placé ses initiales sur le socle réservé à Jésus Christ. Il y a une autre possibilité avec ce monogramme. IV = Intron Varia, Intron en breton signifie Dame et Varia signifie Marie. Et le S de Salver. I pour Iesus et L pour Lavaret. En breton : Intron Varia Salver Iesus Lavaret. Ou Loret (192).
Comment une phrase en breton peut elle se trouver sur les deux niches à Bais. Bais ne se trouvant pas dans une région bretonnante. Il y a ce culte marial, de la dévotion que portaient à Marie, la mère de Jésus. Il est dit que nulle autre province ne trouve mieux ici sa place que la catholique Bretagne. Sainte-Anne, la mère de Marie est devenue quoique tardivement la sainte patronne de la Bretagne. Partout dans les chaumières, à lextérieur des maisons, dans les villes et bourgades, la dévotion à la bonne Vierge est présente avec son image bénite, ses statues, ses ex-voto, à croire que la Bretagne tout entière est comme un vaste sanctuaire de la sainte Vierge (193).
Intron Varia, la Dame Marie, nous lavons découvert quelle était présente avec sa statue comme celle du Sauveur Jésus Christ de Nazareth. Il ny a rien de miraculeux à y voir ses deux monogrammes sur les deux niches de notre façade. Il existait de nombreux cantiques spirituels à la gloire de Intron Varia en Bretagne, dans plusieurs diocèses. Des cantiques à lintention de Dame Marie de Quelven, de Notre-Dame de Kernascléden, Notre-Dame de Lorette (194). Toutes ses intentions dirigées à la bonne Vierge Marie, sont comme pour les Kantikoù Loreta. Kantik dan Itron-Varia Loreta. Cantiques de Lorette. Cantique à Notre-Dame de Lorette. Un fléau dévastateur régnait sur lEurope depuis le XIVème siècle, les épidémies de la peste noire, arrivée en Europe vers 1347 et sinstalle en Bretagne lannée suivante à Quimper. Elle va sinstaller durablement chez nous, XVème, toujours Quimper, Nantes, Laval, Rennes ne sera sans doute pas épargnée dans ses deux siècles. Cette peste. En 1501, la peste fait plus de 4.000 morts à Nantes. Elle réapparaît en 1518. La peste sévit à Nantes en 1501, 1522, 1523, 1529, 1530, 1567, 1576.
Sceau et contre-sceau de Guy XVI
En 1520, le baron de Vitré Guy XVI, découvre un reliquaire, à labri dans le château fort de Vitré, exactement dans la tour Saint-Laurent, il sagissait des reliques du Saint Mars, un ermite de Bais. Son reliquaire fut déposé, mis à labri en lan 1427. Guy XVI et son épouse Anne de Montmorency, font refaire un nouveau reliquaire et le déposer au Chapitre de Sainte-Madeleine à la Collégiale de Vitré. En juin 1521, à Vitré et dans sa région, une effrayante mortalité désole tous le pays, la peste est à nouveau là. Ses épidémies de la peste, vosenn en breton, cette dévotion à la Vierge de Miséricorde aura un grand succès en Italie, au XIVème et XVème siècle, à loccasion des terribles épidémies de peste. Cette Vierge de Miséricorde aura un immense succès chez les peintres de la Renaissance.
Il ne serait donc pas étonnant de retrouver notre monogramme IV SIL, Intron Varia Salver Iesus Lavaret, pour une dévotion à la Vierge Marie protectrice de la peste qui sévissait en ce temps de la construction de notre église. La dame Marie et Jésus le sauveur de Nazareth. En 1525, Érasme composera une messe pour la Vierge de Lorette. Vous découvriez plus tard dans le document, comme nous sommes obligés de respecter un certain ordre chronologique dans lhistorique de cette façade (195). Dans lhistoire de notre vicomtesse de Bais, Guyonne de Laval, née Renée de Rieux, son père, le seigneur de Rieux et de Rochefort-en-Terre, la langue bretonne était dominante dans toute cette région. A Rochefort-en-Terre, il y a léglise Notre Dame de la Tronchaye, mais aussi sa chapelle Saint-Roch, qui fut construite en 1527 pour donner suite à un vu de la population, décimée par la peste (196). Comme nous pensons que notre vicomtesse était notre mécène pour la construction de notre porche, lidée de cette dévotion à la Vierge serait une piste plausible à Bais avec ce monogramme en breton. Et je pense que mon intuition pour cette piste bretonne va être mise à jour par la suite dans les pages suivantes.
« La cinquième niche est dédiée à Saint Jean lÉvangéliste »
La cinquième niche, possède un dais architecturé, avec deux frontons gothique, coiffé dune clef de voûte, mais sa forme et décoration est totalement différente des autres niches. Notez sur le côté gauche du dais, un portrait de femme, portant un collier. Il serait le portrait de Marguerite de Navarre, nous allons le retrouver la sculpture de l'Écoinçon de la porte de droite. Ce portrait de Marguerite semble la représenter assez jeune, sa tête reposant sur une couronne/boudin de tête à la mode à cette époque. En dessous la représentation d'un modèle d'une structure d'armoiries. Mais de qui. Marguerite semble être représentée bien jeune, elle née dans la tour du château d'Angoulême.
Si cette sculpture représente les armoiries ou sous la forme d'une alégorie pour notre recteur, sur internet nous trouvons aujourd'hui de nombreuses versions du blason de la ville d'Angoulème et nous pouvons constater une ressemblance avec la sculpture du dais.
D'azur
à la porte de ville flanquée de deux tours
crénelée d'argent,
maçonnée de sable, surmontée d'une
fleur de lis d'or, couronnée d'une couronne royale
fermée du même. Sur le blason de gauche nous
apercevons les trois ronds comme sur notre sculpture. Les
deux fenêtres sont les ronds de notre sculpture. La
fleur de lys étant remplacée par Marguerite au
dessus de sa tête une couronne. En dessous de la
porte, nous trouvons une marguerite à quatre
pétales.
Dans la sculpture suivante, lensemble de la sculpture du milieu est assez fournie, en haut il semble avoir deux agneaux dans une espèce de cur et en dessous deux vautours. Dans Matthieu, chapitre 24.28, il est dit : Où que soit le cadavre, là sassembleront les vautours.
Saint Jean lévangéliste est souvent représenté avec un aigle, mais beaucoup de monde ne semble pas daccord dans la traduction du mot en grec, à partir de lhébreu concernant laigle, qui serait plus un vautour dans son origine. Laigle est souvent interprété comme le symbole de la Résurrection, et Jean est un témoin privilégié du grand événement pascal » (197). Deux agneaux dans le Cur Immaculé de Marie, serait bien la représentation lié a cette sculpture. Nous avons LÉvangile de Jean ou « selon saint Jean », et dans sa seconde lettre il est question du Christ sauveur des hommes. Doù lépitaphe du recteur « Intron Varia Salver Iesus Lavaret », sur les deux socles. Un hommage répété sur le second socle pour saint Jean lÉvangéliste. Cette niche pourrait avoir abrité la statue de lapôtre Saint Jean lÉvangéliste.
« La sixième niche est dédiée à lapôtre Matthieu »
Le dais architecturé de cette sixième et dernière niche est encore plus énigmatique. En tête un fronton avec une décoration étrange en son sommet. Le dais architecturé est coiffé ornée dune coquille et possède de nombreux personnages sur son pourtour. Au-dessus du fronton, nous avons deux étranges sculptures indéfinissables. Sur larrondi du dais à gauche dun triangle en son milieu une tête, comme dailleurs sur lautre face, triangle que nous avons déjà vu sur le premier dais. Un animal comme un agneau, placé à la verticale. Des feuilles dacanthes, toujours aussi omniprésentes sur les sculptures des dau moins trois des niches et partout sur la façade. Ce qui pourrait nous laisser une large interprétation sur la poésie, dans le symbole de cette plante que nous avons eu loccasion de découvrir. Il reste un personnage important dans lentourage de Jésus Christ, le dernier dans le tétramorphe, lapôtre Matthieu, souvenez vous plus haut, Matthieu est son premier apôtre choisi par Jésus. Lapôtre Matthieu se verra attribué la symbolique de lhomme, car il entame son évangile par lénumération de la généalogie humaine du Christ.
Nous avons sur ce dais, deux triangles, le premier à gauche avec des personnages tout au pourtour et dans la collerette du dais. A droite un animal, un agneau ? Il est impossible de distinguer les personnages dans les triangles, le temps ayant fait son uvre. Deux triangles pour la Sainte Trinité. La mention la plus explicite des personnes divines pour représenter la Sainte Trinité se trouve dans la finale de lÉvangile selon Matthieu « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » (198). Il restait en tête de ce dais à élucider, deux éléments vraiment étrange, comme deux nuages au somment du dais, et oui en fin de compte, merci à Dominique Taburet pour lidentification. Mais pourquoi cette sculpture ; mais en cherchant bien....
« Dante Alighieri et sa divine comédie et la Vierge Marie »
Voici la Prière à la Sainte Vierge, « Ô Vierge Mère, en Toi se réunissent toutes les vertus de toutes les créatures » de Durante degli Alighieri (190). Qualifié de lHomère du christianisme et le grand poète du moyen-âge, et ses trois poèmes de sa « La Divine Comédie - Dante - LEnfer - Le Purgatoire - Le Paradis » (200). Les textes de Dante sont construits autour de la Très Sainte Trinité de lÉglise catholique. Dans le poème de lEnfer, Dante raconte que : Loin de laspect brûlant de la Trinité sainte. Sans oublier O sainte trinité ! astre brillant, dont la vue remplit de joie tous les curs. Le dernier point à aborder est cette sculpture en tête du dais, des nuages ! Dans La Divine Comédie, Dante parle de deux sortes de nuages, les représentants comme métaphore, les « vrais nuages » et les « nuages troubles » (201). Les nuages pour Dante est un élément très important souvent décrit, son Paradis est pas ciel bleu chargé de nuages blancs où se prélassent anges et âmes élues.
« Une conclusion pour lhistoire des six niches »
« Le Christ au tétramorphe »
« Comment fut interprété la composition de nos six niches, comment avoir réussi à trouver le fil conducteur, et ainsi identifier avec des noms, y mettre des personnages dans nos niches».
Nous avons découvert avec cette quatrième niche, six des douze apôtres sur ce dais. Et avec le dais de la troisième niche, deux autres personnages. Avec cette quatrième niche, lemplacement de cette statue, ne pouvait correspondre quà celle de Jésus Christ. Comme il se trouve inscrit sur le socle. Intron Varia Salver Iesus Lavaret. En voici lexplication. Il y a une tradition ancienne dans la bible où il y a un épisode de la vie du Christ au tétramorphe.
Nous trouvons la représentation des quatre évangélistes sous leurs formes allégoriques, pour lhomme, nous avons, Saint Matthieu, laigle pour Saint Jean, et le taureau ou le veau pour Saint Luc et le lion pour Saint Marc, que nous connaissons déjà bien. Cette représentation est inspirée de la vision dEzéchiel et de par la description des quatre vivants de lApocalypse selon Saint Jean (202). Nous venons de découvrir ce Christ au tétramorphe, mais il y a une règle qui voudrait que ce Christ au tétramorphe soit disposé dans un ordre bien établit. La place des différents animaux autour du Christ est définie selon les principes hiérarchiques, cest-à-dire : Le haut est supérieur au bas et la droite du Christ (la place des élus) est supérieure à sa gauche (la place des réprouvés). Par conséquent, lanimal le plus noble, lhomme, est généralement placé en haut à gauche (droite du Christ).
Laigle est en haut à droite (gauche du Christ). Le lion est en bas à gauche et le buf en bas à droite. Mais selon cette étude (203), celle de larchitecture religieuse en occident et à propos des quatre évangélistes et la symbolique du tétramorphe. Comme dans toute règle bien établie il en souffre parfois des exceptions. Sur le tympan de Burgos, ci-dessus, inverse la position de lhomme et de laigle, mais à la cathédrale de Chartres et de Moissac lordre est bien respecté. Le lion, qui est censé dormir les yeux ouverts, représente la résurrection, nous lavons au moins sur le dais un. Le buf ou le veau, est symbole du sacrifice, représente la Passion, (milieu du dais deux). Laigle ou vautour représente lAscension, sur le dais cinq, nous avons des oiseaux. Lhomme représente lincarnation et serait le dais six ou dédié à Saint Matthieu.
Nous venons détudier nos sculptures sur notre frontispice renaissance, toute son histoire est enfin dévoilée, nous connaissons désormais ce qui se trouvait dans nos six niches. Nous avons aussi découvert lhistoire de nos deux magnifiques majestueuses portes. Découvert un décalogue 100 % protestant sur nos portes, mais il nous reste encore une grande partie à étudier, larchitecture de notre frontispice renaissance, mais qui en était son maître doeuvre, même si nous le connaissons déjà, son architecte, son sculpteur, constructeur etc... Il nous reste encore beaucoup à découvrir dans cette architecture, avant de terminer avec notre porche. Nous avons encore quelques éléments à vous faire voir sur nos deux grandes portes.
Nos deux superbes portes comportent une série de dessins, qui sont des macles. Et la représentation dune roue solaire.
Que de mystères !
Le frontispice renaissance de
léglise de Bais
« Des macles sur les portes »
Vers la table des matières
Les deux superbes portes comportent une série de dessins qui sont être des macles. Lutilisation des macles se réfèrent bien à une origine plus chrétienne chargée de symboles, comme dans la Parabole de Matthieu 13:47-50. Il se trouve aussi très présent en Bretagne. Daprès Michel Mauguin dans son article sur les macles, la galerie du château de Josselin possède des macles, mais aussi cela pourrait avoir une autre interprétation dune origine chrétienne, chargée de symboles (204). Ce qui pourrait nous faire penser un maillage comme pour les blasons, sous le nom de fretté, est un composé de cotices entrelacées, mises en diagonale, ordinairement par trois, en bande et en barre. Dun coté les macles étant associés à son coté local et son symbole païen et de lautre coté aux pensées philosophie du XIIème siècle, qui sont religieuses.
Cela nous revoyant à la parabole du filet selon Matthieu 13, versets 47 à 50. 47 : « Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce ». 48 : « Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent ; et, après sêtre assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais». 49 : « Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants davec les justes. 50 : et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents » (205).
Ici à Bais sur nos portes, il pourrait aussi sagir dune composition appelée rustre, losange percé dun trou, mais ici il y a un losange étoilé à quatre branches. En règle générale, la macle est une pièce héraldique en forme de losange évidé. Il existe sur de nombreux blasonnements. Le plus proche est celui du blason des Sénéchal de Carcado sintitule « Dazur à sept macles dor ». Maison ou « Château Montmorency », bourg de Puceul, Loire Atlantique. Blason associé à la branche des de Montmorency (206). Il se trouve étonnant que nous trouvons cette fleur de gravée au-dessus du blason au sept macles. Cela est en fin de compte la reproduction, la sculpture réalisée sur les portes !
« Une tiercefeuille et des rustres »
Sur cette photo de gauche, nous voyons ce qui se trouve être une macle, dessin présent sur la façade dune maison dans le village de Carcron. Étrange représentation que nous retrouvons sur les portes de léglise, symbolisé que nous lavons vu plus haut avec la tiercefeuille ou autres symboles. Sur le blason de Puceul, photo du centre (206).
Le territoire de Puceul appartenait jadis à la Châtellenie de Nozay et donc fut propriété successive des familles Le Buf, Rieux, Laval, Montmorency et des Princes de Condé (207). Ce blason placé au dessus de cette fenêtre de la dite La Maison « Montmorency, appartenait à Jean de Montmorency, nous sommes là entrés dans le XVIIème siècle. Ce blason était il déjà en place avant la donation faite par Jean de Laval, mort en 1543, au connétable Anne de Montmorency qui hérita dune partie des terres de la baronnie de Châteaubriant, au dépends de son neveu Guy XVII.Pour nos macles avec une tiercefeuille sur nos portes, il sagit sans doute de lhéritage des armoiries des familles de Rohan/Rieux et Laval avec François de Laval-Montfort, dont Renée de Rieux, Guyonne de Laval, les plaça sur les portes. Guyonne de Laval étant héritière à la mort de son neveu Guy XVII, qui se dernier hérita lui-même des terres de son oncle !
« Le château de Rochefort-en-Terre »
Voici une série de photos du château de Rochefort en Terre où nous voyons sur plusieurs des lucarnes renaissance, des macles et autres symboles que nous trouvons sur les portes de léglise de Bais. Il sagit des éléments du château de Keralio en Noyal-Muzillac, il est dit, quil a dû être bâti par la famille de Kerméno, sieur de Keralio, il était est gouverneur de la ville de Vannes. Le château est daté du XV-XVIème siècle. Lhistoire est quand même assez ambiguë, car il est encore dit que la seigneurie de Rochefort passa, en 1374, dans la famille de Rieux. Avant cela il passa ensuite aux mains de la famille Larlan en 1658, puis celle de Hay des Nétumières en 1778. Le château tombant en ruine il est rasé en 1925, le peintre américain Alfred Klotz rachète des éléments du dit château en 1927, notamment les lucarnes que nos voyons sur les photos, ainsi que son portail (208). Dans le village de Rochefort-en-Terre, en page suivante, nous avons une photo dune fenêtre où nous avons exactement les mêmes dessins, à savoir les macles et fleurs. Comme nous voyons aussi sur la première photo de la page suivante, sur la porte des éléments, fleurs ou ronds sculptés que nous trouvons sur notre façade. Comme les coquilles et bien dautres éléments présents sur les dais. Des sculptures que nous trouvons dans le bourg de Noyal-Muzillac, similaires à celles de Bais.
Le château de Keralio. La porte de la tour sud du Château de Rochefort-en-Terre. Une fenêtre dune maison dans le bourg Rochefort-en-Terre
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Des portails de style renaissance avec une architecture étonnante »
Vers la table des matières
Le frontispice de Bais est ici un montage curieux et peu courant, il est possible que le recteur Joannes Lesvesque a eu la révélation pour y placer un enseignement comme le suggère le pasteur Vatinel, (199) un enseignement ésotérique très à la mode depuis la Renaissance italienne du XIVème siècle à la manière de Pic de la Mirandole. Il est dit que Pic de la Mirandole a exprimé une pensée humaniste quil voulait conciliatrice, mais qui sest avérée provocatrice et polémique. Revenons sur notre frontispice qui a été collé sur cette façade, et non construit à la mode des temples grecs et romains.
Des trois ordres de larchitecture grecque, nous avons le style dorique, ionique et corinthien. Le style appliqué ici dans le portail de Bais par larchitecte du XVIème, se trouve être un ensemble de plusieurs styles, cest un fameux et savant mélange, dur, dur pour les non-initiés. Il est aussi appelé ordre composite. Les deux colonnes principales sont bien du style corinthien (200). Normalement le chapiteau doit être décoré de deux rangées de feuilles dacanthe, ici cela semble être respecté avec quelques figures, et des personnages. Les trois autres une composition du style dorique et corinthien. Du style dorique, son chapiteau à échine plate ou dite ronde. Le fût est ici nu, non cannelé. Ce qui correspondrait au style Toscan romain cest à dire de lordre dorique Grec, plus épuré. Il existe un autre style, qui est appelé lordre colossal, ou bien superposé. Cest fou les combinaisons ! Lordre colossal est un ordre architectural régnant sur plusieurs niveaux. Cette disposition est apparue timidement au cours du XVème siècle et sest généralisée au milieu du XVIème siècle.
Ici dans ce portail nous trouvons nous cet ordre colossal dans lensemble des six trois colonnes (201). Pouvons-nous parler dans larchitecture de cette façade, être un ensemble de lordre colossal que nous trouvons au grand fronton et avec les deux autres. Lordre colossal, normalement les colonnes se développent sur plusieurs étages dun bâtiment et qui reprennent les caractéristiques ornementales gréco-romaines. Il y a un bel exemple en Italie avec La Loggia del Capitanio. En France, il y a eu le célèbre architecte de la Renaissance Jean Bullant, il est né vers (1515 -1578). Vers 1540, il se met au service, en tant quarchitecte ordinaire, du connétable Anne de Montmorency. (202).
Dans notre façade, nous trouvons une combinaison non connue. Une bonne explication, vaut mieux, la colonne de gauche, la tête de la colonne est constituée dun abaque ou tablette, ce qui détermine le chapiteau avec son échine. Ensuite, nous avons ce morceau très court de colonne et puis un second chapiteau, donnant un ensemble Toscan romain. Puis le second chapiteau de style ionique, ce qui détermine cet ordre composite. Un second architecte/sculpteur, a travaillé avec Jean Bullant, il sagit de Jean Goujon (1510-1567) (209), il est un sculpteur et « imagier-façonnier », et architecte français du XVIème siècle. Il était de religion protestante. Arrivé à Paris vers 1542, il travaille probablement sous la direction de larchitecte Pierre Lescot (1515 - 1578). (209/210/211). Les deux portes sont de style en arc de plein cintre. Sur les cinq portes que comporte léglise, chacune à son style particulier. Sur les socles, les dés, qui sont lordre toscan, la base des colonnes dordre toscan est formée dun filet, dun tore et dune plinthe.
Raison darchitecture antique extraicte de Sagredo Diego. 1490-1527. Simon de Colines. Paris 1542
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Des portails de style renaissance avec une architecture étonnante »
« Mais qui fut larchitecte et sculpteur ou le sculpteur/architecte de Bais »
Vers la table des matières
Jean Goujon était un sculpteur et architecte français, né probablement à Alençon. Il est considéré comme un des fondateurs de la renaissance classique française, comme Philibert De LOrme. Il commence à travailler avec larchitecte Pierre Lescot, en 1542, en tant imagier-façonnier, il est dessinateur, graveur. Limagier est celui qui réalise des peintures ou des images sur tous supports. Le façonnier est celui qui façonne, qui réalise louvrage. Puis plus tard, Jean Goujon, travaille pour le connétable Anne de Montmorency dans son château dÉcouen, avec larchitecte, Jean Bullant. Il va travailler en tant architecte/sculpteur, au château de Blois, sur laile François 1er. Le maître de cette architecture, était le romain Vitruve, le père de larchitecture, qui deviendra, celle de la Renaissance.
Ce Sebastiano Serlio, deviendra lambassadeur de larchitecture Renaissance à partir du traité de Vitruve, De architectura. Nous venons de citer quelques noms darchitectes ou sculpteurs français, qui sinspirèrent de loeuvre de Sebastiano Serlio. Mais nous allons aussi retrouver des hommes comme Jean Goujon, et un certain Jean Martin qui va lui aussi sinspirer du traité des Livres I-II de Serlio de 1545. Jean Goujon sinspire essentiellement des Regole generali (Quarto libro) publiées à Venise en 1537 et rééditées en 1540 et 1544 (213). De ce fait, il réadapte aussi, le travail réalisé par Guillaume Philandrier. Son Architecture, ou art de bien bastir, avec son auteur Jean Martin, il est édité à Paris en 1547. Cet ouvrage se trouve être le plus ancien texte original sur larchitecture écrit en langue française. Serlio se trouve à lhonneur dans cet ouvrage, mais il y a un autre personnage que Frédérique Lemerle cite dans cette notice détaillée sur la consultation de louvrage de Jean Martin et de Jean Goujon, son commentaire reste influencé par un certain Sagredo (212). Jean Martin, né à Paris, et mort en 1531, est un humaniste connu pour ses éditions doeuvres classiques ou modernes quil faisait traduire en français, notamment le Songe de Poliphile de Francesco Colonna, Les Azolains de Pietro Bembo et le De architectura de Vitruve.
Jean Martin fut jusquen 1530 secrétaire de Maximilien Sforza, puis du cardinal de Lenoncourt, auprès duquel il demeura jusquà la fin de sa vie. Il travailla dans les années 1540 avec Sebastiano Serlio à lédition du premier livre de lArchitecture de Vitruve, puis publia une partie des uvres de son collaborateur italien. Effectivement quand nous parcourons le traité du livre de Yves Pauwels, « Jean Goujon, de Sagredo à Serlio : la culture architecturale dun ymaginier-architecteur ». Allons nous y faire des découvertes intéressantes en lien avec Bais. Jean Goujon, de religion protestante, réfugié comme huguenot en Italie, où il serait mort 1569 (215).
Sebastiano Serlio, était un architecte et sculpteur italien de la Renaissance. Il fut appelé à la cour de France par François Ier, dun premier abord à titre de consultant, puis pour la construction du château de Fontainebleau. Il deviendra par la suite larchitecte en chef à la cour du roi de France. Nous lui devons le château dAncy-le-Franc et lhôtel du Grand Ferrare à Fontainebleau. Sebastiano Serlio, qui réside à Lyon entre 1545 et 1550, il va publier plusieurs volumes de son traité darchitecture, soit 8 volumes, il écrit ce traité dans perspective de servir comme étant un manuel illustré pour les architectes. Nous lui devons deux traités : Tutte lopere darchitettura et prospetiva et Sette libri de larchitettura, ou « Quarto Libro » (216). Il va sinspirer du travail du maître Vitruve et de son De architectura. Il diffusera en Europe la théorie des cinq ordres darchitecture.
Mais cest en découvrant un ordre nouveau, lordre attique que lien est réalisé avec Serlio. Nous découvrons en fin de compte dans ses planches darchitecture, une façade avec des éléments similaires à ceux de la façade de Bais, cest à dire, une colonne avec un chapiteau, puis superposé avec un court morceau de colonne, puis un second chapiteau, soit une copie presque conforme de nos portails. Sur les socles, les dés, la base des colonnes dordre toscan est formée dun filet, dun tore et dune plinthe. Cest bien lordre Toscan romain, rajouté, attribué à Serlio, que nous avons ici à Bais. Louvre architecturale de Sebastiano Serlio est tellement importante, bien que nous ne pouvons pas y retrouver un modèle, une construction similaire avec Bais, mais la griffe de cette architecture est bien la même. Nous trouvons dans un croquis, cet ensemble propre à Bais, chapiteau et colonne, carrée sur le dessin et rond comme chez nous. Mais cela ne veut pas dire quil sagit du travail de Sebastiano Serlio, que ce dernier serait intervenu à Bais entre 1545 et 1555. Dans loeuvre de Sebastiano Serlio et ses constructions plusieurs modèles similaires comme à Marsala avec léglise San Pietro et sa porte triomphale dordre composite. Lauteur signale par ce fait que ses portes sont des citations presque parfaites de deux modèles du Livre extraordinaire (cf. Ch. IV), cet ouvrage est conçu et rédigé en France à la fin des années 1540.
Sebastiano Serlio va y laisser des émules dans son pays natal, et en France, avec un certain Guillaume Philandrier, un humaniste, architecte, qui sera un élève de Jean Perelle, ils iront tous les deux à Venise et à Rome, où il étudia sous la direction de Sebastiano Serlio. Guillaume Philandrier, est un auteur de plusieurs chroniques, des uvres de lAntiquité, dont les « Institutions oratoires » de Quintilien ; mais nous lui devons les annales du « De architectura » de Vitruve, intitulés « In decem libros M. Vitruvii Pollionis de architectura annotationes » (Rome, 544) qui lui apportera la notoriété (217).
Dans le Quarto Libro, il y a les trois ordres grecs dorique ionique corinthien et l'ordre toscan et le cinquième ajouté par Serlio, lordre composite, un ordre nouveau bien sur, non mentionné par le maître Vitruve dans ses tomes. Cet ordre celui même que nous avons à Bais (218). Nous retrouvons aussi en France, un élève de Serlio, Jean Bullant, un fidèle partisan du maître, il étudie, mais dune façon plus synthétique les cinq ordres les uns après les autres. Bullant en bon architecte comme son maître va moderniser les modèles de Serlio comme ceux de Vitruve.
Nous retrouvons un autre sculpteur/architecte que nous avons déjà découvert comme Jean Bullant, il sagit de Jean Goujon et on dit que quaprès le livre II de Serlio, cette édition fut commentée par de Cesariano (1521), les autres tomes ont été spécialement réalisées par Jean Goujon dans les années 1544-1545. Il ne faut pas oublier Philibert De lOrme, le plus grand architecte français de la Renaissance. Ainsi que Pierre Lescot. Mais de qui nous devons nos portails de Bais, avec cette griffe de Serlio, Jean Goujon, larchitecte, sculpteur, dessinateur, graveur dAlençon ? Mais un nom nouveau apparaît.
Diego Sagredo, est né à Burgos en Espagne, il est un architecte, il va faire comme ses confrères Italiens et Français, « travailler » à partir de la bible de Vitruve. Il va publier : Les Medidas del Romano de Diego de Sagredo en 1526, il se trouve être le premier texte imprimé en langue espagnole sur larchitecture et le premier texte original publié sur le sujet en dehors de lItalie à la Renaissance. Le but de Sagredo était de rédiger un manuel, destiné davantage aux ouvriers et aux dilettantes quaux humanistes, qui leur permette de maîtriser ce que pour la plupart on considérait comme la partie la plus importante de larchitecture romaine qui se pratiquait en Italie. De son ouvrage, Les Medidas del Romano de 1526, il a été traduit en français vers 1536 et en 1539. Ce dernier va donc travailler sur les types de colonnes, le fondement mathématique de larchitecture et la proportionnalité de lhomme, celui de lhomme de Vitruve. Qui composera les quatre genres de colonnes à partir de 1537, du travail de Sebastiano Serlio, qui donnera naissance comme nous le savons aux cinq ordres classiques.
Nous allons reprendre la phrase ci-dessus : Mais de qui nous devons nos portails de Bais, avec cette griffe de Serlio, Jean Goujon, larchitecte, sculpteur, dessinateur, graveur dAlençon ? Et bien en lisant le traité dYves Pauwels, nous découvrons des choses, des éléments architecturaux qui se retrouvent dans notre façade de Bais (219). Linfluence Serlienne est incontestable à Bais, nous nallons pas énumérer tous les chantiers de Jean Goujon, il y a lexécution des colonnes soutenant la tribune des orgues de lÉglise Saint-Maclou de Rouen.
Pour lÉglise Saint-Maclou de Rouen, il y a notamment une colonne avec un chapiteau corinthien avec des volutes ionique, bien sûr que ce modèle doit être courant dans cette architecture de la Renaissance, mais ici à Bais, nous avons pratiquement la copie conforme avec ses chapiteaux, mais là ne sarrête pas la comparaison, avec une possible influence du travail de Jean Goujon dans cet ordre composite, et de Segredo. La différence entre les deux hommes est que Goujon est beaucoup plus rigoureux, il a même lobsession du détail dans les moulures. Jean Goujon est avant tout un imagier, un décorateur, il a le souci des détails pour y faire des sculptures, bien proportionnées, par contre il est reconnu comme étant un piètre architecte. Comme nous lavons déjà relaté, la qualité des sculptures est exceptionnelle ici à Bais. Nous allons parler du travail de Diego Sagredo, ou du moins de trouver des similitudes tirées de son ouvrage. Une parution tardive mais il sagit dune discussion sur le travail de Sagredo.
Il sagit de deux interlocuteurs qui sont introduits en ce présent livre, fait par forme de dialogue. Lun est un ouvrier de la grande église de Tolède, appelé Tampeso, et lautre est un peintre nommé Picard, lequel vient visiter Tampeso quil trouve portrayant, et alors sinstaure un dialogue entre les deux personnes. Daprès une première édition de 1542, sur le Raison darchitecture antique, extraicte de Victruve (220). Nous nallons pas traiter de tout ce discours de cette architecture antique, malgré de nombreux sujet, comment lon doit former la corniche et quelles sont les moulures de quoi elle est formée. Mais le plus intéressant et le plus parlant pour nous est bien de trouver, quelque chose de concret parlant comme ceux des dessins. Dans la page précédente, nous découvrons ce que nous appellerons une copie conforme entre la planche du haut et les deux photos, les mêmes piédestaux, les dés toscans sont les mêmes, les colonnes idem. Même dans le frontispice, nous retrouvons la même facture.
Voici un autre exemple dans cette planche, en page suivante, là encore nous y voyons avec ce dessin avec en premier une métope dans cette frise dorique. Il y a une règle en architecture qui dit quune frise dorique commence toujours par un triglyphe, alors que celle de bais commençait par une rosace marguerite. Comme sur ce dessin. Nous avions pensé à une boulette de larchitecte de lépoque. Mais non à priori, Diego Sagredo avait imaginé cette nouvelle méthode, reprise à Bais. Comme nous lavons déjà constaté, il semble avoir à Bais une déconvenue dans cette frise dorique, Il ne sagirait pas à priori dune prise dorique, car nous navons de triglyphes, mais dune fresque.
Vitruve aurait préféré lutilisation du ionique dans les colonnades des temples, évitant ainsi de ce qui devait être une règle à établir, cest-à-dire, un ajustement régulier des triglyphes avec les diamètres des colonnes, mais aussi des entrecolonnements. Lexplication la plus simple réside en réalité à ce que chaque triglyphe devait être ajusté dans laxe exact de chaque colonne et de plus que le triglyphe, tombe en face de chaque ent recolonnement, de manière à obtenir entre deux triglyphes, une seule métope carrée. Ici nous sommes pas dans la configuration dun temple, mais dun frontispice. Il va de soi quici à Bais, rien de ce code ne fut respecté. Après avoir étudié le principe, cette règle doit sappliquer à tout type de construction.
Comme si cette frise de Bais avait été réalisée par un apprenti sculpteur. Mais nous constatons néanmoins que la première des règles est modifiée dans la planche de Sagredo, concernant le début de la frise par une métope. Mais Sagredo organise ensuite bien dans son ouvrage, la frise avec la distribution des triglyphes. Vitruve fut pourtant très clair dans lélaboration et lemplacement des triglyphes et métopes. Mais apparemment selon ce grand article de M. Antoine-Chrysostome Quatremère de Quincy, sur la règle liée à répartition des triglyphes et métopes dans la frise dorique, lhistoire a laissé des dérogations à la règle. Nous avons au moins un exemple concret retrouvé sur internet, avec quatre glyphes, mais le glyphe est différent. Une courte frise à Hôtel de Donine, à Arles.
Nous allons apporter une conclusion dans lélaboration de cette « frise dorique ». Nous avons découvert en début de létude de Bourde de la Rougerie, où ce dernier en parlait dune manière peu élégante. Mais nous arrivons en fin détude de se porche et notre opinion va rejoindre une partie de sa phrase. Quand il écrivait, « la frise nest formée que dun alignement de figures diverses qui paraissent être le résidu dun atelier dun sculpteur, bucranes, masques, rosaces, fleurons, etc ». Effectivement nous ne sommes pas en face dune frise dorique réalisée dans la méthode antique et de la Renaissance, mais peut être que le recteur Joannes Levesque a voulu réaliser cette frise à la manière dune bande dessinée, seuls les personnages lui tenait à cur dêtre sculptés dans cette frise. Les bustes, les rosaces marguerites, souvenez-vous des chiffres, 21, 24, 12 et le total de 57 ! Peu importe lordre qui devait être établit dans le fondement de ladite frise. Les triglyphes n'étant pas en fin de compte pas des triglyphes !
Nous allons encore étudier deux dernières pistes, pour identifier, notre architecte et ou ses sculpteurs. Comme le signale Bourde de la Rougerie à propos des sculptures, les baies, écoinçons, niches, chapiteaux et frises ont été exécutés en tuffeau. Dans le tuffeau plus encore que dans la pierre dure, le sculpteur a pu montrer son habileté. Et de préciser : Mais si lon ignore le nom du maître doeuvre, on peut du moins tenir pour certain quil nétait pas breton ou quil avait longtemps travaillé en dehors de la Bretagne, lemploi si heureux et si habile du tuffeau suffit à le prouver.
Le plus ancien monument renaissance du pays est labsidiole du château de Vitré, bâtie du temps de Guy XVI de Laval. Il y a dans cette construction, le caractère français de la décoration de cette petite construction, en tuffeau, et observe quen 1526-1531, Jean Daillon, (14701474), faisait bâtir à son château du Lude. Son fils Jacques de Daillon, fut le beau-père de Guy XVI, (14761531) (221). Antoinette de Daillon (vers 1500-1538), était la fille Jacques de Daillon, seigneur du Lude et de Jeanne dIlliers. Mariée à Guy XVI de Laval ou encore Nicolas de Laval-Montfort en 1526. (222/223). Pour la construction de labsidiole du château de Vitré, cela date de plusieurs années avant la pose de la maçonnerie de la porte, dite de Saint Marc, elle est datée de 1545 à Bais. Labsidiole a été exécutée sous le règne de Guy XVI. Son beau père était Jacques de Daillon, propriétaire du château du Lude. Lors de lagrandissement de son château, son père Jean fait appel à Jean Gendrot, il était un architecte angevin de la Renaissance, il est aussi un maître maçon chargé des uvres du duc dAnjou. A la baronnie de Vitré/Laval, lépouse de Guy XVI, est Antoinette de Daillon, et vicomtesse de Bais, elle décède en 1538.
A la baronnie, lui succède le fils de Guy XVI, Guy XVII, né du second mariage, celui avec Anne de Montmorency. Nous savons que ce jeune baron décède de maladie à 25 ans et la baronnie échoit à sa nièce Guyonne de Laval (224). Pouvons nous envisager que la baronnie de Laval a continué à entretenir des liens avec Jean Gendrot. Nous ne connaissons pas grand-chose de ce maître maçon qui était Jean Gendrot, nous ne connaissons pas la date de son décès. Il semble que son travail concerne la première moitié du XVème siècle et la seconde moitié du XVème siècle, où il a conçu châteaux style Renaissance à la cour du duc René dAnjou.
Voici un dernier homme de la Renaissance avec qui nous devons suivre une piste pour ses travaux ; Jean Delespine, il était un architecte et un sculpteur angevin. On lui doit de nombreuses uvres au pays dAnjou. Nous lui devons ici près de chez nous, le tombeau ou mausolée de Guy III de lEspinay et de Louise de Goulaine, il se trouve à collégiale Sainte Marie-Madeleine de Champeaux (225). Le pays dAnjou lui doit beaucoup doeuvres de la Renaissance. Le portail de lHôtel de Ville dAngers en 1543, nous le trouvons aussi mentionné pour des constructions, voir à titre privé, jusque dans les années 1576. Dans la biographie de Jacques Levron, parue en 1940, Jean Delespine fut fortement marqué par limitation de lAntiquité.
Nous allons peut être entretenir un lien plus sérieux entre Jean Delespine et Champeaux et Bais, en particulier dans cette biographie. Lacte notarié concernant les travaux du tombeau de Guy III de lEspinay et Louise de Goulaine. Le 7 novembre 1552, était enregistré chez Me Quentin, notaire à Angers, le contrat dexécution des travaux entre le maître maçon Jean de Lespine, dAngers (226). Passons à ce qui nous concerne directement, cest-à-dire à la maçonnerie, du moins ce que devait employer le maître maçon, dans la construction, des deux gisants et des deux priants, ceux-ci devant être réalisés en pierre de Rajace. Ainsi que larcature en plein cintre, elle sera de même faite de pierre de Rajace. A la fin des travaux il est bien noté que tous les travaux furent conformes au contrat passé devant le notaire. Notamment dans le choix des matériaux comme le marbre et la pierre de Rajace. Cela ne veut pas dire que le maître maçon était lexécuteur des travaux que bien souvent la besogne était répartie entre des maçons et des sculpteurs.
Ce qui nous intéresse ici à Bais, se sont les matériaux employés, cette pierre appelée tuffeau, ou tufeau ou bien sagit il de cette pierre de Rajace. Nous trouvons dans des anciens documents que les sculpteurs, appelaient pierre de rajace ou rajace, une pierre blanche dure et de beau grain. Dont autrefois on nen faisait de fortes belles figures. Mais on ignore réellement aujourdhui où était situé exactement les carrières. Mais dans des chartres il est question de la région de Chaveignes. Champigny-sur-Veude. Et des carrières de pierre de taille à Ligré sur la Veude. Présente aussi sur Assay, à quelques km de Ligré (228).
Jacques Levron raconte comment Jean Delespine est venu travailler pour le tombeau de Guy III de lEspinay et Louise de Goulaine à Champeaux. Ce mausolée fut terminé le 15 août 1553. Il cétait présenté à létude notariale à Angers pour conclure le contrat du chantier, messire Jean du Mas ou (le Père du Matz), il était alors labbé commendataire de Saint-Thieoy-les-Reins, il était aussi le baron de Durtal et de Monthefelon, le doyen du chapitre de léglise cathédrale dAngers. En 1556, il fut nommé évêque de Dol, (sous le nom de Jean XII du Mas ou de Matheflon) soit juste un an avant son décès (227). La présence de cet intermédiaire pour signer le contrat chez le notaire sexpliquait ainsi, ce Jean du Mas, était le demi-frère du Maréchal de Vieilleville, dit François de Scépeaux de Vieille-Ville. Sa première fille, Marguerite de Scepeaux, comtesse de Durtal et baronne de Mathefelon, épousa alors en 1549, le marquis Jean II dEspinay, (1531-1591).
Jean du Mas ayant fait réaménager son hôtel particulier à Durtal, appelée maison canoniale ou maison décanale, cest par cet architecte angevin, nommé Jean Delespine, et qui était parait il devenu son ami, que cette relation est ainsi connue. Des travaux de Jean Delespine, il exécutera ceux de la Cathédrale Saint-Maurice dAngers, la galerie des personnages représentant des chevaliers, compagnons de saint Maurice (226). Lévêque de Dol, Jean de Mas, va décéder en 1557, il repose dans un tombeau situé à lintérieur de la cathédrale dAngers, réalisé par son ami Jean Delespine. Le frère de Jean II dEspinay était Charles dEspinay, (15281591), un poète et fut évêque de Dol, le remplaçant de Jean de Mas après son décès (225).
Noublions pas que la famille dEspinay étaient les seigneurs de Sauldrecourt, quils possédaient, « les ceps et collier de sa juridiction furent attachés au chanceau (grille, balustrade à jour, ordinairement en métal, en pierre ou en bois qui est placée dans une église autour du chur ou du sanctuaire), de léglise de Bais ». Sans oublier les relations croisées avec la baronnie de Vitré/Laval et les DEspinay, dont Charles dEspinay, lévêque de Dol, fut un poète et théologien. Un des six enfants du couple Guy et Louise, fut orphelin de bonne heure, il fut élevé au château de Vitré dans la maison du comte Guy XVI de Laval. Si Jean Delespine fut ce sculpteur, il possédait toutes les qualités pour en être lexécuteur, en 1552 il se trouve enregistré chez Me Quentin, notaire à Angers, pour le contrat dexécution des travaux entre le maître maçon Jean de Lespine, dAngers.
Il faut en déduire quà cette date nous étions trop tard dans le temps pour Bais, quand il a réalisé ce travail, pour le tombeau de Guy III de lEspinay ( 1551) et de Louise de Goulaine ( 1567). Il fallait quil se soit fait connaître auprès du recteur de Bais, pour être notre sculpteur. Car nous avons cette date 1545, la date portée sur la maçonnerie, celle de la porte nord, Il aurait fallut que Jean II dEspinay, rencontre Jean Delespine, avant 1549, la date de son mariage. (Jean II, 18 ans et Marguerite, 16 ans au moment de leur mariage en 1549). Il est aussi fort possible que ce Jean Delespine aurait pu intervenir dans la construction après cette date de 1549. Mais un travail de cette ampleur avec toutes ses sculptures se prépare longtemps à lavance pour y trouver le bon professionnel. Jean II dEspinay (1528-1591) et Charles dEspinay (1531-1591), fut deux fervents catholiques, le premier participa à plusieurs batailles durant les guerres de religion.
Nous avons fait le tour dans la construction de cette façade et de son porche, mais qui fut larchitecte et sculpteur ou le sculpteur/architecte. Un sculpteur suffisamment doué comme nous avons plus le constater dans toute cette étude et cela de lavis de plusieurs personnes. Nous avons une liste de sculpteurs et architectes ou inversement. Le but étant de retrouver une signature particulière de ses hommes, la signature étant là, une manière de laisser une trace particulière dans le travail du maître. Nous avons le commanditaire, celui qui a élaboré la construction, son architecte bien sûr, mais il y a eu le directeur dordre, son maître doeuvre, son rôle ayant pour mission de faire réaliser louvrage prévu dans des conditions de coût et de délais préalablement définis. Nous le connaissons bien ce maître doeuvre, celui qui a façonné intellectuellement la construction de léglise. Larchitecte, son rôle étant dabord un artiste et le technicien, il va déterminer le plan de la construction et choisir ses artisans, maçons, sculpteurs, menuisiers etc... Selon Dominique Taburet, notre architecte en chef pouvait très être le recteur Joannes Levesque, noublions pas celui-ci était un moine condonat. Un moine bâtisseur, nous nallons pas revenir sur notre recteur qui possédait toutes les qualifications pour organiser la construction.
Nous parlons ici du travail du ou des sculpteurs, car il sagit du point fort de la construction de la façade. Un travail exécuté de grande qualité. Bais était une paroisse de campagne, il fallait y faire venir un sculpteur, Bais nétant une ville comme Laval ou une autre ville. Nous avons une liste de professionnels de la Renaissance. Jean Goujon, né sans doute à Alençon, avait sans doute un ou des ateliers avec des hommes qui furent aussi des collaborateurs, tel, Germain Pilon, lui aussi sans doute né à Loué dans la Sarthe. Pierre Lescot, Philibert De LOrme ou Delorme et Jehan Bullant. Identifier ses hommes, il sagit dun travail fastidieux, à réaliser, car malheureusement nous navons rien trouvé dans les archives de la paroisse, pas de comptes de fabrique comme pour la construction de léglise de Louvigné de Bais à la même époque, là-bas, les noms des sculpteurs, des maçons, des coûts des travaux etc., tout fut répertorié. Ici à Bais, il faut allez à la pêche aux indices. Larchitecture en générale de notre église, de la partie qui nous concerne, est une construction basique, de la Renaissance, tiré de lhumaniste chrétien.
Le sculpteur a obéi à ce que lui avait demandé le recteur, mais à partie de là que pouvions trouver qui furent ses artistes, nous devions y trouver dans ce travail, une certaine signature, une exécution particulière de son sculpteur. Comme lexécution dans des décors, des sculptures, de ses ornements de lart gothique. Une signature propre comme pour lexécution des modèles des cartouches, et autres motifs. Il existe une base dans les ornements darchitecture avec les éléments sculptés : chapiteaux, profils, frises, trophées, guirlandes que nous pouvons qualifier de standard. Notre recherche était là de retrouver un ou des éléments pouvant nous conduire à nos entrepreneurs.
