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SAINT-MARS DE BAIS - PAR LE CURÉ PIERRE CHEDMAIL
SAINT-MELAINE DE RENNES - SAINT-PATERNE DAVRANCHES
LE MANUSCRIT DU CURÉ CHEDMAIL - LE PETIT CARNET DE 77 PAGES DU CURÉ CRUBLET
LES PSEUDOS MIRACLES DE SAINT-MARS - LA SOURCE MIRACULEUSE - LE MIRACLE DES FOUGÈRES - LE MIRACLE DES MOINEAUX
UNE TRADITION ORALE À BAIS POUR SAINT-MARS DE PÈRE EN FILS !
LENTERREMENT DE SAINT-MELAINE À RENNES
LHISTOIRE DES RELIQUES DE SAINT-MARS - UN CULTE DE MARS MULLO À BAIS - LA BATAILLE POUR LES RELIQUES
SAINT-MARS DE BAIS - CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE - SOURCE DOCUMENTS
LA PAROISSE DE BAIS. DIOCÈSE DE RENNES, CHANOINE, JEAN-BAPTISTE RUSSON & JEAN-MARIE GUET
Le personnage de Saint-Mars de Bais, semble laisser dans lhistoire une grande zone dombre, était il lévêque de Nantes comme prétendu ou un simple prêtre ou un moine-ermite.Ce Saint-Mars ayant fait couler beaucoup dencre depuis le IXème siècle, voir des siècles avant. Nous retrouvons le nom de Saint-Mars associé dans trois ouvrages, les vitae Melanii, que les Bollandistes ont recensées dans leur Bibliotheca Hagiographica Latina (1). Ensuite entre le XVIIIème et IXème siècle, des écrits contradictoires vont se multiplier, de nombreux, curés, abbés, prêtres, moines, chanoines, enfin tout ce clergé qui allait graviter autour de lhistoire de Saint-Mars. Des historiens comme Bertrand dArgentré, Arthur de La Borderie. Bernard Merdrignac, etc... Que dire de plus, quil y a eu un coupable, celui qui était situé tout en haut de léchelle, celui par qui lembrouille est venue. Une frange de ses hommes qui avait compris les erreurs, comme de La Borderie, mais la personne qui sut décortiquer tout cela était un professeur émérite dhistoire médiévale à luniversité Rennes 2, décédé en 2013. Il est lauteur du livre ;
« LÉvolution dun cliché hagiographique » (2). Bernard Merdrignac, a je dirais remis de lordre chronologiquement dans les trois différentes versions des vitae Melanii, parus à plusieurs siècles dintervalles.Mais après avoir travaillé un certain temps avec cet étude de Bernard Merdrignac, je suis tombé en décembre 2020 sur une thèse en Master 2, Cultures, Civilisations et Sociétés, une soutenance de Anna Rudelt avec Mémoire de recherche en Histoire Médiévale. Action et Mémoire de lévêque & Saint-Melaine de Rennes. Il sagit dune recherche historique sur Saint-Melaine, mais avec une approche plus scientifique. La thèse est un document de 283 pages, il ne sagit pas pour moi den reprendre les grandes lignes, Saint-Mars est bien évidement abordé dans cette thèse. Bernard Merdrignac ayant été la personne ayant défriché par son étude sur les vita, il se trouve largement mis à lhonneur pour son travail dans cette thèse. Cela à partir dune version ancienne qui était peut être datée davant lan 853 (3), nous sommes au IXème siècle, soit trois siècles après la mort de Saint-Melaine, son hagiographe (4), (un auteur qui écrit loeuvre des saints), est inconnu, il est fort à penser que son auteur est tombé sur des anciens manuscrits aussi sincère que possible il en a été la restitution historique. Bernard Merdrignac en étudiant les différentes versions, a ainsi décortiqué les indices qui lui a permis de proposer une solution. La première version la plus ancienne, serait la BHL 5888, la Vita S. Melanii major, elle est datée peut être davant lan 853. La suivante, la 5887-5889, en donne le terme domnus, qui lui donne un certain cachet dantiquité quand même.
Puis suivie de la vitae BHL 5887-5889, et dune autre version, la BHL 5890), où se trouve lexpression parrochia venetensis, au sens de diocèse de Vannes. « parrochia venetensis ». Cette expression tombe en désuétude au Xème siècle, ce pourrait donc aussi être un signe dancienneté de cette vitae. Dans la vitae suivante, la BHL 5891, y substitué le mot provincia. De même, alors que les deux autres textes parlent de Sanctus Melanius, il est relevé dans cette vita BHL.
Enfin, alors que la vita BHL 5891, (vers le VIIème ou début du VIIIème siècle), il est fait mention de lintervention dun pedagogus dans léducation de Melaine, ce qui sent sa Renaissance Carolingienne, alors qu il nen serait pas du tout question dans la version BHL 5887-5889 (1/7). Quand à cette troisième version, la BHL 5890, elle serait une version interpolée de la fin du XIème siècle, ou du début du XIIème siècle. Dont lauteur serait selon B. Merdrignac, attribué à lévêque Marbode (7). Dom François Plaine, le moine Bénédictin (8), y voit dans cette version, un panégyrique, cest à dire un discours, un éloge fait devant un public ou un écrit, pour quelquun, une version adressée une dédicace faite à Saint-Melaine, devant les frères de lassemblée du monastère. De cette version BHL 5890, son auteur dit quil a écrit à la demande de lauteur de texte en prose, qui dépeint comme étant un écrivain célèbre. Cette version est dite par Bernard Merdrignac ; est dite « interpolée », cest à dire, un extrait de texte introduit dans une uvre à laquelle il nappartient pas. De La Borderie, avait dit quune édition était viciée.Et qui était le mieux placé à cette époque pour en parler. Eh bien lévêque Marbode de Rennes, un éloge réalisé en la mémoire de son prédécesseur. Marbode était un écrivain et un auteur de poèmes. Saint-Melaine fut le huitième évêque de Rennes, entre 505 et 530. Quand à Marbode, ou appelé autrefois Marbuf, il exerça son ministère à partir de 1096 jusquà sa mort en 1123.Les erreurs sont perpétuées dauteurs en auteurs, selon la version étudiée. A qui la faute Marbode, ou à ses prédécesseurs. La version dite Gallia Christiana de Messieurs de Sainte-Marthe (9). Cette version elle aussi dite interpolée, prise daprès les précédentes !
Il existe différentes versions de la vita de Saint-Melaine. La première dite vita prima, la vita interpolata (BHL 5889-5890) écrite entre le IXème siècle et le XIème siècle, la vita secunda (BHL 5891), elle écrite entre le IXème et le XIème siècle, et une vita métrique qui se base sur la vita interpolata écrite au XIème siècle, et une vita tardive de la fin du XIème et du début du XIIème siècle. Ces versions sont le fruit des remaniements du texte de la vita prima qui constitue la base commune de toutes ces versions selon les informations de létude dAnna Rudelt.
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Parchemin du XVIIIème siècle de l'abbé Chedmail
A partir des ses trois versions que vous connaissez maintenant, différents auteurs vont parler de ce Mars. La première publication sur Saint-Mars, date de 1884 (10). Jean Marie Guet a réalisé sa brochure à partir dun curieux mémoire, comme il le dit, laissé par un prêtre et curé, Pierre Chedmail, nous devons cette source dans les cahiers des archives de la paroisse de Bais, Il est ainsi noté : Pierre Chedmail, né à Bais, fut nommé curé doffice de cette paroisse le 27 novembre 1738. Il devient recteur de Saint-Aubin du Pavail le 9 août 1755. Cest en piété pour Saint-Mars avec un curieux mémoire qui contient tout ce que la tradition a conservé sur la vie du glorieux patron de cette paroisse, que quelques prêtres de Bais détenaient dans leurs archives.
Mais qui était donc ce Saint-Mars, après avoir travaillé de longs mois à dépouiller des tas danciens livres, des documents, Saint-Mars fut il lévêque cité par certains, un moine, un ermite, une guéguerre ouverte entre des ecclésiastiques et des historiens, qui se révèle au fur et à mesure de létude des anciens documents. En septembre 2018 coup de théâtre, on me prête deux anciens livres et un carnet, le premier est un carnet livre, un ancien manuscrit en velin, (je tiens à remercier Marcel Gallier pour la sauvegarde des anciens documents, sauvés de la destruction, lors du déménagement du presbytère), je découvre tout de suite de quoi il sagit, du fameux mémoire du curé Pierre Chedmail, quelle découverte importante, un manuscrit du XVIIIème siècle, de format 14X17 cm, dune belle écriture à lencre sépia, un manuscrit de 60 pages (11).
Le document est difficile à déchiffrer néanmoins, le temps ayant passé par là. Il est signé Pierre Chedmail prêtre curé de Bais, mais sans date. A la suite du manuscrit se trouve 8 pages signées Jean Chumier prêtre curé de Baye. Il sagit de la translation des reliques du chef et fémur de Saint-Mars. Le second manuscrit est la copie du mémoire de Pierre Chedmail, une retranscription sans doute plus facile pour les lecteurs, dune écriture plus moderne, plus lisible, à lencre noire, je pense reconnaître lécriture du curé Chumier. Quel trésor ce manuscrit du curé Chedmail, ce prêtre a tout simplement mené une enquête qui débute avec une source datant de 1705, puis lhistoire de la première translation des reliques du Saint-Mars.
Le parchemin de l'abbé Chumier, une reprise du livre de curé Chedmail
Pierre Chedmail na pas cherché à écrire une histoire sur Saint-Mars, mais il a bien mené une enquête et son manuscrit est un condensé des différentes sources, de différents auteurs de lépoque qui parle de Saint-Mars. Quand nous lisons le livret du curé Guet, nous y trouvons une histoire fabuleuse de Saint-Mars, lhistoire de la source miraculeuse, le miracle de la disparition des fougères. Son eulogie transformée en serpent. Etc... Sil fallait comparer entre ce manuscrit et le livret, je dirais quil sagit dune littérature fiction dun homme déglise, dommage, nous connaissons le roman à leau de rose, ici nous avons un roman à leau bénite.
Le curé Jean Marie Guet avait eu la possibilité en ayant le manuscrit et de sa copie, dapprofondir, de se poser les bonnes questions, Pierre Chedmail ayant développé par ses écrits les différents désaccords entre les historiens de lépoque. Après cette première publication publique de Jean Marie Guet en 1884, plusieurs autres auteurs vont écrire sur Saint-Mars en prenant référence sur cette édition, notamment Stéphane de La Nicollière-Teijeiro (12). LAbbé Crublet (13). Le Chanoine Jean-Baptiste Russon (14).
Nous allons maintenant étudier, retranscrire les informations de ce précieux manuscrit du curé Pierre Chedmail. Ce dernier commence par écrire en grand : Remarques Curieuses sur Saint-Mars dont les reliques reposent dans léglise Collégiale de la Magdelaine de Vitré, avec ses procès verbaux des translations des mêmes reliques faites dans les années 1521 et 1743 et lan 1750. Puis une autre translation dune portion des dites reliques, consistant dans le fémur de la cuisse droite et deux côtes, accordés par le chapitre de la dite Collégiale à Noble et discret messire Michel Coury. (Nous aurons loccasion de reparler de ce recteur honoraire de Bais).
Pierre Chedmail, à la page suivante, va écrire encore en grand avertissement Saint-Mars, dont on donne ici quelques mémoires à pris naissance dans la paroisse de Bays près de la ville de Guerche, diocèse de Rennes Province de Bretagne au village nommé Marcé quon reconnaît encore dans la même paroisse pour le patrimoine de ce saint, et peut être de ce village que Saint-Mars a tiré son nom, ou bien cest pour perpétuer sa mémoire quon a donné à ce village le nom de Marcé. Dautres le disent confesseur non pontife, dautres enfin distinguent deux saints du même nom.
Marsus dont lun fut évêque de Nantes ou un autre prêtre, quoi quil en soit, dorénavant dans toutes les églises ou lon fait la fête de Saint-Mars, on la célèbre du second commun dun confesseur pontife avec deux leçons propres au second nocturne, qui sont un abrégé de sa vie bien dans les églises qui nont pas cette légende on fait tout du commun. Mais on a longtemps fait loffice de Saint-Mars comme dune confesseur non pontife dans la Collégiale de Vitré ou reposait son corps, mais comme le sentiment de ceux qui le disent Évêque de Nantes à paru le plus sur, on a suivi depuis quelques temps lusage des autres églises qui le reconnaissent pour leur patron.
Remarques sur Saint-Mars. De toutes les mémoires quon a recherché au sujet de Saint-Mars, on na rien trouvé de plus satisfaisant que ce quen ont écrit le révérend père René Jean religieux augustin Saint prieur du monastère de Vitré en 1705. Et du révérend père Albert, Le Grand religieux Dominicain (15) et Dom Alexis Lobineau, prêtre religieux moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, dans les vies des saints de Bretagne (16). Cest donc avec le révérend père René Jean que nous devons malheureusement le changement de statut de Saint-Mars, de lermite de Bais, en évêque de Nantes à partir des recherches de ce prieur du monastère de Vitré en 1705. Devons le blâmer de cette erreur, ce saint homme déglise a eu le malheur de tomber sur les mauvais documents de lépoque, nous allons vous expliquer dans la poursuite de lécriture de ce livre, les raisons des erreurs commises quelques siècles, antérieurs à 1705. Nous le retrouvons en 1727, dans la poursuite des recherches, il met en tête la lettre du Révérend père René Jean, en forme de dissertation, pour acquit ne fait aucun doute que Saint-Mars nait été le quatorzième évêque de Nantes, au lieu que le Révérend père Albert Le Grand le dit ermite ou religieux (15) et que le révérend père Lobineau (16), fait mention de deux Saints du même nom. Cette lettre adressée à Mrs. Les Vénérables Trésorier et Chanoines de léglise Collégiale de Vitré.
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Je satisfait autant quil mest possible au désir que vous avez de savoir si Saint-Mars dont vous possédez les reliques dans notre église doit être honoré sous le nom dun simple confesseur comme nous lavons fait jusquà présent, ou sous le titre dun confesseur pontife. Comme il est représenté dans léglise paroissiale de Bays dont il est Patron. Daprès labbé Crublet. il existait une ancienne verrière, qui fut détruite dit il, elle se trouvait dans la fenêtre du transept nord. Le personnage représenté portait la tonsure monacale, vêtu dune robe de moine, à genoux, près dune crosse, dune mitre et autres insignes épiscopaux, les mains jointes et les yeux levés vers le ciel, dans laltitude de la prière. Cétait leur saint patron. Cette verrière ne fut pas remplacée lors des travaux de 1886. La difficulté quon trouve a éclaircir cette matière est fondée sur cette diversité de culte qui est pourtant rendu au même saint, car il est sans doute que le Saint-Mars de Bays est le votre et celui de tout le diocèse de Rennes dont lancien bréviaire en marque la fête au mois de juin sous le nom dun confesseur simplement non pontife. Et dans lancien missel du même diocèse il en est fait mention comme dun prêtre Santi marsi presbiteri. Dailleurs les églises qui le reconnaissent pour patron le font représenter avec la chape et la mitre qui sont les ornements propres à des saints prélats.
Comme les historiens ne nous parlent point de deux saints qui ayant porté le nom de mars en latin marsus il faut manifestement quil y ait eu lerreur de part ou dautre. Ceux qui ont cru que Saint-Mars nétait pas un évêque ont fondé leur créance sur la faute quont fait quelques historiens davancer que Saint-Aubin était évêque dAngers, Saint Victor du Mans, Saint-Mars de Nantes et Saint-Lô de Coutances, quatre grands saints prélats, qui étaient retournés au premier concile dOrléans avec Saint-Melaine, évêque de Rennes. Cette erreur avancée par Pascal Robin seigneur Du Faux (17), a été corrigée par René Benoist (18), Docteur en Théologie et le professeur Royal dans sa première édition aux Vies des Saints, et il est sans doute que cette erreur était trop grossière pour nêtre pas reconnue.
Saint Aubin et Saint Victor nont point souscrit au premier concile dOrléans et lévêque de Nantes qui y souscrivit sappelait Epiphane ou Epiphanios en lan 511. Nous retrouvons cet évêque Epiphane ainsi nommé par Messieurs de Sainte-Marthe dans le Tome II de la France Chrétienne. Conformément à la souscription des trente trois évêques qui composèrent ce concile ou Saint-Melaine parut avec les autres.
Comme le remarque Du Saussay dans son Martyrologe français, le six du mois de janvier. Cet Epiphane dont nous venons de parler eut pour successeur à lÉvêché de Nantes, notre Saint-Mars qui fut le quatorzième Évêque. Immédiatement après Epiphane en ces termes, tome 3, page 760. Epiphanius du temps de Clovis premier Roi de France assista avec Saint-Melaine au premier concile donné à Orléans. Saint-Mars, dit en latin marsus grand ami et familier de Saint-Melaine ce sont les propres notes de lauteur.
