Le 8 juin 1944

Lanrelas

"La Bodinais"

B-24H-20-FO - "Sweet Job !" - #42-94927

Codé N6-?

493th BG / 860th BS

 


Agrandir le plan

Photo d'un Consolidated B-24

GO

Nose art Sweet Job !

 

(Pilot) 2Lt. Thomas I. Digges. (EVD).

GO

(CP) 2Lt. Harold W. Bolin. (EVD).

GO

(N) 2Lt. Bernard Burton Koller. (EVD).

GO

(Bdr) 2Lt. Kester D. King. (EVD).

GO

(N) Sgt. Homer L. Smith. (POW).

GO

(TT) T/Sgt. Carmine Thomas Fischetti. (EVD).

GO

(RO) T/Sgt. Ronald Westler “Ron” Reed. (EVD).

GO

(BT) S/Sgt. Anthony Angelo “Tony” Cavestri. (EVD).

GO

(WG) Sgt. Jack Roger Allen. (EVD/KIA).

GO

(TG) Sgt. Thomas Senan McInerney. (EVD/POW).

GO

2Lt. Thomas I. Digges, 2Lt. Bernard B. Koller, 2Lt. Harold W. Bolin, 2Lt. Kester D. King

LANRELAS. Côtes d'Armor. Le jeudi 8 juin 1944. Chute d'un B-24 Liberator Américain au village de la "Bodinais". Appartenant au 493th Bomber Group/860th Bomber Squadron. 8th USAAF.

Très tôt ce matin, dans un brouillard intense, sur la base aérienne Debach près d'Ipswich. Comté du Suffolk, Angleterre, (135 km au nord-est de Londres), les responsables de l'équipage 943 sont convoqués par leur Hiérarchie à un briefing avant mission de bombardement sur le territoire Français occupé. Nous sommes à J+2 de l'opération Overlord et l’intensité des combats est à son comble. Il faut à tout prix soutenir les forces terrestres engagées sur le sol Normand. A cette réunion participe le 2Lt. Thomas Digges appelé ''Tomy ''par ses amis, auquel se joint son copilote le 2Lt. Harold W Bolin. Puis le navigateur en la personne du 2Lt. Bernard B Koller appelé par ses amis ''Barney''. Le bombardier est le 2Lt Kester D King. Le radio est le sergent Ronald W Reed appelé ''Ronnie''. Ces 5 membres d'équipage reçoivent la mission de bombarder tôt ce matin du 8 juin un pont principal enjambant la Loire près de Nantes. Il faut absolument empêcher les forces Allemandes stationnant au sud de cette région de remonter hommes et matériels vers la ligne de front qui s'établit lentement en Normandie. Le B-24 du 2 Lt Digges doit venir se joindre en vol à 14 autres bombardiers de la même unité qui rejoindrons d’autres avions décollant d’autres bases. Au total 42 B-24 et 25 B-17 participerons à cette mission larguant 94 tonnes de bombes. Les dégâts serons importants et la mission atteinte. Le B-24 Liberator est un bombardier lourd propulsé par quatre moteurs Pratt & Whitney ( R 61831665) d’une conception en étoile de 14 cylindres refroidis par air développant une puissance de 1200 chevaux chacun. La longueur totale de l'avion est de 33,52 mètres, sa largeur de 20,47 mètres et une hauteur de 5,37 mètres, pour un poids total 23,700 tonnes dont 3,6 tonnes de bombes (15 bombes de 250 kg). Pour sa défense le B-24 est doté de 10 postes de tirs équipés de mitrailleuses Browning de calibre 50 (12,7 mm). A ces membres d’équipage vont venir se joindre le mécanicien Sergent Carmine T Fischetti que ses amis surnomment Tom. Le mitrailleur de tourelle ventrale sera le Sergent Anthony A. Cavestry surnommé "Tony". Le mitrailleur des sabords sera le Sergent Thomas Senan McInerneyGO lui aussi surnommé "Tom". Le mitrailleur de tourelle avant sera le sergent Homer L Smith. Le poste de tir arrière sera occupé par le sergent Jack R Allen. Tous ces hommes ont reçu une formation accélérée au cours de leurs entraînements aux USA, les besoins de la guerre se faisant sentir. Le 860th Bomber Squadron a vu le jour le 14 septembre 1943 (il sera dissous le 28 août 1945.) Il rejoint la Grande Bretagne le 1er janvier 1944 sur une base provisoire. Il devient opérationnel le 17 avril 1944 lorsqu’il se pose définitivement sur la base de Debach. Il y a 48 heures le Lieutenant Digges et son équipage ont accomplis leur première mission de bombardement dans le cadre de la gigantesque Opération Overlord dans le ciel de Normandie et qui a consisté à arroser de bombes les défenses côtières allemandes. C’est au cours de cette mission que le mitrailleur arrière le sergent Moe attrapera une pneumonie qui lui interdit la mission de ce jour sur Nantes. Il est remplacé par le Sergent Jack Allen.

2Lt. Thomas I. Digges

 