Devons nous attribuer ses ensembles architecturaux, ce qui est appelé, être un ensemble de lordre colossal ou bien sagit-il de lordre superposé. Qui sont des ordres ioniques, doriques, corinthiens portant les uns sur les autres, chacun étant particulier à un étage de la construction. Ou bien encore se dernier ordre, lordre attique est petit ordre de pilastres très courts plaqués sur un attique qui a une corniche architravée pour entablement. Cest le célèbre architecte de la Renaissance Jean Bullant, qui détermine cet ordre colossal en France. Mais ici nous ne sommes pas en face de cet ordre, dit colossal, malgré toutes nos recherches, nous navions rien trouvé dans les architectures et architectes connus de la Renaissance, cette griffe, ce style particulier dans cette façade. Mais en fin de compte en cherchant longtemps et en fouinant un peu partout, louverture tant attendue est arrivé, à une conclusion.
Jean Goujon semble le candidat parfait, lui ou ses compagnons de son atelier. Tout semble concorder, les dates de sa présence à Paris à ses débuts, il a commencé par travailler sur lart religieux. Son uvre est grandement inspirée de Sebastiano Serlio, de Guillaume Philandrier, sa collaboration avec Jean Martin, lhumaniste connu pour ses éditions doeuvres classiques ou modernes quil faisait traduire en français, notamment le Songe de Poliphile de Francesco Colonna, (1546) (58). Les Azolains de Pietro Bembo et « lArchitecture ou Art de bien bastir » de Vitruve (1547) et « LArchitecture et art de bien bastir » dAlberti (1553). Et comme a écrit Yves Pauwels, « Jean Goujon, de Diego Sagredo à Sebastiano Serlio : la culture architecturale dun ymaginier-architecteur » (219). Cest exactement ce que nous avons avec notre façade dans notre architecture. Un travail de sculpture remarquable. Avec les autres hommes, sculpteurs, architectes ou maître maçon comme Jean Gendrot, chronologiquement cela ne correspond pas, idem Jean Delespine. Des pistes ont été ouvertes avec des hommes de cette période de la Renaissance et Jean Goujon en ressort en premier, mais nous avons aussi la possibilité davoir un confrère encore non identifié, travaillant comme Jean Goujon.
Nous allons reprendre le texte de la page 25 où sexprimait Henri Bourde de La Rogerie à propos des sculpteurs ou des architectes, qui auraient été de possibles candidats. Jean II le Juste, de Tours. A Laval Jean Garnier, Pierre et Jean Guillot. Jean II le Juste, de Tours. Dans cette famille Juste, puisque Henri Bourde le cite, Jean Juste II (vers 1510-1577), va travailler au château dOiron. François Ier leur a confié la réalisation du tombeau de Louis XII et dAnne de Bretagne dans la basilique Saint-Denis (230). Il est difficile den tirer des conclusions sur sa carrière et dune intervention possible à Bais. Pierre et Jean Guillot, Pierre un maître maçon ou architecte, il ne se trouve simple de retrouver les oeuvres de ce dernier, en Mayenne il est recruté ou un marché lui est concédé en 1575. Ensuite il est question de son frère Jean, il sagit des travaux en la paroisse de la Trinité de Laval. Même si les travaux débutèrent en 1546, le portail fut achevé en 1597 (231). Il se trouve encore trop compliqué de prétendre avec ses deux hommes une intervention possible de leur art chez nous à Bais.
Dans le dossier, « Il était une fois Laval à la Renaissance », les grands seigneurs de Laval que nous connaissons déjà, Guy XVI va entreprendre des travaux, comme pour façade du logis du Vieux-château. La pierre de tuffeau sera lemblème dans les façades, dune facture de remplacement de lancien style dit gothique. Il sera retrouvé avec ses ordres antiques, dans ce nouveau modèle darchitecture de la Renaissance à en prenant modèle de la galerie de Fontainebleau érigée par François Ier. Les grands travaux entrepris par Guy XVI au château de Laval. Ce maître maçon va intervenir pour des travaux dans le faubourg de Laval avec lhôtel Jean Boulain. Cette oeuvre est dite ostentatoire, ainsi que celle de la Maison du Grand Veneur, Jean Garnier, le matériau commun, est notre tuffeau. Dans la construction avec des chapiteaux doriques et ioniques. La grande travée de la Maison du Grand Veneur est conçue sur un ordre superposé, il y a bien une approche similaire avec notre façade. Mais de là de confirmer que ce maître maçon, Jean Garnier est un des possibles candidats pour Bais, cela nous est impossible à dire (232).
Les deux photos sont ici à titre dexemple pour loeuvre maître maçon, Jean Garnier, avec sa travée renaissance de la Maison du Grand Veneur et de son fronton ouvragé. Du beau tuffeau. Source : FOCUS, Laval à la Renaissance. Service Patrimoine Ville de Laval.
Crédits photos : Service patrimoine Ville de Laval. www.patrimoine.laval.fr
« Des portails de style renaissance avec une architecture étonnante »
« En guise de conclusion »
Vers la table des matières
Il restait un dernier point en guise de conclusion. Suite à la restauration de léglise, jai voulut connaître lavis de lentreprise qui cétait occupé de restaurer, qui avait remplacé des pierres du frontispice, cette dernière étant la mieux placée pour me dire doù pouvait provenir cette pierre de tuffeau du XVIème siècle.Monsieur Fabrice Mellier de lentreprise Maison Grevet chargé de la restauration a bien voulut me répondre en mars 2020 à mes questions (228). Le tuffeau provenait très certainement du bassin de Saint Cyr en Bourg , vous trouverez ci-joint la fiche technique dun tuffeau très similaire utilisé lors de la restauration à Bais pour la façade. Ce tuffeau utilisé pour remplacer les dommages de la façade doit être au plus près de celle dorigine. La fiche technique lui donne comme étant une pierre tendre de couleur blonde-blanche, elle se recouvre par exsudation de son eau de carrière dun calcin protecteur et durcit à lair. Ce tuffeau a été extrait de la carrière « Les Belles Caves » à Brézé, Saint Cyr en Bourg. Une commune ans située dans le département de Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire. Souvenez-vous de cette pierre de Rajace ou de Rajasse, employée pour réaliser le tombeau du couple DEspinay, par Jean Delespine, dans léglise de Champeaux.
Dans les anciennes archives pour des constructions entre le XVème et XVIème siècle, le tuffeau était extrait dans la région de Chaveignes. Champigny-sur-Veude, il devait y avoir de nombreuses carrières comme celle de Ligré sur la Veude. Voir aussi sur Assay, situé à quelques km de Ligré. Cette carrière de Brézé est située à environ à 35 à 50 km des anciennes carrières, donc dans le même bassin. Le transport était assuré par la Loire distante de kilomètres. Pour le transport des matériaux du tombeau dans léglise de Champeaux, la pierre arrivait au port de Segré. Et le reste comme il était consigné dans le contrat, Louise de Goulaines prenait en charge par la route le transport à partir de ce port. Il est à supposé que notre tuffeau pour Bais, à pris une voie maritime similaire à lépoque que pour celui de Champeaux. Avant de quitter notre étude architecturale de notre frontispice et de terminer par létude notre porche, il reste à parler de la porte nord, celle datée de 1545. Et puis nous devons aussi parler du financement de ce frontispice et porche.
« La porte nord, dite de Saint Marc »
Vers la table des matières
Nous allons parler de cette porte du côté nord, sur celle-ci se trouve la première date, elle est la plus ancienne de cette église. La porte de la maçonnerie est datée de 1545, et cette porte est sculptée avec les motifs, elle porte la date de 1548 (125). Lensemble maçonné est de style Renaissance lencadrement avec pilastres ou antes et chapiteau décoré avec les feuilles dacanthes de lordre corinthien avec des volutes dordre ionique. La porte avec sa voûte dite en anse de panier et sa corniche moulurée. Chasse-roue traité en piédestal, piédroits ou montants ou jambages en pilastres. Le claveau central avec son agrafe, est orné de feuillages sculptés. Dans larchitrave nous avons des inscriptions et la date. Le fronton et son décor de losange.
Dans le fronton triangulaire dit sans retour, se trouve une sculpture, avec une tête de lion. Marc est désigné par le lion car dès les premières lignes de son récit, il nous parle de la voix qui crie dans le désert (Marc 1, 3). Marc commence ainsi son évangile : « Commencement de lÉvangile de Jésus Christ, fils de Dieu. Selon quil est écrit dans Isaïe le prophète : Voici que jenvoie mon messager en avant de toi pour préparer ta route. Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur..».. Labbé Crublet dans son livret en page 63 parle de la porte Saint Marse, cette porte de temps immémorial, a le nom de Saint Marse et qui ne souvre que deux fois lan, pour les deux processions des reliques du saint (233).
Selon labbé Grasset (1) de conclure à propos de cette porte Saint Marse, elle fut ainsi nommée, peut être que peu de temps après la découverte des reliques dans la tour Saint Laurent en 1521, et que tôt ou tard après la bataille pour récupérer lesdites reliques, en agrandissant léglise, ils résolurent de ménager une porte pour la rentrée triomphale de Saint Marse. Et de dire voilà pourquoi on lappelle la porte Saint Marse. Lidée de labbé Grasset, est un peu étrange, quand même, que de prétendre cela. La création de cette ouverture est datée de lannée 1545, cela est gravé dans la pierre et de 1548 sur la dite porte. Son appellation dun temps immémorial, dont elle en aurait hérité le nom. Cette dernière fut ou tout simplement nommée Saint Marse après le retour des reliques en 1750. Cette porte possède dans son fronton triangulaire dit sans retour, où se trouve une sculpture, une tête de lion, abîmée par les vandales en 1793. Pour labbé Crublet, pour déchiffrer cette énigme, on ne trouve aucun document. La porte Saint Marc, en regard de la cure de Santi Marci de Bais ! Le lion de Saint Marc que nous retrouvons sur le frontispice Renaissance ou sa façade de léglise de Bais.
Les deux chapiteaux décorés avec les feuilles dacanthes de lordre corinthien et les volutes dordre ionique
Lagrafe dans le cintre du claveau, avec un belle feuille dacanthe. Notez-en dessous dans le cartouche, la date de 1548, qui donne la mise en place de la porte.
Le frontispice renaissance de léglise de Bais
« Conclusion finale sur le frontispice »
Les deux grandes portes portent, au moins une date, celle de 1566, notre recteur Joannes Levesque est décédé en 1555, soit 11 ans après son décès, les portes sont posées, soit que notre recteur a donné ses directives pour réaliser les tables de loi, ou soit quil sagit du travail dune autre personne. Il semble y avoir une certaine évidence dans lhistoire de cette façade, le recteur était un poète, un humaniste chrétien, il na pas affiché du protestantisme dans ses sculptures.
Les tables étant protestantes, et nous vu dans le symbole de la communion, cette coupe de communion et sa patène à pied, le tout se trouve caché derrière une colonne, comme dissimulé à labri des connaisseurs. Souvenons nous de Jacques Lefèvre dÉtaples, il était un théologien et humaniste et créateur du cénacle de Meaux, il est resté un catholique, contrairement à ses camarades du cénacle, comme Guillaume Farel, Guillaume Briçonnet qui joua un rôle au début de la réforme, fut obligé de changer de camp. Gérard Roussel, lui est resté fidèle à sa doctrine, de même que François Vatable, des calvinismes, mais Marguerite dAngoulême, reste catholique, tout en protégeant les protestants. Et Louis Berquin que nous avons en sculpture, fut un réformateur religieux. Joannes Levesque est sans doute resté un réformateur prudent, un humanisme chrétien, né de la pré-réforme. Il a fallut attendre onze années pour y apposer le décalogue protestant. 1566, 1556, étant la date à laquelle François DAndelot de Coligny se converti au calvinisme, mais il se trouve en Italie. Notre vicomtesse de Bais, Renée de Rieux, elle était la mieux placée en 1566 pour y faire graver les tables de la loi. 1547 est la date de son entrée à la baronnie de Vitré/Laval.
En 1547, sa sur Claude de Rieux, épouse François Coligny dAndelot. On dit que Louise de Montmorency, (1496-1547), mariée avec Gaspard Ier de Coligny, joua un rôle important dans la propagation de linfluence calviniste en France au XVIème siècle. En 1530, elle fut la dame dhonneur dÉléonore dAutriche, la reine, et la famille se retrouva à la cour du roi François Ier. Puis vint 1533, lannée du schisme entre Rome et lAngleterre. Elle était la fille de Guillaume de Montmorency (1531) et dAnne Pot (1510). Sa sur Anne (1525), épousera en 1517, Guy XVI de Laval, comte de Laval, le grand père Renée de Rieux.
Louise de Montmorency, veuve en première noce du Seigneur de Conti Ferry II de Mailly, (1513, Milan). De cette union, naîtra, Jean de Mailly (1528), mais aussi une fille, Madeleine de Mailly, elle fut mariée à seize ans en 1528 avec Charles 1er de Roye (234/235), le comte de Roucy (1510-1551). Est né de cette union deux filles, dont Eléonore de Roye, dame de Conty (1535-1564), mariée en 1551 avec Louis I de Bourbon-Condé, le prince de Condé (1530-1569). Le chef protestant, blessé et mort assassiné à la bataille de Jarnac. On dit que Madeleine de Mailly, sétant convertie à la religion réformée de bonne heure, suite à la conversion de son mari, donc sans doute bien avant 1551, elle fut lune des grandes dames de la cour de France qui défendit le protestantisme. Il est donc fort possible que sa mère, Louise de Montmorency fit entrer la religion Réformée dans la famille des Montmorency. Les enfants Coligny poursuivait ses études en compagnie des enfants du roi avec pour maître Guillaume Du Mayne, abbé de Beaulieu. Cette dernière décédée en 1547. Charlotte de Roye, la seconde des filles, était mariée à François III de La Rochefoucauld, assassiné le jour de la Saint-Barthélemy (236).
La seconde fille, Charlotte de Roye, la comtesse de Roucy (1537-1572), fut mariée en 1557 avec François III de La Rochefoucauld, comte de La Rochefoucauld. Son second gendre, le prince de Marcillac, était un autre des chefs protestants, est lui aussi assassiné le jour de la Saint-Barthélemy. Nous sommes donc pas en face dune fausse allégation quand il est raconté que Louise de Montmorency joua un rôle important dans la propagation de linfluence calviniste en France, cette dernière étant décédée en 1547. Comme il est écrit dans un article, Louise (237) avant son décès, cette dernière devait se rapprocher des idées de la réforme, de par le mariage de Gaspard avec Charlotte de Laval (1529-1568). Charlotte fut la première à basculer dans la Réforme, (238) dans les années 1558. Soit un peu après à la même époque que son beau-frère François DAndelot. Ou bien devons nous résonner autrement, Charlotte de Laval ne bascule pas dans la réforme en 1558, mais elle devient protestante, ce qui nous fait écrire que linfluence de la réforme est née avant à la baronnie de Vitré, il y a eu sa mère Antoinette de Daillon, la vicomtesse de Bais. Jusquà Guyonne de Laval !
Comme nous le savons le couple Louise de Montmorency et Guy XVI, lieutenant de Bretagne et gouverneur en 1526 de François 1er, était entouré de grands seigneurs, très cultivé. Il avait près de lui, Jehan Daniel dit maître Mitou, musicien, prêtre du diocèse du Maine. En mai 1531, Jehan Daniel assiste aux funérailles grandioses de Guy XVI de Laval, sur lesquelles il a laissé une relation détaillée.
Lordre funeste (funèbre ?), triumphante en pompe pitoyable tenue à lenterraige de feu de bonne mémoire, très hault, très puissant, magnanime seigneur Monseigneur le comte de Laval, de Montfort, Quintin, sire de Victry, vicomte de Rennes, sire de la Roche Bernard, grand gouverneur et admiral de Bretaigne, ensemble lieutenant du roy, le très plainct et regraicté père de justice, le très-grant zélateur de paix, lexcellent ministre de charité, vroy port du peuple. Le tout contenu en une espitre envoyée à très hault et magnificque seigneur Gilles de Laval, seigneur de Louë, de la Haye en Tourayne, etc. (Exemplaire incomplet à la BM du Mans, 30927).
Cette relation nous fait connaître les liens quil avait entretenu avec Guy de Laval, dont il fut peut-être le confesseur Nous apprenons qu'il avait près de lui, dans son châteur de Vitré, quatre prêtres ordinares, deux clers de chapelle et on le vit très souvent accompagné de docteur en théologie. Notre recteur Joannes Levesque après avoir obtenu son magistère en 1515 à Navarre, pouvait avoir été diplômé d'un doctorat ? Guy XVI, (1501-1531). Nous pouvons penser que les deux hommes se sont très certainement rencontrés.
Linfluence de Renée de Rieux, alias Guyonne de Laval est bien présente sur les portes avec notamment comme nous le verrons plus tard avec des sculptures, comme les roues solaires et les macles, le coté breton. Et très certainement les tables de la loi ! Et notre mécène pour cette partie de léglise. Ce qui est sûr dans lhistoire des barons et baronnes de Vitré/Laval, notre recteur Joannes Levesque, comme le savons, il était déjà recteur de Bais à la cure de Sancti Marci en 1502, il a donc eu la possibilité de connaître, si nous remontons le temps, Guy XV de Laval (1435 - 1501), sa femme la vicomtesse de Bais, Catherine de Valois ou Catherine dAlençon (1452-1505). Guy XVI et Anne de Montmorency. Joannes Levesque, était un humaniste de la première heure, fut-il influencé par une certaine réforme des Montmorency/Laval. Ou le contraire de la part de ses études de théologien avec des réformateurs dans les collèges sur Paris.
Pour la conclusion finale, nous savons que les commandements pour les tables de la loi sont issus dune bible ou autre document dune origine ancienne. Soit que le travail a été réalisé par un pasteur de la première heure ou tout simplement par notre recteur, il en avait toutes les capacités par son enseignement de théologien, il pouvait faire ce cadeau à notre fortunée, marquise, comtesse de Bais. Nous avons la piste du recteur Guillaume Caud, le successeur Joannes Levesque, souvenons nous des quelques constatations curieuses, faites par labbé Grasset , concernant Dom Guillaume Caud. Ce changement serait il dû, à une évolution, il semble absent pendant trois années, le temps de passer son diplôme de maître, un master, comme pour son prédécesseur, le recteur Joannes Levesque. Nous avons cherché dans les diplômés du collège de Navarre et nous navons rien trouvé, sans doute fut il inscrit dans une autre école. Selon ce diplôme, Guillaume Caud aurait été habilité à faire réaliser les tables de la loi.
« Le protestantisme à Vitré et dans sa région »
Vers la table des matières
Mosaïque vitréenne », dans cette quatrième série il parle des Ministres Huguenots à Vitré aux XVIème et XVIIème siècle (239). Frain sera très critique dans le rôle des personnages et du début du protestantisme à Vitré. Selon Frain, un certain Carmel le neveu du noble ministre Guillaume Farel, serait venu à Vitré accompagné de François de Coligny dAndelot en 1538, semer au château de Vitré, devant un parterre dauditeurs triés sur le volet, les premières semences de ce quil était appelé, selon la langue huguenote, le pur évangile. En effet le dénommé Carmel était le neveu par alliance de Guillaume Farel, Gaspard Carmel était alors pasteur à Môtiers, est une commune de Val-de-Travers et une ancienne commune suisse du canton de Neuchâtel. Carmel, passé par Genève, il était lié damitié avec François de Coligny dAndelot, ce dernier demanda à léglise de Paris un pasteur pour laccompagner dans ses terres de Bretagne (240). La date retenue de son voyage en Bretagne pour Vitré est 1558, et non 1538, comme étant donné par Frain. François dAndelot, va se convertir au calvinisme au milieu de la décennie 1550. Retenu prisonnier par les Espagnols depuis 1551, il est emprisonné à Milan, cela est sans doute lors de son séjour en prison quil découvre la bible et quelques livres de Calvin. Il est libéré en 1556 et rentre en France en 1557, et durant lannée 1558 il manifeste publiquement sa nouvelle foi en organisant de nombreux prêches réformés, des voyages quil réalise entre Paris et ses terres en Bretagne, dans le Morbihan et son séjour à Vitré en 1558. Ce quil lui vaudra dêtre une fois de plus être arrêté et enfermé sur les ordres dHenri II. Il échappera de peu au bûcher, retenu dans son élan par sa femme Claude de Rieux, ainsi que son frère Odet de Coligny, le cardinal de Châtillon. Il participe à une messe mais sattire les foudres de Calvin. Gaspard son frère va lui emboîter le pas, et de ce fait, il va basculer dans la réforme, comme dailleurs fera plus tard son aîné Odet !
Revenons à Vitré, Frain raconte que Carmel ne séternisa pas à Vitré et fut remplacé par un certain ministre du culte, François de Dureil, il était pasteur en 1559 dans une église de Bergerac. Il arrive à Vitré en 1561 et reste jusquen 1562. Selon Frain, son poste de prédicateur quil présidait alors dans léglise de Vitré était assez terne. Il reçut alors la visite de deux pasteurs venus de Rennes, Jean Legendre sieur du Fossé et Mathurin LHommeau. Dans ce Vitré huguenot Frain raconte que Mathurin LHommeau fut un des plus remarquables pasteurs de Bretagne, dans ce siècle-là par activité, son courage, son influence et sa capacité sans en donner les raisons, sans doute à recruter dans ses prêches. Mathurin LHommeau, originaire du Poitou, venait tous les quinze jours sur Vitré apparaissait sous différents pseudonymes, tantôt du Vivier ou du Gravier. Les prêches avaient lieu de nuit seulement, lui évitant sans doute les ennuis et insultes des membres du clergé adverse. Frain raconte que de nombreux châtelains, sans doute de la région, et quune certaine madame de Montbourcher, fut une fervente admiratrice aux prédictions de ce pasteur et quelle envoyait pour laccompagner, sa jument et sa voiture, jusquà son château du Bordage, en Ercé-près-Liffré, au nord de Rennes, qui fut alors une des pièces maîtresses du calvinisme breton. Alors ses nombreux châtelains sont devenus des catholiques huguenots. Selon Frain, Mathurin LHommeau faisait donc des haltes pour ses prédictions à la Maignane.
La Maignane ?, lieu ans doute situé chez les De Montbourcher, le seigneur du château de la Magnanne, (sur la commune dAndouillé-Neuville), puis à la Rigaudière, le château de la Rigaudière, est situé au Theil de Bretagne (239). Donc de nombreux déplacements comme celui du manoir de lOnglée à Nort-sur-Erdre, Il tiendra des synodes à Châteaubriant, à la Roche Bernard, à son château de la Bretesche en Missilac, etc.... En guise de conclusion Frain raconte que les barons et baronnes feront la courbette devant ses bons et nouveaux prédicateurs, leur donnant la protection, trouvant ainsi dans les villes et villages, un bon gîte, une bonne table. Mais daprès Frain, certains prédicateurs ne firent quapparaître ou disparaître, ou tout bonnement chercher femmes. Et de dire que le clan huguenot ne recrutant pas dordinaire chez les crève-faim.
Nous nous apercevons que dans ce récit sur la fondation du protestantisme à Vitré arriva assez tardivement, ce que je voudrais traduire par le fait, que ce nous avons découvert chez nous à Bais, que cette forme de pré-réforme était bien antérieure à larrivée de François de Coligny dAndelot, à Vitré et de linstallation et de son premier ministre du culte en 1559. Il va de soi quici à Bais nous navons pas de lien direct avec une influence protestante, importée à partir de Vitré. Mais il est fort possible que notre vicomtesse de Bais, Guyonne de Rieux ayant apporté son mécénat dans la construction de notre frontispice, profita de cette pré-réforme du recteur de Bais. Il est aussi raconté, que le protestantisme eût déjà pris racine à Vitré bien avant la diffusion des premières prêches connues en 1558. Vitré étant connu depuis fort longtemps pour le commerce des toiles et les échanges réalisés entre les marchands du pays des Flandres et ceux de Vitré (241). Mais apparemment le protestantisme dans le pays des Flandres ne serait non plus précurseur en la matière que pour Vitré dans ses dates.
Vous avez découvert ou pas encore dans le tome IV, les propriétaires des maisons nobles ou manoirs de la paroisse de Bais. Il y avait un certain Jean De Montbourcher, propriétaire du manoir de Bretel, du moulin de Bretel, en 1427. Nous avons découvert ce patronyme un peu plus haut, avec madame de Montbourcher, la fervente admiratrice aux prédictions du pasteur Mathurin LHommeau et de se ses prêches à Vitré. Ce Jean De Montbourcher était issue dune famille dancienne chevalerie, dont la souche familiale était située au manoir de Montbourcher en Vignoc (242). Une vielle famille liée depuis longtemps à la famille des Laval, Jean De Montbourcher était un écuyer dans la compagnie de Guy XIII de Laval ou Jean de Montfort. Ce dernier possédait plusieurs propriétés en région que lon nomme aujourdhui Pays de la Loire. Mais aussi lhôtel Montbourcher à Rennes. Du premier seigneur du nom connu Guillaume de Montbourcher, sur la commune dErcé-près-Liffré, il y a eu Bertrand de Montbourcher, il était chambellan de Jean V en 1426, puis son petit-fils René IV, le gouverneur de Rennes (243).
Du livre de Jean Crespin. Mis en épigraphe, une phrase tirée de lApocalypse, VI, 9-10. (248).
Je vis sous lautel les âmes de ceux qui avaient été tués pour la parole de Dieu et pour le témoignage quils maintenaient. Et elles criaient à haute voix, disant : « Jusques à quand, Seigneur saint et véritable, ne juges - tu et ne ne venges tu notre sang de ceux qui habitent la terre » ?
Ce Jean De Montbourcher il bien est difficile de remonter une piste avec un arbre fiable, il suffit de consulter la page sur le site InfoBretagne.com, concernant les De Montbourcher et la branche de seigneurie de La Magnane, dAndouillé-Neuville (244). En 1427, nous avons à Bais, un certain Jean de Champegne (Champagné), sieur du domaine de Montigné et un Pierre, le sieur de Montigné. Les de Champagné étant aussi propriétaires avec un manoir à Andouillé-Neuville. Les frères Montbourcher de La Magnanne, dont le château est situé en Andouillé-Neuville. Ces derniers étaient les cousins de Samuel Montbourcher du Bordage (245), qui protégeait lÉglise protestante dErcé-près-Liffré. Cette madame de Montbourcher du château du Bordage, ne pouvait être à cette époque que Françoise de Montbourcher, lépouse de René II, le seigneur du Bordage, connu comme étant lun des plus braves gentilshommes du parti protestant dans lévêché de Rennes, il était le fils de François et de Jeanne de Malestroit, elle était la fille de René de Montbourcher et de Renée de Montecler. René de Montbourcher, étant le fils de Bertrand III de Montbourcher (246). René V de Montbourcher mourut empoisonné le 23 janvier 1593 (247). Il semble en fin de compte impossible de pouvoir établir un lien direct avec Jean De Montbourcher de Brettel en 1427, nous sommes encore loin de 1566. Pour y voir aide ou pour promouvoir par le biais de ce décalogue un ancrage protestant ici à Bais, de cette famille De Montbourcher. Lors du recensement de 1513 des dits maisons nobles, les De Montbourcher de Brettel par les Du Châtellier. Par contre les Champagné étaient toujours propriétaires du manoir de Montigné.
par Benoît
Baslé
(2024) Bibliographie :
- Essai sur lHistoire de la Ville de
Vitré et de ses Seigneurs, Louis Du Bois, 1839
(édition 1991)
- Histoire ecclésiastique de Bretagne,
Philippe Le Noir (sieur de Crevain), 1851
- Le Calvinisme à Vitré, Arthur Le
Moyne de La Borderie, 1851
- La France protestante, Tome III, Eugène
Haag, 1852
- Histoire de Laval, par M. Covanier de Launay,
1866
- Essai sur lHistoire des Eglises
Réformées de Bretagne, B. Vaurigaud,
1870
- Journal Historique de Vitré,
Labbé Paul Paris-Jallobert, 1880
- Protestants et Bretons, Jean-Yves Carluer,
2003
- Les La Tremoille et le Protestantisme au XVIe et
XVIIe, Cahiers de Généalogie Protestante
n°85-86, 2004
- Les Marchands de Toile de Vitré,
mémoire de master 2, Gwénolé Le
Goué-Sinquin, 2009
- Vitré, Histoire et patrimoine d'une ville,
Daniel Pichot, Valérie Lagier, Gwenolé
Allain, 2009
- Vitré Journal n°179, 2023 (pour la
famille ravenel)
On ne sait pas à quelle date précise le
vent de la réforme a commencé à
souffler sur Vitré ; il est probablement
arrivé dans les années 1540 (selon
http://www.infobretagne.com
« Le protestantisme s'implante dans les années
1540 à Vitré : la baronne Renée de
Rieux, Guyonne XVIII de Laval, fille de Jeanne de Laval dont
le Père était Guy X, contribue à sa
diffusion. Les alliances avec la famille Coligny en font une
place protestante. ») ou au début des
années 1550, puisque nous trouvons un vitréen,
Guillaume Chartier, présent à Genève
pour se former auprès de Jean Calvin, suite à
sa conversion à la « nouvelle religion
».
Le « Journal historique de Vitré »
(1880) dit : « Guyonne de Laval, zélée
huguenote, introduisit la réforme à
Vitré en 1558 ou 1559 : elle grandit rapidement
à l'ombre du château, et bientôt cette
petite ville devint le premier rempart du Calvinisme en
Bretagne. »
Jean-Yves Carluer raconte lépopée
du vitréen Guillaume Chartier, mentionné plus
haut : Des huguenots bretons découvreurs des
Amériques, 10 mars 1557 : un aumônier breton
préside la première Cène protestante
célébrée sur le continent
américain !
Le visiteur qui parcourt la ville de Rio-de-Janeiro
peut découvrir, au centre du square qui fait face au
grand temple presbytérien « Peniel », un
bien étrange monument de bronze : deux pasteurs
à la longue barbe, en robe de Genève,
invoquent la bénédiction de Dieu sur les
éléments de la Sainte Cène
disposés devant eux sur une grande table
Ils sappellent Pierre Richier (50 ans) et
Guillaume Chartier (30 ans, ancien Carme, originaire de
Vitré, qui sétait réfugié
dabord à Genève vers 1552) et sont tous
deux aumôniers officiels dune expédition
organisée depuis Paris par lAmiral Gaspard de
Coligny et commandée sur place par le vice-amiral de
Bretagne, Nicolas de Villegagnon.
Guillaume Chartier est breton, puisque originaire de
Vitré. Quoique jeune encore, sa vie a
déjà connu quelques péripéties.
Il a été religieux Carme à Vitré
et sest converti au protestantisme au début des
années 1550, lun des premiers de la province.
Il est âgé alors dun peu plus de 20 ans
et quitte lhabit. Pour fuir la persécution qui
se déchaîne sur les huguenots en ce
règne dHenri II, il traverse la France pour se
réfugier à Genève. Il y fait des
études de théologie et est reçu pasteur
en 1556.
Entre temps, les idées de la Réforme se
sont largement répandues en France, au point que le
roi Henri II sest désespéré de
pouvoir en venir à bout. Abandonnant pour un temps le
recours aux buchers, il se résout à accepter
lidée de ce que lon appelait à
lépoque une « concorde »
cest-à-dire un accord et une coexistence entre
catholiques et protestants. Cela semble tellement utopique
quil vaut mieux lexpérimenter
dabord sur un champ complètement neuf, de
lautre côté de lAtlantique.
Lidée nest pas si mauvaise. Rappelons
quelle a été, au siècle suivant,
à lorigine des 13 colonies anglaises devenues
américaines. Le chef huguenot et Amiral de France
Gaspard de Coligny, en proposant au roi de France Henri II
une expédition coloniale sur les côtes du
Brésil, lui donnait loccasion de tenter ce que
le roi Jacques Ier dAngleterre réussira un
demi-siècle plus tard. Sur le plan naval, il fallait
défier les flottes de lEspagne et du Portugal,
entre qui le pape avait partagé le Nouveau Monde par
le traité de Tordesillas. Raison de plus pour y
employer des huguenots, qui, en cas de capture, auront donc
deux fois plus de raisons dêtre pendus par les
Ibériques. Il sy trouve dailleurs
déjà quelques aventuriers huguenots, en
particulier normands, qui se sont familiarisés avec
les rivages de lAmérique.
Mais lexpédition de deux vaisseaux qui
appareille du Havre le 14 août 1555 est
essentiellement composée de catholiques et
commandée par un chevalier de lOrdre de Malte
nommé Nicolas Durand de Villegagnon (1510-1571).
Cest un excellent marin qui sest rendu
célèbre en 1548. Il avait contourné
lÉcosse par le Nord, au large des Orcades, avec
des galères dont le pont ne dépassait
leau que de moins dun demi-mètre !
Cest ainsi quil avait ramené à
Morlaix la jeune reine Marie Stuart. Comme beaucoup de
grands seigneurs et même de religieux de
lépoque, Nicolas de Villegagnon est alors
favorable aux idées de la Réforme. Cest
même lui qui, une fois lexpédition
débarquée sur lîlot de Serigipe,
au coeur de la baie de Rio-de-Janeiro, à labri
des attaques célèbres anthropophages
Topinambous, demanda à ce que la colonie naissante
soit renforcée de plusieurs centaines de
protestants.
Ce deuxième groupe, conduit par les pasteurs
dont nous avons parlé, débarque dans la baie
de Rio le 7 mars 1557. Le 10 avril, Nicolas de Villegagnon
participe lui-même au premier culte
réformé sur lîle, où Pierre
Richer et Guillaume Chartier partagent la Cène.
Nous parlerons, dans un autre billet, des drames et
des déchirures qui suivront. Retenons un premier fait
: cest sur un territoire de la partie Sud du continent
américain, au Brésil, que le culte protestant
a été célébré en premier,
bien avant la partie nord où les Britanniques
nétaient pas encore
représentés
Les Églises issues de
Réforme en Amérique du Sud, qui y rassemblent
aujourdhui le quart de la population, sont
particulièrement sensibles à cette
antériorité historique, ce qui explique la
présence du monument devant la « Igreja
presbiteriana Peniel do Parque residencial Cocaia. »
Les Réformés de Rio, en faisant ériger
ces statues de bronze devant un de leurs temples il y a
quelques années, ont voulu faire passer un message
à la population de la ville : leur foi est
très ancienne, ce nest pas une importation
venue des USA ! »
Selon différentes sources Guillaume Chartier,
revenu en France, deviendra aumônier de la reine
Jeanne dAlbret.
Dans une compilation que jai faite du livre de
Philippe Le Noir (sieur de Crevain) « Histoire
ecclésiastique de Bretagne » (il y parle
à la 1ère personne) nous lisons que Rennes fut
la première église pourvue dun pasteur,
nommé du Fossé, en 1558. Alors on
s'assemblait de nuit, en cachette, et les fidèles ne
possédaient encore aucune liberté publique. En
cette conjoncture, du Fossé fit un voyage à
Vitré, pour supplier madame de Laval d'aider à
un jeune homme appelé Jean de la Lande, de
Marcillé, prisonnier à Rennes pour avoir tenu
quelques discours de la Religion et mal parlé de la
religion romaine. Il n'est point dit qui était cette
dame de Laval ; mais je m'imagine que c'était la
douairière de Laval, mère de Claude de Rieux
et belle-mère de M. Dandelot, de qui elle avait
puisé les lumières de l'Évangile, au
voyage qu'il avait fait en Bretagne et à Vitré
l'année précédente.
Quoi qu'il en soit, par la sollicitation que l'on
demanda à cette dame, il paraît qu'elle
était de la religion. Du Fossé,
séjournant à Vitré, y fit quelques
prédications ; car il y avait déjà
quelque petit nombre de personnes affectionnées
à ouïr la parole de Dieu, et désireuses
de voir l'établissement du règne de
Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Bientôt après, pendant le même
carême, du Fossé étant retourné
à Vitré pour le même prisonnier,
commença d'y établir quelque ordre de
gouvernement et discipline ecclésiastiques, et sous
sa direction on élut deux ou trois anciens.
D'où l'on peut voir que l'église de
Vitré n'a été église
formée qu'après celle de Rennes, et par le
ministre envoyé de Rennes.
Le premier jour de mai 1559, M. du Fossé partit
pour s'en retourner à Paris. Il fut accordé
entre les deux églises que le pasteur du Gravier, de
Rennes, irait à Vitré tous les quinze jours,
comme par emprunt ou à une annexe, et qu'il y
séjournerait deux jours à chaque voyage,
pendant lesquels il ferait deux prêches ; mais de nuit
seulement, n'arrivant à Vitré qu'à la
brune au soir, et n'en partant que fort matin, afin qu'on ne
le connût point et qu'on ne pût faire insulte ni
à lui, ni à aucun du troupeau naissant. Par
où l'on voit que la dame de Laval n'avait pas assez
de crédit pour faire que les fidèles de
Vitré eussent plus de liberté et de
sûreté à l'ombre du château, que
ceux de Rennes sous le joug du peuple et du parlement.
L'église de Rennes, parce qu'elle se lassait de
voir qu'avec une fatigue insupportable son pasteur
était toujours à cheval et
éloigné d'elle, de l'avis et consentement de
ceux de Vitré, on écrivit à
l'église de Paris, à ce qu'il lui plût
envoyer encore un ministre à Rennes, afin
qu'étant deux ils pussent plus commodément
aller à Vitré et dans les maisons des
gentilshommes voisins, comme au Bordage et à la
Maignanne. Cela fut exécuté, et bientôt
après on eut Lebaleur, dit Dubois, natif du Mans,
dont le frère aîné était ministre
à Orléans. Ces deux collègues,
ministres de Rennes, allaient alternativement à la
campagne et à Vitré. Et cela ayant duré
quelques mois, on s'en ennuya ; de sorte que l'on proposa
que pour obvier aux frais et au danger qu'il y avait que les
ministres ne tombassent en de mauvaises mains en allant et
venant si souvent par le pays, il serait bon que Rennes
gardât un pasteur et Vitré l'autre, et que
d'une église on en fît deux. Les frères
de Vitré donnèrent les mains à cette
proposition comme raisonnable ; mais ils voulaient avoir M.
du Gravier, et ceux de Rennes le voulaient retenir pour eux,
comme leur premier ministre qu'ils affectionnaient avec
justice pour son grand mérite et pour ses services :
aussi la raison voulait qu'ayant deux ministres en propre,
ils choisissent celui qu'ils aimaient le mieux, et qu'ils
donnassent pour Vitré le dernier venu et moins
à leur gré.
Ainsi ceux de Vitré, avec grand regret, prirent
M. Dubois, qui demeura quelque temps avec eux, y
exerçant le ministère de l'Évangile,
non par prêt ou comme en une annexe, mais
affecté et en propre, comme à une
église distincte de celle de Rennes.
C'est donc à cette année 1559 qu'il faut
rapporter l'établissement public de l'église
de Vitré sous la direction du diaconat et du
ministère, sans aucun emprunt ; et comme constamment
l'église de Rennes est la première
dressée en Bretagne, même dès
l'année précédente 1558, aussi je vois
manifestement que l'église de Vitré est la
seconde érigée en forme d'église dans
tout l'essentiel de la discipline et du régime
ecclésiastique : et ces deux sont les seules que je
remarque en tel état en ces deux années . Car
pour celles du Comté Nantais au midi et de la
Basse-Bretagne au couchant, bien qu'elles fussent
conçues les unes en 1558 et les autres en 1559, elles
ne naquirent pourtant que dans les années suivantes,
1560, 1561, 1562, 1563, autant que les mémoires et la
conjecture pourront nous l'apprendre.
A la fin du mois de janvier 1560, ceux de Vitré
ne pouvant plus dissimuler le mécontentement qu'ils
avaient de la personne ou du ministère de M. Dubois,
leur premier pasteur, lui donnèrent congé : et
ainsi il s'en retourna à Paris.
Mais Dieu y pourvut dans peu, et d'une manière
bien agréable et bien consolante, par le retour
à rennes et par le secours de M. du Fossé,
premier ministre de Rennes et de la province.
L'église de Vitré profita du retour
heureux de du Fossé, parce qu'au commencement de mars
(1560) il fit un voyage à Vitré, où il
séjourna quelques jours, pendant lesquels il fit si
bien qu'il redressa l'église et remit toutes choses
en leur train, réparant le désordre que
l'éloignement de Dubois y avait causé depuis
peu.
Dès 1560, dit Le Moyne de la Borderie dans
« Le Calvinisme à Vitré, » il a
quelques 250 calvinistes à Vitré.
L'état de l'église de Vitré en
1561 était assez bon
en octobre un
baptême fut administré au temple du bourg
Saint-Martin, qui est une des deux églises
paroissiales de la ville, où par conséquent
l'Évangile fut prêché solennellement :
ce que j'ai vu, non sans étonnement, dans le premier
papier de baptêmes de Vitré, qui commence en
mars 1560, et qui rapporte que les baptêmes de cette
année-là et des années suivantes furent
administrés par les deux ministres de Rennes,
L'Houmeau et du Fossé, et par Me François de
Dureil, pasteur de Vitré, qui, dès l'an 1561,
en décembre, baptisa un enfant aux Trois-Rois,
à Fougères, et qui maria monsieur L'Houmeau
à Vitré, en novembre 1561 ; ce qui fait penser
que dès lors ou peu après, en 1562, ce Dureil
fut collègue de Mondonnay ou lui succéda,
comme Mondonnay avait succédé à Dubois,
premier ministre de Vitré pour fort peu de temps.
Mais en 1562 les exercices de piété ne
purent pas être aussi libres en ce temps que
l'année d'auparavant, où nous avons vu qu'un
baptême des nôtres se fit dans Saint-Martin
solennellement, au vu et au su de tous : c'est donc à
cette saison fâcheuse, plutôt qu'à une
autre, qu'on doit rapporter un accident digne de trouver sa
place dans l'histoire, et qui est arrivé sous le
ministère du sieur Mondonay, depuis appelé de
Coulaines, de la maison de la Barbée, des plus
anciennes familles d'Anjou, que je compte pour second
pasteur de Vitré quant à l'ordre de la
succession, mais qui pour le mérite singulier et rare
peut être appelé premier en comparaison du
sieur Dubois qui avait servi avant lui.
Dans le zèle commun que tous
témoignaient de proposer la parole et de
l'écouter, il ne restait plus que de trouver un lieu
commode pour recueillir l'assemblée mais il n'y avait
pas presse à qui prêterait sa maison pour
recueillir l'arche, ni à qui ferait comme Marie,
mère de Marc, qui souffrait que l'église de
Jérusalem s'assemblât chez elle pour faire les
prières lorsque Saint-Pierre était en prison
par l'ordre d'Hérode.
Enfin Dieu toucha le coeur d'un jeune homme qui
n'était pas ignorant de la vérité, et
dont le zèle se montra d'autant plus grand qu'il
était en puissance d'une mère des plus bigotes
du pays et des plus contraires au règne de
Jésus-Christ. Il franchit donc ce grand obstacle, et
offrit sa maison pour un dimanche matin, pendant que sa
mère serait occupée à ses
dévotions, qui n'étaient pas de courte
durée. A l'heure assignée, la compagnie, qui
était avertie par les anciens et par les plus
zélés de la ville, ne manqua pas de se trouver
en cette maison et de se ranger dans une vieille salle
planchéiée de bois, qui était sur le
derrière, à la reculée, de peur que la
voix du ministre ne fût entendue des voisins et de
ceux qui passeraient par la rue ; ce qui eût pu
émouvoir quelque sédition, comme on en avait
l'exemple encore récent de l'assemblée qui
avait été surprise à Paris en la rue
Saint-Jacques.
Il ne faut pas demander si ce peuple était
attentif à l'ouïe de la parole ; car, outre la
rareté et la difficulté de la
prédication, qui augmentaient le grand zèle de
ces temps-là, on doit cet honneur à la
mémoire de M. de Mondonay de Coulaines, que
c'était un homme apostolique, et des plus rares entre
ceux de son caractère : jusque-là que M.
Louveau lui rend ce beau témoignage que deux ans
après, le voyant et l'oyant prêcher, il ne fut
jamais si vivement touché d'aucun qui
annonçât la parole, que de cet excellent et bon
personnage ; à cause , dit-il, de son
intégrité, qui depuis fut scellée et
couronnée par le massacre qu'en fit M. le comte de
Montsoreau à Angers, après les noces de Paris.
Comme donc on était environ la moitié du
prêche, la grande attention qu'on y avait fut soudain
troublée par le plancher de la salle qui
enfonça tout d'un coup ; tous ceux de la compagnie
tombèrent les uns sur les autres, excepté le
ministre, et la petite table où était la Bible
devant lui, ne tenant plus qu'à deux pieds.
Par un grand bonheur en ce fâcheux accident,
aucun ne fut tué, ni même blessé, hormis
un sur la cuisse duquel tomba l'une des poutres, qui lui
effleura seulement la peau, avec fort peu de douleur. L'on
ne fut point si étourdi de cette chute que
sur-le-champ l'on y remédiât ; car des gens
robustes qui se trouvèrent enveloppés dans
cette chute, non-seulement s'en tirèrent et tous les
autres , mais aussi eurent assez d'industrie pour redresser
le plancher et le remettre en son premier état,
pendant que la compagnie se retirait doucement et sans
confusion chacun chez soi : mais tout cela ne se put passer
avec tant de silence et de précaution, que le bruit
n'en fût aussitôt répandu non-seulement
par tout le faubourg, mais aussi par toute la ville,
même dans la grande église où
était la mère de ce jeune homme au plus fort
de ses dévotions, qui n'eurent point tant de force
sur son esprit en ce moment-là qu'elle ne
quittât tout pour s'encourir à sa maison, que
l'on disait être abîmée avec tous ceux de
la religion.
Étant arrivée à la maison, elle
trouva son fils à la porte, qui ne faisait semblant
de rien, non plus que si rien n'était arrivé,
et qui se moquait du peuple accourant en foule pour voir le
spectacle d'une maison abîmée. Pour elle,
après qu'elle eût fait la revue de toutes ses
chambres et de tout son ménage, qu'elle trouva au
même état où elle l'avait laissé
au matin, elle retourna à la porte sur la rue
où était son fils qu'elle avait furieusement
menacé en entrant ; et, calmant toute sa
colère, elle se joignit à lui pour chanter
injure à la populace, qui fondait là, imbue du
faux bruit.
Pour ce qui est de l'église de Vitré,
j'ai vu quelque part qu'elle avait un temple au bourg
Saint-Martin, avant la première guerre ; et ce temple
était l'église paroissiale de Saint-Martin, ou
quelque chapelle. Par conséquent, un temple
d'usurpation qu'il fallut quitter, ou par la force de la
guerre, ou par l'édit de mars (article 5) ; et si
c'était un temple d'édifice particulier sans
concession de magistrat , la rigueur du temps et du peuple
ne permit pas que l'on continuât d'en jouir : il
fallait donc que les frères de Vitré, qui
cette année 1563 n'avaient plus ni pasteurs ni
temples, ni par conséquent aucun exercice public,
portassent leurs enfants baptiser au lieu le plus proche
où la liberté en était
donnée.