Messieurs de Sainte-Marthe nous disent que son nom, en latin marsus et il ne faut pas être surpris dun mémoire si succincte puisquils avouent eux mêmes quils ne parviennent pas à un dénombrement plus exact des évêques de Nantes, les archives de léglise nen donnant plus. Dans le dénombrement que M. DArgentré fait des évêques de Rennes, il dit que Saint-Melaine fut fort familier de Saint-Aubin évêque dAngers, de Saint-Mars évêque de Nantes, de Victor évêque du Mans et Saint-Lauton. On ne peut pas douter que ce marsus ou mars fut le quatorzième Évêque de Nantes il fut contemporain de Saint-Melaine, puisquil était en lan 411, et que M. DArgentré dans son histoire de Bretagne le met immédiatement après Epiphane en ces termes, tome 3, page 760. Epiphanius du temps de Clovis premier Roi de France assista avec Saint-Melaine au premier concile donné à Orléans. Saint-Mars, dit en latin marsus grand ami et familier de Saint-Melaine ce sont les propres notes de lauteur.
Cet auteur ne voulant pas se donner la peine dexaminer qui était ce Saint Lauton, car il neut pas manqué de dire quil était lévêque de Coutances en la Normandie. Il faut faire cette réflexion qui est nécessaire pour entendre dans un endroit du Gallia Christiana de Messieurs de Sainte-Marthe où il est dit que quatre évêques assistèrent aux funérailles de St Melaine et les quatre sont appelés sanctus Victor, Sanctus Landulphus et Sanctus Marsus. Comme il ne se trouve pas dans les historiens de Saint Landulphe qui ait été ami de Saint-Melaine, il faut que Mrs. de Sainte-Marthe est confondu avec Saint-Lauton ou Saint-Lô, évêque de Coutances dont il est parlé dans le livre dArgentré. Comme dun ami et dun familier de Saint-Melaine. La méprise de Mrs. de Sainte-Marthe qui ont mis Landulphe au lieu de Lauton put venir de la négligence des imprimeurs dune espèce de ressemblance qui se trouve entre ces deux mots Latin Landulphus et Laudus ce dernier étant le même que Lauton. Le témoignage même de Mrs. de Sainte-Marthe, qui prouve ne laisse aucun lieu den douter, disent quil faut corriger la liste des évêques de Coutances ou ces deux mots Lautus et Laute sont pris pour signifier deux saints différents. (Saint Landulphe ou Lau fut évêque dEvreux).
Cette petite dissertation sert à montrer que Saint-Mars était du nombre des quatre saints prélats qui assistèrent aux funérailles de Saint-Melaine. Pour être donc en droit de faire loffice de Saint-Mars comme dun simple confesseur, il faudrait trouver un autre saint homme nommé marsus qui nait point été prélat, et au contraire lancien bréviaire du Diocèse de Rennes mettant Saint-Mars entre les saints qui assistèrent aux funérailles de Saint-Melaine, cela confirme que le saint dont vous célébrer la fête au mois de juin selon lancien usage, est le même marsus dont parlent Mrs. de Sainte-Marthe dans la vie de Saint-Melaine, où il est nommé évêque.
Il ne faut point sen tenir à lancien bréviaire de Rennes dont les auteurs firent un office de neuf Leçons pour le jour de Saint-Mars. Leçon au reste remplies de circonstances improvisés telles que sont celles de leulogie changée en serpent et pris aussitôt sa première forme, tout cela sent la simplicité du siècle où cette histoire fut composée. Je ne veux point citer lhistorien qui a écrit la vie des Saints de Bretagne pour acquit, il a trop donné dans tous les faux mémoires qui lui sont parvenus, pour avoir un peu plus ample éclaircissement, vous pourriez Messieurs attendre la belle histoire que les mauristes hommes de la Congrégation de St Maur, doivent bientôt mettre à jour. Ce dernier donne quand même son nom : (Le père Lobineau) (16).
Si en attendant vous voulez demander permission a Monseigneur Lillustrissime Évêque de Rennes de faire loffice de Saint-Mars comme dun confesseur pontife, vous pourriez appuyer notre demande sur les raisons que jallègue ici en peu de mots.
La tradition nous apprends que Saint-Mars est né au village de marsé, paroisse de Bays, diocèse de Rennes, cette paroisse le reconnaît pour Patron de son église et il y est représenté sous la figure dun saint évêque il y a au pays dAncenis diocèse de Nantes, une église qui porte le nom de Saint-Mars, en latin marsus et lon en fait loffice comme dun évêque, il se trouve dans les historiens de Bretagne quun Saint-Mars, marsus et Mrs. de Sainte-Marthe (9), et M. DArgentré et René Benoist, le disent évêque de Nantes contemporain de Saint-Melaine et Saint-Aubin. Lancien bréviaire de Rennes le marque ainsi quoi quil ni soit pas nommé évêque par un défaut de lexactitude a examiner son histoire, pour moi je crois quon doit soigneusement éviter la diversité du culte à légard dun saint, et que pour rendre ce culte uniforme dans toutes les églises, il faut faire loffice de Saint-Mars comme dun saint pontife. User sil vous plaît, Mrs, ce petit éclaircissement comme une marque du désir que jai de vous témoigner que je sais avec tout le respect possible. Votre très humble Serviteur.
La collégiale Sainte-Madeleine de Vitré La collégiale Sainte-Madeleine de Vitré
Nous avons ensuite sur 3 pages et demi, le texte du second nocturne,
leçon 4ème. Cest à dire Mars ou
labrégé de lhistoire de sa vie pour son
office double. Loraison Est Exaudi du Second Commun dun
confesseur pontife dans léglise paroissiale de Bays dont
il est originaire et patron. Le texte comprends 10 lignes en latin et
idem pour la leçon 5ème, du
IIème nocture. La VIème
leçon est du commun comme le reste de loffice. La messe
est Sacerdotes et on y doit réciter le Credo. Le texte se
trouve traduit du latin et en français, il est un
résumé où il est désigné
être le successeur après Epiphane, comme le
14ème évêque de Nantes.
En fin de compte le grand plaidoyer du frère René Jean Prieur, des augustins de Vitré, fut exaucé. Nous avons ensuite le curé Pierre Chedmail qui poursuit ses recherches sur Saint-Mars, le XIVème évêque de Nantes ou pas. Le père Albert Le Grand dans son catalogue (16), ne fait aucune mention de Saint-Mars, le 14ème évêque de Nantes et de successeur immédiat dEpiphanios, ou Epiphane, qui est mis sy devant au 13ème rang des évêques de ce diocèse, mais il cite pour 13ème, lévêque Clematius, Clemens ou Clément Ier qui darchidiacre de Nantes en fut évêque, et consacré par Volusianus ou Volusien, archevêque de Tours sur la fin de lannée 498.
Il est dit dans ce catalogue chronologique sur ce marcus ou marcus, quil fut le cinquième évêque de Nantes en lan 337. Sous les Papes St Marc et St Jules premier, les enfants de Constantin le Grand empereur ; Constantin Second (Constantin II (Flavius Claudius Constantinus Augustus en latin), et pendant la persécution de Julien Lapostat (Flavius Claudius Julianus, nommé Julien lApostat par la tradition chrétienne), mais cet évêque sappelait marcus et non marsus et vivait dans le quatrième siècle au lieu qu le notre Saint-Mars a vécu dans le sixième siècle lan 511, et qui assista aux obsèques de Saint-Melaine le six janvier 567.
Dailleurs depuis Saint Clair, le premier évêque de Nantes et qui est mort vers environ lan 96. Jusquà Gabriel de Beauvau, 95ème évêque de Nantes et qui nétait pas encore sacré lors de la fondation de ce catalogue il nest fait aucune mention de lévêque mars ou marsus, au contraire la vie de Saint-Melaine évêque de Rennes, il est dit que ce saint alla à Angers vers lan 564, pour visiter Saint-Aubin son intime ami et son compatriote, étant tous deux du diocèse de Rennes, et quil mena avec lui un saint religieux nommé mars originaire de la paroisse de Bays, Diocèse de Rennes, étant arrivé à Angers il y trouva Saint Victor, évêque du Mans et Saint-Lauton évêque de Coutances qui étaient aussi dailleurs venus visiter Saint-Aubin que le lendemain, ces cinq saints allèrent ensemble dans la Chapelle de Notre Dame du Ronceray qui était alors hors la ville, et maintenant dedans, en deçà la rivière du Maine. Où Saint-Melaine célébra la messe, soit que Saint-Aubin par respect lui déféra lhonneur, ou ce qui est plus probable que lévêché de Rennes sentendit pour lorgner jusquà cette rivière aussi bien que la domination de nos princes Bretons, et selon la louable coutume de ce temps là, il bénit les eulogies, (Pierre Chedmail précise en bas de page : les eulogies étaient en ce temps là du pain ou autre chose bénite que lon distribuait aux prêtes en guise de charité, union et communion catholique). Cette courte phrase va avoir toute son importance par la suite, nous allons la retrouver dans létude de Bernard Merdrignac. Noublions pas que ce travail, ce manuscrit, du curé Chedmail date du 18ème siècle.
Vous venez de découvrir plus haut, le courrier du Frère René Jean Prieur des Augustins de Vitré, à Vitré le 14 février 1705. Il a fallut quand même vingt deux années dattente pour le Frère René Jean, afin de voir son voeux exaucé auprès des Trésoriers de la collégiale Sainte-Madeleine de Vitré, pour que soit reconnu le saint de Bais comme étant un évêque de Nantes. Pourquoi un délai si long de la part des Trésoriers de la collégiale, nous ne serons jamais la vérité. Le premier élément que Frère René Jean écrit, il dit : en parlant de mars, il est représenté avec sa mitre auprès de son pied gauche, et la crosse non pas en main, mais derrière lui. Ce qui signifie quil a renoncé à sa charge épiscopale.
Il semblerait que cette information ai été inventée par ceux que Frère René Jean, nomme Mrs. de Sainte-Marthe, de la congrégation de Saint-Maur (19). Frère René Jean relève que ses derniers ont commis des grossières erreurs avec les quatre évêques du premier concile dOrléans. Dans louvrage du Martyrologe français dAndré Du Saussay, indique que Saint-Mars fut le quatorzième Évêque de Nantes après Epiphanius. Mais ses Messieurs de Sainte-Marthe nous disent que son nom quils ne parviennent pas à un dénombrement plus exact des évêques de Nantes, les archives de léglise nen donnant plus. Mais comme le dit Frère René Jean, puisque M. DArgentré, le met dans son livre.
Mais une de ses premières erreurs, de cette chaîne en revient donc à cet auteur André Du Saussay, puisque nommé plus haut (20). Il existe et cela de façon irréfutable un catalogue officiel des évêques de Nantes. Il sagit du manuscrit 465 et 450 de la Bibliothèque Vaticane, lequel se trouve être le plus ancien catalogue avec la liste des évêques de Nantes (21). Le premier est du XIème et le second du XIIème ou XIIIème siècle. Deux catalogues dits inédits en 1787. Et ce Marcius, évêque de Nantes est bien donné vers 383, et rien pour un autre homonyme, qui aurait été intercalé après cet évêque Epiphane et Eumalius, donné vers 515. Laissant alors un trou vacant de quelques années. Des auteurs qui nont travaillé que sur la version interpolée, se trouvent face à dilemme, daccord nous avons un certain Marsus que lon dit évêque de Nantes, et un autre que lon dit être un proche de Saint-Melaine ayant assisté à ses funérailles à Rennes. Reprenons le texte du curé Pierre Chedmail. le Révérend père Albert Le Grand le dit ermite ou religieux et nous avons la confirmation du révérend père Lobineau qui fait mention de deux Saints du même nom. Selon les dires de Frère René Jean dans sa lettre. Frère René Jean à eu le malheur que de se fier quà ses auteurs que nous avons énuméré. Frère René Jean, dit : Pour être donc en droit de faire loffice de Saint-Mars comme dun simple confesseur, il faudrait trouver un autre saint homme nommé marsus, qui nait point été prélat. Lancien bréviaire du Diocèse de Rennes mettant Saint-Mars entre les saints qui assistèrent aux funérailles de Saint-Melaine. Javoue que dans ce passage, Frère René Jean, sembrouille sérieusement.
Il poursuit de ce qui nomme sa petite dissertation sert à montrer........
« Il ne faut point sen tenir à lancien bréviaire de Rennes (22) dont les auteurs firent un office de neuf Leçons pour le jour de Saint-Mars. Leçon au reste remplies de circonstances improvisés telles que sont celles de leulogie changée en serpent et pris aussitôt sa première forme, tout cela sent la simplicité du siècle où cette histoire fut composée ».
Jai fini par comprendre le rejet de Frère René Jean, concernant lancien bréviaire, ayant moi même, épluché, décortiqué depuis des mois toute cette histoire de quiproquos liés à Saint-Mars, qui dure, dure depuis des siècles. Il dénonce le père Lobineau en le nommant. Cela devait remonter à une histoire passée entre labbé de Vertot, qui visait particulièrement le bénédictin dom Lobineau qui avait publié en 1707 une Histoire de Bretagne rapidement érigée en enjeu idéologique (23). En prenant une expression de notre siècle, dom Lobineau, devait dans son esprit traîner des casseroles.
Mais il y a un autre fait, que le Révérend père Albert Le Grand, mettait en doute envers son collègue dom Lobineau. Un dilemme quoique purement religieux. Mettant en jeu deux opinions différentes.
« Le premier miracle de Saint-Mars, reconnu ou assimilé pour un miracle est décrit par le révérend Père Lobineau, à propos de son eulogie transformé en serpent, puis ensuite il reprends sa forme deulogie. Dans le XVIème siècle, on regardait ce miracle comme vrai, et non pas comme un remord de conscience. Les termes sont clairs, forts expressifs, et ne peuvent sentendre autrement quà la lettre. Ils ne peuvent voir été pris que sur des mémoires plus anciens, et cette tradition a passé de siècle en siècle surtout dans les lieux où on a honoré Saint-Mars dun culte particulier. Du reste quon en juge ce quon voudra ».
Par contre le Père Albert Legrand en parle comme étant un remord de conscience vis à vis de sa méprise dans le jeûne. Nous y voyons donc dans ce dernier texte, deux opinions bien différentes sur la façon daborder la définition du miracle. Ce qui à priori a marqué lesprit du Frère René Jean, dans cette opposition, de cette autre vision du saint miracle. Ce qui dailleurs encore une fois de plus, va embrouiller les esprits avec dautres auteurs en lui attribuant une série de prétendus miracles, liés à notre Saint-Mars.
Voici le dernier passage de la lettre de Frère René Jean, où encore cette dernière insertion se trouve complètement fausse.
« La tradition nous apprends que Saint-Mars est né au village de marsé, paroisse de Bays, diocèse de Rennes, cette paroisse le reconnaît pour Patron de son église et il y est représenté sous la figure dun saint évêque il y a au pays dAncenis diocèse de Nantes, une église qui porte le nom de Saint-Mars, en latin marsus et lon en fait loffice comme dun évêque ».
Cette affirmation est complément fausse, il existe bien une Chapelle Catholique Saint-Marc à Nantes. Et actuellement une église Saint-Marc, de la paroisse de Sainte-Marie-de-Doulon. Et celle de Saint-Marc (Malakoff). Et Saint-Médard (Vieux Doulon). Toutes ses églises sont liées au même vocable, de Saint-Médard de Noyon ou Mars. Saint-Mars est une déformation de Saint-Médard.
Ce que ne manqueras nullement labbé Guet de faire croire à ses paroissiens que Mars fut le saint évangéliseur, de nombreuses paroisses des diocèses de Nantes et de Rennes, entre autres Bais, Saint-Mars-dOlivier, Saint-Mars-la-Jaille, et Saint-Mars-de-Coutais, etc... Qui lavaient pris pour patron et célébraient sa fête sous le rite double dun confesseur pontife.
Puis au fil des siècles, le souvenir de Saint-Mars alla saffaiblissant dans le diocèse. Puis quelques paroisses qui sétaient mises sous son patronage et qui en navait pris son nom, choisirent par la suite Saint-Marc et puis dautres Saint-Médard (28). Comme quoi il se trouve aisé de modifier lhistoire, de mystifier un personnage.
Voici une étude Jean Baudry (24). Le cas de Saint-Mars. Ce dernier a montré que le patron de Saint-Mars-la-Jaille était bien Saint-Médard, mais que le territoire de la commune sappelait dès lorigine « terre de Mars » avant lédification de la paroisse. Lauteur évoque léventuel héritage dun marz celtique (frontière), ou encore une forme ancienne de « marais », mais privilégie de loin lhypothèse dune rémanence dun ancien lieu de culte païen au dieu Mars. A lappui de cette idée de J. Baudry, il montre que la déformation phonétique de « Saint-Médard » en « Saint-Mars » est survenu dans le langage populaire et sest opérée au plus tard au VIIIème siècle.
