Dimanche 18 juin 1944

Plounéventer

"Keradoret"

Mustang Mk. Ia NA-91 FD532

Codé NM

GO

Plaquette de la cérémonie

GO

RAPPORT D’EVASION DE GORDON BROWN

Secret I.S.9/WEA/2/73/268

Evasion depuis la France

Les renseignements fournis par ce rapport doivent être traités avec confidentialité

Rapport d’évasion du Flight Lieutenant Gordon Brown, 168 Squadron, 84 Group, Tactical Air Force, R.A.F

Date de naissance : 9 décembre 1918

Service dans la R.A.F : 3 ans

O.T.U : N° 41 ( Hawarden)

Unité de conversion : Nil [ou aucune]

Poste au sein de l’équipage : pilote

Profession en temps de paix : ingénieur électricien

Adresse personnelle : 40 Rathnelly Avenue. Toronto. Canada

Type d’appareil, lieu, date et heure du départ :

Mustang 1A. Gatwick. 18 juin 44. 21h16

Où et quand êtes-vous descendu ?

Aux environs de Brest à 23h45.

Qu’avez-vous fait de votre parachute, harnais et gilet de sauvetage ?

Je les ai cachés dans un fossé.

Tous les papiers secrets et l’équipement ont-ils été détruits ?

L’avion s’est écrasé en feu. Les papiers étaient dans la boîte des cartes qui a dû brûler.

Cartes utilisées : France, 1 :250,000 feuillets 7,13,7a et 13a,14.

Le 18 juin 44, ma mission consistait à faire une reconnaissance du tracé du chemin de fer en direction du sud- ouest de Paris à Laval (voir feuillet 14, Y 6947). (French Lambert Zone 1 vY6947.) GO

Nuages bas. Mon second se trouvait avec moi. Nous avons traversé Dieppe à cause de nuages bas à 200 pieds qui ont persisté tout au long du vol. Nous avons atteint Paris à environ 22h30. Les nuages s’étendaient à une altitude de 200 à 3000 pieds, 10/10ths puis se sont éclaircis vers 10 000 pieds quand est apparue une autre couche nuageuse d’une densité de 10/10 th

/au-dessus de Paris

Interrogé par : I.S.9 (W.E.A), 15 août 44

Rapport distribué par le M.I.9 à (voir liste) + annexes B,C,D

Page 2

Flak. Entre dans une zone

nuageuse. Les conditions empirent.

Ordre donné au N°2 (Flight Lieutenant Lewis V.E, Mustang Ia FD562) de rentrer à la base.

Au–dessus de Paris nous avons essuyé un tir léger de flak et je suis entré dans une zone nuageuse où j’ai perdu mon N°2. Les conditions ont empiré et je lui ai donné l’ordre de rentrer à la base, au-dessus de Dieppe et de monter à une altitude de 1 000 pieds pour demander l.146;autorisation de retour. On a gardé le contact radio jusqu’au moment où je l’ai entendu recevoir l’autorisation de rentrer.

Continue seul. La boussole oscille. Touché par la flak.

Au-dessus des nuages j’ai suivi la ligne de chemin de fer et suis descendu en traversant les nuages au-dessus d’une gare de triage. Je ne sais pas où exactement. J’ai essuyé un tir violent de la flak qui m’a touché quelque part au-dessous. Je suis remonté dans les nuages et j’ai pris la direction de la pointe de la plage.

Pas de réponse suite à ma demande pour rentrer. De nouveau gravement touché.

Ma boussole recherchait la position à environ 90° ce qui rendait ma trajectoire quasiment impossible. Je suis monté jusqu’à 13 000 pieds et j’ai demandé l’autorisation de rentrer et bien que j’ai essayé tous les boutons, je n’ai pas obtenu de réponse. J’ai volé tout droit, horizontalement à environ 3 5000 pieds et j’ai reçu tout de suite une forte décharge de flak qui a touché le moteur.

Moteur coupé. Saute en parachute.

Mon moteur a perdu sa puissance et l’avion a piqué et a pris feu. Je ne voyais pas le sol at après avoir tout largué, j’ai sauté à 2 500 pieds à 23h45, près de Brest.

J’ai fait un bon atterrissage au nord-est de Brest à peu près au point Q 9803 (feuillet 7a et 13a), (French Lambert Zone 1 : VQ9803).GO Il faisait très noir. Je n’ai pas vu mon avion se crasher et je n’ai pas entendu où il est tombé.

Le 9 juin 44. Cache le parachute, etc. Evite les habitations.