Et parce que dans le pays autour de Vitré il
n'y avait pas de seigneur haut justicier qui fût de la
religion et qui pût les recueillir comme ses sujets
avec sa famille (comme porte l'édit, article
1ºer), ou qui eût le ministère
établi chez soi, de nécessité ils
étaient contraints d'aller à Liffré
plutôt qu'à Ercé parce que Liffré
était moins loin de plus d'une lieue, et que
l'exercice y était assez libre, par permission ou par
tolérance de la part des supérieurs. Toutes
ces réflexions nous font une histoire assez
vraisemblable de la condition où les églises
de Rennes et de Vitré étaient cette
année 1563.
Cependant ce mal commun n'empêcha pas qu'on ne
s'assembla en synode qui avait été
désigné à Vitré. Ce premier
synode de Vitré, en 1566, huitième en notre
province, pu accueillir, estimé sur la base du synode
immédiatement précédent, tenu à
Ploërmel en février, vingt ou vingt-deux
ministres, puisqu'il y en avait autant et plus pour lors en
Bretagne, et des églises en pareil nombre servies
actuellement, sans celles qui n'étaient pas pourvues
de pasteurs ; le tout montant à vingt-sept ou
vingt-huit églises, car je ne crois pas qu'elles
fussent multipliées plus que l'année
passée.
Ce synode donne lieu à une réflexion sur
la condition où l'église de Vitré se
trouvait alors, bien meilleure. Parce donc que M. Dandelot,
seigneur de Vitré, était baron châtelain
et haut justicier, il était en droit de faire
prêcher au château et d'y recueillir
l'église. La vérité est qu'il ne
résidait pas à Vitré ; et même on
ne sait si, l'année qu'il se trouva au synode de
Ploërmel, il visita cette baronnie comme celle de la
Roche-Bernard : mais si dans le château de
Vitré il avait quelques officiers de la religion, ils
pouvaient passer pour être partie de sa famille et le
représenter, ou bien l'on passait par-dessus le
défaut de sa présence par tolérance,
sans porter les choses à la rigueur de l'édit,
ni la tirer à conséquence contre
l'église de Vitré, pour la priver de ses
exercices en la maison du seigneur absent.
Il est donc fort vraisemblable que, faute de lieu
d'établissement, l'église de Vitré
s'assembla au château les années 1564-1567, ou
du moins dans les deux dernières, et que le synode
dont nous parlons, en 1566, se tint au château avec
sûreté, bien que les députés
logeant dans la ville pussent être hués par la
populace, qui n'était pas accoutumée à
voir des synodes, et qui a toujours été
contraire à ceux de la profession, en ce
lieu-là autant qu'en bien d'autres. Ainsi le nom et
le crédit de M. Dandelot auront produit et entretenu
à ceux de Vitré la liberté de se
recueillir en son château, et d'y faire même
tenir le synode. La halle put aussi servir.
M. Dandelot étant venu visiter ses terres pour
la quatrième fois depuis s'être
réformé, et pour la dernière aussi, car
il mourut l'année suivante, apporta bonheur et joie
aux croyants de Vitré ; et l'on n'en peut dire autant
des trois voyages précédents que par
conjecture : ne doutez pas que sa présence ne
rassurât les esprits et ne rétablît les
choses à l'avantage et pour la sûreté de
l'église de Vitré, dont l'état est si
peu connu dans les années 1567 et 1568 qu'on n'en
peut rien dire il semble qu'alors elle dormait dans
l'obscurité et dans le repos, comme sa condition est
ensevelie dans le silence et dans l'oubli ; jusque-là
que l'ancien registre qu'elle a laissé à la
postérité n'a inséré aucuns
baptêmes en ces deux années, ni en
l'année 1570, et deux seulement en celle de 1569, de
même qu'en 1571.
Je présume qu'en ces cinq années
(1567-1571) ils avaient M. Berni (Berny) pour pasteur, qui
dans le registre aux trois années
précédentes est ainsi qualifié, avec la
remarque qu'il était natif de Troyes en Champagne ;
et avec une autre subséquente, qu'en 1577 il fut
marié à une veuve de Vitré. Ainsi, de
1564 à 1577, le sieur Berni est présent.
C'est seulement à cette année 1571 qu'il
faut rapporter le premier rétablissement de
Vitré, qui, en effet, eut un mariage
célébré en juin au château (car
le registre marque cette circonstance du lieu) et un
baptême en la même année, comme un encore
en l'année suivante, signé Berni.
A ce rétablissement n'est point contraire ce
qui se passa lors de la reddition du château de
Vitré (1569) : c'est que dans la Maison de ville des
articles furent accordés entre les habitants des deux
religions, pour la manutention de la paix et pour le service
du roi, sous l'obéissance de son lieutenant
général en la province, le duc de Martigues,
qui vivait encore ; et ces articles portaient : que huit
personnes nommées garderaient les clefs de la ville
chacun son mois ; que les soldats se contiendraient au
château sans battre la campagne et sans courir la
ville, que deux à deux tout au plus, avec
l'épée seulement ; qu'ils seraient punissables
par la justice ordinaire en cas de crime, s'il n'en
était ordonné autrement par le lieutenant.
Voilà le traité qui fut juré, le
8 avril 1569, entre les mains de M. de Mejusseaume,
gouverneur de Rennes, et de M. Bertrand d'Argentré,
sénéchal de Rennes : d'où il est
aisé de conjecturer qu'avant ce traité et la
reddition du château, ceux de la religion, au
commencement de la troisième guerre, étaient
les plus forts à Vitré et s'étaient
rendus maîtres du château, où ils avaient
par conséquent leurs assemblées libres, ou
même en la halle, pour l'ordinaire, comme il se verra
en l'année 1598 ; mais que dans le château
rendu il fut mis une garnison pour le roi, soit de soldats
tous catholiques, ce qui est le plus vraisemblable, soit de
soldats des deux religions, afin que le gouvernement du
château fût, comme celui de la ville, entre les
mains d'habitants des deux religions.
De quelque façon que cela se fit, les
réformés se conservèrent par leur
traité les assemblées, puisque leurs exercices
se firent comme auparavant, sous la protection de la
garnison.
Or, ce premier rétablissement, dont les
qualités ne paraissent ni certaines ni avantageuses,
fut, comme ailleurs, de courte durée, et n'alla pas
plus loin que le massacre de la St Barthélémy,
en août 1572 ; passé quoi la liberté fut
perdue quatre ans durant, jusqu'à un second
rétablissement en 1576, confirmé par la paix
de 1577.
Dans le registre de Vitré, il ne se trouve
aucuns baptêmes ni mariages aux années 1573,
1574, 1575, jusqu'à la fin de 1572, ni au
commencement de 1577 ; preuve que cette église fut au
nombre des abandonnées, et qu'elle fut quatre ans
entiers sans l'usage du ministère, depuis le massacre
jusqu'au rétablissement de la paix, qu'elle eut M.
Merlin, illustre entre nos pasteurs, et qui, étant
pasteur domestique de M. l'amiral, se sauva du massacre de
Paris comme par miracle ; car, après avoir fait la
prière pendant qu'on rompait les portes pour
assassiner son bon maître, il se jeta dans un grenier
et se fourra dans du foin, où les massacreurs ne
purent le joindre : il y passa trois jours, pendant lesquels
il prenait les oeufs qu'une poule venait pondre sur le foin,
imitant un des corbeaux du prophète Elie.
La rumeur un peu apaisée et la faim pressante
l'ayant fait sortir de là, je m'imagine qu'il se
retira en Allemagne avec le jeune comte de Laval, fils de
Dandelot, qui fut quelque temps à Berne et à
Bâle ; et que de là, avec le comte et mon
grand-père de Landauran, qui était de la
compagnie, il s'en vint à Vitré mais ce ne fut
qu'environ le rétablissement (1576) ; et d'abord il
ne fut pas ministre de l'église publique, mais de la
domestique du comte son maître. Quant à M.
Berni, ministre ordinaire de Vitré, il ne faut point
douter qu'il ne fût absent durant les quatre
années dabandon, soit en Angleterre, soit
ailleurs ; car, au rétablissement de juin 1576, il
n'était pas encore de retour, puisque les dix
premiers baptêmes ne furent pas administrés par
lui, mais par M. Guineau, ministre de Sion.
Voilà donc pour le moins six églises
abandonnées et sans ministère l'année
du massacre et les trois ou quatre suivantes, à cause
des guerres ; savoir : Rennes, Vitré, Ercé,
Pont, Piriac et la Roche-Bernard ; et l'on en peut autant
dire de trois ou quatre autres, comme : Ploërmel,
Saint- Malo, Morlaix, Vannes.
Suivons pas à pas notre restaurateur,
appelé de Sion, et nous le trouverons à
Vitré, où il rétablit l'église
avec gloire et joie. Son papier porte, de sa propre main,
que, le jeudi 28 jour de juin
1576, maître Jacques Guineau, ministre en
l'église de Sion, recueillit l'église de
Vitré, et que l'assemblée fut d'environ trois
cents personnes, en la maison de Bodinnais Degennes, qui
était encore aux îles, où il
s'était retiré à cause des massacres et
des persécutions.
M. Berni, ministre du lieu, qui était absent
dès longtemps, et qui ne fut de retour qu'un mois
après que son troupeau eût été
ramassé par M. Guineau ; n'ayant recommencé
à baptiser qu'au mois d'août 1576, pour
continuer réglément comme pasteur ordinaire de
l'église de Vitré, assisté de
maître Pierre Merlin, ministre en la maison de M. de
Laval, qui baptisa en octobre 1576, soit dans
l'église publique, soit dans la domestique du comte
son maître.
C'est le premier temps où il soit fait mention
de M. Merlin en Bretagne et puisqu'il n'y était pas
assez tôt pour rétablir Vitré, qui eut
recours à Guineau de Sion pour cette
célèbre action, il s'ensuit que le seigneur
comte de Laval, fils de Dandelot, après avoir
été chassé de France par les massacres
jusques en Allemagne (1572), n'en revint et ne visita
Vitré qu'en août 1576, à la faveur de
l'édit de mai ; ce qu'il fit en amenant avec lui son
pasteur domestique, M. Merlin, d'heureuse mémoire,
qui dans la suite deviendra pasteur de Vitré avec M.
Berni, puis avec M. de la Mulonnière, jadis
Perruquet.
Mais, pour ne devoir point à la conjecture la
présence du seigneur comte de Laval à
Vitré, on la tient du registre, où il est
parrain en 1576, et qualifié haut et puissant Guy de
Coligny, comte de Laval, qualité qui dans ce
temps-là n'était pas commune, comme elle a
été depuis par abus. C'est aussi en cette
année où le nom de Montmartin paraît
entre les réformés la première fois, si
l'on n'a égard qu'au registre, où est parrain
écuyer Jean du Matz, sieur de Terchant et de
Montmartin, comme procureur de Marie de Coligny, soeur du
comte de Laval (1576) ; mais je sais, d'ailleurs, qu'il
était de la religion assez longtemps avant ce
baptême, et qu'après le massacre il
était fugitif en Allemagne avec M. de Laval, qui le
ramena en sa patrie, comme un de ses bons amis et
vassaux.
Quant au lieu où l'on fit les exercices de
rétablissement, ce fut une maison de particulier ;
savoir, celle de Bodinais Degennes : mais elle ne fut pas la
seule, puisqu'il se trouve qu'en l'année 1576 il se
fit un baptême en la maison de Chaulay, que je me
figure dans l'enceinte des murailles de Vitré,
plutôt qu'aux faubourgs ou à la campagne,
suivant la disposition de l'édit de mai ; et parce
que cet édit ne dura dans sa force que
très-peu de temps, on ne doit pas s'imaginer que l'on
ait prêché longtemps chez les particuliers dans
la ville, mais que le seigneur comte de Laval, devenu grand
et résidant à Vitré ordinairement,
recueillit l'église en son château, faute
d'autre lieu donné ou permis, ou pour plus grande
sûreté, dans la continuation des guerres
suivantes, si ce n'est qu'on se servît aussi de la
Halle ordinairement, dans les temps moins mauvais.
Sur la fin de décembre 1576, un 2ème
synode se tint à Vitré, où il se trouva
grande compagnie. Le seigneur du lieu, comte de Laval, y
assista pour comble de bonheur, contribuant par sa
présence de son appui et de ses conseils, même
de son château, s'il faut tout donner à la
conjecture, au défaut de l'histoire et des
circonstances qu'elle n'a pas rapportées à
moins que l'édit de septembre, trouvant ceux de la
religion dans l'actuelle possession d'un lieu public dans la
ville, comme la grande Halle, ou rendu public par les
fréquentes assemblées, quoique fonds d'un
particulier, les y conservât par la disposition de son
article septième, ce qui n'est pas tout à fait
hors de la vraisemblance.
Au reste, les actes de ce synode de Vitré qui
se sont conservés, donnent grande connaissance de
l'état de nos églises d'alors, au travers
même de leur simplicité et
brièveté.
Commençons le tour des églises par
Vitré, puisque ce fut le lieu du synode. Outre ce qui
vient d'en être dit, l'on peut ajouter que cette
église était bien servie, puisqu'elle
jouissait du ministère de M. Pierre Merlin (de 1578
à 1585, puis de 1590 à 1603) et de M. Nicolas
Berni (de 1566 à 1581) dès l'année
passée, et qu'elle avait pour députés
à ce synode, avec eux deux, un ancien nommé
Mathurin Lemoine, et d'autres encore ; et ce M. Lemoine fut
nommé scribe, pour former la table.
Le corps de l'église ne pouvait qu'il ne
fût nombreux en familles autant et plus que
l'année d'auparavant au jour de son
rétablissement, où il se trouva jusqu'à
trois cents personnes, de compte fait, quoique le seigneur
du lieu n'y fût point encore venu : que faut-il donc
penser de l'augmentation du troupeau, par la suite de la
paix de mai 1576 et par celle de septembre 1577, comme aussi
pour la venue et par la demeure continuée du comte de
Laval en sa baronnie de Vitré, qui pouvait sous son
ombre rappeler et recueillir ceux de ses vassaux que la
première et la seconde guerre avaient
écartés, soit aux îles, soit en
Angleterre, comme lieux de retraite les plus commodes
où s'aller sauver.
Une des églises les mieux servies depuis le
rétablissement de 1576 et 1577 était celle de
Vitré ; car, outre le ministère ordinaire de
M. Berni, elle avait celui de M. Merlin, qui n'était
point tellement attaché à la maison de Laval,
dont il était pasteur domestique, qu'il ne
travaillait incessamment à l'édification du
troupeau public : mais, en cette année 1581,
dès le mois d'octobre, M. Berni cessa de signer les
enregistrements, en quoi il avait été fort
exact depuis que l'on s'était rétabli (1576) ;
et c'est toujours le seing de M. Merlin qui se trouve aux
années 1582, 1583.
Cela prouve suffisamment que M. Berni mourut en
octobre 1581, et que M. Merlin devint ministre public de
Vitré, servant seul cette église
jusqu'à l'année 1584, que M. Perruquet,
tiré du Croisic par autorité synodale, lui fut
donné pour collègue (1584-1585 et 1590-1591) :
soit qu'il cessât d'être pasteur domestique du
comte de Laval, soit qu'il continuât pour faire les
deux fonctions, dans la maison du seigneur et dans
l'église de la ville. Quant à M. Berni,
quatrième pasteur de Vitré et successeur des
sieurs Dubois, de Mondonnay et de Dureil, qui furent peu de
temps en charge, il a fourni une carrière de dix-sept
ans en qualité de ministre de Vitré,
tantôt présent, tantôt absent, selon que
les temps changeaient, jusqu'à avoir
été réduit à une absence de
quatre ans, en conséquence du massacre de Paris
(1572).
Bien que M. Merlin fût seul plus de deux ans, il
ne laissa pas d'être secouru ou visité par des
ministres qui n'étaient pas de cette province, comme
par M. Marchand, qui baptisa en août 1582, et par les
sieurs de Feugueray et Michel Forest, qui baptisèrent
en mai 1583 ; soit qu'ils eussent été
appelés, soit qu'ils se fussent rencontrés
pour des occasions particulières ou pour des voyages
de curiosité : et de même par J. Sauvage, qui
baptisa à Vitré (1583).
Or, si ces quatre étrangers parurent à
Vitré, l'on doit penser que les voisins y firent
aussi des visites, comme un M. de Roullée,
d'Ercé, qui administra un baptême en octobre
1581 ; et la même chose se peut penser à
l'égard des pasteurs de Sion et de Rennes, qui, comme
les autres, avaient beaucoup de considération pour
l'église de Vitré et pour la personne de M.
Merlin, afin de les secourir, en vue aussi d'obliger M. le
comte de Laval, qui, en ces temps-là, recueillait
l'église en son château de Vitré,
souvent ou toujours.
Ce fut à Vitré que l'on assembla en 1582
le synode de cette province. M. Louveau dit « qu'il ne
put y comparaître, à cause de son indisposition
; et que ce lui fut un regret extrême d'être
privé de la bonne et honorable compagnie qui s'y
trouva pour des affaires de conséquence qui y furent
traitées, et des consolations qu'il avait toujours
remportées de ces saintes assemblées,
où il s'était soigneusement rangé, sans
en manquer aucunes. »
C'est tout ce qu'il rapporte de cette convocation pour
le général, où l'on dut nommer quatre
députés pour assister au national prochain,
qui était marqué pour Vitré ; La
première chose qui se présente pour l'histoire
de lannée 1583, est le synode national, qui se
tint en notre province : c'est le premier que l'on ait eu,
et dans la ville de Vitré ; le second fut
assemblé trente-quatre ans après, dans la
même ville, l'an 1617. En l'un et en l'autre, un
même homme se trouva comme ancien député
d'une des provinces ; chose assez surprenante que j'ai
apprise par tradition.
Par les actes de ce premier synode national à
Vitré, l'on ne voit point de table de comparution qui
marque quels députés la Bretagne avait en
cette assemblée ; on n'en sait ni les noms, ni le
nombre et tout ce qu'on peut dire d'incontestable, est
qu'elle y fournit celui qui en fut le modérateur ;
savoir, M. Merlin ; car, en cette année, il
était ministre de Vitré et même unique
en l'église, et, par conséquent, ministre en
Bretagne ; au lieu que quand il s'était trouvé
au national de Sainte-Foy (1578), où il avait
été aussi modérateur, ç'avait
été en qualité de député
d'Anjou, comme ministre de Laval.
Enfin nous voici parvenus à la malheureuse et
fatale année de 1585 qui enfanta l'édit de
Juillet et la Ligue, à la ruine de la liberté
de conscience et de nos églises. Jusqu'à
l'édit, toutes choses demeurèrent à peu
près dans le même état où nous
les avons vues dans les deux années
précédentes ; cependant, dès les
premiers mois de cette année, on vit de grands
acheminements aux désolations que l'on projetait et
aux pièges que l'on nous tendait.
Partout il courait des lettres : patentes pour donner
avis qu'il se faisait des ligues, et que si l'on
découvrait des gens en armes, qu'on leur courût
sus au son du tocsin : ce qui se faisait en vue d'obliger
ceux de la religion à s'armer, pour se tenir sur
leurs gardes, ou à les endormir en les alarmant.
De 1585 à 1590, cinq ans durant, on ne voit
point de forme d'église à Vitré,
quoiqu'il y eût des fidèles restés en
nombre considérable, et des principaux, comme M. de
Montmartin, gouverneur : le registre demeure muet en tout ce
temps-là, pendant lequel M. Perruquet, pasteur,
était fugitif aux îles avec M. Merlin.
On peut être aisément persuadé, eu
égard à la nouvelle religion que les Coligny
professaient depuis trois générations, que la
haine que Vitré portait à la Ligue eut plus de
part à son obéissance que la
fidélité pour le roi Henri III. Dans la
vérité, la nouvelle religion, à la
faveur du seigneur, y avait fait de si grands
progrès, qu'ils avaient au milieu de la ville un
prêche si spacieux qu'il sert encore aujourd'hui
à l'assemblée des États lorsqu'ils
tiennent à Vitré. De sorte que la comtesse de
Vitré, Anne d'Allègre, mère du seigneur
du lieu, et qui demeurait au château, n'eut pas
grand-peine à contenir les habitants contre la
Ligue.
Dans toute la Bretagne, il n'y avait que Vitré
qui ne fût pas accablé des misères que
la Ligue causait en tous lieux : surtout à
l'égard de l'église, qui cette année
commença à se redresser par le retour de ses
pasteurs ; je veux dire M. Merlin et M. Perruquet, qui,
dès l'an 1585, s'étaient sauvés en
Guernesey, île d'Angleterre, comme M. Louveau l'a
laissé par écrit. Un nouveau registre,
commençant en juillet 1590 et finissant avec
l'année 1592, fait en peu de mots l'histoire de ce
rétablissement : d'abord, il y est fait mention de M.
Gilles Duchemin, sieur du Buisson, ministre de Normandie,
exerçant pour lors le ministère avec MM.
Perruquet et Merlin ; et il est ajouté que les
assemblées d'exercice de religion se faisaient au
château ; et qu'en juillet 1590, M. Perruquet
était de retour d'Angleterre, pour continuer à
être le ministre ordinaire de Vitré.
Ces notes historiques font présumer
qu'après que Vitré eut surmonté par
deux fois les efforts de la Ligue, en 1588 et le bien
documenté « Siège de Vitré »
en 1589, ceux de la religion qui avaient le gouvernement, se
virent les plus forts et sans guerre, sans faire autre chose
que se tenir sur leurs gardes ; ils crurent pouvoir
rétablir le saint-ministère, et que pour cet
effet ils appelèrent un pasteur de Normandie,
nommé M. du Buisson, par forme d'emprunt, en
attendant le retour des deux fugitifs qui étaient
à eux et qu'ils rappelèrent de Guernesey,
d'où ils revinrent, et se trouvèrent à
Vitré en juillet, où ils recommencèrent
leurs fonctions : ce qui dut congédier le ministre
emprunté.
Alors la liberté renaissante était plus
grande qu'on n'eût osé penser, ce qui
paraît par les enterrements : car ils se faisaient
communément au cimetière de Saint-Martin,
comme entre autres d'un homme tué par les ligueurs en
octobre 1590, et d'un autre tué par les mêmes
en allant à Épinay, en novembre 1591 ; on voit
aussi quatre enterrements faits au cimetière de
Notre-Dame, capitale église en la ville, en 1590.
Vitré, la dernière forteresse (de «
Protestants et Bretons » de Jean-Yves Carluer)
Le 3 août 1590, vers deux heures de
l'après-midi, le sergent-major Jacques Raton (Ralon)
de Brissac, un des plus fervents soldats huguenots qui
gardaient Vitré, fut prévenu d'une redoutable
conjuration. Son supérieur, le sieur Du Breil, qui
commandait la forteresse en l'absence du gouverneur de
Mes-neuf, son beau-frère, s'était entendu
secrètement avec le duc de Mercoeur pour lui livrer
la place. Le traître s'était déjà
enfermé dans le château avec quelques autres
conjurés, tandis que des dizaines de soldats ligueurs
entraient lui prêter main forte par un souterrain qui
donnait sur la rivière.
Les pont-levis levés, la forteresse
était isolée du reste de la ville où
Raton de Brissac ne put que réunir quelques hommes.
Il se fit apporter une charge de poudre, ce que Dom Morice
appelait un "pétard", et entreprit, sous
l'arquebusade, de descendre le fossé avec trois
soldats. Il réussit à escalader le rempart
jusqu'à une basse poterne et y fixa la charge
explosive. Le temps pressait. Juste calé le long du
pont-levis pour se protéger des éclats, il mit
feu à la courte mèche. L'explosion
défonça la porte sans autres dommages.
Jacques Raton et ses compagnons se ruèrent dans
la cour. Leur énergie étonna les
défenseurs. En quelques instants plusieurs furent
tués. Pensant que les assaillants étaient en
force, les autres se rendirent ou s'enfuirent par le
souterrain. Le sergent-major (et futur capitaine) Raton de
Brissac, exténué et blessé au bras par
une pistoletade, venait de garder Vitré dans le camp
huguenot. La dernière tentative des Ligueurs pour
s'emparer de la cité avait échoué !
Une cité importante...
En cette dernière décennie du XVIe
siècle, alors que la Bretagne était
déchirée par la guerre civile, la place de
Vitré revêtait une importance
stratégique et symbolique considérable. Ville
notable et prospère grâce au commerce des
toiles, retranchée derrière des fortifications
imposantes, elle commandait la seule route qui reliait
Rennes au reste du Royaume après la dissidence du
gouverneur de la province, le duc de Mercoeur et son passage
dans le camp espagnol.
Par ailleurs Vitré était une des trois
villes, avec Blain et La Roche-Bernard, que les huguenots
avaient réellement tenues en leur pouvoir (sans y
être toutefois majoritaires), et la seule qui le
restait à l'issue des guerres de Religion.
C'était, bien sûr, une décision
seigneuriale, qui avait fait basculer la cité dans le
camp calviniste, mais la force de Vitré était
d'abriter plusieurs centaines de bourgeois qui avaient
choisi depuis longtemps le camp de la Réforme.
Lorsque vers 1558, la châtelaine, Renée de
Rieux, reçut le pasteur Du Gravier dans sa
cité, sa conversion était un choix logique
imparable.
Elle était belle-soeur de François
d'Andelot. Petite fille de Guy XVI, comte de Laval et baron
de Vitré, elle avait hérité à la
mort de son oncle, en 1547, de la puissante baronnie. Elle
avait épousé en 1540 Louis de Sainte-Maure,
marquis de Nesles, personnage difforme et incapable, puis
l'avait quitté. En 1555, elle avait obtenu du roi
l'autorisation d'administrer personnellement ses biens.
L'année suivante le marquis de Nesles obtint du pape
Paul IV l'excommunication de sa femme " pour défaut
de mesnager avec lui ". Dans ces conditions Renée de
Rieux (appelée dans ses terres Guyonne de Laval)
n'avait plus rien à perdre en embrassant la
Réforme que beaucoup de ses vassaux avaient
déjà adoptée. Après sa mort, ce
fut son neveu, le fils de d'Andelot, qui lui succéda,
avant que l'héritage ne passe aux La
Trémouille puis à la princesse de Tarente,
toujours huguenote (et amie de madame de
Sévigné) à la fin du XVIIe
siècle.
Jusqu'à la Révocation de l'Edit de
Nantes, en 1685, la puissante cité resta le
Nîmes ou le Montauban breton. Cinq cents à six
cents personnes composaient cette Eglise urbaine, avant que
les troubles des guerres de la Ligue ne fassent doubler
momentanément ce chiffre. Les fidèles de
Vitré dépassaient en effet dans la
dernière décennie du XVIe siècle le
chiffre de 1000 personnes si nous prenons en compte les
huguenots des campagnes et les réfugiés.
Ils représentaient moins de 10% de la
population, mais leur influence était fondamentale.
Non seulement les "Religionnaires" pouvaient compter sur
l'appui des comtes de Laval, maîtres de la
cité, mais aussi ils représentaient les
habitants les plus notables : sur les treize nobles et
bourgeois qui composèrent le premier corps
d'échevinage en 1556, huit devinrent protestants.
Après 1589, ce fut pire encore. La guerre
civile ouverte qui s'abattit sur la Bretagne après la
dissidence de Mercoeur et son refus d'obéir à
Henri IV, fut presque fatale au protestantisme. Les Eglises
et les pasteurs furent dispersés, sauf à
Vitré dont la forteresse, pivot du dispositif royal
dans le nord-est de la Bretagne, fut tenue par les
réformés qui prirent totalement possession de
la ville pendant dix ans, s'emparant des églises
catholiques et repoussant dans les faubourgs les "papistes"
les plus convaincus.
Dès la mort de son mari Guy XIX de Laval en
1586, Anne d'Alègre avait voulu renforcer la garnison
de Vitré qui devint l'ultime refuge des protestants
de Bretagne et de basse Normandie. Ce fut la seule Eglise
bretonne qui jouit d'une certaine liberté en ces
temps troublés : "de Blain et de Guérande,
écrivait le pasteur Le Noir, on allait à
Vitré pour les épousailles. Quant aux enfants,
il fallait les porter au même lieu pour y recevoir le
baptême ou les laisser croître sans
baptême, s'ils étaient trop loin de
Vitré, en attendant que le ministère pût
être rétabli dans les Eglises
désolées". Le vieux pasteur Merlin, fut
aidé dans sa tâche par ses collègues
Oizeau (de Nantes), et Perruquet (du Croisic), qui
s'étaient mis à l'abri sous la protection
d'Anne d'Alègre. Parmi les protestants bretons qui se
réfugièrent à Vitré à
cette époque, il y eut les fougerais Nicolas
Boullé et sa femme Marguerite Allix. Vingt ans plus
tard, une de leurs filles, Hélène,
âgée de seulement douze ans, épousa un
Saintongeois qui s'était fait remarquer comme
officier sous les ordres du maréchal d'Aumont :
c'était Samuel de Champlain, qui s'illustra
bientôt au Canada.
Dès que les hostilités
s'intensifièrent, Madame de Laval fit appel à
ses vassaux huguenots (les sieurs de Breilmenfany et de
Tréfumel en particulier), mais cela ne suffit pas.
Plusieurs centaines d'hommes rejoignirent alors la ville
sous la direction de Bonaventure Chauvin de La Muce et
surtout le seigneur du Bordage, François de
Montbourcher qui laissa son château
d'Ercé-près-Liffré pour tenter une
aventure risquée : déjà
s'avançaient les troupes de Mercoeur sous la
direction de Hay des Nétumières.
13
Le siège dura du 21 Mars au 14 août 1589.
Les Huguenots eurent affaire à rude partie. En
particulier ils n'étaient pas sûrs de la ville
elle-même qui était, on le sait, à
majorité catholique et dont la municipalité
aurait bien ouvert les portes à Mercoeur,
compromettant définitivement la situation des
protestants. Le 21 mars les huguenots du château
montèrent prendre possession de la cité,
déclenchant l'irritation des faubourgs qui se
barricadèrent mais ne purent résister.
En juin, les combats prirent de l'amplitude : les
"Royaux" rennais, sous les ordres de Montbarot, La
Tremblaye, Lavardin, vinrent aider les
assiégés mais se trouvèrent à
leur tour bloqués dans la ville. En effet, les
campagnes s'étaient soulevées et des milliers
de paysans renforcèrent l'encerclement. Le
lieutenant-général Lavardin put forcer le
passage avec cent cavaliers. Il dira plus tard n'avoir
jamais vu la mort de si près.
Les Vitréens en étaient réduits
à manger leurs chevaux quand on annonça la
bonne nouvelle : le nouveau gouverneur nommé par le
roi Henri IV, le prince de Dombes, arrivait avec son
armée. Mercoeur ''deslogea à la sourdine" le
14 août. Les troupes royales ternirent leur victoire
en se vengeant sur les faubourgs catholiques qui avaient
soutenu les ligueurs.
En l'année 1591, nous dirons que
léglise de Vitré, seule redressée
pour lors et pendant la Ligue, se maintint en même
état pour le moins deux ans et demi ; comme il
paraît pour l'année présente par
quelques enterrements qui donnent matière à
l'histoire.
En mars on perdit haut et puissant Bonaventure de la
Muce et de Ponthus, gouverneur et lieutenant pour le roi
à Vitré en l'absence de M. de Montmartin, son
neveu : il décéda à Vitré et fut
enterré au choeur du Temple de la Magdelaine,
chapelle du château, par le consentement de haute et
puissante dame Anne d'Allègre, mère du jeune
comte de Laval, auquel appartenait l'enfeu de cette
chapelle, ou église paroissiale et seigneuriale. Le
convoi funèbre se fit sans autre
cérémonie, sinon que le corps fut porté
par des gentilshommes, en présence de M. de
Montmartin, gouverneur et lieutenant général
pour le roi à Vitré, ville et château,
qui portait un bout du drap ; et le sieur du Hardaz, gendre
du défunt, portait l'autre bout.
Toutes ces circonstances sont marquées dans
l'enregistrement : à quoi j'ajoute que ce mort
illustre est le premier seigneur de Ponthus qui ait
donné son nom à Christ dès le
commencement de la réformation, sous le nom de
Bonaventure Chauvin, d'une soeur duquel le gouverneur
Montmartin devait être issu ; et que la dame
douairière de Laval devait être à
Vitré ou bien près, puisqu'on put avoir son
consentement en 24 heures, entre la mort et l'enterrement.
Cela se pouvait si elle était à Laval ; et
encore plus facilement si elle était à
Vitré, dont elle n'était pas la
maîtresse, puisque des gouverneurs y commandaient pour
le roi, mais qui par sa présence voyait
l'église plus grosse et plus assurée.
Peu après cette mort, arriva celle de M.
Perruquet, ministre, décédé le 9 avril
1591, après avoir porté la qualité de
ministre de Vitré environ sept ans (car il vint du
Croisic à Vitré l'an 1584), et avoir
passé une partie de ce temps dans le
ministère, actuel, et l'autre partie dans la fuite,
toujours collègue de M. Merlin et successeur de M.
Berni. Alors M. Merlin demeura seul à servir
l'église de Vitré et la maison de madame la
comtesse de Laval, dont il est appelé ministre en
1592.
La Ligue, qui jusqu'ici a duré près de
sept ans, n'est encore qu'au milieu de sa furieuse course :
elle doit encore durer sept autres années, pendant
lesquelles, achevant de dépeupler la Bretagne des
gens de la religion fidèles à Dieu et au roi,
elle ne souffrit le rétablissement d'aucune de nos
églises ; et il n'y eut que celle de Vitré qui
pût se tenir debout après s'être
relevée.
Sa subsistance se prouve en ce temps par deux mariages
: l'un, de Pierre de la Touche, sieur de Malaguet, avec la
dame de la Maletière, célébré
à Vitré par M. Merlin, en septembre 1591 ;
l'autre, de messire David, banneret de la Muce, seigneur de
Ponthus, avec dame Sara du Bois de Baulac, en 1592, par le
ministère du même Merlin.
En 1594 l'église de Vitré se pourvut
d'un pasteur en propre, pour soulager M. Merlin, qui ne la
servait que d'emprunt, et qui proprement n'était
ministre que de la maison de Laval, n'ayant jamais pris
d'autres qualités, quoique joint et y exerçant
son ministère selon la discipline qui ordonne que
toute église domestique s'incorpore avec
l'église publique du lieu où le seigneur
réside avec son ministre. Or, celui dont Vitré
fut pourvu pour jouir de son ministère ordinaire,
était M. Parent (ou Parant, de 1594 à 1622),
qui en cette qualité de pasteur en propre
succéda à M. Perruquet,
décédé (1591), avec un intervalle
d'environ trois ans entre l'un et l'autre ; pendant lequel
M. Merlin fit seul la charge, tant en l'église
publique qu'en la maison de Laval.
On ne sait quelle vocation avait ce M. Parent,
c'est-à-dire de qui il la tenait : ce ne pouvait pas
être par l'autorité d'un synode de Bretagne,
car il y avait dix ans qu'il ne s'y en était tenu,
depuis celui de la Roche-Bernard (1584) ; il fallait donc
qu'il eût été envoyé par le
national de Montauban (1594), qui toutefois n'en statue rien
en ses actes, ou bien qu'il fût venu tout reçu
d'une autre province dans le synode de laquelle il aurait eu
sa mission, ce qui est le plus vraisemblable. Toujours
est-il constant que le ministère actuel dudit sieur
Parent commença vers ce temps de 1594, 1595, parce
qu'il se trouve un compte rendu entre lui et l'église
de Vitré pour le paiement de ses gages depuis 1594
jusqu'en 1601. C'est le sixième pasteur de
Vitré avant l'édit, sans compter M. Merlin,
qui a été collègue des trois derniers :
Berni, Perruquet, et Parent, sieur du Preau.
Huit ans avant l'édit de Nantes,
l'église de Vitré, rétablie contre les
efforts de la Ligue (1590), se maintint toujours en sa
possession pour les exercices libres, même pour les
lieux de ses assemblées, qui étaient
premièrement des maisons de particuliers ;
secondement le château, pour plus de
sûreté, comme pour plus d'étendue ; et
enfin la grande Halle de la ville, lorsque le nombre des
fidèles crût par le retour des
exilés.
Au livre de recette des deniers des pauvres de ces
temps-là, on trouve que, le 18 août 1596, le
prêche se fit pour la première fois dans la
Halle depuis le rétablissement de l'église
ensuite de quoi celui qui écrivait, pour rendre le
temps de ce rétablissement plus considérable,
ajouta en un autre article qu'en ce temps Madame changea le
gouvernement ; c'est- à -dire, mit d'autres officiers
dans la ville et dans le château, pour le gouvernement
politique : et non pas qu'elle transférât son
église domestique du château à la Halle,
car cela ne s'appellerait pas changer le gouvernement.
Il est donc constant qu'à Vitré, avant
la Ligue on pouvait s'être assemblé dans la
Halle publique comme lieu ordinaire, le château
n'étant que pour les occasions extraordinaires et
qu'après le rétablissement de 1590 on se remit
en possession de la Halle, tout au plus tard en 1596 ; ce
qui continua en 1597 et 1598. Or, l'édit de Nantes,
trouvant les choses en cet état de possession, les y
confirma par l'art. 9 : et la possession de la Halle pour
temple.
« Le sage édit de tolérance
donné à Nantes par Henri IV, ne fut
quimparfaitement exécuté : il
était sans cesse éludé par les
catholiques qui accablaient dobstacles et de
persécutions les protestants partout où
ceux-ci nétaient pas assez nombreux pour faire
respecter les lois, lhumanité, et leurs
personnes. A Vitré, grâce à la
protection de ses barons qui suivaient le protestantisme,
ils obtinrent plus de liberté : un arrêt du
Conseil dEtat, daté du 29 avril 1611, les
autorisa à construire, dans deux maisons de la ville,
un temple que, dès le 24 janvier 1642, un autre
arrêt les obligea à rebâtir dans un
faubourg (sans doute dans la rue de la Folie ou des
Fouteaux).
Le pasteur Jean Parent sera assassiné le 25 mai
1622, dun coup de carabine, revenant de son moulin des
pilles a draps, par trois habitants de cette ville.
Selon lAbbé PARIS-JALLOBERT, le 24
juillet 1628 nous trouvons le pasteur Pierre Jortin (de 1626
à 1645) qui baptise la fille de Marie de La Tour
dAuvergne Elisabeth, née cinq jours plus
tôt.
Au mois de mai 1633, Henri de La Trémoille,
baron de Vitré, fut reçu chevalier des ordres
du Roi. Il est incontestable que cette distinction
renforça la position de Marie de La Tour
dAuvergne dans le parti protestant (bien quHenri
de la Trémoille quittât le protestantisme pour
le catholicisme le 18 juillet 1628).
[De Thouars, où elle séjournait
régulièrement,] Marie de La Tour
dAuvergne prit le chemin de la Bretagne dans les
premiers jours doctobre 1646. Le 24 novembre 1646,
elle signait au château de Vitré, avec son
mari, lacte transférant la
propriété du temple quelle avait fait
édifier au consistoire de lEglise
réformée de cette ville.
Les protestants de Vitré avaient
été lobjet de la même plainte de
la part des catholiques que ceux de Thouars. Ils obtinrent
eux aussi le concours de Marie de La Tour dAuvergne.
Le 25 août 1641, Hodemon et Joubin, les recteurs de
Vitré avaient demandé la démolition du
temple en raison de sa proximité de l'église
Notre-Dame. Si l'arrêt du Conseil d'Etat du 24 janvier
1642 leur donna raison en ordonnant la fermeture, du temple,
un second arrêt du 22 janvier 1643 autorisa la
levée des fonds nécessaires pour la
construction d'un nouveau temple.
On voit que dès 1645 les catholiques de
Vitré sétaient emparés du temple
des protestants, privés de protection depuis que le
baron sétait fait catholique. Ce temple fut
alors converti en deux chapelles sous les vocables de
Saint-Louis et de Saint-Henri.
Mais, après un premier projet avorté
dans le faubourg du Rachapt, un nouveau temple fut
édifié en 1646 rue de La Folie. Cette
construction se fit avec la protection de la duchesse de La
Trémoille qui avança les 10 000 livres
nécessaires à sa construction, son mari pour
sa part donnant le terrain et ses dépendances
Marie de La Tour dAuvergne arriva à Paris
le 7 décembre 1646. A la suite de ses deux
succès politiques à Thouars et à
Vitré, André Pineau dans sa lettre du 14
décembre 1646 mentionne que les courtisans lui
avaient donné le nom de « Reine des Huguenotes
de France ».
Une source (Huguenotsinfo.free.fr) mentionne un
pasteur nommé Pierre de La Place à
Vitré de 1646 à 1649, mais cest surtout
Mathieu de LARROQUE, né à Clairac en 1619, qui
étudia la théologie à Montauban sous
Charles et Garissoles, consacré à 22 ans
(pasteur en 1643, à Pujols (Guyenne)) qui prendra la
suite.
Les affaires de son Église l'ayant
appelé à Paris, la duchesse de La
Trémouille qui eut occasion de l'entendre
prêcher, lui fit adresser vocation pour
l'Église de Vitré. Larroque accepta et vint
aussitôt à Vitré où il fut
pasteur pendant vingt-sept ans environ, de 1643 à
1670. C'est dans cette période de sa vie qu'il
composa ses meilleurs ouvrages.
Henri II, resté protestant, quoique son
père eut embrassé le catholicisme en 1628,
abjura le protestantisme le 3 septembre 1670 entre les mains
de lévêque dAngers. Il avait
épousé le 1er mai 1648 Amélie de Hesse,
fille du Landgrave Guillaume V. Amélie de Hesse,
née en 1625, est restée fidèle à
sa religion et habita longtemps Vitré. Après
la révocation de lEdit de Nantes,
affligée des persécutions auxquelles ses
coreligionnaires étaient en proie, elle alla mourir
à Francfort en 1693. Il est souvent question de cette
princesse dans les lettres de Mme de
Sévigné.
A Vitré, le collège protestant
fondé au XVIème s. continua à
accueillir les jeunes protestants de la province. En 1671,
lors de la démolition du temple, « les
réformés firent valoir quils avaient
dans la ville un collège où il y avait quatre
régents, un principal, et plus de 80 pensionnaires.
» un siècle après sa fondation par
plantin, létablissement était donc
encore plus florissant.
De par son histoire, la ville de Vitré fut
qualifiée de « capitale du protestantisme
breton. »
Dans les premiers jours de novembre 1685, les pasteurs
bretons qui demeuraient encore dans la province
saluèrent une dernière fois leurs amis et se
mirent en route pour quitter le Royaume, conformément
aux termes de l'Edit de Fontainebleau qui venaient
d'être connus. A la peine qui les étreignait
s'ajoutait pour la plupart une sourde angoisse au sujet de
leur famille.
Les instructions du Roi étaient loin
d'être claires. Louis XIV obligeait les pasteurs
à partir mais interdisait la fuite des autres
protestants. Qu'en serait-il alors des épouses et des
enfants ? Allait-on les autoriser à accompagner le
chef de famille ? Dans quelles conditions pourrait se faire
l'embarquement ? Les deux pasteurs partis de Vitré
pour Saint-Malo, Pierre Bely et Jean Forent étaient
particulièrement inquiets. Les fils de Pierre Fleury,
ministre de Saint-Aignan, dans le Maine, venaient
d'être retenus de force par les magistrats chez les
Bénédictins de Vitré.
Pierre Bely et Jean Forent se doutaient bien que tout
dépendrait de l'interprétation des textes que
feraient les magistrats. A Nantes, par exemple, les juges
habituellement très pointilleux en affaire de
religion, comprirent l'Edit de façon relativement
libérale. Les pasteurs de Bretagne, du Maine et du
Poitou qui se présentèrent à
l'embouchure de la Loire purent embarquer avec les leurs.
Mais tout n'alla pas sans problèmes.
Isaac Dusoul raconte dans ses mémoires que les
juges de Nantes voulaient l'empêcher d'emmener avec
lui ses jeunes enfants, mais qu'il réussit à
avoir gain de cause. On a vu que les deux filles du pasteur
Guitton, considérées comme trop
âgées, ne purent suivre leur père. Il
n'était pas bon non plus pour les pasteurs fugitifs
d'avoir des nourrissons : le ministre de Guillebert de
Sicqueville, qui était venu de Tours, avait cru
pouvoir emmener avec lui, outre son épouse, la
nourrice de l'enfant.
Le brevet d'émigration fut refusé
à cette dernière. Il fallait alors pour les
parents prendre rapidement une décision : ou laisser
l'enfant avec la nourrice ou bien risquer la mort probable
de ce dernier... Le pasteur d'Huisseau, de Mirebeau, dut
abandonner à Nantes son petit Isaac, âgé
de deux ans et demi, tombé gravement malade : le
délai royal ne pouvait souffrir une quelconque
attente...
Arrivés à Saint-Malo, les pasteurs Bely
et Forent apprirent que deux hauts magistrats du Parlement
de Bretagne étaient depuis plusieurs jours dans la
ville, avec une commission spéciale pour juger les
nombreux fugitifs huguenots retenus dans les prisons.
Messieurs de Coëtlogon et de Francheville avaient tous
pouvoirs pour appliquer l'Edit.
Alors que le pasteur Pierre Bely allait s'embarquer
avec son confrère Jean Forent sur la "Marie de
Guernesey, les gardes le séparèrent de sa
femme et de ses enfants. Elie Benoit en rend responsable les
commissaires du Parlement chargés d'examiner les
passeports : ils feignirent d'attendre des ordres concernant
les familles puis "enlevèrent la femme et les enfants
de Bely avec une extrême violence".
Charlotte Moysan, épouse Bely, fut
enfermée avec ses enfants, alors que le pasteur
voyait s'éloigner les côtes françaises.
Les trois fils furent confiés à des
établissements catholiques, tandis que la mère
était recluse chez les Bénédictines de
Vitré, où tout en ayant abjuré, elle
refusait d'assister à la messe ...
L'épouse du pasteur retrouva derrière
les grilles du couvent ses coreligionnaires
vitréennes. Il y eut tant de huguenotes
enfermées chez les Bénédictines et les
religieuses Hospitalières que celles-ci
trouvèrent le moyen de se plaindre de l'afflux de
calvinistes : "cela leur donna bien du soin, et on prit
toutes les peines et mesures pour les réduire ; elles
n'eurent pas grand effet...", est-il écrit dans les
annales des Augustines de l'Hôtel-Dieu.