Les deux noms séquivalaient donc dès la fondation des dédicaces, si bien que bien des églises dédiées à Saint-Médard, étaient dès leur origine nommée Saint-Mars par le peuple. Dès lors, la christianisation dun culte païen au dieu Mars trouvait une excellente occasion dans lhomophonie de ce dernier avec la prononciation populaire associée à Saint-Médard. Dans le cas de Saint-Mars-la-Jaille, la chronologie toponymique illustre parfaitement ce mouvement dun territoire associé primitivement à Mars puis reconverti en invocation au saint chrétien qui lui était homophone dans le parler populaire. Au crédit de cette hypothèse, nous ajouterons que la très grande majorité des communes dont le nom est un composé de « Saint-Mars » prend place au sein dune vaste région sétendant entre Rennes, Le Mans et Nantes, cest-à-dire une zone où le culte du dieu Mars Mullo est aujourdhui bien attesté et dans laquelle Bais y figure. Dans ce dernier cas, le culte païen aurait par la suite été christianisé non pas en son homophone Saint-Médard, mais aurait mis à profit les sonorités de la légende locale, en utilisant le patronyme de Martius. Si nous lisons le passage du chanoine JB Russon, il dit que daprès le nom de Marsus, Son nom de Marsus, au surplus, nom essentiellement païen, nous prouve que sa famille nétait pas chrétienne (14). Et, en effet, nos livres liturgiques affirment tous quil fut baptisé par Saint-Melaine, si vous lisez la vie de Saint-Melaine tiré de ce vieux livre, quelques mots de la langue françoise, subsistent encore dans le texte (25).
Ici à Bais, l'ermite Saint-Mars, le païen baptisé par Saint-Melaine était un moine né sur sur ce territoire de Bais, où nous savons qu'il existait des temples liés au culte de Mars Mullo. Bien que la tradition de cet ermite Saint-Mars fut retenue dans la vie de Saint-Melaine, après sa mort, sa tradition perdure oralement, mais simplement, celle d'un moine/prêtre. Les siècles passant, on ne sait pas par quels miracles, des reliques d'un Saint-Mars apparaissent au XVème siècle, la seule trace écrite sur un reliquaire lui étant dédié. Nous arrivons dans le XVIème siècle et étrangement l'église en construction par les moines de Saint-Sulpice depuis quelques siècles, ou du moins qui ont la charge de la cure, la nomme Sancti Marci. Bien que nous pourrions comme il est indiqué plus haut : « quelques paroisses qui sétaient mises sous son patronage et qui en navait pris son nom, choisirent par la suite Saint-Marc et puis dautres Saint-Médard ». Les moines de Saint-Sulpice choisir de l'appeler Saint-Marc, nom attribué au saint évangéliseur. Plusieurs sculptures du saint évangéliser Saint-Marc, le démontrant, mais rien d'un Saint-Mars, l'ermite dans ce frontispice, pas une représentation.
Tout ce qui suivra à partir des XVIIème avec le Frère René Jean, Prieur des augustins de Vitré et XIXème siècle, et avec ses nouveaux prêtres comme l'abbé Guet, à la cure de Bais de lui attribuer la charge d'évêque de Nantes, ceci à grand tord. Nous allons étudier le pourquoi de ses erreurs.
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Nous sommes au VIème siècle, avec Clovis, le premier roi chrétien du royaume des Francs. « Le Roi Hoël », connaissant lesprit et la capacité de Saint-Melaine, et lestime que tout le monde faisait de sa vertu, le fit son chancelier (26). Le Pape Symmachus fit, à la requête de Clovis, premier Roi Chrétien des Français, assembler un Concile de trente et trois Evesques à Orléans, pour donner ordre aux affaires de lÉglise Gallicane et arrêter le cours de plusieurs erreurs et pernicieux dogmes, qui commençaient à pulluler parmi cette nouvelle conversion des Français. En ce Concile se trouvèrent, entre autres, « cinq Prélats, que lÉglise reconnais pour Saints, à savoir Saint Gildart Archevêque de Rouen, Saint Loup Evesque de Soissons, Saint Theodose Evesque dAuxerre, Saint Quintian et notre Saint-Melaine ». Clotaire qui était décédé lan suivant 564, Saint-Melaine sen retourna en son Évêché. Il alla une fois à Angers visiter son ami Saint Aubin, son compatriote et bon ami, avec qui il sétait retrouvé dans le même diocèse de Vannes.
Et après avoir emmené en sa compagnie un saint religieux, nommé Mars, originaire de la Paroisse de Bays, en son Diocèse ; étant arrivé vers Saint Aubin, il y trouva Saint Victor, Evesque du Mans, et Saint Lauton, Evesque de Coutances, qui étaient aussi venus visiter ; le lendemain, ces cinq Saints allèrent visiter la Chapelle de Nostre-Dame du Ronceray. Nous reviendrons avec Chapelle de Nostre-Dame du Ronceray, avec le travail de Bernard Merdrignac (29).
Devons nous jeter la pierre à un des prêtres ou chanoines, ses hommes de léglise qui crurent trouver dans le saint ermite mars de Bais un évêque de Nantes. La faute remonte à bien des siècles en arrière avec la traduction des trois vitae Melanii des Bollandistes et des erreurs qui en suivirent. Nous trouvons notre Saint-Mars de Bais, au XVème siècle, dans les Bréviaires et missels des églises et abbayes bretonnes.
Dans le calendrier en question, la liste des saints bretons noffre pas de difficultés. Il se trouve signalé au 21 juin, Saint-Marsus, « prêtre, » doté de douze leçons à loffice des matines. Dans le bréviaire de Rennes de 1514, sous la même date, Marsus était appelé « confesseur non pontife ».
« Dans le calendrier du bréviaire de Saint-Yves, lancien official de Rennes, on lit au 21 juin » : « Marsi presbyteri. personnage vénéré a son foyer dhommages au pays de Bais, dans le canton de La Guerche ». On croyait honorer, en le cultivant, un ami et un fervent de Saint-Melaine. Nous constatons toute la force de son culte à Rennes et à Vitré, dans la première moitié de ce XVème siècle. Il faut bien retenir ce passage « On croyait honorer, en le cultivant, un ami et un fervent de Saint-Melaine ». Cest bien ce qui fut retenu du personnage et par certains auteurs, un ami de Saint-Melaine, son diacre, celui par qui il avait reçu le baptême. Un moine, un prêtre sans aucun miracle, peut être fut il le premier prêtre de Bais en ce VIème. Il perdit à la mort de Saint-Melaine, son confesseur et maître. A propos de lévêque Mars de Nantes, le texte est signé de La Borderie (27).
Quand Saint-Melaine, mourut dans sa retraite chérie de Plaz ou Placet, situé près de Redon. Où il allait se cacher avec bonheur toutes les fois que son ministère épiscopale nexigeait pas sa présence à Rennes. Le bruit de sa mort promptement répandu amena aussitôt à Plaz les évêques des diocèses voisins liés de respect et daffection avec le défunt, tels quAlbinus (Saint-Aubin) dAngers, Lauto (Saint-Lô) de Coutances, Victurius du Mans, et une foule de prêtres du diocèse de Rennes, entre autres Marsus, disciple cher à saint-Melaine, son compagnon habituel dans ses voyages.
La Vita Ia de S. Melanii, par la suite dune rédaction vicieuse (§ 31), semble faire de Marsus un évêque ; mais, selon la Vita IIIa qui exprime au sujet de ce saint la vraie tradition de léglise de Rennes attestée par son ancienne liturgie, Marsus était « un membre du collège de Saint- Melaine, unus ex collegio sanctissimi Melanii, » cest à dire un prêtre du clergé de Rennes ou un religieux de labbaye de Platz, dont il avait reçu le baptême de la main du saint, « quem isdem vir (Melanius tinxerat in lavacro sacræ purificationis » (Vita IIIa S. Melan. §13, Catal. codic. haliographe. etc. Ibid. II, p.536). Durant tout le Moyen Age, les moines et clercs ont rédigé à des fins édifiantes ou liturgiques, des vitae à la gloire des saints quils honoraient.
Ces hagiographes se proposent de situer lexistence du saint dans la perspective globale du Salut : les caractéristiques individuelles de leur héros ne les intéressent que dans la mesure où elles permettent de déchiffrer loeuvre de Dieu dans lEglise. Au besoin, certains nhésitent pas, en toute bonne foi, pour édifier un mémorial à un saint dont ils ignorent tout, à accumuler les stéréotypes de la sainteté (vertus, miracles...).
Dans ces conditions, on conçoit que lon ait pu sinterroger sur la valeur de lhagiographie comme source historique, et quaprès une vague dintérêt au début du siècle, elle ait été longtemps quelque peu négligée. Nous revenons à nos trois Vita S. Melanii et comment Bernard Merdrignac (29), a réussi à les différencier dans le temps. Nous savons de même quAlbert Le Grand a travaillé daprès la version de la vitae, la plus ancienne, où il est question du rendez vous dans la Chapelle de Notre-Dame-de-la-Charité. Selon la charte de fondation de labbatia Beata Maria Caritatis (« abbaye Notre-Dame-de-la-Charité »), elle date de 1028.
Dans les versions plus récentes comme la BHL 5890, le rendez vous est donné à labbaye Notre-Dame-de-la-Charité, celui qui confère de dire que cette version est la plus récente dans le temps. Cette abbaye Notre-Dame-de-la-Charité, ou avec son nom commun de « Ronceray », fut reconstruite sur les ruines dun ancien monastère (dans différentes pages du mémoire il est question dune chapelle) qui fut nommé La Charité, elle fut édifiée au VIème siècle (30).
Saint-Melaine allait à Angers y voir son ami, accompagné de son diacre, mars. Il fut rejoint par les autres amis de Saint-Aubin, Saint-Victor et Saint-Lô. Cétait un rendez vous situé en dehors de la ville dAngers, le jour de la bénédiction de la chapelle de La Charité. Récemment construite par son ami Saint-Aubin. Le vocable de « charité » vient de la légende de leulogie de Melaine de Rennes. Le nom commun de « Ronceray », utilisé par commodité, vient de ronces enlaçant le pied dune statue de la Vierge retrouvée dans la crypte en 1527.
Selon le travail réalisé par Bernard Merdrignac, sur le sens donné aux eulogies et par la suite de ce mystère, le refus de Saint-Mars de consommer son eulogie. La lecture de la première version permet déclairer les suivantes. « Le temps ayant tourné, lhomme de Dieu Melaine, lélu de Dieu Aubin, saint-Victor et saint-Lô, en compagnie de saint-Mars, se réunirent à la basilique Sainte-Marie-Mère-de-Dieu à Angers. Et là, le bienheureux Melaine célébra la messe du début du jeûne de Carême. Or, avant quils ne sen aillent, dom Melaine leur donna des « eulogies » en « charité ». Le bienheureux Mars repoussa leulogie, et la « charité » quil devait partager, il la laissa choir dans son sein ».
Le sens deulogiae devient plus clair. Ce terme désigne à la fois les eulogies privées, aliments divers que séchangeaient clercs, abbés ou évêques, et les eulogies liturgiques (pain bénit), que le célébrant distribuait, soit à la fin du canon dans lantique liturgie romaine, soit à la fin de la messe, en territoire franc, dès avant le IXème siècle.
Ce passage est tiré de la première version de la vita Melanii, elle peut donc se comprendre ainsi : par respect pour le jeûne du Carême qui, à ses yeux, commence le Mercredi des « Cendres », Saint-Mars refuse, à lissue de la messe, de participer à un repas entre évêques et de consommer les eulogies privées qui y étaient offertes. Il en est puni par la vertu de Saint-Melaine. « En Carême, la messe était à trois heures (de laprès-midi), le dîner après, donc entre 5 et 6, heure de vêpres ». Saint-Mars pouvait donc, comme les autres rompre le jeûne, puisque la messe était terminée. Saint-Mars refuse son eulogie, sans doute obéissait il à lancienne règle de Saint Benoît, où les moines se voient interdire lacceptation des moindres présents (dont des eulogiae) sans lautorisation de labbé quil faut chercher une explication à ce refus de Saint-Mars. Le premier est celui de laliment transformé en serpent. Cest un des motifs du conte-type (32).
Il se trouve mentionné dans le catalogue raisonné du conte populaire français, « lors dune disette, pour suppléer au grain qui fait défaut, Brigitte et ses compagnes se voient commander par un évêque de faire gras durant le Carême (33). Deux dentre elles sy refusent et leur viande est transformée en serpents. Brigitte change alors, devant leur repentir, les serpents en pain et multiplie les provisions de lévêque. Lopposition jeûne-obéissance sur laquelle repose ce récit nest pas non plus sans rapport avec laventure de Saint-Mars. Bernard Merdrignac doit cette anecdote à M. le chanoine J. du Cleuziou de lui avoir indiqué ce passage et den avoir procuré photocopie.
Pour conclure ce chapitre, Bernard Merdrignac cite : A la lumière de cette interprétation, il est possible de revenir sur le thème de leulogie métamorphosée pour en proposer une lecture qui dépasse le plan folklorique. Les trois versions situent toutes ce récit le « Mercredi des Cendres ». Cela na rien de gratuit si lon se réfère à lÉvangile qui était lu ce jour (Math. VI, 16 à 21), selon le système franc et romain de cette époque. La caritas y désigne non pas simplement la vertu de charité, mais bien un repas entre moines. Le Mercredi « des Cendres » est donc dépouillé de toute valeur de jeûne.
Nous avons désormais fait le tour de nos trois vitae Melanii, référencées par les Bollandistes. Nous avons essayé de nous retrouver dans les embrouilles du Frère René Jean. Et de lexcellent travail de Bernard Merdrignac, qui nous a permis de démêler, le vrai du faux, ou du moins lécheveau tissé au fil des siècles avec différents intervenants. Il reste un point à éclaircir par mes soins, cela concerne, la statue de Saint-Mars, qui se retrouve dans léglise paroissiale de Bays, dont il est patron. Il est représenté avec sa mitre auprès de son pied gauche, et la crosse non pas en main, mais derrière lui, ce qui signifie quil a renoncé à sa charge épiscopale. Cest la version de Frère René Jean en 1705 et là je nai pas encore réussi à confirmer, qui en était lauteur, qui apporte cette version. Une représentation dans une confirmation de son renoncement à sa charge dévêque de Nantes.
Mars lévêque démissionnaire, une façon pour lauteur de légaliser la position de ce Saint évêque Mars, puisque que son nom napparaît nul part dans la liste officielle des évêques de Nantes. A priori dans cette liste, il y aurait eu un hypothétique espace temps, de quoi le placer entre deux évêques, un évêque par intérim. Mais le hic, cest que plusieurs auteurs, le reconnaissent, bien né et mort dans son village de Marcé. Il y a bien plus que la légende, Mars lermite, mort dans son village natal où il se trouve honoré depuis le VIème siècle.
Je nai donc pas trouvé qui était cette personne qui a fait sculpté Saint-Mars en évêque démissionnaire. A moins que.... Les archives de la paroisse nous apportant rien, en ce temps la fabrique de Bais, elle était au main du prieur Antoine Duclos (1687-1719), malgré que ce dernier possède un long parcours à son actif à la cure de Bais, il ne fait aucune mention dun intérêt particulier de sa part, pour le saint patron de la paroisse de Bais par ses soins. Il va falloir attendre la venue du prieur-recteur Michel OConnery (1739-1772 et 1780). En 1750 , Michel OConnery, a fait rapatrier à la paroisse de Bais une partie des reliques de son auguste saint patron (10).
Nous allons continuer avec le manuscrit de notre curé Pierre Chedmail.
Il sagit dun ensemble de 15 feuilles volantes, dont les pages, de la une à la cinquante manquent. Le texte étant écris en ancien français. Son auteur serait du curé Chedmail, lécriture étant similaire à à son principal manuscrit. Il sagit pour commencer dune réflexion sur les paroisses dans le Maine ou ailleurs où le nom de Saint-Mars est donné. Il est ainsi écrit, dans le Maine, et ailleurs du nom de Saint-Mars, le peuple confond quelquefois, dans la prononciation, Saint-Mars en Saint-Médard. Cest ainsi quon dit quelquefois Saint-Mars sur Île en parlant dune paroisse du diocèse de Rennes, mais ceux qui parlent en écrivent correctement, disent en écrivant, Saint-Médard sur Île. Nous allons découvrir un autre auteur, labbé Crublet, un ancien curé doyen de Bais, qui va éditer son histoire illustrée de 105 pages, il sagit dune abondante littérature à la gloire de Saint-Mars, bien évidement. Histoire en grande partie réalisée à partir du travail de labbé Guet, donc les mêmes informations. Et nous verrons les mêmes principes que celles de labbé Guet, lattribution de faux miracles à Saint-Mars.