Il est environ 6 heures 30 et tout l’équipage est au complet au pied du bombardier qui contrairement à d’autres avions ne porte pas sur son fuselage avant de dessin (nose art) permettant son identification par ses hommes. Le lieutenant Digges, quelques années après, lors d’une visite en France confirmera bien que son B-24 avait un nom mais qu’il n’était pas encore peint sur son fuselage avant. Il précisera que son avion s’appelait "Shady Lady" et non "Sweet Job". Les dernières consignes données, c’est l’heure de rentrer dans l’avion et d’occuper son poste. Préalablement l’effervescence régnait autour de l’avion. Les artificiers ont rempli la soute à bombes. Les munitions ont été mises en place aux différents postes de tir, 1200 cartouches par mitrailleuse soit un total de 12000 pièces. Les personnels au sol, chacun suivant sa spécialité, se sont affairés à la préparation du vol et à la maintenance des appareils de bord. Non bien sûr sans approvisionner les énormes réservoirs à carburant alimentant les 4 moteurs. Les ordres de la tour de contrôle arrivent dans les écouteurs des pilotes qui donnent leurs dernières consignes à l’équipage tout en mettant en marche les puissants moteurs. Le bombardier vient se positionner dans la file d’attente. Au point fixe, l’avion vibre de toute sa puissance. Le Lieutenant Digges active les manettes et lâche les freins. Le B-24 se libère petit à petit du sol après avoir parcouru les trois quarts de la piste. Le brouillard qui enveloppe la base ne se dissipe pas en ce début de journée. Tout le pilotage de l’avion se fait aux instruments de bord. Le regroupement prévu doit se faire au-dessus de la mer. Malgré les efforts des pilotes du 860th BS le regroupement au-dessus de la Manche ne peut être réalisé, seul l’équipage 943 du Lieutenant Digges se joint à un autre groupe. Les 14 autres avions dispersés un peu partout reçoivent l’ordre de rentrer à leur base. En milieu de Manche les équipages en formation, voient arriver sur leurs flancs les chasseurs d’escorte chargés d’assurer leur protection. La traversée se passe sans incident. Ce n’est pas la même chose quand toute cette armada aérienne approche les côtes Nord de la Bretagne. La défense antiaérienne ennemie se déchaîne. Les tirs sont trop courts heureusement et les obus reconnaissables à leurs petits panaches noirs éclatent bien en dessous. En vue de Nantes l’ordre a été donné à tous les équipages de réduire quelque peu l’altitude et à se préparer au largage des bombes. A une altitude réduite la formation sera plus vulnérable. Il est un peu plus de 8 heures 30 quand la formation arrive en vue de la cible. Les nombreux postes de FlaK (DCA) se déchaînent et visent les avions américains. Des nuages de fumée noire intense dus aux explosions des obus envahissent l’espace aérien. Le B-24 a ouvert sa soute à bombes. Soudain des obus touchent sévèrement un des moteurs qui s’arrête immédiatement. Puis c’est un deuxième. Des éclats traversent la carlingue blessant légèrement 5 membres de l’équipage. Malheureusement, le sergent Smith, mitrailleur avant est sévèrement touché à l’épaule droite. Il saigne abondamment. Immédiatement le lieutenant Koller se porte à son secours et tente de freiner l’hémorragie tandis que le pilote maintient son avion au sein de la formation, malgré les problèmes. Hélas un troisième moteur donne des signes de fatigue. L’avion passe juste au-dessus de la cible. Le lieutenant King manœuvre la poignée de largage sans succès. Rien ne se passe. La cargaison reste à bord. Le lieutenant s’empresse d’appuyer sur le circuit de secours, toujours sans résultat. Le système à sans doute été endommagé par un obus. Immédiatement le pilote décide de décrocher de la formation et de prendre rapidement le chemin de retour le plus court. Très vite il s’aperçoit que son B-24 perd de l’altitude (130 mètres par minute) dû au manque de puissance du dernier moteur valide et aussi au poids de la charge non larguée. Le sergent Reed par radio tante de joindre les autres appareils pour une protection. Personne ne répond à ses appels. Le pilote et le copilote tente de calculer les chances de ramener l’appareil à sa base ou du moins s’approcher des Côtes Anglaises dans l’espoir d’amerrir pour ensuite être récupérés par la Royale Navy. Pour réduire la descente une tentative d’éjection manuelle des bombes est entreprise. Le lieutenant King et le sergent Cavestri se glissent dans la soute et en équilibre au-dessus du vide sur les deux poutrelles métalliques et attendent l’ordre du Lieutenant Digges pour les évacuer manuellement. Le pilote s'efforce de trouver un lieu où les projectiles ne toucheront pas de zone d'habitation. L'ordre est donné, relayé par le lieutenant Koller. Les bombes une à une et rapidement tombent au sol. Les premières sur Guitté, La Chapelle Blanche et Saint Jouan de l'Isle au lieu dit ''Pont des Arches''. Hélas à La Chapelle Blanche, au lieu dit "La Ville Gaston" l'une d'entre-elles frappera une maison où vivaient une femme et son fils, des réfugiés Rennais. Madame Marguerite Le Derff née Chomard sera tuée sur le coup. A l'instant "La Forteresse volante’’ en détresse est à la verticale du bourg de Médréac en Ille et Vilaine, (35 km au nord-est de Rennes), malgré tous les efforts fournis le B-24 ne pourra traverser la Manche.

 

A l'emplacement de ce poteau electrique s'élevait en 1944 la maison de la Ville Gaston où Mme Marguerite Le Derff s'était réfugiée pour fuir Rennes. Le B-24 évacuant ses bombes avant sa chute en laissa une tomber sur la maison malencontreusement a cet endroit tuant cette pauvre femme et pulvérisant sa maison. Aujourd'hui ce lieu n'existe plus sur les cartes. A droite : Cratère de bombe toujours visible.

 

Il est exactement 9 heures. Le Lieutenant Digges se résout à donner l'ordre à tout son équipage de quitter rapidement l'avion tout en respectant un espace de temps entre eux qui permettra de les disperser dans la campagne environnante, les rendant plus difficiles à localiser par l’ennemi. Chaque aviateur s'affaire à enfiler son parachute avec un contrôle réciproque pour vérifier si le Parachute du camarade est bien en place et bien fixé. Le sergent Allen est le premier à se jeter dans le vide. Il sera suivi du mitrailleur McInerney. Ce dernier tombant dans un champ ou pousse du blé près du bois de "L'impérant" en Médréac. Il se trouve à l'écart de toute route. Le sergent Allen quant à lui atterri près d'un chemin de campagne amenant au village de ''Cottrel''. Hélas pour lui les Allemands venus de Médréac à bord de véhicules automobiles l’arrête immédiatement. Le Sergent McInerney se fraye un passage dans le blé, prenant soin de relever les tiges pour dissimuler sa trajectoire. Il n'a pas oublié de récupérer son parachute pour le cacher. Arrivé dans un chemin, un homme et un adolescent lui font signe de la main, le priant de venir vers eux. Il exécute et se retrouve dans la petite ferme de cet agriculteur Monsieur Leforestier. Ce dernier lui procure aussitôt des vêtements civils. Le sergent se change rapidement pendant que son sauveur lui prépare à manger, l'agriculteur repart dans un champ voisin pendant que le sergent prend son repas. C'est alors que les Allemands entre dans la ferme et entreprennent de fouiller les lieux. Un allemand arrive dans la cuisine trouvant cet homme à table. Il lui demande parachutiste ? Où ? le sergent balbutie quelques mots, l’allemand hausse les épaules et repart aussitôt à l'extérieur vers Monsieur Leforestier, qu’il interroge à son tour sans plus de résultat. Les allemands repartent rapidement. C'est un ouf de soulagement qui va entraîner McInerney vers une autre cachette dans un grenier au-dessus de la soue à cochons. Le sergent par la suite sera caché dans des bois environnants. Après quelques jours il souhaitera partir à pied pensant rejoindre les troupes américaines en Normandie. Il sera arrêté par l’ennemi dans la région de Dinard. Le B-24 continue son dernier vol avec toujours aux commandes le Lieutenant Digges. L'avion vient de survoler La Chapelle Blanche puis Saint Jouan de l'Isle et prend la direction de Plumaugat. L'ordre est donné aux aviateurs Bolin,Fischetti et Koler de sauter.

 

2Lt. Harold W. Bolin

 