J’ai découpé mes bottes de vol pour qu’elles ressemblent à des chaussures, j’ai mangé ce qui se trouvait dans ma trousse de secours et j’ai dormi. Plus tard j’ai rencontré un vieil homme mais il ne comprenait pas ou faisait mine de ne pas me comprendre. Je suis tombé sur une fillette d’une dizaine d’années qui s’occupait du bétail. Elle m’a montré sur la carte où je me trouvais. Décide de marcher jusqu’à la pointe de la plage. J’ai décidé de prendre plein Est et j’ai obliqué vers la pointe de la plage. J’étais trempé par la pluie et quand je suis arrivé en vue d’un ensemble de bâtiments agricoles, je me suis légèrement approché d’un bâtiment qui se trouvait un peu à l’écart des autres.

Me fait connaître auprès d’un civil. Obtiens un abri, de la nourriture et des vêtements civils d’éboueur.

J’ai vu un homme, me suis fait connaître auprès de lui et lui ai demandé de m’héberger dans une de ses granges. Il a accepté et m’a demandé si j’avais besoin de vêtements civils. Il en voulait 25 francs et je les ai achetés. J’ai fourré tous mes vêtements dans un puits. Après une nuit de sommeil l’homme m’a procuré un petit déjeuner et j’ai poursuivi ma route.

Le 20 juin 44. Mal de pieds. J’avais très mal aux pieds et j’ai utilisé ma trousse de secours pour me bander les pieds. Je contacte des amis. Après avoir marché quelques heures, j’ai atteint les faubourgs de Pleiber-Christ (feuillet 7, R 4108) (French Lambert Zone 1 VR4108). GO et j’y ai trouvé des amis avec lesquels je suis resté jusqu’à ce que j’entre en contact avec les Forces Américaines le 6 août 44.

 

ANNEXE C I.S.9 (WEA)/2/73/268

Les renseignements suivants ont été fournis par le membre du personnel qui a été rapatrié.

Si les renseignements circulent, il est important que leur source ne soit pas divulguée.

Nom de l’évadé, etc. : J. 9451 F/ Lt Robert Gordon Brown

168 Sqn. 84 Group. T.A.F, R.A.F

Date de l’interrogatoire: 15 août 44

Cartes utilisées : France, 1: 250 000, feuillets 7,13,7a et 13a.

En atteignant les faubourgs de Pleiber-Christ (feuillet 7, R4100) le 20 juin 44 je suis tombé sur un lavoir communal où travaillaient un certain nombre de femmes. Comme j’avais besoin de me raser et de me laver, j’ai demandé à l’une d’elles si je pouvais avoir un rasoir. Il était nécessaire de les rassurer en leur disant que j’étais un aviateur anglais avant qu’elles n’osent me parler. J’ai montré mon insigne de la R.A.F et elles m’ont aussitôt accueilli. La ville était remplie d’Allemands et on m’a dit de me cacher près des lessiveuses pendant qu’elles iraient me chercher un rasoir et de la nourriture.

Après m’être lavé et mangé j’ai dit au revoir à mes amies et me suis remis en route. Je n’avais pas fait quelques pas que l’une des femmes à qui j’avais parlé est venue en courant avec une amie, une institutrice de Morlaix (R4517) (French Lambert Zone 1 vR4517).GO; l’institutrice m’a indiqué comment et où contacter le maquis.

Il fallait que je me rende à Le Relec ( Le Relecq) (R4302) (Plounéour-Ménez) (French Lambert Zone 1 VR4302) GO pour essayer d’entrer en contact indirectement avec le curé. Si j’échouais il fallait que je continue jusqu’à Trediden (qui ne figure pas sur les cartes dont je dispose), un petit hameau sur la route de Quinioualch (W4497), (French Lambert Zone 1 VW4497) GO environ à 7 km plein sud de Le Relec qui était le centre des activités patriotes. Je suis passé par les collines et à l’aide de ma boussole j’ai localisé les endroits dont on m’avait parlé.

Je suis resté aux abords de Le Relec. Là, j’ai montré mon insigne de la R.A.F à un homme. Il était sympathique et intéressé mais il n’a rien fait. Cependant il m’a abrité dans sa grange et m’a donné à manger.

Comme rien ne se concrétisait, j’ai poussé jusqu’à Trediden (le 21 juin). Le sommet des collines et de la lande était clôturé avec des pancartes signalant des mines et il était rempli de pieux anti-planeurs, ce qui m’a obligé à rester sur la route. Quand je suis arrivé à Trediden, j’ai fait la même chose qu’à Le Relec.