Revenons à notre curé Chedmail et Saint-Médard. Labbé Crublet dans son livret, agite la même litanie à propos des paroisses qui portent Saint-Marse en pays Nantais. Il est du copié/collé du livret de Guet. Sauf ce Saint-Marse. Labbé Crublet den rajouter même dans lorthographe de Mars qui sest trouvé transformé en Marse, alors que labbé Guet ne va jamais lécrire de cette façon, ni même le chanoine Russon, qui fera un idem copié/collé du livret du curé Guet.
Labbé Crublet den donner une explication, ses paroisses ne sappellent pas seulement Marse, mais Saint-Marse, comme le grand Marse et le petit Marse en pays de Saint-Mars la Jaille. Nous voici donc fixé, sur la raison à laquelle léglise de Bais porte actuellement ce nom de Saint- Marse. Le curé Chedmail, en donne sa version de Saint-Médard, ce qui est dailleurs tout à fait juste de sa part en fin de compte, nous lavons étudié avec J. Baudry.
Mais labbé Crublet dit cette explication me parait un peu fantaisiste, et il poursuit ; « je crois en trouver une meilleure dans lhumilité de Saint-Marse, qui fut telle, quil se fit oublier de son vivant. Après avoir passé 6 ou 7 ans tout au plus sur le siège de Nantes, il vécut en ermite à Bais, sans garder de relation avec Nantes, étant les difficultés de communication à cette époque. Et plus tard quand on pensa dresser le catalogue des évêques nantais, il a été oublié, mais par quelques uns ».
Bien évidemment ! « Et de terminer en disant, lhabitude de donner un saint comme patron aux paroisses ne remonte sans doute pas jusquà lorigine des paroisses, et comme lon lavait oublié depuis il fut choisit un nom se rapprochant de celui qui le portait ». Et il fini par conclure, par ses mots ; ceci nous amène à discuter. Une belle dissertation, complètement soporifique.
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Ce manuscrit a été pour nous un magnifique cadeau, car avec sa lecture, nous avons découvert, un travail impartial de ce curé, labbé qui parlait du curieux manuscrit de labbé Chedmail sur qui il cétait appuyé pour écrire son livret. Je vais ainsi découvrir dans le livret de labbé Guet toute une histoire liée à Saint-Mars qui ne se trouvait pas consigné dans le manuscrit, là où je pensais quil en avait puisé sa source. Lhistoire des miracles attribués à Saint-Mars, la source miraculeuse, la disparition des fougères et labbé Crublet en fera de même, mais lui, il va rajouter une seconde version des fougères, comme dailleurs un nouveau miracle, celui des moineaux. Je me suis aperçu que toute cette littérature fiction avait été empruntée, le mot qui convient le mieux est le plagiat, des histoires glanées dans un environnement proche et transposé à Bais.
Nous allons faire un petit résumé de ce long texte, dont lauteur se trouve inconnu, (sans doute le curé Crublet, à cause du e dans Marse !) récit pris dans un petit carnet de 77 pages. Ce narrateur nous apprends beaucoup de choses nouvelles sur la récupération des reliques de Saint- Marse et placées dans la tour de Baye, la tentative avortée de la récupération des reliques par la force etc...
Il y a une différence quand même dans la rédaction du texte du carnet avec celles des archives de la paroisse, le Saint-Mars se trouve auréolé de gloire, de réussite, comme dans ce texte : « Dans les calamités publiques, on avait recours à Saint-Marse et souvent ils ont été récompensés par déclatants miracles ». Dans les archives de la paroisse : On fit aussi la « procession générale » demandée, et lon pria pour la cessation du fléau de la peste. Fut-on exaucé ? Les documents ne le disent pas. Il faut remonter au 21 juin 1521, le baron de Vitré Guy de Laval, va écrire aux chanoines pour leur demander de porter en procession solennelle le corps du glorieux saint pour faire cesser une effrayante mortalité qui désolait tous le pays, la peste.
Lauteur du petit carnet dresse un portrait de Saint-Mars après lenterrement de Saint-Melaine à Rennes avec les trois autres saints prélats. Ensuite après avoir passé sur le siège épiscopale de Nantes un temps dont nous ignorons la durée, le bienheureux Marse poussé, sans doute par son attrait pour la solitude et peut être par le souvenir de la faute quil avait faite à Angers, se démit de sa dignité épiscopale vint se retirer dans son pays natal, où il mena la vie solitaire au milieu des pratiques de la pénitence la plus austère. La tradition orale, qui sest transmise de père en fils nous apprend à son sujet une foule de traits qui ne sont pas assez authentiques pour que nous osions les rapporter.
On dit que dans une année de sécheresse, où toute la paroisse souffrait horriblement du manque deau Saint-Marse eut pitié de ses compatriotes, et fit jaillir en creusant avec son bâton une source deau excellente qui ne tarit jamais. Cette source miraculeuse située auprès du bourg, sur la route qui va à Louvigné de Bais, sest toujours appelée depuis, et sappelle encore le puits et le doué de Saint-Mars.
Saint-Marse solitaire à Bais dut faire une foule de miracles, et mener une vie si céleste quimmédiatement après sa mort, arrivée dans sa solitude, le 6 octobre suivant quelques historiens, le 21 juin suivant dautres, il fut mis au nombre des Saints par le suffrage et le consentement unanime du clergé et du peuple. La renommée de ses vertus et de ses miracles se répandirent si rapidement que la dévotion à Saint-Marse fut établie dans tout le pays. Il fut choisi pour patron de bien des églises dans la Bretagne, lAnjou et le Maine, où il y a encore plusieurs paroisses qui portent son nom entre autres Saint-Marse lOllivier, Saint-Marse-des-Coutais etc... la paroisse de lÉvêché de Nantes, où on célébrait autrefois sa fête, comme à Bais sous le rit dun confesseur pontife.
Quelques recherches quon ait pu faire sur ce qui regarde Saint-Mars, on na rien trouvé davantage à son sujet dans les historiens anciens et moderne qui ont parlé des saints de Bretagne. Lauteur de ce carnet ou bien tiré du manuscrit plus ancien, nous allons pouvoir y répondre maintenant.
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Ce dernier texte expliquant les derniers instants de sa vie de saint, est un résumé très décevant à lire, voulant lui donner un siège épiscopale à Nantes à tout prix même, avec un temps dont nous ignorons la durée comme lauteur écrit. Il se démit de sa dignité épiscopale vint se retirer dans son pays natal, où il mena la vie solitaire au milieu des pratiques de la pénitence la plus austère. Selon un autre auteur, il se retire dans un ermitage à Vitré, avant de rentrer mourir dans sa paroisse natale à Bais. Au village de Marcé. Et lauteur de poursuivre : La tradition orale, qui sest transmise de père en fils nous apprend à son sujet une foule de traits qui ne sont pas assez authentiques pour que nous osions les rapporter.
Est il raisonnable décrire, de penser quune tradition orale, qui se trouve transmise de père en fils, dailleurs pourquoi de père en fils ? Tout cela à partir du sixième siècle ?
Une petite explication pour mieux cerner la transmission orale de siècles en siècles, daprès Seydou Camara (37), qui étudie la transmission orale des traditions africaines, le texte véhiculé oralement se transforme selon les intérêts de chacun, faisant apparaître à chaque fois de nouvelles variantes. Même lorsque le texte est écrit sous forme de manuscrit, des erreurs sajoutent à chaque copie, à tel point quon recense « une infinité de variantes » dont seul le « noyau » reste inchangé. Ainsi, même si les récits de fondation font référence à des phénomènes historiques, ils ont toujours une teneur fictive et mythique.
Dans les archives de la paroisse, il est bien écrit, de la mort de Saint-Mars survenue au VIème siècle et le déplacement de ses reliques dans le château de Vitré en 1427, nous trouvons aucun document écrit qui parle de lui. Seul perdure la tradition orale que labbé Chedmail a bien voulut nous en restituer. La fameuse source miraculeuse, comme nous lavons vu plus haut, lors de la donation des terrains par Mademoiselle Françoise, Perrine, Agathe Louvel De la Jouinière, « Pour y bâtir une maison dinstruction pour les filles et un hospice pour les malades pauvres de la commune ».
Les parcelles nommées initialement dans lacte notarial, ne fait aucune mention du « Jardin de Saint Marc », la seconde « Jardin de Saint Marc » et sa douve au midi « La mare Saint Marc ». Selon le relevé du cadastre, relevés achevés en 1828, et lacte du 27 octobre 1827. Il est fort étonnant de découvrir par la suite ce changement, dans les noms des parcelles, tout de suite après que cette donation, soit tombée dans le gestion du bureau de charité. Sa douve au midi a finie par devenir en ce lieu une source miraculeuse. Cest étonnant cette histoire du « planté » de bâton en terre, cela me rappelle une histoire, celle racontée dans la vie de Saint-Paterne. Nous retrouvons cette lhistoire de source avec Saint-Paterne et de son ami Seubilion ou saint Scubilion, le compagnon de route de Saint-Paterne.
« Paterne nen ayant un jour que la moitié dun pain pour lui et son compagnon, la donna de bon cur à un pauvre qui la lui demanda: cela fut si agréable à Dieu quà lheure du repas il les pourvut miraculeusement de vivres ; et comme la boisson leur manquait, Paterne ayant frappé la terre de son bâton en fît sourdre aussitôt une belle fontaine deau vive qui a toujours continué de couler ».
Cette histoire se passe peut être en Normandie. Mais nous savons combien, les moines et prêtres de lépoque, du temps du Moyen-Age, aimaient glorifier un saint dont il en connaissait en rien de sa personnalité en laffublant de pseudos miracles. Nous entrons là dans cette littérature de lhagiographie dans le christianisme, il était facile pour ses hommes déglise de puiser dans cette littérature et nous allons nous le découvrir.
Nous en avons discuté de Saint Pair, à propos du bourg Saint Pair et que ce dernier aurait été le saint patron de la paroisse Bais, avant de choisir Saint-Mars, selon les archives locales. Il y a eu un article dans une des parutions du bulletin paroissiale. Dans le temps passé, nous avons dit en ce Bulletin que saint Paterne était étranger à Bais et nous avons, pour intéresser les lecteurs, donné sa vie. Il était dit, dune part, que Saint Paterne ou Saint Pair, celui qui aurait pu évangéliser Bais, était évêque dAvranches. Nous vous donnons le récit de la vie de Saint Pair, telle que nous la lisons dans les Petits Bollandistes (35). Cest Saint Paterne dAvranches qui est le patron de Louvigné-de-Bais. Et cest bien dans le texte de ce bulletin, que jai découvert lhistoire de Saint Paterne qui plante son baton en terre pour y faire jaillir une source.
Une grande partie de la biographie de Saint Paterne est retranscrite dans le texte.
Et labbé Chedmail de terminer par une REMARQUE : Nous vous avons donné le récit de la, vie de saint Paterne ou saint Pair, tel que nous le lisons dans les Petits Bollandistes ; nous ny voyons pas de preuve que ce saint soit venu à Bais. Pourquoi dautre part, sappellerait-il saint Paterne à Louvigné-de-Bais et saint Pair à Bais ? Alors que dès 1500, en nos plus vieux registres, nous trouvons un bon nombre de petits baptisés portant le nom de Marse, (en réalité cette insertion est totalement fausse, les registres ne commençant quen 1507 ou bien ont-ils disparus entre temps, et il sagit du registre des sépultures, un seul Marse après 1515. Les baptêmes entre 1579-1584, rien avec des Marse) ; celui de notre glorieux patron, mais nous ne trouvons jamais celui de Paterne. Cétait un nom, semble-t-il, inconnu à Bais. Nous doutons fort de la venue de ce saint en notre paroisse.
Voici en raisonnement étonnant, les registres paroissiaux ne relevant aucun Paterne pour Pair à linstar des baptisés Marse et cela dès 1500, cela est à mon sens tout à fait normal, maintenant que nous connaissons lhistoire de Saint-Mars de Bais, qui a bénéficié dune redécouverte glorieuse après 1421.
Saint Paterne, Pair, le saint évangéliseur du Vème siècle, tombé en désuétude sans doute à une certaine époque, mais dont le nom fut retenu à Bais jusquau début des XIème et XIIème siècle, puisque notre cadastre nous le donne largement. Pourquoi avons nous la fontaine Saint-Patern, à Louvigné-de-Bais et son église Saint Patern ou Paterne.
Il ne faut pas confondre avec le Saint Patern de Vannes, le premier évêque du diocèse de Vannes au Vème siècle. Il existe une fontaine Saint Patern se trouve à Séné (Morbihan). Il faut être prudent, Saint Paterne de Vannes aurait été donné décédé en pays franc et confondu avec notre saint Paterne dAvranches. Il était donc tout à fait judicieux dans ce IXème siècle de récupérer dans lhagiographie soit locale ou du moins connue des prêtres, une source miraculeuse, soit daprès une histoire liée à notre commune voisine de Louvigné-de-Bais. et transposée ici à Bais, au moment le plus opportun.
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Nous continuons dans les miracles, le curé Crublet dans sa plaquette de 1943, en parle, celle de la source, récupéré dans le livret de l'abbé Guet. Idem pour le Chanoine, Jean-Baptiste Russon qui en fait mention. Le curé Crublet en donne une double version du miracle des fougères, une invention de ce dernier, l'abbé Guet n'en parlant pas.
Voici le premier récit, Saint-Mars, alors ermite, vit une femme qui travaillait, un dimanche, à enlever les fougères qui pullulaient dans son champ. Il la pria doucement de cesser ce travail prohibé et daller à la messe. Il sera toujours temps de sarcler le champ. La femme obéit. Quand elle revint, toutes les fougères avaient disparues, et elles ne repoussèrent plus dans son enclos. Ce champ était alors appelé « La Higuette », (non Chemin de la hillette, parcelle n° 91, Section de Teillais-C1) situé dans la ferme de la Boisselière, demeure préservé des fougères jusquà maintenant, alors que cette plante parasite infecte les environs.
Nous avons aussi la seconde version. Saint-Marse au lieu de récolter de la fougère fraîche pour le troupeau, comme lui avait demandé sa mère, il aurait aidé une pauvre vielle à ramasser du bois. Cette désobéissance lui aurait valu une sévère correction. Mais Marse aurait miraculeusement fait apparaître une litière de fougère fraîche dans létable et depuis ce jour, jamais plus cette plante envahissante naurait poussé dans le champ.
Jai donc entrepris des recherches dans lhagiographie populaire en Bretagne, car à priori, je devinais ici dans les miracles des fougères, la même usurpation ou le même emprunt que pour la source miraculeuse. Il existe une étude de labbé Raison, qui raconte que dans lhagiographie populaire en Bretagne, la malédiction des plantes est un thème souvent utilisé.
Labbé Raison, fut lun des recteurs de la paroisse dArbrissel, il a consigné dans un cahier manuscrit en 1861, des renseignements aussi complet que possible sur lhistoire de sa paroisse. Cela venait dune demande formulée par Monseigneur Saint-Marc dans une lettre circulaire, demandant de récolter des renseignements aussi complet que possible sur lhistoire des paroisses du diocèse. Labbé Raison a donc consigné le miracle des fougères, événements arrivés en la paroisse de celui qui fut appelé le Bienheureux Robert dArbrissel, il était alors un jeune enfant, le jeune Robert ne pouvait pas voir quelquun travailler le dimanche, croisant une femme qui ramassait de la fougère, en allant à la messe, il a gronda, puis il pria et toute la fougère disparut.
Un auteur labbé François Duine en rapporte une autre version. Dans la paroisse dArbrissel, il est un champ qui ne porte pas de fougères, chose rare dans le pays. Cependant au temps du Bienheureux Robert dArbrissel, il y en avait à cet endroit, disent les bonnes gens, et même beaucoup plus quailleurs, si bien que la fermière ne se gênait pas pour la couper le dimanche.
Eh ! quoi sécria le saint, vous violer le jour du Seigneur ! hélas Monsieur Robert, jen ai regret, mais les six jours de la semaine ne suffisent pas pour détruire cette plante. Voyons si vous me promettez dobserver les commandements, la fougère ne vous embarrasse plus. La paysanne jura dêtre fidèle à la loi du Seigneur et depuis son champ fut délivré de la mauvaise herbe. Toujours daprès labbé Raison, la malédiction de cette fougère, nous la retrouvons dans une autre histoire, une tradition très vivace survenue à Saint Didier, à propos de Saint Golven qui lui aussi maudissant la fougère, dont sa tige était coupante et qui lavait blessé un jour au pied. Depuis ce jour là dans le champ de St Golven, la fougère ne pousse plus.