Ce qu'ils exécutent immédiatement. Le lieutenant Bolin atterrira près du village de "la Bichetiére" et sera caché à la ferme de Saint Maleu proche, le sergent Fischetti près du lieu dit ''La Thézelais''. Ces deux villages sont situés au nord-nord-est de Plumaugat. Le second Lieutenant Barney Koller aura très peur lors de sa descente en parachute. En effet il verra son bombardier faire demi-tour et revenir sur lui. L'avion heureusement tombera au sol bien avant et à une distance le mettant hors d'atteinte. A bord de l'avion le sergent Smith blessé est aidé par le sergent Reed. Ils vont sauter ensemble. Le lieutenant Digges conseille à Smith de se rendre dès son arrivée au sol vu ses blessures. Les deux hommes atterrissent au village de "l'Heume" au nord de Lanrelas. Reed s'affaire à enlever le harnais de son parachute quand ils voient une fermière se diriger vers eux. Entrés dans la cour de la ferme et sachant son camarade en lieu sûr le Sergent Reed prend congé de son ami et part bien vite se cacher. La fermière Madame Menard prend soin du blessé et l'installe confortablement chez elle. Les Allemands en alerte ne tarde pas à récupérer leur deuxième prisonnier. Le lieutenant King et le sergent Cavestri se jettent à leur tour dans le vide. Pour Cavestri, l'arrivée est particulièrement brutale car il arrive dans la ferme de Monsieur François Gervaise (qui assiste à cette scène) au village de "Guillerien". Son parachute s'accrochant au toit d'une grange, le plaquant violemment contre le mur où il s’assomme. Le fermier prend son échelle et escalade rapidement les barreaux pour venir en aide à l'aviateur. Cavestri quitte sa position délicate après avoir repris conscience. Le parachute est vite caché par l’agriculteur. Le lieutenant King quant à lui, atterrit au bord d'un champ à environ 800 m de son camarade, le lieutenant Digges est désormais seul à bord. Lui aussi pense à s'éjecter car le temps presse. Il quitte son avion se jetant à son tour dans le vide. Le bombardier amorce un grand virage sur sa droite survolant les villages de la "Vieux ville", "Beaumont", "Clin Julien", "Le pont du Breuil", "Queloscoet" pour venir s'écraser en bordure d'une route entre les villages du "Châtel" et de la "Bodinais". Il est 9 heures 30. Des résistants récupèrent les aviateurs Bolin, Fischetti et Reed et s'empressent de les cacher dans un grand bois près de Plumaugat. Hélas une personne peu discrète, dévoile l’existence des Américains et il est urgent d’ évacuer vers une autre cachette ces amis venus du ciel. Le 10 juin à 4 heures du matin, les résistants Messieurs Crepel, Gardon et Guinde réveillent les trois aviateurs qui semblent très inquiets de ce réveil matinal. Bolin qui comprend et parle un peu Français rassure ses compagnons et tous ensemble prennent la direction du village de "Bénin" où ils seront accueillis chez madame Janet.

 

 

Le 2Lt. Harold W. Bolin, le T/Sgt. Carmine T. Fischetti; cachés au village de Bénin

 

La maison de Mme Janet - Village du "Bénin" en Plumaugat

 

Mme veuve Janet - Henri Janet

 

Carmine T. Fischetti & André Janet

Mme veuve Janet, Marguerite une voisine, André Janet, Henri Janet, devant à droite Marie Janet la femme d'Henri

 

 

 

Leur cachette sera un abri creusé au fond du jardin. Le lieutenant Digges accompagné de King et Cavestri se retrouvent au "Moulin de Carcafa". Le meunier Monsieur Craboulet les cache et les nourris pendant quelques jours mais le moulin est petit et ce dernier craint pour sa famille. Monsieur Desmier de Ligouyer est contacté. Il habite le château de la Bruyère Saint-Launeuc. Il accepte de prendre en charge les trois Américains. En face de son château, le grand bois sera propice à les cacher. Une toile de tente est plantée dans un trou creusé parmi les arbres. Les voici en sécurité. Les trois enfants de la maison sont tenus à l'écart de ce qui se passe. Madame Desmier prépare les repas pour tout le monde, y compris pour les ''Invités", toutefois le second fils de la maison trouve étrange les nouvelles habitudes de ses parents, un jour il vérifie le contenu du panier. Sa mère le surprend et appelle son mari qui demande à son fils d'oublier ce qu'il a vu et de promettre de n'en parler à personne et que plus tard il lui expliquerait. Le secret sera bien gardé. Quelques jours plus tard la Résistance viendra récupérer les trois aviateurs et les dirigera vers le maquis de Bourgneuf. Ils y resteront jusqu'à l'arrivée des troupes Américaines qui se dirigent sur Brest début août 1944. Toutefois pendant leur séjour dans la région, les aviateurs Américains pourront rencontrer leurs camarades cachés en d’autres lieux. Une entrevue organisée par la résistance locale aura lieu près de l'étang des Loziers. Le lieutenant Koller restera seul après son atterrissage sur le sol de France. Il réussira à changer de vêtements, aidé par des fermiers courageux. Il prendra la direction du sud. Après des jours et des jours de marche, il se retrouvera en Dordogne où il sera recueilli par les hommes d'un maquis. Incorporé au sein de cette troupe il fera plusieurs fois le coup de feu contre l’occupant. Une nuit, un avion venu d'Angleterre en mission se posera et le prendra à son bord avec plusieurs autres soldats des Forces Alliées évadés sur le sol Français. Hélas pour le sergent Allen cette affaire sera dramatique. Prisonnier des allemands, il est à bord d'un camion qui le conduit vers un Stalag en Allemagne. Sur une route, un groupe de 6 spitifire se ruent sur le camion. Allen est tué sur le coup. Les Sergents Smith et McInerney se retrouverons prisonniers dans le même Stalag Luft (camp de prisonnier pour aviateurs) d’où ils ne reviendrons qu’après la fin de la guerre.

 

Rapport d'évasion du second lieutenant Bernard Koller ''Barney'' pour ses amis

 

Navigateur de la ''Forteresse volante" qui s'abattit à "La Bodinais" en Lanrelas le 8 juin 1944. Couché à 23 heures je fus réveillé à une heure du matin pour aller manger. Le briefing (Instructions) se passa comme d’habitude. Tôt le matin nous fument réunis autour de la ''Belle Ombrageuse'' attendant l'heure de démarrage des moteurs une partie du ciel était étoilé mais le brouillard arrivait vers nous. Comme à l'habitude je vérifiais tout mon équipement,vérifiait aussi ma provision d’oxygène puis ma combinaison de vol et mon gilet anti- éclats DCA. Nous décollâmes enfin pour grimper lourdement jusqu'à 12000 pieds (3.600 m), navigateur de cet équipage, je me mis à rechercher d'autres Forteresses déjà parties avant nous en vue de notre regroupement. Je n'en vis pas une seule. Nous tournions sans cesse comme des abeilles autour d'une ruche. Après un temps très long, nous nous sommes accrochés à un autre groupe. Puis direction la Manche. Je voyais des centaines d'avions d'un bout à l'autre du ciel en formation immense comme un grand carré. Tout se passa selon les plans jusqu'au moment ou nous atteignîmes la cible. Le bombardier poussa la poignée de largage des bombes mais elles ne tombèrent pas. Il pressa aussi le circuit de secours mais sans résultat. Il téléphona aussitôt à notre pilote ''Tommy'' qui lui indiqua de tirer de nouveau sur ce circuit, mais impossible, les bombes étaient toujours à bord. Tommy me demanda si il y avait d'autres cibles possibles sur le chemin de retour. Je commençais à regarder mes cartes lorsqu'un ''boum'' terrible envahi l’avion. On aurait dit que quelqu'un avait lancé un gros rocher sur des boites de conserves et puis tout à coup dans l'interphone ''je suis touché, je suis touché''. Je regardais le bombardier, ce n'était pas lui qui avait été atteint. Nous perdions de l'altitude. J'ouvris la porte de la tourelle avant et m'aperçus que Smitty avait été touché mais j'ignorais la gravité de sa blessure. Il avait du sang d'un côté du visage mais semblait plus effrayé que blessé. Je comprenais sa frayeur. Tommy nous dit de mettre nos parachutes au cas ou nous en aurions besoin. J'essayais d'appeler nos petits frères à l'aide (autres avions) le bombardier second lieutenant King retourna essayer de se débarrasser des bombes. Je pensais que nous ne pourrions pas retraverser la Manche à cause du vent debout et de la distance qui nous séparait de la côte. J'aidais Smitty à mettre son parachute et retournai aux trappes de largage pour voir si je pouvais être utile. Tommy ordonna de sauter. Carmino était sûr que nous pouvions rentrer. C'était Tommy qui connaissait le mieux l'état de l'appareil et qui nous avais dit de sauter. Je dis à Carmino de se taire et de sauter. Je fus le sixième à quitter l'avion. Quand mon parachute s'ouvrit ,je remarquai d'autre parachutes ouverts autour de moi mais à distance. Soudain je vis le B-24 faire un tour sur la droite et revenir droit vers moi. Je me sentais impuissant. Je pensais que s'était une manière idiote de mourir écrasé par son propre avion. Le bombardier vira juste devant moi et s'écrasa en une terrible explosion. Une grande colonne de fumée noire et huileuse s'éleva de l'endroit ou l'avion s'était abattu, je vis des gens qui me regardaient descendre. Ils étaient dans une espèce de ferme clôturée, qui est tout à fait typique des fermes Françaises. Je remarquais aussi une région boisée ou je pourrais me réfugier. Je me sentis soulagé en tombant dans un champ labouré. Une sacrée secousse à atterrissage, mais je m'en remis rapidement. Je me débarrassai de mon harnais de parachute et de mon gilet de sauvetage. A mi-route je les cachai dans un fossé. Je me mis à courir à travers un champ et je vis un homme qui courait aussi. De l'avoir vu le premier me donna l'avantage. Je me cachai derrière un arbre et décidais de l'observer. Il avait l'air convenable. Alors je l'appelai, il me serra la main. Il ne put proférer un mot, il ne me sembla pas trop futé, aussi je décidai de fuir au plus vite. Je m'écartais du lieu de l'accident, vers le coin boisé que j'avais remarqué au cours de ma descente.