Le groupe le plus opiniâtre comprenait six
femmes : Charlotte Moysan, la femme du pasteur Bely, sa
soeur Melle de La Touche-Moysan, ainsi que Rachel de
Malnoë, la fille du ministre du Ponthus, veuve de
Pierre Dumont de La Bréardière. Jeanne de
Gennes, épouse de Eudes Fleury de Mannes, gardait son
petit enfant avec elle. Mme Lemoyne du Plessis, une autre
vitréenne, les accompagnait, avec Charlotte de
Moucheron, veuve d'Antoine de Gaillardy, et sa bru,
Elisabeth de Bourdieu, femme de Louis de Gaillardy.
Du côté des hommes, les
Bénédictins de Vitré ne se firent pas
de scrupules à héberger des opiniâtres :
"les magistrats de nos amis nous prièrent d'instruire
et de confirmer dans la religion catholique divers
particuliers, nous en présentant pour cet effet
treize ou quatorze, qui furent logés et nourris dans
la maison et toujours gratuitement, les uns plusieurs jours,
les autres plusieurs semaines et des mois entiers : de ce
nombre furent les sieurs de Malnoë et de Fleury, fils
des ministres de Nantes et de Saint-Aignan du Maine."
Elisabeth du Bourdieu avait sept enfants, dont trois
étaient encore en bas âge, sans doute
gardés chez des nourrices. Les aînés
vivaient avec leur père, Louis de Gaillardy. C'est
très probablement ce Vitréen qui imagina et
prépara l'évasion des prisonnières, sa
femme, sa mère, ses parentes.
Dans la nuit du 25 au 26 septembre 1686, les huit
protestantes s'évadèrent des
Bénédictines de Vitré. Louis de
Gaillardy, ses quatre aînés, ainsi que quelques
autres "nouveaux convertis", les accompagnaient. Les sources
dont nous disposons ne nous donnent pas de détails
sur la façon dont les femmes franchirent les murs de
l'enceinte.
Le plus dur, toutefois, était d'échapper
aux recherches déclenchées le lendemain. Mais
le projet était bien organisé, et très
probablement un bateau les attendait déjà sur
la côte, du côté de Granville ou de
Cancale.
On chercha en vain les fugitives en Bretagne et dans
le Maine : l'évasion fut une complète
réussite. Le groupe put passer dans les îles de
la Manche où les dames se hâtèrent de
faire leur "reconnaissance", c'est-à-dire
déplorer leur abjuration, devant l'Eglise
Réformée. Les époux Gaillardy
commencèrent alors une vie itinérante,
cherchant visiblement où se fixer dans les pays du
Refuge.
Nous connaissons l'essentiel de leurs
pérégrinations par la correspondance
d'Elisabeth du Bourdieu adressée aux membres de sa
famille restés en Bretagne. Mme de Gaillardy,
contrainte par l'absolue nécessité de fuir en
quelques heures, avait dû laisser ses trois plus
jeunes enfants au pays. A l'égard des petits,
ce sont les amertumes de ma vie", put-elle écrire
plus tard.
La soeur de Mme de Gaillardy, qui l'avait
accompagnée, écrivit peu de temps après
à un oncle commun : je ne doute pas que notre
sortie de France ne vous ai surpris et que vous n'ayez
été touché de compassion de voir une
mère abandonner trois petits enfants... mais
monsieur, il était impossible à elle ni moy de
rester dans cet état. Il fallait tout laisser pour
chercher le repos de nos esprits et de nos consciences, ce
que nous avons trouvé par la grâce du Tout-
puissant qui nous y a amenés comme par la main".
Olivier-Louis, Charles et Elie de Gaillardy furent pourvus
d'un tuteur catholique par arrêt du 5 octobre
1685.
Elisabeth du Bourdieu souffrit toute son existence le
drame de la séparation qui lui avait
été imposé par sa conscience.
Si les quatre aînés de Mr de Gaillardy
s'établirent et se marièrent dans le Refuge,
le destin des autres fut tout différent :
élevés dans des institutions religieuses,
Charles devint Carme à Paris et Elie, prêtre
à Vitré. Olivier-Louis, qui versa "tant de
larmes" après le départ de sa mère
quand il avait 6 ans, mourut sans
postérité.
La première lettre de la mère
infortunée à ses parents restés en
France fut expédiée de Guernesey en 1686.
L'année suivante, le courrier venait d'Angleterre. En
1690, Mme de Gaillardy était à Francfort, mais
en 1692 et 1695, les lettres furent expédiées
de Londres. Etait-ce la dernière étape du
périple européen de notre Vitréenne ?
C'est probable. En 1699, Louis de Gaillardy et sa femme
étaient inscrits au "chapitre des personnes nobles"
sur la liste des réfugiés assistés par
le roi d'Angleterre.
Les aînés Gaillardy s'exilèrent
encore plus loin. Les réfugiés vitréens
semblent avoir eu un attrait particulier pour la Caroline :
outre Samuel du Bourdieu (qui avait pris le nom de jeune
fille de sa mère) et ses fils Louis-Philippe et
Samuel, les frères Pierre et Louis de
Saint-Julien-Malacare s'y établirent aussi, ainsi que
René Ravenel.
Les évadés de 1686 vinrent grossir le
flot des réfugiés de la province.
L'étude des registres britanniques, hollandais et
allemands, met en évidence un total de près de
700 fugitifs bretons prouvés (ce qui correspondrait
à un total probable d'un millier), soit le quart des
religionnaires présents vers 1680 dans la province.
En général, les protestants qui vivaient sur
les côtes, à Nantes, à Saint-Malo, ou au
Croisic, eurent plus de facilités à s'enfuir
et la plupart passèrent à
l'étranger.
Les huguenots des campagnes, à Blain, Sion,
Vieillevigne ou Ercé hésitèrent
beaucoup plus à s'expatrier. Les Vitréens se
trouvèrent dans une situation intermédiaire.
Avec plus de 115 émigrés prouvés, et
probablement plus de 150 en réalité, ce serait
le tiers des protestants de la ville qui aurait fui
après la Révocation.
On est en deçà des chiffres de Rennes ou
de Nantes, où plus de la moitié des huguenots
disparut en quelques années.
« René Ravenel fut poussé à
lexil par la révocation. Ce riche marchand
vitréen, né en 1656, issu dune famille
fondatrice de la Confrérie des marchands
doutre-mer, sembarque pour lAngleterre
avant de rejoindre le Nouveau monde.
Il traverse lAtlantique et sinstalle dans
la région de Charleston en Caroline du Sud. Il est,
à ce titre, lun des tous premiers
émigrés français en Amérique. Il
fonde léglise huguenote de Charleston, encore
active, et participe à construire le quartier
français de la ville aujourdhui classé
monument historique.
Le 24 octobre 1687, il épouse Charlotte de
Saint-Julien, une autre émigrée
vitréenne. Ils auront cinq enfants
»
(extrait du Vitré Journal n°179, 2023)
La révocation engendra une fuite de
commerçants et de capitaux, en particulier ceux
liés au commerce de la toile.
« En Bretagne, où les Protestants
étaient groupés à Rennes, à
Nantes et à Vitré (c'est-à -dire ceux
qui s'occupaient de commerce), leur principale industrie
était celle des toiles noyales, ainsi nommées
parce que la première fabrique en fut établie
dans la commune de Noyal, à deux lieues de Rennes, et
dans huit ou dix communes des environs. C'étaient de
grosses toiles écrues propres à faire des
voiles de vaisseau. Avant l'émigration des ouvriers
protestants, les Hollandais et les Anglais en achetaient
tous les ans pour 3 à 400,000 livres.
Les toiles, dites de Vitré, étaient de
grosses toiles de chanvre qui demeuraient écrues et
que l'on n'avait pas soin de blanchir. On les fabriquait
dans une trentaine de communes des environs de Vitré.
Les marchands de cette ville les achetaient en gros et les
revendaient à St-Malo, à Rennes et à
Nantes, d'où on les exportait à
l'étranger. Elles étaient propres à
faire de petites voiles de navire. Les Anglais les
achetaient pour l'usage de leurs colonies. On les vendait
aussi aux marchands de Cadix et de Séville, qui s'en
servaient pour emballer les marchandises fines
destinées au Mexique et au Pérou. »
Léglise publique de Vitré
disparut, officiellement, avec la révocation de
lédit de Nantes, en 1685, mais on y entend
encore parler, malgré la répression, de
personnes et de familles protestantes en 1701, 1716 et
1740.
Il faudra attendre 1978 larrivée
dun nouveau pasteur à Vitré, Jean Parr
et son épouse Ivy, pour y retrouver une église
protestante.
En 1991, léglise grandissant, ils purent
achever de construire le nouveau temple de Vitré, au
15 rue Théodore Botrel.
Donc pour récapituler, après les
pasteurs Du Fossé (prêté de Rennes -
1558), Dubois (ou Lebaleur 1559-1560),
François de Dureil (1561-1562), Mondonay (1564),
Nicolas Berni (1567-1571 et 1576-1581), Guineau
(prêté de Sion, 1576), Pierre Merlin (1578-1585
et 1590-1603), Perruquet (De la Mulonière, 1584-1585
et 1590-1591), Duchemin (1590-1592), Parent (1594-1622),
Jortin (1626-1645), De La Place (1646-1649), Mathieu de
Larroque (1643-1670), Pierre Bely (1671-1685), dernier
pasteur avant trois siècles.
Puis vinrent les pasteurs Jean Parr (1978-1994),
Pierre Boulanger (1993-2001), Yves Le Bever (1999-2000),
Thierry Steux (2001-2013), Patrice Niveaux (2014-2022),
Benoît Baslé (2019- ; dont le Père,
Denis, et ses ancêtres sont de la région de
Vitré) et Tércio Camargo (2022-, missionnaire
brésilien).
Tiens, nous avions commencé lhistoire du
protestantisme à Vitré par Guillaume Chartier,
qui avait fait ses études de théologie
à Genève, comme Benoît Baslé ;
Guillaume Chartier qui fut aussi le 1er à
célébrer un service avec la Cène
à Rio de Janeiro, Brésil ; avec ce dernier duo
pastoral cest comme une boucle qui sest
bouclée !
- Histoire de l'église gallicane, P.
Jacques Longueval, 1732
« Les événements tragiques survenus à Vitré et à Étrelles, le 21 novembre 1589 »
En avril 1589, le dénommé François Girault, accompagné dun certain nombre dhabitants dÉtrelles, va se joindre aux catholiques de Vitré, pour combattre les protestants, qui sous la conduite du Duc de Mercur, assiègent la ville. Sept mois plus tard, le 21 novembre 1589, les huguenots, appuyés par des forces considérables dinfanterie et de cavalerie légères venues de Rennes, se rendent à la « Roberie », en Saint Germain du Pinel pour faire le siège de cette maison qui était très forte selon le chroniqueur calviniste (249). Et par représailles, ils résolurent de chastier à leur passage des méchants païens, qui avaient commis dinfinies inhumanitez et cruautez, et de leur faire endurer le glaive, le feu et la corde. Le résultat de cette intervention punitive à Étrelles se solda par le feu, le bourg dÉtrelles brûlé, léglise pillée, de nombreuses victimes depuis 9 heures le matin, jusquà 10 heures du soir, lassassinat de Messire Julien Caillel, vicaire dÉtrelles. La cause de ses événements, en 1589, sévissait la 8ème guerre de religion, Vitré était au pourvoir par les protestants, et leur servait de place darmes. La religion réformée y avait été introduite par les Rieux et les Coligny.
Les La Trémoille, seigneurs de Vitré et de Laval, lavaient adoptée, un membre de leur famille sinon le baron de Vitré lui-même, était au camp de Henri IV, et nous le voyons précisément, en cette année 1589, manifester son intransigeance de protestant fougueux. Le 4 août, le Béarnais faisait enregistrer, par le parlement de Tours, une déclaration promettant le maintien de la religion catholique et de la convocation dun concile où il se ferait instruire ; parallèlement, la liberté de conscience des calvinistes serait respectée. La Trémoille, tenant à marquer sa désapprobation de la protection accordée à lidolâtrie, se retirait en Poitou, où il était le berceau de sa famille. En cette année-là, le chef de la ligue en Bretagne était le Duc de Mercur, un Lorrain de Nomeny, il tenta de semparer de Vitré menant un siège de cinq mois.
Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur et de Penthièvre
Larmée protestante était sous les ordres dHenri de Bourbon, prince des Dombes et le forçait à se retirer. Le bilan de ce siège de la ville de Vitré contre les huguenots, le Duc de Mercur assiégeant le château, sa troupe de catholiques comprenant des hommes de 58 paroisses du pays de Vitré. Le château est en partie détruit, il y a de nombreux morts. La commune dÉtrelles verra la perte de 102 citoyens.
« Le protestantisme en Bretagne »
Vers la table des matières
Les trois frères Coligny - Odet, Gaspard et François
Odet de Coligny, dit le cardinal de Châtillon (1517- 571). Prélat catholique français de la Renaissance, connu pour sa conversion au calvinisme. Archevêque de Toulouse, puis évêque de Beauvais, il fut excommunié par le pape après sa conversion en 1562 et se maria en 1564. Il serait mort empoisonné comme son frère François (250). Gaspard de Coligny (1519-1572). Gaspard de Coligny est un noble et amiral français, né le 16 février 1519 à Châtillon-sur-Loing et mort le 24 août 1572 à Paris, assassiné lors du massacre de la Saint-Barthélemy. Comte de Coligny, baron de Beaupont et Beauvoir, Montjuif, Roissiat, Chevignat et autres lieux, seigneur de Châtillon, amiral de France. Il fut décoré du collier de lordre de Saint-Michel (251/253). Il était marié à Charlotte de Laval, (1530-1568). Elle était la fille de Guy XVI de Laval, comte de Laval et dAntoinette de Daillon.
François de Coligny dAndelot (1521-1569). Seigneur dAndelot dans le Revermont (Andelot-Morval Jura), il est né le 18 avril 1521 et mort à Saintes le 27 mai 1569, il était lun des principaux chefs huguenots pendant les guerres de Religion. Marié en 1548 à Claudine de Rieux, (1525-1561). Dame de la Roche-Bernard, de Rieux et de Rochefort, héritière de Laval en tant que petite-fille de Guy XVI et de Charlotte dAragon-Naples (254). Claudine de Rieux, malgré son adhésion tardive en tant quHuguenote, mais elle fut une militante du calvinisme, sur ses terres de Bretagne où il établit le protestantisme dans le pays de Rieux, avec laccord de son époux, François dAndelot, il est le premier de la famille de Châtillon-Coligny à avoir adopté la Réforme et sen montra un des plus zélés défenseurs. Il sera le fondateur de léglise calviniste de Vitré qui, dès 1559, est pourvue dun pasteur résidant.
Selon le livre du comte Jules Delaborde, DAndelot, fut nommé le chevalier sans peur, il serait mort à Saintes dune atteinte aux poisons. Lautopsie pratiquée dès aussitôt en démontra bel et bien un crime (255). De son mariage avec Claudine de Rieux, la petite-fille de Guy XVI. Marguerite de Coligny dAndelot, née le 28 février 1554 à Milan, Paul de Coligny dit Guy XIX de Laval, né le 13 août 1555, est décédé le 9 avril 1586 (254). Et François II de Coligny d'Andelot, né le 23 août 1559, tué le 9 avril 1586, seigneur de Rieux. François de Coligny dAndelot, veuf va se remarier le 27 août 1564 avec une veuve, Anne ou Anna de Salm, elle est née en 1541, (décédée en 1597). Elle était la fille de Jean VII, comte de Salm et de Badonviller. Il est entre autre un Maréchal de Lorraine (256). De cette union, va naître, François III de Coligny dAndelot. Benjamin de Coligny dAndelot, décédé en avril 1586. Anne de Coligny dAndelot et Susanne de Coligny dAndelot.
Les frères Coligny sont les fils de Gaspard Ier de Coligny, maréchal de France sous François Ier, et de sa femme Louise de Montmorency. Leur mère est la fille de Guillaume de Montmorency et dAnne Pot et la jeune sur dAnne de Montmorency, connétable de France.
Il existe un portrait de François de Coligny, peint par François Clouet en 1569, il était artiste-peintre de portraits et dessinateur. Né à Tours avant 1520. Le portrait se trouve au Dayton Art Institute est un musée dart américain situé à Dayton, dans lOhio. Il a été fondé en 1919. Ce superbe portrait agencé dans un cadre sculpté est étonnant, nous retrouvons nos fleurs, nos pavots en frise, mais le plus étonnant de tout, nous trouvons en bas une sculpture du dieu Hypnos.
« Guyonne de Rieux, née Renée de Rieux (1524-1567) et Guy XVIII de Laval »
Vers la table des matières
Guyonne de Rieux, Dame du Désert-à-Domalain, de Montfort et de Quintin, Comtesse de Laval (Renée Guyonne XVIII), Baronne de Lohéac, de Vitré, de Montfort, de Gaël et de Brécilien (257). Elle est donc vicomtesse de Bais. Sa mère était, Catherine de Laval (1504-1526). Elle était la fille de Guy XVI de Laval, comte de Laval et de Charlotte dAragon-Naples, la première femme de son père. Son père est Claude 1er de Rieux (14971532), Seigneur de Rieux, Seigneur de Rochefort et dAssérac et Comte dHarcourt (Eure) et dAumale (Seine-Maritime), Vicomte de Donges, baron dAncenis, seigneur de LArgoët. Lors de la bataille de Pavie en 1525, le jeune Claude, a 28 ans, et en récompense de sa bravoure il est nommé Maréchal de France (258). Mais il y est fait prisonnier avec François Ier. Il était le fils de Jean IV de Rieux et de sa seconde femme, Isabeau de Brosse (14701517). Claude ou Claudine de Rieux, sa sur, était née le 8 février 1525, elle a épousé, le 19 mars 1547, François de Coligny dAndelot, seigneur dAndelot.
Guyonne de Rieux, épouse en janvier 1545, Louis de Sainte-Maure. Il devient alors le baron de Vitré et sa femme notre vicomtesse de Bais. Guyonne de Rieux hérite, donc de la baronnie de Vitré et elle est encore loin avec Vitré de Guyonne la « folle » et de son adhésion au calvinisme et du protestantisme à Vitré (259). Louis de Sainte-Maure Marquis de Nesle et comte de Joigny, puis comte de Laval, sous le nom de Guy XVIII de Laval (260). Il succéda, en 1547, aux comtés de Laval, baronnie de Vitré, vicomté de Rennes, du chef de sa femme. Louis de Sainte-Maure Marquis de Nesle et comte de Joigny, puis comte de Laval, sous le nom de Guy XVIII de Laval. Il succéda, en 1547, aux comtés de Laval, baronnie de Vitré, vicomté de Rennes.
Après le décès en avril 1548, de son frère ou demi-frère unique Claude de Rieux, (né du remariage de son père en 1526 avec Suzanne de Bourbon, dont Claude et Louise) cette dernière étant lunique héritière dans la succession de son frère ce dernier nayant pas eu denfants. Renée de Rieux, se retrouve donc à la tête dun patrimoine, ceux des Laval et celui des Rieux. Il y aura aussi un partage avec des parts, pour sa sur Claude de Rieux et à sa sur Louise.
Au décès de son oncle François de Laval, lévêque de Dol (vers 1500-1554). François de Laval, décédé en juillet 1554, il avait comme seule héritière, sa nièce, Renée de Rieux, son héritage vint accroître la fortune de la comtesse huguenote. Héritage qui était loin dêtre à dédaigner puisquil possédait les châtellenies dOlivet et de Saint-Samson-sur-Risle et un riche mobilier (257). On dit à lépoque quelle était la princesse, la plus riche de France, et peut-être de lEurope, mais aussi la plus extraordinaire. Mme la marquise administrait elle-même ses immenses domaines. Il est dit aussi que son orgueil et ses folies dissipèrent cette colossale fortune. De ses démêlés avec son mari (261), montèrent du Parlement jusquau Saint-Siège, qui lexcommunia en 1558. Elle répondit à cet acte en se faisant huguenote, et est ainsi responsable devant Dieu et lhistoire davoir introduit le protestantisme à Vitré.
Nous pensons que notre vicomtesse de Bais était très certainement la mécène, celle qui a participé e au financement de lagrandissement de notre église Saint Marc. Les dates coïncident bien avec son titre à la baronnie, dont elle hérite en 1545. Il y a de forte chance et cela est très certainement évident, que le recteur Joannes Levesque, ai rencontré Guyonne de Rieux. Petit à petit le maître doeuvre, le recteur met en place, organise les travaux de la façade avec ses sculptures, qui sera de lhumanisme chrétien et lavant-première du protestantisme pour la région de Vitré. Peut-être que bien Guyonne de Rieux, aurait été lhéritière de loeuvre du recteur de Bais, ce dernier étant le seul grand maître, le magistère en la matière, le diplômé en 1515. Mais nous avons déjà vu que le protestantisme a été apporté à Vitré par son beau-frère en 1558. Avec laide de la baronne, et du travail réalisé à Bais du recteur Joannes Lesvesque, que le protestantisme a peut-être permit à Vitré son enracinement. Pour nous la boucle est bouclée, les macles en grandes quantités que nous retrouvons sur les portes, proviennent de la maison de Rohan, intégrés dans le blasonnement des barons de Vitré.
La dame de Brécilien, ainsi nommée avec lhéritage de ses titres, la baronnie de Gaël-Montfort-Brécilien comprenait primitivement plus de 40 paroisses. Bien que nayant plus que la gestion de 12 paroisses, soit celles de Gaël Concoret, Mauron, Saint-Léry, Saint-Jouan-de-lIsle, Néant sur Yvel, Paimpont, Illifaut, Saint-Méen, Trémorel et de Loscouët-sur-Meu (262/263). Nous terminons ici létude de notre frontispice Renaissance dans son ensemble. Il va nous rester à étudier des éléments présents comme les pinacles et les sculptures extérieures, que nous verrons intégré dans le porche, comme dailleurs un élément sculpté de la porte, qui sera associé dans une autre partie.
« Le porche dit aux malades »
Vers la table des matières
De cet imposant frontispice, sur ce pignon ouest de la nef, il a été ajouté un vaste porche monumental. Ce porche dit de style gothique très dégénéré est presque aussi élevé que léglise, et ouvert largement, au nord et au sud, pour livrer passage devant léglise ; mais il est à remarquer que ces larges ouvertures, en arcs brisés, ne sont pas placées au milieu du mur qui les contient ; elles sont rejetées, du côté de léglise, de façon à ménager, de lautre côté, un réduit, bien à labri du courant dair, où lon a construit un banc de pierre le long de la muraille (1). On lappelait jadis le « porche des malades » ; là, en effet, se tenaient, pendant les offices, les lépreux venus de la maladrerie que lon avait établie sur la route de Louvigné. Les portes jumelles de léglise, largement ouvertes, leur permettaient de voir et dentendre sans risque de contaminer lassemblée des fidèles. Quelque part, sur une sorte décusson, se lit la date de 1583, nous assure Paul Banéat (264). De toute évidence, en effet, la construction le prouve, ce porche a été construit dans le même temps que la nef occidentale quil semble continuer.
Il est dit aujourdhui quun doute subsiste dans ce « porche des malades », ou appelé le porche aux lépreux. Le porche portant la date de 1560 pour sa charpente, nous sommes au XVIème siècle. La lèpre avait atteint son apogée au XIIIème siècle et commença à décliner rapidement en Europe à partir du XIVème siècle grâce à divers facteurs. Tout dabord, lexclusion des lépreux dans les léproseries sétait avérée insuffisante, car certains lépreux fuyaient la léproserie où ils étaient mal traités. En Bretagne il existe plusieurs églises. Léglise Saint-Hubert sur la commune de la Nouye (265) en nest un exemple, son église fut dite construite à la fin du XVème siècle. Son porche permettait aux malades et aux lépreux dassister aux offices, doù son nom de « porche aux lépreux ». Il y a aussi le porche des lépreux, ou porche des Ladres de la Cathédrale Saint-Tugdual de Tréguier (266).
Un autre fléau bien plus dévastateur régnait sur lEurope depuis le XIVème siècle, la peste, quon Souvenez-vous du paragraphe dans le tome IV, le 21 juin 1521, le baron de Vitré Guy de Laval écrire aux chanoines de porter en procession solennelle le corps du glorieux saint Mars pour faire cesser une effrayante mortalité qui désolait tout le pays. En 1501, la peste fait plus de 4.000 morts à Nantes. Elle réapparaît en 1518. La peste sévit à Nantes en 1501, 1522, 1523, 1529, 1530, 1567, 1576. (267). Peu se mettent en place des « règlements de peste », de plus en plus élaborés au fil du temps : cest le cas des villes en France à partir du XVème siècle. Lapplication de ces mesures dépend dun « bureau de santé » composé de plusieurs personnes ou dune seule dite « capitaine de santé », le plus souvent dotés dun pouvoir dictatorial en temps de peste. En 1510 se déclara une épidémie de coqueluche où en Bretagne beaucoup de personnes décédèrent. Selon les chroniques de la ville de Vitré, un citoyen de Vitré, le dernier cas connu qui mourut de la lèpre est daté du mois de juillet 1470. En 1931 lors de la réfection de couverture du porche, il fut trouvé dans le poinçon central de la charpente une date, celle de 1560. Le porche aux lépreux a peut être muté vers le porche aux malades, suite aux épidémies de la peste.
Selon le Pasteur Denis Vatinel, déjà étudié dans les pages sur « Le décalogue protestant », ce porche serait un narthex. Cest à dire, un portique élevé en avant de la nef, dans les anciennes basiliques et où se tenaient les catéchumènes, les énergumènes et les pénitents auditeurs qui devaient être isolés de lensemble des fidèles. Narthex extérieur, intérieur (268). Il y a des porches ouverts, il y en a de fermés. Il faut sans doute y voir dans ce porche, un oratoire. Le Décalogue ainsi affiché à lextérieur de léglise pour quil montre à lhomme son incapacité à laccomplir, cest à dire son péché. Lhomme en dehors de léglise est plongé dans le péché et ne peut être sauvé que sil entre dans léglise où il trouvera la réconciliation et le salut. Pour les Réformateurs protestants le Décalogue est la loi des hommes libres. Si on est réconcilié avec Dieu alors on est capable dobéir à cette Loi. Cest pourquoi le Décalogue est toujours contenu dans un tableau dans le temple au même titre que le Symbole des Apôtre et le texte du Notre-Père.
Lapposition des tables sur les portes a dû être perçue comme un trophée de victoire sur « lhérésie » quand bien même le commandement dinterdiction des images taillées était bafoué par la pratique catholique. Mais les théologiens catholiques expliquaient que depuis que Dieu avait pris figure humaine en Jésus ce commandement était aboli.
Nous avons déjà fait connaissance dans les tables de la loi et de cette phrase qui suit. Cest ici la maison de Dieu, Cest ici la porte des cieux. Citation de la vision de Jacob : Genèse 28 verset 17. Cette citation de la vision de Jacob a une grande importance pour lhistoire, car selon le pasteur Paul Lienhardt, cette phrase est très bien connue et elle fut utilisée dans le cas du simultaneum. Le simultaneum consiste dans lusage simultané dun bâtiment ecclésial par deux ou plusieurs communautés religieuses. En pratique en Alsace, il sagit avant tout de catholiques et de luthériens et parfois des réformés qui associent les trois confessions (269). Le simultaneum a toujours été installé dans des églises protestantes. Les églises catholiques nont jamais été touchées. A priori le simultaneum fut un régime mis en place en 1563, instauré par lordonnance de 1564. Avec ce simultaneum, pour une lutilisation de ce porche comme narthex ou un oratoire dans une préfiguration pour y développer la religion protestante (270). Ce narthex en bénéficiât de son rôle, de la part de ceux qui posèrent les tables. Et posées en hauteur pour quelles soient bien vues. Quand à une utilisation de ce porche pour y accueillir les malades, cette dénomination est peut être apparue plus tardivement, ce simultaneum nayant pas fonctionné, remplit ses fonctions. Notament à cause du conflit de la grande ligue. Guyonne de Laval meure en décembre 1667.
Ce nartex nous a pas offert une grande étude en soi, il a bien été réalisé dans le même période que le frontispice, car la charpente portant la date de 1560, peut être comme il a été écrit précédament, dans une idée que ce narthex remplisse le rôle pour la propagation de la foi protestante. Loeuvre de la baronne huguenote Guyonne de Laval. Nous sommes toujours dans cette époque de la Renaissance, nous allons rester dans létude des sculptures sur le pignon sud et nord et y faire un bond dune vingtaine dannées et nous plonger dans un univers de la mythologie, mais pas celle de la mythologie grecque, mais dans une mythologie moyenâgeuse à la Renaissance. Nous avons découvert que Bais possédait des tables, un décalogue protestant, unique, les plus anciennes tables de France, placées en 1566 et jamais retirées.
Nous allons découvrir daprès un spécialiste, des sculptures uniques en Bretagne, du moins des éléments incongrus survenus du passé et placé là à Bais, dans un but bien précis pour y marquer une idéologie dun personnage et de sa famille de cette époque de la Renaissance.
Après 438 années sur notre belle église de Bais..........
Vers la table des matières
Le porche renaissance de léglise de Bais
« Le contrefort de la façade du porche sud et de son pinacle »
Nous allons parler du contrefort de la façade sud et de son pinacle. Sur ce contrefort au sud à gauche du porche, se trouve le pinacle, il est sculpté avec différents personnages, dont une date, portant celle de 1583. Guillaume Caud, mourut le 1er février 1578, il administra depuis 1555, la paroisse pendant 23 années. Pour cette dernière construction du porche, le clocheton, a été réalisé sous le rectorat du Maître Jean Huet (1578-1594). Appelé maître, mais nous connaissons absolument rien de lui. Ce pinacle est orienté de biais en : façade sud-est, ouest-nord. Nous retrouvons sur ce pinacle des dessins.
Dans son livret, celui du chanoine Russon en 1961, quoiquil ne faille pas prendre ses écritures aux sérieux, son travail étant entaché de multiples, erreurs, à qui la faute, il ne se trouve pas entièrement coupable, il a aussi travaillé à partir des recherches du curé du Guet. Le chanoine Russon dit : sur le pinacle qui fait tas de charge est orné de lécusson des Montmorency ; ceux-ci, en effet, portaient « dor à quatre aigles éployées » (125). Or, à la bataille de Bouvines en 1214, Montmorency sempara de douze enseignes impériales ; en souvenir il ajouta aux quatre aigles de ses armoiries douze « alérions » ou appelé aiglons qui sont « dazur » (272).
Où se trouvent donc sur le cartouche du pinacle, les seize têtes daiglons des Montmorency-Laval ? Linfluence de Guyonne de Laval est donc ici indiscutable, dit-il. Nous pouvons retenir ici dans cette insertion du chanoine Russon, ce qui serait pour nous, être notre idée sur lhistoire du mécène, ayant permis le financement de la façade et du porche de notre église, notre vicomtesse Guyonne de Laval. Mais à priori nous avons cherché et rien retrouvé en rapport avec les armoiries des Laval/Montmorency/Rieux, telles que nous allons les découvrir en page suivantes. Mais son idée ne se trouve pas complètement faussée. Comme nous lavons déjà vu, la vicomtesse de Bais est décédée en 1567. Il faudra encore attendre 16 années avant de penser que cette date 1583, serait alors la date de la fin des travaux de léglise. La vicomtesse huguenote, aurait eu la possibilité de financer la totalité des travaux avant sa mort. Mais après son décès, ses biens font état dune mise sous séquestre. Le roi en donna la charge à Madeleine dAvaugour vers 1568 (273). Mais il existe un prétendant à la baronnerie de Vitré , en la personne du jeune Paul de Coligny, mais ce dernier se trouvait alors sous la tutelle de sa tante, Renée de Rieux, après la mort de sa mère survenue en 1561.
Son père est François dAndelot, ce dernier meurt le 28 juin 1569. Son oncle en prend le relais dans léducation de son neveu, il est lamiral de Coligny, mais ce dernier est tué en 1572, lors de la nuit du massacre de la Saint-Barthélemy. Une série dembrouilles sur lhéritage des terres et les procès font suite jusquen 1573 où nous suivons les affaires du comté de Laval. Nous pouvons aussi préjuger quaprès le décès de sa tante Guyonne, son beau-frère dAndelot à continuer à financer et terminer les travaux de léglise. De toute façon nous possédons pas les archives ou des écrits, nous apportant des informations, gageons quil sagisse des Laval/Montmorency/Rieux. Guy XIX, va se retrouver en exil en Suisse à partir de 1572, puis il rentre à Vitré en 1577, où il se met à fond dans la cause protestante, il se trouve en Allemagne en 1580 (274/275). Après son mariage en 1583, avec Anne de Tourzel dAlègre, la baronne de Vitré et donc la nouvelle vicomtesse de Bais (276). Cette dernière tombe veuve en 1586. Nous allons découvrir que ce pinacle portant la date de 1583 a été réalisé pour une bonne occasion.
Avons-nous ici sur ce pinacle une représentation du mariage de Guy XIX avec dAnne de Tourzel dAlègre. Ce couple mariés le jeudi 1er septembre 1583 (274/275). Et devenant ainsi le premier couple protestant à la baronnie de Vitré. Une façon dafficher une continuité avec ce jeune baron, une suite de sa tante, sa mentor en quelque sorte. Car personnellement je suis persuadé que René de Rieux a laissé une grande empreinte dans avec une culture, nous allons découvrir, le grand travail de Renée de Rieux, une vraie bretonne dans lâme, de belles surprises ici à Bais nous attends. Une histoire tout à fait inattendue débarque ici à Bais. Sur ce cliché de droite est plus parlant, nous y découvrons une série de sculptures, avec des éléments bien bretons. Avec de perspicacité, et beaucoup de temps à passer dans les recherches, une certaine lecture est apparue pour ses sculptures. Nous allons commencer par la partie haute du pinacle.
« Des rameaux de laurier et dun épi de blé et des portraits »
Au sommet du pinacle, se trouve une pierre carrée avec des rameaux de feuilles, sans doute ceux de laurier, le rameau dolivier semble différent ou bien celui dun frêne. Pour lolivier, il représente le symbole de la paix ou de la victoire (277). Il est issu de lancienne civilisation grecque. Le rameau dolivier est aussi porté par des jeunes mariées. Il était présent chez les romains, notamment avec le dieu Mars de la guerre, et de la paix avec le Mars Pacifer, où il est représenté tenant un rameau dolivier (278).
Nous retrouvons ce symbole dans de nombreuses cultures, et dans la bible bien sûr. Ce symbole du culte des Rameaux est aussi important pour les protestants. Lors de la signature de La paix dAmboise, ou de lédit dAmboise, le traité de paix signé le 19 mars 1563, par Louis de Condé, le chef des protestants, et Anne de Montmorency, le chef de larmée catholique. Catherine de Médicis se présentait aux protestants le rameau dolivier à la main, dans un but dapaisement (279). Si nous reprenons ce symbole, nous le retrouvons chez les celtes (280), les rameaux dolivier avaient pour tous les Celtes, une valeur particulière, celle dun symbole damitié. Dans la culture Scandinave, nous retrouvons le frêne Yggdrasil, larbre de vie ou arbre-monde, nous allons retrouver ce symbole fort de d Yggdrasil, un peu plus loin.
« Le dieu Lug ? »
De chaque côté du pinacle nous trouvons cinq figures étranges. Et dans le grand fronton triangulaire, nous trouvons un portrait, labbé Grasset dans son étude sur lhistoire de Bais et en parlant des figures sur la pyramide et des récits du curé Guet, que lachèvement des travaux, fut loeuvre du recteur, Maître Jean Huet. Et ce portrait pourrait être celui du dernier bâtisseur qui voulut lui aussi laisser un témoignage de son activité en y sculptant son effigie. Pourquoi ce prêtre Jean Huet aurait fait mettre son portrait sur ce pinacle. Selon les archives de la paroisse ce dernier aurait prit ses fonctions en 1574. Il aurait donc rien à revoir avec un achèvement des travaux. Si cela est uniquement pour ce pinacle ! Il faudrait y voir en sa personne un cas dorgueil démesuré de sa part. Par contre ce portrait placé là au-dessus du jeune couple pourrait être celui dun tout autre personnage, car il y a sur sa tête, un couvre chef pas ordinaire, ce modèle semble inconnu dans ce quil existait à la Renaissance. Il y a comme un double cordon de représenté, les prêtres ne portaient pas ce genre dornement. En réalité il sagirait formé de cheveux tressés et dun torque formé dun jonc fermé et torsadé. Ce portrait pourrait être la représentation du dieu Lug. Ce dieu était le plus vénéré des Gaulois. Lug est le dieu suprême de la mythologie celtique (281).
Lug surnommé le magnifique, Lug serait linventeur de tous les arts, il est pour eux le dieu qui indique la route à suivre, qui guide le voyageur. Il pourrait être aussi la représentation du dieu Odin, dit le borgne, et avec son second oeil « Oeil de flamme », dailleurs sur cette sculpture loeil droit étrange. Son animal privilégié est son cheval « Sleipnir ».
Dans la culture Celte il existe une symbolique important comme avec les croix celtes, les nuds celtiques etc. Nous naurons pas de Triskel, mais un autre symbole ou bien dautres symboles que nous pouvons y trouver dans notre pinacle avec en son centre le dieu Lug. Il y a la triquetra (282), appelée nud de la Trinité, mais il y a aussi la monade, il sagit dun autre symbole fort, normalement constitué de ce qui est appelé de trois vesicae piscis, le vesicae piscis est lintersection de deux cercles de même diamètre dont le centre de chacun fait partie de la circonférence de lautre (283). Le second symbole est la nomade, il est composé de la même manière de trois vesicae piscis, mais il se trouve inclus dans une forme ogivale. Ce symbole serait davantage dune origine Irlandaise. Il est important car il est le symbole de lalliance, qui définie la tripartie divine, que nous trouvons avec le dieu Lug sous ses deux aspects qui sont le dieu Ogme, son côté sombre et le dieu Dagda, son côté lumineux (284).
Il semblerait que dans la forme dune triquetra les concepteurs lui en élabore une grande variété dans les formes, soit dans un triangle, ce qui pourrait être le cas sur notre pinacle et dans le coté géométrique la version simple, celle des trois Vesica Piscis. En haut, à gauche le dessin dune monade et à la suite, la composition dune triquetra dans son triangle, il existe de nombreuses variantes, au centre ce que nous avons sur notre pinacle et à droite, le premier dessin épuré pour y représenter notre dieu Lug placé dans une triquetra. De toute façon dans la dénomination du symbole de la monade avec sa la tripartie divine que vous en avez la définition plus haut, en plaçant ce dieu Lug dans une triquetra, nous avons la même symbolique. Il est toujours le dieu primordial dominant la dyade Dagda (285), lautorité spirituelle et juridique et Ogme, la force et la magie guerrière. Ce que dailleurs les Chrétiens récupèrent par la suite, comme un symbole de la sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Cette Sainte Trinité que nous connaissons déjà fort bien.
« Les deux autres têtes à identifier »
Nous avons au centre le dieu central Lug, puis à gauche, cette tête serait celle de la déesse Eponna représentant le caractère masculin du cavalier, dun chevalier, et lautre coté le coté féminin dune femme (286). Nous sommes au début de cette étude du pinacle et navez pas encore la vision totale de sa dédicace. Il faut bien commencer par le haut et descendre avec les explications. Il nous reste la sculpture de droite à identifier. Il sagit à priori de la tête dun animal. Cet tête danimal pourrait être celle dun loup (287), car celui-ci est associé à Lug , car ce dernier est souvent représenté accompagné de deux loups, ce qui a très certainement donné naissance par la similitude de sa racine indo-européenne entre le nom leuks, qui veut dire « lumière », qui serait peut-être à lorigine du nom de Lug. Nous avons aussi le cerf, le sanglier, ou comme le corbeau, il est donc difficile de tranché et notre sculpture est basique à interpréter contrairement aux autres.
« La déesse Epona et son cheval façade ouest »
Sur les quatre arrêtes du pinacle, voir la photo du pinacle en pages précédentes. Nous avons, quatre fois quatre sculptures, en partant du haut, soit seize étranges formes. En bas à gauche, le buste de droite serait il celui de la déesse Epona(286). Et à notre gauche, la sculpture dun cheval. Dans la mythologie celtique, le cheval est surtout associé à Epona, le cheval, est lanimal emblématique de laristocratie militaire. Les autres figures semblent être le résultat dun bestiaire, réel ou imaginaire. Sur ce pinacle les décors sont davantage orientés vers un décor celte. Nous apercevons sur le portrait du cheval, que sa crinière, est bien peignée et retombe du côté gauche de lencolure ; elle est très courte. Ces éléments indiquent quelle a été repliée et tressée ou lacée. Quand aux deux sculptures placées au dessus, nous pourrions penser quil sagit de la dentition dun cheval. Symbolisé par les six incisives. Dans lEdda poétique, il est dit que les runes doivent être « gavées avec les dents de Sleipnir ».
Épona ou Épone était une déesse très populaire de la mythologie celtique gauloise. Dans la religion gauloise le cheval, était très important dans cette époque (288). Cette déesse était très populaire, elle était là en protection pour ceux qui les montaient ou les soignaient, des écuries et des voyageurs. Nous allons voir son rôle et pourquoi elle fut sculptée ici sur ce pinacle. Pour un valeureux cavalier de la renaissance.
« La panoplie des sculptures sur le pinacle »
Voici des sculptures, vraiment étranges qui ne peuvent avoir de signification que seulement lié à la culture druidique (289/291). Sagit-il de palmettes, des esses ou des monstres, les gardiens de larbre de vie (290). A gauche, quatrième sculpture et en face, nous retrouvons aussi toute la symbolique de lYggdrasill, il est lArbre Monde, dans la mythologie nordique. Ou le cheval dYgg, Sleipnir, le fameux cheval à huit jambes. Sleipnir apparaît dans lEdda poétique. Dans la rangée de droite, un exemple avec la troisième sculpture avec la représentation dune spirale celtique.
Cette sculpture sur la façade du coté nord-nord-ouest du pinacle, est-elle la représentation de la Déesse Mère. Nous apercevons quelle possède de gros yeux, comme la déesse Déméter. Elle est à la fois déesse de la terre productrice, de la fécondité et du mariage (292). Cette représentation pourrait être aussi celle de Brigit. Elle est une déesse majeure chez les celtes. La déesse de la guerre, de la magie et des arts. Et serait la patronne des druides, des bardes, des guérisseurs et des forgerons.
« Un pinacle avec des runes futhark »
Vers la table des matières
Nous descendons dun étage avec la sculpture suivant dans lordre détude de ce pinacle. Selon les dires du chanoine Russon, nous revenons sur les dessins du pinacle ou appelé, le petit clocheton. Le cartouche du haut, où devait se trouver un temps, aligné les seize têtes daiglons ou aiglettes des Montmorency-Laval (125). Devions nous y reconnaître une représentation des « alérions » dans un genre épuré.
Nous allons voir une fois de plus quil sagit dune erreur dinterprétation et nous sommes encore loin de penser à retrouver ses symboles sur ce pinacle. Ce mystérieux cartouche, qui se trouve présent sur les quatre faces. Les quatre éléments possèdent tous en leur bas un cordon celtique, nous en verrons la signification. Sur ce cartouche nous pouvons y distinguer dix-huit symboles. Cartouche que nous trouvons sur les trois autres faces du pinacle. Nous avons découvert plus haut la description du chanoine Russon qui dit : nous trouvons les seize têtes daiglons des Montmorency-Laval. Ce cartouche possède trois symboles différents. Le premier, que nous qualifions dun rectangle vertical avec un M à son sommet. Un second rectangle vertical avec demi-arc de cercle. Et le dernier un demi-cercle et un trait à la vertical. Il me semble difficile ici dy voir la représentation daiglons ou alérions, tellement les dessins sont différents les uns des autres et ne semblent pas du tout représenter les armes des Montmorency.
Nos quatre bandeaux sont ornés avec des runes futhark, il s'agit de trois différentes runes de cet alphabet dit futhark (293). Pourquoi retrouvons nous des runes du futhark, symboles que jai tout de suite identifié comme des runes, au moins pour deux exemplaires. Retrouver des runes futhark ici à Bais sur un pinacle du XVIème siècle est totalement incongru pour des historiens. Incongru, pour cette période de la Renaissance, et ses runes daprès le spécialiste Hathuwolf Harson, avec qui jai beaucoup échangé. Le spécialiste des symboles Païens Germano-
Nordiques (294). Nos sculptures avec ses trois runes, Germano-Nordiques sont uniques en Bretagne. Nos trois runes ressemblent fortement à un langage ésotérique.
Elles sont des runes futhark, dont trois exemplaires. Le
premier symbole serait la rune Ehwaz .
Cette rune Ehwaz, on dit que de part sa forme, elle rappelle celle du
cheval. Ehwaz donne à lhomme lélan dont il
a besoin pour mener à bien sa tâche (295).
Cest aussi la rune de la confiance, de la
fidélité et du mariage heureux. La rune Ehwaz et la
suivante, se nomme Algiz ou Elhaz
ont un lien en commun, elles sont liées, unies. Cette rune
portant le nom dAlgiz ou Elhaz, ou rune de lélan
des Germains Alcis, le temple protecteur, elle serait la plus grande
des Runes de protection. Celle qui donne Force protectrice (la main
ouverte). Dailleurs ses runes sont différentes dans leur
graphisme. On dit quEhwaz est la rune du cheval (296),
qui évoquerait le dynamisme des chevaux et sa virilité,
celle de la connivence entre le cheval et son cavalier. Entre le
cheval et son seigneur, le cavalier que devait être ce jeune
seigneur Guy XIX, il rend hommage à sa monture, il existe un
vieux poème runique en vieil anglais, qui raconte que le
cheval entra au combat, il est pour les princes et la joie des nobles
; le cheval de bataille arrogant dans le hall, où les riches
héros sur les chevaux, changent leur éloquence ; et il
se montre toujours un refuge à ceux qui ne restent pas
tranquilles. Mais nous avons une troisième graphie pour une
rune,
elle est appelé Kenaz ou Kaunan (ou Kauna, Kaunaz)
(297).
Nous retrouvons sa graphie bien différente de la
première Algiz.