Pour conclure ce chapitre sur le miracle des fougères, avec différentes histoires qui semble être bien connues dans lhagiographie populaire de la région, labbé Crublet semble avoir puisé chez ses confrères et en avoir fait une mouture pour le saint local Mars, un saint voué à de multiples miracles, comme pour la source miraculeuse de l'abbé Guet.
Dans sa brochure le curé Crublet parle aussi du miracle des oiseaux. Et labbé Grasset décrire, après lhistoire la légende et il écrit le miracle des moineaux.
Une pauvre femme du village de Marsé (où habitait le saint) était dans la désolation. Les moineaux mangeaient tout son blé, et à longue journée elle se voyait obligée de rester à les pourchasser pour préserver sa récolte. Le dimanche arrive, et cette malheureuse, au lieu de shabiller et prendre ses dispositions pour aller à la messe, restait dans son aire, comme les jours précédents, afin de faire la chasse aux oiseaux ravisseurs et préserver son blé qui avait été déposé là. Le bon Saint-Marse se rendit compte de ce qui se passait, et il vit que cette pauvre femme allait manquer au devoir de lassistance à la sainte messe. Il linterrogea, et il reçut pour réponse « quelle ne pouvait quitter, car les oiseaux auraient mangé tout son blé ». « ayez confiance », dit le saint ».
Il sen va à la grange et il appelle les oiseaux, et tous à sa voix arrivent. Quand ils furent tous entrés, Saint-Marse ferma la porte ; et cette pauvre femme, sa voisine, put shabiller et aller à la grandmesse. Quand elle revint, les moineaux étaient encore tous enfermés. Il est probable que le blé était battu le dimanche suivant, et quil se trouvait à labri. Il est dit que dans la suite elle put aller régulièrement à léglise sans y trouver dinconvénient.
Dautres disent que le blé était encore dans le champ, et que cest de là quil fallait chasser les moineaux. Quoiquil en soit, cette gracieuse légende nous montrerait la paroisse de Bais organisée comme maintenant, et avec les mêmes offices que de nos jours. Ne méritait-elle pas dêtre rapportée.
Dans le livre de labbé Raison, nous retrouvons le miracle des oiseaux ! « Dès sa plus tendre enfance, Robert se distingua par sa piété, sa modestie et sa candeur. Il allait assister tous les jours à la messe. Un matin, sa mère le chargea de chasser les oiseaux qui dévoraient le grain de lun de leurs champs. Robert se rendit au lieu indiqué et dit aux oiseaux « Il faut que jaille à la messe au nom de Jésus, que je vais adorer, entrez dans la grange ».
Ceux-ci obéirent. Ayant fermé la porte, il se rendit à léglise. Au retour, sa mère parla de le corriger, mais lui, ouvrant lu porte de la grange sécria « Regarda, les oiseaux sont tous là. » Puis, leur rendant la liberté « Allez maintenant, petits obéissants. », et les oisillons captifs senvolèrent. Quand nous lisons tous ses textes, où Saint-Mars apparaît illustré de grands miracles, nous voyons comment ses prêtres de Bais ont procédés pour abuser de crédulité de leurs paroissiens. Cela est quand même assez édifiant, avec tous ses mensonges.
Nous nous trouvons en face d'un énorme plagiat avec ses moineaux de la part de l'abbé Crublet !
Il ny a eu que des vérités et des contre-vérités dans le livret de labbé Guet et de labbé Crublet, lun après lautre voulant faire de Saint-Mars un évêque, malgré les mises en gardes de certains auteurs comme labbé Travers, le père Legrand ou encore Bondonnet, De la Borderie.
Les erreurs de Marbode, et de Foulques Nerra, erreurs reprisent dans les Bollandistes. Labbé Guet le savait, il le raconte dans son livret, pareil pour labbé Crublet. Il y a un passage intéressant dans la livre de Crublet, concernant lopinion de M. de la Borderie sur lépiscopat de Saint-Marse. Il était le dernier historien ayant agité ! la question.
M. de la Borderie, il est cité dans son histoire de Bretagne, trois vies de Saint-Melaine, la première est une rédaction vicieuse, semblant y faire de Saint-Marse un évêque, alors quil était un prêtre du clergé de Rennes ou un religieux de labbaye de Platz et attesté dans le bréviaire de Rennes, comme étant reconnu en sa paroisse comme dun souverain non pontife. Labbé Crublet de répondre, ce qui est affirmé sans preuve peut être nié de la même façon.
Selon lui, la première erreur aurait été lomission du nom de Saint-Marse dans le catalogue des évêques de Nantes, mais elle aurait été réparée depuis, puisque nous y trouvons son nom, cela sans doute appuyé par Bertrand dArgentré. Son nom est mentionné, grossière erreur, nous le savons il sagit du Marsus ou Marcus, non mentionné comme étant un saint mais évêque au cinquième rang et nous sommes là au Vème siècle. Se sont les chanoines de la Madeleine qui demandèrent une étude à linstigation du révérend père René Jean comme nous le savons. En fin de compte labbé Crublet part dun raisonnement erroné dans son livre, en voulant faire admettre à de la Borderie que mars était déjà honoré comme un évêque.
Mais ce dernier part du courrier du révérend père René Jean, que les dits chanoines adoptèrent en 1705, la tradition de Bais qui lavait toujours honoré de cette manière et ensuite avec le décret de la Sacrée Congrégation des Rites, le 10 avril 1848, qui vint valider sa fonction de confesseur pontife.
L'abbé Crublet, va raconter alors que labbé Guet est allez trouver lillustre historien dans sa villa de Ker Malo à Paramé. Labbé Guet allant avec toute son humilité, de sa petite science en la question, connaissant la réputation de M. de la Borderie, de nêtre pas tendre pour ses contradicteurs. Le remerciant au passage de navoir pas oublié de parler du glorieux patron de Bais. Et de lui dire quil voulait que lon lui rendre la place à laquelle Mars avait le droit, cest à dire en le comptant au rang de nos saints évêques bretons. Impossible lui répondit M. de la Borderie, la légende de lancien bréviaire de Rennes en fait un simple prêtre.
Labbé Guet de lui répondre, cette légende est peut être contestable, il existe des documents très authentiques de son épiscopat, M. de la Borderie, « il lui réponds dans la même formule que la précédente, je ne veux connaître que lancien bréviaire de Rennes, les exemplaires en sont trop rares et jen possède le seul exemplaire connu ».
Labbé Guet dinsister, mais monsieur en 1705, les chanoines de la Madeleine en adoptèrent le nouvel office, je lai vu, il y a un manuscrit, les chanoines étant pauvres, nayant pas les moyens de le faire imprimer. Il date de lannée 1743. M. de la Borderie, lui pose la question, où lavez vous eu, mais chez M. Le Gonidec de Traissant, il a bien voulut me le confier.
M. Le Gonidec de Traissant, était alors le député de dIlle & Vilaine. Labbé Guet, lui ayant indiqué une source comme il est bien noté par labbé Crublet, une source difficile daccès pour M. de la Borderie, les deux hommes étant des adversaires en politique. M. de la Borderie, en se levant, lui répondit, non vous vous trompez.
Comme dira labbé Guet, le maître des lieux lui prononça le « quos ego », il est difficile de définir ce terme latin, employé dans une phrase terminée ou non, exprimant une menace. Ou au plus simple taisez vous ! Labbé Guet se retirant alors de chez son visiteur, répétant quune telle négation nétait point une raison, labbé Guet, de répéter, que personne en fin de compte pouvait lui enlever le fait quil avait vu et avait lu, ce qui avait été fait par la Sacrée Congrégation des Rites, le 10 avril 1848. De dire que M. de la Borderie aurait put le faire paraître dans son Histoire de Bretagne, paru en 1896.
Que dentêtements de la part de labbé Guet, et par la suite de labbé Crublet, labbé Grasset nira pas dans ses monographies sur Bais, à remettre en question les écrits de ses deux prêtres, il en donnera des informations, mais sans jamais allez plus loin, corrigeant au passage, des incohérences de labbé Guet, nous le verrons encore.
Il y aura beaucoup de contradictions dans les écrits de labbé Guet. Saint-Mars, en latin Marsus, naquit vers la fin du Vème siècle (environ 470), au village de Marsé. Il va même dire, à propos de la chapelle dédiée à Saint-Mars, au village de Marsé, il y a encore quelques années, nous pouvions y voir encore les ruines de la demeure familiale. Il fait fort labbé, les restes dune demeure du Vème siècle !
Quel rang cette famille occupa-t-elle dans le monde ? Il va écrire nous, « nous sommes sur tous ces points réduits à de simples conjectures ». Saint-Mars serait né de parents dinfime condition. Mais quand même, labbé Guet va se ranger dans ce que Bertrand dArgentré, va écrire dans son catalogue des Evêques de Nantes, à savoir : « Saint-Mars, en latin « Marsus », il était de « noble famille » il fut premièrement juge et « depuis Evêque, ce qui est, attesté dans les vers de Fortunat.
Mais labbé Guet de dire, malheureusement la citation de dArgentré nest pas acceptable, les vers de Fortunat sadressent évidemment à Eumérius. Mais quand même labbé Guet daffirmer quau vu du nom de Marsus, il lui parait détablir une origine relativement illustre de Saint-Mars. Il était très certainement issu dune famille Gallo-Romaine « dont les membres étaient pour la plupart juges ou gouverneurs dun des cent Vici dont se composait chacun des quatre cantons de la cité Gauloise. »
Il est ainsi facile pour labbé de lui confirmer une ascendance des plus nobles en son temps, selon les documents les plus authentiques, la légende du bréviaire, lami de Saint-Melaine, le conseiller de Clovis, Saint-Aubin, lévêque dAngers, Saint-Lô, évêque de Coutances et Saint- Victor, lévêque du Mans, ses derniers qui shonorent de le compter au nombre de leurs amis. Nous nous trouvons en face dun rapide raccourci dans le curriculum vitæ de Saint-Mars établit par labbé Guet. Le fait de côtoyer Melaine, le conseiller politique de Clovis, bien que diacre, il alors affubler dêtre né dune famille de juges ou gouverneurs.
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Vitrail de la Translation du corps de Saint Melaine de Brain-sur-Vilaine à Rennes. Atelier Rault à Rennes (années 1950 ?)
Daprès le livret de labbé Guet, Saint-Melaine, serait mort le 8 de novembre 530. Albert Le Grand, va nous donner un récit des funérailles de Saint-Melaine, mort en son monastère situé près de Redon. Saint-Aubin, Saint -Victor, saint Lauton et Saint-Mars se trouvèrent à Platz, par une spéciale disposition de la providence de Dieu, pour assister à ses obsèques, et, ayants disposé tout ce qui était nécessaire pour leur conduite, chargèrent le corps Saint-Melaine sur un bateau et, sitôt quils y furent entrés et y entrèrent avec le Clergé, par la rivière de Vilaine, le bateau les porta, contre le courant et fil de leau, sans voiles, rames ni autre aide humaine, jusque à la ville de Rennes, soit à douze bonnes lieues pour le moins.
Les funérailles de Saint-Melaine sont représentées sur deux vitraux, celui de léglise de Bais et celui fait exécuté par M. le curé de Notre-Dame à Rennes, qui avait alors fait placer dans le transept sud de son église en 1941. Les funérailles de Saint-Melaine, le patron de la grande abbaye rennaise. Il existe un article du journal ouest éclair du 5 novembre 1941 (36). Le peintre verrier de la maison des frères Paul et André Rault, il sest attaché à reconstituer la scène qui se passa entre 520 et 540, en un décor gallo-romain.
Il semble bien que le récit est tiré dun biographe du XIème siècle. De nombreuses questions se posent alors au moment de la restitution de la dite scène des funérailles. Premièrement personne ne semble en mesure de dire quand exactement Saint-Melaine est mort. Il est raconté dans le manuscrit du XIème, que convoi partit, de Plaz, ou Brain au Vème siècle, puis par les marais de Redon, après un long détour par Marsac-sur-lAff, naviguant entre Comblessac et Carentoir. Le voyage fut long et de dire, les auteurs de lépoque de se poser la question, il a fallut avertir les trois amis évêques, le temps que ses derniers soient prévenus, et de faire le voyage vers Rennes !
Dans ce vitrail de Rennes, le maître verrier va placer les quatre évêques, que nous connaissons, quoi de plus normal, car nous savons quil sest inspiré du manuscrit du biographe du XIème siècle. Le vitrail de Rennes fut réalisé sur les conseils de lhistorien rennais Paul Banéat. Le dessin de la maquette a été réalisé par Marguerite Maugé qui collabora activement au succès artistique de lAtelier Rault. Installé en 1942, le vitrail fut endommagé lannée suivante par les bombardements qui soufflèrent la partie centrale de la baie endommagea la partie haute. Pendant 46 ans, des plaques de plexiglas opaques tentent de masquer les dégâts, puis il fut restauré et loeuvre fut bénite en 1988. A priori Paul Banéat a choisit la mauvaise version. Car comme nous le savons, il existe deux Vies anciennes de Saint Melaine, la première, la plus longue, elle fut écrite avant 593 et imprimée par les frères Bolland, dans les Acta sanctorum, au tome I et la seconde qui nest quun abrégé de la première, et qui a été récemment publiée par les modernes Bollandistes.
Ce vitrail rennais est différent de celui de Bais. Le peintre verrier, sest attaché à reconstituer la scène qui se passa entre 530 et 540, Saint Melaine serait mort le 6 novembre 535, en un décor gallo romain, mais il regrette que lartiste nait pas reproduit leffondrement de la tour du débarcadère, qui servait de prison, dont la chute libéra douze prisonniers au passage de la barque avec le corps de Saint Melaine. Selon une légende rattachée au saint.
Selon labbé Crublet, il était possible que la châsse représentée sur la barque du vitrail de Rennes, nétait pas fermée, dit il ; il est vraisemblable que les gallo romains, fidèles aux règles de la civilisation dalors, portaient les morts à visage découvert. Nous nallons pas polémiquer sur les rites funéraires, entre 530 et 540 nous sommes plus dans la période gallo romaine de toute façon. Il sagit de toute façon dune représentation imagée, celle dun artiste, travaillant sans aucun support réel historique.
La dépouille de Saint-Melaine ramenée à Rennes par lévêque avec la barbe à lavant, Saint-Aubin, (évêque dAngers). Le second le plus jeune, lévêque juvénile, Saint-Laud, (évêque de Coutances) et le dernier Saint-Victor, (évêque du Mans). Saint-Mars, le diacre de Saint-Melaine, menant la barque. Ce vitrail qui est signé par latelier CH. Champigneulle de Paris, date de 1889. L'abbé Guet n'était plus à la cure de Bais, il était recteur de Billé de (1886 à 1897), au moment de l'implantation des vitraux.
Daprès labbé Crublet, pour le vitrail de Bais, le dessinateur aurait, ou naurait pas su où placer son quatrième évêque, puisque que trois paraissent avec leur nimbe lumineux. Notre bon abbé a eu la bonne réponse ! Sans doute que dans notre vitrail, le quatrième évêque a disparu avec lavant du bateau qui glisse sur le fleuve. Cest quand même un comble, que sur le vitrail de Bais, que notre bon évêque Saint-Mars ! ne soit pas représenté. Même en ayant une bonne vue, nous nimaginons pas voir que ce quatrième évêque ai disparu avec lavant du bateau qui glisse sur le fleuve. A priori lartiste pour le vitrail de Bais, a choisit la version la plus ancienne de lActa sanctorum.
Selon labbé Guet, Saint-Mars mourut à Bais quelques années plus tard, le 6 octobre daprès quelques historiens, le 31 janvier daprès certains hagiographes. Il sagit dallégations fantaisistes encore une fois de plus, comme nous le savons et dailleurs certains prêtres de la paroisse, le raconte, nous savons rien de Saint-Mars, juste que nous le trouvons de lui dans la vie de Saint Melaine, un certain mars, voir marsus ou marcus, le plus cohérent, un saint Religieux, originaire de la Paroisse de Bays, en son Diocèse. Un païen qui fut baptisé par Melaine. Comme nous le savons Saint Melaine ayant voyagé dans la région, évangélisé la région, tout au moins Domalain, ayant laissé son nom à cette paroisse. Au décès son diacre, est il devenu moine, et ermite. Ou fut il un prêtre de Bais. Plus décrits, de lui après lenterrement de Saint Melaine à Rennes, juste une transmission orale qui reste à Bais.