 

 

 

Il était plus de 9 heures. Je me débarrassai de lourdes bottes de vol pour pouvoir courir plus vite. Je traversai une route empierrée et crus que des gens m'avaient vu pénétrer dans le bois. Je courus encore une demi heure et il me fallut faire une pose. Je m’assis et fis l'inventaire de ce que j'avais. Je me débarrassai de mon couteau de poche au Manche incrusté de nacre. On m'avait dit que des aviateurs avaient été fusillés comme espions pour avoir possédé sur eux des couteaux, si petits fussent t'ils. J'avais mon trousseau de prisonnier de guerre, une carte de France et D'Espagne puis 2000 francs. Je restai allongé attendant calmement que quelqu'un s'approche. J'entendais des oiseaux chanter et voler et à chaque bruit,j'imaginais que quelqu'un était derrière moi. Je restai en place jusqu'à 17 heures, puis je décidai d'explorer les environs et de me diriger vers le Sud-Est. Finalement je sorti du bois,vis la flèche d'une église et décidai de contourner le village. J'étais très méfiant,évitant tout le monde au début . Je vis un homme et son fils qui binaient des choux dans un champ. Je décidai de leur demander un verre d'eau. Je ne savais pas un seul mot de Français, il me fallut utiliser le langage des signes pour me faire comprendre. Le fils rentra chez lui et apporta du cidre. Le père dit au fils de me donner des vêtements civils que je pris en échange de ma combinaison de vol. Il me dit de le suivre à la maison ou sa femme me donna du pain. Tout à coup sa femme qui observait par la fenêtre dit quelque chose à son mari. Il me prit par la main et je le suivis dans une grange pour ensuite franchir une clôture sur l’arrière de la ferme. Je crus que la police allemande me poursuivait déjà. Je courus en un grand demi cercle autour de la ferme et pris l'orientation du sud. A la ferme, la fermière m'avait montré un mouchoir avec les initiales H.W.B. (Second lieutenant Harold Bolin) inscrites dessus, si bien que je sût que le copilote était en sécurité et m'avait précédé. Je ne vis aucune autre trace d'autres membres de notre équipage. J'évitais tout le monde et marchais jusqu'à 22 heures. Ce soir la ,je décidai de dormir dans un fossé sous un arbre. Il se mit à pleuvoir et il plut toute la nuit. L'arbre m'abrita un certain temps. Il commençait à faire froid. Je pensai à me rendre, au moins je serai au chaud quelque part et j'aurai à manger. Vers 4 heures du matin, je décidai de marcher pour conserver ma chaleur. Il faisait encore nuit noire. Malgré tout je restai dans les champs et dissimulé. Je marchai jusqu'à environ 10 heures et m’arrêtai dans une ferme ou je demandais à une femme si je pouvais dormir dans la grange. Elle me dit ''d'accord'', je dormis environ une heure quand arriva un homme qui me fit signe de prendre la route. Je marchai jusqu'à 18 heures et m’arrêtai pour demander quelque chose à manger. Une femme m'apporta quelque chose qui ressemblait à un torchon de mailles verdâtres et sale. Il y avait du beurre dessus. Ça avait le goût de ce à quoi cela ressemblait. Elle me donna aussi du cidre. J'appris plus tard que cette nourriture particulière était un grand régal là-bas, et était faite de galettes aux œufs. J'ai ensuite marché jusqu'au soir,et résolus de dormir encore dans un fossé. Pluie, pluie, pluie toujours et il faisait très froid. J'étais résolus à me glisser sous la première meule de paille que je rencontrerai par la suite pour récupérer un peu. Ce que je fis jusqu'à l'aube et ensuite je repris ma marche vers le sud. Arrêt pour chercher à manger. Une dame me donna du pain. Elle me dit de ne pas aller par là, elle me faisait les gestes d'un tireur. Je décidai pourtant de partir dans cette direction. J'avais toujours froid. J'étais trempé et très fatigué. Je n'avais dormi que deux heures ces trois derniers jours. Je repris la route. les champs étaient trop mouillés. J'arrivai à un virage et vis une sentinelle allemande en face d'un immeuble avec son fusil à l'épaule. Mon cœur se serra. Elle me vit et donc pour ne pas attirer son attention il me fallut continuer à marcher vers elle. Je passai devant ce soldat. Il ne se douta de rien. Dans l'immeuble en face d'autres allemands, dans un bureau téléphonaient. Je pris la première route sur ma droite pour sortir de la au plus vite. Je vis trois autres allemands en vélo, apparemment en patrouille. Je passai devant eux. Je pris la route suivante et encore une autre à gauche pour sortit de la ville. Je vis deux allemands debout prés de deux tentes individuelles vertes ,allumant leurs cigarettes. Mon cœur battait si fort que je pensais qu'il l'entendrait à quelques mètres de distance. Je quittai enfin la ville, très fatigué. Je cherchai un lieu pour passer la nuit au sec. Je vis une soue à cochon vide, mais je préférai voir avant les fermiers. Je m'assis dans un fossé en attendant qu'ils rentrent à leur ferme. Rentrant, ils se dirigèrent vers moi. Ils avaient un chien. Je préférai reprendre ma route. Plus loin, je vis un homme et son fils qui labouraient leur champ. Je leur demandai à manger. Ils m’emmenèrent chez eux et me donnèrent de la soupe de pain. Elle était très bonne. Ils avaient un foyer chaud, descendirent un lit du grenier et me dirent de dormir dans leur cuisine. Extrêmement fatigué je m'endormis aussitôt. Le lendemain matin, je leur demandai un miroir pour me raser. C'était un dimanche et le fermier me dit qu'il devait se rendre à la messe. Je m'en allais. Je ne faisais confiance à personne. Je continuai mon chemin vers le sud pendant un certain temps. Une patrouille allemande camouflée de branchages me dépassa. J'aurais bien aimé être en voiture mais surtout pas avec eux. J'étais fatigué par cette longue marche à pied. Des tas de gens marchaient le dimanche, aussi je restai sur de petits chemins faisant en sorte de ne rencontrer personne. Ce jour la j'ai marché jusqu'à la tombée de la nuit. Je fus demander un peu de nourriture dans une maison. L'homme me donna du pain. Je lui demandai si je pouvais dormir dans sa grange. Il me dit oui et me donna une couverture. Vers 23 heures il vint me chercher et me dit de venir dans sa maison. Il me donna à manger une soupe de pain et de lait, très bonne. Il me dit qu'il était dans la DCA Française jusqu'en 1940. Il avait travaillé en Allemagne mais il avait plus de 40 ans alors il avait été libéré. Son beau frère était prisonnier en Allemagne depuis 3 ans. Il me donna un petit déjeuner le lendemain matin. Je traversai un champ, quand soudain un Messerschmitt 109 passa au dessus de moi, très bas.