« Le pinacle, est-il larbre cosmique celte »
« Larmure dElhaz »
Elhaz est la plus grande des Runes de protection. Elle se trouve utilisée dans le rituel de lArmure dElhaz (298). Il est dit que lon la trace, la visualise devant soi, derrière, sur les côtés, au-dessus et en-dessous. Comme sur ce pinacle où les bandeaux avec ses runes qui se trouvent sur les quatre faces. Il était le symbole Aegishjalmur pour les Vikings. Il pouvait être interprété comme un "heaume de terreur". Le mot Aegishjalmur se divise en deux racines distinctes : « Aegis » qui signifie « bouclier » et « hjalmr » qui signifie « barre ». Bien que sur notre babdeau nous aperçevons huit runes et à coté neuf, une erreur ? Cet "heaume de terreur" était composé de huit baguettes. Ici sur ce pinacle les runes se trouvent des barres au quatre coins.
Nous avons donc sur ce pinacle différentes sculptures, nous pouvons en déduire que ce pinacle, que nous avons nommé, le pinacle du mariage. Nous poursuivrons avec cartouches situés de chaque coté des portraits, avec des dessins issus des armoiries de la maison des Rohan/Rieux. La Bretagne est largement représentée. Le portrait de la jeune épouse de 18 ans semble cohabité un espace bien réduit sur ce pinacle. Ladite Anne ou Anna, par contrat de mariage du 7 août 1583, Anne de Tourzel dAlègre, épouse Guy Paul de Coligny dit Guy XlX, Anne lui apportait ainsi, un capital de cent mille livres, en dot.
Ce pinacle pourrait représenter avec ses seize sculptures des monstres, dune représentation de larbre cosmique avec en bas ses dieux ou déesses. Lug, Démeter or not Brigit, Éponna, et le loup. Au sommet des rameaux de frêne, et lépi de blé. Il semblerait bien que le portrait dAnne de Tourzel dAlègre, au niveau de son visage était entouré dun cordon, comme ceux de Paul de Coligny. Mais le plus extraordinaire se trouve dans le corps du portrait, il forme d'une cruche ou d'un pichet. Il sagit sans doute de la représentation dune cruche cérémonielle. Cette fameuse cruche cérémonielle à vin ou à eau qui nous ramène justement à cet art mystique celtique. Les cruches ayant fonction pour le rôle dinsigne et de souveraineté. Elles étaient souvent ornées de visages associées à des palmettes, des esses ou des monstres, les gardiens de larbre de vie.
Ceci pouvant relever du grand dieu souverain du panthéon celtique, le dieu Lug ! Ses études sur les arts, la culture celte, ont relevés une remarquable stabilité dans les mêmes thèmes et les mêmes associations dimages dans létude des cruches à vin ou à eau, ceci relevant sans doute dun rituel bien précis dans la culture celte, dun dieu bien précis, mais comme nous le savons, nous avons que les images et pas de littérature celte en guise dhéritage. Il y aurait des éléments clés qui déterminent le caractère symbolique dune représentation de larbre celtique, nous retrouvons cela dans les motifs figuratifs comme les éléments ou dessins appelés, palmettes ou peltes, esses (299).
Les différents motifs, nous pouvons les retrouver avec la représentation sous la forme de griffes, voir sur les arêtes des pinacles, des éléments indéterminés, avec des figures géométriques différentes, mais non interprétables comme le commun des mortels, sinon à se rattacher à cette interprétation dune origine celtique (300). Nous avons la représentation de cette cruche ou pichet dans le portrait dAnne de Tourzel dAlègre, pourquoi y faire référence sinon pour son symbole lié à cette culture celte.
Nous avons un bon exemple avec la découverte de la cruche cérémonielle celte, dite de Brno Malomice, ville de la République tchèque, elle dut découverte en 1941. Elle se trouve ornée de représentations cosmiques sur sa surface. Limage dun ciel étoilé du début du IIIème siècle Av JC. |
Cet arbre étant celui reliant les 3 mondes, celui du ciel, de la terre et monde souterrain. Selon cette étude, cet arbre cosmique ou de vie celte est signifié par la double feuille de gui avec sa paire de gardiens monstrueux. En haut du pinacle nous avons un rameau double, du frêne ? Difficile en faire la comparaison (301).
Il est vrai que nous distinguons en dessous une paire de sculptures, presque identiques comme des griffes. Lauteur de dire que larbre est assimilé à une importante divinité masculine probablement le dieu solaire Lug, nous lavons pour preuve. Il se trouve aussi associé à larbre le cheval, le loup. Le personnage divin peut apparaître coiffé de sa ramure. Ils doivent alors le dieu cornu et du pilier des Nautes de Parisis. Devons nous y voir dans le pourtour du triquetra, avec les trois griffes (302). Mais lélément essentiel dans le thème de larbre cosmique celte à lorigine il y avait la « paire de dragons » qui en était le symbole, mais lélément central le plus souvent représenté est bien la palmette disposée entre les monstres (303).
Des palmettes nous pouvons en retrouver sur à lintérieur de nos étranges sculptures qui se trouvent sur les cotés de notre pinacle. Que pouvons en déduire, que cet arbre cosmique est bien présent ici avec notre pinacle, il est un important symbole. Il est connu depuis lantiquité comme étant garant de léquilibre universel, un arbitre dans le combat de lalternance cyclique. Il fut aussi utilisé comme une forme de divinité solaire. Il fut aussi associé à un signe protecteur exprimant la foi au retour dune vie nouvelle après la mort. Cet emblème pour être rattaché à une organisation supra tribale de guerriers. En Irlande il existait une confrérie celle des Fiana (304). Nous retrouvons aussi toute la symbolique de lYggdrasill, il est lArbre Monde, dans la mythologie nordique. Ou le cheval dYgg, Sleipnir, le fameux cheval à huit jambes.
LYggdrasill pour la mythologie nordique, est le concept de larbre de vie. Ce qui serait un emprunt dans la culture celte avec larbre de vie. Ce pinacle serait il un savant mélange de la culture nordique et celte. Nous savons que dans lEdda poétique, il est dit que les runes doivent être « gavées avec les dents de Sleipnir ». De ses 24 runes, Hagalaz serait celle de ses dents. Elle de la même famille des huit avec Eihwaz et Algiz.
A partir de lEdda poétique, le Codex Regius, ce manuscrit islandais du XIIIème siècle, il a été sans doute une des sources pour Guy XIX pour ce choix dans la conception des runes, elles sont nordiques et non celtiques. Ayant à leur base une fonction divinatoire et initiatrice. Mais il y avait quun pas entre cet arbre de vie Viking et larbre de vie celte.
Le porche renaissance de léglise de Bais
« Sagit-il du portrait dAnne de Tourzel dAlègre »
Vers la table des matières
Notre retrouvons le portrait de ce pinacle, celui dune femme, gravé dune date, celle de 1583, la date retenue par les documents. Ce portrait féminin ne peut être que celui dAnne de Tourzel dAlègre, lépouse en cette année 1583 du jeune baron Guy XIX. Au-dessus de la tête de ce portrait, nous apercevons ce qui semble être un chevron, serait un élément, un talisman runique de protection runique. Nous allons l'étudier un peu plus loin. (309). Et en dessous et à partir de la cruche ou pichet, un cordon devait entouré la tête, endommagé, coupé il nous semble bien. Le portrait serait bien celui dAnne de Tourzel dAlègre. Dame de Vitteaux de Sayve et de Précy-sur-Vrin (Bourgogne-Franche-Comté) (305). Son père était Christophe 1er de Tourzel dAlègre, seigneur de Saint-Just, fief en Auvergne, de dObsonville et Oissery, (Seine-et-Marne) (306). Elle était la fille dAntoine du Prat, sire de Nantouillet, qui fut un prévôt de Paris. Demeurant au château de Blainville-Crevon près de Rouen (307). Les deux parents sont de confession protestante.
Dans leur contrat de mariage, fait entre Guy XIX et celui dAnne et de Guy, il fut rédigé en date du 7 août 1583, au château du Plessis, situé près de Senlis, le fief de la famille Alègre du Prat. A cette date le couple se promettent le mariage quils devaient de « solaniser en la façon accoustumée aux esglises prétendues réformées » (308).
Le couple décida donc de se marier au temple. Il y a le prix de la dot de la mariée qui se trouve fixée ce 7 août, pour la somme de trente et trois mil trois cens trente trois escuz ung tiers descu et le reste payant dans les deux ans. Du coté du comte de Laval, il sengage lui aussi à verser une rente annuelle de quatre écus, 6 sols et 8 deniers. Le droit de justice sur la baronnie, les terres et seigneurie de la Roche Bernard. Il y a donc eu ce contrat de mariage, rédigé le 7 août. Verrions nous donc nous une possibilité dun possible mariage druidique juste avant le 1er septembre 1583. Cette sculpture pourrait aussi représentée une triade bardique, corps divisé en trois parties.
« Sagit-il du portrait de Guy XIX »
Nous allons commencer sans attendre à nous pencher sur ce portrait orné de symboles. Il est le personnage principal de ce pinacle. Ce pinacle lui étant dédié, une dédicace faite de son vivant. Il fut de mon propre avis, un jeune et valeureux chevalier combattant, le premier baron de Vitré, le comte de Laval, le premier protestant de la dite baronnie. Une vie faite de combats, une vie courte et éphémère. Selon toute vraisemblance, il s'agit du portrait de Guy XIX que vous avez déjà découvert dans les pages antérieures. Un homme cultivé, intelligent, il aurait bénéficié et vous allez le découvrir dun mystérieux héritage ou bien fut-il le continuateur dun héritage familial. Il est bien difficile parfois davoir toutes les réponses, car cela se déroule dans une période relativement courte, et lensemble de ses sculptures, peuvent avoir été loeuvre de son ancêtre.
En voulant expliquer que ce pinacle serait le dernier des éléments mis en place sur ce porche par cet homme. Il sagirait du portrait de Guy XIX. Au-dessus de sa tête, il semble avoir le dessin dune clé. Le symbole de cette clé, est elle celle ouvrant bien des portes, nous pouvons lui en donner de multiples significations avec sa présence dans cette sculpture. Nous retrouvons une forte symbolique de la clef, liée aux Druides (310). « A légard des Prêtres la clef voulait dire, queux seuls avaient la clef des sciences, cest à dire quils étaient le seuls en état de donner lintelligence de la doctrine quils débitaient, et quils avaient grand soin denvelopper de beaucoup de figures et dénigmes ; ce que les Druides pratiquaient exactement ».
Lexplication qui se trouve donné à la clef en rapport avec un Druide, est conforme à celle que Jésus-Christ donne lui même à la clef, dont les Hébreux honoraient les Scribes pour marque de leur Doctorat.Nous distinguons que ce portrait semble inséré dans un ovale avec une corde, appelé normalement, cordon de mariage ou main-jeûne, qui était une tradition celte. Nous apercevons une croix, il sagit dune croix celtique, ou croix nimbée, elle est une croix dans laquelle sinscrit un anneau. Les croix celtiques sont souvent ornées de cordes, dentrelacs, de nuds, symboles de vie (311). Mais il y a aussi ce moitié de carré où nous avons encore un cordon, puis ce dernier semble y dessiner une forme ronde. Lensemble de son portrait, à priori sinsérant à lintérieur dun double ensemble, de lovale avec la croix celtique et lespèce de carré. Le tout formant un rond.
La symbolique celtique semble bien présente pour le portrait de jeune, Guy XIX. Il existe de nombreux symboles celtes pour la protection de la personne. Les noeuds Celtiques sont une variété de nuds, pour la plupart sans fin, mais pas ici en fin de compte, il est fractionné en trois sections (312). Ici avec les cordons, ils sont indépendants et sans nuds, les entrelacs expriment normalement le mouvement sans fin de lévolution et de linvolution.
Cet ensemble pourrait nous renvoyer aux légendes de la Bretagne et le Génie Celtique. Et daprès létude faite par Adolphe Pictet en 1853. Le mystère des bardes de lîle de Bretagne, ou, La Doctrine des bardes gallois du Moyen Age sur Dieu, la vie future et la transmigration des âmes. Ou linterprétation des trois cercles ou sphères de lexistence (313).
Le premier est le cercle, appelé « ceugant » de la région vide. Le second cercle, appelé « Abred » serait celui du mal. Et le dernier, celui du nom de « gwynfyd » signifiant bonheur. Il faut bien remonter avec un auteur, Llywelyn Sion, qui était un barde du XVIème siècle. Mais ce travail fut puisé eu ce recueil bardique, qui avait été compilé par Edward Davydd de Margam et adopté, quant aux principes de composition poétique, par un Eisteddfod, daprès lassemblée bardique, en 1681. Puis la traduction faite des triades traduit par M. Adolphe Pictet en 1853 (314).
Il sagit sans doute avec ce pinacle une des plus belles pièces après notre façade, le pinacle du mariage, un mariage protestant au temple et sans doute avec le jeune Paul, dun mariage à la manière bretonne, ou celle dun druide bénissant encore des unions en cette année 1583.
« Le cartouche vertical de gauche du pinacle »
Dans le cartouche vertical de gauche, nous trouvons qui semble être deux losanges stylisés. Il sagit d'un talisman composé à partir déléments de la magie nordique. Selon le calendrier celtique Anne doit être née le jour de la fête celtique dImbolc, la fête de Brigid, ce jour là il est confectionné la croix de Brigid en jonc ou en paille. Qui est associée à la transformation, la fécondité et à la lumière. Cest le réveil de la déesse Brigid, la déesse du feu et de leau.
Il sagira dun grand talisman runique de protection, son sigil, son Astarstafur, il est composé, de croix de rond. En dessous un dessin, sagit-il dun aigle romain stylisé. Non il s'agit de runes associées, la rune du miroir damour et de protection. Et dans un rond, une roue solaire. Que nous avons découvert sur nos deux magistrales portes et celle de la porte Saint Marc. M. Brune parlait « de figures debout sur la pointe dune pyramide, deux têtes sur les côtés sans doute » (124).
La magie islandaise du moyen âge compilée principalement dans un ouvrage du nom de Galdrabók (le livre de la magie) (315) prend ses racines dans son passé païen. Bien quayant reçu certaines influences chrétiennes, cette magie islandaise reste dans le fond très païenne. Le christianisme la condamna dailleurs à maintes reprises, à tel point que de nombreuses personnes furent brûlées vives sur le bûcher « purificateur » pour la simple possession dune rune. Cette magie islandaise se compose entre autres des Galdrastafir. Ce terme de Galdrastafir se traduit par « bâtonnets, ou baguettes magiques ». Ces Galdrastafir sont la plupart du temps des évolutions graphiques à partir des anciennes runes islandaises. Leurs combinaisons donnèrent le jour à de puissants talismans dont la finalité était très variée. Certains de ces talismans avaient pour fonction la protection, dautres la malédiction, et en règle générale, ils devaient favoriser laide dans certaines entreprises concrètes (316).
A la droite, le portrait dune femme. La date retenue gravée sous le portrait est 1583, donc nous pouvons penser quil sagit bien dAnne de Tourzel dAlègre et le portrait suivant serait celui de son mari Guy XIX, son époux. Deux losanges avec une croisette et un rond en son centre, le second, un losange et une croisette. Mais il pourrait sagir de la représentation dun talisman. Composé de runes ingwaz avec des croix et un rond. Puis dun symbole de force et protection vegvisir.
« De Guy XIV à Guy XVI »
Une querelle existait depuis Guy XIV de Laval ou encore François de Laval-Montfort (1429-1486) (317). De son second mariage avec Françoise de Dinan (1436 - 1499). Elle était la fille de Jacques de Dinan et de Catherine de Rohan, (1425-1471) elle était la fille dAlain IX de Rohan et de sa première épouse Marguerite de Bretagne (1392-1428).Donc querelle entre Guy XIV de Laval, pour accéder au poste des États-Généraux de la province de Bretagne, auquel le vicomte de Rohan, Jean II, (1452-1516), sopposait face à Guy XIV. Jean II de Rohan, était le fils dAlain IX de Rohan et de sa seconde épouse, Marie de Lorraine, (1455) (318). Il était marié avec Marie de Bretagne, (1446-1511), elle était la fille du duc François 1er de Bretagne et dIsabelle Stuart ou Isabeau dÉcosse (1426-1494).
Il sagit de lhistoire des macles qui remonte au roi Conan Mériadec et ses trois fils, qui prirent pour les armes de la Bretagne, de gueules à sept macles dor, puis neuf au XVIème siècle. Jean II de Rohan misant sa supériorité sur la maison des Laval. Le contentieux entre les deux grandes familles, avec le vicomte de Rohan était tel que ce dernier revendiquait aussi une ascendance arthurienne dans son mémoire de 1479, entre le mariage de Jean Ier de Rohan avec Jeanne de Léon. Il va de soi que le comte de Laval, lui aussi dans son mémoire de 1467, revendiquait lui aussi la légende arthurienne et rattachée à la forêt de Brécilien.
Quarante plus tard, Guy XVI, raconte les anecdotes à propos de Jean II de Rohan, ce dernier faisaient les louanges sur les deux principales maisons de Bretagne, lui possédant un bois dans lequel se trouve un lac, mais dans les branches de ses arbres, lorsquon les coupe, on voit ses armes, même dans les os et encore plus drôle dans les arêtes de chaque poisson pêché et sur les plumes de tous les oiseaux (318). Et dans cette forêt quand on casse les pierres, apparaissent sur chaque débris les armes de la maison de Rohan. Guy XVI de son coté et défendant son titre, raconte quil avait un patrimoine légendaire avec notamment la fontaine de Bellanton en Brocéliande, qui avec son perron où quand leau sy déverse déclenche aussitôt, et même en pleine sécheresse une averse miraculeuse (319).
En 1467, le comte Guy XIV de Laval rédige une charte des Usements de la forêt de Brécilien. Guy XIV, fait naitre dans sa forêt de Brécilien, un personnage, Ponthus, il est en fin de compte le héros dun roman dun auteur inconnu, daté entre 1392 et 1425 (320). Ponthus, le héros du livre, est un chevalier qui sexile en forêt de Brécilien où il organise des faits darmes contre les meilleurs chevaliers près de la fontaine de Barenton (321). Il faut remonter en 1419, à la mort de son grand-père Raoul VIII de Gaël-Montfort, pour que Guy XIV de Laval hérite de la forêt de Brécilien. Cet arrière petit-fils de Guy XVI, le fils de Claudine de Rieux, et neveu de Renée de Rieux, alias Guyonne de Laval. Ce jeune baron Guy XIX de Laval ou encore Paul de Coligny, va ainsi perpétuer la tradition familiale avec ses légendes celtiques.
En bas du cartouche gauche, nous avons une représentation dune roue solaire (322), elle est un symbole retrouvé un peu partout en Europe. Elle se divisée en quatre secteurs correspondant au mouvement le long du cercle et aux cycles des quatre saisons, des quatre phases lunaires. Le point central serait la représentation du soleil. Il fut reprit dans la croix celtique, pour représenter la réincarnation chez les ancêtres celtes, cette croix était porté par les druides et les bardes. Cette roue solaire (323), son symbolisme est donné pour plusieurs éléments : le cycle des saisons, les 4 grandes fêtes de lannée solaire, cest-à-dire les solstices dhiver et dété, ainsi que les équinoxes de printemps et de lautomne. Les forces en actions dans lannée, les forces célestes, les forces terrestres et les forces divines. Les deux genres humains, qui sont le féminin et le masculin. Ainsi que leurs rôles dans la société avec les deux principales classes sociales (noble/guerrier, noblesse/guerrière, paysan/artisan et enfin paysanne/artisane). Doù sa présence sur nos portes et pinacles.
« Le cartouche vertical de droite du pinacle »
Situé à droite du portrait masculin, se trouve là aussi un cartouche vertical avec une croix, puis dans un rond deux losanges. Nous y voyons en tête, une série de quatre barres verticales. Dune croix à quatre losanges, ou raute en Allemand, (324) elle est issue de la rune Ingwaz, qui désigne le Dieu Ing. Elle associée à la prospérité, à la sexualité aux bonnes récoltes, à la fertilité, au beau temps, à la paix et au plaisir. La rune de protection de la maison, ou du foyer (325). Cette croix est le symbole chrétien déternité, elle est une protection contre ladversité. Puis avec la composition de la rune Dagaz, qui signifie « jour », cette combinaison est là pour apporter, la sécurité et la lumière, et agir comme un canal pour la Force de Vie. Puis suivi dun losange composé de deux coeurs, qui se trouvent incrustés dun raute. Le coeur est bien sûr le symbole de lamour, de la passion et de lunion des mariés. Nous sommes dans le même principe que que le cartouche de gauche. Le Vegvisir est un symbole magique ayant pour but daider les voyageurs lors de leurs périples. Le triangle inversé du haut représente les étoiles et le soleil. Le triangle inférieur représente la terre. Les autres le feu, leau (326). Ou bien il représente un sigil, il est un « signe cabalistique » ou sceau est une figure graphique qui représente, en magie, un être ou une intention magique.
Les quatre barres verticales, seraient un Gapaldur, les reliants à la lettre ogham « Coll » en langue Celte. L'arbre protecteur est le noisetier, symbole de la sagesse. Le « C » de Coll ou Coligny, qui est fortuit, correspond à ma naissance pendant la lune de Coll, qui se situe entre le 5 août et le 1er septembre. Nous avons vu que Paul de Coligny dit Guy XIX, était né le 13 août 1555.
« La panoplie des sculptures sur le pinacle »
Les sculptures présentes sur la face ouest, une série de trois cercles avec des éléments inconnus. Idem pour les deux triangles, celui de gauche au vu de la dégradation, un macle similaire à celui des portes, le troisième dans la page et série des macles. Concernant la face sud-est, nous apercevons un cartouche vertical, il est différent de celui de la face sud. Trois pals, un cercle avec une croix, suivi dun rond, comme la roue solaire avec des divisions, comportant huit secteurs. Suivi dun barbillon. Cette roue solaire divisée en huit secteurs, est la roue solaire à huit branches (328). Ce symbole serait bien plus celtique que la fameuse « croix celtique », selon le spécialiste des symboles païens et inscriptions runiques, Hathuwolf Harson. Elle est aussi nommée, la roue de la vie (329).
Nous connaissons la roue solaire à 4 branches, qui marquent les 4 saisons de lannée. En plus des solstices et des équinoxes, sont également présentes les fêtes intermédiaires celtes qui sont Imbolc (1er février), Beltaine (1er Mai), Lughnasad (1er août), et Samhain (1er novembre) (330). Le rond au milieu étant la représentation du soleil.
« Léglise De Notre-Dame-De-La-Tronchaye à Rochefort-en-Terre »
Vers la table des matières
Photo. Au dessus de la porte de léglise, cest pas le superbe dragon, mais les armoiries dans le grand carré
Ce qui se trouve mis en évidence sur cette photo, nous y voyons une roue solaire, ci-dessus avec le pinacle et ses roues solaires
Le porche renaissance de léglise
de Bais
« Une orientation du pinacle en rapport avec une astronomie celte ? »
Limplantation de ce pinacle sur ce contrefort pourrait être jugé tout à fait normale dans la construction du porche. Des faces bien présentées de façon de bien voir ses sculptures avant de prendre le porche pour rentrer dans son église paroissiale. Nous savons que la face nord du pinacle est vierge de symboles. Limplantation du pinacle suit celui de son contrefort.
Pouvons nous y voir une orientation de ce pinacle selon une certaine astronomie celte, car cette construction est conditionnée au rite celtique. Un fait certain, la face ouest, bien évidement est orienté vers le domaine de Comper qui se trouve à soixante six kilomètres à vol doiseau de Bais. Laxe Samain-Beltaine symbolise la voie spirituelle ou supra-humaine (330).. Il évoque la connaissance des principes immuables hors de toute manifestation et transmise directement aux druides depuis lAutre onde, le monde des morts et des dieux. Laxe Lugnasad-Imbolc représentant la voie temporelle ou humaine. Il figure la charge de lapplication des principes et des lois de laction propres au monde manifesté et que le roi recevait des seuls druides. Conformément à la prééminence du spirituel sur le temporel, laxe Samain-Beltaine est relativement vertical par rapport à laxe Lugnasad-Imbolc.
« La fête de Lugnasad »
Notre grand dieu Lug, dieu de la lumière, la fête de Lugnasad, est une fête liée à la récolte, celle de la terre nourricière et féconde. Nous savons que les mariages celtes étaient célébrés le 1er août. Je pense et résonne de cette façon, que ce couple a bénéficié dun mariage sous ce rite celte, car nous y trouvons tous les symboles. Soit que le rituel est respecté à la manière antique ou bien en respectant laspect spirituel. Pouvons-nous aussi suggérer des fiançailles à la mode celte. Ou bien à des dates rapprochées de cette fête. Nous apprenons que même si cette fête actuellement est issue des nouveaux mouvements néo druidiques du XIXème siècle (330), le choix de la date de Lugnasad pouvant varier, elle serait fêtée durant la nuit du 31 juillet au 1er août, ou celle du 1er au 2 août.
Mais nous apprenons aussi que certains groupes celtes fêtent Lugnasad, le 7 août, (début astronomique théorique de lautomne), car à cette date il sagit de la position exacte, soit le milieu entre le solstice dété, qui vient 46 jours après son entrée et celui de léquinoxe dautomne (331). Nous savons aussi quil y a eu ce contrat de mariage réalisé entre les deux parties le 7 août. Sagit-il dune pure coïncidence. Quand à cette date du mariage du 1er septembre, il ne se réfère à aucun rite celtique, et pour cause, il sagit dun mariage sous le rite protestant.
Mais il y avait une fête en Angleterre, en Écosse et Pays de Galles, une fête nommée Lammas, du vieil anglais hlaf-mas pour « messe du pain ». Elle se déroulait précisément entre le 1er août, fête de Lammas ou Lughnasadh et le 1er septembre (332). Nous retrouvons à Brocéliande, la légende pour la fontaine de Jouvence qui servait de culte druidique. aux solstices et aux équinoxes. Ce culte ou ses cultes druidiques étaient ils déjà présents au XVIème siècle en ses lieux.
« Un mariage sous une protection celtique ? »
Photo : cette sculpture, ce portrait trouvé sur une maison au village de Carcraon, est il celui de Guy XIX ou bien il sagit le fait du hasard. Ce portrait est similaire à celui plus haut, même dessins que plus haut, macles.
Après avoir découvert ses runes de protection pour le mariage et les autres symboles celtes, comme le cordon de mariage ou main-jeûne, qui était une tradition celte, il serait donc fort possible que Paul de Coligny, a bénéficié du rite pour les mariages à la manière des celtes. Nous savons que le mariage protestant a eu lieu le 1er septembre. Mais ce couple a-t-il bénéficié dun double mariage, nous en aurons jamais les réponses. Il y a quatre fêtes religieuses celtiques. Imbolc, qui a lieu vers le 1er février. Cest une fête de purification qui prend place à la fin de lhiver, le nom signifie « lustration » (333). Beltaine, elle est la fête qui marque le début de la saison estivale et a lieu le 1er mai.
Lugnasad, cest-à-dire lassemblée de Lugh, le dieu de la lumière, qui est aussi la fête des moissons, du dieu Lug, Lugnasad, mariage de Lug (333). Elle a lieu le 1er août, pendant la période des récoltes. Durant Lugnasad, cest aussi loccasion de régler les contentieux, de célébrer des mariages, dentendre des poètes et des musiciens. Selon la coutume celte, un mariage druidique est un contrat dun an et les mariés peuvent renouveler leur mariage tous les ans au 1er août. Ce 1er août est la fête de Lugnasad, de la moisson, des récoltes. Du 1er août Lugnasad à lEquinoxe dautomne le 21 septembre il y 40 jours, Mabon est la fée qui régie le solstice dautomne (334).
La fête de Samain, qui a lieu un peu après vers le 1er novembre. Cest une fête de transition, elle célèbre le début de lannée nouvelle. Selon le calendrier celtique, Elembivios, est le dixième mois de lannée celtique. Elembivios semble signifier le « mois du cerf ». Et le début de la fête de Lugnasad. Edrinios est le onzième mois de lannée celtique. Edrinios signifie le mois du feu. Guy XIX est né un 13 août, le mois de Lugnasad.
« Guy XIX ou Paul de Coligny (1555 - 1586)
« Le premier baron protestant de Vitré »
Vers la table des matières
Voici les portraits, de François dAndelot, le père de Paul. Le portrait central serait attribué à Guy XIX, mais daprès Bertrand de Broussillon, cela serait une erreur, Guy est mort à 31 ans, ici celui-ci ferait plus âgé. Bertrand de Broussillon en donne le portrait de lun des Montmorency Laval (voir le portrait de Guy XVII) (335). En 1583 il aurait eu la barbe comme son père, daprès notre portrait sur le pinacle. Le portrait de la femme est celui dAnne dAlègre. Quand au portrait de sa veuve, il date de 1595.
« Guy XIX ou Paul de Coligny (1555 - 1586)
« François de Coligny, Guy XX de Laval (1585 - 1605) »
Guy XIX, hérite naturellement comme les autres, il est comte de Laval, baron de Vitré, vicomte de Rennes, baron de Quintin, seigneur dAvaugour en Plésidy, seigneur de Rochefort et baron de La Roche-Bernard, seigneur de Montfort, de Gaël, de Tinténiac, et de Bécherel, châtelain du Désert-à-Domalain. Ce François de Coligny, va rejoindre les courts destins de ses ancêtres du même nom, mourir à lâge de vingt ans, tué le 29 août 1605 à Komárom en Hongrie, lors dune expédition avec lempereur contre les Turcs (336). Le 21 avril 1605, Guy XX de Laval, va se convertit au catholicisme (336). Il est difficile de tirer une conclusion entre les différents portraits pour y retrouver des ressemblances. Entre celui de François, Paul le fils et le portrait du pinacle et celui de son fils François. Nous allons revenir quelques années en arrière pour dresser le parcours de son père Paul de Coligny.
« Lexil de Guy XIX et ses combats »
Vers la table des matières
Selon Bertrand de Brousillon, après que son oncle et tuteur, lamiral de Coligny, fut massacré le 24 août de la Saint Barthélemy 1572, et pour éviter quil soit persécuté à son tour, le jeune Paul quitte sa baronnie de Vitré/Laval, sa Bretagne (335). Il était aidé avec laide du sieur de Pontchartrain (335) et par son précepteur nommé, Le Gresle, Guy XIX, il fut accompagné de ses deux cousins de Coligny, il nest pas question de ses frères ou demi-frères. Ils furent menés de Chatillon-sur-Loing, jusquà Mulhouse. Le groupe se retrouve en Suisse à Coppet, situé dans canton de Vaud et à Genève. Puis ils firent une première demande daccueil à Bâle en octobre 1572. Sa belle-mère, la veuve dAndelot, les rejoints à Bâle accompagnée de ses jeunes enfants. Entre le 6 septembre et le 5 octobre 1573 Paul se trouve à Schaffhouse (Suisse).
Il est toujours présent en Suisse durant lannée 1574. Mais toujours fidèle aux étendards Protestants, il ne reprend pas les armes avant février 1574, en Poitou, en Languedoc et en Dauphiné. Lors des combats menés par François de La Nouë, un capitaine huguenot dit « Bras de fer ». Un breton né à La Chapelle-sur-Erdre (337). Puis un peu plus tard il se retrouve à la cour dAngleterre en 1582, quand il accompagne François de France (1555-1584) (338).
Paul de Coligny profite en mai 1576 de lédit dit de pacification et des nouvelles tolérances, qui permettait aux protestants pour les exilés de rentrer en France. Paul va attendre, nous le retrouvons dans son fief protestant de Vitré, il est présent le 24 janvier 1577, il existe un acte signé de sa main faisant foi. Paul a maintenant 22 ans. Durant cet exil denviron cinq années, en Suisse, en Angleterre, Paul va peut être a-t-il approfondir sa culture. Guy XIX est toujours un militant à la cause protestante, et en juin 1580, Guy fait un voyage en Allemagne, pour recruter des mercenaires, appelés reîtres, il sagit dune cavalerie légère dorigine germanique, qui est née durant les années 1540. Une avancée dans la guerre, un type de cavalerie légère, qui fut créé grâce à linvention du pistolet à rouet, ce qui permettait de pratiquer le tir en selle et dabandonner lusage de la lance.
En juillet 1581, il se bat au coté du Duc DAnjou et cela jusquen janvier 1583. En 1582 il se trouve en compagnie de Guillaume Ier dOrange-Nassau. (1533-1581) (339). Le 18 mars 1582, est la date de la tentative dassassinat du comte de Nassau, son attaquant Jean de Jauregui, un conjuré espagnol, est tué sur place, notre comte de Laval, Guy XIX, sera un des trois hommes qui le vengera ce jour là. Ce Guillaume Ier dOrange-Nassau, aura pour quatrième épouse, Louise de Coligny, la fille de lamiral Gaspard. Nous le retrouvons à Anvers, ville qui était alors gouvernée par les révoltés calvinistes. Le Duc dAnjou essaya en 1583 de prendre Anvers par la force. Cette équipée dAnvers pris le nom de furie française, échoua et le Duc est sa troupe fut expulsé. En 1584, après la mort du Duc dAnjou, il se rend à Montauban avec Philippe de Mornay, seigneur du Plessis-Marly, concernant lédit de paix (340).
« Paul de Coligny ou Guy XIX, ou une courte vie bouleversée par des tragédies »
En août 1585, Henri III félicite Guy davoir donné congé et fait retiré de ses terres les différents ministres de la religion prétendue réformée. Quinze jours plus tard, soit que le roi fut mal informé du patriotisme bien connu de Guy, ce dernier quitte Vitré pour avec sa bande de cent cinquante mercenaires allemands, et de trois cents arquebusiers à cheval, partant rejoindre les troupes du Prince de Condé pour la poursuite des batailles dans les guerres de Religion. Guy XIX part donc au combat accompagné de ses trois frères de Rieux, son frère, le seigneur de Tanlay et le second le seigneur de Sailly, se joignent à cette campagne de guerre. Le sieur de Tanlay meurt de maladie à Saint-Jean-dAngely début de mars 1586. Les trois autres frères combattant contre le régiment de Tiercellin, lun blessé grièvement dun coup darquebuse en pleine tête, il meurt le lendemain, le second frère, recevant un coup de pique dans le ventre, décédera le surlendemain. Huit jours plus tard Guy meurt dépuisement. Il sera inhumé dans le temple du château de Taillebourg avec ses trois frères.
Nous allons retrouver plus bas lâme de ce guerrier un des derniers des barons de Vitré dans une belle devise. Pour faire un résumé, un retour en arrière de ce jeune couple de mariés huguenots, Paul de Coligny, perd sa mère alors quil a 6 ans. Le second décès est celui de sa tante, Guyonne de Laval, en décembre 1567. Il hérite donc à partir de cette date de la baronnie de Vitré et.... Il y a eu entre-temps le remariage de son père en 1564, et son décès en 1569, Paul a alors 14 ans. Il a 17 ans quand il perd son tuteur et oncle, lamiral de Coligny, lors de la nuit de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572.
Il aura deux demi-frères (et deux demi-surs). Nous avons découvert plus haut le destin tragique de son demi-frère, Benjamin de Coligny dAndelot, seigneur de Sailly et de Courcelles-au-Bois, tué le 7 avril 1586, avec la défaite du régiment de Thiercelin à Montbracquet, en Saintonge. Son frère François II de Coligny dAndelot, est né en 1559, meurt le 8 avril 1586, blessé grièvement dans les combats du 7 à Montbracquet (341). Puis il y a le décès de son second demi-frère François III de Coligny dAndelot, seigneur de Tanlay qui lui va mourir de maladie le 9 avril.
Trois frères, tous trois partis en quelques jours, sa douleur est si vive que Paul meurt dépuisement le 15 avril 1586 au château de Taillebourg (Charente-Maritime). A la mort de son oncle et tuteur Gaspard de Coligny, par acte, Charles IX (341), confia la tutelle des trois enfants nés du premier lit de DAndelot François à son oncle maternel, René de Rieux, seigneur, de La Feuillée, dAssérac, de Pléhédel, il était le Chambellan du roi de France. René de Rieux, mais il décède le 25 août 1575, soit trois ans après la mort de Gaspard, une tutelle bien courte, mais Paul venait tout juste davoir ses vingt ans. Ce qui lui laissait le bénéfice au vu de son âge dit mature davoir une autre tutelle et de soccuper de son frère cadet.
« Un blason dit aux Armes composées »
Un jeton au nom du conte de Laval. Le jeton ou méreau, était une sorte de monnaie au nom de Guy XIX de lannée 1583
GVY CONTE DE LAVAL Negata tenta inter via 1583
Sur ce jeton photo plus haut, nous retrouvons les armoiries de Guy, elles sont différentes de celles de son sceau (335). Revenu dans son comté de Laval en ce printemps de lannée 1583, Paul va profiter pour faire frapper un méreau ; cest une sorte de monnaie utilisée pour la comptabilité privée des grandes familles. Un méreau au nom de Guy Conte de Laval. De ce mariage est né un nouveau blason, dit aux armes composées qui sera sur son jeton.
Un écu écartelé, au 1 de France, aux 2 et 3 de Montmorency-Laval, au 4 de Bourbon et, sur le tout, dun lion. Couronné dune couronne de comte. Soit au 1 dazur semé de fleurs de lys dor, aux 2 et 3 dor à la croix de gueules chargée de cinq coquilles dargent et cantonnée de seize alérions dazur, au 4 dazur semé de fleurs de lys dor à la bande componée dargent et de gueules, sur le tout de gueules au lion dor. Fascé dargent et de gueules (armes de la Hongrie).
Dor à quatre pals de gueules, (armes du royaume dAragon). Chargé de trois alérions dargent (armoiries du duché de Lorraine). Coupé dun et parti de quatre. En quatre de Jérusalem qui est dargent à la croix potencée dor, cantonnée de quatre croisettes du même. De bande componée dargent et de gueules, sur le tout de gueules au lion dor. De gueules à un aigle dargent, couronné, becqué et membré dazur. Ce blason a été conçu spécialement avec les éléments des armes de la Lorraine du Comté de Salm, pour ses deux demi-frères, ses frères darmes.
Negata tenta inter via. Cette phrase en semble en indiquer, la grande valeur militaire du comte de Laval, le dernier grand seigneur de cette époque médiévale qui arrive à sa fin. Une ode célébrant le personnage, « Negata tenta inter via » ; soit : « La vertu ouvrant le Ciel à ceux qui ne méritent pas de mourir, est refusée à tout autre qui tente de prendre le même chemin » (342). Ouvrant le ciel à ceux qui ne doivent mourir, La Vertu saventure en des voies interdites ; Elle senvole à tire-daile. Loin du vulgaire et de ses marécages. Ce ver est tiré dune ode du poète Augustéen Horace. Horace, Odes, III, 2, 21 sq. De cette ode nous en avons quelques autres vers, qui sont le reflet de sa personnalité vouée au grand patriotisme de sa religion, et ses guerres (343).
Tout jeune doit lapprendre, endurci par larmée ; Que de sa lance redoutable, il harcèle à cheval les farouches Parthes ; Mourir pour la patrie, cest un sort doux et beau. Il semble bien que cette maxime choisie par Guy XIX corresponde tout à fait à son personnage de ce que Horace a écrit. « Horace recommande aux jeunes gens les vertus militaires, avant dajouter, sans transition aucune, quil faut savoir garder le silence à légard des choses saintes ».
Le dernier élément important à étudier est cet arbre, il sagit très certainement selon les feuilles le représentant, un figuier, émergeant dun marais ? Cet arbre possède une symbolique très important en sa faveur. Nous le retrouvons sous forme de parabole dans lÉvangile de Luc,
« Le figuier stérile ». Et il dit cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne » (344). Nous trouvons cette parabole dans une lecture de léglise Protestante Unie. Le prédicateur raconte, quel est lintérêt de cette histoire sur le figuier stérile. Les commentateurs dès les premiers siècles de lÉglise, ont résolu le problème en utilisant la technique de lallégorie : ils disaient que le sens du texte était caché. Le sens caché quil fallait y trouver était que ce figuier représente le peuple juif qui ne veut pas se convertir, ou bien tous les païens qui ne portent pas de fruit parce quils ne veulent pas croire en Jésus. Ou encore le miracle du figuier stérile ou également le figuier desséché ou encore le figuier maudit, il est un épisode où intervient un miracle de Jésus-Christ. Il est cité dans deux Évangiles. Par Marc et ensuite Mathieu et repris selon la parabole de Luc (344). Il va de soi que ce figuier gravé sur son méreau est en rapport avec cette parabole de Luc ou encore des deux premiers évangélistes.
Ou bien il prend décoré référence avec son auteur Horace, nous retrouvons dans LArt Poétique, son premier livre des satires et épouvantails (346). « Jétais jadis figuier, rien quun morceau de bois. Nayant plus de fonction, servant à Dieu sait quoi » (347). Le figuier représentant le Dieu Priape, dans la mythologie grecque, Priape est un dieu de la fertilité (348). Toujours dHorace. « Le funèbre cyprès et le figuier stérile ». « Arrachés parmi les tombeaux.......».
« Jean IV de Rieux (1447 - 1518) »
Nous sommes tenus ici de continuer avec la généalogie familiale de Guy XIX. Voici le portrait de larrière-grand-père, du coté maternel de Guy XIX. Jean IV de Rieux, il est un noble breton, maréchal de Bretagne, seigneur de Rieux et de Rochefort-en-Terre, baron dAncenis, comte dHarcourt, vicomte de Donges, seigneur de LArgoët. Il était le fils de François de Rieux et de Jeanne de Rohan (1415-1459). Elle était la fille de Jean Ier de Rohan, (1324-1396) et de Jeanne de Rostrenen. Marié en première noce avec en 1461, Françoise Raguenel, dame de Malestroit, de LArgoët/Largouët, de Derval, de Rougé, de Châteaugiron. Elle est décédée en 1481 (343). Sa seconde épouse était Claude/Claudine fille dHardouin IX de Maillé, marié en 1485, elle décédée en 1495. Sa troisième épouse en 1496 fut Isabelle de Brosse, elle était la fille de Jean III de Brosse, comte de Penthièvre et de Louise de Laval, la fille de Guy XIV. Elle est décédée en 1527. Lors de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, le 28 juillet 1488, les troupes menées par duc de Bretagne François II et de ses alliés, Jean IV de Rieux était un des commandants de larmée bretonne contre celle du roi de France Charles VIII (349). Mais il réussit néanmoins à se dégager du champ de bataille et filer sur Nantes ! (349).
De cette belle gravure, nous pouvons en parler et dire que lobjet en haut, placé entre les trois écus se trouve son bâton de maréchal de Bretagne. Ensuite nous avons son plastron médiéval décoré avec deux rosettes, en laiton normalement. Son casque médiéval, sans doute de type Morion/Cabasset avec sa crête et décoré lui aussi de deux rosettes. Il est particulier et le modèle difficile à identifier. Voir Espagnol ou Italien (350). Pour les armes, nous avons une hallebarde. La suivante est plus une dague quune épée. Pour lartillerie voici sans doute un modèle de canon en fer forgé et ses boulets de différents calibres.
Nous y voyons quelques outils, une lanterne montée, un refouloir. Le dernier gros objet est un faisceau de licteur. Dans la Rome antique, ces faisceaux étaient portés par des licteurs, officiers au service des Magistrats et dont ils exécutaient les sentences (356). Sa présence est sans doute synonyme de son poste de maréchal de Bretagne, ayant par sa fonction la charge a la responsabilité du maintien de lordre lors des campagnes militaires. Après son Roi, il a les fonctions de chef suprême des armées.
Détails des écus que nous voyons sur la gravure, lorigine de ses blasons, armes de la famille, issue des dix huit titres liés à sa personne. Il se trouve donc tout à fait logique de lui avoir placé dans ce cartouche, ce que lon appelle, une moucheture dhermine, deux macles, placés dans un rond. Ce que nous pourrions traduire par ce que nous voyons dans les écus de son grand-père. Celui du haut : Armes de la Maison de Rieux : Dazur à dix besants dor posés 4, 3, 2, 1. (349). Sur son cartouche du pinacle, il y a une macle avec deux curs ? Un symbole dunion des deux mariés ? En dessous une série de macles qui termine se cartouche vertical. Symboles que nous trouvons dans un des écus. Comme les hermines dans deux écus, sur les sept du maréchal de Bretagne.
A partir de la gauche : Lécu dhermines plain. Qui sont les armes rattaché au symbole de la Bretagne. En dessous : Sous lécu de gauche en dessous de celui avec les mouchetures dhermine se trouve, un écu avec deux bandes, il sagit dune pièce appelée honorable, nommée fasce. De gueules à deux fasces dor, selon la Maison dHarcourt. Au centre les neuf écus : Il y a aussi ce blason, placé en haut au sommet, composé de neuf besants dor, selon les armes de la Maison de Rieux, posés trois, trois, trois. Pour son titre de maréchal de Bretagne.
A gauche : blason qui pourrait être ainsi nommé : vairé dor et dazur. Armes des seigneurs dAssérac issus de la Famille de Rochefort en Terre.
A droite : Dans le blason, un rustre est un losange ajouré de petits disques circulaires. Le rustre, le losange et la macle ont tous trois la même forme, mais la macle est percée de carré, le rustre est percé de rond, tandis que le losange reste plein. Un héritage du blason de la Maison des Rohan.
A droite : blason aux hermines, une autre version avec cet écu, une version réduite en nombre dhermines.
Le dernier blason : sans doute de gueules au lion dor couronné. Ce lion est sans doute issu du lion des Ducs de Bretagne. A la baronnie de Vitré, il est dit brisé dune couronne car il fut attribué à une branche cadette des Ducs de Bretagne.
Nous retrouvons aussi un blason, situé à gauche de celui avec les macles, Guy XIX a-t-il voulu styliser son propre blason, dans une combinaison, dune moucheture dhermine, dun besant et deux macles. Le mystère demeura pour nous. Pourquoi Guy XIX ou Paul de Coligny, a-t-il choisi de faire sculpter les armes du côté maternel, plutôt que celles du côté de son père, les Coligny. Le blasonnement de la Maison de Chatillon Coligny est le suivant : De gueules à un aigle dargent, couronné, becqué et membré dazur. Comme celles des armes de la Maison de Montmorency. Nous pouvons aussi admettre que nous trouvons un aigle sur le jeton de Guy XIX, daté de 1583. Laigle est représenté en son centre. Voir dautres, mais pas tellement visibles.
Le frontispice et porche renaissance de
léglise de Bais
« Un temps de pose »
Avec cette suite, nous entrons dans un temps avec des réflexions avant de poursuivre lanalyse des sculptures suivantes. Un temps de pose, comme celle de notre façade que nous avons étudié en début. Cette étude sur le frontispice qui arrive bientôt à sa fin. Bien qu'il nous reste encore à découvrir de belles surprises, des légendes bretonne. Nous avons vu linfluence celtique avec Guy XIX, qui lui même bien évidement influencé, il a reçu en héritage, le coté breton de sa tante Renée de Rieux. Sans oublier celui de ses grands-parents Bréciliens.