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Nous avons juste eu un aperçu des reliques, au cours de lannée 1427, date à laquelle les reliques de saint sont mises à labri dans le château fort de Vitré, exactement dans la tour Saint-Laurent. En lan 1427, le Duc de Beaufort surintendant du Roy dAngleterre se disant aussi de France, mécontent du Duc de Bretagne parce quil avait fait alliance avec le Roy Charles VII et lavait aidé, vint avec toute son armée par la basse Normandie dans lintention de fondre en Bretagne, ce qui intimida de telle façon le pays que de toutes part on se réfugia dans les villes et château, y emportant ce quon avait de plus beau et de meilleur pour éviter les pillages. Les habitants de la paroisse de Bays en ce diocèse craignant que les anglais, autant religieux adorateurs de reliques des Saints en ce temps là, que depuis ils en ont été sacrilèges profanateurs. Enlèvent le corps de Saint-Mars qui reposait en leur église paroissiale. La question se pose à savoir depuis quand les reliques de Saint-Mars étaient vénérées dans léglise paroissiale.
Cela nous conditionne à penser que son corps fut dès le début de sa mort présent près du centre religieux. Sinon il aurait été inhumé dans le cimetière de la nécropole mérovingienne au bourg saint Pair. Entre le Vème et le VIIIème siècle, la nécropole était implantée à lécart de lhabitat. A lépoque les tombes ne bénéficiaient pas de monuments funéraires. Nous avons vu dans La petite et grande Histoire de Bais, un sarcophage et à lintérieur il faut retrouvé une inscription sur un couvercle en ardoise.
Il était indiqué sur ce couvercle en ardoise le nom suivant : BELADORE (signifiant « Belado repose »). Le nom de Belado (37) est un épithète de Mars, voulant dire « Mars repose ». Pouvons nous extrapoler et penser quil sagissait de la sépulture de Saint-Mars. Lévangélisation ou la christianisation des campagnes, commence très certainement dès le IVème siècle. Mais cest bien avec des sources écrites que naît réellement avec le Vème et VIème siècle, le grand mouvement de christianisation des campagnes (38).
Cest Saint Martin de Tours, qui va créer et organiser les premières paroisses en France. Les paroisses sont ainsi constituées avec des prieurés, chapelles, églises, et accompagné par les moines, clers, recteurs et prêtres. Selon les historiens dans les premiers temps de la christianisation de nos campagnes, le culte païen côtoie le culte chrétien. Ce qui pourrait avoir été possible ici à Bais avec ce Marsus ou comme énoncé dans lActa sanctorum, connu sous le nom de Marsi, souvenez-vous, Mars, le païen, qui fut baptisé par Saint Melaine.
Notre Saint Pair ou Paterne, Saint Melaine et Mars sont tous trois contemporains. Un culte de Mars Mullo ? Dans le dossier des fouilles de lInrap de juin 2009 à janvier 2010, Philippe Guigon, propose de faire de léglise Saint-Mars le lieu de culte paroissial originel de Bais. Et le cimetière du bourg Saint-Pair une nécropole suburbaine, à la manière antique. Philippe Guigon dit : On pourrait également imaginer à partir de cette idée lexistence de deux nécropoles, lune située à Saint-Mars, en voulant parler de léglise paroissiales et de lautre à Saint Pierre, (chapelle) selon un schéma déjà observé pour cette époque. Mais la distance séparant les deux sites, de près de 500 m, lui paraissant excessive.
Jublains est cité en exemple, la nécropole de léglise paroissiale et la nécropole périphérique étonnamment situé dans un quartier « Saint-Pierre », comme à Bais, mais elles ne sont distantes que de 100 m environ. Second exemple avec Saulges en Mayenne, la distance séparant les deux églises et leurs cimetières nest que de 20 à 25 mt. De nombreuses questions restent en suspens, comment expliquer limportante distance, soit par la présence des vestiges antiques au bourg Saint Pair, ou bien cette nécropole suburbaine du pôle Saint-Mars ayant été attirée plus loin en raison de la présence de vestiges antiques à Saint-Pair. Résultat pourquoi, ses vestiges du bourg Saint Pair nont ils pas permis de développer un vrai bourg, au lieu que celui-ci se soit développé à lemplacement actuel. Une piste est abordée dans la page ; La petite et grande Histoire de Bais, pour le bourg. Et si jamais en ce lieu, il y avait eu daprès Philippe Guigo, un facteur dattraction qui aurait pu justifier, la permanence de ces deux pôles malgré leur distance importante. Cet attrait pouvant être dû à la personne de Saint-Mars.
Selon lhypothèse vraisemblable de Philippe Guigon, cela nous conduirait dès lors à voir dans ce culte de Mars Mullo, lorigine de lattraction concurrente, à celle de notre bourg de Bais, avec celui du bourg Saint-Pair. Il pourrait y avoir eu dans lantiquité la présence dun lieu de culte dédié à Mars, qui aurait pu se situer, non loin de lemplacement de léglise actuelle, dont son vocable est placé sous le nom dun Saint-Mars ou Marcus. Mais malheureusement larchéologie a été défaillante dans tout ce secteur qui a été urbanisé de bonne heure, ne laissant pas la place à des fouilles. Ce qui se trouve assez frustrant, cela aurait se faire lors de limplantation du centre commercial à lemplacement de lemprise de lancienne propriété de la paroisse, de son presbytère. Nous savons limportance du culte païen lié à Mars à Bais, découvert lors du chantier de fouille de la villa gallo-romaine et des ses temples. Mais qui était ce culte dédié à Mars Mullo.
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Nous avons abordé rapidement le faite que toutes les parcelles furent nommées Saint Marc et non Saint-Mars. Dans la page : La petite et grande Histoire de Bais, comme nous lavons déjà expliqué, il sagit dune déformation phonétique dans le langage populaire, qui sest opérée au plus tard au VIIIème siècle. De « Saint-Mars» en « Saint Marc ». Les deux noms séquivalaient, comme dans la fondation des dédicaces, si bien que bien comme les églises dédiées à Saint Médard étaient dès leur origine nommée Saint-Mars par le peuple.
Lhistorien J. Baudry (24), a montré que le patron de Saint-Mars la Jaille était bien Saint Médard, mais que le territoire de la commune sappelait dès lorigine « terre de Mars », cela avant lédification de la paroisse. Lauteur évoque léventuel héritage dun marz celtique, cest à dire une frontière, ou bien encore une forme ancienne de « marais », mais il privilégie de loin lhypothèse dune rémanence dun ancien lieu de culte païen au dieu Mars.
Dans le cas de la commune de Saint-Mars la Jaille, sa chronologie toponymique illustre parfaitement ce mouvement dun territoire associé primitivement à Mars puis ensuite reconverti en une invocation dédié au saint chrétien qui lui était homophone dans le parler populaire de la région. J. Baudry, au crédit de cette hypothèse, nous ajouterons que la très grande majorité des communes dont le nom est un composé de «Saint-Mars» prend place au sein dune vaste région sétendant entre Rennes, Le Mans et Nantes, cest-à-dire une zone où le culte du dieu Mars Mullo est aujourdhui bien attesté et dans laquelle Bais y figure, selon Philippe Guigon. Dans ce dernier cas, le culte païen aurait par la suite été christianisé non pas en son homophone Saint Médard, mais aurait mis à profit les sonorités de la légende locale, en utilisant le patronyme de Martius.
Ce dieu Mars Mullo (39) dont son culte était pratiqué chez les peuples de louest de la Gaulle, chez les Andécaves (Anjou), Aulerques, Riédons. Mullo aurait pour signification « Au tas de butin », ou avec une association phonétique dun « Mars des Muletiers ». Mais il semble que les historiens ont du mal à saccorder sur le sens réel de ce théonyme. Mullo étant à lorigine une divinité gauloise ayant perduré pendant la période gallo-romaine. Le culte de Mars était aussi représenté sous diverses appellations comme Mars Beladon, Mars Mogetius, Mars Caturix.
Plus récemment, il a été publié dans Revue archéologique de lOuest. Une mention du dieu Mars Mullo (41) : un graffite qui a été retrouvé gravé sur vase à Notre Dame du Marillais. Maine-et-Loire. Dans le sanctuaire des Provenchères à Athée-Craon (Mayenne), un graffiti sur peinture murale. Nous savons que ce culte de Mars Mullo était la divinité protectrice des Riédons.
Ici à Bais rien ne prouve quune relation avec ce Mars Mullo, aurait pu exister avec la présence dun sanctuaire proche du centre cultuel actuel. Une réappropriation dun lieu de culte païen. Nous lavons déjà étudié, le temple de Mars, le petit sanctuaire indépendant, dans le domaine rural de la villa, dont lorigine remonte probablement à la création du domaine. Loccupation perdure jusquau IVème siècle. Une fréquentation des lieux à lépoque tardive et au haut Moyen-âge est également attestée mais elle est difficile à cerner compte tenu du mauvais état de conservation du site. Cette phase a peut être un sens important pour moi. Loccupation perdure jusquau IVème siècle. Une fréquentation des lieux à lépoque tardive et au haut Moyen-âge est également attestée mais elle est difficile à cerner compte tenu du mauvais état de conservation du site.
Une occupation du site, sur les lieux du temple, jusquà lépoque du haut Moyen Âge, mais cest quoi le haut Moyen-Âge, selon les historiens, il est une période historique qui commence en 476 avec la déposition du dernier empereur romain dOccident, Romulus Augustule, par Odoacre à Ravenne. Donc entre le Vème et XIème siècle. Je vais faire tout simple dans mon exposé, et si tout simplement le nom de Saint-Mars lui avait été donné en mémoire de ses ancêtres, père ou arrières grands pères, des descendants de prêtres, et lui même un adorateur du saint païen Mars Mullo.
Nous devons ce récit, retrouvé dans un carnet, avec les documents liés au manuscrit en vélin (11). Ce nest que vers lan 1520, soit près dun siècle après son transfert, quon découvre par hasard, dans la tour Saint Laurent, le coffret qui contient les reliques de Saint-Mars. Les reliques furent donc transportés en la ville de Vitré et placèrent le reliquaire dans une grosse tour qui fut appelée la tour de Baye, devenue la tour Saint Laurent. Cette tour qui était située dans langle du château entre le midi et le sud-est.
Les habitants de Baye avaient construit cette tour et lentretenaient à leur frais, cest pour cela quelle sappelait la tour de Baye. Quand on les porta à Vitré, les saintes reliques étaient enfermées dans un coffre fait en forme de chapelle, avec un clocher au-dessus ce qui ressemblait assez au clocher et à léglise de Baye. Après la guerre terminée, les habitants de Baye négligèrent de venir redemander leurs reliques et sans doute à cause de guerres qui à cette époque désolaient presque continuellement le pays, elles furent si longtemps renfermées dans cette tour, que le Seigneur baron de Vitré, faisant plusieurs années après la visite dans son château, aperçut dans un coin de la tour, tout couvert de poussière, un coffre auquel il ne fit pas dabord beaucoup dattention, mais le voyant fait en forme de chapelle avec un clocher au-dessus, il sinforma de que cétait.
Le baron Guy XVI, aussitôt quil eut appris que le corps de Saint-Marse reposait dans ce reliquaire, il en donna avis aux vénérables trésoriers et chanoines du chapitre de la Magdeleine avec ordre de venir processionnellement jusque sous la voûte du château où il lavait fait placer, sur une table ornée comme espèce dautel, afin de lôter dudit lieu si indécent pour le placer dans léglise. Ses Messieurs du chapitre ne manquèrent pas de rendre au lieu désigné, et après avoir rendu de très humbles actions de grâces, au Seigneur baron, du précieux don quil leur faisait, ils emportèrent, en cérémonie, ce saint corps dans leur église, le portèrent auprès de lautel, du coté de lévangile, sur une table richement ornée, quils avaient fit préparer à cet effet.
Ils en firent le même jour et le lendemain loffice solennel et le placèrent sur le haut de lautel du coté de lévangile, comme étant le lieu le plus honorable. Le bruit de cette cérémonie se répandait bientôt aux environs de Vitré, et réveilla enfin les habitants de Baye. Après avoir longtemps délibéré sur ce quils avaient à faire en cette occasion, ils crurent que le plus sûr moyen de réussir dans le dessin quils avaient de recouvrer leur reliques était de se représenter au Seigneur baron de Vitré, linjustice quil leur faisait en les privant du corps de leur saint patron.
Les paroissiens de Baye, outrez de ce refus, sadressèrent à Monseigneur Guillaume Brillet, évêque de Rennes et lui firent connaître, avec les termes les plus forts et les sollicitations les plus puissantes, la justice de leur cause. Lévêque fut dabord surpris dun procédé qui lui parut si extraordinaire mais, sétant fait informer de la vérité du fait par le seigneur et les chanoines, il les renvoya sans leur donner aucune satisfaction. Au contraire, il ordonna loffice de Saint-Marse dans léglise de la Magdeleine de Vitré, et une procession générale pour être faite tous les ans, autour de la ville avec la relique du Saint le jour de sa fête. Cette procession fut faite pour la première fois, le 21 juin de lannée suivante en 1521. Tout le clergé séculaire et régulier y assista aussi bien que Messieurs les juges avec toute la juridiction de Vitré et Messieurs de lHôtel de Ville.
Ce fut alors que les habitants de Baye, voyant que toutes les tentatives quils avaient faites tant sur la fin de lannée précédente quau commencement de celle ci avaient été inutiles, résolurent de faire un dernier effort. En effet comme cette procession se faisait autour de la ville, en dehors, sortant par la porte dEnhaut pour aller le long de la rue neuve et de la rue des Fontaines, pour rentrer en ville par la porte dEnbas, ils descendirent à Vitré, armés de toute sorte dinstruments offensifs pour enlever de vive force leur Saint-Marse, malheureusement pour eux la relique était déjà rentrée dans léglise ce qui leur fit manquer leur coup. Cette irruption fut cause quon résolut lannée suivante de faire fermer les portes de la ville pendant la procession, et de ne la faire plus dans la suite au-dehors mais seulement autour de lintérieur de la ville. Ce qui sest toujours continué depuis. Et par ce moyen les habitants de Baye furent contrains de cesser leurs violences.
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Le 21 juin 1521, le baron de Vitré Guy XVI de Laval, va écrire aux chanoines de porter en procession solennelle le corps du glorieux saint pour faire cesser une effrayante mortalité qui désolait tous le pays. Cette même année 1521, pour attirer la protection du bienheureux et marquer la vénération quils avaient pour lui, le baron de Vitré Guy XVI du nom et son épouse Anne de Montmorency, sur du grand connétable, firent présent aux reliques de Saint-Marse dun coffre dargent blanc façonnée, ayant quatre tableaux démail, et sous chacun de ce quatre tableaux, dont lun représentait le portrait du baron, lautre celui de son épouse ; le comte était agenouillé devant un crucifix, la comtesse devant une Sainte Anne.
Tout ce que nous savons du contenu des reliques qui furent transférés dans ce nouveau reliquaire en 1521, nous en avons le détail. Tous les os de la tête dans leur entier, la moitié de la mâchoire supérieure gauche avec quatre dents molaires. Les deux os de la jambe appelée tibias. Les deux os du bras et trois os de lavant bras. Une omoplate, une partie des iles autrement dit des hanches. Une vertèbre du dos, une clavicule, la partie supérieure de los sacrum, et de la première phalange du gros doigt de pied.
Ensuite mon dit, que le sieur trésorier ayant fait ouverture dun pochon particulier trouvé dans la dite châsse y a remarqué une rotule, une fausse coste, une portion de vertèbre, une portion de vertèbre, une portion de los sacrum et plusieurs autre portion séparées de leur tout. Lesquelles parties ont été renfermées dans un pochon de satin bleu après avoir été marqué de la lettre a. Dans un autre pochon, le même chirurgien remarqué des os pulvérisés qui ont été mis dans un autre pochon de même étoffe que les précédentes, après avoir et marqué de la lettre, b.
Lesquelles portions du dit corps de Saint-Mars et reliques ont été transférées par le dit sieur Nouail, trésorier et déposées dans une autre châsse neuve de bois ornée de sculptures et dorée en plein, en forme de dôme, dont mon dit sieur trésorier a fait présent au chapitre, au deux cotés de laquelle sont quatre tableaux dargent fin où sont gravées les figures de Saint-Mars, Saint Aubin, Saint Victor et de Saint Melaine et les portraits de Monseigneur Guy, comte de Laval, sixième du nom, baron de Vitré et de Madame Anne de Montmorency, son épouse.
Lesquels tableaux ont été ôtés de lancienne châsse donnée par mon dit seigneur le 21 juin 1521 et placés a la nouvelle pour perpétuer la mémoire de ce pieux don, et aux deux bouts de la dite châsse neuve sont deux glaces fines au travers desquelles on peut voir facilement la tête de Saint-Mars placée au dessus des autres ossements de son corps qui sont couchés et attachés proprement sur un coussin de satin bleu, aussi bien que les autres reliques mentionnées ci dessus et renfermées dans les deux pochons chiffré a et b.