 

 

 

J'aperçus le pilote dans son cockpit. Ensuite je traversais une foret toute la journée, le soir je recherchais ou loger pour la nuit. Un homme m'indiqua une grange. Je grimpais à une échelle quand soudain un autre homme me dit de déguerpir, je demandai à un autre fermier. Il me dit non. Je marchais encore et encore et je vis dans la pénombre un homme auquel je demandai de dormir dans une meule de foin. Il m'accorda cette autorisation. Il faisait très froid. J'étais fatigué et affamé. Je me levai à l'aube et repris ma route, toujours au sud, j'avais des ampoules aux pieds qui me faisaient souffrir. Le soleil se montra enfin mais je me trouvais déprimé me demandant combien cela encore durerai t'il. En soirée je demandai à un homme un peu de nourriture. Il me donna de la soupe de pois ou l'on retrouvait tout même les cosses. Cet homme me dit que les allemands étaient à 3 km. Il avait peur de me laisser dormir dans sa grange. Il finit par accepter. Les chevaux de l'écurie voisine s’agitèrent toute la nuit me rendant un sommeil difficile. Je parti au matin et je continuai mon parcours jusqu'à 3 heures de l’après midi. Je cherchai de la nourriture. Une femme qui ressemblait à Jeanne Burton me donna une omelette très bonne. Elle me donna du pain et mit un œuf dans ma poche. Arrivé près de la Loire, je trouvais le fleuve très grand. Ne sachant pas nager il n'était pas question de le traverser ainsi. Je décidai de traverser en passant sur un pont. J'arrivai dans une petite ville ou je rejoignis un autre bras du fleuve. Le pont avait été détruit par les bombes. Mon cœur se serra. Sorti de la ville ,je m'assis sur la rive. J'étais très abattu. Je vis un homme qui remontait le fleuve dans une barque. Je l'appelai. Il me fit traverser. Je me dis que j'avais eus de la chance. La nuit suivante, je dormis dans une grange. Je mis ma veste sur ma tête pour ne pas avoir de foin sur moi. J'avais un orteil infecté à cause de mes ampoules. La journée suivante je marchai toute la journée malgré mes douleurs aux pieds. J’aperçus un barrage de ballons au dessus d'une ville industrielle. Le soir une dame aimable me fit une omelette de 6 œufs. Affamé je lui en redemandais. Elle accepta et m'en refit une autre. Elle dut penser que j'étais un goinfre. A ce stade je me posais la question de savoir s'il existait un réseau d'aide aux aviateurs évadés. Comment avais je donc été si longtemps sans contacter personne. Il me fallait continuer à marcher. Pas d'autre solution. Je traversai une ville et je vis un soldat en vélo qui s’arrêtait devant un magasin. Il mit son casque sur la selle. Je passai prés du vélo et je fût tenté de le balancer puis de m'enfuir, rien que pour rire. Mais je n'aurais peut être pas rit bien longtemps. Je me demandais comment ils pouvaient faire pour ne pas me reconnaître. Je pris la direction du sud-est. Il me fallut me reposer souvent. Voila plusieurs jours que mon évasion avait commencé. Mes jambes devenaient terriblement raides. J'aime bien voyager mais pas sur un aussi long chemin. Une dame me donna du pain et du fromage moisi. J'avais détesté. Je vis des avions P-47 qui bombardaient à l'horizon. Sans doute un train. Ça me plaisait beaucoup de les voir voler par ici. Ça me donnait le sentiment que ça vaut le coup de continuer la lutte. Marche. Marche. Marche. Je suis ensuite passé devant un hôpital couvert de croix rouges partout. Il y avait des tourelles antiaériennes de chaque côté. De cet hôpital sortirent des camions chargés de soldats. Il y avait aussi des femmes. Qu'est ce que ces femmes faisaient sur ces camions ? Elles n'avaient pas d'uniformes. Je descendis une côte et pris ensuite un grand virage. Des gens attendaient qu'un train passe au passage à niveau. Ils me virent. Il fallait que je traverse absolument. Malgré tout j'attendis que ce train militaire soit passé. Les soldats allemands avaient l'air très fatigués. Ils étaient assis sur des bottes de paille dans des wagons de marchandises portes ouvertes. La plupart blonds et jeunes. Ils avaient un équipement parfait. Simplement un tas de jeunes idiots en route vers la mort. Pourquoi continuent t'ils à se battre alors qu'il savent bien qu'il vont prendre une sacrée raclée. Mais savent t'ils seulement qu'ils sont déjà perdants. Quelle connerie que cette guerre. Des Français les saluaient de la main. Je leur fis signe aussi. S'ils savaient qu'un Américain les saluait. Quelle farce peut être la vie parfois....