Cette fois-ci j’ai eu de la chance et l’homme à qui j’ai parlé m’a dit de me cacher et d’attendre son retour. Plus tard un jeune homme est venu me chercher et m’a emmené jusqu’à chez lui, au village.

On a amené une jeune fille qui m’a interrogé ; elle parlait un peu anglais. On m’a demandé de prouver ma bonne foi et on m’a interrogé de près ; finalement ils ont fini par reconnaître ma bonne foi.

Le lendemain matin le 22 juin on pensait qu’il était dangereux de rester dans le village à cause de la présence de nombreux Allemands qui le traversaient. On m’a donné une bicyclette et on m’a emmené à Grenec (pas noté sur les cartes fournies) à environ 2km au nord-ouest de Le Relec. Là, on m’a présenté à Pierre Le Cheur et on m’a invité à rester chez lui avec sa famille. Ils avaient une pièce secrète au-dessus des étables où j’ai dormi.

J’ai parlé à Pierre et lui ai demandé comment faire pour rentrer en Angleterre. Il a dit qu’il allait se renseigner à Callac (R7495) (French Lambert Zone 1 vR7495)GO où un grand nombre de parachutistes français avaient été largués depuis l’Angleterre ; c’est cette localité que les patriotes tenaient par la force. Ils avaient le projet de construire une piste pour recevoir les Lysanders.

Pierre a envoyé une fille du nom d’Emma à Callac. Elle a connu de véritables péripéties. Les Allemands lui ont confisqué sa bicyclette et elle est tombée aux mains de la gestapo. Après 14 jours elle est quand même revenue, indemne. Elle était porteuse de mauvaises nouvelles. Il y avait eu une bataille acharnée entre les patriotes, la gestapo et les troupes avec de lourdes pertes pour les patriotes qui s’étaient dispersés momentanément. Bientôt ils se reformèrent.

En tout, je suis resté du 22 juin au 13 juillet chez Pierre. Je me suis rendu utile à la ferme et la famille était très gentille avec moi. J’ai laissé à Pierre une attestation à cet effet.

Une femme d’une cinquantaine d’années que tous appelaient Madame résidant à Trediden et qui était à la tête des patriotes du coin, m’a rendu visite le 13 juillet. Elle m’a fourni une carte d’identité (j’avais donné une photo dans ce but parmi celles que j’avais), un laissez-passer allemand en zone côtière et un autre pour pouvoir me déplacer pour aller travailler. Tout a été remis au Major Herbert du I.S.9 (W.E.A). On avait plus au moins décidé de me faire évader vêtu d’un costume d’officier allemand pour lequel je devais me rendre à Laz (feuillet 13,W4168).

Le 14 juillet je suis parti à bicyclette avec Pierre jusqu’à Trediden ; de là, on avait l’intention de se rendre à Laz le lendemain. Cependant, en arrivant on nous a dit que les Allemands menaçaient d’arrêter une centaine d’hommes des villages environnants pour être fusillés, en représailles à la mort de 5 soldats allemands tués par balles. On jugeait qu’il était inenvisageable d’être sur les routes et nous sommes restés à Trediden jusqu’au matin du 15 juillet.

Ce jour-là, avec quelques maquisards je suis allé jusqu’à un champ situé à une dizaine de km où des armes devaient être larguées. J’y ai rencontré un officier français, le Capitaine Labelle (Paul Lebel). Je lui ai soumis mon cas ; il m’a proposé de continuer avec lui jusqu’à Laz d’où il aviserait. Le largage n’a pas eu lieu, bien que l’avion ait effectué des cercles au-dessus du lieu. Aucun feu n’avait été allumé et je doute qu’il ait pu voir nos torches. J’ai rejoint Labelle dans sa voiture et on m’a conduit jusqu’au Q.G des patriotes à Laz.

Le matin du 16 juillet j’ai rencontré le Capitaine Bernard Knox, un officier américain commandant l’équipe Jedburgh Giles. Après avoir écouté mon histoire, Knox a dit qu’il ferait appel à Londres pour demander des instructions me concernant, mais qu’entre-temps je pouvais lui être très utile. Je lui ai dit que lorsque j’étais à Trediden, deux membres des Partisans de la Libération m’avaient rendu visite pour me demander si je voulais transmettre un message en Angleterre. J’ai dicté le message suivant qui devait être envoyé au Q.G de la R.C.A.F : « je me porte bien et suis avec des amis ». Emma est venue plus tard pour me dire qu’il avait été transmis. Parmi les visiteurs j’ai eu le chef du district des Partisans de la Libération qui ensuite a été emmené à Morlaix où il a été torturé et exécuté. La gestapo le soupçonnait depuis longtemps.