En cet endroit, les dits sieurs trésoriers et chanoines nous ayant requis dexaminer lancienne châsse, nous avons remarqué quelle est de bois faite en forme de chapelle, avec six pilastres de cuivre presque tous cassés, quatre cadres de même métal hors détat de servir, lesquels faisaient la bordure des quatre tableaux dargent ci dessus et quelques petits restes de feuilles dargent très minces en façon dardoises qui nous ont fait conjecturer quelle en était couverte anciennement quau surplus elle est dépéri pour vétusté et nullement convenable pour conserver un si précieux dépôt.
De plus avons trouvé au fond de la dite châsse, un titre en vélin dont la teneur suit qui après avoir été copié a été remis dans la châsse nouvelle. Le procès verbal de la translation des reliques avec les noms de tous les intervenants. Fait et arrêté dans la salle Capitulaire sous nos seings, ceux du trésorier et chanoines, du dit Tardivel, chirurgien royal, des autres témoins soussignants, et de Bislange greffier qui a délivré une grosse avec le présent pour trois registres, dont lune à été renfermée dans la châsse et lautre déposée aux archives de léglise de la collégiale de la Magdeleine de Vitré. Pour y avoir recours au besoin a Vitré, les dits jours et an.
Sous les quatre tableaux dargent, on lisait, deux par deux, les huit vers suivants : Jésus, qui mort souffris pour les humains, Merci de cur te crie à jointes mains ! Reine des cieux, pure et nette sans cy (sans souillure) Prie pour nous, fille Montmorency !
Saints Mars, Aubin, Victor et saint Melaine, Priez tous Dieu quà sa gloire nous mène ! Corps de Saint-Mars est ici enchâssé par Guy et Anne. Requiescat in pace !
Ces quatre tableaux sont dargent et ont été reblanchis pour être placés à la châsse neuve. Il ne reste plus que deux verres qui nont point été remis ; les autres ayant été perdus ou volés. Cette nouvelle châsse dans laquelle on plaça par permission écrite de Mgr. Yves Mayeux, en 1521 les reliques de Saint-Marse remplaça celle quon avait apportée de Baye en 1427. Elle conserva les saintes reliques jusquen 1743, époque à laquelle on fit une seconde translation dans une autre châsse.
Celui de Guy de Laval comptait deux-cent-vingt-deux ans : il était devenu « caduque », nous dit le rapport de 1743 ; « layant examiné, nous avons remarqué que les pilastres sont presque tous cassés, que les cadres sont hors dusage de servir...», nous dit le sénéchal chargé de la translation. Le doyen du Chapitre de la Collégiale Sainte-Madeleine fit donc confectionner un autre reliquaire, selon le goût du XVIIIème siècle. Avec soin, un ébéniste sculpta une châsse volumineuse, de forme octogonale, avec double ouverture sur les deux grandes faces, avec une seule aux extrémités. Le couvercle fut une sorte de dôme enjolivé de feuilles dacanthe, et surmonté dun gland solide. Sur les baies des grands côtés, on appliqua les quatre panneaux dargent de lancienne châsse. Les baies des petits côtés furent fermées de glaces fines qui permettaient de voir les saints ossements. Ce beau reliquaire, en bois doré, a traversé la tourmente révolutionnaire : on le voit toujours exposé en léglise de Bais.
Châsse-reliquaire de Saint-Marse, bois doré, XIXème siècle probablement. ©Ministère de la Culture (France), Conservation des antiquités et des objets dart dIlle-et-Vilaine
Bannière de procession : Saint-Marse. ©Ministère de la Culture (France), Conservation des antiquités et des objets dart dIlle-et-Vilaine
Le transfert solennel de 1743 raviva les désirs des paroissiens de Bais. Or, depuis 1739 était recteur de Bais un prêtre originaire dIrlande, Michel OConnery. Celui-ci, fuyant la persécution exercée par les Anglais contre les catholiques, était venu faire ses études au séminaire irlandais de Nantes. Devenu curé de Bais en 1739, il le demeura, sauf une interruption de trois ans, jusquen 1780, et y mourut le 19 mars 1785. Cet excellent recteur semploya très habilement à faire revenir chez lui les restes de Saint-Mars. En conséquence, le vicaire-général Alexis de Bon-Amour se rendit à Vitré le 13 janvier 1750, et procéda, avec les précautions dusage, à lenlèvement de trois ossements de la châsse fermée en 1743 : il y prit le fémur droit et deux côtes, et les déposa dans le petit reliquaire quon avait apporté de Bais. Le Procès-verbal de lopération, en cinq exemplaires, fut dressé sur le champ, pour être remis dans la nouvelle châsse dans celle de 1743, et aux archives de la Collégiale, de lévêché et du « général » de Bais.
Le narrateur du petit carnet sarrête là pur le dernier transfert des reliques de Saint-Mars à Bais le 14 janvier 1750. Les reliques de Saint-Mars, si laborieusement obtenues en 1750, faillirent périr en 1798. Cette année là, cétait lan VI de la République, des soldats, conduits par le général de brigade Vérine, étaient entrés dans léglise de Bais dont ils avaient fait un casernement. On était au 6 floréal, donc au 25 avril, jour de la Saint-Marc. Briser, saccager, souiller toutes choses du culte, était leur amusement habituel.
Des enfants entrèrent avec eux dans léglise, et lun deux, Joseph Crublet, reçut de leur part des rubans de vives couleurs. Quand il rapporta ce trophée à la maison, sa mère, Marie Georgeault reconnut dans ses mains les rubans dhonneur attachés au reliquaire de Saint-Mars, que les notables tenaient en mains lors des processions solennelles. Elle devina que le reliquaire avait été atteint par la rage stupide des Bleus, quil avait été détruit peut-être. Nécoutant que son zèle et sa foi, se recommandant à Dieu par lintercession de Saint-Mars, elle vient en pleine nuit, entre dans léglise devenue caserne, évite de son mieux les militaires endormis, et sapproche de lautel : le reliquaire y était demeuré ; elle sen empare et lemporte furtivement chez elle, où elle le cache dans une armoire.
Sans révéler sa cachette à personne, elle garda son « trésor » pendant six ans. Cest en 1804 seulement quelle remit le reliquaire intact au recteur M. Hattais, qui avait été installé dans sa charge le 26 février de cette année-là. Le reliquaire fut transféré de la Collégiale Sainte-Madeleine quand le Chapitre fut supprimé en 1860. A Notre-Dame de Vitré, le grand reliquaire, de 1743, faillit aussi périr au temps de la Révolution. En 1794, les soldats du général Beaufort cantonnèrent dans léglise Notre-Dame, tout y fut mis au pillage, ou fut au moins saccagé par manière damusement. La châsse de Saint-Mars eut ses vitres brisées ; par les menues ouvertures, les soldats en sortirent quelques fragments dos, que les fidèles se hâtèrent de ramasser ; le curé, averti, fit alors enfermer le reliquaire dans sa sacristie. En 1843, M. Guilloys était curé de Notre-Dame, et ne se souciait guère du corps de Saint-Mars. M. Chumier, curé de Bais, crut le moment favorable pour demander le reliquaire de 1743, il était donc âgé de cent ans. On le lui promit sans difficulté, sauf recours à lévêque de Rennes, qui aurait à en reconnaître lauthenticité de nouveau.
Tout sarrangea, puisque le procès-verbal dauthenticité fut signé le 14 juin 1843. Deux vicaires-généraux, M. Frain et M. Chatel vinrent à Vitré, examinèrent le reliquaire, se firent expliquer par M. Guilloys louverture de la châsse et le bris des scellés en 1816 ; puis, ils placèrent eux-mêmes le crâne et le fémur sur un coussin de velours rouge et posèrent les sceaux nécessaires. Trois semaines plus tard, le 5 juillet 1843, les précieuses reliques firent leur entrée dans léglise de Bais. Cette translation des principaux restes du corps de Saint-Mars en sa paroisse ne le céda point, en magnificence, à celle de 1750.
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Y a-t-il, ailleurs quà Bais, des ossements du saint ? Il y en a. Le 14 juin 1843, lors de la dernière reconnaissance des reliques, M. Guilloys, curé de Notre-Dame de Vitré, donna deux petits ossements aux Ursulines de sa paroisse et à la chapelle où se réunissait sa congrégation des hommes. En 1895, M. Crublet, alors vicaire à Notre-Dame de Vitré, fit donner à cette paroisse une petite partie du fémur conservé dans le petit-reliquaire de Marsé depuis 1750. M. Gefflot, curé de Bais à cette époque, voulut bien remettre cette parcelle à M. Durocher, curé de Notre-Dame, en souvenir du séjour quavait fait le grand reliquaire, en son église, de lan 1790 à lan 1843. Devant témoins, le petit reliquaire fut ouvert ; on scia le fémur qui y repose, et, après ce prélèvement, on referma soigneusement la châsse, en y apposant le sceau du cardinal Brossais-Saint-Marc.
Une belle relique, un bout du péroné de sept à huit centimètres de longueur, fut remis par le même abbé Crublet à lécole chrétienne des filles de Bais, pour remplacer la statuette en bois de Saint-Mars qui avait longtemps couronné lautel de leur chapelle, ancien autel de léglise paroissiale. Un mystère plane sur les deux côtes que le vicaire-général Alexis de Talhouët de Bon-Amour avait déposées dans le petit reliquaire en 1750. Que sont-elles devenues ? Il se peut quelles aient été enlevées de leur châsse lors du cantonnement des soldats dans léglise de Bais en 1798. Il nen est question ni lors de la reconnaissance effectuée en 1846, ni lors du prélèvement de 1895.
Nous allons rebondir avec cette relique, ce bout du péroné de sept à huit centimètres de longueur, fut remis par le même abbé Crublet à lécole chrétienne des filles de Bais. pour remplacer la statuette en bois de Saint-Mars, pour être placée la chapelle de Marcé. Nous en avons parlé de cette statuette en bois, dans la page : La petite et grande Histoire de Bais, comme étant une authentique statue monacale de Saint-Mars, mais en réalité, elle fut identifiée par la DRAC, comme étant une statue de Saint Benoit, et depuis elle a été remisée dans la sacristie de léglise paroissiale, puis dans la chapelle de Marcé.
Nous allons terminer avec la vie de moine ermite Mars avec un texte du Frère Albert Le Grand. A propos du temps de ce Saint Prélat Melaine, en son diocèse avec Saint-Mars, et originaire de la paroisse de Bays, près la Guerche, qui ayant mené une vie hermétique en un hermitage de Vitré, décéda dans sa paroisse et fut illustré de grands miracles.
Cet ermitage de Vitré était près du lieux où sont maintenant les révérends pères ermites de Saint Augustin, daprès le père Albert Legrand. Cest Riwallon de Vitré, dit le Vicaire, qui était le fils de Martin Baron de Vitré, son frère puisné, qui fit venir à Vitré les ermites qui étaient à Toussaint en la basse ville de Rennes et leur édifia un petit monastère près de léglise de la Trinité au pied de son château et delà les pères augustin de Vitré fondent leur première fondation.
En lan 1203 et la même année André baron de Vitré, par le conseil de Robert de Vitré, son frère chantre de Paris, fonda alors léglise collégiale de la Magdeleine, qui était située en basse cour de son château de Vitré et y fonda des Chanoines pour faire le service, il mourut lan 1210. Et gît dans le cur de la dite église de la Magdeleine en un petit tombeau élevé.
Cette basse cour du château de Vitré est nommé dans ce XVIIème siècle, la place du Châtelet et elle portait même ce nom lors de la fondation du chapitre elle nétait pas si grande ny dans la même forme quelle est maintenant. La trésorerie ou logement du trésorier de la Magdeleine en occupait la moitié, mais pour rendre cette place plus belle et plus régulière et afin davoir un terrain propre pour bâtir les écuries et les remises qui sont au levant et au milieu du châtelet on fit démolir la maison du trésorier et on lui donna pour son logement le corps de garde qui est une maison située au devant de la principale sort de châtelet, et quon a toujours appelée depuis la trésorier.
Nous savons donc qu'après cette étude complète sur Saint-Mars, qui fut donné à tord par une suite de personnages et reconnu comme évêque de Nantes comme tel en 1727, seulement par les Trésoriers de la collégiale Sainte-Madeleine de Vitré. Mais nous ne savons pas exactement quand à la cure de Bais, Saint-Mars fut présenté comme étant cet évêque de Nantes. Daprès labbé Crublet. Il existait une ancienne verrière, qui fut détruite dit il, située dans la fenêtre du transept nord. Le personnage représenté portait la tonsure monacale, vêtu dune robe de moine, à genoux, près dune crosse, dune mitre et autres insignes épiscopaux, les mains jointes et les yeux levés vers le ciel, dans laltitude de la prière. Cétait leur saint patron. Nous connaissons ce tableau de Saint François dAssise, attribué à tord pour Saint-Mars. La statuette. Il y a eu ensuite la statue qui représente l'évêque démissionnaire et les autres en évêque. Tout ceci pour dire que cela est une attribution tardive, bien après 1727. A cette époque à la cure de Bais, depuis 1725, Louis-François Poulain, sieur de la Bouyère, prêtre, il décède en 1738. Pierre Chedmail, né à Bais, fut nommé curé d'office de cette paroisse le 27 novembre 1738. Pierre Chedmail dans son mémoire relate simplement qu'un texte du second nocturne, leçon 4ème. Cest à dire Mars ou labrégé de lhistoire de sa vie pour son office double. Loraison Est Exaudi du Second Commun dun confesseur pontife dans léglise paroissiale de Bays dont il est originaire et patron. Ce qui suguère qu'il fut reconnu comme dun confesseur pontife, il est un résumé où il est désigné être le successeur après Epiphane, comme le 14ème évêque de Nantes. Cette messe est Sacerdotes et on y doit réciter le Credo. Cest en piété pour Saint-Mars avec un curieux mémoire qui contient tout ce que la tradition a conservé sur la vie du glorieux patron de cette paroisse, que quelques prêtres de Bais détenaient dans leurs archives, que ce recteur Pierre Chedmail réalisa son parchemin. Puis quitte Bais, pour devenir le recteur de Saint Aubin du Pavail le 9 août 1755. Michel O'Connery, ce prêtre Irlandais, devient recteur-prieur de Bais le 29 avril 1739. En 1750 , Michel OConnery, a fait rapatrier à la paroisse de Bais une partie des reliques de son auguste saint patron. Le curé Pierre Chedmail, fut très certainement celui qui a fait réaliser, ce fameux vitrail et les différentes statues à l'effigie de Mars l'évêque de Nantes. Jean Chumier, prit la cure en 1826 et décédé en 1871. En 1853, est arrivé à la cure le curé Guet, venant de Vitré. Lors de son rectorat, il eu comme vicaire pendant 9 mois le cure Crublet. Il existe un tableau donnant la reproduction de lermite Saint-Marse, selon les dires de labbé Guet et Crublet. Tableau qui se trouve accroché sur le mur dans le transept nord de léglise de Bais. Ce tableau serait pour une fois, une reproduction digne de lhistoire, un Saint-Mars en tenue de moine. Mais il est donné à tord comme étant ce qui pouvait être Saint-Mars. Il se trouve référencé auprès du Ministère de la Culture, comme étant un tableau représentant lExtase de Saint François dAssise. Il sagit dune copie du peintre Jean-Baptiste Corneille, (1649-1695). Une copie dune gravure de Jean Mariette, (1660-1742) (43), un graveur, imprimeur et marchand destampes. Il était aussi annoncé dans les cahiers de la paroisse, dun vitrail semblable à ce tableau. |
Nous allons clore lhistoire de Saint-Mars par un dernier élément que nous retrouverons dans les tomes suivants. La porte renaissance du côté nord, dite la porte Saint-Mars. Labbé Crublet dans son livret, va en écrire quelques lignes, à propos de la porte dite Saint-Marse, elle porte ce nom qui, de temps immémorial, elle a ce nom de Saint-Marse et qui ne souvre que deux fois lan, pour les deux processions des reliques du saint.
Mais pour une fois, labbé Crublet, va avoir une sage réflexion : cette porte pose une véritable énigme par sa date : 1545 quelle porte sur son fronton. Cette date daprès lui ne correspond à aucun événement concernant la vie ou le culte de Saint-Mars. Il vivait au VIème siècle, ses reliques furent introduites dans léglise, assez peu de temps après sa mort, et en sont sorties en 1427. Personne nétant à même de dire quen ce lieu, il y a eu létablissement dune église primitive au VIème siècle.
Elle fut même peut être construite encore plus tardivement. Selon labbé Grasset de conclure à propos de cette porte Saint-Marse, ainsi nommée, peut être que peu de temps après la découverte des reliques dans la tour Saint Laurent en 1521, et que tôt ou tard après la bataille pour récupérer lesdites reliques, en agrandissant léglise, ils résolurent de ménager une porte pour la rentrée triomphale de Saint-Marse. Et de dire voilà pourquoi on lappelle la porte Saint-Marse.