Après avoir marché encore 14 jours de l'aube au crépuscule, je souhaitais poser un peu dans une ferme et aussi trouver à manger. J'avais déjà parcouru 400 km depuis mon arrivée sur le sol Français. J'y ajouterai plusieurs dizaines de kilomètres en plus vus le nombre de contournement des villes ou j'étais passé. Une jeune femme me dit quelle devait demander la permission pour me donner à manger. Elle demanda à sa grand mère qui répondit positivement. J'attendais puis je pus manger de la soupe dans cette famille. Un foyer Français typique. Tout le monde parlait à la fois en faisant tous ''gloup''. On jetait des morceau par terre pour les chiens et les chats. Le pain se présente en grandes miches rondes de 4 kg. Tout le monde à son couteau et se coupe une tranche. Une jeune femme était muette mais de temps en temps poussait des cris qui me donnaient la chair de poule. Une autre n’arrêtait pas de jacasser. Huguette, la première femme à qui je m'adressais me dit de passer la nuit chez eux et que le lendemain son père irait chercher un Anglais et un Français qui étaient censés être mes ''camarades''. Je passai la nuit là et le lendemain je restais planté la jusqu'à la fin de l’après midi. Un camion arriva dans la cour avec à son bord plusieurs Français qui venaient me chercher. Je croyais enfin que l'on allait me faire passer en Espagne. J'avais trouvé la résistance. Tout irait bien à présent. Soudain les Français braquèrent leur mitraillette et leurs pistolets en direction d'une voiture qui arrivait sur le chemin de la ferme. Je pensais que c'était une voiture Allemande. Mais non ce n'était que le boucher. Après son départ tout le monde était soulagé l’arrière du camion était recouvert d'une bâche sous laquelle tout le monde se cachait. L’anglais s'appelait Mike et il avait l'air très craintif. C'était un petit bonhomme maigrichon. Les Français aussi avaient peur. Nous roulâmes longtemps et lorsque nous nous arrêtâmes nous étions au cœur d'une forêt. Je descendis du camion et à ma surprise je rencontrai deux Américains. Ils me demandèrent quand j'avais été abattu je leur répondit le 8 juin. Et vous. Quand ? Le 5 mars. Je commençai à me rendre compte qu'il ne serait pas facile de sortir de France et de rejoindre l’Angleterre. Donc Jack, Norman, Mike (448BG/715BS (B-24) 42-100430. S/Sgt Jack M Garrett, S/Sgt Norman C Benson), et moi parlions la même langue, çà me faisait plaisir de les voir. J’étais très fatigué de parler avec juste deux mots de Français et de terminer la conversation avec mes mains. Nous serrâmes tous la main des Français. Norm et Jack venaient de rejoindre le groupe en même temps que moi. Le chef de ce petit groupe de résistants s'appelait René. C'était un gars de petite taille à moitié chauve et trapu. Il ne savait pas un traître mot d’Anglais. Il y avait aussi Emile qui avait été maire d'une ville importante dans les environs et il faisait parti de la résistance depuis le début. Il avait fait passer les Pyrénées à 18 américains mais il nous dit que c'était très dangereux, surtout que depuis mai les Allemands avaient triplé leurs gardes. C’était compréhensible et nous nous résolûmes d'attendre. Il nous dit que les allemands fusillaient les Français et les aviateurs Américains étaient envoyés dans des camps en Allemagne mais parfois aussi étaient passés par les armes. Emile parlait Anglais avec un accent. Il avait étudié à Cambridge. Puis il y avait Jacky, un brave type, très grand, bien bâti, très nerveux, fumeur invétéré. Plus tard il me dit qu'il s’installera en Amérique comme fermier. Son père était fermier et que s'était sa vocation aussi à cause du manque de possibilités dans son pays. Je lui dit qu’il y avait beaucoup de Français au Québec et à la Nouvelle Orléans. Il y avait aussi Max. C’était un sergent de l'armée française. Il s'était évadé d'un camp de concentration. Il était gait et très athlétique. Ses connaissance en Anglais se résumaient à ''Get up'' Shut up, Al Capone, Chicago. Pierre était un jeune homme sérieux d'environ 18 ans. Un jour lui et moi attrapâmes des visiteurs trop curieux alors que nous ramassions du bois. René les interrogea puis les relâcha le lendemain. Le premier soir de notre arrivée, Emile nous demanda si nous voulions voir sauter un train. Nous répondions d’accord. Nous nous installèrent dans la Citroën Traction Avant, les autres dans des camions. Au lieu de passer en Espagne avec le réseau clandestin nous voilà avec une bande de saboteurs. Quelle vie !

Ils donnèrent à Norm, Jack et moi un mitraillette Sten. Les balles sont un peu plus petites que le calibre 45 et le chargeur contient 28 balles. Nous étions sensés protéger René, tandis qu'il installait le fil entre la dynamo et les pains de dynamite. Ils s'étaient arrangés pour avoir les horaires du train. Une locomotive arriva seule en haletant. Elle était sur la mauvaise voie. Il faisait nuit noire. Nous étions tous allongés derrière un petit talus, attendant le train. Nous entendîmes tout d'un coup des moteurs d’avions. Un avion passa au dessus de nous et lança des fusées jaunes. C’était un avertissement pour que les gens de la ville proche se sauvent au plus vite. Cet avion revint et cette fois ci lâcha des fusées blanches. Le reste des avions arriva et lâcha ses bombes. La terre tremblait et grondait. Les avions s'en allèrent et tout redevint calme. Nous attendîmes longtemps. Il faisait très froid. Enfin le train arriva mais le détonateur ne fonctionna pas, si bien que rien ne se produisit. Après j'eus une grande peur ne sachant ce qui allait suivre. Nous rentrâmes à toute vitesse par des chemins détournés. La traction tomba en panne. Quelle tuile ! Si les Allemands empruntaient cette route nous pouvions dire adieu au monde. Le camion nous remorqua jusqu'au camp. Les résistants dormaient le jour et opéraient la nuit. Il ne voulurent pas de nous pour la mission suivante. Un gendarme arriva au camp. Il s'appelait Robert et venait de la ville voisine ou il était chargé de la garde à la prison. Il vint donner le double des clés de cette prison au groupe de résistants. Ce groupe dans les jours suivants libéra ainsi plus de 400 prisonniers politiques. Les prisonniers eurent peur de sortir au début de l'intervention car ils pensèrent à un piège. Ils pensaient que les Allemands les abattraient tous. Deux soirées plus tard nous avons déménagé dans une autre foret. Il fallait changer souvent d'endroit pour que nous ne soyons repérés. L'abri des maquisards étaient fait de tentes coupées dans de la toile de parachute. Ils ne séjournaient jamais dans des maisons car en cas d'attaque ils ne pourraient se sauver. Dans les bois ce serait plus facile de s'éparpiller et disparaître. Mike, Norm, Jack et moi dormions sous la même tente. Nous avions une couverture dessus et une en dessous. Mike était très nerveux et la nuit il allumait une cigarette toute les demi heures. Jack avait des démangeaisons et il se grattait comme un chien qui a des puces. En cas d'alerte nous devions nous enfuir à travers bois. Le signal était deux coups de feu. Nous dormions tout habillé pour conserver la chaleur le plus possible et être prêt en cas ou il faudrait fuir. Il n'y avait pas assez d'armes pour tout le monde. Un soir on fit une ronde de surveillance dans la foret nous étions les 3 américains plus le cuisinier. N'ayant rien remarqué nous rentrâmes au camp. Il pleuvait beaucoup,nous étions trempés et il faisait très froid. La pluie traversait nos tentes improvisées. Un jour il tuèrent un mouton. Il fallait bien manger. Nous eûmes du ragoût jusqu'à épuisement. Un soir vers 8 heures 30, Emile nous dit que nous allions faire un coup de main. Il nous dit qu'il y aurait du danger. Il leur dit que nous devions être prêt à tout. On me donna un vieux fusil de l'Armée Française. Il était sale et rouillé et ne pouvait contenir qu'une seule balle dans son magasin. Jack avait une Sten Nous avions roulé jusqu'à minuit, puis on descendit du camion. Silencieusement on approcha d'un pont routier qui enjambait une voie ferrée. Nous descendîmes en bas de ce pont quand soudain un chien se mit à aboyer. Nous avons pensé à une patrouille allemande. Norm et moi nous devions nous asseoir de chaque côté de ce pont, interdisant son accès. La consigne était de descendre tout celui qui se présenterait. J’étais assis sur le rebord droit de ce pont. J’essayais de voir de l'autre côté et aussi vers l’horizon ou je distinguais des talus. Chaque fois qu'une brindille bougeait, je croyais qu'une patrouille ennemie arrivait, parfois je crois que ces minutes furent les plus dures de ma vie. Il faisait bien noir sous les nuages avec un clair de lune de temps en temps. Toujours l'attente sur le qui vive. Les autres gars installaient le plastic sur les voies. Nous devions attendre jusqu'à 5 heures. Si aucun train n'arrivait nous devions faire sauter les rails. Après avoir attendu une bonne demi heure, on entendit au loin un train qui venait vers nous. Il lança un coup de sifflet. Il approcha de nous, la locomotive soufflait et haletait comme si elle tirait un lourd chargement. On voyait sa lanterne. Je courus me jeter derrière un remblais. Je venais tout juste de me mettre à plat ventre qu'une terrible explosion se fit entendre.