Un temps de pose pour expliquer quil est pas toujours facile de se frayer un chemin à travers toute cette abondante littérature mis en sculptures sur notre frontispice et sur le porche. Nétant pas un historien, mais juste un grand amateur de lhistoire, il faut redoubler de vigilance dans ce genre de recherche. Il faut croiser et recroiser les recherches afin de ne pas commettre derreurs. Le mot « histoire » vient du grec ancien historia, signifiant « enquête », « connaissance acquise par lenquête » (357).
Cest en fin de compte la définition précise de ce travail réalisé avec cette partie de léglise de Bais. Une enquête dans le passé et au fur et à mesure de son avancée, on acquiert des connaissances, avec parfois des fausses pistes, il faut donc être vigilant. Il a fallut déterminer qui en était le mécène pour ce frontispice et porche renaissance.
Allez la pêche aux indices, comme avec les sculptures sur les portes. Des macles, des roues solaires et puis ce pinacle, mise en place en dédicace par et pour ce couple Guy XIX et Anne de Tourzel dAlègre. Il faut être vigilant dans cette lecture, ce travail réalisé dans ce XVIème siècle. Eviter dans linterprétation de lhistoire, des erreurs dordre chronologique, cest pourquoi il faut allez chercher parfois assez loin dans le temps, ce qui va nous donner de la lecture, des pages supplémentaires.
« Sur la piste du blason aux macles et des macles au tiercefeuille »
Une des pistes suivie pour retrouver la provenance des macles aux tiercefeuilles présents sur les portes était de retrouver les familles les possédant dans leurs armoiries. Nous allons nous apercevoir que toutes ses familles de nobles se marient entre-elles. Nous avons étudié dans la rubrique LA GRANDE ET PETITE HISTOIRE DE BAIS, les maisons nobles, dits manoirs de Bais. Nous allons retrouver ses noms de familles nobles entre Louvigné de Bais et ici à Bais. Quittons Bais comme léglise de Louvigné de Bais. Il y a sur le vitrail côté nord, celui de la verrière de la vie de saint Jean.
Un vitrail donnée par Michel Le Sénéchal en 1578. Souvenez-vous plus haut dans le texte des macles des portes. Le plus proche est celui du blason des Sénéchal de Carcado, qui sintitule « Dazur à sept macles dor ». Le blason de la famille de Le Sénéchal de Carcado, est presque le même que celui des Rohan, mais la différence se trouve dans la couleur du fond qui change, de gueules rouge pour les Rohan et dazur (bleu) pour les Sénéchal de Carcado (358).
Qui était ce Michel Le Sénéchal, Seigneur des Grenouzes, il fut un abbé de Paimpont et ambassadeur, de la duchesse Anne auprès du Roi de France à Tournai (1489-1490) (359). Avec ce blason dans léglise, il possède neuf macles, celui des Sénéchal de Kercado (ou Carcado), il est comme nous le savons à sept, il sagit probablement dune branche établie à Domagné, le domaine des Grenouzes se situe sur cette commune (360). Donc un voisin qui aurait put être un des mécènes pour Bais.
Le vitrail ancien (fin XVe ; 1540-1543) de l'église Saint-Paterne de Louvigné-de-Bais. La vie de saint Jean-Baptiste.
Dans léglise de Louvigné se trouve une autre verrière, la descente aux limbes, avec les armes dune autre famille, celle des De Poix. Un certain Christophe de Poix (1522), seigneur au Manoir de Fouesnel en Louvigné de Bais, épouse en 1560, Michelle le Sénéchal, fille de Bertrand et de Catherine de Neuville (361). Nous retrouvons aussi dans la généalogie des De Poix, André marié vers 1493/94 avec un Jeanne Le Vayer, Dame de Fouesnel. Son père était Jean III le Vayer, seigneur de Fouesnel en 1430. Les familles de nobles se marient donc entre elles ! (362). Si nous remontons plus loin encore, Jean III était le fils de Jean II, Chambellan du duc Pierre II, marié en 1452 avec une certaine Guyonne de Parthenay.
Encore plus haut, Jean II Le Vayer était le fils de Lancelot, seigneur de Fouesnel, marié vers 1531 avec une Jeanne de la Bouexiere. Il va se remarier en 1146 avec Renée de Feschal. De ce mariage va naître, trois fils et deux filles. Le premier, Olivier épousera Jeanne de Pouez, sa soeur Béatrice, épousera en 1428, Bertrand de Pouez. Ce Lancelot était le fils de Bonabes Le Vayer, toujours seigneur de Fouesnel, marié avec une Marie du Tail. Nous remontons encore plus haut avec Georget Le Vayer, marié à une Perrote Bonenfant (363). Nous retrouvons dans cette généalogie la famille de Pouez, bien connue à Bais. Le premier du nom est Robert de Pouez, ecuyer de Paris dans une compagnie du Roi en 1415. En 1513, Jean du Pouëz (né vers 1370), seigneur de Leberte et sieur du manoir de Courye (Courie).
Sans oublier une certaine Guillemette de Pouez, mariée avec un Jean de LEspinay, fils de Jean et Etaisse des Hayes. Rien de plus sur ce couple, de cette branche nous retrouvons un René de LEspinay, marié à Piré sur Seiche en 1632 avec Bertrande de Rosnyvinen (364). La famille de Rosnyvinen est une vieille famille noble bretonne dont les ancêtres étaient seigneurs de Piré, du Plessis-Guériff en Piré, du Plessis-Bonenfant en Saulnières. Et des terres à Bais. Les filiations entre les familles nobles sont infinies, nous retrouvons un Pierre de LEspinay, marié en 1633 avec une Renée Jarret. La famille, les seigneurs de Rosnyvinen sur Bais, le Bois-Mellet, des Fougerais; de la Villesco. De cette étude, il ressort que ses familles dites nobles, des propriétaires sur Bais, bien quissus de branches connues comme les Rohan, les Le Sénéchal Kercado, nont pas été de possibles mécènes pour la construction de cette partie de notre église. Cela en découle par le fait des stratégies matrimoniales dans laristocratie, des familles propriétaires de nombreux fiefs un peu partout en Bretagne et des familles venues de lextérieur, suite à des donations royales, en récompense de faits de guerre.
« La croix du pignon sud »
Nous allons reprendre ce que je vais appeler dans un ordre chronologique pour cette partie où nous allons découvrir de nouvelles sculptures, nous allons nous plonger dans une aventure arthurienne et pourtant nous sommes bien loin du pays de Brocéliande, et de ses légendes, Lancelot du lac....... Il faut attendre quelques 440 ans pour y découvrir de beaux souvenirs gravés sur notre église de Bais. Toutes ses années passées dans le silence........
Nous voici avec cette photo du pignon sud avec une superbe sculpture en pointe du pignon et de quatre autres éléments à faire parler. Quand je disais en début de ce paragraphe, de reprendre un ordre chronologique. Nos sculptures du pignon ouest, du transept nord, pignon nord/porche, celles du pignon ouest/porche et sud-porche, ont été réalisées obligatoirement lors de la construction, dans sa dernière phase, la charpente du porche datant de 1560. Ses sculptures, ce bestiaire comme nous le verrons est attribué à notre vicomtesse, Guyonne de Rieux. Cela pourrait être aussi bien loeuvre de son neveu Guy XIX, comme pour le pinacle. De toute façon il sagit du même héritage familiale pour cette culture bretonne et lié au protestantisme.
Que voyons nous dans la composition de cette croix, elle possède un style particulier. Elle est double ! Une croix de fond en arrondie, celle-ci semble bien après des recherches très poussées pour y trouver un modèle, composé dune croix latine avec chanfrein. Une croix celte dite nimbée est différente, est formée dun rond. La croix dorigine semble avoir été remplacée. Que pouvons-nous suggérer dans linterprétation de cette sculpture, un cur ou aussi un arc et en son centre une flèche. Cupidon qui envoie sa flèche vers cette croix. Est elle le symbole dune double passion.
Il existe une autre version possible sur cet ensemble. « Le motif de la flèche dans le cur, des Bibles françaises à la littérature mystique » (365). La flèche dans le cur, est aussi un motif biblique de la punition divine. Selon une étude de Claire Placial, maître de conférences en littérature comparée, à lUniversité de Lorraine. Il sagit de la flèche divine venant anéantir les ennemis de Dieu. Cette symbolique sétant répandue dans la poésie mystique, révélatrice de conflits entre les catholiques et les protestants dans les traductions bibliques. Selon les différentes traductions en langue française des XVIème et XVIIème siècles. Les catholiques se référant à la version latine de la Vulgate et les protestants de la version de la bible hébraïque.
La flèche dans le cur comme symbole de lamour divin. Avec sa poésie amoureuse et spirituelle est au même motif que la flèche de cupidon. Lauteur de signaler quil a pris pour référence avec les quatre traductions intégrales de la Bible : la Bible de Lefèvre dEtaples, la première traduction catholique moderne en français, depuis la Vulgate, parue en 1530 à Anvers ; la Bible dOlivetan, première traduction protestante en français, ainsi que première traduction depuis lhébreu. Passage dans le second livre des Rois, 9,23. (366). En fin de compte notre sculpture colle avec cette étude, dont lauteur signale de cette traduction faite avec les deux traductions protestantes, version 1 : la flèche ressort du cur. Olivétan : « tellement que la flesche sortoit de son cur ».
« Les deux sculptures du coté gauche du pignon sud »
Vers la table des matières
Dans ma pré-étude sur ce frontispice, quelques mois en arrière, javais suivi une piste chronologique différente pour identifier les sculptures et en retrouver les propriétaires, un anachronisme dans le temps et les personnages fut décelé, mais cette sculpture de la flèche dans le coeur pouvait aussi bien être attribué à celle du chevalier celte et du protestant, Guy XIX. Que pour la huguenote Guyonne de Laval, sa tante.
Devrais-je y voir une double symbolique dans cette sculpture, citant ainsi les paroles de Lefèvre dEtaples ; Le lien entre la flèche et le cur est perdu : le « cur » nest plus celui de lennemi du roi terrassé par la flèche du châtiment divin, mais semble introduire un complément circonstanciel de lieu : cest « au cur des ennemis du roi », « parmi les ennemis du roi » que les peuples seront terrassés. A moins quil sagit de la symbolique de la flèche dans le cur de cupidon ! (365).
Les deux sculptures du coté gauche du pignon sud, sur le rampant du pignon gauche nous avons la sculpture dun homme en haut, puis plus bas celle dun bélier.
Pour les druides, le bélier était le symbole de la fertilité et il symbolise la force de la nature. Mais aussi le bélier de Zeus, appelé Aries, le dieu grec de la Matrice astrale (367). Il est le premier signe du zodiaque, et donc associé Jason et à la Toison dOr. Il est surveillé selon la légende par un dragon ! Linterdisant en létat la paix de lâme. Cette histoire du voyage de Jason et de ses compagnons est une histoire similaire à celle des premiers textes celtiques mentionnant le roi Arthur et ses chevaliers, dans le Culhwch ac Olwen ou Mabinogion, le texte de légende arthurienne galloise.
Ce personnage peu souriant et visage massif pourrait être le dieu mars. Mars est le plus important des dieux de la guerre honorés par les légions romaines. Le Bélier représente Chrysomallos, le bélier ailé, lié à la toison dor, symbole de conquête, dhéroïsme face à lépreuve, à ladversaire (368).
« Un singe songeur »
Sur le rampant du pignon droit nous avons la sculpture dun singe positionnant ses mains sur ses joues. Si nous la symbolique de la flèche dans le cur de cupidon, en haut du pignon, ce singe pourrait nous renvoyer à lécrivain grec dorigine phrygienne, à qui on a attribué la paternité de la fable. Le grand Ésope du (VIIème, VIème, siècle av. J.-C.). Cela ne révérait à une de ses fables, la fable le Singe Cupidon (369). Un vieux singe des plus adroits, ayant vu lamour plusieurs fois, décocher ses flèches mortelles sur les curs de maintes cruelles. Avec cette fable dÉsope du singe cupidon comme avec toutes les fables, il y a le sens moral final : Lâme préoccupée par lapparence, est souvent trompée. Il faut dire si nous nous référons à lhistoire du couple Guyonne de Laval et de son époux Guy XVIII de Laval, ou Louis de Sainte-Maure, le marquis de Nesle (370). Ce mariage fut un désastre, fait de lutte et de division perpétuelle. Un mari assez peu agréable, qui cumule, dit-on, difformité, caractère difficile et intelligence assez courte (371). Ce qui collerait parfaitement avec son couple, Guyonne de Laval aurait voulut y faire graver son destin de femme. Oui bien sagit il de la fable dÉsope, du Renard et le Singe élu roi. Car la sculpture suivante est celle dun renard.
« Un renard »
Sagit il de la fable dun Singe et dun Renard. Nous sommes toujours avec Ésope(369). Le singe élu roi au sein dune assemblée générale des animaux. Il faut prit au piège pour une histoire de trésor, par messire le renard, piégé dans une fosse, par la ruse avec un morceau de viande caché. Ce dernier se voyant trahi, reprocha au Renard sa perfidie. Mais il y a cette morale en guise de réponse.
Monsieur le Singe, lui répliqua le Renard, puisque vous êtes si peu avisé, comment prétendez-vous avoir lempire sur tous les autres animaux. La position du regard de ce renard semble interrogatrice, est il une position à lécoute par rapport à une relation avec le renard. Le renard était pour les celtes un animal particulièrement rusé, arrivant toujours à trouver une solution, agile, il peut sauter très haut, ses multiples qualités en faisait un animal sacré associé à la magie.
Il y a eu de nombreux exemples avec cet animal le singe dans les fables, quoique plus tardif avec celles de Jean de la Fontaine qui en donnait le rôle de lapologue, ce pouvoir des fables. Ce singe, le flatteur excessif, face au renard, qui reste prudent. Si nous remontons à cette époque médiévale, dès le XIIème siècle, nous avons, avec le Roman de Renart, dont les textes ont des fonctions diverses pour informer le peuple, il sagissait de critique sociale face à la classe dominante. Il y a eu beaucoup dauteurs qui puisèrent à partir des auteurs grecs, comme Ésope et les latins Phèdre. Il y a de nombreuses éditions.
Le Renard et le Singe disputant de leur noblesse, toujours dÉsope. « Il en est ainsi des hommes : les menteurs ne se vantent jamais plus que quand il ny a personne pour les confondre ». Que pourrions-nous en tirer de la représentation du singe et du renard sur cette façade, ayant tant de pistes possibles à leur égard que den tirer une morale ou un langage particulier à mettre en évidence avec la sculpture centrale du pignon sud. A voir avec M. le singe et notre flèche dans le cur.
« Pignon nord du porche »
Encore une croix double avec une sculpture non définie réellement, un animal couché, un chien ? Et deux têtes de personnages inconnus. Nous ne pouvons avoir des réponses à tout. Mais avec ce pignon nord du porche, à lépoque celui ci donnait sur le cimetière. A gauche le personnage pourrait être une représentation de lAnkou, « le grand faucheur », il est dans les légendes bretonnes, une personnification spectrale de la communauté des morts.
Nous allons voir que dans les légendes et contes en Bretagne, le chien noir est omniprésent. Selon Anatole le Braz (372), le célèbre professeur de lettres et écrivain et un folkloriste de la langue bretonne, ce dernier raconte que selon la mémoire collective des Bretons, la légende à propos du chien noir. « Cest ici que lon venait rejeter en enfer, dans le corps dun chien noir, les âmes que la mort navait pas apaisé et qui restaient hanter les vivants».
LAnkou, ce messager de la mort chargé demporter les âmes des vivants dont lheure est venue. Bien que la légende de lAnkou et du chien noir est présent surtout en Basse-Bretagne, il ne faut pas être étonné de retrouver cette légende gravée dans la pierre à Bais. Nous lavons découvert dans les pages précédentes et dans les suivantes, la culture bretonne et celtique est bien présente ici par le biais de sa vicomtesse Guyonne de Rieux.
« La croix du pignon nord du transept de la porte Saint-Marc et sa sculpture »
Nous arrivons avec cette sculpture dans lendroit où été découvert cet anachronisme, il sagit de la croix du pignon nord du transept de la porte Saint-Marc, et de sa sculpture très particulière. Lanachronisme ne réside pas dans la réalisation de cet ensemble, mais où il se trouve, dans la partie en principe la plus ancienne, du début des travaux. Alors soit que cet ensemble avait été réalisé après la pose ou le remaniement du pinacle sud qui date de 1583. Ou bien dès le début entre 1545 et 1560.
Nous y voyons après coup sur les faces, ouest et Est quil y a eu une modification, il y a eu une reprise mal définie, comme un travail raté dans la maçonnerie des sculptures. Car en réalité dans ma pré-étude je pensais cette partie celtique était de loeuvre de Guy XIX. Cette sculpture est un élément fondamental du premier style de lart celtique. Nous trouvons toujours notre croix double au nord. Voici trois belles sculptures, ou plutôt un seul élément, un bloc. Il sagit des éléments fondamentaux du premier style celtique (373). Appelé frises classiques de palmette, qui sont accompagnés par des esses, qui sont des tiges sinueuses et aux spirales terminales posées de chaque côté delle, ce qui évoquent et ce qui est appelé une « lyre ». Ce motif est un élément fondamental de lart celtique.
Il sagit dune représentation très stylisée du palmier dattier qui est né en orient, puis repris par les Grecs et les Etrusques. Pour les celtes ce motif fut attribué comme attribut divin, végétal de la divinité masculine et associé à larbre de vie, lhistoire de cet arbre de vie nous lavons déjà abordé dans les pages antérieurs. Cette palmette celte est souvent associée avec une paire de gardiens monstrueux. Ce que nous pouvons trouver sur le pignon du porche coté nord avec les deux sculptures de limage plus haut. Qui pensait retrouver tout un art celtique ici sur notre église de Bais.
« La croix du pignon ouest et son dragon »
Nous y voyons encore une fois de plus dans la composition de cette croix un style particulier. La croix avec des arrondies semble bien après des recherches être une croix à nimbe, dun modèle particulier. Une croix latine. Un montage de croix qui sont issues du modèle de la croix à nimbe et de limbrication de la croix dite latine à pans coupés ou angles épannelés.
Cette sculpture pourrait être celle du dragon, il est le symbole dallégeance au Roi Arthur, la croix, le symbole du respect des préceptes et des valeurs de lÉglise. Notre sculpture représente bien en coupe un dragon stylisé, le corps avec les ailes, les mêmes dessins que cette photo du haut, notre dragon sculpture ayant la gueule grand ouverte. La légende des dragons en Bretagne est bien présente notamment dans le Finistère avec lhistoire du dragon de lElorn (375).
|
Nous le retrouvons dans la forêt de Brocéliande. Le Grand Rocher, le site le plus célèbre de la Lieue de Grève. Il servait de repaire à un dragon. Le poème de Julien Le Huérou, de Prat. Saint-Efflam et du roi Arthur. Le mot « chef » en Celte se dit Pendragon (376). Sur lÉglise Notre-Dame-de-la-Tronchaye à Rochefort-en-Terre, se trouve sous les traits dune fausse gargouille, un dragon ailé. Dans la légende arthurienne, le dragon ne combat pas mais il utilise sa puissance pour protéger larmée bretonne (377). Avec la sculpture du dragon, ce dernier fut dailleurs utilisé pour nommer les troupes royales en France qui harcelèrent les rangs huguenots. Le dragon incarnant le mal, pouvait aussi rentrer dans lhistoire du preux chevalier, Guy XIX, qui pouvait être le Lancelot du Lac, le pourfendeur des dragons du roi avec son arc et ses flèches, plus aisément avec un sabre ou bien armé dune lance, car elle était dusage en ce temps là, puis par la suite remplacée par larme à feu. Nous allons bientôt découvrir quil faut y voir vraisemblement la légende se rattachant à son château familial de Comper, ce dernier grand chevalier le baron protestant se lançant à la charge ennemi. Nous avons découvert notre bélier, Jason et sa Toison dOr. Il est surveillé par un dragon ! |
Le porche renaissance de léglise
de Bais
« Les six croix sommitales »
Vers la table des matières
Voici les modèles des six croix appelées sommitales. Plus une sur le coté nord près du clocher. Elles possèdent toutes une sculpture différente. La première, est larc et coeur et flèche. La seconde, la palmette ou lyre. Puis le dragon. La cinquième est un animal, on dirait un chien, comme sur la façade ouest de la nef, un de type basset, un teckel. Ce chien basset était connu depuis lantiquité et employé au moyen âge dans la chasse aux renards, aux lapins, et les blaireaux, appelé notamment « chiens de blaireau ». Ou un chien de compagnie pour les baronnes !
La dernière est une croix, un modèle que nous allons étudier un peu plus loin. Dite croix julienne, de Puceul, cette croix sommitale, elle se trouve dans la travée 3 du bas-coté nord. Cette partie de léglise datant du XVème siècle, cette croix serait donc la toute première posée.
Plan de la restauration du porche, de la nef et de bas-cotés. Olivier Weets architecte. Mairie de Bais (56).
Cet ensemble de sculptures semblent être des éléments abstraits. Elles se trouvent sur le sommet du pignon de la façade ouest de la nef, avec son vitrail rosace. Sur les cotés du pignon sur les rampants et nous avons deux sculptures des chiens de type petit lévrier italien, ou appelé levrette d'Italie. Chiens très à la mode à l'époque de la Renaissance. Nous retrouvons à Église Notre-Dame-de-la-Tronchaye à Rochefort-en-Terre sur les croix sommitales, avec ce genre de sculptures abstraites. On dirait des sculptures qui représentent un chien en position recroquevillé. La croix sommitale a été remplacée et taillée dans du grès de Wissembourg. Quand à lensemble de la sculpture abstraite située en dessous de la dite croix, il sagit dune pierre neuve de tuffeau. Sur la figure de la page de gauche, la moitié de lencadrement de la pierre de la rosace a été remplacée. à lensemble de la sculpture abstraite située en dessous de la dite croix, il sagit dune pierre neuve de tuffeau.
« Les croix dites juliennes dEbeaupin »
Le modèle du haut est un bloc qui a été remplacé lors de la rénovation de léglise. La photo suivant est une représentation dessiné par larchitecte et la dernière est une vue de larrière. Une face latine à pans coupés ou angles épannelés. Et au dos ce modèle de croix qui pourrait être une croix maltée latine, il sen trouve différent modèles. Aussi bien que le modèle de la croix celtique. Nous retrouvons un modèle à peu près similaire à la notre, la croix de Saint-Patern, à Soudan. Ou alors appelée, de la série des croix juliennes (378). Ou dans le département de la Loire Atlantique, sur Nozais, appelée la croix latine de type Ebeaupin. Et si justement nous avions une croix, dont le modèle, dite de Puceul.
Le nom de cette commune ne se trouve pas anodin pour nous, souvenez-vous de la « Maison ou du Château Montmorency », au bourg de Puceul, et de ce blason associé à la branche des de Montmorency. Guyonne de Laval étant héritière à la mort de son neveu Guy XVII, dont se dernier hérita lui-même des terres de son oncle, François de Laval-Montfort. Mais notre croix est différente.
![]() |
Il existe un autre modèle de croix dite de Saint Marc, mais nous sommes dans le département de la Creuse, commune de Saint Marc à Loubaud. La croix de Train. |
![]() |
Le porche renaissance de léglise de Bais
« Les croix dites juliennes dEbeaupin »
Il va de soi que cette croix est un peu différente de la notre, selon le sculpteur sans doute de la personne qui en a été à linitiative. Voici le résumé de Didier Teffo, lhistorien de Puceul (379). Ces croix sont issues de limbrication de la croix latine en relief et de la croix pattée en retrait. Lauteur nous signale, quil a été recensé plus de 130 dans un rayon de 50 km. Dont trois exemplaires dans le cimetière de Puceul. Qui étaient ses croix dites « juliennes », des croix qui étaient placées au croisement des chemins principaux, comme un peu partout en france, menant à Saint-Julien-de-Vouvantes, situé au sud-Est de Châteaubriant (379). Suite à linstallation des moines qui fondèrent un un prieuré-paroisse, placé sous le vocable de Saint-Julien-de-Brioude, qui était un soldat martyr mort en 304. Ce village devint un lieu de pèlerinage très ancien et très populaire. Il dédié à Saint-Julien-de-Brioude. Les pèlerins venaient, surtout de lévêché de Vannes, de Rochefort, et voir de Carnac.
Pour la petite histoire de Saint-Julien-de-Vouvantes, cest le Duc Jean V, qui vint en pèlerinage. Le seigneur Jean de la Rivière finança léglise de ce lieu. Et aidé sans doute par ses ducs de Bratagne comme Jean V (380). Jean V, qui épousa Jeanne de France, de ses sept enfants, Isabelle épousa en 1430 Guy XIV de Laval, notre seigneur de Brecilien. Sinon que pouvons nous retenir de ce pèlerinage selon lauteur dans ce lieu. On rattachait au culte de Saint-Julien, celui de la fertilité agraire, qui relevant de la religion populaire et rurale dans cette région. Ce rituel était accompagné de rites thérapiques, ceci grâce à la fontaine du saint du même nom. Avec le rite de limmersion, cette source miraculeuse, elle était sensé rendre la vue aux aveugles, guérissait des fièvres et enlevait les rhumatismes.
On lui doit aussi à un miracle qui serait survenu en sa chapelle au XVIIème siècle, un miracle. Vouvantes était un un lieu détape sur la route des galères de Brest à Toulon, un jour un prisonnier ayant prié avec une grande ferveur Saint-Julien de lui accorder le pardon, il aurait vu ses chaînes tomber, et ce à trois reprises (381). Ce miracle parvenu à lévêque de Tours, ce dernier aurait proposé dassocier le nom de Saint-Julien à la commune de Vouvantes et depuis cette époque Saint-Julien, devint un grand site de pèlerinage des marches bretonnes (360). Mais déjà bien avant avec le Duc Jean V, vint implorer et prier Saint-Julien à Vouvantes, où il est déjà question de pèlerinages. Le lien qui pourrait nous unir à ses croix juliennes est bien sûr notre vicomtesse Renée de Rieux. Chacune de ses sculptures étant différente, le dragon nous connaissons son rattachement à la légende, le coté religieux avec le coeur et la flèche, un animal et une figure non définie et cette palmette ou lyre, un élément essentiel lié à la culture celte.
Croix derrière l'église de Bais
Voici la photo d'une ancienne croix qui se trouve coté nord de l'église de Bais, elle semblerait pas être un modèle de la croix dite julienne. Mais.....Elle présente dans lancien cimetière, comme étant une croix de calvaire. Nous avons encore dans la même gamme de croix julienne, dite de Puceul, cette croix sommitale, elle se trouve dans la travée 3 du bas-coté nord. Selon monsieur Bernard Bègne, photographe, qui travaille pour le service de l'inventaire du patrimoine de la Région Bretagne. Il est venu au mois de mars 2023, faire quelques photos d'éléments extérieurs de l'église, que nous aurons l'aoccasion de parler dans la rubrique église de Bais. M. Bègne, a vu cette ancienne croix et il a été surpris de la voir, c'était le premier modèle qui lui semblait ancien qu'il voyait en Bretagne. Voir la page du cadastre napoléonien.
Dans cette partie de léglise datant du XVème siècle, cette croix serait donc la toute première posée. Elle est à mon avis la copie conforme comme la croix dite de lEbeaupin. Notre croix ressemble à la croix dite croix ancrée qui se trouve associée à saint Benoît de Nursie. Selon lauteur Yvan Teffo, mail du 10 octobre 2021. La croix de lEbeaupin (ou de laubépine) est une très belle croix en pierre de Nozay.
La croix de lEbaupin de Nozay
Les croix de type « Ebeaupin » sont des croix de schiste dont le croisillon sinscrit dans un cercle, avec, à chaque extrémité des branches, des protubérances qui rappelleraient, pour certains, les épines de la couronne du Christ crucifié. Ses croix « Ebeaupin », ne se trouvent que sur le territoire de la Loire Atlantique. Et ici à Bais. Nous trouvons aussi deux modèles différents avec des croix de tombes dans des cimetières du secteur. Visseiche, Arbrissel, Châteaubourg, Saint-Jean-sur-Vilaine. Vergéal et Vitré. Quoique différentes nétant pas une croix latine à pans imbriqués. Mais avec des protubérances les encoches de la croix pattée. Et aussi du modèle comme cette photo de tombe. Présente à Saint-Marc-à-Frongier (Creuse), la croix Margnot, la même que celle du cimetière de Visseiche.
Croix de tombe du cimetière de Visseiche
Nous trouvons aussi deux modèles différents de croix de tombes dans des cimetières du secteur. Visseiche, Arbrissel, Châteaubourg, Saint-Jean-sur-Vilaine. Vergéal et Vitré. Quoique différentes nétant pas une croix latine à pans imbriqués. Mais avec des protubérances les encoches de la croix pattée. Et aussi du modèle comme cette photo de tombe du cimetière de Visseiche. Au centre un autre modèle de croix du cimetière de la Guerche de Bretagne. Comme dailleurs ici dans le cimetière de Bais.
Voici une croix de chemin située à Saint-Marc-à-Frongier (Creuse), la croix Margnot, la même que celle du cimetière de Visseiche. Photo la croix Margnot. Saint-Marc-à-Frongier (Creuse). Croix du cimetière de la Guerche de Bretagne
Il existe de nombreuses croix dite de Saint Marc en France. Inspirée dune croix de Malte. En Val de Loire, les croix de Saint-Marc signalaient généralement la limite dune province. Beaucoup de celles ci, se trouvent sur le modèles des quatre évangiles, en page suivante.
En Vendée une croix de Saint Marc était pour les processions de la Saint Marc et des rogations, jours précédant lAscension. Elle pourrait aussi se lier à celle de lordre des Chevaliers de Saint-Marc de la Sereine République de Venise. A lorigine nous avons la naissance de la croix tréflée qui fut adopté par Marc lévangéliste, le fondateur de léglise dAntioche, léglise Copte. Puis prendra le nom de croix Copte ou de Saint Maurice. Au fil des siècles la croix tréflée fut amélioré pour devenir la nouvelle croix trinitaire qui est toujours utilisée par le grand pontificat de Constantinople. Ou Croix de lEvangélisation.
Une croix des évangiles ou des quatre évangiles
Et si nos cinq croix sommitales qui semblent uniques pour linstant en France, et élaborées à la manière de celles de type « Ebeaupin ou Julienne », qui sont elles présentes quen Loire Atlantique. Nous aurions un modèle du type des croix des évangiles ou des quatre évangiles. Une base commune pour l Ebeaupin ou Julienne et des deux modèles ci-dessus. Nous avons les cinq croix dites sommitales qui se trouvent sur le porche et celle du frontispice. Nous pouvons écarter celle de la travée nord, la croix sommitale avec sa palmette celte. Nous aurions donc un ensemble lié aux quatre évangiles. Mais de là de donner une signification précise en rapport avec les sculptures qui se trouvent associées, cela est bien compliqué, nous en avons néanmoins les détails de chacune delle.
Ou bien sagit il dun modèle dune croix des huguenots, une croix des Templiers, il en existe des tas de modèles. La croix huguenote est en forme de croix de Malte. Cette dernière est née après la révocation de lÉdit de Nantes, donc bien après nos croix, mais notre baronne de Vitré, notre huguenote avait la possibilité de personnaliser sa propre croix.
Le porche renaissance de léglise
de Bais
« La statue de Saint-Julien »
Dans la page internet concernant léglise de Bais, nous trouvons l'historique des statues de l'église. En parlant ici sur cette page à nouveau de ce Saint-Julien-de-Brioude (383), cela va faire redondance, mais nous poursuivons en fin de compte, l'histoire de ses croix qui se trouvent liées au culte du dit saint.
Au moment de rédiger le texte en 2021 sur l'histoire du frontispice renaissance, je ne connaissais rien de lagencement intérieur de léglise, juste des connaissances liées aux vitraux et autres éléments, comme le momunent aux morts de 1914/1918.
Mais jai eu une intuition suite à lidentification quasi certaine du modèle de croix julienne, et je me suis dis, je vais demander à mon ami Dominique Taburet, lui qui avait des connaissances sur léglise, en attendant que je mattaque à ce dernière rédaction et mise en forme de ce tome.
Une intuition arrive, et si jamais nos six croix étaient en relation avec des croix dites juliennes, cela voudrait suggérer, quil y a eu à un moment donné une dévotion réservé à ce Saint-Julien, oui en effet, me réponds Dominique, il existe une statue de Saint-Julien dans léglise. Elle se trouve sur un des piliers de travée de droite, le second, sur le premier se trouve la statue de Saint Nicolas, cette dernière ne doit pas être là par hasard.
Puis les recherches, me mènent à Domalain, où se trouve une statue de Saint-Julien, dans la chapelle frairienne Sainte-Anne et Saint-Julien, à la Herière (382). A Moutiers et Chelun, à Vieux-Vy-sur-Couesnon. A Argentré-du-Plessis au Manoir de la Fauconnerie, il y avait une chapelle Saint-Julien. à Thourie, lancienne chapelle de Saint-Julien-des-Noës. Une chapelle à Champeaux. Et nous retrouvons beaucoup de chapelles dans bien dautres communes en Bretagne.
En 1982, il y a eu au château de Vitré une fouille de sauvetage sur la partie nord-ouest. Un peu au sud était situé une ancienne chapelle Saint-Julien déjà répertoriée en 1738 comme étant ruinée (384). Le Saint-Julien est représenté à Bais comme sur licone dans la basilique Saint-Julien à Brioude, tenant une croix à la main droite (385).
Ce qui nous renvoi à Saint-Julien-de-Brioude, il est un martyr de lÉglise des premiers temps. Soldat romain converti au christianisme, il aurait subi le martyr en 304. Son tombeau de Saint-Julien se situe à Brioude en Auvergne. Au moins huit cents églises dans lequel lui est consacré son martyr. Par ailleurs, il existe un texte dans les archives de la paroisse parlant les vitraux de Saint-Julien et Saint Nicolas, nayant pas consulté ses pages, nous avons la confirmation de la dévotion ici à Bais de ce Saint-Julien. Le texte est écrit par le vicaire alors en poste à la cure de Bais, nous sommes en septembre 1937. Il dit, je me demandais pour quelle raison il avait été fait placé, un autel du coté méridional de léglise avec les statues de Saint-Nicolas et de Saint-Julien martyr de Brioude.
Quelle dévotion leur avait valu les deux vitraux du bas de léglise par lélargissement des bras de croix du transept. Il ny avait pas encore les deux petits autels, selon le vicaire, mais à leur place il y avait deux sacristies ; les nefs latérales aboutissant à un mur plein. Dans la nef du midi, les deux petits autels, lun adossé au premier pilier et lautre au mur, et dédiés à Saint-Nicolas et à Saint-Julien.
On a donc voulu garder et entretenir dans la paroisse une ancienne dévotion des habitants. La réponse du vicaire de lépoque est bien là dans son texte, il a été gardé une ancienne dévotion des habitants. Dans les archives de la paroisse, la même question était posé par labbé Guet, il a alors demandé à un ancien de la paroisse. La réponse est quasiment la même, avant lagrandissement de léglise par lélargissement des bras de croix du transespt, les deux petits autels actuels nexistaient pas, mais à leur place deux sacristies, les nefs aboutissant à un mur plein. Dans la nef du midi, il y avait deux petits autels, lun adossé au premier pilier, lautre au mur et dédiés, à Saint-Nicolas et à Saint-Julien.
Cette partie des travaux, la suppression des deux autels datant du XVIIème siècle en 1840. Une dévotion qui devait être à lépoque, importée par Guy XIV de Laval, et entretenue à la période de construction de cette partie par Guyonne de Laval. Il y a sans doute eu à cette époque des groupes de pèlerins partis des communes avoisinantes comme celles de Bais, Domalain, et Moutiers, il y avait environ une cinquantaine de kilomètres à partir de Bais. En cherchant un peu sur internet, pour un hypothétique chemin emprunté par les pèlerins de lépoque, à partir de Bais et avec des communes, avoisinantes comme celle de Chelun (386), il aurait existé une ancienne chapelle Saint-Julien, et disparue depuis, mais signalée seulement dans le Pouillé de Rennes (1713-1723).
En fin de compte la liste des anciennes chapelles est bien longue dans la région de Vitré. Cette dévotion pour Bais et pour les autres communes, serait lié au culte de la fertilité agraire. Il semblerait que son histoire a été occulté depuis par les anciens fidèles de nos paroisses (387/388). Nous verrons le vitrail de Saint-Julien comme pour la dévotion à Saint-Nicolas dans le tome consacré à léglise, nayant pas à priori de relation avec des sculptures.
Le porche renaissance de léglise de Bais
« Michel Guibé, le recteur de Saint-Julien-de-Vouvantes »
En lisant le travail de Thibaut Lehuédé, je découvre le nom dun personnage qui me fait tilt et en le recherchant dans ce livre, je découvre un élément qui à mon sens ne se révèle pas être le fruit du hasard, une fois de plus (388). Il faut retourner quelques pages en arrière, voir en tout début de notre page actuelle. Il sagissait de connaître les raisons pour que Joannes Levesque, fonda en 1542 deux messes dans la Chapelle de Saint Armel, en la cathédrale de Rennes, et les dota de 12 livres de rente. Il savérait dans les recherches quil y avait eu dans cette chapelle, le tombeau de Messire Michel Guibé, qui fut évêque de Léon, puis de Rennes de 1482 à 1502, date de son décès. Mais à priori nous voici avec un autre lien, selon Thibaut Lehuédé, Michel Guibé. lévêque de Léon fut le recteur de Saint-Julien-de-Vouvantes. Ce dernier serait le dernier grand commanditaire, avec la dernière phase des travaux, de la fin XVème, début du XVIème siècle. Une fois les travaux terminés, ce recteur aurait placé un édicule aux armes du prélat. Nous voici donc avec un recteur Michel Guibé de Saint-Julien-de-Vouvantes, et de la fondation de ses deux messes où se trouvait le tombeau de ce dernier. Il fut remplacer comme évêque de Rennes, à son décès par son frère Robert, qui était né à Vitré en 1460. (Evêque de 1502-1507).
Cest bien les évêques qui sont chargés de nommer les curés qui doivent veiller à « leurs vertus » et au comportement en général qui selon Jousse, doit être tel « quon naperçoive rien que de grave, de modéré et de saint dans leur maintien, dans leur démarche et dans leurs discours » (369). Rappelons nous quun recteur en Bretagne est le curé, comme dailleurs le vicaire est appelé curé. Je maintient ma thèse selon laquelle notre recteur Joannes Levesque a été très certainement nommé par lévêque Michel Guibé.
Deux messes, peut être que la seconde était pour son frère, décédé à Rome en 1513, alors archiprêtre à la Basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome. Je valide ma seconde thèse selon laquelle 1542 était la date à laquelle notre recteur est revenu à Bais reprendre sa cure, doù un hommage avec son poème pour son retour au temple de Bais. Et ne pas oublier celui qui avait sans doute offert cette cure dans son très probable village où il était né.
Revenons à Saint-Julien, son culte à Bais aurait bénéficié alors dun double apport, celui des barons de Vitré/Laval, car le site du pèlerinage à Vouvantes est mis en évidence en 1420/1428, avec duc de Bretagne Jean V. Premier centre de pèlerinage en lien vers linvocation du saint par les prisonniers pour leur libération, suite à la capture du Duc. De la tradition, datée de 1650, qui se rapporte à lhistoire miraculeuse du galérien. Puis une dérive vers les siècles suivants dun culte de fertilité agraire (387/388).
« Une croix sommitale »
Comme cela est étrange, nous trouvons une croix sommintale dite maltée/latine sur le clocheton de la Chapelle de Notre-Dame dAlliance. Je mettais justement posé la question, à Bais, avait il existé une chapelle Saint-Julien comme celles retrouvées dans les communes voisines. A ce stade décriture le futur tome, je nétais pas encore intervenu sur la partie consacré à cette chapelle. Mais un élément supplémentaire avec un article paru dans le journal ouest France du 15 mai 2021, sous le titre : la chapelle dAlliance abrite une dévotion vivace (389). Larticle a été écrit pour loccasion du jeudi de lAscension. Sur le cadastre, la parcelle n° 688, est alors nommée « Lancienne chapelle dAlliance », un terrain répertorié comme « vague », de 20 ares et 90 centiares. Après le don du terrain, une nouvelle chapelle est élevée en 1829. Suite à une tempête de 1949, cette dernière est restaurée et la bénédiction solennelle a lieu le 30 août 1953.
Le travail de restauration a été réalisé par labbé Deshoux. Tous les 15 août il a été célébré la fête de lAssomption de Marie. Des pèlerinages réguliers étaient accomplis, les dimanches de la fête de la nativité de la Vierge Marie, soit le 8 septembre. Il était célébré des rogations, les trois jours précédant immédiatement le jeudi de lAscension, des anciens rituels des églises, il faut remonter à lan 474 pour sa fondation (390). Des rituels contre les mauvais sorts et le rituel propitiatoire, il est le couvercle de lArche dalliance. Arche dalliance, il est le coffre qui, selon la Bible, contient les Tables de la Loi. Chants, prières, processions, qui cela ramène aux anciens rituels printaniers de fécondité. Pratiques qui consistaient à implorer la pluie, tout ce qui se trouve lié à la protection des récoltes, moissons des grains.
Au cours du Moyen Âge, ce rite employé dans le monde rural, la lutte contre les puissances infernales était mis en dérision avec des dragons empaillés. Cela nous rappelle notre dragon. Notre-Dame dAlliance est ainsi identifiée pour sa dévotion, mais nous avons cette croix du modèle julienne qui qui devrait nous relier en fin de compte à Saint Julien de Vouvantes. Comme il est écrit dans larticle de Mme Véronique Boisnard pour le journal Ouest-France, il y avait la tradition dune bénédiction pour les travaux des champs et des futures récoltes. Labbé Deshoux avait écrit un cantique pour la bénédiction de la chapelle en 1953 où il est question de la protection des moissons, du laboureur, de louvrier et des matelots. Comme le dit Thibaut LEHUÉDÉ dans sa thèse, un rituel paysan, à vocation agricole, qui pourrait témoigner de la perte de sens et de la réappropriation/réinterprétation du culte à lépoque moderne (388).
Croix
sommintale dite maltée/latine sur le clocheton de la Chapelle
de Notre-Dame dAlliance
Du premier pèlerinage au XVème siècle. associé au culte aristocratique à Vouvantes, et présent à Bais par les barons de Vitré/Laval et cela est mis en évidence dans cette construction du XVIème avec ses cinq croix. Puis le culte agraire est apparut plus tardivement au cours du XVIIème, culte similaire que nous trouvons avec Notre-Dame dAlliance. Quand à la protection associée à louvrier et le matelot, cela pourrait être encore une réappropriation/réinterprétation lié à Saint Nicolas, le patron des marchands et marins, il devait avoir un rôle important à lépoque pour la culture et la vente du chanvre à Bais.
« Le château de Rochefort-en-Terre »
Nous allons revenir à la source, au berceau de la famille de Renée de Rieux à Rochefort-en-Terre. Nous apercevons et cela de façon certaine avec les photos, les différentes sculptures en exemple sur la lucarne Renaissance, plusieurs esses, à gauche un macle avec un beau tiercefeuille, idem à droite avec un second macle et une fleur. Sur la photo de la tour sud, au dessus de la porte sud, nous avons trois ronds avec des fleurs, les mêmes que sur notre frontispice. Un exemple cette lucarne fut prélevée au château de Keralio, par le peintre américain Alfred Klotz, il rachète certains éléments du château pour y pour reconstruire le château de Rochefort-en-Terre (391). Mais le château de Keralio, situé à Noyal-Muzillac, était dans la seigneurie en 1374, de la famille des Rieux et bien entendu à Renée de Rieux. Linfluence de Renée de Rieux est incontestable, avec une importation ici à Bais dans ce style, avec ses sculptures particulières au château de Rochefort-en-Terre, siège de la famille de Rieux (392).
Une place forte féodale, détruit reconstruit, il devint alors à la Renaissance la propriété de Guyonne de Rieux, dite Guyonne la Folle depuis son adhésion au culte réformé. En 1567, une conspiration se met en place, dite la surprise de Meaux, complot organisé par Louis Ier de Bourbon-Condé, il était un des principaux chefs protestants. Nous connaissons déjà le le prince de Condé, époux dEléonore de Roye, la dame de Conty (393). Le complot réside à enlever le roi de France, Charles IX, et la famille royale.
On dit que Guyonne de Laval prit part à ce complot ainsi que les Coligny, mais cette fameuse surprise au château de Montceaux-en-Brie, près de Meaux, pour capturer la famille royale fut un échec. Bien évidemment, ce coup déclat avorté fit grand bruit, le parlement de Paris émet un arrêt en 1567, il ordonne la mise sous séquestre de tous les biens, de la Dame de Vitré, puis deux ans plus tard est elle condamnée à avoir la tête tranchée. Mais quand les officiers de la police chargés de faire exécuter la sentence, venus larrêter, ils sapercevrons que cette dernière était déjà décédée depuis le 13 décembre 1567. Nous savons rien sur son décès.
Son corps sera quand même quand même inhumé dans le chur de la Collégiale Saint-Tugal de Laval. Ironie du sort, notre comtesse huguenote est enterrée dans une église catholique en plein milieu des guerres de religion. Lhistoire la reconnaît sous le sobriquet de Guyonne la folle, fut elle réellement une folle, non très certainement pas, mais sans doute dut à son caractère extravagant, mariée à un mari affublé dun caractère difficile et avec peu dintelligence, dénoncée par son époux directement au Saint-Siège, pour son comportement hérétique, elle est excommuniée en 1556 du pape Paul V. (394). Il y avait de quoi pour cette dernière avec ette humiliation de rejeter rejeter cette main mise de lEglise de Rome et dadhérer définitivement à la nouvelle religion.
Et nous le verrons ici à Bais, notre mécène qui dun coté va nous laisser cette culture bretonne et celte, familiale de ses ancêtres, grands parents maternels, avec ses mythes et légendes et sans oublier le coté paternel des Rieux. Guyonne de Rieux Laval, sans que personne le sache nous a laissé un héritage, son héritage de huguenote avec son décalogue protestant, sa signature.