Une des discussions que nous avons eues avec Pierre portait sur le piètre assortiment de leurs armes face à l’équipement des Allemands. Ignorant qu’il existait une organisation qui fournissait des armes aux patriotes, j’avais prévu avec Pierre qu’on lui largue du matériel ; je proposais d’en informer les autorités en Angleterre dès mon retour. J’ai dit tout cela à Knox et il a été très sympathique et a fait en sorte que tout se passe comme je l’avais prévu. Pierre a eu son matériel.

J’ai fait partie de l’équipe de Knox composée de lui-même, de Labelle, de l’opérateur de transmission, le Sergeant Gordon Hugh Tack et de moi-même. On circulait toujours en groupe séparé dans le maquis ; on ne donnait pas d’ordres mais on suivait les conseils de Knox. Je me suis chargé du codage et du décodage des signaux et j’ai aidé les missions de reconnaissance en leur proposant des pistes d’atterrissage et des endroits pour le largage.

En ce qui concerne les signaux qui nous parvenaient depuis Londres, ils étaient en Français quand je suis arrivé mais même si Knox et Labelle parlaient Français, ils avaient souvent du mal à les interpréter. Au bout d’un moment on a demandé de les avoir en Anglais, comme ça trois d’entre nous pouvaient participer à l’interprétation. Cela s’est un peu amélioré mais les difficultés persistaient car il était clair que la personne qui les transmettait depuis Londres était Française et qu’elle traduisait du Français en Anglais, ce qui posait problème.

J’ai assisté à plusieurs « comités de réception » du largage des armes et du matériel. Une fois des lumières et des feux ont été allumés et on a entendu un avion. Soudain il a piqué et des mitrailleuses nous ont tirés dessus ; c’était un Ju.88. Manifestement le pilote n’avait pas visé la position car contrairement à ce qu’on pensait, la gestapo n’était pas au courant de l’affaire.

Les Allemands faisaient leur possible pour écraser le Maquis et faisaient appel à la gestapo en uniforme et en civil, à 2 Divisions Para et aux équipages des sous-marins qui étaient en villégiature dans un château près de Chateuneuf du Faou (feuillet 13, W4373) (French Lambert Zone 1 vW4373) GO . Ce château bénéficiait d’une vue imprenable sur la campagne à des km à la ronde et les Allemands l’utilisaient comme tour d’observation.

Pour éviter d’être encerclés par les Allemands on devait changer constamment de position ; il était évident que ce château représentait un réel danger. On a souvent failli être capturés et quand les choses se sont envenimées, j’ai proposé de faire appel à la R.A.F pour s’occuper du château .On a envoyé un signal. Le résultat a été excellent. Il me semble que 2 jours plus tard on a entendu un bombardement à proximité du château. On l’a vu à travers les jumelles.

Le Maquis a envoyé une mission de reconnaissance en force pour constater le résultat. Deux ailes du château avaient été presque rasées. L’une d’elles était encore debout et elle était occupée par les Allemands. La patrouille de reconnaissance a attaqué en force, a tué 17 soldats et a fait quelques prisonniers de guerre. On a envoyé un autre signal à Londres pour les remercier et pour demander que l’opération soit reconduite. Knox et un certain Major Colin Ogden Smith, qui a été tué au cours d’une échauffourée avec les Allemands, (Le 29 juillet, après avoir été dénoncés, ils sont encerclés à la ferme de Kerbozec, à Querrien, puis tués au combat) connaissait le détail des nombreuses atrocités commises par les Allemands.

A cause des conditions difficiles et du risque d’être capturés par la gestapo, on a pensé que mon projet d’évasion ne pouvait aboutir. On m’a dit que le D Day la gestapo avait effectué des rafles considérables parmi les suspects, à tort ou à raison. Peu d’entre eux avaient survécu aux arrestations. Ceci s’appliquait aux zones côtières en particulier et au Finistère en général. La gestapo et les troupes étaient nerveuses et tiraient même sans être provoquées.

La discipline dans le Maquis fut renforcée petit à petit par les chefs, dans le but de combiner les efforts plutôt que d’inciter les Allemands à nous poursuivre pour avoir tué un ou deux de leurs hommes. Néanmoins, les Maquisards avaient tellement envie de tuer des Allemands qu’ils avaient du mal à se contenir.

Je suis resté avec Knox jusqu’au 5 août. A ce moment-là on a appris la percée des Américains. Quand j’ai pu me rendre à Brest en véhicule, j’ai demandé qu’on me transporte pour fuir en perçant les lignes allemandes.