Une flamme immense se projeta en l’air. La chaudière avait dû éclater. La locomotive avait déraillé et les deux premiers wagons étaient en pièces détachées. On entendait des morceaux métalliques qui retombaient sur le sol. Le remblais nous protégeais. Nous sautâmes vite dans le camion et partîmes feux éteints. Nous étions sur nos gardes à chaque petit village que nous traversions au cas ou les allemands auraient barré les routes. Le gars à l'avant du camion avait des grenades toutes prêtes. Au loin derrière, nous aperçûmes les phares d'une voiture. Nous avons pensé aux allemands, ce qui était sans doute le cas. On réussit à les semer malgré l'absence de phares allumés sur notre camion. Nous suivions les routes de l’arrière pays pour éviter de mauvaises rencontres. Mais...Enfin nous arrivâmes au camp. Un café et un peu de pain puis direction le tas de foin proche qui nous servait de lit. Le lendemain nous essayâmes nos armes et mon vieux fusil. On tirait sur une cible placée de l'autre côté du vallon, la moitié des balles ne partaient pas. J’imagine la situation car hier nous avions les mêmes armes et les mêmes cartouches. Si l' ennemi nous avait engagé le combat. C’est encore le destin qui dirige cela dans nos vies. Deux jours plus tard on se joignit à un autre groupe de maquisards. Le commandant s'appelait Jacques, René était son adjoint. Le camp était divisé en deux groupes. Nous les Américains nous étions avec Jacques. On reçu un nouveau cuisinier Robert, c'était un homme brave et qui ne rechignait pas aux taches les plus dures. Il se promenait avec sa mitraillette au milieu de la rue visible comme la Lady Godiva. Nous les américains nous avions le réflexe simple de nous protéger de tirs éventuels. Il était dit qu'il était mercenaire auparavant. Il avait reçu une balle dans l'épaule. Il lui manquait un doigt, il nous disait que c'était une balle qui le lui avait enlevé. Sa femme que nous avions rencontré nous avait dit qu'il avait été sectionné par une faucheuse. Il avait un tatouage sur le dos. Un Senor et sa Senorita. Sans doute un trophée du temps passé. Notre nouveau commandant était excellent. Jacques était ancien officier artilleur de l'Armée Française. Il s'était évadé d'une geôle Allemande, était passé en Espagne ou arrêté il y passa 16 mois en prison. Il regagna finalement l'Angleterre où on le forma au sabotage. Il fût de nouveau parachuté sur la France. Ensuite j'ai rencontré le ''Toubib'' un étudiant en médecine qui avait interrompu ses études du fait de la guerre. Il fut reconnu par nous tous comme médecin du groupe. C'était un gars très intelligent. Cela faisait plus de 45 jours que j'étais en France et je n'avais pas pu obtenir de brosse à dents. Le toubib m'en procura une. Il y avait aussi Antoine, toujours entrain de blaguer. Il faisait tout ce qu'il pouvait pour nous. On installât notre nouveau campement au pied d'un ravin ou coulait une source y avait aussi un lac à une centaine de mètres de nous. Nous allions nous y baigner. J’ai toujours le souvenir de notre première nuit en ce lieu, il plut pendant 10 heures sans arrêt. Nous n'avions plus le moral. Un jour j'étais parti avec Mike chercher du bois. Soudain il poussa un cri et mis la mais sur sa poitrine en s’écroulant sur le sol. Il faisait une crise cardiaque. Il avait du mal à respirer. Je courus chercher René et le toubib. On le mis dans une couverture pour le transporter et il fût dirigé vers un hôpital clandestin dans un coma profond. Mike était Anglais et officier de la marine de Commerce. En 1942 il fut rescapé d'un naufrage devant Dieppe. Récupéré par des pêcheurs Français il fut remis aux allemands qui le mirent en prison à Cologne. Il s'évada et rejoignit la France après mille péripéties où il rencontra le groupe de résistants. Mike avait 42 ans mais il en faisait 60, il revint avec nous après plus d'une semaine de soin. Le médecin lui dit qu'il ne fallait plus boire d'alcool n'y fumer. Mais il ne compris rien.

Dans ce camp le 14 juillet nous fêtâmes la Prise de la Bastille. (Comme notre 4 juillet aux USA). Ce fût aussi le jour où Herb et Bill arrivèrent au camp. Ils avaient été abattus le 31 décembre et ils étaient toujours là. Ils décidèrent de rester avec nous. Notre groupe ainsi s’agrandissait. Un jour il fallut aller dans une ville pour l’approvisionnement. On en profita pour sectionner les câbles téléphoniques à la Poste. Le camion était rempli de pâtes, de vin et d'un tas d'autres trucs. Nous primes la direction de notre campement. Ces jours là il avait tellement plut que nous décidâmes de nous installer dans un château. Nos chambres étaient vastes. C’était une grosse propriété. Les jours suivants nous avons a quelques kilomètres barré la route avec des arbres ceci pour tendre une embuscade aux allemands. Nous avions prit soin d'être bien éloigné du château. Nous étions prés du Village de Javerlhac, (Dordogne) en ce 24 juillet 1944. La bataille fût terrible. Nous avons perdu cinq hommes tués tandis que les allemands relevèrent une trentaine de mort dont un français capitaine de la milice. Nous avions lu cela dans le journal les jours suivants. Un des nôtres se tua accidentellement avec son arme. Un groupe de maquisard avaient arrêté un membre de la Gestapo. Il fut interrogé. Ne voulant rien dire il fut exécuté. Un autre Américain vint nous rejoindre. Il s'appelait Joe. Son B-26 venait d’être abattu maintenant nous étions 6. Nous envisagions de tenter de rentrer en Angleterre coûte que coûte. Jacques nous emmena Norm et moi à une cinquantaine de kilomètres de notre camp rencontrer un capitaine français et un commandant américain le major parachutiste Joe qui avait quelque temps avant été parachuté dans la région pour coordonner les parachutages d’approvisionnement. Il connaissait la pays par cœur et nous déconseilla fortement de tenter de rentrer en Angleterre. Nous décidâmes de rester dans la région mais nous avions choisi de quitter le maquis devenu trop dangereux. Nous fûmes hébergés dans une ferme abandonnée dans un lieu entouré de bois. Il s’avéra que 5 américains nous avaient précédé dans ce lieu. Nous fûmes donc onze à vivre dans cet endroit isolé. Ces masures appartenaient à un fermier que nous appelâmes ''The Propriétor''. Il fit tout ce qu'il pouvait pour nous. Nous possédions de l'argent français pour faire quelques achats dans le coin mais ces fermiers nous firent de nombreux dons. Nous allions discrètement un par un chercher du pain à 5 km. Nous vécûmes là un mois. Un matin le Commandant Joe vint nous voir. Il nous appris une nouvelle presque impossible à croire. Nous allions enfin partir vers l'Angleterre. En effet nous devions nous rendre sur un aérodrome dans une grande ville proche où un avion devait venir nous chercher, (aérodrome d’Angoulême?). Cet aérodrome abandonné par les allemands ne fut par détruit. Des français rallongèrent la piste pour que notre avion puisse se poser. La nuit venue nous nous sommes rendus sur cet aérodrome pour attendre notre avion. L'attente fût longue. Nous étions avec d'autres compatriotes, des anglais, des canadiens, des Néo zélandais et bien d’autres. En fin de nuit on entendit enfin le bruit des moteurs. L'avion se posa. L'embarquement fut très rapide pendant que l'on faisait les pleins en carburant. Nous décollâmes et le lendemain un jour nouveau s'ouvrit à nous sur le sol Anglais.