Une idée de labbé Grasset, un peu étrange de prétendre la création de cette porte en 1545 et 1548, pour y faire passer les reliques, et si tout simplement cette porte, sans parler de son appellation dun temps immémorial, dont elle en aurait hérité le nom. Cette dernière fut tout simplement nommée après le retour des reliques en 1750. Cette porte ne souvrait, comme le signale labbé Crublet, que deux fois lan, en passant par le cimetière, car cette dernière nétait daucune utilité pour lentrée ou la sortie de léglise. Cette porte possède dans son fronton triangulaire dit sans retour, où se trouve une sculpture, une tête de lion, abîmée par les vandales en 1793.
Pour labbé Crublet, pour déchiffrer cette énigme, on ne trouve aucun document. Pourtant cette sculpture représente le lion de Saint Marc. Nous avons loccasion de parler de cette porte dans la page Le frontispice de Bais. La porte Saint Marc, en regard de la cure de Santi Marci de Bais ! Le lion de Saint Marc que nous retrouvons sur le frontispice Renaissance ou sa façade de léglise de Bais.
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Nous arrivons au terme de létude sur Saint-Mars, comme vous lavez constaté, ce Mars a fait couler beaucoup dencre pendant quelques siècles. Et comme lécrira labbé Guet, et bientôt les historiens qui se copient les uns et les autres sans contrôle et sans exactitude, parce quils ne soccupent point assez dêtre complets, ont fait du même saint un double personnage. Il était facile pourtant de recourir à la tradition locale, qui na jamais varié ; toujours elle honora le saint patron de Bais, le familier de Saint Melaine, successeur dEpiphane sur le siège de Nantes, puis lévêque démissionnaire et pour le solitaire au lieu de sa naissance comme un seul et même saint.
Eh bien non ! Il est faux de se fier à la tradition orale quand bien même que certaines personnes le prétendent, et quand dautres hommes dans la paroisse, disent « mais nous navons aucun écrit pour affirmer que depuis le VIème, de la véracité de la vie de Saint-Mars ». Certains lui attribuant au passage de fabuleux miracles, qui la plus part du temps ont été inventés, copiés à partir de saints locaux. Certains historiens aurait fait du même Saint-Mars en un double personnage, oui lermite en vérité, et le faux évêque.
Devons penser que le raisonnement de labbé Guet est le bon raisonnement. Oui et non il sagit pour certains auteurs du Saint-Mars de Bais, dun seul et même personnage, et aussi comme nous le savons de deux personnages bien distincts, deux Saint-Mars ou marcus, mais vivants à deux époques différentes.
Le Marsus ou Marcius ou Martius, le cinquième évêque de Nantes, mais nous sommes là au IVème siècle. Et ce Marcius et selon différents auteurs, il nest pas nommé comme étant un saint, cela ne changeant à mon avis pas grand chose. Il existait donc différentes versions de la vita de Saint Melaine. La vita prima, la vita interpolata (BHL 5889-5890) écrite entre le IXème siècle et le XIème siècle, la vita secunda (BHL 5891), elle écrite entre le IXème et le XIème siècle, et une vita métrique qui se base sur la vita interpolata écrite au XIème siècle, et une vita tardive de la fin du XIème et du début du XIIème siècle.
Ces versions sont le fruit des remaniements du texte de la vita prima qui constitue la base commune de toutes ces versions. Et tout est partit de la version interpolée, éditée vers la fin du XIème siècle. Avec une diffusion par lévêque Marbode. La dernière appelée, la Gallia Christiana, par Jean-Barthélemy Hauréau, le continuateur de la Gallia Christiana des frères bénédictins, Louis et Scévole de Sainte-Marthe, édition de 1656. Les volumes 14 à 16 entre 1856 et 1865 dHauréau.
Il sagit dune reprise en cascade avec cette vita interpolée, reprise dans la Charte du cartulaire de la fondation de Notre-Dame du Ronceray de Foulques-Nerra, en 1028. Une chaîne sans fin, car ensuite confirmée par les Bollandistes dans la vie de saint-Melaine. Nous avons le père Lecointe, qui semble avoir été connu comme étant un illustre et savant annaliste, mais il va être parait être le diffuseur de lhistoire de Marsus, lévêque de Nantes, et cela contre lautorité des Anciens Catalogues.
Il prend référence sur les Bollandistes pour fixer la date de la mort de Marsus le 11 octobre. Et cest encore lui qui le fait le saint patron des trois paroisses dans le diocèse de Nantes. Et pourtant il est prouvé que dans Bollandus, il nest fait aucune mention de la date du 11 octobre. Il sagirait dune invention du père Lecointe (16). Labbé Travers réfutera les attributions de ses auteurs pour lévêque Mars de Bais. Ce qui sera ensuite réfuté et corrigé par Hauréau des éléments de labbé Travers, sur le miracle de lEulogie.
Bertrand dArgentré, dans son catalogue des évêques de Nantes, prendra le même chemin avec la version interpolée. Et cest lui qui fera de Saint-Mars, un homme issu de la noblesse gallo-romaine, il fut juge, avant dêtre évêque. En se trompant avec lévêque Evemer. Ce que ne manquera pas de reprendre les auteurs comme Guet, Crublet et les autres écrivains. Comme De Jean de Bourdigné (44). Joseph Grandet, dans son ouvrage Notre-Dame Angevine, en reprendra la même litanie, les mêmes sources (45).
Nous avons eu aussi, Stéphane de La Nicollière-Teijeiro (46), qui a prétendu à tord que les paroisses dans le diocèse de Nantes, eurent autrefois pour saint patron Mars et évêque de Nantes au VIème siècle. Labbé Tréveaux partageait cet avis mais pour le mars du IVèmesiècle (47).
Vous avez aussi fait connaissance avec les contradicteurs à juste titre comme, Arthur de La Borderie, par contre Bernard Mardrignac, donnera tord à de La Borderie sur un point, une erreur avec la vita BHL 5890, que ce dernier donnait bien interpolée, mais en y voyant un texte presque contemporain du saint VIème siècle. Exactement comme Dom François Plaine dailleurs.
La statue de Saint-Mars de Bais, située près da la maison de retraite. Statue placée par l'abbé Marcel Dehoux, ce petit chemin située au dos de la maison sera nommé par l'abbé Dehoux, l'avenue Saint-Mars !
Bernard Mardrignac a ainsi réussi à départager les différentes vita, et cela dans le temps, cest à dire notamment grâce aux termes employés dans une époque précise, la dénomination des lieux comme chapelle était nommé La Charité, au VIème siècle. Il reste un dernier point à soulever et non résolu, celui qui a fait "démissionner, l'évêque démissionaire !"Saint-Mars, quand il fut un soit disant évêque par intérim. Quoique il semblait que cela ne vienne des frères bénédictins, Louis et Scévole de Sainte-Marthe. Il y a une statue dans léglise qui le représente avec sa mitre auprès de son pied gauche, et la crosse non pas en main, mais derrière lui, ce qui signifie quil a renoncé à sa charge épiscopale.
Labbé Crublet dit que Saint-Marse avait commencé par être un moine, cest ce quaffirme la tradition, que ce dernier corrobore avec lantique statue en bois attribué comme nous le savons à tord pour Saint-Mars. Mais il avait aussi parlé dune ancienne verrière, maintenant détruite dit il, elle se trouvait dans la fenêtre du transept nord. Le personnage représenté portait la tonsure monacale, vêtu dune robe de moine, à genoux, près dune crosse, dune mitre et autres insignes épiscopaux, les mains jointes et les yeux levés vers le ciel, dans laltitude de la prière. Cétait leur saint patron.
Il me reste à apporter une dernière discussion à propos de Saint-Mars, informations ou recherches retrouvées au cours de lécriture de ce qui devait être le tome III « Le frontispice de Bais ». Notre histoire se trouve propulsée au château de Comper, dans le pays de Brocéliande. Le château appartenaient aux seigneurs de Gaël-Montfort, il faut remonter à Guy XIII de Laval, ou Jean de Montfort. Guy XIII, le baron de Vitré. Nous y trouvons, une première chapelle de la Magdeleine, elle fut dédiée à Marie Magdeleine. Elle était rattachée à une frairie, dite chapelle « frairienne ». Cette dernière était située en dehors du château, au bord de létang. Puis la seconde chapelle, elle était plus un oratoire, qui était nommé « loratoire Saint-Marc », cet oratoire était situé, à lintérieur de lenceinte du château et donc réservée à ses seigneurs.
Avec autorisation de publication de la carte postale par LEncyclopédie de Brocéliande
Souvenez vous, cest sous le « règne », de Guy XIV, le baron de Vitré que fut déposé en 1427 le reliquaire de Saint-Mars dans le château de Vitré. Lhistoire est faite détonnement, je découvre quil existe lhistoire dun Saint-Marc ermite à Comper, comme le nôtre ici à Bais, et si cela était le même !
Ayant découvert que notre Guy XIV, il sétait révélé un temps soit peu mythomane, ceci avec lhistoire de la légende du Roi Arthur. Nous savons que daprès le cartulaire de labbaye de Saint-Sulpice, une bulle de dEugène III en 1161, qui promet protection et accorde les mêmes privilèges à Saint-Sulpice. Parmi les possessions de labbaye de Saint-Sulpice, cette dernière possédait la gestion dau moins de trente-trois établissements constituent son réseau monastique. Pour le diocèse de Rennes. Lecclesiam Sancti Marci de Baysco. La cure était ainsi nommée, Sancti Marci, la cure de Saint Marc. Nous retrouvons cette appellation avec notre recteur Jean Levesque qui était à la cure de Sancti Marci depuis 1502.
Avec autorisation de publication de la carte postale par LEncyclopédie de Brocéliande
Selon le cadastre napoléonien, nous trouvons, 12 parcelles qui sont nommées Saint Marc, ou Marcé et aucune sous le nom de Saint-Mars. Dans la Section du bourg-H2, nous trouvons 31 parcelles portant le nom de Marcé ainsi que les 7 autres dans la Section du bourg-H1. Guy XIV, ayant récupéré dans son château les reliques du saint patron, le Saint Marc de la paroisse de Bais, à ainsi transposé la légende de Saint Marc, en un ermite vivant à Comper.
Vers la table des matières
1 - Bibliotheca Hagiographica Latina antiquae et mediae aetatis (1900-1901) (abrégé BHL).
2 - « LÉvolution dun cliché hagiographique : Saint-Melaine, Saint-Mars et leulogie métamorphosée en serpent», in Annales de Bretagne et des pays de lOuest, tome 87-4, 1980, p. 589-605.
3 - BHL 5888, la Vita S. Melanii major est datée peut être davant lan 853.
5 - Vita prima sancti Melani episcopi Redonici (BHL 5887-5888).
6 - Action et Mémoire de lévêque & Saint-Melaine de Rennes. Sciences de lHomme et Société. 2018. dumas-02959679. Anna Rudelt. 7 octobre 2020.
7 - Marbode, anciennement Marbuf, (en latin Marbodus), né vers 1040 et décédé le 11 septembre 1123 à Angers, poète latin et évêque de Rennes de 1096 à sa mort. Wikipédia.
8 - Dom François Plaine, Bénédictin et historien breton (1833-1900).
9 - Gallia christiana novissima. Histoire des archevêchés, évêques et abbayes de France.
10 - Saint-Mars, patron de Bais, archidiocèse de Rennes, sa vie, son épiscopat, histoire de ses reliques, par labbé Jean Marie Guet.
11 - Manuscrit du XVIIIème, du curé Pierre Chedmail à Bais.
12 - Stéphane de La Nicollière-Teijeiro. Saint-Mars, évêque de Nantes (527-531), Vannes, Imprimerie Lafolye, 1899.
13 - LAbbé Crublet, Saint-Mars, évêque de Nantes, 1943.
14 - Le Chanoine Jean-Baptiste Russon. Saint-Mars, patron de Bais, fut-il évêque de Nantes ?, Bulletin de la Société Archéologique de Nantes et de Loire-Atlantique, 1946. Puis un second livre du Chanoine Russon. La Paroisse de Bais, Nantes, Imprimerie de Bretagne, 1961.
15 - Albert Le Grand religieux Dominicain dans la légende des Saints de Bretagne en 1659.
16 - Dom Alexis Lobineau, édition de 1707, les vies des saints de Bretagne et des personnes dune eminente piete qui ont vecu dans la meme province.
17 - Pascal Robin, sieur du Faux est un poète angevin (1539-1593). La Croix du Maine dit de lui quil était «docte en grec, latin et françois». Source Wikipedia.
18 - René Benoît ou René Benoist, était un religieux angevin. Source Wikipedia.
19 - La Gallia Christiana (1656) des frères de Sainte-Marthe. Par Louis et Scévole de Sainte-Marthe.
20 - André Du Saussay, évêque de Toul. Martyrologe français. 1637.
21 - Manuscrit 465 de la Bibliothèque Vaticane. De Jules-Marie Gendry, Chapelain de Saint-Louis-des-Français. Revue Historique de lOuest : année 1787. Merci pour cette trouvaille à Dominique Taburet.
22 - Labbé Duine dans son « Mémento ». Puis Duine François Marie, 4243. 1870. Bréviaires et missels des églises et abbayes bretonnes de France.
23 - Arthur DE LA BORDERIE à Dom Gui Alexis LOBINEAU, « Réplique à M. labbé de Vertot, ou Réfutation de son Histoire critique de létablissement des bretons dans les Gaules.
24 - BAUDRY, «Saint Mard», Revue de Bretagne, août 1907.
25 - Recueil de pièces concernant pour la plupart lhistoire de Bretagne. (XVe-XVIIIe siècle) - 1401-1800. Description « Ex libris monasterii S. Melanii Rhedonensis».
26 - La vie de Saint-Melaine, gestes, mort et miracles des Saints de la Bretagne Armorique. Albert Le Grand. 1659.
27 - Louis-Arthur Le Moyne de La Borderie (1827-1901). Histoire de Bretagne. 1898-1914.
28 - Bréviaires et missels des églises et abbayes bretonnes.
29 - Lévolution dun cliché hagiographique : Saint-Melaine, Saint-Mars et leulogie métamorphosée en serpent. Bernard Merdrignac.
30 - Histoire de lAbbaye. Wikipedia.
31 - La Règle de saint Benoît est une règle monastique écrite par Benoît de Nursie. La LIV (54).
32 - « the mouse (cat, frog...) as bride », « la chatte Blanche »). On le relève dans la vita Sulini, ainsi que dans la vita Brigidae et il a servi de thème dexemplum.
33 - Subsidia Hagiographica, n° 28, Bruxelles, 1965), pp. 33-34. - t. II, p. 39 (III. D.) ; V. Sulini : AASS oct. I, p. 197, c. 4. V. Brigidab : in Vitae sanctorum Hiberniae ex codice olim Salmanticensi, nunc Bruxellensi, éd. W.W. Heist.
34- La Tradition orale en question : par Seydou Camara. Cahiers dÉtudes africaines Année 1996 144 pp. 763-790.
35 - Les petits Bollandistes : vies des saints. Tome IV, page 415.
36 - Journal ouest éclair du 5 novembre 1941.37
37 - Les cultes voconces. Renée Carré. Dialogues dhistoire ancienne Année 1978 4 pp. 119-133.
38 - La christianisation des campagnes (IVe-VIIIe s.). Yann Codou. Marie-Geneviève Colin. Monique. Le Nézet-Célestin. Gallia Année 2007 64 pp. 57-83.
39 - Mars Mullo : Résurrection de la Gaule, Henri-Paul Eydoux, Librairie Plon, 1961, 427 pages, pp. 318-20.
40 - Société Mythologique Française - 2005.
41 - Revue archéologique de lOuest. Une nouvelle mention du dieu Mars Mullo : un graffite sur vase à Notre-Dame-du-Marillais (Le Marillais, Maine-et-Loire). François Bérard, Olivier Gabory, Martial Monteil, Christian Le Boulaire et Yves Saget.
42 - Extase de saint François dAssise. Monuments historiques. Patrimoine mobilier (Palissy). Réf : PM35002775.
43 - Wikipédia.fr. Jean Mariette.
44 - De Jean de Bourdigné. Chroniques dAnjou et du Maine, Volume 1.
45 - Joseph Grandet, Notre-Dame Angevine, début XVIIIème siècle. 1884.
46 - Stéphane de La Nicollière-Teijeiro, cest un archiviste, né à Nantes le 25 mars 1824 et mort dans la même ville le 17 juin 1900.
47 - Revue de Bretagne, de Vendée & dAnjou, Volumes 39 à 40. Publié par Arthur La Broderie, Émile Grimaud.