« Un beau dragon celte »
Vers la table des matières
Nous avons découvert ce beau dragon sculpté sur le pignon ouest. Il se trouve représenté dans différents lieux en Bretagne, dont à Rochefort-en-Terre. Nous trouvons ce symbole jusqu'à Bais et cela ne se trouve pas anodin. Thomas Malory, il est lauteur ou le compilateur de Le Morte dArthur, considéré comme le premier roman arthurien moderne. Ce roman Le Morte dArthur, signifie « la mort dArthur », il est la compilation de romans arthuriens français et anglais de Thomas Malory. Roman paru en 1485 (395).
Planche en couleur - Compilation arthurienne de Micheau Gonnot. "Roman de Lancelot"
Ce dragon a une eu grande importance dans les familles liées à Guy XIX, car il ne faut oublier que sa tante Guyonne de Laval, née Renée de Rieux, comme sa sur Claudine de Rieux. Elles ont toute deux vécues elles aussi dans la légende de Comper avec leur héritage familial. Il y a eu aussi Guy XVI et parait il Guy XVII, qui tous les deux ont été décorés de lordre du collier de Saint-Michel. Sans oublier lamiral Gaspard de Coligny. Saint Michel terrassant le dragon..........Ou aussi Saint Marc terrassant le dragon.
Yvain le chevalier au lion de Chrétien de Troyes. Atelier dEvrard dEspinques
Chrétien de Troyes, poète du XIIème siècle (396). Le Chevalier au Lion, il est un des romans de la Table Ronde, le roman arthurien, Yvain, est le fils du roi Urien, tout se passe dans la forêt de Brocéliande (397). Des deux uvres de lécrivain et lhistorien du XIIème siècle, cest Wace, qui écrira, Le Roman de Brut, est achevé en 1155, et le second à partir de 1160, le Roman de Rou (398). Il est question dans ce second roman de la fontaine de Berenton en forêt de Brecheliant. Wace dit quil se réfère pour son roman de Rou avec lHistoire des rois de Bretagne de Geoffroy de Monmouth. Avec les vers provenant de Raoul I de Gaël, il en sera question dans la légendaire histoire du roi Arthur de Chrétien de Troyes (399).
Dun coup dépée il tranche la tête du serpent, le dragon, le lion reconnaissant sattache à lui, et partage désormais tous ses dangers. Ce qui se trouve étonnant, nous apercevons sur le bouclier du chevalier Yvain avec des macles. Nous avons découvert plus haut lhistoire des macles, quil faut attendre le mariage de Guy XIV de Laval, et de son second mariage (1451) avec Françoise de Dinan. Elle était la fille de Jacques de Dinan et de Catherine de Rohan, fille dAlain IX de Rohan et de sa première épouse Marguerite de Bretagne.
Les macles rejoignent alors les armoiries des Laval. Mais les macles nous les retrouvons aussi avec le troisième mariage, de Jean IV de Rieux avec Isabelle de Brosse, elle était la fille de Jean III de Brosse et de Louise de Laval, qui était la fille de Guy XIV de Laval et dIsabelle de Bretagne. Jean IV de Rieux était le fils de François de Rieux et de Jeanne de Rohan. Cette dernière étant la fille dAlain VII de Rohan et de Jeanne de Rostrenen. Avons-nous une filiation antérieure avec la famille des Rohan reliés au roman arthurien à Comper, qui nous échappe avec les macles de ce bouclier ou cela est il le fruit du hasard. Se sont les barons de Gaël-Montfort, qui en revendiquèrent la possession du Château de Comper (400). Il faut attendre le début du XVème siècle, il alors devient le fief des Laval. Jean de Montfort son fils dit Guy XIII de Laval à la suite de son mariage à Vitré le 22 janvier 1404 avec Anne de Laval lunique héritière des baronnies de Laval et de Vitré.
|
Nous sommes toujours dans le cadre de la querelle entre ses deux hommes pour le poste de gouverneur aux États de Bretagne, ses deux maisons, celle des Laval est alors, avec celles des Rohan et des Clisson, une des plus puissantes de Bretagne. (401). De chaque coté depuis le début du conflit les opposants en 1451 et de son enquête juridique en 1475, le vicomte de Rohan présenta à cette Assemblée un grand Mémoire dans lequel il apporte des arguments qui serait en sa faveur, comme étant un descendant des anciens Souverains de Bretagne. Dans son mémoire il raconte être issu en ligné directe de Conan Mériadec, le premier roi historique ou légendaire de Bretagne armoricaine, éliminant ainsi les autres Bretons comme la maison des Laval. Il fait ainsi allusion au roi Arthur de par son ascendance maternelle de Léon, « Duquel Roy Artus sont issus les prédécesseurs du dit Vicomte » (402). Il fait aussi référence au « château de Joyeuse-Garde » situé près de la Forêt-Landerneau où se tenoit les chevaliers de la Table Ronde à faire jouxtes, armes et prouesses en certains lieux prez ledit chasteau, comme il appert tout évidemment audit lieu. Nous retrouvons la légende de Tristan et Iseult au château de Joyeuse-Garde à côté du roi Arthur, Lancelot du Lac, mais nous là dans le Finistère et la légende du Roi Arthur a perduré à Brocéliande ! (403). Et si Jean II de Rohan avait eu raison, avec le romain dYvain le chevalier au lion de Chrétien de Troyes, Yvain terrassant le dragon avec son épée, sur son écu nous apercevons deux macles ! Ceux des Rohan (404). |
Le porche renaissance de léglise
de Bais
« Le château de Comper et sa légende arthurienne »
Dans cette belle forêt de Paimpont, dite de Brocéliande, se trouve le château de Comper. Au début du XVème siècle, il devient le fief des Laval, le comte Guy XIV de Laval, puis avec ses successeurs bien évidement.
Carte postale, collection de l'auteur
Dans cette belle forêt de Paimpont, dite de Brocéliande, se trouve le château de Comper. Au début du XVème siècle, il devient le fief des Laval, le comte Guy XIV de Laval, puis avec ses successeurs bien évidement. Les différents seigneurs de Comper, vivent dans les hauts lieux de la légende arthurienne, nous en connaissons lexistence dans une charte de 1467, celle du comte Guy XIV (401). Puis en XVIème siècle, François de Coligny dAndelot, le chef des protestants, fait de Comper le siège dun prêche huguenot, en construisant un temple. Son fils en détient bien sur lusufruit et il ce jeune baron se trouve en plein dans la légende Arthurienne. Nous nous ne sommes donc pas étonnés de trouver sur ce pinacle un répertoire de la légende celte.
Le Château de Comper est aujourdhui ou du moins depuis, trente ans, le Centre de lImaginaire Arthurien. La fontaine de Barenton, est un lieu légendaire dans Brocéliande. Les druides de Merlin. Le mythe du druide en forêt de Paimpont. Lintroduction du néo druidisme au XVIIIème siècle (406). Ce culte druidique en forêt de Paimpont était il déjà existant au XVIème comme pourrait nous lindiquer lhistoire de Paul Coligny, Guy XIV (407/408).
« Le château de Comper et loratoire Saint-Marc »
Selon une tradition locale, ce saint Marc aurait vécu en ermite à Comper. Carte postale, LEncyclopédie de Brocéliande
Si nous revenons au château de Comper, daprès labbé Guillotin, il y aurait eu la fondation de deux chapelles, celles-ci seraient contemporaines du dit château par les seigneurs de Gaël-Montfort (401). La première chapelle de la Magdeleine, fut dédiée à Marie Magdeleine. Elle était rattachée à une frairie, dite chapelle « frairienne ». Cette dernière était située en dehors du château, au bord de létang (386). La seconde chapelle était plus un oratoire, nommé « loratoire Saint-Marc », cet oratoire était situé, à lintérieur de lenceinte du château et donc réservée à ses seigneurs. Cette chapelle fut détruite lors du siège de Comper, entre 1594-1595, par larmée dHenri IV opposée à celle du duc de Mercoeur, lors des Guerres de la Ligue de Bretagne (401) .
Dans cet ancien oratoire qui était comme nous le savons placé sous le vocable dun ermite Saint-Marc, dans ses ruines il a été remarqué sur la clef de voûte, un écusson, qui en reproduisait les armes de Laval. : « Dor à la croix de gueules chargée de cinq coquilles dargent et cantonnée de seize alérions dazur, posé 4 par 4 ».
Il sagissait des armes de Guy XIII de Laval, ou Jean de Montfort. Félix Bellamy dans son livre relate que la statue de ce Saint-Marc fut conservée et elle était exposée le où se trouvait autrefois lautel de la chapelle et cela le jour de la fête du saint, le 25 avril. En ce lieu il y avait le pâti Saint-Marc où il y avait autrefois une foire Saint-Marc. Le jour de la fête de ce Saint-Marc, le 25 avril, il y avait une procession, qui partait de Concoret et qui allait directement au lieu des masières, lemplacement de la chapelle. Les maisons voisines étaient appelées, les maisons de Saint-Marc.
Labbé Guillotin de Corson en avait parlé, que pas très loin devant la porte de lancien château, lemplacement de ce qui était la chapelle, mais sous un arbre se trouvait encore lantique statue de bois, haute dun mètre sans bras, mais sur son socle était inscrit le nom de Saint-Marc (401). Lhymne chantée pour la procession était : Tristes erant apostoli, une antienne et loraison de Saint-Marc. et la messe était chantée à loratoire. Ce chant est un hymne grégorien de Francisco Guerrero. Ce mot antienne en donne son sens, il est un chant exécuté en alternance par deux churs (409). Cette chapelle fut dévastée vers la fin de lannée 1790, par quelques paysans, menés par quelques révolutionnaires. Une grande partie du chat eau de Comper fut alors la proie des flammes.
Lhistoire est faite détonnement, ce Saint-Marc ermite à Comper, comme le nôtre ici à Bais, et si cela était le même ! Connaissant la mythomanie de Guy XIV, il est fort possible que ce dernier est transposé lhistoire du saint ermite Saint Marc de Bais pour son château de Comper.
Comme dailleurs nous retrouvons la chapelle de Magdeleine, comme la collégiale de la Magdeleine à Vitré ! Autre élément troublant, situé sur la commune de Plélan-le-Grand, au lieu-dit : le Gué, lancienne chapelle Saint-Marc, fut remplacée par la chapelle frarienne de Saint-Julien du Gué. Elle est énoncée dans un aveu de 1682. Il y avait autrefois une fontaine Saint Julien (410). Propriété des seigneurs de Lohéac avant le XIVème siècle, puis de la famille Montfort plus tardivement. Nous retrouvons encore une fois de plus des barons de Vitré/Laval pour Saint Marc et Saint Julien dans leurs propriétés de « La forest de Brécilien ».
« Quand lhistoire rejoint la légende ou la légende rejoint lhistoire »
Vers la table des matières
Château de Chamerolles (Loiret)
Nous avons fait connaissance de la famille de Paul de Coligny, son père héritier du château de Comper et de ses légendes, Paul ayant sans doute grandit dans cet environnement avec ses mystères Arthurien. Mais une autre légende va rejoindre la famille des Coligny, et parions que cela a sans doute contribué à parfaire la légende de lhomme. Aussi incroyable que possible...
Il sappelait François II Lancelot du Lac. Nous lavons déjà découvert avec la chapelle de Chamerolles. Bertrand Dulac, seigneur de Bazoches-les-Gallerandes, il va acquérir en 1440 la seigneurie de Chamerolles (411). Son fils Jean Dulac va épouser Isabeau de Salazar, elle est la fille dun capitaine de Charles VII et de Louis XI. On dirait aujourdhui, que son père Jean était un grand fan du héros du roman chevaleresque de Chrétien de Troyes, La quête du Graal. Pour ce faire il va baptiser son fils, né en 1470 du nom du légendaire Lancelot, Lancelot du Lac.
On dit que le jeune Lancelot voulant redorer le blason familial, en 1494, il sengage au coté du Duc dOrléans, ainsi quau coté Louis XII dans les campagnes dItalie. Quelques années plus tard, après ses quelques années dengagements dans les guerres, en 1504, son dévouement lui vaut des promotions, il est nommé Gouverneur dAuxerre et Échanson du roi. De ce titre dofficier du Roi, ce chevalier Lancelot du Lac va-t-il rejoindre celui de la légende du roman de la table Ronde de la fin du XIIème siècle. Toujours est-il de sa modeste demeure de son domaine de Chamerolles, François 1er, après son succès dans la bataille de Marignan en Italie. Lancelot ayant sans doute servit de guide, ce dernier connaissant bien cette région dItalie.
De part François 1er, Lancelot conserve son titre de Chambelan, mais de plus il lui donne le titre de Bailli dOrléans. Ses glorieux titres lui donnent des ambitions à la hauteur de ses rêves et de la légende du seigneur Lancelot du Lac. Il va donc transformer son domaine, il est dit quelle était une ferme fortifiée, qui se transforme en un véritable château fort, il modernise pour lépoque, le lieu, le rend plus habitable, mais sans doute fidèle à ses rêves de voir la bonne fée Viviane apparaître chez lui, il fait creuser des douves autour de son château (412).
Veuf, il va se remarier en 1519, avec une veuve, Louise de Coligny-Châtillon, elle est la fille de Jean III de Coligny, le seigneur de Coligny et de Éléonore de Courcelles sa mère (413). Le frère de Louise est Gaspard Ier de Coligny-Chatillon, est marié en 1514 avec une veuve, Louise de Montmorency (414). Le couple donnera naissance à Odet, Gaspard II de Châtillon-Coligny, et François de Coligny, le père de Paul de Coligny (415).
Ce légendaire Lancelot du Lac, va donc rejoindre la légende par son mariage, à celle du mythique Lancelot du Lac du château de Comper, qui trouve lié à la famille de Laval, avec le premier mariage de Guy XVI de Laval en 1499. A son second mariage le 5 mai 1517, Guy XVI épousera Anne de Montmorency, mais cette dernière décédera en couches, le 30 juin 1525, au château de Comper. Louise de Montmorency et Anne de Montmorency étaient surs. Cette légende du Lancelot du Lac de Chamerolles, va donc se trouver donc bien ancré dans la famille, Lancelot I (décédé en 1536) et de Louise de Coligny, auront un fils prénommé Claude, ce dernier aura un fils, qui portera le nom de Lancelot du Lac, donc Lancelot II du Lac (416), et ce dernier sera un capitaine de la compagnie personnelle de lamiral Gaspard, son cousin par alliance. Paul dit Guy XIX a donc bénéficié dans son entourage dune double histoire, si ce mot est juste, celle de la propriété familiale avec le château de Comper et de ses légendes et celle de la famille de Lancelot du lac de Chamerolles.
« Les deux derniers pinacles du porche au nord »
Voici les deux derniers pinacles situés au nord du porche. Pouvons nous appeler celui de gauche un pinacle, il possède en son sommet, non pas terminé par un fleuron, mais comme pour un fut de cannon ou fûts de colonnes. Est-il un pinacle torche, nous allosn retrouver son histoire dans la page consacrée à l'église de Bais et des 24 pinacles.
Sur le facebook de Partage de connaissances sur le patrimoine de Bretagne, nous trouvons une description de La chapelle Sainte-Avoye, située au cur de la vallée du Sal est un joyau de la Renaissance édifié au XVIème siècle, et classée Monument Historique. Bien que ses éléments d'architecture de cette chapelle ne sont pas détaillés. En règle générale sur internet, nous trouvons absolument rien qui nous apporte un nom pour cet élément d'architecture. Il se rapproche de celui de Bais. Nous allons retrouvé un autre spécimen, plus proche que celui de Sainte-Avoye.
Voici la photo de la chapelle du château de Rochefort en Terre, elle est connue dans un aveu du 31 octobre 1519. Une chapelle privée dite Saint Jean. Nous y voyons dans le clocheton au dessus cette forme étonnante que nous trouvons en page de gauche pour le pinacle de Bais.
Larchitecture de la tête du dit clocheton, ressemble fortement à lensemble de notre pinacle.
Nous allons terminer ici toute cette ancienne partie de notre frontispice et de son porche, après avoir étudié ses deux pinacles. Il s'agit du pinacle situé au nord-Est, le n° 21, selon le plan. Il est un pinacle des plus basique. Ne sont pas présentés les deux derniers pinacles du coté sud, étant pour moi, plus intégrés dans le reste de léglise, qui sera étudié dans cette page sur lhistoire de léglise de Bais. Idem pour son vitrail rosace situé dans la façade du frontispice.
CHAPITRE VI - A PROPOS DES RUNES
Le porche renaissance de léglise de Bais
« A propos des runes et leur appropriation dans ce XVIème siècle »
Vers la table des matières
Nous attaquons le dernier chapitre de cette étude sur le frontispice. Les runes, des éléments uniques en Bretagne. Voulant obtenir la preuve que ses dessins sur ce pinacle sont bien des runes, il a fallut chercher et trouver la personne, un expert en la matière. Jai juste posé une question avec cette image au dessus en la publiant à lauteur sur le compte facebook des Symboles païens et inscriptions runiques.
« Voici une image, je voudrais savoir si nous avons réellement des runes sur cette sculpture ». La réponse arrive le lendemain. Pour te répondre correctement, il me faut connaître le genre de monument, la datation, la situation géographique. A part le 8ème signe, on dirait bien une suite de runes Ehwaz et de deux runes Algiz. Mais le graphisme de ces deux runes est justement le même dans dautres systèmes décriture, et qui nont rien à voir avec les runes germano-nordiques. En attendant plus dinfos donc. Jai donc donné les précisions, la photo complète du pinacle et sa date de construction. Le spécialiste des runes, est monsieur Hathuwolf Harson, il est né en 1966 à Kaiserslautern (Allemagne), polyglotte, il parle cinq langues, ce qui la mené tout naturellement à sintéresser à létymologie, ainsi quà lorigine de toute chose. Il est auteur de plusieurs livres sur le sujet. Il est un collaborateur de la célèbre revue Utlagi, créateur de la fameuse page facebook Symboles païens et inscriptions runiques, Hathuwolf Harson, avec ce premier livre, apportant un éclairage unique et une approche religieuse des symboles religieux Germano-Nordiques.
Voici ma réponse daprès tes infos et ta photo. Vu la date que tu me donnes, il est clair quil ne peut pas sagir de runes, car à cette date les runes nétaient utilisées plus que dans certaines régions isolées de Suède, le Dalarna principalement. Et de plus, les Futhark utilisées à ces dates tardives avaient beaucoup évolués, et la rune Ehwaz par exemple ça faisait plusieurs siècles quelle navait plus cours. Et si, par un quelconque miracle, il sagissait vraiment de runes, alors il faudrait envisager une survie de tradition exceptionnelle, une survie unique non-constatée ailleurs. Sinon, la relation couple et rune Ehwaz est correcte. Mais si lon se tient à cette datation, je pense quil faudrait plutôt chercher une explication du côté des tailleurs de pierre du moyen âge, qui eux utilisaient des symboles très souvent inspirés des runes anciennes. Voir certains exemples dans mon article ci-dessous. Hathuwolf me donnait un article sur lhistoire dune hache de lâge du bronze proto-germanique. Elle fut trouvée sur lîle suédoise de Gotland. Elle comporte un symbole étrange, qui est présenté sur plusieurs sites comme étant un symbole runique. Mais cette hache de lâge du bronze a dû être en possession dun tailleur de pierre de lépoque médiévale, tailleur qui grava son symbole sur la hache.
Mais après plusieurs échanges avec Hathuwolf, en lui expliquant lhistoire de ce pinacle et surtout de sa dédicace faite à Guy XIX et de son épouse. Il va de soi que le placement des ses runes ne sont quune appropriation faite en 1583, par son propriétaire Guy XIX à sa demande. Nous connaissons la signification réelle de ses deux runes. Dont celle dEhwaz et sa symbolique décrite sur cette page réalisée par lauteur Hathuwolf Harson. Ehwaz, la rune du cheval selon ce résumé (417).
Pour être un novice dans ses recherches assez pointues, je ne suis donc pas un mauvais chercheur. Suite des réponses dHathuwolf, la Bretagne à cette époque était très chrétienne, et même si le christianisme breton avait intégré quelques éléments du paganisme celtique, la tendance générale était à la diabolisation de tout ce qui pouvait être dorigine païenne. De plus, pourquoi quelquun dinstruit aurait-il fait appel à des symboles germaniques en pleine terre celtique ? Mais bon, admettons que ce fut le cas car en effet il semblerait selon ce que tu dis quil y ait eu un lien avec lAllemagne, allusion faite de ma part à son déplacement en Allemagne afin de recruter des mercenaires.
Mais le problème, cest quen Allemagne aussi, ça faisait bien 800 ans que les runes étaient interdites par léglise. Seuls les tailleurs de pierre utilisaient des signes inspirés des runes. Ces signes des tailleurs de pierre ont un lien avec les symboles utilisés plus tard par les Franc-maçon. Et sur ta première photo, en bas à gauche, tu as un symbole solaire type swastika avec un graphisme intéressant. Plus haut, tu as un personnage avec un triangle au-dessus de la tête, symbole typique de la future franc-maçonnerie. Les autres symboles tendent aussi vers ce symbolisme « pré-maçonnique ».
Les deux personnages de cette photo pourraient en effet avoir un lien avec ceux que tu mentionnes dans cette généalogie. Cest-à-dire le couple Anne et Guy. Épona est celtique, les runes sont germaniques... très rares sont les exemples archéologique où les deux traditions se sont mêlées, et aucune en Bretagne française. En Grande Bretagne et Irlande, il y a eu quelques très rares cas. Cette enquête est très intéressante en tous cas.
Épona est celtique, les runes sont germaniques... En effet, Guy est né en 1555, il nest pas Breton de naissance, mais il bien revenu en Bretagne en 1557 et il a élevé et sans doute été conditionné avec la légende du château de Comper, pas avec sa mère décédée alors quil avait six ans, mais avec sa tante sans doute, nous ne pouvons y apporter toutes les réponses.
Paul de Coligny dont son père va se remarier en 1564, Paul a donc neuf ans quand il fait connaissance de sa belle mère, Anne ou Anna de Salm, avec qui nous avons fait connaissance plus haut. Elle était la fille de Jean VII, comte de Salm et de Badonviller, (1495-1548). Cette famille de Salm de la maison De Salm et de la maison de Salm Salm est issu dune prestigieuse lignée internationale de comtes et princes. Du comté de Salm, région du Bas Rhin et des Vosges. Lhistoire de ce comté de Salm est bien compliquée à expliquer en quelques mots. Vers 1540, la famille des Rhingraves se convertit à la Réforme (420/421). Anne de Salm, la Dame dHonneur de Catherine de Médicis, avait trois surs et quatre frères. Son frère Jean VIII de Salm, sera le gouverneur de Nancy. Mais si ce mariage de son père et de sa belle-mère fut tumultueux (401).
Coligny et de certains liens qui aurait pu tisser avec sa belle-mère Anne de Salm et des réformés de la famille des Rhingraves. Des liens plus germaniques avec des protestants dans cette région de lEst. Les runes du Futhark germanique commun, son alphabet est composé de 24 runes. Les séquencés runiques sont divisées en trois groupes de huit runes chacune. Elles sont nommées oettir, lOettir de Fehu, lOettir dHaglaz, lOetir de tiwaz. (Tableau du haut) (398).
Mais il existe ce qui est appelé, les runes scandinaves, aussi appelées Futhark récent, constituent un alphabet runique issu du vieux Futhark. Sa taille a été réduite à seize runes. Runes anglo-saxonnes appelées futhorc ou fuþorc, composées de 28 à 33 runes, elles descendent du vieux futhark qui comprenait lui-même 24 caractères (422/423). Dans ce vieil alphabet runique Futhark, nous trouvons notre rune appelée rune Ehwaz. La rune Ehwaz, on dit que sa forme rappelle celle du cheval. Dans le fuþorc, Ehwaz possède le même symbole par les anglo-saxons, elle désigne bien le cheval. Dans le Futhark récent, la rune Ehwaz a disparue.
Notre seconde rune est sous le nom dAlgiz ou Elhaz, ou rune de lélan des Germains des dieux Alcis, ou celle du temple protecteur, elle serait la plus grande des Runes de protection. Dans le fuþorc, Ehwaz possède le même symbole par les anglo-saxons, elle désigne toujours lélan, ou man lhomme pour les allemands. On dit quElhaz est une rune liée. Elle détermine les quatre points cardinaux et par extension les quatre Eléments (404). Mais nous avons une troisième graphie pour une rune, elle est appelé Kenaz ou Kaunan (ou Kauna, Kaunaz). En langue germanique commun: Kenaz, signifie « torche ». Celle se trouvant sur notre bandeau est un peu différente dans sa graphie.
Elle est une variante de Kenaz. Selon lexplication dHathuwolf, elle pourrait signifier daprès un mot dorigine anglo-saxon, ce qui pourrait lui apporter une forme supplémentaire, qui serait donc lié à cette rune, cest le mot très guerrier « Cene » qui signifie féroce, brave, audacieux. Il sagit dune évolution de cette rune provenant du vieux Futhark.
« Lhistoire des runes »
Vers la table des matières
Il est difficile davoir des réponses sur notre Paul de Coligny et de certains liens qui aurait pu tisser avec sa belle-mère Anne de Salm et des réformés de la famille des Rhingraves. Des liens plus germaniques avec des protestants dans cette région de lEst. Les runes du Futhark germanique commun, son alphabet est composé de 24 runes. Les séquencés runiques sont divisées en trois groupes de huit runes chacune. Elles sont nommées oettir, lOettir de Fehu, lOettir dHaglaz, lOetir de tiwaz. (Tableau du haut) (418). Mais il existe ce qui est appelé, les runes scandinaves, aussi appelées Futhark récent, constituent un alphabet runique issu du vieux Futhark. Sa taille a été réduite à seize runes. Runes anglo-saxonnes appelées futhorc ou fuþorc, composées de 28 à 33 runes, elles descendent du vieux futhark qui comprenait lui-même 24 caractères (423/424).
Dans ce vieil alphabet runique Futhark, nous trouvons notre rune appelée rune Ehwaz. La rune Ehwaz, on dit que sa forme rappelle celle du cheval. Dans le fuþorc, Ehwaz possède le même symbole par les anglo-saxons, elle désigne bien le cheval. Dans le Futhark récent, la rune Ehwaz a disparue. Notre seconde rune est sous le nom dAlgiz ou Elhaz, ou rune de lélan des Germains des dieux Alcis, ou celle du temple protecteur, elle serait la plus grande des Runes de protection. Dans le fuþorc, Ehwaz possède le même symbole par les anglo-saxons, elle désigne toujours lélan, ou man lhomme pour les allemands. On dit quElhaz est une rune liée. Elle détermine les quatre points cardinaux et par extension les quatre Eléments (425). Mais nous avons une troisième graphie pour une rune, elle est appelé Kenaz ou Kaunan (ou Kauna, Kaunaz).
![]() Ehwaz |
![]() Algiz ou Elhaz |
![]() Kenaz |
En langue germanique commun: Kenaz, signifie « torche ». Celle se trouvant sur notre bandeau est un peu différente dans sa graphie. Elle est une variante de Kenaz. Selon lexplication dHathuwolf, elle pourrait signifier daprès un mot dorigine anglo-saxon, ce qui pourrait lui apporter une forme supplémentaire, qui serait donc lié à cette rune, cest le mot très guerrier « Cene » qui signifie féroce, brave, audacieux. Il sagit dune évolution de cette rune provenant du vieux Futhark.
Après lÂge Viking des runes, il y a un nouveau futhark, et ses variantes sont tombées en désuétude avec la christianisation de la Scandinavie. Dans le XIIème siècle, se trouvent quelques manuscrits runiques en marge de lalphabet latin. Il existe deux caractères de runes que se distinguent, les runes médiévales de 1100 à 1500 et les runes appelées les runes dalécarliennes, de 1500 à 1910 (418/426).
Nous retrouvons le mot rune dans les langues celtiques et germaniques. En protoceltique tout dabord, où runo signifie « secret, mystère, incantation ». Du germanique commun, nous avons la même origine, que dans les langues celtiques, cest-à-dire runo- qui signifie « secret, connaissance secrète, savoir secret, magie ». Lalphabet runique, appelé fuþark, il fut créé par les locuteurs dun dialecte germanique afin de transcrire leur langue (427). On dit quelles furent utilisées à des fins magiques, et cela est attesté par des preuves historiques. Nous retrouvons son implication magique dans les sources médiévales, surtout lEdda poétique. Et il est notamment mentionné dans le Sigrdrífumál, il est un poème héroïque de lEdda poétique. Il figure dans le Codex Regius à la suite du Fáfnismál. Datant du XIVème siècle.
Les runes du Futhark germanique commun. Il fut utilisé entre lan 50 et 500 de notre ère
Nous le trouvons aussi dans lemploi magique des runes, lHávamál où Odin mentionne les runes dans un contexte de divination, de guérison et de nécromancie. Il est raconté ici quil est connu que les peuples germaniques employaient plusieurs formes de divination et de moyens dinterpréter les présages. Tacite (Germania, 10). Nous pouvons donc considérer que nous ne devons pas être surpris de trouver son utilisation ici à Bais sur ce pinacle. Nous savons que Guy XIX avait très certainement la capacité intellectuelle suffisante et accès à une certaine littérature dans ce XVIème siècle. Nous lavons constaté avec sa devise utilisée à partir du poème dHorace. Sans oublier linfluence de la culture celtique associée dans cette partie du porche de notre église.
Il y a un problème avec notre rune Kennaz daprès Hathuwolf, car sous cette forme, Kennaz est une évolution à partir de lalphabet futhark norvégien, dorigine viking qui eut cours entre lan 500 et 600 de notre ère. Mais le problème, cest bien que dans ce futhark, Ehwaz nexiste plus (418). Et si nous étudions les runes du Dalarna ou Dalecarlian runes ou runes dalécarliennes, nous pouvons constater lautre problème, le graphisme de Kaun ne correspond pas et celle dEhwaz est aussi inexistante. Cette dernière rune kenaz, que nous avons découvert, est une rune liée, composée de la rune Isa et de la rune kenaz. Voir le tableau, page suivante. La vertu de cette rune est précisément la protection quelle offre, nous y voyons que dans cet article il est écrit que notamment lorsquelle saffiche aux quatre points cardinaux dun enclos. Comme ici sur les quatre faces de notre pinacle. Dans lancien Futhark. Ehwaz et les divinités associées sont Var et Sleipnir. Pour Elhaz et dans lancien Futhark. avec Eolh, la divinité associée est Yggdrasill. La dernière rune, Kenaz est associée à Loki (Loge-Loki).
« Épilogue pour nos runes »
Il était vrai quau début de nos échanges avec Hathuwolf, il était fort curieux pour ce dernier de découvrir des runes germaniques et scandinaves, mais pas impossible de les trouver dans un cadre archéologie(418). Sauf que cet alphabet runique navait rien à faire sur notre pinacle du XVIème siècle. Et puis nous avions ce couple de sculptures, ce qui devait être Epona et son cheval, de lart celte, non compatible avec de lart runique. Un sacré mélange de genre. Mais un grain de sable est venu sinitier dans lengrenage, avec cette roue solaire, car il sagissait dun symbole celte que je navais pas identifié en tant que tel. Il y en avait sur les portes de ce symbole, mais je pensais à celui de lHeptameron ou un des éléments magiques, que lon trouve dans les oeuvres magiques de Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim, qui pouvait être lié à Marguerite de Navarre et son roman lHeptameron. Ce dernier fut le médecin personnel de Marguerite de Navarre (428). Jétais donc en ce début des recherches, sur une fausse piste avec ce dessin, nous avions de belles roues solaire, un beau symbole celte comme dailleurs fut retrouvé cette belle sculpture, une palmette celte. Epone et son cheval, la roue solaire et la palmette, de lart celte.
Nous avions ce personnage qui avait quand même suscité tout de suite lintérêt du spécialiste, ce personnage dans un triangle, le symbolisme « pré-maçonnique. Jai donc suivi cette piste avec une étude sur la franc- maçonnique, mais impossible dans ce XVIème siècle. Ce personnage dans son triangle était ce dieu Lug. Après cette étude assez ardue sur les runes et ses différentes combinaisons et symboles, il fallait y apporter une conclusion, celle dun expert dans ce domaine, Hathuwolf. Voici son résumé.
Ma conclusion est que nous sommes là face à un mystère passionnant. Graphiquement parlant ce pinacle présente des symboles qui ressemblent trop à des runes pour ne pas en être. Les runes sont Ehwaz, celle du cheval, Algiz de lélan et de la protection, et Kennaz, la torche ou la maladie. Mais pour tout spécialiste des runes en quête de réalisme historique, cette inscription présente des problèmes qui entourent cette inscription de mystère. Des runes germano-nordiques en Bretagne française... ceci serait une première archéologique car aucune inscription runique ne fut jamais trouvée dans cette région.
La date du pinacle, 1583, rend presque impossible détablir un lien avec les runes germano-nordiques, car ça faisait longtemps que les runes étaient oubliées comme symboles sacrés. Si lon considère la présence de la rune Ehwaz, une rune du futhark germanique ancien, alors on peut affirmer que ça faisait 1000 ans que ces runes étaient oubliées.
Les runes du pinacle mélangent au moins deux futharks. La rune Ehwaz est du futhark germanique commun, le plus ancien, quon nutilisa plus à partir du 6ème / 7ème siècle. La rune Kennaz présente un graphisme qui seul fut utilisé en Norvège entre 500 et 600 de notre ère. Dans ce futhark norvégien, la rune Ehwaz avait disparue, elle nétait plus en cours.
Tout ceci fait que cette inscription comporte en tant que possibles runes de fortes zones dombre, et, à moins de trouver des preuves historiques, elle restera mystérieuse. Mystère qui rend ce pinacle encore plus envoûtant.
« La rune Kenaz, kaunan »
provenant de manière directe ou indirecte de la très ancienne racine indo-européenne Kenk, qui veut dire «brûler». Elle est nommée Cen en anglo-saxon, « torche ». Soit selon les runes du Dalarna, sous le graphique du Y. Du poème runique Anglo-saxon sur la rune Kaunan ou cen [torche], torche [ou pin, torche en bois de pin] est pour chaque être vivant évidemment le feu, brillante, lumineuse; éclairante, le plus souvent elle brûle dans la demeure où les princes se reposent (429). Il était normal demployer les runes en fonction dans ce XVIème siècle, les runes du Dalarna, ce qui serait le plus plausible. Mais non il ny a pas de correspondance.
Le E de Ehwaz. Le Z de Algiz. Avec encore le K de la rune Kenaz. La combinaison la plus réelle étant EZK. Le résultat de ses trois lettres EZK semble vouloir signifier rien de plausible, à moins que. EZK est lacronyme dEzéchiel. Dans la bible nous avons dans le livre dÉzéchiel, le texte et la vision du Temple. Dans ce texte il est question que Dieu établit Ézéchiel prophète et lenvoie vers Israël et les nations rebelles des alentours (430). Quils prêtent attention ou quils sen abstiennent, là nest pas limportant. Limportant, cest quils sauront quun prophète du Seigneur YHWH sest trouvé au milieu deux pour les avertir (431).
Et si par hasard, nous trouvons aussi avec la vision du temple, un lien possible avec notre façade, car selon cette étude sur les temples protestants français, du XVIème et XVIIème siècles (413). Dans le livre Ez, chapitre 41, 23-24. Le temple de Jérusalem, il doit y avoir deux portes : « Le temple et le sanctuaire avaient deux portes (431). Il y avait aux portes deux battants, qui tous deux tournaient sur les portes, « deux battants pour une porte et deux battants pour lautre ». Mais devenons-nous y prêter réellement attention à ce passage sur les portes des temples, nous savons bien que ses portes étaient prévues depuis lorigine, quoiquil est pas impossible que le recteur se soit inspiré du livre dÉzéchiel pour y implanter ses portes selon cette vision.
Laissons de coté la vision des portes pour ce qui aurait put être des portes dans un modèle dun temple protestant, comme nous le savons le décalogue protestant fut placé en dehors de la conception initiale du frontispice par le recteur Levesque. Ezekiel : vient de lhébreu yekhezqel, qui signifie « force de Dieu ».
Le porche renaissance de léglise de Bais
« Les vingt premiers chapitres du Prophète Ezéchiel »
Ezéchiel, ou Ézékiel, il était le fils de Buzi, un prêtre de Jérusalem, présent dans lAncien Testament (Vème siècle av. J.-C.) (414). Ce nom vient de lhébreu yekhezqel, qui signifie « force de Dieu ». Ezékiel est un prophète dIsraël, qui rapporta des visions. Il annonça notamment la ruine complète de Jérusalem. Après la mort de Jean Calvin, le 27 mai 1564, malade se sentant sans doute sur la fin de sa vie, Calvin demande à son ami Théodore de Bèze, lhumaniste et théologien protestant, qui était le traducteur de la Bible, dite de Genève, de lui finir la traduction du livre dEzéchiel (433).
Il avait déjà traduit au moins ceux des prophètes Isaïe et Daniel, il sagissait des traductions faites à partir de lhébreu vers le latin. De Bèze écrivait le 18 janvier 1565, un premier commentaire dédié, sur les regrets de la mort de Calvin (434). Puis il va parler de lamiral Gaspard de Coligny et des autres princes et gentilshommes qui ont combattu les ennemis terrestres de léglise, ainsi que Calvin et des malices spirituelles, qui corrompent la doctrine et les murs. De Bèze lui rend un hommage solennel, car Calvin était un des plus grands serviteurs de Dieu. De Bèze semble se consoler de sa mort, Calvin ayant laissé des écrits encore non publiés, des inédits, dont son commentaire sur Ezéchiel.
Nous apprenons donc quavec ce commentaire, fut dédié à Coligny, que Jean Calvin avait en haute estime, et de dire que lauteur la voulu ainsi. La méditation des prophètes étant très utile à un homme détat. Daprès Théodore, Calvin fut lun de ses prophètes, ceux dont les rois, princes et qui doivent écouter leur conseiller spirituel (436). A ce juste titre Calvin fut prophétique car ce dernier sappuyait sur les prophètes comme Ezékiel.
Théodore de Bèze, le ministre de léglise de Genève, écrivant au très vertueux Seigneur, miroir et exemplaire de piété et toutes vertus chrétiennes, qui était pour lui, le Monseigneur Gaspard de Coligny, le grand Amiral de France. Ce courrier adressé à Gaspard de Coligny, était pour lui confier la dernière uvre de Jean Calvin, ce grand excellent serviteur de Dieu. Cette lettre-préface des Leçons de M. Jean Calvin sur les vingt premiers chapitres des révélations, des Leçons sur le Prophète Ezéchiel qui furent rédigéeq en latin, idem pour la lettre de Bèze à Coligny. Avant sa traduction en Français par Delaborde (437). Paul de Coligny a-t-il voulu rendre hommage à son oncle Gaspard en prenant en référence lhommage de Jean Calvin en référence au prophète Ezéchiel.
« Les poèmes runiques »
Lalphabet futhark norvégien entre 500 et 600 de notre ère
Les poèmes runiques sont en réalité lhistoire de trois poèmes, qui ont été rédigés dans autant de langues et décrivant des alphabets runiques. Ils étaient organisés de manière identique. A chaque rune, il est dédié une strophe qui la décrit. Les poèmes runiques sont nommés daprès leur origine : poème runique anglo-saxon, il sagit dune écriture réalisée à partir du vieil anglais. Le poème runique norvégien, est issu du vieux norvégien et le dernier poème runique est en islandais, le vieux norrois. Les deux poèmes nordiques utilisent les seize runes du Fuþark récent (438).
Dans ce Fuþark récent, nous ne trouvons pas notre rune kenaz comme nous lavons ici à Bais, il sagit dune mutation. Quand à notre rune Algiz, elle navait plus le même sens (418). Si nous reprenons notre rune Kenaz ou Kaunan, celle qui nous intéresse le plus, les vers des poèmes nordiques qui lui sont attachés relatent de la maladie, en exemple, lulcère est fatale aux enfants (439). Par contre les vers du poème anglo-saxon est le plus adapté au personnage quétait Guy XIX, du moins pour la conception de cette rune intégrée dans cette triade runique.
Cette torche, le plus souvent elle brûle dans la demeure où les princes se reposent. La symbolique de cette torche montrerait la voie à suivre lorsque lon croit quaucune issue nest possible. Cette définition est elle la meilleure dentre toutes, tant que nous pouvons avoir mieux avec cette symbolique attachée à cette rune Kaunan, larticle de cet auteur nous en approche peut être.
« La dernière discussion sur nos deux runes, Algiz et Kenaz »
Les runes médiévales - En usage du 13ème au 15ème siècle
Il nous reste un dernier point à aborder, il nest pas le plus important, mais assez intrigant quand même, car si nous avons parfaitement identifié nous triade runique, nous en connaissons le sens de chacune, des lettres, et nous savons pourquoi elles ont été gravées sur le pinacle, nous avons deux runes germaniques et une rune viking, mais nous avons un problème avec la forme apportée, graphiquement à nos deux runes, dite arrondie. Il fut déjà pas évident pour le spécialiste des runes Hathuwolf, daccepter en soi, lexistence de ses trois runes sur le pinacle, malgré leur parfaite identification, mais il restait encore un point à éclaircir, il sagissait de la graphie particulière, concernant deux runes.
Dite de forme arrondie.
Hathuwolf me donnant pas dexplications sur cette graphie
particulière.
Il a fallut donc que me lance dans les recherches. Des lhistoire des runes, il y a eu comme partout de nombreuses variations (430/431). Les formes arrondies sont apparues avec le futhark médiéval (432). Tout dépendait de la stylisation que certains sculpteurs apportaient dans leurs travaux. Et aussi selon un autre auteur, de lutilisation de la plume à la place du burin. Comme la rune Wunjo (433).
Une nouvelle piste nous donnerait que cette graphie en arrondie, serait issue dune influence latine, et leurs glyphes sont bien différents avec lexemple de la rune Kenaz. Son tracé provient du C, du vieil italique, ou sous cette forme désignant plusieurs alphabets aujourdhui disparus, et qui furent utilisés dans la péninsule italienne dans lAntiquité par divers peuples indo-européens. Donc apparenté au latin C. Nous le retrouvons dans lalphabet étrusque classique (434). Le véritable sens de cette version du C est le mot translittération, cest-à-dire que cela consiste à représenter des caractères dune écriture par les caractères dune autre, lopération étant réversible. Si nous résumons bien, nos deux runes bien que différentes dans leur origine, seraient toutes les deux issues de ce vieil italique, ou nord-italique (435). Notre alphabet runique, apparu au IIème siècle, étant issu de lun de ces alphabets.
En guise de conclusion cette dernière étude, pour nos deux runes de forme arrondie, cela nous apporte rien de probant. Une graphie issue de la rune médiévale, mais deux de ses runes ne se trouvent plus dans cet alphabet. A cette période nous sommes dans lépoque Renaissance, les runes médiévales de 1100 à 1500 et les runes appelées les runes dalécarliennes, de 1500 à 1910. Mais nous sommes dans le même cas de figure pour une des graphies différentes, qui ne se trouve plus dans cet alphabet des runes dalécarliennes (436).
Et comme me disait Hathuwolf Harson, tes runes ont de fortes zones dombre, et, à moins de trouver des preuves historiques, elle restera mystérieuse. Malheureusement Guy XIX, ce dernier nous as pas laissé son fond darchives.
Ce travail sur ce frontispice et de l'église a donné l'idée d'écrire un roman, un roman historique, mais aussi avec des passages de fiction. Ne pouvant pas apporter des preuves matérielles comme des archives liées à tous ses symboles comme les runes et autres éléments de la magie. L'idée donc été de raconter au plus près de l'histoire du personnage principal, Paul de Coligny, notre baron Guy XIX de Vitré. Des personnages de fiction se trouvent donc intégrés dans ce livre. Voir dans la rubrique bibliothèque.
Vers la table des matières
1 - Archives paroissiales de Bais. Abbé Guet - Abbé Grasset, monographie de Bais.
2 - Manuscrit du XVIIIème, du curé Pierre Chedmail à Bais.
3 - Marie Brune, Joseph (1807-1890). Résumé du cours darchéologie professé au Séminaire de Rennes.
4 - Histoire de labbaye de Saint Sulpice-la-Forêt par labbé ANGER. (Bulletin de la société archéologique dI-et-V).
5 - Tout, Histoire de Saint-Sulpice-la-forêt. Site internet «PATRIMONIUM SANCTI SULPITII». Ghislaine Guinard.
6 - Joannis Launoii, Constantiensis, Parisiensis Theologi, Socii Navarraei - Volume 4 - De Jean de Launoy.
7 - Rene Benoist - collège de Navarre paris Grammaire et théologie XVIème.
8 - Jean de Launoy. Wikipedia.
9 - Licence de théologie à Navarre en 1515. Almanach royal 1740.
10 - Quatre Livres des Sentences. LInstitut Docteur Angélique. Bibliothèque numérique.
11 - Étude de Jean-Claude Meuret. Le 30 janvier 2020.
12 - Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales. Art. Baptistère.
13 - Que signifie le terme Sieur ?. Alain DUPAS. Généalogiste à Nantes (44).
14 - Sandrine Bédouret-Larraburu. Spécialisation rythmique de loctosyllabe français du moyen-âge au XIXe siècle. Maître de conférence à lUniversité de Pau et des pays de lAdour.
15 - Pouillé historique de larchevêché de Rennes, par labbé Guillotin de Corson. Tome IV.
16 - Magazine la Vie, en ligne. Étude des prêtres.
17 - Histoire médiévale/éducation religieuse au moyen-âge, lencadrement. - La Réforme catholique ou Contre-Réforme au XVIe siècle.
18 - La cathédrale de Rennes. Info Bretagne.com.
19 - Diocèse de Léon. Source Wikipedia.
20 - Sénèque, le stoïcisme et la monarchie absolue dans le De clementia Gérard Salamon, « Sénèque, le stoïcisme et la monarchie absolue dans le De clementia », Aitia [En ligne], 1 | 2011.
21 - Lettre dÉrasme à Dorpius - Wikisource.
22 - Portrait, de Sénèque. Nicolas Bonnal.com.
23 - Portrait ovale de Jeanne dAlbret, mère dHenri IV de Marie-Voctoire Jaquotot. (Ref : 78560) © RMN /Jean-Gilles Berizzi.
- Portrait ovale de Jeanne dAlbret, mère dHenri IV (Marie-Voctoire Jaquotot).
- Hiéroglyphes dits dHorapolle, ouvrage traduit du grec, par M. Requier Horapollon.
24 - Longpérier, Revue Numismatique de 1856, p. 271.
25 - Feuardent, II, n° 9287. (Feuardent, II, p. 130).
26 - Portrait de Marguerite de Navarre par Jean Clouet, (vers 1530). Source : Walker Art Gallery.
27 - Marguerite de Navarre 1492-1549. Académie de Béarn © 2009.