Second Lieutenant Barney Koller. 1944

 

 

Témoignage de Monsieur Crepel de Plumaugat, résistant pendant la Seconde Guerre Mondiale. Lorsque l'avion s'écrasa, nous étions au village de "Queloscouet" à écouter la radio de Londres, dans l'attente d'un parachutage de matériels qui était prévu pour les jours suivants. Les aviateurs avaient sauté car nous avions été prévenus de venir voir ce qui se passait prés de nous. Nous voyions leurs parachutes blancs ouverts, dispersés dans le ciel. L’avion venait de Plumaugat et passa aussi sur Lanrelas. Il perdait beaucoup d’altitude. Arrivé au dessus du pont du Breuil, il fit demi tour pour venir ensuite s'écraser au village de la "Bodinais". Suite à cet événement, nous sommes revenus sur Plumaugat en récupérant au passage un aviateur qui avait attéri au village de "l'Heume". Par la suite avec Louis Gallais, Gardon et Guinde nous avons récupéré deux autres membres de cet équipage, Fischetti et Bolin. Le premier avait attéri au sud du village de la "Thézelais", (endroit du terrain des sports actuel), Bolin avait trouvé refuge dans une ferme à "Saint-Maleu". Nous leur fîmes une cache dans le bois de Plumaugat. Hélas le soir même nous apprenions que beaucoup de gens de la région connaissaient la cachette des Américains. Nous décidâmes de leur trouver une nouvelle cache plus sure. Madame Janet qui tenait un café au village de "Bénin" accepta de prendre en charge nos trois ''colis''. 

 

 

GO

Mes souvenirs du crash sont entiers. Je suis allé sur l’impact tres rapidement et je me souviens que des balles de gros calibre explosaient autour de nous sans nous effrayer, j’avais neuf ans. Pour la suite c’est plus diffus. Je n’étais pas dans la

confidence des “aviateurs” cachés. Ce n’est qu’à la fin de leur séjour que nous, les enfants, les avons rencontrés. Ils étaient tous les trois habillés de costumes coupés dans un même tissus lequel avait été dérobé aux allemands à St Meen le Grand.

Témoignage de M. Michel Crespel en novembre 2013.

 

 
GO
GO
Maisons du village de la "Chapelle Bénin"
Mme Gardon avec les trois américains
Devant le fils Guinde, Mme Crespel, M. Gerdon, derrière Mme Crespel, Fischetti
GO
Mme Gardon & M. Gardon
Mme Guinde (a l'extrême gauche et à droite) M. Guinde

Fils Guinde, M. Guinde, M. Crespel et son fils
A gauche à l'arrière : Mme Guinde, Marie Janet, Mme veuve Janet, Mme Crespel
Melle Marguerite Biou, amie de Mme Janet
Melle Marie Hazard, Gibauvet, amies de Mme Janet

 

 

Près de son café dans un champ elle avait fait construire bien avant un abri en prévision d'éventuels bombardements. Elle y dissimulera les trois aviateurs. Pour faire ce changement de cache Gardon, Guinde et moi étions allés les chercher vers 4 heures du matin. Quelle ne fut pas leur surprise de nous voir venir les réveiller à cette heure. Que pouvaient ils penser ? Fischetti parlait un peu Français. Il rassura ses compagnons et leur expliqua qu'ils devaient partir pour un autre endroit. Reed avait une cheville foulée. Il fallut le porter à dos d’homme. Chacun notre tour. Puis ce fut mon tour. Seul Bolin officier et copilote ne l'avait pas encore porté. Après un moment je fit arrêter le groupe et expliquait à Bolin que maintenant s'était son tour. Officier ou pas nous étions tous dans la même galère. Nous avons traversé la Rance dans cinquante centimètres d'eau et enfin nous sommes arrivés à "Bénin". Par la suite nous nous sommes arrangés à faire visiter le pays à nos aviateurs, en vélo et un seul à la fois. Ainsi ils purent découvrir la région et voir aussi les restes de leur avion. Un dimanche le frère Janet a emmené les trois américains en même temps à une fête près de Saint-Méen-le-Grand. Cette sortie avait failli mal se terminer car la gendarmerie arriva dans la foule pour réquisitionner des hommes pour un déchargement pour le compte des Allemands. Plus tard nous avons eus connaissance de trois aviateurs de cet équipage cachés par le maquis de Bougueneuf. Nous avons décidé de faire se rencontrer les six aviateurs pour que cela les aide, ils se retrouvèrent dans la joie à l'étang des Loziers puis chaque groupe repartit vers leur cache habituelle. Il restèrent chez nous jusqu'à l'arrivée de nos Libérateurs.

Bibliographie documents : Dossiers escape evasion, Sgt. Bolin, 2Lt. Digges, S/Sgt. Anthony Cavestri, 2Lt. Kester D. King, 2Lt. Bernard B. Koller, T/Sgt. Ronald W. Reed, 2Lt. Kester D. King.

Le dossier du T/Sgt. Carmine T. Fischetti comprenait 30 photos prisent lors de son séjour à Plumaugat

Témoignage du Sergent mitrailleur, Thomas Simon McInerneyGO

 

Remerciements à Michel Pieto pour ses recherches, contacts avec les membres de l'équipage, du crédit photos. Jean Luc Moser pour la traduction du récit d'évasion et de capture du Sergent MacInerney.

Jean Michel Martin révision des textes et de la mise en pages.

Daniel Dahiot réalisation du dossier sur le site internet de l'ABSA 39-45.

Remerciements à Pierre Guimont pour son aide de reconnaissance sur Lanrelas.

Photo d'un Consolidated B-24

ABSA 39-45, février 2012