Il s’est avéré qu’un certain S/Ldr Pyh Smith (S.A.S) (Smith PYHn Officier de liaison britannique) devait transmettre un message à un général américain Robert Walker Grow, (6th division blindée) et le 6 août on m’a demandé de le rejoindre. On s’est procuré une ambulance conduite par une fille, G. Willmann, section Auto Saintave 18 rue du 71 ème Régiment d’Infanterie de Saint Brieuc (feuillet 7, S2404). Elle était extraordinairement courageuse et plus tard elle a ignoré les tirs d’obus et les balles des snipers.

On avait prévu de se rendre en véhicule jusqu’à un village en s’approchant au plus près des positions allemandes et de là, le S/Ldr et moi-même devions poursuivre à pieds.

Aux environs de Plabennec on s’est rendu compte que les Américains n’avaient pas avancé autant qu’on le pensait et le combat était si distendu que personne ne savait s’il avait affaire à un ami ou à un ennemi.

Le 6 ou 7 août on a fini par se trouver bloqués dans une colonne blindée américaine mais une crevaison nous a obligés à la quitter. On a mis l’ambulance tout près d’une grange, on l’a camouflée et abandonnée au village à 2 miles au sud-ouest de Plabennec.

Là, on a rencontré une partie d’une colonne blindée américaine commandée par le Lt Rochester qui nous a raconté l’histoire de l’ambulance allemande. Il m’a également dit que les Allemands avaient effectué une contre-offensive et il a suggéré que l’infirmière et moi-même montions dans son véhicule blindé pour avancer. (le S/Ldr était parti la veille pour remplir sa mission).

Quand nous avons atteint des troupes américaines, j’ai parlé à un colonel qui m’a confirmé que les Allemands lui avaient coupé les moyens de communication.

On est restés au Q.G du colonel jusqu’au soir du 7 ou 8 août où on nous a donné des places assises dans une colonne bien escortée de camions vides et d’autres sont allés avec 700 prisonniers de guerre allemands.

Le 9 août on a laissé Melle Willmann à Saint Brieuc et j’ai continué avec le convoi. C’était bizarre d’entendre les acclamations et les huées des villageois et des citadins massés sur notre passage. Je me suis rendu compte que les acclamations étaient destinées aux chauffeurs des véhicules et que les huées et les sifflets l’étaient aux prisonniers de guerre allemands.

Après avoir fait du stop j’ai fini par rejoindre le A.E.A.F le 9 ou 10 août où on a vérifié mon identité. De là, on m’a emmené au 2nd T.A.F où j’ai vu l’Air Commander Geddes (Andrew James Wray Geddes) ainsi qu’un officier de Renseignements. On m’a donné un laisser-passer et j’ai été envoyé au I.S.9 (W.E.A). Avant de quitter le 2nd T.A.F un officier m’a interrogé ; il s’est présenté comme étant l’officier de liaison entre De Gaulle et le Maquis. Il s’intéressait à l’aspect politique du Maquis et à la réaction qui serait probablement la sienne vis-à-vis de la paix.

Traduction du rapport : Véronique Le Sergent Veyrié, ABSA 39-45 - Mars 2015

Merci pour le dossier Escape evasion : Keith Janes - www.escapelines.com

 

 

GO

Nord American NA-91, Mustang Mk. Ia représenté ici appartient au No 170 Squadron RAF en 1943

Nord American NA-91, Mustang Mk. Ia

Constructeur :

Nord American

Type :

Chasseur et chasseur-bombardier monoplace

Variantes :

Mise en vol le :

7 juillet 1940

Equipage :

1

Moteur :

Allison V-1710-39

Puissance :

1220 ch (909 kW)

Envergure :

11, 277 m

Longueur :

9, 83 m

Hauteur :

Poids à vide :

2,717 kg

En charge :

3915 kg

Vitesse maximale :

615 km/h

Plafond :

Rayon d'action :

Armement :

4 Cannons Hispano Mk.II de 20 mm

La première version du chasseur fourni en 150 exemplaires à l'USAAF, furent nommés P-51. Initiallement surnommé "Apache", ce surnom changera progressivement en "Mustang". (La RAF commande en Lend Lease deal, les premiers appareils, il sera nommé Mustang Mk Ia). Les 150 Mustang Mk Ia, NA-91 serial number du FD 418 au FD 567.

Les Mustang Mk Ia, NA-91 étaient équipés avec quatre canon Hispano Mk II au lieu des six mitrailleuses de calibre 50.