28 - LHeptaméron des nouvelles. Texte établi par Antoine Le Roux de Lincy et Anatole de Montaiglon, Auguste Eudes, 1880 (p. TdM).
29 - Les amis de Guillaume Budé. Jacques Lefèvre dÉtaples.
30 - La reine-marguerite de la Renaissance. Église Saint-Vincent, Bagnères-de-. Bigorre (65200). Larchitecte des Monuments historiques,. Bernard Voinchet.
31 - Le triglyphe. Grammaire des arts du dessin/XVII archi - Wikisource.
32 - Vitruve. Livres VIII, IX et X du De architectura.
34 - La Renaissance: Les textes de Pétrarque, Montaigne, Pic de la Mirandole, Erasme. Marc Fumaroli, Pascal Brioist, Yves Hersant, Georges Minois, Stéphane Toussaint, etc & Livre Format Kindle.
35 - NUN, maintenant, Dominique HERNANDEZ.
36 - La naissance de lécriture. De lidée et des mots aux signes. Lépopée de GILGAMESH Etude proposée par Christabel GRARE, IA-IPR de Lettres.
37 - Dictionnaires et encyclopédies Britannica, Larousse et Universalis.
38 - François Jacquesson. Guerre des lettres et des chiffres. 26/10/2019. Tableaux page de droite.
39 - Platon à Héliopolis dÉgypte. Roger Godel - François Daumas. Bulletin de lAssociation Guillaume Budé Année 1956.
- http://poinikastas.csad.ox.ac.uk/browseGlyphs.shtml
40 - Daniel Beresniak. a Kabbale vivante (1995).
41 - Les alphabets grec archaïques.
42 - Greek Xi. Andrew W. Mellon Foundation.
43 - Le Grec moderne. Wikipedia.
44 - Dossier « Pétrarque » [archive] à LEncyclopédie de lAgora.
45 - La lettre loméga entre 300 et 500 av. J.-C. Andrew W. Mellon Foundation. La lettre XI - Tableau des glyphes employés. Andrew W. Mellon Foundation.
46 - Les Muses delphiques à Argos. Kritzas, Charalambos B. Bulletin de Correspondance Hellénique Année 1980 Suppl. 6 pp. 195-209. Portail Persée.
47 - Le miroir de la sagesse. Françoise Graziani.
48 - Érasme, son Éloge de la folie, imprimé en 1511, dans le paragraphe V.
49 - Le Miroir de lâme pécheresse. Marguerite dAngoulême (reine de Navarre, 1492-1549). Bibliothèque nationale de France.
50 - Chaïm Wirszubski, Pic de la Mirandole et la cabale.
51 - Hiéroglyphes et allégorie dans la première moitié du XVIe siècle : de la reconfiguration humaniste de lallégorisme Olivier Millet. Revue dhistoire littéraire de la France 2012/2 (Vol. 112), pages 263 à 276.
52 - Les Arts libéraux. 2010 Joël JALLADEAU.
53 - Les 7 Arts Libéraux, LEDIFICE - ledifice.net.
54 - Bernard Sève , « Sur la seconde cause naturelle de lart poétique chez Aristote », Rhuthmos, 28 décembre 2016.
55 - Marguerite de Navarre et le platonisme de la Renaissance. Abel Lefranc. Bibliothèque de lÉcole des chartes Année 1897.
56 - Croquis dune des rosaces et dun faux triglyphe - Plan de la restauration du porche, de la nef et de bas-cotés. Olivier Weets architecte. Mairie de Bais.
57 - Callimaque: sculpteur grec ancien, biographie. Auteur du texte original - Neil Cllins.
58 - Le songe de Poliphile de Francesco Colonna. Gallica, Bnf.
59 - Les paraphrases dErasme divisées en plusieurs tomes. Érasme (1469-1536). Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
60 - La divine comédie de Dante Alighieri. Traduite en vers français par M. Antoni Deschamps. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
61 - Blog du patrimoine Lorrain à Toul.
62 - Le recueil littéraire: Pratiques et théorie dune forme. Presses universitaires de Rennes, 18 juil. 2016 - 336 pages.
63 - Le rôle du blanc typographique dans la poésie. ILDIKÓ SZILÁGYI. Université Eötvös Loránd de Budapest.
64 - Lagenaria en hébreu. Bibliothèque en ligne Watchtower. Les Témoins de Jéhovah. JW.org.
65 - Le ricin aux courges ou kikajon ou lhistoire de Jonas. Centre Régional de Documentation Pédagogique de Paris.
66 - Jacques Lefèvre dÉtaples. Musée virtuel du protestantisme. LOratoire du Louvre.
67 - Jacques Le Fèvre dÉtaples. Gallica, Bnf.
68 - Jacques Lefèvre dÉtaples. Les Saints de Solesmes. Abbaye de Solesmes.
69 - Lefèvre dEtaples et Bédier. Bulletin de la Société de lHistoire du Protestantisme Français (1903-2015).
70 - Groupe de Meaux - LES VALOIS. Lefèvre dEtaples. cliannaz@free.fr.
71 - Érasme, Guillaume Briçonnet et les débuts de la réforme en France. Jean-Claude Margolin. Revue dhistoire de lÉglise de France Année 1991.
72- Portrait de Jacques Lefèvre dÉtaples. Médiathèque dEtaples sur mer.
73 - Guillaume Briçonnet (1470-1534) Wikipédia.
74 - Guillaume Briçonnet. Évêque de Meaux, et la haute administration du royaume. Robert-Henri Bautier. Journal des Savants Année 1987.
75 - Les innovations au sein de lÉglise établie et leurs limites : le cas français (1512-1561). Mark Greengrass.
76 - La ballade de Frère Lubin de Clément Marot. Guillaume de Lorris. Jean de Meung. Le Roman de la Rose.
77 - Nicole Cazauran, L Heptaméron de Marguerite de Navarre, Seconde édition revue et corrigée, augmentée dune bibliographie, 1991. Baïche André. Littératures Année 1993.
78 - LArt daimer et de ses Métamorphoses. Ovide. Ministère de lÉducation nationale de la Jeunesse et des Sports.
79 - Dionysos/Loufir/Liber et sa parèdre.
80 - Le flambeau nuptial. Le Grenier de Clio. Mythologie grecque.
81 - Les Dionysies rurales. Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales.
82 - Un canthare. Source Wikipedia.
83 - Staphylos. Nonnos de Panopolis, Dionysiaques.
84 - Théâtre de Dionysos. J.-Ch. Moretti. RÉG, t. 113, fasc. 2, juill.-déc. 2000, 2e part., étude no 1, p. 275-298.
85- Denys dHalicarnasse. Remarques sur le texte, sur les composés en - et sur les homérismes de Sappho. Jacques Jouanna. Revue des Études Grecques Année 1999.
86 - Poésie : histoire littéraire à travers les siècles. Copiedouble.
87 - La vigne et la Bible. Revue de labbaye de Fleury. Septembre 2012.
88 - Lemblème de François Ier. ParisCityVision.
89 - La Salamandre de François Ier. A. Erlande-Brandenburg. Bulletin Monumental Année 1976.
90 - Hôtel Groslot à Orléans. Blog de bluesy. Photo.
91 - La tempérante salamandre. Aux origines de la devise de François Ier. Par Mino Gabriele (traduit de litalien par Jean-Maurice Teurlay).
92 - Saint François de Paule. Source Wikipedia.
93 - François Ier (roi de France). François de Paule. Source Wikipedia.
94 - François 1er et la Provence.
95 - Orbe crucifère. Source Wikipedia.
96 - Liconographie de Chambord et lemblématique de François Ier. Thibaud Fourrier et François Parot. Réforme, Humanisme, Renaissance Année 2014.
97 - Diane de Poitiers. Source Wikipedia.
98 - « Le sceptre et la marotte », de Maurice Lever chez Fayard.
99 - Le miroir aux dames. Mathieu Deldicque (Auteur) Paru le 7 juin 2019.
100 - Diane de Poitiers, anonyme, avant 1525, pierre noire et sanguine, 258 x 178 mm, Paris, bibliothèque nationale de France.
101 - Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones.
102 - Jonas et lAgneau de Dieu. Fernand Legrand.
103 - La baratelle. Dictionnaire biblique. Thomas Mathey.
104 - Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral. Augustin Calmet. Chez N. Etienne Sens, 1783.
105- Oryctographie de Bruxelles, ou description des fossiles découverts dans les environs de cette ville. Francois Xavier Burtin Le Maire, 1784.
106 - Le serpent : symbole du mal ou de la résurrection. www.interbible.org.
107 - Jonas à lombre du ricin. bible, initiale E du livre de Jonas, manuscrit début 13e, Dijon, BM ms 0003, fol 189, Cîteaux abbaye Notre Dame.
108 - Jonas en hébreu = colombe. Source Wikipedia.
109 - Le symbolisme de la colombe & du serpent. Abbé Germain Marchadour
110 - La muse Thalie. Les trois Muses de lHélicon. B. A. van Groningen. LAntiquité Classique Année 1948.
111 - Melpomène dans les pompes triomphales de Dionysos. Imago Mundi.
112 - La notion de «personne» en philosophie et en christianisme au cours des siècles ; retour à lÉvangile. Blog. La christité. Jean-Marie Martin. Prêtre, théologien et philosophe.
113 - François Pannier. ÉTUDE SUR LA DIFFUSION DUN TYPE DE MASQUE ENTRE LA GRÈCE, LINDE ET LE JAPON.
114 - Jean Vallière. Oratoire du Louvre cinq siècles dhistoire au cur de Paris.
115- Jacques de Pavannes. Croire-Publications. José LONCKE.
116 - La croix du Trahoir. Le Pilori des Halles. Bibliothèque chrétienne online.
117 - Le dernier procès de Louis de Berquin (1527-29). M. R. Rolland. Mélanges de lécole française de Rome Année 1892.
- Photo. Illustres réformés. Louis de Berquin.
118 - Le chevalier de Berquin, Declamation des louenges de mariage (1525), Genève, Droz, 1976, in-12, 249 pages ; Textes. .littéraires français, 225.
119 - Jean Leclerc. Un journal du monde.
120 - Hécate et ses chiens. Paul Morand. (Flammarion 1888-1976). Carmen Camero-Perez. Littératures Année 1985.
121 - Fille de Persée et dAstéria, Hécate www.europia.fr.st.
122 - Hécate et mariage, et procréation. Dicorue de Thierry Paquot.
123 - De la Lune et dHécate dans le mythe du De facie de Plutarque et dans le Néoplatonisme tardif. Alain Lernould.
124 - Marie Brune, Joseph (1807-1890). Résumé du cours darchéologie professé au Séminaire de Rennes.
125 - Chanoine Russon. La Paroisse de Bais, Nantes, Imprimerie de Bretagne, 1961.
126 - Les protestants croient-ils aux anges ? Questiondieu.com.
127 - Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones.
128 - La Divine comédie de Dante. M. Antoni Deschamps. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
129 - Les nuages dans la Divine Comédie de Dante. Giovanni Lombardo.
130 - Licône de la Trinité de Sainte Trinité. Diocèse de Nancy et de Toul.
131 - Le purgatoire, un séjour intermédiaire entre Paradis et Enfer. Luther et la Bible palatine. Jean Pierre Hupkens.
132 - Les anges chez les protestants. Le blog de Liens protestants, le journal protestant du nord.
133 - Le Nouveau Testament de Jacques Lefèvre dEtaples. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
134 - Hypnos et Thanatos. Les pavots. Les échos de polymnie. Blog. https://www.polymnie.eu/
135 - Paradis dans la mythologie grecque, les Champs Élysées. LOdyssée (Homère), LÉnéide (Virgile), Divine Comédie
136 - Buste de Clément Marot, fontaine à Cahors. Clément Marot. Photo auteur Vassil. Wikipédia.
137 - Vox clamantis in deserto » est celle de Saint Jean-Baptiste. Roma Latina.
138 - Clément Marot, «Epître à son ami Lion». Marot, le marotique et La Fontaine. Autour de la pension poétique. Jean-Charles Monferran. Le Fablier. Revue des Amis de Jean de La Fontaine Année 2001.
139 - Marguerite de Valois. Statue du jardin du Luxembourg, à Paris. Photo : Serge Jodra, 2010.
140 - Biographie de Clément Marot. le Figaro Scope.
141 - Jean Calvin, Petit traité de la Sainte Cène. (Adaptation moderne : Harald Chatelain et Pierre Marcel). Paris, Les Bergers et les Mages, 1997.
142 - La consubstantiation. Église catholique en France. Édité par la Conférence des évêques de France.
143 - Les Objets liturgiques protestants. Association pour la conservation du patrimoine religieux en Alsace, 2011.
144 - Regards protestants. Bible et Théologie. La Cène, un repas où Dieu seul agit.
145 - INVENTAIRE GÉNÉRAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA FRANCE. Région Bretagne. Ille-et-Vilaine. Eglises et Chapelles, par ORAIN Véronique, avec la collaboration de BARBEDOR Isabelle, DUFIEF-MOIREZ Denise, RIOULT Jean-Jacques. Rennes : Association pour lInventaire Bretagne, 1996, (Indicateurs du patrimoine).
146 - Musée protestant. XVIe siècle. Décalogues ou Tables de la Loi.
147 - Denis Vatinel. Conservateur du Musée de la France Protestante de lOuest. Château du Bois-Tiffrais en Vendée. Musée régional dHistoire protestante. 85110 Monsireigne.
148 - Le simultaneum - Musée protestant.
149 - Le simultaneum. Octave Meyer, Le Simultaneum en Alsace. Etude dhistoire et de droit, 1961. Revue des sciences religieuses Année 1963.
150 - La théophanie du Sinaï (Ex 19,920,21). Une approche narrative. André Wénin.
151 - Dossier de restauration des portes. Ateliers Perrault.
152 - Érasme, Les préfaces au Novum Testamentum (1516). Arnold Matthieu. Revue dHistoire et de Philosophie religieuses Année 1991.
153 - Nouveau Testament. Jacques Lefèvre dÉtaples (1450-1537) - Musée protestant.
154 - Martin Luther, traducteur de la Bible - Musée protestant.
155 - La Saincte Bible par Nicolas de Leuze. Revue Théologique de Louvain Année 1980. P.-M. Bogaert. Fr. Gilmont.
156 - La Saincte Messe, par M. René Benoist, Data BNF.
157 - Bible en latin, Vulgate et Vetus Latina & études sur la traduction latine de la Bible. ... Vetus Latina Institut (abbaye de Beuron, Souabe). Vulgate en ligne LEXILOGOS.
158 - Deux Bibles illustrées publiées à Paris par Robert Estienne en 1540 et 1546. Le blog des bibliothèques de lettres, sciences humaines et sociales. Le 7 février 2020 by Stéphanie Daude.
159 - Au livre de Monsieur le Cardinal de Richelieu. De Theodore Maimbourg. Pour Jean Gillot, marchand libraire, 1664 - 328 pages.
160 - Port-Royal et les images : entre idolâtrie et iconoclasme. Tony GHEERAERT / Université de Rouen.
161 - De Theodore Maimbourg. La Bible chez les controversistes catholiques du XVIIe siècle en France. Victor Baroni. Revue dHistoire et de Philosophie religieuses Année 1939.
Tableau - Moïse et Aaron devant les tables de la Loi » (Anonyme, huile sur bois, 0,790 x 0,670 m).
162 - Thibaud Payen, imprimeur lyonnais, du XVIe siècle, les premières années : 1530-1545. Morgane Perrier. Université de Lyon II. - Bible de Guillaume Rouillé. Téléchargement à partir de lUniversité de Lyon.
163 - Bibliothèque des Pasteurs, BPU Neuchâtel / La sainte Bible de Balthazar Arnoullet en 1550.
164 - Membre du comité directeur de la Société de lHistoire du Protestantisme Français et de lAcadémie des Belles lettres, Sciences et Arts de La Rochelle.
165 - Les tables de Chamerolles. Pasteur Paul Lienhardt.
166 - Le pavot symbolise le repos éternel. Blog Le Royaume Bleu. Pays virtuel de conservation du patrimoine merveilleux, légendaire, mythologique et fantastique.
167 - Hypnos et Thanatos : une association traditionnelle renouvelée à la Renaissance Christine Pigné. Dans Linformation littéraire 2008.
168 - La porte de corne et la porte divoire. Source Wikipedia.
169 - Ces portes divoire ou de corne. Christian Giudicelli. América. Cahiers du CRICCAL Année 1997.
170 - Le songe à la Renaissance: colloque international de Cannes, 29-31 mai 1987.
171 - Porte de corne et porte divoire. Stace, Silves, livre V, silve iii, vers 285290.
172 - Macrobe Flavius Macrobius Ambrosius Theodosius. Sur la source du Songe de Scipion. Piganiol, André. Comptes rendus des séances de lAcadémie des Inscriptions et Belles-Lettres Année 1957.
173 - Les songes drolatiques de Pantagruel / ou sont contenues plusieurs figures de linvention de maistre François Rabelais. Bnf. Gallica.
174 - Cardiacées et des camacées. Blog SaintJacquesInfo.
175 - La bucarde à côtes. « Ferrec Solenn, La naissance de Vénus » , 2012 , IESR - Institut Européen en Sciences des Religions , mis à jour le: 16/12/2016,
176 - Temple Akraia Aphrodite. Source Wikipedia.
177 - La Sainte-Trinité - Persée. Jenny Thouvenot. Revue dhistoire de lÉglise de France Année 1991.
178 - Lomniscience du divin. La symbolique du triangle - Blog Structure Nomade.
179 - Zeus. Le Dieu suprême dans la mythologie indo-européenne. Revue de lhistoire des religions, 1ère année, t. I, 1880. James Darmesteter.
180 - Saint André. CROIRE. Religieux. Informations. Source site web.
181 - Les Apôtres. Saint-Marc. Simon-Pierre. Amis de Jesus.net.
182 - Évangile selon saint Marc I 12-13. AELF Evangile de Jésus-Christ, selon saint Marc.
183 - Du sacrifice du taureau au sacrifice christique. Leur représentation symbolique : le tétramorphe. http://architecture.relig.free.fr/
184 - Lautel des holocaustes et le caractère du temple dÉzéchiel. Les Églises Chrétiennes de Dieu. Christian Churches of God.
185 - Évangile selon Saint Matthieu, 23 :33. AELF Evangile de Jésus-Christ, selon Saint Matthieu.
186 - Le Scapulaire, habit de la Vierge Marie. Notre Histoire avec Marie. Association Marie de Nazareth. Centre Marie de Nazareth, à Nazareth en Israël.
187 - Jean, un Évangéliste à part - Pourquoi ? Grand Prieuré Magistral Traditionnel et Régulier de Belgique.
188 - Les saints du martyrologe. Grand Prieuré Magistral Traditionnel et Régulier de Belgique.
189 - Selon lévangile selon Jean du chapitre 1: 45-47. Watchtower. Bibliothèque en ligne.
190 - Les saints du martyrologe. Grand Prieuré Magistral Traditionnel et Régulier de Belgique.
191 - Lévangile des Romains 14:10 12. Association épiscopale liturgique pour les pays francophones.
192 - Le culte marial dans larchidiocèse de Rennes. InfoBretagne.com
193 - Intron Varia Loret (Séglien). Cantique chanté en lhonneur de Notre-Dame de Lorette à Séglien (Diocèse de Vannes).
194 - Chanson sur Intron Varia Kerborz. Lavaret dei gant Simeon. Serge Nicolas, Musique Bretonne N°115 (Janv-Fév. 1992).
195 - Érasme et la Vierge de Lorette. Quotidien Présent. https://present.fr/notre-histoire.
196 - Église Notre-Dame-de-la-Tronchaye. Source Wekipedia.
197 - Saint Jean lévangéliste. Communauté de Paroisses Saint Pierre des Deux Nied. https://nominis.cef.fr
198 - LÉvangile selon Matthieu. Association épiscopale liturgique pour les pays francophones.
199 - Prière de Dante degli Alighieri. Site-Catholique.fr.
200 - «La Divine Comédie - Dante - LEnfer - Le Purgatoire - Le Paradis». Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
201 - Les nuages dans la Divine Comédie de Dante. Giovanni Lombardo.
202 - Ezéchiel (Ez 1, 1-14). Association épiscopale liturgique pour les pays francophones.
203 - Les évangélistes. Leur représentation symbolique : le tétramorphe. http://architecture.relig.free.fr/
204 - Origine des blasons et de lart héraldique. Michel MAUGUIN.
205 - Le filet (Matthieu 13, 47-52). Reflets Eglise.
206 - Maison ou «Château Montmorency», bourg de Puceul. Patrimoine Pays de la Pierre bleue.
207 - Maison de Montfort-Laval. Source Wikipedia.
- Photo, portrait de Carcron, Dominique Taburet.
208 - Source site infos.com pour le château de Keralio en Noyal-Muzillac.
209 - Jean Bullant. Architecte. Source Wikipédia.
210 - Jean Goujon. Sculpteur. Source Wikipédia.
211 - Pierre Lescot. Architecte. Source Wikipédia.
212 - Raison darchitecture antique extraicte de Sagredo Diego. 1490-1527. Simon de Colines. Paris 1542.
213 - La fortune de loeuvre théorique de Sebastiano Serlio. La règle et la licence. Diffusion des formes de la Renaissance, entre Sicile, Lorraine et la région le long de la Weser. Angelo DE GRANDE -Thèse de doctorat de Histoire de lart de la Renaissance. Sous la direction de Mme Sabine FROMMEL, Directeur détudes. Soutenue le 02/12/2015.
214 - Genèse de la théorie des ordres : Philandrier et Serlio. Revue de lArt, 1994, n°103. pp. 33-41.
215 - Jean Goujon, de Sagredo à Serlio : la culture architecturale dun « ymaginier architecteur. Yves Pauwels. Bulletin Monumental Année 1998.
216 - Il terzo libro di Sabastiano Serlio Bolognese : nel qual si figurano, e descriuono le antiquita di Roma, e le altre che sono in Italia. Serlio, Sebastiano, 1475-1554; Marcolini, Francesco, approximately 1500.
- Église San Pietro. Extraordinario libro. Sebastiano Serlio.
217 - Medidas del Romano de Diego de Sagredo. 1526.
218 - Architettura di Sebastiano Serlio.
219 - Y. Pauwels, « Jean Goujon, de Sagredo à Serlio : la culture architecturale dun ymaginier-architecteur », Bulletin Monumental, 156-2, 1998, p. 137-148.
Fig 214 - Planche de louvrage de Diego Sagredo où nous voyons que la frise dorique commence par une métope, dailleurs comme pour celle de Bais.
220 - Raison darchitecture antique extraicte de Vitruve & autres anciens architecteurs, Sagredo, Diego, Prévost. A Paris, 1555.
221 - Antoinette de Daillon. Source Wikipedia.
222 - Liste des seigneurs du Lude. Source Wikipedia.
223 - Guy XVI de Laval. Source Wikipedia.
224 - Guy XVII, Source Wikipedia.
Photo de labsidiole du château de Vitré. Site Monumentum. Carte des Monuments Historiques français.
225 - Armoiries de la ville dOrléans Charles Despinay Eve que de Dol De Henri Busson.
226 - Jean de Lespine, architecte et sculpteur, angevin de la Renaissance. Jacques Levron. Bulletin Monumental Année 1940 99-1 pp. 85-98. Jacques Levron
227 - Source : Wikipedia - Jean du Mas.
228 - Monsieur Fabrice Mellier de lentreprise Maison Grevet.
230 - Famille Juste. Source Wikipedia.
231- Recherches historiques sur léglise et la paroisse de la Trinité de Laval: sur le Prieuré de Prix et sur le chapitre de Saint Tugal. Isidore Boullier, éditeur non identifié, 1845.
232 - FOCUS, Laval à la Renaissance. Service Patrimoine Ville de Laval.
233 - Abbé CRUBLET, Histoire illustrée de saint Marse, évêque de Nantes, 1945.
234 - Charles 1er de Roye. Abrégé historique et généalogique des comtes de Roucy. Blogn de novembre 2012.
235 - Madeleine de Mailly. Éléonore de Roye. Source Wikipedia.
236 - François III de La Rochefoucauld. Source Wikipedia.
237 - Comité de Quartier. La Genette. Gaspard de Coligny 2016.
238- Les Protestants bretons. Cinq siècles de protestantisme en Bretagne, par Jean-Yves Carluer.
239 - Édouard Frain de la Gaulayrie. Mosaïque vitréenne. Lecuyer Vitré 1917.
240 - Gaspard Carmel. Guillaume Farel - 1489-1565- Biographie Nouvelle. Slatkine, 1978.
241 - Essai sur lhistoire des églises réformées de Bretagne, 1535-1808. Joël Cherbuliez, 1870.
242 - Famille de Montbourcher. Source Wikipedia.
243 - Guillaume de Montbourcher. Présentation de la commune de Ercé-près-Liffré. Centre de documentation de linventaire du patrimoine culturel (inventaire.patrimoine@bretagne.bzh).
244 - InfoBretagne.com. Andouillé-Neuville. De Montbourcher.
245 - Samuel Montbourcher du Bordage. Cinq siècles de protestantisme en Bretagne, par Jean-Yves Carluer.
246 - René II, le seigneur du Bordage. InfoBretagne.com. Ercé-près-Liffré.
247 - Contact avec Bernard Pivette. Lassociation Au Fil dErcé.
248 - Histoire des martyrs persecutez et mis à mort pour la vérité de lEvangile depuis les temps des apostres jusques en 1619. Bibliothèque de Genève, Ba 3071.
249 - Service des Archives Vitré. La maison forte de la Roberie.
- Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur et de Penthièvre (1558-1602). Portrait extrait de lAtrium heroicum Caesarum, 16001602.
250 - Odet de Coligny. Arlette Jouanna professeur émérite université Paul-Valéry-Montpellier-3.
251 - Gaspard de Coligny. Musée virtuel du protestantisme.
252 - François de Coligny dAndelot. Source Wikipedia.
253 - Liste des chevaliers de lordre de Saint-Michel.
254 - Claudine de Rieux. Cinq siècles de protestantisme en Bretagne, par Jean-Yves Carluer.
255 - Gaspard de Coligny. Delaborde, Jules, comte, 1806-1889.
256 - Jean VII, comte de Salm et de Badonviller. Site la maison des Salm puis la maison de Salm Salm.
- Portrait Odet de Coligny. Bibliothèque abbaye de Sainte-Geneviève.
- Portrait Gaspard de Coligny. Coligny avant les guerres de religion. Bersier, Eugène Arthur François. 1884.
- Portrait de François dAndelot de Coligny, Atelier de François Clouet, Paris, BnF.
- Portrait de François de Coligny par François Clouet, ch. Dayton Art Institute, 1569.
- Portrait Guyonne de Rieux. La maison de Laval, 1020-1605 - Bertrand de Broussillon, Arthur, comte, 1841-1915.
257 - Guyonne de Rieux. Protestants de Bretagne. Généalogies protestante. Cinq siècles de protestantisme en Bretagne, par Jean-Yves Carluer.
258 - Louis de Sainte-Maure Marquis de Nesle. Source Wikipedia.
259 - Lors de la bataille de Pavie en 1525. InfoBretagne.com.
260 - Guy XVIII de Laval. Histoire de lEurope.
261 - Louis de Sainte-Maure Marquis de Nesle. Source Wikipedia.
262 - Renée de Rieux. La dame de Brécilien. François de la Corbinière. Encyclopédie de Brocéliande.
263 - Maison de Montfort-sur-Meu. Source Wikipedia.
264 - Paul Banéat dans son grand ouvrage intitulé « Le département dIlle-et-Vilaine » (tome I, p. 89).
265 - Léglise Saint-Hubert à La Nouaye. Sortir en Bretagne. La Nouaye. Histoire. Transmis par Michel Cafel.
266 - Le porche des Ladres de la Cathédrale de Tréguier. Jean-Michel Huon ancien élu de Tréguier.
267 - Les épidémies de la peste. Source Wiképedia.
268 - Denis Vatinel. Conservateur du Musée de la France Protestante de lOuest. Château du Bois-Tiffrais en Vendée. Musée régional dHistoire protestante. 85110 Monsireigne.
269 - Le simultaneum - Musée protestant.
270 - Le simultaneum. Octave Meyer, Le Simultaneum en Alsace. Etude dhistoire et de droit, 1961. Revue des sciences religieuses Année 1963.
271 - Pasteur Paul Lienhardt. Membre de la Société de lhistoire du protestantisme français.
272 - Armorial des Montmorency. www.asce-chantilly.fr
273 - Madeleine dAvaugour. Site internet Histoire de lEurope.
274 - Guy XIX de Laval. Source Wikipedia.
275 - Guy XIX et Jean Servin. Jean-Marie Poirier, 2005.
276 - Anne de Tourzel dAlègre. Les Protestants bretons. Cinq siècles de protestantisme en Bretagne, par Jean-Yves Carluer.
277 - Le rameau dolivier. Source Wikipedia.
278 - Mars Pacifer. Civilisation romaine. Le culte de Mars. Serge Jodra, 2004. http://www.cosmovisions.com
279 - Lédit dAmboise et le rameau dolivier. Catherine de Médicis: Histoire secrète dune querelle de famille De Marcello Simonetta, Patrizia Sirignano.
280 - Les bois sacrés des Celtes et des Germains Jean-Louis Brunaux.
281 - Le dieu Lug. Blog Eclat de Lune.
- Photo - Keltia Magazine Les Mondes Celtes.
- Le dieu celtique Lugus. Sciences de lHomme et Société. Ecole pratique des hautes études.
282 - Triquetra et monade. Blog. Lunivers dUlfin.
283 - Le Vesicae piscis. Source Wikipedia.
284 - Le dieu Ogme. Skáld Wolfsangel - Symboles Païens et Inscriptions Runiques.
285 - La dyade Dagda. Blog de temple de la sorcière.
286 - La déesse Épona. Blog Lunantique.
287 - Le loup dans la culture européenne. Source Wikipedia.
288 - Site DEO MERCURIO. Épona : cest elle la déesse qui soccupe de la protection des chevaux.
289 - Les motifs celtiques - LArbre Celtique.
290 - Esses et palmettes et lyres. Deux éléments fondamentaux du Premier style celtique. Paul-Marie Duval. Publications de lÉcole Française de Rome Année 1989.
291 - Le blog de Paskal. Les motifs celtiques. Arbre de vie. Entrelacs. Esse.
292 - La déesse Déméter. http://www.cosmovisions.com/
293 - Les runes - Wikipédia
294 - Rune par Rune- Futhark. Hathuwolf Harson.
295 - La rune Ehwaz. https://www.nordic-life.org/.
296 - La rune du cheval. Hathuwolf Harson.
297 - Kaunan (ou Kauna, Kaunaz). Source Wikipedia.
298 - Larmure dElhaz. Blog Equinox magie.
299 - Les motifs celtiques - LArbre Celtique.
300 - Le blog de Paskal. Les motifs celtiques. Arbre de vie. Entrelacs. Esse.
301 - Larbre étant celui reliant les 3 mondes. Venceslas Kruta : le Monde des Anciens Celtes Yoran.
302 - Le pilier des Nautes. Source Wikipedia.
303 - Les figures du surnaturel dans la mythologie et le folklore irlandais. Anne-Marie OConnell.
304 - (Fiana ). Les troupes de jeunes hommes et lexpansion indo-européenne. Bernard Sergent. Dialogues dhistoire ancienne Année 2003.
- Photo de la célèbre cruche cérémonielle de Brno. Le monde des anciens celtes. Venceslas Kruta.
305 - Anne dAlègre comtesse de Laval ou les derniers soubresauts du monde féodal. Jacques Salbert La Mayenne : Archéologie, Histoire, supplément n°2, 1992.
306- Christophe 1er dAlègre. Mairie Allègre.
307 - Vie dAntoine du Prat, chevalier, seigneur de Nantouillet, baron de Thiers et de Thoury. Du Prat, Antoine-Théodore (1808-1867).
308 - Anne dAlègre. Les Protestants bretons. Cinq siècles de protestantisme en Bretagne, par Jean-Yves Carluer.
309 - Symboles magiques islandais - Galdrabók - Wikipédia
310 - La symbolique de la clef, liée aux Druides. La religion des Gaulois, tirée des plus pures sources de lantiquité. Tome 2 / . Par le R. P. Dom, religieux bénédictin de la congrégation de S. Maur. Ouvrage enrichi de figures en taille-douce. Tome premier [-second]. Martin, Jacques (1684-1751).
311 - La croix celtique, ou croix nimbée. Lotus. Au cur du symbolisme. www.viking-legends.com. Mythologie Nordique.
312 - Les noeuds Celtiques. Symboles Celtes des temps anciens. www.ancient-symbols.com.
313 - Le mystère des bardes de lîle de Bretagne, ou, La Doctrine des bardes. Adolphe Pictet en 1853.
314 - Llywelyn Sion. Oxford Dictionary of National Biography. Llywelyn Siôn [Llywelyn of Llangewydd] (c.1540c.1615), Welsh language poet and copyist, by Glanmor Williams.
315 - Le Galdrabók (en islandais livre de magie)
316 - Astarstafur - charme d'amour, rune de liaison magique, mythologie nordique
317- Guy XIV de Laval. Françoise de Dinan. Rohan, Jean II. Source Wikipedia.
318 - Guy XIV de Laval aux États de Bretagne. BOURGÈS, André-Yves, « Dossier hagio-historiographique des Rohan (1479) : de Conan à Arthur et de saint Mériadec à saint Judicaël ». 2007, Voir sur internet.
319 - Les macles de Rohan. André-Yves Bourgès. Kaier ar Poher. N°64. Mars 2019.
320 - La charte des usements et des coutumes de la forêt de Brécilien. Cartulaire de labbaye de Redon en Bretagne, Numéro 17. De Aurélien de Courson. Imprimerie Imperiale, 1863 - 760 pages.
321 - Ponthus et la préséance aux Etats de Bretagne. Le roman de Ponthus et Sidoine, Edition critique de Marie-Claude de Crécy. Librairie Droz, 1997 - 458 pages.
322 - Keugant est le Cercle extérieur. Source Wikipedia.
323 - Source Hathuwolf Harson.
324 - Rustre/raute. Le pal - Au Blason des Armoiries. www.blason-armoiries.org
325 - La rune Ingwaz, : https://jardindesdruides.com/products/rune-ingwaz
326 - Origine et signification du symbole Vegvisir. Horde Viking.
328 - La Roue Solaire à 4 axes avec ses 8 branches. Hathuwolf Harson.
329 - Source Hathuwolf Harson. Les symboles païens et inscriptions runiques.
330 - Lotus. Au cur du symbolisme. Les fêtes celtiques. Éditions Ouest-France, 1995.
- Photo de léglise Notre-Dame - Rochefort-en-Terre. Pierre Bastien.
331 - La fête de Lugnasad. https://www.breizh-info.com/.
332 - Fête de Lammas-Day. Wikipedia Anglais.
333 - Fête religieuse celtique. Source Wikipedia.
334 - Le contrat de mariage celte. Blog; Parfums dEncens.
335 - La maison de Laval, 1020-1605, étude historique accompagnée du cartulaire de Laval et de Vitré. Bertrand de Broussillon, Arthur, comte, 1841-1915. Farcy, Paul de, 1840-; Vallée, Eugène. 1895.
336 - Guy XX de Laval. Komárom en Hongrie. Source Wikipedia.
- Portrait de Guy XX. Peinture de Jean Clouet. Musée Condé, Chantilly.
337- François de La Nouë. Source Wikipedia.
338 - François de France. Source Wikipedia.
339 - Guillaume Ier dOrange-Nassau. Source Wikipedia.
340 - Léquipée dAnvers pris le nom de furie française. Source Wikipedia.
341 - Le régiment de Thiercelin à Montbracquet. Le grand dictionnaire historique, ou Le melange curieux de lhistoire sacrée et profane. Castellani Fantoni famiglia. 1744. Université de Turin.
342 - Traduction des vers du poème dHorace. Jean-Claude Meuret.
343 - Horace, Odes, III, 2, 21 sq.. CACOZELIA LATENS: Les Odes sous les Odes. Traduction inédite et commentaires par Jean-Yves MALEUVRE.
344 - Évangile de Luc, chapitre 13, versets 6 à 9. Église Protestante Unie de France.
345 - Évangile selon Marc, 11:12-14 et 11:20-24 et Évangile selon Matthieu, 21:18-22. Source Wikipedia.
346 - Discours moraux ou Satires dHorace. Traduction nouvelle, mise en vers, par M. du Vernet.
347 - LArt Poétique. Premier livre des satires. 8. Epouvantails. Traduction nouvelle en prosodie française par ANDRE WILBAUX 1999.
348 - Le Dieu Priape. Source Wikipedia
349 - Jean IV de Rieux. Source Wikipedia. Portrait de Jean IV de Rieux. Noël Hallé (1711-1781). Domaine public.
350 - La bataille de Saint-Aubin-du-Cormier. Agence Bretagne Presse.
356 - Le Faisceau de licteur. Source Wikipedia.
357- Lhistoire. Source Wikipedia.
358 - Famille Le Sénéchal de Carcado. Source infoBretagne.com.
359 - Le Sénéchal, Michel - Encyclopédie de Brocéliande.
360 - Blason des Sénéchal de Carcado. Maison «Montmorency» - www.didierteffo.fr
361 - Christophe de Poix. Tableau généalogique de la branche de Bretagne.
362 - Les stratégies matrimoniales dans laristocratie. Monique De Saint Martin. Actes de la Recherche en Sciences Sociales Année 1985.
363 - Jean II Le Vayer seigneur de Fouesnel, La seigneurie de Fouesnel. PDF téléchargement sur internet.
364 - Famille de Rosnyvinen Source Wikipedia.
365 - La flèche dans le cur dans la poésie amoureuse et spirituelle du Moyen Âge au XVIIe siècle. Josiane Rieu et Anna Cerbo. Claire Placial.
366 - Bible dOlivétan, livre des Rois, 9,23.
367 - Le bélier de Zeus, appelé Aries, Source Transmutatis. Pascal Noyrigat.
368 - Culhwch ac Olwen ou Mabinogion. Source Wikipedia.
369 - Fables dÉsope / Ésope ; traduction nouvelle illustrée. Gallica. Bnf. Étude de lauteur pour ce livre.
370 - Louis de Sainte-Maure », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de lédition], t. III, p. 553.
371 - Comtesse de Laval, baronne de Vitré. Célébrités protestantes. Le site portail de la généalogie protestante en France.
372 - Anatole Le Braz dans « La légende de la mort en Basse-Bretagne ».
373 - Duval Paul Marie. Deux éléments fondamentaux du Premier style celtique. In: Travaux sur la Gaule (1946-1986). Rome : École Française de Rome, 1989. pp. 561-574. (Publications de lÉcole française de Rome, 116).
374 - La Croix grecque. Source Wikipedia.
- Photo : Conrad Gessner. Le Livre des serpents, 1589. (Bibliothèque centrale du Muséum dHistoire naturelle, Paris).
375 - La légende des dragons en Bretagne. Site officiel de lOffice de Tourisme du Centre Morbihan Communauté.
376 - Le poème de Julien Le Huérou. infoBretagne.com.
377 - La légende arthurienne. Site officiel de lOffice de Tourisme du Centre Morbihan Communauté.
378 - Association du cercle et de la croix sur les croix monumentales de Bretagne. Yves-Pascal Castel.
- Photo. Répartition des croix sur la commune de Saint Marc à Loubaud.
379 - Croix de Puceul - www.didierteffo.fr.
380 - Lancienne église de Saint-Julien-de-Vouvantes. infoBretagne.com.
381 - Jean V de Bretagne. Source Wikipedia.
La croix de lEbaupin de Nozay. Crédit photo : Photographie et restauration réalisées par José Teffo en 2019.
Photo la croix Margnot. Saint-Marc-à-Frongier (Creuse).
Source (*) : on dit, «que de cette montagne on voit Quarante et deux villes.»
382 - Centre de documentation de linventaire du patrimoine culturel.
383 - Saint-Julien-de-Brioude. Source Wikipedia.
384 - Vitré (35). Le Château. Rapport de fouille préventive. Patrice FORGET. Conservateur du Musée de Vitré. Le 2 février 1983.
385 - Saint-Julien à Brioude. Source Wikipedia.
386 - La chapelle Saint-Julien à Chelun. InfoBretagne.com.
387 - Deux cultes de fertilité, un invariant (1770-1855). Michel Nassiet. Annales de Bretagne et des pays de lOuest Année 1993.
388 - Léglise médiévale de Saint-Julien-de-Vouvantes. Thibaut LEHUÉDÉ, doctorant en Histoire médiévale, université de Bretagne Occidentale, Centre de Recherche Bretonne et Celtique. Echanges avec lauteur, février/mars 2021.
389 - Article de la chapelle dAlliance abrite une dévotion vivace Véronique Boisnard pour Ouest-France.
390 - Les jours des Rogations. Source Wikipédia.
391 - Le château de Rochefort-en-Terre.
392 - Rochefort-en-Terre, place forte et cité féodale. Groupe Télégramme. Bretagne .com.
393 - Rochefort en terre. Michel de Galzain.
394 - Renée de Rieux dame de Sainte Maure, marquise de Nesle. https://huguenots-france.org
Planche en couleur - Centre de la France (Ahun), entre 1466 et 1470, atelier dEvrard dEspinques. Compilation arthurienne de Micheau Gonnot en trois volumes réalisée pour Jacques dArmagnac, duc de Nemours. Bnf, Manuscrits, Français 112 (1) fol. 224v© Bibliothèque nationale de France. Document viacite-tapisserie.fr
395 - Le Morte dArthur. Thomas Malory. Edward Hicks. Sir Thomas Malory. Revue belge de Philologie et dHistoire Année 1929.
396 - Atelier dEvrard dEspinques. Centre de la France (Ahun), vers 1475. Jacques dArmagnac.
397 - Le Chevalier au Lion. Source Wikipedia.
398 - Lécrivain et lhistorien du XIIème siècle Wace. Encyclopédie de Brocéliande en ligne.
399 - Le Roman de Brut. Tome 1/ par Wace. gallica.bnf.fr
400 - Le Château de Comper. Source Wikipedia.
401 - Guy XIV de Laval aux États de Bretagne. Encyclopédie de Brocéliande en ligne.
402 - Source Taillandier, Charles Dom (1756). op. cit., p. CLXX (art. CV). Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, composée sur le volume 2. De Pierre-Hyacinthe Morice.
403 - Le château de Joyeuse-Garde.Blog de André Croguennec.
404 - La forêt de Brocéliande. Encyclopédie de Brocéliande en ligne.
405 - Ancien blason de la Maison de Rohan. Wikipedia. Jimmy44.
406 - Le néo-druidisme en Bretagne. Philippe Le Stum / décembre 2016.
407 - La Forêt de Bréchéliant, la fontaine de Bérenton, quelques lieux d\alentour, les principaux personnages qui s\y rapportent : tome second / par Félix Bellamy - Bellamy, Félix (1828-1907).
408 - Histoire de Montfort et des environs / par F.-L.-E. Oresve,... Oresve. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
409 - Francisco Guerrero (1528-1599): Tristes erant apostoli.
- Avec autorisation de publication de la carte postale par LEncyclopédie de Brocéliande.
411 - Chamerolles. Laffaire est dans le Lac mon bon Lancelot. Par Nabum. Bonimenteur de Loire.
412 - Bertrand Dulac, seigneur de Bazoches-les-Gallerandes.
413 - 1440 - 2009 : lhistoire mouvementée de Chamerolles. chateau.chamerolles@loiret.fr
414 - Bertrand du LAC : généalogie par Base collaborative Pierfit.
415 - Louise de Coligny-Châtillon. généalogie par Base collaborative.
416 - François II Lancelot du Lac. Archives départementales du Loiret.
- Photo du Château de Chamerolles? par Olympe. 1850-1899. Médiathèque dOrléans, ICO P 38.
417 - Symboles Païens Germano-Nordiques Bunko broché 1 septembre 2018. De Hathuwolf Harson.
418 - Symboles Païens Germano-Nordiques Bunko broché 1 septembre 2018. De Hathuwolf Harson.
419 - Algiz et Ehwaz, la rune du cheval et sa symbolique décrite par Hathuwolf Harson.
420 - Jean VII, comte de Salm et de Badonviller.
421 - La famille des Rhingraves se convertit à la Réforme. Source Wikipedia.
422 - Anne de Salm. Blog.nancy mariage-protestant-lorraine-essey-renaissance.
423 - Vieux Futhark en trois Oetts. https://www.crystalinks.com/futhark.html
424 - Futhorc ou fuþorc. Runes anglo-saxonnes. Source Wikipedia.
425 - Les quatre points cardinaux. Source blog, les-voies-libres.
426 - Les runes médiévales - En usage du 13ème au 15ème siècle. Source Wikipedia.
427 - Tacite (Germania, 10). La Divination des runes. Source Wikipedia.
428 - Les oeuvres magiques de Henri-Corneille Agrippa.
429- Cen en anglo-saxon. Vieil anglais. Source Wikipedia.
430 - La vision du Temple. Le livre dEzéchiel. Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones.
431 - Ancien Testament. Livres sapientiaux et Ancien Testament. Livres prophétiques. Ancien Testament. Livres sapientiaux et prophétiques. Gallica Bnf.
432 - Le temple de Jérusalem. Les temples protestants français, XVIe-XVIIe siècles. Yves Krumenacker. NUMÉRO SPÉCIAL I | 2011. Le calvinisme et les arts.
433 - Ezéchiel, ou Ézékiel. https://nominis.cef.fr/
434 - Jean Calvin. Musée virtuel du protestantisme.
435 - Théodore de Bèze. Le livre dEzéchiel. Un siècle de publication de la Bible en Europe : la langue des éditions des Textes sacrés (1455-1555). Max ENGAMMARE.
436 - Jean Calvin sur les vingt premiers chapitres des révélations, des Leçons sur le Prophète Ezéchiel. Jean Calvin 1565.
437 - Delaborde en, janvier 1565. Correspondance. Tome VI, 1565. Théodore Bèze. Librairie Droz, 1970 - 336 pages.
438 - Les poèmes runiques. Source Wikipedia.
439 - La rune Kaunan. Nordic Magic Healing. https://www.nordic-life.org/
430 - Les variations de lalphabet viking. Blog La Porte Du Bonheur.
431 - Évolution de la rune dans le vieux Futhark au fil des siècles. https://www.nordic-life.org/nmh/Kaunan.htm
432 - Les runes médiévales. Fafnir Lencyclopédie de la Scandinavie médiévale.
433 - La rune Winjo. Grimoire des Runes.
434 - Lalphabet étrusque. Source Wikipedia.
435 - Le vieil italique. www.omniglot.com
436 - Les runes dalécarliennes.
.